Rendez-Vous-Conte du samedi 20 avril 2013 chez Michel et Michèle :

Joris : Un arbre qui monte jusqu'au ciel L'arbre_voyageur_Isabelle_Lafonta_Flies_2010conte d'Autriche, tiré du recueil d'Isabelle Lafonta "Histoires de l'arbre voyageur, Flies France, 2010, où contes et légendes du monde entier autour du thème de l'arbre et de ses origines mythiques vues par les différents peuples. Des arbres fruitiers, sauvages, communs ou exotiques, réels ou fantastiques produisent des fruits, cachent des trésors, chantent et marchent, emprisonnent des enfants ou encore donnent des leçons de sagesse. Résumé de Joris :

Il était une fois un paysan qui avait trois fils. L'un d'eux était si bête qu'on le surnommait Hans l'idiot, car tout ce qu'il entreprenait se terminait mal et tout ce qu'il touchait finissait en mille morceaux !
 http://arbrealettres.wordpress.com/2011/08/14/ce-qui-ne-parle-pas-je-lecoute-claude-esteban/Un matin, sans que personne ne l'ait semé, un arbre étrange poussa près de leur maison. En quelques jours, son tronc devint plus haut qu'une tour. En quelques semaines, sa cime se perdit dans les nuages. Tous étaient curieux de savoir où menait cet arbre étonnant, mais personne n'osait y grimper. Par contre tout le monde en parlait. Si bien que la fille du roi se mit en tête de goûter un de ses fruits. Le roi promit une forte récompense. De nombreux jeunes gens tentèrent leur chance mais, épuisés, renonçaient après deux ou trois jours d'escalade. Ou disparaissaient dans l'épais feuillage.
Finalement, vient le tour de Hans l'idiot après l'échec de ses deux frères, rentrés les mains vides. Il prend avec lui douze paires de galoches en promettant d'en jeter de temps en temps une paire en bas pour montrer que tout va bien, un grand sac de victuailles et une petite hache.
Et voilà Hans qui grimpe, grimpe, grimpe .... et jette de temps en temps un godillot. Un soir, il découvre dans l'écorce un petit trou d'où s'échappe une lumière. Un ver luisant ? Hans s'approche, se penche et rentre dans ce trou ... où l'attend Vieille_arbre une affreuse petite vieille qui lui propose gentiment un bon souper et un lit moelleux. Hans demande à son réveil s'il est loin de la cime.
- Mon pauvre garçon, tu as encore beaucoup de chemin à faire ! Je m'appelle Lundi, et tu dois encore rencontrer ma sœur Mardi, puis Mercredi, mais celui-ci tu l'évites car c'est un ogre terrifiant qui adore la chair humaine -jeune et tendre surtout-, puis Jeudi, Vendredi, et Samedi.
Vieille_femme_masques_James_Ensor_http://masmoulin.blog.lemonde.fr/2009/10/25/james-ensor-peintre-et-graveur-belge-elements-de-biographie-et-quelques-oeuvres/Hans repart, s'arrête chez Mardi, encore plus vieille et affreuse que Lundi, évite Mercredi, fait halte chez Jeudi (vieille, affreuse et ridée comme une vieille pomme), puis Vendredi (vieille, affreuse, ridée et ratatinée), Samedi (vieille, affreuse, ridée, ratatinée et tout à fait décrépie). En quittant Samedi, il s'aperçoit qu'il n'a plus de galoches à jeter pour rassurer sa famille. Sa hache est complètement émoussée et ne coupe plus rien et son sac de provisions est bien plat ... Trop près du but pour renoncer, il continue à grimper et arrive finalement devant un mur de pierres. Il ouvre une petite porte et pénètre dans une prairie ... puis s'évanouit.
Pomme_Or_http://psyche-d-ame.bloxode.comA son réveil, il découvre une immense cité d'or sur laquelle la lumière se reflète : il doit plisser les yeux tellement il est ébloui ... les maisons, les toits, les arbres, les animaux qui gambadent dans la prairie sont en or ... même le manche de sa hache, désormais en or massif ! et au-dessus de sa tête se balancent des pommes d'or ... convaincu d'être au Paradis, Hans l'idiot décide de rester là pour toujours. Mais au bout d'un long moment, n'ayant plus rien à se mettre sous la dent (même pas en or, elle, et les pommes en or ne sont pas très juteuses ...) il finit par redescendre pour conter à tous sa fabuleuse aventure.
On lui demanda alors s'il avait ramené un de ces fameux fruits d'or.
- Hé non, je n'y ai pas pensé !
Ainsi, Hans n'a pas eu la récompense promise par le roi, ni la main de la princesse, même pas un de ses beaux sourires, mais il en a fait rire plus d'un !
Ne reste de cette aventure que ce conte car depuis, si quelques uns ont tenté de monter jusqu'au Paradis pour y cueillir un fruit, nul n'en est redescendu ... pas si bêtes ...


Illustrations :

  • Arbre : http://arbrealettres.wordpress.com/2011/08/14/ce-qui-ne-parle-pas-je-lecoute-claude-esteban/
  • Vieille femme dans l'arbre : http://paladin95.canalblog.com/archives/2006/02/05/1329219.html
  • Visages : "Vieille femme aux masques", James Ensor, 1889, http://masmoulin.blog.lemonde.fr/2009/10/25/james-ensor-peintre-et-graveur-belge-elements-de-biographie-et-quelques-oeuvres/
  • pomme d'or : http://psyche-d-ame.bloxode.com


Pour en savoir plus :
D'après Andrea Molnàr, l'arbre qui monte jusqu'au ciel est certainement le plus ancien motif des différents contes hongrois. Il se trouve dans des contes de fées, humoristiques et dans des rites du chamanisme. Cet arbre symbolique est souvent un peuplier, mais il peut être un arbre fruitier (pommier, poirier, cerisier) d'une hauteur sans fin, généralement dans le jardin du roi.

  • Dans un conte de fées, le roi promet sa fille et la moitié de son royaume à la personne qui lui apportera le fruit de jouvence.
  • Dans une autre version, la princesse est enlevée par un dragon vivant au sommet de l'arbre. Plusieurs prétendants ont essayé de grimper jusqu'au sommet, mais sans succès. Enfin un jeune porcher de sept ans suit les conseils d'un porcelet ou d'un chien magique en revêtant une veste et des sandales en métal de trois ou sept épaisseurs. Avec sa hachette il coupe des marches dans le tronc de l'arbre pour monter au sommet. Quand ses vêtements seront en lambeaux, il arrivera à une branche et en allant jusqu'au bout, il rencontrera le dragon, ou bien il arrivera au château royal, et se mettra au service de la princesse.
  • Dans des versions humoristiques : le sommet de l'arbre est dans le ciel et ses racines sont en enfer. Le conteur a trouvé son conte soit dans un des 77 plis d'une jupe, qui se trouve sur la 77e branche du peuplier, soit dans un petit livre de 77 pages qu'il a dans sa poche. L'auditeur, s'il n'a pas été attentif, doit subir les ruades de poulains qui paissent au pied de l'arbre, mais s'il a été attentif, il reçoit les picotages des corbeaux qui nichent dans l'arbre.
  • Il y a une variante du conte dans laquelle le héros durant son chemin sur le tronc de l'arbre, se renseigne auprès de trois vieilles dames qui sont les mères du soleil, de la lune et des étoiles. Juste avant d'arriver au sommet, il trouve sur une large branche, ou une feuille, un vaste champ avec un château resplendissant suspendu par un cheveu, ou tournant sur trois pattes d'oiseau. Le château est un palais en or, ou en argent, ou en cuivre. Le héros trouve le fruit de jouvence dans la troisième chambre qu'il visite. Souvent il oublie sa promesse de lancer le fruit au roi, parce qu'il délivre d'abord la princesse.



Michel : Un amour de jeunesse, haikuconte de Michel, inspiré, pour le style, de "Petits contes liquides", de Jaime Montestrela, Editions de l'Attente, 2012. On pourrait aussi intituler cette courte fable : "Le loup, le Petit Chaperon rouge et les fraises des bois".

AÏe ! Aïe ! Aïe ! ... Le loup est plein de rhumatismes...
Le docteur dit que c'est à cause de son régime carné.
Depuis qu'il s'est mis en ménage avec le Petit Chaperon rouge,
Il ne mange plus que des fraises des bois.Chaperon_rouge_loup_apprivoisé

MORALITE : Il n'est jamais trop tard pour bien faire.

Fraise-Bébé_http://www.deguisement-carnaval.net/fraise-pour-bebe-5634

J'ai craint un bref instant que ce conte risquait de s'intituler "Fantaisie en rouge", puis j'ai espéré une recette originale "Petit Chaperon rouge aux fraises des bois" ... Mais la moralité est venu remettre les choses en place. Tant pis ! (pour les fraises) ou tant mieux ! (pour le Petit Chaperon Rouge). Quant au loup ... personne ne nous a dit si son nouveau régime a donné les résultats escomptés ...

Ce court texte à la chute humoristique me fait penser au conte détourné Le petit napperon rouge, de Hector Hugo, syros, 2008 :C'est l 'histoire d'une petite fille pas triste du tout. En cueillant des fraises des bois dans la forêt elle tombe nez à truffe avec le loup. drôle de loup qui adore les fraises des bois : Chaperon_rouge_Petit-Napperon-rouge_Syros_2008c'est à cause de son grand-père, une histoire de famille compliquée ... Un loup végétarien, grippé, douillet et peureux, qui a une entorse à la patte... Qu'auriez-vous fait à sa place ? Le petit Napperon rouge l’emmène chez sa grand-mère !
Une variante sur le même thème a été conté par Marie-Eve le 20 mai 2011 : Chapeau-Rond-Rouge de Geoffroy de Pennart, L'Ecole des Loisirs, collection Lutin Poche, 2005.

Viviane : Fortuné un conte merveilleux, variante du thème de la belle et la bête avec un léopard, un loup, un aigle et une fourmi, issu du recueil Les plus belles légendes de France, Editions France Loisirs, 2011

Résumé de Viviane :

Léopard_Patrick_Giraud_WikimediaUne princesse est gardée par un léopard dans un souterrain. Elle a été enlevée dans son parc.
Un jour où elle se promène avec le léopard dans un bois, il lui apprend que sa sœur aînée va se marier. La princesse souhaite assister aux noces. Le léopard accepte mais à condition qu'elle lui rapporte le premier morceau qui lui sera servi à table, sinon il l'emportera à nouveau. La princesse assiste donc au mariage mais elle oublie sa promesse et disparaît.
Une seconde fois, la princesse tente d'attendrir le léopard pour faire une promenade, et elle apprend que sa sœur cadette se marie. Désirant assister au mariage, elle promet la première part à la bête sinon le léopard l'emmène sur le champ. Cette fois elle pense à donner sa part à l'animal, mais malgré tout, la noce terminée, elle revient au souterrain.
Loup_Fremlin_http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/Mais un jeune homme appelé Fortuné rencontre un jour sur son chemin un loup, un aigle et une fourmi qui se disputent une brebis égorgée. Fortuné fait le partage : il donne à l'aigle la viande, au loup les os encore goûteux et à la fourmi la tête pour y faire son nid avec ses amis.
Aigle_noir_http://manmonster.centerblog.net/rub-grand-rapaces-.html?ii=1Les animaux, satisfaits du partage, promettent à Fortuné qu'il pourra se changer en chacun d'eux à son gré avec ce qu'ils lui donnent : une plume d'aigle, un poil de loup et une patte de fourmi.
Fortuné arrive au village de la princesse et voit tous les habitants tristes car la princesse repart avec le léopard. Il se change en loup pour la retrouver puis en fourmi pour se faufiler auprès d'elle et redevient homme.Fourmi rouge_bourgogne_claudius_http://www.zphoto.fr/fourmi_rouge_geante_de_bourgogne_photo407034.html La princesse effrayée lui promet un triste sort qui le léopard a trouve. Mais Fortuné se cache à nouveau sous la forme d'une fourmi pour éviter le léopard qui accourt au cri de la princesse. Fortuné écoute toute la conversation entre eux : le léopard explique qu'il ne peut mourir car si on voulait le tuer il faudrait lui casser un œuf de perdrix sur la tête.
Oeuf_Perdrix_Rouge_Dave Dunford_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Red-legged_Partridge_egg_-_geograph.org.uk_-_476978.jpg?uselang=frFortuné se change en aigle et va chercher les œufs de perdrix qu'il donne à la princesse qui casse l’œuf sur la tête du léopard qui meurt aussitôt.
Fortuné et la princesse sortent du souterrain et se marient quelques jours plus tard.


Illustrations :

  • Léopard : Namibie Etosha Leopard, Patrick Giraud, GNU Free Documentation License, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Namibie_Etosha_Leopard_01edit.jpg
  • Loup : Fremlin, http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/
  • Aigle : Aigle noir, http://manmonster.centerblog.net/rub-grand-rapaces-.html?ii=1
  • Fourmi : Fourmi rouge de Bourgogne, Claudius, http://www.zphoto.fr/fourmi_rouge_geante_de_bourgogne_photo407034.html
  • Œuf de perdrix : http://www.varbak.com/photode/photos-de-la-fourmi-noire, Dave Dunford, licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Red-legged_Partridge_egg_-_geograph.org.uk_-_476978.jpg?uselang=fr


Sources :

  • Fortuné, Les plus belles légendes de France, Editions France Loisirs, 2011. Une version simplifiée du conte de "Fortunio" résumé ci-dessous. Un léopard figure le monstre sans âme, et apporte une touche exotique à cette version.


  • Fortunio, conte de fées italien contenu dans le premier volume du recueil Les Nuits facétieuses (1550 ; fable III-4) de Giovanni Francesco Straparola.

Fortunio est un enfant adopté. Le jour où son demi-frère le traite de "bâtard", il part dans le vaste monde. Sa mère adoptive, profondément blessée le maudit et en vient à souhaiter que, si jamais Fortunio s'aventure en mer, il soit englouti par les sirènes.Après avoir voyagé un certain temps vers l'ouest, Fortunio, dans une forêt épaisse, se retrouve face à un loup, un aigle et une fourmi. Ceux-ci se disputent la dépouille d'un cerf et demandent à Fortunio de procéder au partage. Fortunio attribue au loup les os et la chair maigre, à l'aigle les parties intérieures et la graisse entre la chair et les os, et à la fourmi le cerveau. Satisfaits, les trois animaux donnent en échange au jeune homme le pouvoir de se transformer en chacun d'entre eux et de retrouver sa première forme quand bon lui semblera. Fortunio prend congé et poursuit son chemin.
Il arrive en Pologne, alors gouverné par le roi Odescalque. Celui-ci a organisé un tournoi dont le prix est la main de sa fille, prénommée Doralice, et le vainqueur est pour l'instant un Sarrasin très laid, ce qui n'enchante guère la jeune fille. Fortunio voit Doralice à une fenêtre et profite de la nuit pour se rendre auprès d'elle après s'être changé en aigle. Doralice, en l'apercevant alors qu'il est redevenu humain, pousse un cri, qui alerte son père. Fortunio se sauve par le même moyen qu'il était venu, mais revient un peu plus tard et, quand le roi arrive, se mue aussitôt en fourmi et se cache dans les cheveux de la belle. Odescalque, fâché, somme sa fille de ne plus le déranger pour rien. Fortunio redevient alors Fortunio et parvient à amadouer Doralice et lui promet de prendre part à la joute. Convaincue, et séduite par la belle apparence du jouvenceau, elle lui donne argent et bijoux. Il lui demande quel habit il devra porter pour le tournoi, et elle lui répond qu'il devra se vêtir de satin blanc. Le lendemain, Fortunio participe à la joute pour la première fois, tue le laid Sarrasin et défait tous les autres concurrents. (...)
Quelque temps plus tard, le prince décide de partir en mer à bord d'une riche galère. une sirène géante l'engloutit. Doralice, un peu plus tard, met au monde un fils. Quand l'enfant a atteint l'âge de deux ans, la princesse décide de partir avec lui en mer, et de naviguer jusqu'à l'endroit où Fortunio a disparu. Elle a emporté avec elle trois pommes : la première de cuivre, la deuxième d'argent et la troisième d'or. Alors qu'ils sont proches du lieu fatidique, l'enfant se met à pleurer et, pour le calmer, Doralice lui donne en guise de jouet la pomme de cuivre. L'objet attire la sirène, qui s'approche de la galère et demande à la princesse de le lui donner, ce que Doralice accepte après que la créature lui a promis de lui montrer son mari jusqu'à l'estomac. La sirène obtient la pomme et tient sa promesse. Ensuite, l'enfant se remet à crier, et sa mère lui donne la pomme d'argent, qui de nouveau séduit la sirène. En échange de l'objet, Doralice obtient de pouvoir voir Fortunio jusqu'aux genoux. L'enfant pleure encore, et peut jouer quelque temps avec la pomme d'or, jusqu'à ce que la sirène la vienne réclamer également, promettant de montrer le prince tout entier. Une fois complètement hors de l'eau, Fortunio, aussitôt, se change en aigle et rejoint Doralice et son fils, avant de reprendre forme humaine. La galère peut alors regagner la Pologne, où le retour du prince est célébré dans la joie, avec tambours et trompettes.
Un peu plus tard, Fortunio retourne dans la maison de ses parents adoptifs où, s'étant transformé en loup, il dévore sa marâtre et son frère Valentin, à l'origine de ses tourments. Au royaume d'Odescalque, il connaît ensuite une vie longue et heureuse au côté de Doralice.

  • Grand corps sans âme : un conte russe adapté et conté par Bruno de la Salle, à lire et à écouter sur Conte-moi.net. Grand corps sans âme avait capturés et changés en pierre les six princes et leurs promises. Le plus jeune des frères qui avait échappé à ce mauvais sort partie à leur recherche. Une quête qui le mènera à la recherche de l’âme de Grand corps cachée … En chemin il aidera neuf animaux en partageant pour eux le cadavre d’un vieux cheval. C’était une fourmi, un loup, un aigle, un poisson, un bélier, un lion, un ours, un lévrier et un corbeau. Une vieille femme lui indique où vit "Grand corps sans âme" bien trop puissant pour que quelqu’un puisse le vaincre car son âme n’était pas en lui. Elle était dans une colombe, qu’il avait cachée dans un lièvre, le lièvre dans un sanglier, celui-ci dans une panthère, la panthère dans un grand coffre, le coffre dans un puits profond, lui-même caché sur une île perdue au milieu de la mer. Le jeune frère se métamorphosera successivement en chacun des neuf animaux pour tuer le monstre, et délivrer ses frères et leurs fiancées. Dans la colombe se trouvait un minuscule petit œuf. C’était l’âme du corps sans âme. il le prit dans ses mains et il l’écrasa sur le front du monstre qui venait d’arriver.%


Patricia : Nuage d'avril, Arbre_aux_trésors_Gougaud_Seuilconte Cheyenne d' Amérique Nord, réécrit par Henri Gougaud : Nuage d'avril et les taches du soleil, in : "L'arbre aux trésors : légendes du monde entier", Seuil, 1987.

Résumé de Patricia :

Souris_mousse_http://editionsduhetre.fr/?p=912Nuage-d'avril est une petite souris comme les autres … enfin, pas tout à fait … elle entend un bruit, une rumeur, une musique lointaine que personne d’autre n’entend. Ses compagnes se moquent d’elle, la traitant de folle. Un jour, elle part en quête de ce bruit… Elle découvre un ruisseau qui chante sur les pierres.

Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.htmlNuage d'Avril rencontre quelqu'un : une grenouille, bien installée sur une pierre moussue au milieu de l'eau, lui propose de la rejoindre. Nuage d'Avril saute et manque se noyer. La grenouille lu répond que ce n'est pas important mais ce qui est important c'est si elle a vu quelque chose en sautant. Nuage d'Avril a aperçut au plus haut de son bond des taches lumineuses. La grenouille lui révèle que son destin est d'aller dans les taches du soleil.

Souris_forêt_http://photos.by.leny.over-blog.com/article-petite-souris-de-la-foret-69622900.htmlEn chemin, Nuage d'Avril rencontre quelqu'un dans la forêt où elle se fait piquer par toutes sortes de petites bêtes : une vieille souris toute mitée qui a abandonné sa quête vers les taches du soleil ; elle lui conseille de rester avec elle.. Mais Nuage d'Avril ne se laisse pas décourager.

Bison_Jack Dykinga_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:American_bison_k5680-1.jpgEn chemin, Nuage d'Avril rencontre quelqu'un : dans vaste prairie gît un bison bien mal en point qui lui demande de lui donner un œil pour qu'il guérisse. Nuage d'Avril finit par accepter car qu'est-ce qui est mieux : être borgne ou être mort ? Le bison la conduit jusqu'aux pieds des hautes montagnes. Et Nuage d'Avril commence à grimper.

Après huit jours et huit nuits d'escalade, la petite souris fait halte à l'abri d'un rocher. Et là elle fait ce qu'elle n'aurait jamais dû faire : elle regarde en arrière … Et là quand elle voit le chemin parcourut et le chemin qui lui reste à faire pour aller dans les taches blanches du soleil, elle se dit qu'elle est bien bien petite pour aller vers les taches blanches du soleil ... mais ... Loup_Canis lupus nubilus_http://mlle-shewolf.bloxode.com/1851051,fiche-d-identite.htmlEn chemin, au pied de ce rocher, Nuage d'Avril rencontre quelqu'un : un loup presque mort qui lui demande de lui donner un œil pour qu'il guérisse. Nuage d'Avril finit par accepter car qu'est-ce qui est mieux : être aveugle ou être mort ? Le loup grimpe jusqu'au sommet de la montagne, et dans son élan il continue à grimper dans le ciel jusqu'au bout de ses forces, puis la souris continue à monter jusqu'à perdre conscience.

Quand elle revient à elle, elle s'aperçoit qu'il y a maintenant trois choses extraordinaires :
1/ Elle a retrouvé la vue,
2/ Elle se trouve dans la plus grande des taches du soleil,
3/ Des oiseaux magnifiques la regardent avec respect.
Aigle_royal_http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royalElle se regarde aussi et voit que son poitrail est de la même couleur que ces oiseaux, elle a maintenant de grandes pattes … Elle est comme ces oiseaux magnifiques qui volent haut dans le ciel et qui planent sur leurs larges aigles déployées … La petite souris, arrivée au terme de son voyage, est devenue un aigle ...


Sources :

  • Livre : "L'arbre aux trésors : légendes du monde entier", Seuil, 1987. Texte en ligne sur le site Contes à rêver, ici.
  • CD audio : contes dit par Henri Gougaud, "Contes des pays du monde : Le Grand Parler", CD audio, 1h07min, L'Autre Label. Pour connaître les autres titres de ce CD, cliquer ici
  • A lire en ligne : adaptation de Nathalie Athlan, 12/11/2012, pdf, p 8-11 http://www.labavette.ch/assets/PDF/Yonn%20plus%20loin%201.pdf
  • A écouter en ligne : dans l'émission enregistrée "Il était une fois le Conte…" Emission n°2, Contes d’animaux, http://iletaitunefoisleconte.wordpress.com/2013/01/09/il-etais-une-fois-le-conte-emission-n2-contes-danimaux/


Illustrations :

  • Souris aux aguets : http://editionsduhetre.fr/?p=912, avec sur cette page un conte sur l'oubli de la manière de donner naissance ...
  • Grenouille : Grenouille-Taureau, http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html
  • Souris des bois : http://photos.by.leny.over-blog.com/article-petite-souris-de-la-foret-69622900.html
  • Bison : Jack Dykinga, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:American_bison_k5680-1.jpg
  • Loup : canis lupus nubilus, loup des plaines, http://mlle-shewolf.bloxode.com/1851051,fiche-d-identite.html
  • Aigle royal : L'Aigle royal (Aquila chrysaetos) est une espèce de grands rapaces de la famille des Accipitridae. C'est un oiseau brun foncé, avec un plumage plus brun-doré sur la tête et le cou. http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royal



Jacqueline : Nasreddine : indigestion ou Le nez et la bouche Nasreddine_Sagessses et malices_tome 2_Jihad Darwiche_Jihad Darwiche, avec la participation amicale de Michel Piquemal, "Sagesse et malices de Nasreddine, le fou qui était sage", Albin Michel jeunesse, 2000. Quand Nasreddine se fait médecin, sa perspicacité est étonnante ...

Nasreddine Hodja était tranquillement assis devant sa maison. C'est alors que son voisin, plié en deux, vint le consulter :
- Nasreddine ! Je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai l'impression que des couteaux déchirent mon ventre.
- Assieds-toi et dis-moi : qu'as-tu mangé hier soir ?
- Hier soir ? J'ai mangé de la viande. Je l'avais achetée il y a trois semaines et je l'avais posée sur l'appui de la fenêtre, au soleil.
- C'est très bien ! Et qu'as-tu bu avec ta viande ?
- Ah ! je me rappelle : j'ai bu du lait. Je l'avais acheté en même temps que la viande et je l'avais oublié aussi à la fenêtre.
- Ton cas est très simple, lui dit Nasreddine. Attends-moi un peu.
Nasreddine entra dans sa maison et revint avec un peu de pommade.
- Voilà, cher voisin, mets de la pommade dans ton nez, trois fois par jour. Au bout de trois jours, tu seras guéri.
- Mais, Nasreddine, ne serais-tu pas en train de te moquer de moi ? Je te dis que j'ai mal au ventre et tu me donnes une pommade pour mon nez.
- Je t'assure, cher voisin, que si ton nez était en bonne santé, tu n'aurais jamais mangé cette viande, ni bu ce lait.

Et encore ...
D'autres contes de Nasreddine sur le même thème à lire ici

  • Nasreddine médecin,
  • Un régime efficace
  • Le médecin de jeha-Hodja Nasreddin à découvrir ici.



Michèle : Le cheval aveugle, d’après K. Ouchinski, conte adapté du russe, in : "Contes des quatre vents" de Natha Caputo, Ed. Fernand Nathan
Résumé de Michèle :

Il y a longtemps, très longtemps, bien avant notre venue au monde, s’élevait au bord de la mer une ville slave, prospère et commerçante, Vineta. Et dans cette ville vivait un riche marchand, nommé Oussedom, dont les navires chargés de marchandises précieuses voguaient sur les mers lointaines.
Oussedom était très riche et vivait dans l’opulence. Peut-être même que ce nom d’Oussedom qu’il portait et qui voulait dire en slavon : « Tout dans la maison », venait de ce qu’il possédait chez lui tout, mais vraiment tout ce qu’il était possible de se procurer en ce temps-là de coûteux et de précieux. Lui-même, sa femme et ses enfants ne mangeaient que dans une vaisselle d’or, ne se vêtaient que de brocart.
Cheva_aveugle_http://www.chevalannonce.com/forums-6902038-vieux-cheval-probleme-d-yeuxDans les écuries d’Oussedom il y avait beaucoup de chevaux magnifiques, mais il n’existait pas dans toute la ville de coursier plus beau et plus agile que Coupe-vent. C’est ainsi qu’Oussedom avait nommé son cheval de selles préféré, tant son galop était rapide. Personne n’osait monter Coupe-vent, son maître excepté et jamais son maître ne montait d’autre cheval.

Un jour, le marchand, revenant d’un de ses voyages d’affaires et chevauchant son cheval favori eut à traverser une forêt profonde et sombre. La nuit tombait. La forêt était très touffue et très obscure, le vent balançait les noirs sommets des pins. Le marchand avançait au pas, ménageant son coursier bien-aimé fatigué par le long voyage. Soudain, de derrière les buissons, s’élancèrent une demi-douzaine de solides gaillards à la mine féroce, et deux des brigands saisissaient déjà le coursier par la bride… Jamais le riche Oussedom n’aurait revu Vineta, sa ville natale, s’il avait eu sous lui une quelconque monture autre que Coupe-vent. Sentant sur sa bride une main étrangère, le pur-sang avait bondi en avant et partit ventre à terre. Les brigands montés se lancèrent à sa poursuite ; leurs chevaux aussi étaient de bonnes bêtes, mais comment lutter de vitesse avec le coursier d’Oussedom ! Coupe-vent, malgré sa fatigue, se sachant poursuivi, laissa loin derrière lui les bandits, furieux.
Une demi-heure plus tard, Oussedom entrait dans Vineta chevauchant la noble bête. De gros flocons d’écume tombaient de ses naseaux sur le sol. Descendant de son cheval dont les flancs se soulevaient violemment de fatigue, le marchand, flattant l’encolure en sueur de Coupe-vent, fit séance tenante le serment solennel de ne jamais vendre ni faire présent de son fidèle coursier à qui que ce soit, de ne jamais s’en défaire aussi vieux qu’il devienne et de lui faire donner chaque jour jusqu’à sa mort, triple mesure de l’avoine la plus fine. Mais, pressé de retrouver sa femme et ses enfants, Oussedom ne prit pas soin lui-même de l’animal et le paresseux garçon d’écurie ne bouchonna pas le pur-sang exténué comme il aurait fallu, ne le laissa pas suffisamment souffler et l’abreuva trop tôt.

Cheva_aveugle_http://www.chevalannonce.com/forums-6902038-vieux-cheval-probleme-d-yeuxA partir de ce moment, Coupe-Vent tomba malade, s’étiola, ses jarrets s’affaiblirent et finalement il perdit la vue. Le marchand en fut très affecté et durant six mois, resta fidèle à sa promesse : le cheval aveugle restait à l’écurie et recevait quotidiennement ses trois mesures d’avoine.
Puis Oussedom s’acheta un autre cheval de selle et après six autres mois, il lui sembla par trop désavantageux de donner à un cheval aveugle et inutile trois mesures d’avoine et il ordonna de n’en donner que deux. Six mois s’écoulèrent encore ; le cheval aveugle était encore jeune et il allait falloir le nourrir pendant des années ; il ne reçut plus qu’une seule mesure d’avoine.
Enfin, cela parut trop coûteux au marchand qui ordonna de débrider Coupe-Vent et de le chasser hors de sa maison afin de libérer la place qu’il occupait inutilement à l’écurie. Les palefreniers firent sortir le cheval aveugle à coups de bâton car il résistait et ne voulait pas avancer. Le pauvre Coupe-Vent aveugle, ne comprenant pas ce qui lui arrivait, ne sachant et ne voyant où aller, demeura devant le portail, la tête pendante et remuant tristement les oreilles.
La nuit vint. Des heures durant il resta immobile, mais finalement la faim le poussa à rechercher de la nourriture. La tête levée, flairant l’air, en quête ne fut-ce que d’une poignée de paille pendant d’un vieux toit affaissé, le cheval aveugle errait au hasard butant sans cesse contre le coin d’une maison ou d’un enclos.

Il faut vous dire qu’à Vineta, comme dans toutes les anciennes villes slaves, ses habitants se gouvernaient eux-mêmes, se réunissant sur la grand’place quand il devenait nécessaire de prendre une décision importante. Au centre de Vineta, sur la place où se rassemblant le « Vetché », était suspendue entre quatre piliers recouverts d’un toit de chaume, une grosse cloche au son de laquelle les gens se réunissaient et que pouvait tirer quiconque se sentait offensé et réclamait de ses concitoyens jugement et assistance. Personne, bien entendu, n’aurait osé ébranler la cloche du « Vetché » pour une vétille, car celui qui l’aurait fait savait fort bien que la population l’aurait sévèrement châtié pour cela.
Errant sur la place le cheval aveugle et affamé se heurta par hasard aux piliers auxquels était suspendue la cloche et peut-être avec l’espoir d’arracher une touffe de chaume, saisit entre ses dents la corde attachée au battant de la cloche et la tira. La cloche résonna si fort que, malgré l’heure matinale, les gens accoururent en foule sur la place, désireux d’apprendre qui réclamait si haut leur jugement et leur aide.
Tous, dans Vineta, connaissaient Coupe-Vent, savaient qu’il avait sauvé la vie à son maître et ils s’étonnèrent de voir au milieu de la place la pauvre bête aveugle, affamée, tremblant de froid et couverte de neige. L’explication fut bien vite trouvée et quand le peuple sut que le riche Oussedom avait chassé de sa maison le cheval aveugle auquel il devait la vie, tous furent unanimes à reconnaître que Coupe-Vent avait usé de son plein droit en faisant sonner la cloche du « Vetché ».
L’ingrat marchant dut comparaître sur la place et malgré ses justifications, il lui fut ordonné d’entretenir le cheval comme auparavant et de le nourrir jusqu’à sa mort. Un homme fut spécialement chargé de veiller à l’exécution de la sentence et cette sentence elle-même fut gravée sur une pierre dressée en souvenir de cet événement sur la place du « Vetché ».

Ainsi, ce vieux cheval qui avait tout donné eut droit à une retraite paisible, mais son maître injuste n'a pas été puni plus que cela ...

Illustrations :

  • cheval blanc : http://manonsisco.centerblog.net/6-Un-cheval-blanc-an-liberte
  • cheval aveugle : http://www.chevalannonce.com/forums-6902038-vieux-cheval-probleme-d-yeux


Variante :
Les restrictions de l’âne de Djeha-Hodja Nasreddin, en ligne sur le blog de Bernard Joy où vous découvrirez 271 facéties de Nasredinne.

Tombé dans une pauvreté extrême, Djeha-Hodja Nasreddin décide de faire des restrictions, à commencer par la nourriture de son âne. Il suffit, pense-t-il, de diminuer chaque jour sa ration habituelle de son. Il en est donc ainsi jusqu'au moment où l'âne, n'étant plus alimenté, meurt.
Découvrant son cadavre dans l'écurie, Djeha-Hodja Nasreddin s'écrie :
- Oh mon Dieu ! Pourquoi me reprends-tu mon âne juste au moment où il s'était habitué à ne plus rien manger ?



Patricia : La femme-jardinLes_plus_beaux_contes_de_conteurs_SYROS conte merveilleux de Muriel Bloch, "Les plus beaux contes de Conteurs", Syros, 1999. Ce conte est inspiré d’un conte géorgien « Anana » dont la trame est similaire mais on trouve toutefois quelques variantes dans le déroulé du conte, le statut des personnages et les ingrédients qui le constituent.
Un homme riche possédant un beau jardin, ne supportait pas que ce dernier ne soit pas parfaitement propre. Une seule pelure d’oignon s’y trouvant, suffisait à le mettre en colère. Cependant, c’est bien d’un bout de papier qu’une superbe créature verra le jour…

Sources :
Le conte de Muriel Bloch intitulé La femme-jardin est présent dans plusieurs recueils de contes :

  • "La femme-jardin et autres contes extravagants", Muriel Bloch, Syros, 1994La_femme_jardin_Muriel_Bloch_Syros
  • "Les plus beaux contes de Conteurs", Syros, 1999
  • Dans la revue de conte "La grande Oreille", numéro 11, juillet 2001, et on le retrouve dans un numéro spécial jardin, numéro 35, juillet 2008
  • "Contes insolites et insolents", Muriel Bloch, Syros, 2010
  • "Contes de la goutte de miel", Krystin Vesterälen, Les 2 encres, collection Histoire d'encres, 2011



Contes liquides-Jaime MontestrelaAu cours d'un joyeux intermède Michel et Michèle nous ont fait découvrir un livre désopilant : Petits contes liquides, de Jaime Montestrela, Editions de l'Attente, 2012, GRAND PRIX DE L'HUMOUR NOIR XAVIER FORNERET 2013. Des contes brefs de quelques lignes, un petit bijou d'humour, à savourer avec modération, pour faire durer le plaisir. Chacun à son tour a ouvert le livre au hasard et a lu le court texte bâti comme un conte philosophique mais, à chaque fois, la chute est d'un comique déconcertant ...

  • « Sur l’île de Tahiroha, le jour du Vendredi saint, les cannibales convertis au christianisme ne mangent que des marins. »
  • Sur la planète HC678, toute personne usant d'une phrase déjà prononcée - des scribes en gardent trace sur d'immenses registres - doit régler des droits d'auteur à son premier locuteur. Seuls les riches ont ainsi la parole, mais n'est-ce pas partout pareil ? (conte n° 413)
  • Au marché si typique de Nahahuta (Pérou), la cacophonie est telle qu'il est tout à fait vain d'espérer comprendre ce que crient les marchands. Aussi ceux-ci imitent-ils le cri de l'animal dont ils vendent la viande. Les charcutiers grouinent, les volaillers caquètent, les bouchers beuglent. Seuls les poissonniers ont du mal à se faire entendre. (conte n° 95)

Extraits choisis ici par Michel Sanche, librairie Libellis de Narbonne, ou , d'autres encore....

Et pour finir, peut-être parce que ce printemps est frisquet, deux petits contes ont circulé :

  • La soupe à la hache, une variante russe de La soupe au caillou, conté Michèle : le suspens réside dans le fait que ce soit une hache utilisée à la place d'un caillou. Une hache en guise de soupe ? Servira-t-elle uniquement à donner du goût au bouillon qui se concocte petit à petit grâce aux ajouts de la vieille femme qui héberge le pauvre hère chez elle, d'abord par curiosité, puis avec un peu de crainte (cette hache tout-de-même ... mais tant qu'elle reste dans l'eau bouillante ce bûcheron un peu fou peut-être hésitera à plonger la main pour la saisir ... ) et pour finir, grâce à une active participation à cette recette inédite, la gourmandise l'emportera. L’ancien conte populaire anglais, Stone Soup (La soupe au caillou) a été adapté aux différentes cultures, et même rebaptisé en fonction des traditions : soupe au bouton (judaïque), soupe au clou (scandinave), ou même soupe à la hache (russe). Le message délivré reste le même : par la magie de la coopération et une touche d’imagination, la faim – même en pleine pénurie – peut être éliminée. Ce n'est pas la pierre, mais les villageois qui tous ensemble font quelque chose de magique. D'autres versions de soupe ici et .


  • La soupe de la soupe, conte facétieux que nous a fait partager Jacqueline : Nasreddine_Sagessses et malices_tome 2_Jihad Darwiche_Jihad Darwiche, avec la participation amicale de Michel Piquemal, "Sagesse et malices de Nasreddine, le fou qui était sage", Albin Michel jeunesse, 2000. Nasredinne respecte la loi de l'hospitalité et partage une excellente soupe au coq avec celui qui la lui a offerte. Mais bientôt se présente un parent du généreux donateur, puis le voisin du cousin qui a offert le coq, etc... et pour finir et retrouver sa tranquillité, Nasredine fait servir par sa femme une assiettée d'eau chaude : la soupe de la soupe de la soupe de la soupe du coq ...