Rendez-Vous-Conte du samedi 26 octobre 2013 chez Viviane :

Dominique : Le jamais content.Le_jamais_content_Flammarion_2001Vassilissa et Romain Simon, Flammarion, Les Mini Castor, 2001. Un petit album fort joliment illustré. Comment un éternel insatisfait devient de plus en plus étrange avant de se retrouver bien seul ... Voici un petit résumé inspiré des commentaires laissé sur le site Amazone : A peine sorti de l’œuf, le petit poussin jaune commence à se plaindre : Sa mère le nomme Jamais-content. Il ne sera content que lorsqu'il aura pris le meilleur de chacun des animaux qui l'entoure. Il vient continuellement réclamer à Dame Nature ce qu’il ne possède pas : pattes palmées, bec de canard, poils de loutre, etc… Il finit par se retrouver seul de son espèce. Lassée par les jérémiades d’un poulet devenu un curieux hybride, Dame Nature le condamne à se cacher dans le terrier qu’il se creusera… Rejeté par ses anciens pairs, il s’ennuie et retourne timidement voir Dame Nature qui devance son dernier vœu en lui présentant la compagne (idéale) : Toujours Contente… Ainsi sont peut-être nés les ornithorynques, que l’on n’entend jamais se plaindre…''


Michel-le-Pet : L'arbre aux poires d'or, conte celte, ou breton, collecté par Anatole Le Braz, Editions Gisserot. Autre édition : Du Laurens de la Barre, "Contes populaires et légendes de Bretagne", les Presses de la Renaissance, Paris, 1974. Texte intégral en ligne ici. Vous pourrez lire ce conte en entier suivi de quelques notes dans l'article ''L'arbre aux poires d'or''.

Résumé :

Cognassier_coing_http://www.petitpepinieriste.fr/arbre-fruitier/cognassier.htmIl y avait une fois un Roi, un petit Roi, qui n'avait pour tout royaume qu'une métairie, une mauvaise place, une ferme aride, une terre à lapins plutôt qu'un terrain exploitable. Il avait en outre un petit verger où un beau poirier rapportait tous les ans trois belles poires ; et c'était là toute la fortune du Roi... quand il pouvait les cueillir, ce qui n'arrivait pas souvent.En juillet, les poires, grosses comme des melons, étaient d'argent, mais en août, elles ressemblaient à des citrouilles et elles étaient d'or ! Le tout était de les cueillir à point : or notre pauvre Roi n'y arrivait jamais. S'il avait su se contenter de ses poires d'argent, nul doute qu'il n'y fût parvenu ; mais l'avarice et l'ambition, ces deux lèpres du monde, le poussaient toujours à reculer. En regardant ses poires d'argent, il se disait encore une semaine et elles seront d'or ; et il attendait si bien que les poires disparaissaient une à une.
Le fils aîné demande sa part ; le père répartit les poires d'or ainsi : une à chacun des deux fils et une pour les filles d'un petit roi. L’aîné décide de surveiller l'arbre. Mais la nuit, un géant vole deux des trois poires d'or.
La troisième nuit, le cadet, joueur de biniou, veille Main_coupée_http://www.big-deguisement.comtandis que son aîné est endormi, abruti par l'alcool qu'il a bu ; lui, il joue pour rester éveillé. Au dernier coup de minuit, il voit une main énorme s'avancer entre le feuillages ... il tranche la main du géant et se lance sur ses traces jusque dans la forêt du Kranou... Le Roi-géant de la forêt fait annoncer qu'il donnera la main de sa fille (en mariage) en échange de sa main coupée mais à condition qu'on la lui recolle comme il faut.
Notre sonneur de biniou va consulter un sorcier puis entre dans la forêt. Fileuse_vieille_bretagneUne vieille fileuse va le conseiller. Arrivé au château du géant, il joue de son biniou. Biniou_chocolat_BesnierLe biniou, ensorcelé par la vieille, contraint tous les habitants du château à danser : la princesse à qui cela plaît beaucoup, les cuisiniers tournent avec leurs broches ; les dragons avec les lions, et les chiens de garde dansent avec les loups. Le Géant, malgré sa faim et sa colère, sautille malgré lui en hurlant : Qu'on le mette à la broche ! mais la danse continuait plus furieuse que jamais ...
Le joueur de biniou recolle la main du géant et lui rappelle sa promesse de donner sa fille en mariage. Le géant le regarde de travers : il est tellement surpris qu'il a une attaque et meurt.
Poirier_http://montour1959lasuite.blogspot.fr/2010/10/cent-dix-neuvieme-sortie.htmlEt c'est ainsi qu'un joueur de biniou épousa une princesse.Le poirier d'or donna toujours des fruits mûrs au bon fils. Il dota ses sœurs généreusement . De ce joli mariage, ne vint au monde qu'une fille unique, ressemblant à sa mère et pendant mille ans et plus, les chevaliers de tous pays firent force prouesses afin de cueillir les poires d'or et la fleur héréditaire du Kranou. Et l'on dit que, même en ce temps-ci, les jeunes gens à marier veulent encore trouver l'héritière de notre fameux poirier. C'est là, Messieurs, ce que je vous souhaite.


Illustrations :

  • Cognassier : http://www.petitpepinieriste.fr/arbre-fruitier/cognassier.htm
  • Main coupée : http://www.big-deguisement.com
  • Vieille fileuse : carte postale ancienne sur eBay
  • Joueur de biniou dansant : image du Chocolat Besnier
  • Poirier : http://montour1959lasuite.blogspot.fr/2010/10/cent-dix-neuvieme-sortie.html


Jacqueline : Quand il y a trop, il y a rien,Quand-y-a-trop-y-a-rien_Muriel-Bloch_http://www.editions-thierry-magnier.com/9782364742642-l-muriel-bloch-quand-y-a-trop-y-a-rien.htm de Muriel Bloch, éditions Thierry Magnier, 2013 : un roman qui ressemble à un conte ... humour et sagesse ? Lotte (treize ans) fait la chronique de sa famille déjantée. Sa mère, Adrienne dite Tia, est une collectionneuse, entasseuse, récolteuse effrénée. Leur appartement regorge d’objets accumulés au cours de ses voyages ou promenades. C’est au fond une artiste qui compose chez elle des paysages, des oeuvres. Mais René, le père plus raisonnable, en a assez : il faut faire le vide. Qu’à cela ne tienne ! Tia transporte ses oeuvres sur le trottoir : une installation est repérée par un spécialiste d’art contemporain, et une carrière internationale s’ouvre pour Adrienne… Bonne humeur et désordre sont les maîtres mots de cette comédie truculente. (note de l'éditeur)

Extrait : (site de l'éditeur)

Du haut de mes 13 ans et de mon mètre 65, je ne l’ai pas vu venir. Pourtant, j’étais habituée, c’était pas la première fois qu’ils se disputaient :Elle entasse, il débarrasse.
Elle c’est ma mère. Elle répète que la pomme ne tombe jamais loin du pommier. C’est à cause de sa mère à elle qui avait connu la guerre et qui remplissait les placards par peur de manquer. Du coup ma mère a gardé l’horreur du vide.
Lui, mon père, il aime la philosophie Zen, les « empty space », les endroits dépouillés.
« Autant vivre dans un appartement-témoin ! » lui a lancé un jour ma mère. Il a tellement peur des maladies, qu’à la maison, la seule chose qu’il entasse, ce sont les médicaments.(...) Avec sa peur de manquer, elle achète toujours trop. (...) Quand ma mère aime quelque chose, faut en manger tous les jours, jusqu’au dégoût… Mon père affirme que grâce à elle, le prix du chou rouge a grimpé le mois dernier rapport à la demande ! Je sais pas comment vérifier ça…



Michèle : Les deux hérons et la tortue, Les_plus_beaux_contes_Zen_Henri Brunel_lu par dominique Blancconte Zen rapporté par : Henri Brunel, Dominique Blanc (narrateur), CD audio Les Plus beaux contes Zen, éditeur Frémeaux & Associés, 2002, 2 disques compacts + 1 livret (8 p.)

Résumé:

Hérons_2_http://www.petcaregt.com/blog/herons.htmlTortue_Asiatique_marais_Drew-Avery_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giant_Asian_Pond_Turtle_heosemys_grandis.jpg?uselang=frEn ce temps-là, dans la province du Hou-Nan, au sud-est de la Chine, sur les bords d’un lac tranquille, trois amis vivaient en paix. Deux hérons cendrés nommés Tching et Tchang, et une dame tortue d’un âge avancé, Pi-Houan.
Or un été, ils connurent une sécheresse terrible. Une période de famine s’annonçait. Un soir, les trois amis tinrent conseil et décidèrent de partir, emportant la tortue mordant un solide bâton tenu de part et d'autre par les deux hérons. Tout va bien, jusqu’à ce qu'un enfant se moque de cette balourde de tortue, provoquant une riposte acerbe ... et une chute dans l'herbe.

Héron_Tortue_http://overmyrainbow.over-blog.com/article-couple-atypique-au-bord-de-l-eau-78136467-comments.html#anchorComment

Le sage, dit le maître du Zen, accueille d'un cœur égal la flatterie ou le mépris. Nul ne peut nous agresser moralement sans notre consentement, c'est nous qui ouvrons les écluses au chagrin. Aucune injure ne pouvait faire lâcher prise à la tortue. L'insulte, le mépris, l'anathème représentent l'opinion de celui qui les profère, c'est son problème, pas le nôtre. Il se peut au demeurant que le blâme soit justifié, nous l'acceptons comme tel. Qui est parfait ? Il se peut aussi qu'il soit erroné, partial, injuste, nous le laissons dans la bouche de celui qui l'a prononcé. Notre paix, notre destin sont entre nos mains. "Entre nos dents", bougonne le fantôme de la tortue.

Illustrations :

  • Hérons bleus : http://www.petcaregt.com/blog/herons.html
  • Tortue : Drew Avery, Giant Asian Pond Turtle heosemys grandis, licence Creative commons, paternité, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giant_Asian_Pond_Turtle_heosemys_grandis.jpg?uselang=fr
  • Dialogue sur un tronc : merci à Claire d'avoir répondu à ma demande en m'envoyant copie de sa photo. blog Over my rainbow photographie



Pour en savoir plus :

  • Conte à lire ici
  • A écouter sur le site Théâtre de l'oreille
  • Avez-vous remarqué la troublante similitude entre ce conte chinois et la fable de La Fontaine « La Tortue et les Deux Canards », parue en 1678, en ligne ici



Michel : La grue cendrée, Brunel_Henri_La_grue_cendrée_Calmann Levy_1999conte Zen rapporté par Henri Brunel, CD audio Les Plus beaux contes Zen, Dominique Blanc : Narrateur, éditeur Frémeaux & Associés, 2002, 2 disques compacts + 1 livret (8 p.) Existe aussi en version poche chez Calmann Levy (1999), et en collection Folio. Un jeune homme soigne une grue blessée qui pour le remercier se change en femme. Ils vivent heureux, mais quand l'argent vient à manquer, elle demande un métier à tisser et s'enferme avec ordre de ne pas chercher à la voir. Elle produit une étoffe somptueuse que le mari vend un bon prix. Nouveaux soucis d'argent, nouvel enfermement. Le mari transgresse la promesse et voit devant le métier la grue cendrée qui arrache ses plumes de son poitrail en sang. Elle est obligée de partir. Il ne la reverra jamais.

Pour en savoir plus :
Rendez-vous sur le site "Forum de conteur", pour avoir toutes sortes de références de contes sur le filage et tissage ... cliquez ici

Un projet oiseau :
Des maquettes volantes d'oiseaux grands voiliers confectionnées par des collégiens grâce à Michel : http://projetoiseaucollegemontesquieu.blogspot.fr/. Sur ce site sont réunis les fiches explicatives et les vidéos des essais, entre autres celle-ci.

Viviane : Les deux maisonnettes Sel_Sucre_2 maisons_http://www.amazon.fr/deux-maisons-Didier-Kowarsky/dp/2278054511/ref=pd_bxgy_b_img_b Didier Kowarsky (Auteur), Samuel Ribeyron (Illustrations), conte grec, Ed. Didier jeunesse, Collection "A petits petons", 2004. Le texte de Didier Kowarsky est tiré d'un conte populaire d’origine grecque. Un texte rythmé, une jolie mise en page, pour un thème difficile : celui des difficultés de vivre ensemble, de s’accepter tel qu’on est. Entre photographie, personnages en trois dimensions et dessins, le traitement graphique de cet album est tout à fait original, saisissant avec humour et tendresse, les petits riens de la vie quotidienne. Une belle lecture au goût sucré-salé. (http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/8734-les-deux-maisons). Voici deux personnages, deux petits vieux : l’un est de sucre, l’autre est de sel. Un jour de grosse dispute, le petit vieux, tout en sel, met la p’tite vieille, tout en sucre, dehors. Le p’tite vieille est bien triste, mais ne peut pas pleurer, sous peine de fondre. Bon gré mal gré, elle recommence à vivre, seule, se construit une petite maison, toute en terre. La p’tite vieille se désespère tant, elle invoque le ciel et qu’il se met à pleuvoir. La pluie fait fondre la maison en sel du petit vieux, si bien qu’il n’a d’autre solution que se réconcilier avec la p’tite vieille. Depuis, ils sont toujours d’accord.

Pour en savoir plus :



Aurélien (11 ans) : Le serpent blanc, conte de Grimm. Un conte merveilleux que nous a déjà conté Abessia le 3 mars 2012. Merci Aurélien pour ce conte !
Résumé :

Serpent_blanc_http://smile-and-happy-x.skyrock.comUn jeune homme mange un morceau de serpent blanc dans le plat du roi et comprend le langage des animaux. En parcourant le vaste monde il rendra service à 3 poissons, épargnera des fourmis et nourrira 3 jeunes corbeaux qui l'aideront à réussir 3 épreuves et lui permettront ainsi d'épouser une princesse.



Charlélie (7 ans 1/2) : La hyène, le léopard, le lion et le cobra, un conte Peul à lire ici.
Résumé:

La hyène, le léopard, le lion et le cobra s'associent. Ils se disent chacun ce qu'ils en supportent pas. Un jour, ils s’avertirent les uns les autres. Chacun dit ce qu’il détestait.
L’hyène parle la première : «Pour moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est d’être interrogée sur ce que je mange.»
Le léopard dit «Moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est d’être montré du doigt.»
Puis le cobra, à son tour, dit «Moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est qu’on me marche sur la queue.»
Enfin, le lion déclare «Moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est qu’on me jette de la poussière.»
Mais un jour, lors d'une dispute, chacun fait ce qui provoque la colère de l'autre. Il se battent tous !
Dans la confusion, ils marchent sur la queue du cobra : «Ne vous ai-je pas dit que je ne voulais pas qu’on me marche sur la queue? » Il se retourne, et il mord l’hyène, qui crève, il mord le lion, qui crève, il mord le léopard, qui crève.
Le cobra resta seul propriétaire de la demeure.serpent_brun



Un album à découvrir :

Nilda Fernandez, SinFanaï Retu : Sinfanï Retu_Nilda_Fernandez_Zepanto_2013Un album joliment illustré. Un conte de Nilda Fernandez pour les enfants de tous les âges. Nilda Fernandez (Auteur), Helen Ross Revutsky (Illustration), Sinfanaï Retu, "Il était une fois un rêve", Zanpano (Editeur), 2013. Daniel dit Nilda Fernandez est né à Barcelone (Espagne) le 27 octobre 1957, dans une famille protestante. Quand il a sept ans, sa famille s'installe à Lyon. Le garçon étudie la musique (piano, guitare) et se passionne pour le flamenco. Depuis il compose ses chansons et parcout le monde. Helen entend la voix de Nilda en Russie puis à Londres. à l’occasion d’un concert, elle vient à sa rencontre pour lui proposer l’illustration d’une de ses chansons, Sinfanaï retu. (Zanpano)

Daniel était un garçon rêveur... qui n’aimait pas dormir. Et un rêveur qui n’aime pas dormir, ça pose des problèmes de rêve ! Songez un peu : à la nuit tombée, les yeux écarquillés dans l’obscurité, Daniel luttait contre la lourdeur des paupières en évitant de regarder le miroir de la penderie où, soir après soir, apparaissait l’affreux bonhomme qu’il redoutait. Au matin, quand les rêves partaient en fumée, il s’apercevait qu’il avait tout de même fini par s’endormir. S’il n’avait aucun regret pour les scènes de cauchemar imposées par l’abominable créature du miroir, il éprouvait un sentiment de gâchis en repensant à celles, beaucoup plus belles, qui ne lui seraient d’aucune utilité pendant le jour.

Le même titre se retrouve dans l'album : Los Dias Aquellos. A écouter sur JukeBox.