DIOME Fatou, Kétala, Flammarion, 2006, 277 pages.
ou en version poche : DIOME Fatou, Kétala, J'ai lu, 2007, 286 pages. (collection J'ai lu Roman).
« Lorsqu’une personne meurt, nul ne se soucie de la tristesse de ses meubles »
Avez-vous lu « Kétala » de Fatou Diome ? Une verve emplie de poésie qui ravit l'âme.
Je lis et parfois relis lentement quelques pages, pas trop, pour mieux savourer les mots, les résonances et les images qui me viennent. Le vocabulaire est riche de saveurs, mais sonne juste, donne vie aux objets qui ont vu tant de choses, et réveille la mémoire avec poésie. Les objets ont la parole, et les valeurs de la société africaine sont passées au crible... mais cette observation nous renvoie à nous-mêmes et à nos propres failles ... à lire pour le plaisir du texte et pour la richesse de la réflexion.
Que restera-t-il de nous ?
Peut-être des souvenirs, magnifiés, interprétés ou, pire, falsifiés. Inanimés, nos meubles, nos habits, nos objets familiers jalonnent le sillage de notre vie. Ils sont les témoins silencieux de nos joies et peines. Le kétala, le partage de l'héritage, disperse tout ce que possédait celui ou celle qui n'est plus. Attristés par leur séparation imminente, les meubles et divers objets de Mémoria cherchent un moyen d'éviter l'éparpillement des traces de leur défunte et aimée propriétaire.
Un roman virtuose, écrit avec poésie, dans une langue belle et musicale.