Pauline : Le chaton ensorceléLe_chaton_ensorcele_Alex_Sanders - Alex Sanders, Le chaton ensorcelé, Ecole des Loisirs, 20085, ISBN : 2211093817
Un jour, une apprentie sorcière voulut faire une expérience avec un chaton. Elle lui fit boire une potion qu'elle avait mis des heures à préparer. Mais à peine le chaton avait-il bu a dernière goutte qu'il s'échappa. Le chaton se présenta à la porte du château, Le roi et la reine qui n’avaient pas d’enfant, trouvèrent ce chaton esseulé si beau, si mignon, qu'ils l’adoptèrent et l'appelèrent "Petit Prince" (ils avaient tellement envie d'avoir un enfant). Ils lui donnèrent un bol de lait. Mais le chaton était ensorcelé. Jour après jour, il grandit, double de volume. Le roi veut lui couper les vivres, mais le chat, aussi gros qu'un dragon, a toujours faim ... Il se met à dévorer tous ses soldats et ses valets du château … La sorcière ayant eu vent de cette triste affaire, s'envole pour sauver le roi et la reine... Pour chasser le sortilège, il faut que le roi coupe 7 poils du chat et que la Reine miaule aussi fort que possible. Et à ce moment-là, le chat se change en vrai Petit Prince !
Heureusement, ils ne l'avaient pas appelé Biscotte, Chaussette, Carabistouille ou Crotte-de-Mammouth !

Viviane : L'anneau sur le Canigou - L'arche de Noé au sommet du Canigou in : Terres Catalanes, n° 42 , Contes et Légendes du Roussillon, décembre 200. Collecte : Yvette Darno-Franch raconte l'histoire de son grand-père monté au sommet du Canigou.

Résumé de Viviane :

Je suis monté sur le Canigou ... presque jusqu'au sommet. Disons que j'ai fait le Canigou - 20. Je me suis arrêtée à 20 minutes du sommet... En attendant le groupe de randonneurs pour redescendre, je me suis rappelé une ancienne légende racontée par Yvette.

Canigou_http://lieuxsacres.canalblog.comGrand-père était monté jour-là au sommet du Canigou. Il regardait le paysage à ses pieds : les pêchers, les cerisiers, la mer au loin, les autres pics des Pyrénées. Et brusquement, le ciel s'est assombri, du côté de la mer il s'est mis à pleuvoir. Le ciel devenait de plus en plus noir et la pluie continuait à tomber ; la mer s'est réveillée, elle a commencé à s'agiter et elle gonflait, gonflait. Elle avançait sur les rochers, la plages, les maisons ...Grand-père s'écriait : Pauvres gens ! et la mer, et ses vagues continuaient à avancer : elle envahissait le territoire et grand-père se disait : Elle va arriver jusqu'à moi ! et puis il s'est trouvé au sommet, environné par la mer.
Et, Ô miracle ! la pluie a cessé. Les flot brassaient des branchages. Tout avait disparu.
Il a vu au loin une barque ... Oh ! des rescapés ... se dit-il. Il a regardé attentivement et il a vu sur cette barque un vieillard à longue barbe blanche. Il avait un grand bâton de berger. Grand-père a vu la barque approcher et le vieillard lui dit :
- Attrape la corde, Joseph, et attache-la à l'anneau.
Ce qu'a fait grand-père Joseph. Une colombe est venue se poser sur son épaule et de la barque sont descendus des sangliers, des isards ... Tous les animaux de notre Méditerranée et du Canigou son descendus de la grande arche de Noé.
Grand-père a tourné son regard a pris un peu d'eau dans le creux de sa main, l'a bue... Et lorsqu'il s'est retourné, le vieillard avait disparu. La barque était partie. Les vallées étaient bien là, visibles de nouveau, les arbres, les maisons, les villages. La mer était redevenue calme.
En rentrant, Grand-père a dit :
- Monte une fois au Canigou, tu n'oublieras jamais cette montagne magique.

Yvette l'a fait, moi aussi ! Mais pour ce qui est de l'anneau, nous ne l'avons jamais trouvé ...


Une montagne dans les brumes des légendes
Le Canigou est le siège de nombreuses légendes : l'Olympe et son cortège, Noé et son arche et les villes englouties telles des Ys du sud suggérant le déluge, les géants tels Gargantua sur le chemin des pierres, le feu de la forge de Vulcain et de la gueule du dragon... L'une d'entre-elles prétend que les eaux du déluge occupèrent longtemps le creux des sommets avoisinant le pic du Canigou. Ainsi, après le déluge, Noé vint y amarrer son arche. On signale l'anneau au Roc dels Moros, au Roc de Salimans, puis au pic Barbet (les géologues assurent que le Barbet fut le sommet du massif du Canigou il y a quelques centaines d'années) appelé longtemps le "puig des Anyelles, ou Nielles (peut être une déformation du mot Catalan "anelle" signifiant anneau. (Madame Dulac)
On retrouve cette légende dans les Vosges, sur le massif du Taennchel pres de Thannenkirch. Sur "Les Trois grandes tables" ou "rocher de l'Anneau" est gravée une inscription SALUS IN DILUVIO NOAE. J.J. BECKER MDCCCLXXIX (1879) accompagné d'un énorme anneau en fer scellé dans la pierre. L'auteur de cette allusion humoristique était un employé d'administration de Ribeauvillé. Elle fait suite à une ancienne tradition qui veut que les anneaux en fer servaient de point d'ancrage pour amarrer des bateaux à une époque où un vaste lac couvrait la vallée du Rhin, entre la Forêt-Noire et les Vosges, depuis les Alpes jusqu'au Taunus.
Pourtant, comme chacun le sait, le récit biblique du déluge fait se poser l'arche au sommet du mont Ararat et une tradition constante témoigne de l'existence de l'arche à cet endroit. Mais les légendes et les contes sont fait pour voyager ... ou naviguer ...

Sources :



Patricia : Taliesin : curieuse naissance d'un barde - légende nordique d'après Jean Markale, Le cycle du Graal première époque, La naissance du roi Arthur, Chapitre VIII : Le chef des Bardes, pp 201-207 pour le récit de la naissance de Taliesin, Editions Pygmalion, 1992.
Résumé :

Keridwen, qui connaît tous les secrets de la nature, a un fils si laid, si repoussant et si bête que tous se moquent de lui et plaignent les parents. Pour donner à son enfant une intelligence supérieure qui imposerait le respect, elle se retire dans la forêt pour préparer une potion dans un chaudron de science et d'inspiration qui doit bouillir pendant un an et un jour tandis qu'elle ajoute petit à petit tous les ingrédients tenus secrets jusqu'à ce jour, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que 3 gouttes de grâce et d'inspiration.
Keridwen charge un jeune homme du nom de Gwyon-le-Petit de surveiller nuit et jour le chaudron et un pauvre aveugle Morda doit surveiller constamment le feu. Mais un soir, vers la fin de l'année, Gwyon est éclaboussé par 3 gouttes du précieux liquidee. Par réflexe il met le doigt dans sa bouche pour calmer la brûlure ... et alors toutes les secrets de l'univers lui sont révélés en une fraction de seconde. Il connaît tout du présent et de l'avenir et voit ainsi qu'il doit fuir au plus vite pour échapper à la colère et aux sortilèges de Keridwen qui cherchera à se venger.
Le chaudron se brise en deux et le liquide répandu dans la rivière toute proche fait périr tous les animaux qui s'y abreuvent cette nuit-là.
Keridwen rentre de sa cueillette nocturne, voit le chaudron brisé comme tous ses espoirs, et de rage frappe le pauvre aveugle si fort qu'un de ses yeux lui tombe sur la joue. Puis elle s'élance à la poursuite de Gwyon.
Lévrier_irlandais_wamiz.comLièvre_Malene Thyssen_Wikimedia Pour lui échapper,
Gwyon se change en lièvre,
elle se change en lévrier


Loutre2_Dbhack88_Wikimedia carpe_idfishs_http://id-fishs.over-blog.com/article-les-records-de-france-75395648.html Gwyon se change en poisson
et saute dans le lac,
elle se change en loutre


Faucon_pelerin_femelle_cancoillotte.netMartinet_epineux_Pedro_Louranço_planetbirds Il se fait oiseau,
elle se fait faucon
et fonce sur lui,
serres ouvertes

Poule_noire_Black croad langshan hen_poultrymatters.com blé_http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=ble_nuIl se précipite dans une grange et se change en grain de blé parmi des milliers de grains de blé, Keridwen se fait poule noire à haute crête, gratte avec son pied, le trouve et l'avale puis reprend sa forme de femme.
Cette nuit-là, Keridwen comprend qu'elle est enceinte. Le moment venu, le dernier soir du mois d'avril, la nuit de Beltaine, elle accouche d'un garçon dans un endroit secret connu d'elle seule. L'enfant est si beau qu'elle n'a pas le courage de le tuer ; elle l'enferme dans un sac de peau enduit de goudron tendu sur un panier et le jette à la mer. Le sac flotte jusqu'au pays du roi voisin, Gwyddno.
Chaque matin du 1er mai, le roi fait jeter son filet dans la mer. Le soir on retire le filet et l'on distribue les poissons aux pauvres du royaume. C'est une vrai fête pour les pauvres travailleurs ... Et cette année-là, le roi confie à son fils unique, Elffin, le soin de retirer le filet afin de lui donner l'occasion de prendre des responsabilités et aussi pour voir si sa chance revient … car il faut vous dire que tout ce qu'entreprenait Elffin échouait, ce qui le désespérait et attristait son père le roi qui pensait qu'il était né un mauvais jour.
Le soir venu, Elffin va retirer le filet : RIEN ! Mais rien … absolument vide ! Le prince est accablé. Le chef des pêcheurs très contrarié : qu'allait-on offrir à tous ces gens qui attendent cette aide frétillante ? En se retournant, pour cacher son dépit, le prince aperçoit un sac de peau accroché au bord du filet. Comme par défi, il ordonne qu'on le lui amène :
- Peut-être y a-t-il dans ce sac la valeur de 100 livres de poissons et peut-être davantage !
Il ouvre le sac et voit un enfant qui le regarde intensément les yeux grands ouverts, le front éclairé d'une étrange lumière.
- Cet enfant s'appellera Taliesin, (ce qui signifie front brillant)
Elffin prend l'enfant dans ses bras avec beaucoup de douceur, monte sur son cheval et rentre au pas pour le présenter à son père. L'enfant se met à parler ... C'est un barde ! s'exclame le prince. Et devant le roi, Taliesin raconte comment il est né de nouveau après bien des métamorphoses et promet à Elffin richesse et estime. Effectivement, de ce jour-là la mauvaise chance quitta Elffin.

Talieslin se fit Barde en chantant l'histoire des peuples, en disant la colère et la solution des problèmes. Maintenant, on ne dirait plus Barde, mais conteur … Il devint en son temps, chef des Bardes de tous les royaumes qui sont au couchant du soleil, mais ça c'est une autre histoire...

Sources des photos :

  • Lièvre : Malene Thyssen sur Wikimedia
  • Lévrier irlandais : Le Lévrier d'Irlande ou Irish Wolfhound est une race très ancienne; c'est l'antique chasseur de loups des Gaëls d'Irlande et le plus grand chien du monde.
  • Carpe : poisson d'eau douce
  • Loutre : Dans l’eau elle bouge de façon très élégante et chasse ses proies en plongeant à une vitesse pouvant aller jusqu’à 7km/h. Une plongée dure en moyenne entre 1 et 2 min, mais la loutre peut rester sous l’eau jusqu’à 7 min.
  • Oiseau : le martinet épineux est l'oiseau le plus rapide du monde en vol battu, atteignant 170 km/h, alors que des vitesses supérieures ne peuvent être atteintes qu'en piqué, par exemple par le Faucon pèlerin.
  • Faucon : Le faucon pèlerin est l'oiseau le plus rapide en vol au monde (180 km/h). Ses longues ailes en forme de pointe permettent cette vitesse exceptionnelle, tandis que cet oiseau de proie possède des narines dotées de déflecteurs : il respire parfaitement dans les descentes en piqué. Cet oiseau puissant est un chasseur redoutable et ses attaques en piqué sont particulièrement spectaculaires.
  • Grains de blé : http://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=ble_nu
  • Poule noire : En Haute-Bretagne, les poules de cette couleur, qui sont fées ou sorcières, pondent tous les matins un oeuf ou une pièce de cent sous ; celles qui ont le plus de crête rouge, rendent au lieu de crottes, l'argent que le diable leur a introduit dans le corps. Suivant une superstition du Bocage vendéen, la poulette qui rapporte à son propriétaire deux pièces quand il lui en met une dans le bec, est dans le cercueil de son maître, et fait entendre son cri devant la croix de bois du chemin.


Pour en savoir plus :

  • consulter l'article : Taliesin, chef des bardes
  • Variante : La légende de Taliesin d'après Le livret du Barde de Syd : http://www.bretagne-celtic.com/legende7.htm
  • Quelques interprétations des symboles contenus dans ce récit d'après la traduction de Lady Charlotte Guest, “The Mabinogion”, 1877 http://www.legendes-et-mythes.fr/40_1.cfm?f=17-legendes-mythes-celtique-taliesin
  • Pour avoir une vue d'ensemble des légendes arthuriennes, je vous recommande l'ouvrage de Jean Markale, Le cycle du Graal, paru aux éditions Pygmalion/ Gérard Watelet, Paris (1992 à 1996). Le cycle se découpe en 8 époques : La naissance du roi Arthur, Les chevaliers de la Table Ronde, Lancelot du Lac, La fée Morgane, Gauvain et les chemins d'Avalon, Perceval le Gallois, Galaad et le Roi Pêcheur, La mort du roi Arthur. L'auteur y reprend toutes les légendes existantes, les compile, tout en indiquant à chaque fois les différentes variantes. Cet ouvrage n'est pas une traduction ni même une adaptation des textes médiévaux, mais une réécriture dans un style contemporain d'épisodes relatifs à la grande épopée arthurienne, telle qu'elle apparaît dans les manuscrits du XI° au XV° siècle. Bonne lecture à tous... (http://chevalierspourpres.forum-actif.net/t14-le-cycle-du-graal) . Pour le détail des 8 époques, consulter le forum de la MJC d'Epinal Les messagers du rêve


Michèle : Le roitelet et l'ours - conte de Grimm en ligne sur Grimmstories. Le langage est un peu vieilli ... mais comme l'affirme Michèle, il est bien d'émailler son conte de mots anciens, avec un vocabulaire soutenu et précis, quitte à pratiquer des juxtapositions de termes plus usuels : cela apporte une certaine poésie au récit et projette les enfants dans un univers ancien et magique : tout l'art du conte ! Dans la traduction ci-dessous le verbe festinèrent (de festoyer) est assez plaisant ...

ours_Frederic_Salein_http://www.flickr.com/photos/fredericsalein/4063524517/sizes/m/in/photostream/Loup_Fremlin_http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/Un jour l'ours et le loup se promenaient dans le bois.
L'ours entendit le chant d'un oiseau.
- « Frère loup, demanda-t-il, quel est ce beau chanteur ?
- «C'est le roi des oiseaux, répondit le loup ; il faut le saluer. »
Roitelet_http://my3d-city.com/topic.php?t=1207&p=121C'était en effet le roitelet.
- « S'il en est ainsi, dit l'ours, Sa Majesté doit avoir un palais; fais-le moi voir.
- Cela n'est pas si facile que tu penses, répliqua le loup ; il faut attendre que la reine soit rentrée. »
La reine arriva sur ces entrefaites ; elle et le roi tenaient à leur bec des vermisseaux pour nourrir leurs petits. L'ours les aurait volontiers suivis, mais le loup le retint par la manche en disant : « Non, attendons qu'ils soient ressortis. » Ils remarquèrent seulement l'endroit où se trouvait le nid, et passèrent leur chemin.
Mais l'ours n'avait pas de cesse qu'il n'eût vu le palais du roi des oiseaux ; il ne tarda pas à y retourner. Le roi et la reine étaient absents ; il risqua un coup d’œil et vit cinq ou six petits couchés dans le nid.
- « Est-ce là le palais? s'écria-t-il; c'est un triste palais; et pour vous, vous n'êtes pas des fils de roi, mais d'ignobles petites créatures. »
Les petits roitelets fut très courroucés en entendant cela, et ils crièrent de leur côté :
- « Non, ours, nous ne sommes, pas ce que tu dis ; nos parents sont nobles, tu payeras cher cette injure. »
A cette menace, l'ours et le loup, pris de peur, se réfugièrent dans leurs trous.
Mais les petits roitelets continuaient à crier et à faire du bruit ; ils dirent à leurs parents qui leur rapportaient à manger :
- « L'ours est venu nous insulter ; nous ne bougerons pas d'ici et nous ne mangerons pas une miette jusqu'à ce que vous ayez rétabli notre réputation».
- «Soyez tranquilles, leur dit le roi, votre honneur sera réparé. »
Et, volant avec la reine jusqu'au trou de l'ours, il lui cria :
- «Vieux grognard, pourquoi as-tu insulté mes enfants ? Il t'en cuira, car nous allons te faire une guerre à mort. »
La guerre était déclarée ;
L'ours appela à son secours l'armée des quadrupèdes, le bœuf, la vache, l'âne, le cerf, le chevreuil et tous leurs pareils.
De son côté, le roitelet convoqua tout ce qui vole dans les airs, non seulement les oiseaux grands et petits, mais encore les insectes ailés, tels que mouches, cousins, abeilles et frelons.
Cousin_Tipule_Bresson_Thomas_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012-05-10_13-50-41-tipule.jpgComme le jour de la bataille approchait, le roitelet envoya des espions pour savoir quel était le général de l'armée ennemie. Le cousin était le plus fin de tous ; il vola dans le bois à l'endroit où l'ennemi se rassemblait, et se cacha sous une feuille d'un arbre auprès duquel on délibérait.
L'ours appela le renard et lui dit :
- « Compère, tu es le plus rusé de tous les animaux ; c'est toi qui seras notre général.
- Volontiers, dit le renard, mais de quel signal conviendrons-nous ? »
Personne ne dit mot.
- « Eh bien ! continua-t-il, j'ai une belle queue longue et touffue comme un panache rouge : tant que je la tiendrai levée en l'air, les choses iront bien et vous marcherez en avant; mais si je la baisse par terre, ce sera le signal de sauve qui peut. »
Le cousin, qui avait bien écouté, revint raconter tout de point en point au roitelet.
Au lever de l'aurore, les quadrupèdes accoururent sur le champ de bataille en galopant si fort que la terre en tremblait. Le roitelet apparut dans les airs avec son armée qui bourdonnait, criait, volait de tous côtés de façon à donner le vertige ; on s'attaqua avec fureur. Frelon_Flugwapsch62_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hornisse_5.jpgMais le roitelet dépêcha le frelon, avec ordre de se planter sous la queue du renard et de le piquer de toutes ses forces. Au premier coup d'aiguillon, le renard ne put s'empêcher de faire un bond, mais en tenant toujours sa queue en l'air (on a sa fierté...) ; au second, il fut contraint de la baisser un instant ; mais au troisième, il n'y put plus tenir, et il la serra entre ses jambes en poussant des cris perçants. Les quadrupèdes, voyant cela, crurent que tout était perdu, et commencèrent à s'enfuir chacun dans son trou : et ainsi les oiseaux gagnèrent la bataille.
Le roi et la reine volèrent aussitôt à leur nid et s'écrièrent :
- « Nous sommes vainqueurs, enfants, buvez et mangez joyeusement.
- Non, dirent les enfants, il faut d'abord que l'ours vienne nous faire des excuses et déclarer qu'il reconnaît notre noblesse. »
Le roitelet vola donc au trou de l'ours et lui dit :
- « Vieux grognard, tu vas venir faire des excuses devant le nid de mes enfants, et leur déclarer que tu reconnais leur noblesse; autrement, gare à tes côtes ! »
L'ours effrayé arriva en rampant et fit les excuses demandées. Alors enfin les petits roitelets furent apaisés, et ils festinèrent gaiement toute la soirée.


Source des photos :

  • Ours : Frederic Salein via flickr
  • Loup : Fremlin via flikr
  • Roitelet : Kadrigel via My3DCity - Un peu de soleil dans les yeux des enfants malades. Le Roitelet huppé est un des plus petits oiseaux d'Europe avec une taille de 9 cm environ et un poids de 4 à 7 grammes. Les plumes de la tête forment un diadème qui a donné son nom au Roitelet, elles se hérissent en cas d'excitation.
  • Cousin : La tipule, plus connue sous le nom de "cousin", est un insecte diptère de la famille des tipulidés dont l'aspect rappelle celui d'un moustique de très grande taille. Cependant, ce n'est pas un insecte piqueur. Photo de Thomas Bresson via Wikimedia commons
  • Frelon : Le frelon européen (Vespa crabro) ressemble à une guêpe commune mais il est deux fois plus grand ; c'est en fait la plus grosse des espèces de guêpes européennes. La piqûre de cet insecte est très douloureuse à cause du diamètre du dard et de la composition du venin, mais sa toxicité est en moyenne 10 fois inférieure à celle du venin d'abeille. Photo de Flugwapsch62 via Wikimedia commons



Abessia : La sorcière Camino Sorciere_Camino_Monica_Companysd'après Monica Companys, La sorcière Camino, Editions Monica Company - Abessia nous a conté cette histoire en LSF (Langue des Signes Française) et je peux vous dire que les potions magiques sont bien plus dégoûtantes ainsi et font bien plus d'effet ! Noir, c'est noir ... sauf quand on est sorcière...

Résumé d'Abessia :

4_chats_noirs_http://wamiz.com/chiens/diaporama/chiens-et-chats-photos-droles-lolcats-2175/photo-2.htmlUne sorcière qui s’appelait Camino vivait dans un château noir, tout noir. Elle a un couple de chat, un couple de chien. Le chat s'appelle Noir, et la chatte Noire. La chatte attend des bébés. elle met bas. 4 chatons noirs... La sorcière est bien embêtée pour les reconnaître.
Alors elle prépare une potion magique qu'elle donne au premier chaton : un mélange de pipi d'oiseau de bave de crapaud et deux sucres. Le chaton se transforme et de devient un chaton à rayures noir et blanc.
Pour le deuxième chaton, elle prépare une potion avec du vomi de bébé, de la salive de chien et un œuf. Le chaton se transforme en chaton blanc à petits pois noirs.
Pour le troisième chaton, elle prépare une potion avec des crottes de souris, du sang de lapin et du sel. Le chaton se transforme en chaton blanc avec des étoiles noires.
Pour le quatrième chaton, elle prépare une potion avec des crachats de cheval, deux mouches, du lait. Le chaton se transforme en chaton à carreaux noirs et blancs.
La sorcière est très contente. Enfin, elle peut différencier les quatre petits chats.
Mais la chienne attend aussi des bébés... Elle met bas 8 chiots ! Ils sont tous noirs !!! La sorcière Camino est fatiguée, lasse ; elle en a marre ! elle prend son balai et s'envole ...


Conter en LSF :%% A défaut de photos d'Abessia, vous pouvez avoir une idée des gestes pour signer les personnages principaux du conte en consultant :

L'auteur :
Monica Companys, d'origine catalane, est née sourde à Foix en février 1956. Elle a deux fils entendants, Sébastien et Gabriel, nés en 1978 et 1981. Elle vit actuellement à Angers avec un chat sourd (noir ?). Elle est comédienne, auteure, formatrice et éditrice. Elle assure des stages de sensibilisation et de perfectionnement en LSF dans les écoles, instituts, centres de formation, associations de parents… Auteure d’une trentaine d’ouvrages tels que le dictionnaire 1200 Signes, Planète des Sourds, Prêt à Signer, La Sorcière Camino, Bébé signe, ... elle crée en 1999 sa maison d’édition devenue depuis une référence en LSF. Elle est aussi à l'origine de CD et de DVD sur la pédagogie et sur l'apprentissage de la LSF (Langue des Signes Française). Elle a conçu le site Signe avec moi.

Dominique : Célestin le ramasseur du petit matin Célestin_ramasseur_petit_matin_Sylvie_Poillevé_FlammarionSylvie Poillevé, illustrations de Mayalen Goust , Célestin le ramasseur du petit matin, Flammarion, Albums du Père Castor, 2007 - conte moderne en rimes pour passer du chagrin au sourire. Dès 4 ans et sans limite d'âge.
Chaque jour, de bon matin, Célestin s'en va sur les chemins. À grandes enjambées, il s'en va ramasser les petits riens, les gros chagrins. Mais il faut s'en débarrasser et les faire s'envoler... Alors, chaque jour, de bon matin, Célestin se transforme en magicien ! (Editeur)

Résumé :

La vocation de Célestin : ramasser sur les routes les mouchoirs qui ont servi à consoler les chagrins des gens. Mais à force d'entasser ses sacs, il se laisse envahir par la tristesse qui se dégage de sa volumineuse collection. Elle grossit comme un gros nuage noir qui finit par éclater en larmes.2_papillons_gif_animé Que faire ? Remettre les mouchoirs-chagrins dehors ? Non, les gens vont retrouver leurs chagrins et leur tristesse... Cependant, il ne peut pas les garder chez lui... Célestin a une idée, il va laver tous les mouchoirs et les étendre sur la corde à linge. Tandis qu'ils sèchent suspendus à de longs fils, le vent les emporte, les transformant en papillons .. Célestin, allégé, reprend son chemin de bon matin ...

A écouter :


Commentaire :
Comment gérer les peines, petites ou grosses ? L'histoire de Célestin apporte une suggestion de réponse résolument positive et poétique, propre à faire sourire les petits et les grands. Le récit en rimes est exprimé avec une délicatesse qui permet au lecteur de donner sa propre interprétation à ce qui arrive au personnage. Le trait élancé et rond des illustrations et les dessins de volutes émanant du personnage ou des mouchoirs, ajoutent une touche onirique voire spirituelle en homogénéité avec le texte. (www.choisirunlivre.com)

Mélissa : devinette (le chat s'est régalé de nos langues). Merci Mélissa ! Donnez vos réponses en commentaire de l'article, et si vous donnez votre langue au chat (vous avez l'embarras du choix aujourd'hui ...) je vous soufflerai la bonne réponse.

Quel est l'animal qui a le plus de dents ?

Autre devinette (de Pauline) :
Quel est le cochon constamment attaché à l'ordinateur ?

Michel : Blanchette et Rosette - conte des frères Grimm en ligne sur Grimmstories. Deux petites filles modèles à peine écloses, un gros ours brun, un nain à la longue barbe coincée ... Par sa lecture, Michel nous a fait percevoir quelques allusions cachées (Les frères Grimm aimaient donc plaisanter à demi-mot ...)
Résumé et larges extraits :
Rose-blanche_Rose-rouge_http://mamietitine.centerblog.net/4923-blanche-rose-et-rose-rouge

Une veuve vivait dans une maison coquette avec ses deux filles qu’elle avait prénommées Blanche-Rose et Rose-Rouge (Blanchette et Rosette) parce qu’elles ressemblaient aux boutons des deux rosiers sauvages, l’un blanc, l’autre rouge, qui croissaient en son jardin. Blanche-Rose et Rose-Rouge étaient des enfants bonnes, sages, travailleuses et vaillantes (c'est un conte ...). Elles s’aimaient de tout leur cœur. Quand Blanche-Rose murmurait : Nous nous aimerons, Rose-Rouge répondait : Toute notre vie et leur mère ajoutait : Ce que l’une aura, elle le partagera avec l’autre.

Un soir d’hiver, alors que la mère commençait un conte, on frappa à la porte. Rose-Rouge tira le verrou, et un gros ours brun passa la tête dans l’entrebâillement de la porte. Rose-Rouge affolée, se jeta derrière le fauteuil de sa mère et Blanche-Rose se cacha derrière le lit.
- Que craignez-vous ? Je ne veux de mal à personne, j’ai surtout si froid ...
- Viens, mon pauvre ours, dit la mère. Viens te coucher près du feu. Blanche-Rose et Rose-Rouge, sortez de vos cachettes, petites peureuses.
Les deux fillettes, tranquillisées, s’approchèrent et brossèrent le pelage épais du gros ours brun pour lui enlever la neige accumulée. L'ours s’étendit devant l’âtre en grognant de plaisir. Ayant perdu toute peur et toute timidité, elles s’amusèrent à tirer les poils de leur nouvel ami, enfonçaient leurs petites mains dans la fourrure chaude comme un nid, ou bien, avec une baguette, le taquinaient. L’heure du coucher sonna à la vieille horloge ; les deux enfants s’en allèrent au lit sagement. L'ours resta près du feu. A l’aurore, il s’en retourna dans les bois d’où il était venu. Les jours qui suivirent, ponctuellement, l’ours revint au logis où il jouait avec les fillettes des heures durant.

Au printemps, l’ours dit adieu à ses amies pour aller vivre tout l’été dans la forêt et empêcher que les méchants nains ne volent son trésor. En passant dans l’ouverture de la porte, l’ours accrocha au loquet un morceau de son pelage. Blanche-Rose crut voir briller sous la peau l’éclat de l’or, mais l’ours s’enfuit ...

Quelques semaines plus tard, tandis que les fillettes allaient ramasser du petit bois dans la forêt, elles rencontrèrent, sur un arbre abattu, un nain tout ridé dont la longue barbe blanche était prise dans une fente. Il sautait de droite et de gauche sans pouvoir se tirer de ce mauvais pas.
- Pourquoi me regarder de la sorte ? Vous feriez mieux de m’aider, lança-t-il aux fillettes.
- Que fais-tu là ? répliqua Rose-Rouge.
- Sotte que tu es ! Curieuse ! En coupant du bois en très petits morceaux, j’ai coincé ma belle barbe. Me voilà bien pris ! Je ne peux plus m’en aller ! Cela vous fait rire, visages de cire ! Fi donc ! Comme vous êtes vilaines !
- Je cours chercher de l’aide, s’exclama Rose-Rouge.
- Tête de linotte ! grogna le nain. N’êtes-vous pas assez grandes pour me tirer de là ? (bonne réflexion de la part d'un nain ...)
- Un peu de patience, dit Blanche-Rose en fouillant dans ses poches. Elle exhiba une paire de ciseaux et se mit à couper le bout de la barbe. A peine libéré, le nain prit le sac caché entre les racines de l’arbre et alla sans un mot de remerciement et en grognant :
- Qu’elles sont stupides ! Avoir coupé ma si belle barbe !

A quelque temps de là, les deux fillettes voulurent pêcher des poissons. Elles allaient s’installer près du ruisseau, quand elles aperçurent une sorte de grosse sauterelle qui sautait dans tous les sens. En s’approchant, elles reconnurent le nain. Rose-Rouge, étonnée le questionna :
- Veux-tu sauter dans le ruisseau ?
- Sotte, je ne suis pas si bête. Mais voyez ce poisson de malheur ...
Le nain en pêchant avait pris sa barbe dans la ligne ; un poisson énorme pris à l’hameçon allait l'entraîner , il se cramponnait désespérément aux tiges de la rive. Barbe et fil étaient si entremêlés que la seule solution était de couper un peu plus la belle barbe blanche. Libéré, le nain s’écria :
- Mes pauvres filles, vous êtes toujours aussi sottes et laides ; me voilà dans un bel état !
Puis, ramassant un sac de perles fines dissimulé dans les roseaux, il disparut derrière une pierre.

Quelques jours passèrent. La maman envoya ses filles à la ville, chez la mercière. Le chemin qu’elles devaient prendre passait par une clairière semée de rochers. Comme elles l’atteignaient, les fillettes virent dans le ciel un grand oiseau qui tournoyait lentement, dans un long vol plané. Soudain, il s’abattit sur le sol. Elles entendirent un cri de douleur. S’étant approchées, elles reconnurent le nain qu’un aigle avait saisir dans ses serres et allait emporter (par la barbe ???). Courageusement, les deux enfants se saisirent d’un bâton et se précipitèrent à son secours. L'oiseau relâcha sa proie.
Tout juste remis de sa peur, le nain glapit :
- (Oh, la barbe !)Vous avez déchiré mon bel habit (et coupé ras ma si belle barbe ...) Vous êtes toujours aussi sottes et maladroites, et toujours aussi laides, tout juste bonnes pour aller au diable !
Chargeant alors sur son dos un sac de pierres précieuses qui se trouvait derrière un gros rocher, il se faufila dans une crevasse ouverte dans le sol. Les fillettes, habituées à cette ingratitude, ne s’émurent pas outre mesure, et continuèrent leur chemin jusqu'à la ville.

Le soir, en revenant, elles prirent le même sentier qu’au matin ; elles surprirent le nain en contemplation devant les pierres précieuses qu’il avait vidées de son sac et qui éclataient de mille feux aux lueurs du couchant. Émerveillées, elles s’arrêtèrent :
- Vous ne savez que bayer aux corneilles, décidément ! Partez d’ici !
Et, tandis qu’il criait sa colère, un grand ours brun sortit pesamment des buissons. Le nain, fou de terreur, fit un saut en arrière en hurlant :
- Monsieur l’ours, laissez-moi la vie ; je vous donne toutes ces pierres précieuses. Je suis tout petit, tout maigre. Voyez ces deux fillettes, grasses comme des oies. Elles feront bien mieux votre affaire.
Rose-blanche_Rose-rouge_Alexander-ZickD’un seul coup de patte, sans autre forme de procès, l’ours supprima le méchant nain pour toujours. Les deux sœurs affolées allaient s’enfuir quand elles virent la peau de l’ours tomber lentement révélant un bel homme tout d’or vêtu.
-Je suis fils de roi, expliqua-t-il. Ce maudit nain m’a jeté un sort en volant mes trésors. J’étais condamné à courir les bois sous la forme d’un ours sauvage jusqu'à ce que sa mort me délivrât. Il a reçu le châtiment qu’il méritait ...

Blanche-Rose épousa le prince et Rose-Rouge, le frère du prince. Ils partagèrent l’immense trésor que le nain avait amassé et vécurent ainsi dans l’opulence. Leur maman devenue vieille, fut invitée à venir vivre au milieu de ses enfants et petits-enfants. On transplanta dans le jardin du palais royal les deux rosiers qui avaient vu grandir les fillettes et ils donnèrent des roses plus belles d’année en année.


Source des illustrations :

  • Rose rouge et rose rouge : photo de Mamietitine
  • Rose-Blanche, Rose-Rouge, l'ours et le nain : Illustration d'Alexander Zick via Wikipédia (1845 - 1907)