Un conte en Introduction :
Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà - - - - - - - - - - -

D'où vient le mal ? Où trouver son origine ? Pour cela je ne vois qu'une solution : remonter le temps jusqu'à l'origine de notre monde ... Je vous emmène visiter le Jardin d'Eden ... Au commencement, le Bien et le Mal y étaient déjà présents.

Résumé
Voici un petit résumé humoristique (j'espère) de la venue du mal au monde par jalousie, frustration, envie, désir et esprit de revanche puis de vengeance de la part de Luce (Lu-sait-faire, ou LuSFR, comme on veut) plus connu sous le nom de Lucifer ... l'ange de lumière nommée "étoile du matin" selon son étymologie.
Lucifer, nommée alors Etoile du matin, voulut s'essayer à la création mais il ratait toutes ses tentatives (avec de plus en plus de rage). Cela l'a conduit à se changer en serpent pour manipuler Eve et déclencher chez elle l'envie de goûter au fruit de la connaissance ; ce désir fut tellement fort qu'elle céda à la tentation et désobéit. Adam la suivit pour ne pas la perdre. De désobéissance en rébellion ils furent chassés du Jardin d'Eden car avec la connaissance ils avaient aussi introduit la notion de Bien et de Mal dans le monde. Depuis le mal et le bien sont en concurrence et ces deux énergies opposées font tourner le monde : elles sont bien symbolisées par le yin et le yang où le noir et le blanc s'opposent et s'insèrent l'un dans l'autre.

Conte des origines : D'où vient le mal ?
Ce conte a été spécialement écrit pour l'occasion en m'inspirant largement de la Genèse, le premier livre de la Bible. Un récit original et/ou originel (?) de Patricia Gustin pour le café-philo de décembre 2022.

creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/Au commencement, il y eut un jour et une nuit sur Terre. Vieux-Père-là-Haut vit que tout cela était bon, beau et bien. Maintenant il s'agissait d'aménager ... Il commença à poser les limites entre les eaux et la terre ferme, à faire de cette terre un jardin, puis à placer toutes sortes de poissons petits et gros dans les mers et les rivières et ensuite tout ce qui vole dans les airs et marche sur le sol. Tout cela était bon, beau et bien.

Au commencement était un conseiller qui parlait beaucoup, expliquait, raisonnait, dictait des solutions : un ingénieur nommé Le Verbe, ou La parole, connu plus tard sous le nom de "Jésus" lorqu'il descendit faire son inspection du travail fini.

Une autre lumière puissante observait tout cela et voulait participer. Le nom de ce porteur de lumière était Etoile du matin,devenu par la suite Lucifer avec une autre réputation ...
Etoile du matin voulait absolument créer lui aussi. Lorsque Vieux-Père-là-Haut fit toutes sortes de plantes belles et bonnes à manger, Etoile du matin n'arrêtait pas de dire bien haut :
- Moi aussi ! Moi aussi ! Moi aussi ! Moi, Luz, je sais faire !!!
Depuis on l'appelle Luz-sait-faire ... Vieux-Père-là-Haut laissa faire (un peu) cet ange de lumière si impatient de toucher à tout, comme un enfant qui essayait d'imiter tout ce que faisait son Vieux-Père. Le succès fut mitigé :

Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/
Lorsque le Créateur fit le soleil pour réchauffer la terre et faire pousser toutes sortes de végétation, Luz fit la Lune pour éclairer la nuit. Pas mal ... l'encouragea Vieux-Père.
Mais lorsqu'il fit les étoiles et les constellations, Luz-sait-faire ne put que griffer le ciel de météorites Un peu rapide ... Manque de préparation ... commenta le Créateur, bienheureux tout de même d'avoir échappé à un ping-pong des planètes.

Lorsque le Créateur fit les fruits, Luz fit les noix de coco trop hautes, très lourdes, mal de crâne assuré si elles tombaient ... maladresse du débutant soupira avec bienveillance Vieux-Père ...
Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce Lorsque le Créateur fit les framboises, les fraises, Luz voulut aussi essayer mais il fit les ronces : beaucoup de piquants nés de son impatience ... "Patience et longueur de temps font plus que force ni rage" lui sussura Vieux-Père.

Lorsque le Créateur fit les poissons de mer, petits et gros comme la baleine ; Luz fit le requin-marteau, l'orque tueuse, le Léviathan, monstre marin qui veile dans les profondeurs des fosses abyssales (il avait envie de prendre sa revanche, trop !), et lorsque les rivières et les lacs furent peuplés de toutes sortes d'espèces frétillantes, Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=frLuz voulut se distinguer et fit une bête amphibie : le crocodile pas apprécié de tous (Luz avait les dents longues et saurait attendre le moment de prendre sa revanche, quitte à faire le tronc flottant pour ne pas faire de vagues). Vieux-Père soupira ... Agacé devant tant de bienveillance divine, Luz-sait-faire bouillonnait ; une colère explosive se traduisit par la naissance de quelques volcans et plusieurs îles volcaniques éparpillées dans les océans comme autant de postillons.

Lorsque le Créateur fit les animaux qui peuplent le ciel, les oiseaux, les insectes beaux comme les papillons, bénéfiques comme les abeilles, Luz voulu faire un oiseau très spécial mais il ne réussit qu'à créer que des oiseaux qui ne pouvaient voler (le Dodo, l'autruche, le kiwi, le pingouin, le manchot entre autres curiosités) moustique_www.les-amis-des-animaux.beet dans un éternuement de rage mit au monde les mouches, les moustiques, les guêpes, les frelons ... il se sentait d'humeur piquante, de plus en plus agacé de voir ses créations si peu admirées ... Vieux-Père se contenta de l'ignorer, confiant dans les capacités de ses créatures volantes qui sauraient gérer ces choses mal venues. Lucifer se sentait méprisé et jura de prendre sa revanche.

Lorsque le Créateur fit les animaux qui marchent sur le sol, les éléphants pour tasser le sol, les chevaux pour galoper dans les steppes, les moutons pour brouter l'herbe des plaines, Bouc_Sabbat des sorcières_GoyaLuz fit le bouc puant, désobéissant, qui devint son avatar ... Pour y remédier et l'utiliser malgré tout, Vieux-Père confia à l'animal la mission de "bouc émissaire" chargé de tous les péchés d'un peuple et chassé dans le désert. Luz piaffait d'impatience de montrer tout ce qu'il pouvait faire ...

Luz-sait-faire (pas tant que ça d'ailleurs ...) était rongé par le désir de prendre sa revanche, il était jaloux de la puissance et de la réussite de Vieux-père-là-Haut, la rage de vaincre, la soif d'être admiré++ lui aussi le faisait rôder autour de la Terre : il allait montrer qui il était ! Lumière du matin allait devenir Lucifer et régner sur la face cachée du monde, dans les ténèbres qu'il saurait éclairer de sa seule présence.

Vieux-Père-là-Haut créa l'homme, puis la femme. Là, Lucifer reprit espoir ... Elle était si naïve, si ignorante, si neuve qu'il saurait l'influencer, la mettre de son côté. Et puis cette histoire d'arbre de la connaissance dont il ne fallait pas cueillir les fruits ... c'était un conte pour enfants ! Voilà de quoi mettre au monde la tentation, le doute, l'envie, le désir irrépressible de décider par soi-même qui ménerait à la désobéissance d'Eve puis d'Adam.

Vieux-Père pouvait bien régner sur le monde tel qu'il l'avait construit si lui, Lucifer, pouvait régner sur ses créatures, ce serait match nul !

Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeuxLucifer se fit serpent pour sussurer toutes ces idées nouvelles à l'oreille de Eve qui sut convaincre Adam. Gagné !

Ce qui nous prouve que Adam et Eve n'étaient pas chinois ... Si Adam et Eve avaient été chinois, c'est le serpent qu'ils auraient croqué à belles dents !!! pas la pomme ... Les chinois mangent bien du pangolin et des chauve-souris, alors ...

Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange

Avec le serpent la révolte, l'envie de ne faire que ce qui plaît, la convoitise, le désir de posséder plus de choses et de pouvoir, apportèrent violence, guerre, malheur : le Mal était entré dans le monde et a étendu son ombre sur le monde. Heureusement le bien a aussi ses adeptes !

Ange-Diable_épaulesCertains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche ...

Le combat est en nous avant d'être dans le monde extérieur : la lumière et les ténébres, le chaud et le froid, l'amer et le doux, le positif et le négatif, la force extérieure et la paix intérieure, le Bien et le Mal cherchent leur équilibre.

Yin et YangEn Asie, ces deux forces opposées sont symbolisées par le Yin et le Yang, ce cercle à moitié noir et à moitié blanc où un point de noir s'ancre dans le blanc et un point blanc contrebalance le noir. Ces deux énergies entremêlées font tourner le monde ...


Conclusion (à dire ou pas ...) :

Dès l'origine du Monde, ces deux forces en présence, appelées le Bien et le Mal, s'opposent dans le monde :
- un amour inconditionnel nous réconcilie avec le monde tel qu'il est et on peut y voir le beau, le bon, le vrai. Notre âme s'élève vers plus de spiritualité et c'est bien ...
- la jalousie, l'envie de ce que possède l'autre, le désir de le surpasser quoi qu'il en coûte, ont fait prospérer la violence depuis Caïn et Abel, les guerres, la manipulation, les mensonges, la peur ... toutes choses mauvaises et destructrices.
Le mal peut pénétrer nos coeurs mais l'amour fait aussi partie de nous ... Le combat n'est jamais perdu d'avance ...


Pour en savoir plus :

Le Verbe :
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point saisie. (Jean 1, 1-4).
Le Père a créé le Monde par le Verbe. Le Verbe, provient du verbe Être … Celui qui Est.

Lucifer :
Lucifer est un nom latin signifiant "porteur de lumière", composé de « lux (lumière) » et « ferre (porter) », qui désigne une entité mythologique.

Chez les Romains, Lucifer personnifie l'« astre du matin » (Vénus) : précédant le lever du soleil, il annonçait la venue de la lumière de l'aurore.

Les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot lucifer (nom commun) puis Lucifer (nom propre) :

  • porteur de lumière avec le sens figuré de « qui porte la vérité »,
  • étoile du matin utilisé dans la Vulgate pour traduire l'expression « astre brillant » du livre d'Isaïe,
  • Lucifer est devenu le nom d'un ange déchu pour s'être rebellé contre Dieu. Certains l'ont rapidement diabolisé et assimilé à Satan. Cette figure, définitive, sera développée jusqu'à nos jours dans les religions chrétiennes et les arts.


L'ange gardien et le diable tentateur :
En Occident et au Moyen-Orient certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche ... Selon une vieille légende, chaque homme a sur ses épaules deux anges invisibles. L'ange de l'épaule droite souffle les bonnes actions à accomplir et les note ; l'ange de l'épaule gauche note les mauvaises. Au jour du jugement dernier, le tout sera pesé, et l'homme sera envoyé au paradis ou en enfer.

Présentation de Marcelle - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

En italique quelques petites réflexions :
Dès le départ, "le ver était dans le fruit ..." ou plus précisément le serpent était dans l'arbre ... le désir, la tentation, la remise en question des lois ont déclenché l'action de choisir de s'emparer de la connaissance, de la réflexion par soi-même, de la conscience de soi. Eve s'est laissée séduire, endormir, par les paroles persuasives du serpent.

Voilà la version des philosophes chrétiens. Mais quelles sont les autres explications de l'origine du mal dans le monde ?

Le texte de Marcelle :

En se demandant d’où vient le mal, on sera amené à croiser d’autres questions : Le mal existe-il ? Il y a-t-il un Principe du mal ? Pourquoi le mal ? Pourquoi faisons-nous le mal ? Le mal peut-il se comprendre, s’expliquer, s’expier, s’éradiquer ?

Qu'est-ce que le mal ?
  • Ce qui crée de la souffrance.
  • Ce qui est moralement mauvais, sans pour autant créer forcément de la souffrance (ex : une bassesse.)
  • C’est une imperfection, une erreur (« mal » écrit en rouge dans la marge de devoir).
  • C’est un péché.


On distinguera les maux d’origine naturelle (les maladies, les catastrophes naturelles…) et les maux d’origine humaine qui font évoquer la méchanceté. Il faudra prendre en compte que l’on ne sait pas toujours faire la distinction entre ces deux catégories de maux (si je suis malade, c’est que j’ai fait des imprudences, si les sauterelles se sont abattues sur les récoltes, c’est que le peuple n’avait pas accompli ses devoirs envers Dieu, si ma maison a subi la crue, c’est que l’on n’aurait pas dû me donner le permis de construire …).

On va essayer de se centrer plus spécifiquement sur le mal humain.

Le mythe adamique ouvre des pistes, sans trancher (au-delà de la première lecture qui peut paraître scandaleuse : avec le péché originel qui en découle, nous sommes coupables avant d’avoir fait quoique ce soit).
Note de patricia : Ce qui n'a pas été accepté dans le monde parfait du jardin d'Eden était d'oser agir par soi-même en allant contre les principes de vie fondamentaux de ce temps des origines : ne pas goûter au fruit de l'arbre de la connaissance.

  • Il y a le serpent tentateur : le mal vient de l’extérieur.
  • Il y a l’homme (et la femme) qui sont faillibles et transgressifs : le mal vient de l’intérieur.
  • Il y a la liberté des hommes, ils ont fait leur choix.
  • Il y a l’interdit qui fait briller le désir.
  • Il y a la mise en contact avec la possibilité de mal faire qui mène à la découverte de la connaissance du bien et du mal, à l’apparition de la conscience morale et de la culpabilité.


Est-ce que le mal existe ?

Oui :

  • C’est même une expérience première, c’est ce qui fait mal (Comte Sponville). Plus que l’absence de plaisir, c’est une réalité subjectivement vécue, donc indéniable.
  • C’est aussi l’expérience de la culpabilité qui l’atteste, il y a du mal et j’en suis responsable.
  • C’est souvent ce qui est de l’ordre de l’impensable, de l’inimaginable, de ce qui est au-delà des mots.


Non :

  • Pour Socrate, le mal est une erreur de jugement. Je fais le mal en croyant que c’est le bien. « Nul n’est méchant volontairement ».
  • Pour les stoïciens le mal est une épreuve formative, dans ce sens il n’est pas véritablement mauvais.
  • Pour Saint-Augustin à la suite de Platon : le mal n’existe tout simplement pas. Seul le bien « est », le mal n’est que du manque à être.
  • Pour Leibnitz, le monde créé par Dieu est considéré comme le meilleur des mondes possibles, même si dans le détail il comporte du mal, « le monde est globalement bon, positif ».


Le Bien n’existerait pas s’il n’y avait son contrepoint le Mal

Pour Spinoza, d’une part, il n’y a pas de mal ou de bien dans la nature, les choses sont ce qu’elles sont, d’autre part ce que je juge mal peut être expliqué par des causes objectives et subjectives (cela semblerait sous-entendre que le mal est un non-sens !) Le mal et le bien en soi n’existent pas, il faut y substituer la notion de bon et mauvais pour moi.

Cependant pour sortir du relativisme qui en découlerait, Spinoza tire une sorte de loi plus générale qui dit qu’est mauvais tout ce qui est dans un rapport de décomposition avec moi. Exemples : les passions tristes, la colère, la haine, le ressentiment, la jalousie impactent négativement ma puissance de vie. Elles sont mauvaises pour moi.

Mais comment se fait-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi ce scandale ?

Le recours à Dieu
Question épineuse : pourquoi Dieu tout puissant tolère-t-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi a-t-il mis le mal dans sa création ? Pourquoi ne l’élimine-t-il pas ? Alors soit il voudrait l’éliminer, mais ne le peut pas, soit il ne le veut pas : soit il est impuissant soit il est mauvais. Ce ne sont pas les caractéristiques divines… Comte-Sponville

Le manichéisme
Il exonère Dieu du problème du mal. Il y a deux entités Dieu et le Diable qui lui, est responsable du Mal. Le mal est perçu comme possession du sujet qui, du coup, n’est plus vraiment responsable « tu as le diable au corps ! »

Edgard Morin parle d’homosapiens/demens. L’homme est double, habité aussi bien par le mal que par le bien. On trouve cela aussi chez Freud (Eros/thanatos) et chez Maffesoli (la part du diable). Ce sont des sortes de manichéismes laïques.

Kant : la liberté est ce qui rend le choix du mal possible. Elle peut nous faire choisir de rester hors de la loi morale. C’est au lieu de la décision que se situe la racine de mal (ce que Kant nomme « le mal radical »).

Alors d’où vient le mal ? Quelques pistes

Un certain nombre de conditions socio-historiques et psychologiques peuvent faire émerger ici ou là des comportements monstrueux.

  • C’est notre liberté qui nous donne la possibilité de mal faire. Elle va de pair avec l’imputabilité et la responsabilité du sujet.
  • C’est notre faillibilité.
  • C’est un manque de jugement correct.


C’est la banalité du mal dont parle Hannah Arendt à la suite du procès d’Eichmann.

  • Eichmann, qui a organisé tout au long de la période nazie la déportation et l’extermination des juifs, s’est révélé lors de son procès un homme terne, moyen, fonctionnaire zélé et non animé de haine contre les juifs et sans mobiles abjects. (...)
  • C’est selon Hannah Arendt l’incapacité de réfléchir par lui-même, de penser notamment du point de vue de quelqu’un d’autre et l’absence de rapport émotionnel qui ont amené Eichmann à « cette obéissance de cadavre ».
  • Elle explique également que l’oppression totalitaire est susceptible de produire ce vide de la pensée et le suivisme qui en découle.


Prise en compte de l’inconscient

La Bible : Mais qu’est-ce qui fait que je vois le bien que je voudrais faire et que je fasse le mal ?
Romains 7: 18-20Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.…

Freud : Promoteur de la première théorie de l’inconscient, Freud a mis en lumière certaines causes de la « méchanceté » humaine. La civilisation impose aux hommes, pour qu’ils puissent vivre ensemble, limites et contraintes, mais les frustrations qui en découlent génèrent une rébellion qui est occultée par la censure puis par le refoulement. (...).
L’homme a une tendance native à la méchanceté, à l’agression, à la destruction et donc aussi à la cruauté L’homme essaie de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.

Et le mal dans tout ça ?

  • Le mal apparaît plus souvent qu’à son tour sous forme de la vindicte liée à la frustration ressentie qui fait retour de manière souvent déplacée et voilée (comportement des conducteurs, incivilités…) (…)
  • C’est la haine de l’autre (le juif, le communiste, le malade mental, le tzigane…) vécu comme rival comme l’était le père mais aussi les frères, qui a amené à imaginer la solution monstrueuse de son éradication totale. (…)
  • La mise en évidence de la structure même du désir de l’homme qui veut aller vers son assouvissement, mais qui ne le doit pas pour rester ce qu’il est, nous amène vers cette ligne de crête où le franchissement est toujours possible.


Quelques réflexions personnelles- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Le mieux est l’ennemi du bien.

Cette citation, Le mieux est l’ennemi du bien, viendrait de Montesquieu. L'expression exacte serait : Le mieux est le mortel ennemi du bien, signifiant qu'à force de chercher la perfection on se décale du but initial. On peut même détruire quelque chose de bien en voulant le rendre meilleur.

Un mal pour un bien.

A quelque chose malheur est bon dit la sagesse populaire. Il y a toujours quelque avantage à retirer de nos malheurs, si douloureux soient-ils. Avoir cette idée à l'esprit permet de mieux les affronter et de les supporter en attendant des jours meilleurs.
Probablement issu d'une tradition orale, ce proverbe est cité dans un recueil du XVIème siècle ; il a été repris par François Marie Arouet (Voltaire) dans L'Ingénu (1767) : Il prit pour sa devise: '"Malheur est bon à quelque chose". Combien d'honnêtes gens dans le monde ont pu dire : malheur n'est bon à rien ! Sans être fataliste, il nous faut bien accepter ce que nous ne pouvons pas changer. Et parfois ce que nous prenons pour un évènement désastreux ouvre la porte à une changement heureux, bien plus que si rien ne s'était passé ...

En conclusion, un deuxième conte : Les chevaux du destin - - - - - -

Résumé :

Un vieux paysan réussit, à force de travail et de lentes économies, à acheter une jument. Elle est belle, racée, en bonne santé :
- "La chance t'a souri" disent ses voisins.

Mais la jument se sauve.
- "Pas de chance ! tu as tout perdu....." le plaignent les mêmes voisins.

http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-aMais quelques mois plus tard, la jument revient avec un étalon et elle attend un poulain !
- "Quelle chance ! tu es béni des dieux ! Tu as acheté un cheval et tu en as trois dans ton enclos !" s'exclament tous les villageois.

Le fils du paysan essaie de dompter l'étalon qui se cabre et lui casse la jambe d'un coup de sabot :
- "Quel malheur ! Qui va faire le travail de la ferme ?"
Le paysan répond calmement :
- "Malheur, bénédiction ? qui peut savoir ? Un jour mon ciel s'éclaire, le lendemain il se couvre ... Voyons de quoi sera fait demain avant de dire ..."

Trois jours plus tard, tous les hommes sont réquisitionnés : c'est la guerre ! Tous sauf ... le fils estropié. Le paysan dit à son fils :
- "Bénissons cette maudite bête qui t'a joliment démoli. Rentrons, mangeons. Nous verrons bien de quoi demain sera fait : malheur, bénédiction ? qui peut savoir ?"



Un conte chinois : ''Les chevaux du destin'' conté par Laurence Allain