Coyote et les galets

Ce conte amérindien explique la naissance des constellations et pourquoi elles sont si difficiles à reconnaître. Adaptation personnelle d'un conte Navajo.

Résumé :
Lorsque le Monde fut créé, tous les animaux se rassemblèrent autour du Grand Esprit. Ce dernier leur demanda d’aller chercher des galets dans la rivière. Une fois les galets récoltés, le Grand Esprit en prit un et le plaça dans le ciel. Le galet se mit à briller : c’était la première étoile. Ensuite, Le Grand Esprit expliqua aux animaux que les étoiles les aideraient toujours à retrouver leur chemin. Il leur demanda de placer les autres galets dans le ciel, en dessinant leur propre image. Les animaux avaient jusqu’à l’aube pour aller et venir librement entre la terre et le ciel. Alors que le Coyote, maître du chaos, n’avait pas fini son travail, le Grand Esprit lui demanda d’aider les petits animaux : ils ne pouvaient pas prendre beaucoup de galets avec eux et devaient faire beaucoup de voyages entre la terre et le ciel pour créer leur constellation. Les aider prit beaucoup de temps au Coyote, et il s’énerva : il jeta par dessus sa tête le seau avec tous les galets-étoiles. Les galets s’éparpillèrent n’importe où dans le ciel. C’est pourquoi certaines constellations d’animaux sont incomplètes, et qu’il existe une bande stellaire brillante au milieu du ciel : La Voie Lactée.

Version adaptée depuis "La création graphique" :

Soleil_Lune_depositphotos_55757535-stock-photo-sun-light-day-and-moon.jpegQuand Mère Nature était très jeune les choses n’étaient pas ce qu'elles sont maintenant. Le ciel était vide. Puis il y eut le soleil pour éclairer le jour et la lune pour veiller sur le sommeil du monde.

Mais cela ne pouvait pas contenter les créatures de la nuit. Elles se réunirent et appelèrent le Grand Esprit. Elles firent appel au Grand Mystère, celui qui vit en nous et autour de nous. Crapaud et la cohorte des grenouilles chantèrent pour appeler au Pow-Pow (rassemblement). Il y avait Cerf, Lièvre, Hibou, un ou deux sangliers, quelques mulots, musaraignes ou lemmings qui se tenaient prudemment à bonnes distances de tout ce qui portait des crocs : renard, loup, ours ...
Crapaud (c'est lui qui chantait le plus fort) demanda davantage de lumière :
- Le jour les créatures ont le soleil et toujours ils voient même lorsque passent les nuages. Nous n'avons que la lune, et pas toutes les nuits … il nous faut plus de lumière pour voir où nous mettons les pattes. »
Galets_blancs_Stefan_http://www.flickr.com/photos/st3f4n/263211085/sizes/m/in/photostream/Le Grand Esprit leur demanda d’aller chercher des galets dans la rivière. Une fois les galets récoltés, le Grand Esprit en prit un et le plaça dans le ciel. Le galet se mit à briller : c’était la première étoile qui les aideraient toujours à retrouver leur chemin. Puis il leur demanda de placer les autres galets dans le ciel, en dessinant leur propre image. Les animaux avaient jusqu’à l’aube pour aller et venir librement entre la terre et le ciel.

Coyote by Rebecca RichardsonC'est à ce moment-là que Coyote se réveilla. A contre-temps, cette créature du jour et de la nuit ne pouvait apporter que désordre et chaos.

Il se mit à détaler comme un lapin pour rattraper le temps En retard, en retard, en-retard-en-retard, je suis en retard ... (ça vous dit quelque chose ?). Malgré tout, lorsqu'il arriva le Grand Rassemblement était terminé.

Corbeau lui expliqua pourquoi les animaux nocturnes couraient le plus vite possible vers les rivières, les lacs, les ruisseaux : ils rassemblaient autant de galets qu'ils pouvaient en porter et, toujours courant, ils grimpaient sur la plus haute montagne pour être sûrs de lancer les galets assez haut dans le ciel afin qu'ils y restent accrochés toutes les nuits. Coyote se mit à grogner :
- Quelle bande d'égoïstes ! Les voilà partis sans même m'attendre ! Mais ils vont voir : mon dessin sera le plus grand et le plus beau de tous !

Les animaux de la nuit avaient commencé à placer les galets dans le ciel, une douce lumière éclairait la montagne. Coyote se précipita pour ne pas être en reste mais il restait peu de galets blancs à la rivière. Il courut jusqu'au ruisseau : les galets étaient tout petits ... Coyote hurla de dépit : il n'en aurait jamais assez pour faire son portrait magnifique et gigantesque. Enfin, Coyote vit le fond d'un lac couvert de galets brillants. Il en ramassa, en ramassa... tant qu'il lui fallut coudre un gigantesque sac en peau de daim pour les traîner derrière lui. Et cela le ralentit encore plus …

Lorsque Coyote arriva enfin au sommet de la montagne, le Grand Esprit, le voyant si lourdement chargé, lui demanda d’aider les petits animaux qui ne pouvaient pas prendre beaucoup de galets avec eux et devaient faire beaucoup de voyages entre la terre et le ciel pour créer leur constellation. Les aider prit beaucoup de temps au Coyote, mais comment refuser ?

Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/Quand coyote voulut enfin inscrire son portrait dans les cieux, il s'aperçut que toute la place était occupée !!! Alors il jeta par dessus sa tête son sac et tous ses galets-étoiles s'envolèrent en désordre. Les galets s’éparpillèrent n’importe où dans le ciel, percutant, bousculant tous les portraits déjà faits ... Voilà pourquoi il y a tant d'étoiles sans nom ...Quel chambardement ! le ping-pong des planètes, la valse folle des étoiles ! C'est ainsi que Coyote devint le maître du chaos, celui qui détruit l'ordre établi du monde. Est resté un chemin pour les esprits voyageant entre le ciel et la terre, chaque petite étoile étant une empreinte de pas. De honte, il s'est réfugié au plus noir de la nuit.

Impuissantes, les créatures de la nuit ne pouvaient que regarder leurs portraits détruits. Elles se plaignirent au Grand Esprit mais le temps que tout le monde s'apaise et se place en cercle au sommet de la montagne, l'aube pointait déjà. Grand Manitou a parlé :
- L'aube d'un nouveau jour est déjà là. L'ordre de la création est déjà en place. Le jour succède à la nuit et les étoiles resteront telles qu'elles ont été placées. Mais celui qui regarde hier et ses conséquences peut changer demain.

Constellation du coyoteDepuis ce jour, Coyote hurle lorsque vient la nuit : il implore le Grand Esprit ; il demande une seconde chance pour redessiner le ciel. Mais changer l'ordre du monde avait déjà mené au chaos ... alors changer une nouvelle fois pouvait mener au néant ... à une bouillie cosmique dans l'attente d'un nouveau monde.

Depuis ce jour, les constellations placées dans le ciel portent pour la plupart des noms d'animaux. Cependant, elles restent – à cause de Coyote – difficiles à repérer car elles sont sont incomplètes. Et il existe une bande stellaire brillante au milieu du ciel : La Voie Lactée … le jet de galets lancés par Coyote, le maître du chaos ...


Sources :

  • Conte navajo : Coyote est une figure clé de la mythologie Navajo, la plus contradictoire. C'est une silhouette sombre qui peut être drôle ou effrayante. Le coyote est avide, vaniteux, insensé, rusé et fait parfois preuve d'une certaine puissance. Il sert à tester les limites des possibilités et de l'ordre. Il apporte le changement. Dans une autre version de l'histoire, le Dieu Noir a fait exprès la Voie lactée. Les Navajo croient qu'il fournit un chemin pour les esprits voyageant entre le ciel et la terre, chaque petite étoile étant une empreinte de pas. (Voie lactée - le ciel amérindien)


  • Dayton Edmonds (texte) et Micah Farritor (dessin), Coyote et Les Cailloux, conte amérindien, inclus dans "Le canon graphique" - Tome 1 : de l'Épopée de Gilgamesh aux Liaisons dangereuses, Collectif de 50 auteurs, anthologie en trois volumes des 190 plus beaux et célèbres écrits adaptés en BD ou illustrés par des auteurs internationaux, éditions Télémaque, 2012.


  • Le grand chambardement, chanté par Guy Béart en 1973, à écouter ici.


  • Galets blancs : photographie de Stéfan - Certains droits réservés : Paternité/Partage selon les conditions Initiale
  • Coyote : photographie de Rebecca Richardson, Wikimedia Commons, CC by
  • Voie lactée : revue Acropolis


Autres récits de création des étoiles :

  • La genèse, premier chapitre du premier livre de la Bible : à lire ici.
  • La création, chantée par Nino Ferrer en 1986. Paroles ici. A écouter par ...


Quelques constellations :
Nommons entre autres la constellation du Corbeau, de l'aigle, du cygne, du lièvre, du loup, du lion (qui ressemble à un fer à repasser), du lynx, du serpent, du scorpion, du taureau, du cheval, du grand chien et du petit chien, du Grizzli que nous appelons la Grande Ourse (Le Chariot ou La Casserole en raison de son apparence). Il y a même la constellation du coyote !

La grande ourse et la petite ourse

Résumé
La mythologie gréco-romaine met en scène Callisto (en grec, Callisto Καλλιστώ signifie "la plus belle"), une nymphe au service de Phoebé/Diane séduite par Zeus/Jupiter (c'était avant #MeToo). Callisto donne naissance à un fils, Arcas. Pour se venger, Hera/Junon, la redoutable épouse de Juiter, métamorphose Callisto en Ourse qui se trouve poursuivie à la chasse par son propre fils. Jupiter change Arcas en ours pour lui éviter de tuer sa mère. Pour protéger Arcas et Callisto d’autres dangers, Jupiter les saisit par la queue et les lance haut dans le ciel. Ce qui explique que les constellations de La Grande et la Petite Ourse soient représentées avec une si longue queue. On les retrouve côte à côte toutes les nuits au-dessus de l’horizon nord.

Callisto_Grande ourse_constellation_http://sijevousdisais.canalblog.com/archives/2016/08/25/34227388.html

Sources :

  • Grande Ourse, Petite Ourse, mythe de la Rome antique, "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999, pp 96-103.
  • Ovide, livre II des Métamorphoses : Jupiter et Callisto, métamorphosée en ourse (2, 401-530). En ligne ici.

Jupiter, soucieux de faire revivre la nature, s'intéresse en premier lieu à sa chère Arcadie, où bientôt il s'éprend d'une jeune vierge chasseresse (Callisto, qu'Ovide ne nomme pas), adepte de Phébé-Diane. Profitant d'un moment où la nymphe repose seule dans une forêt, Jupiter revêt l'apparence de Phébé, pour l'abuser par la ressemblance, et la viole en dépit de sa vaine résistance. Il regagne alors l'éther, abandonnant sa victime à la haine et à la solitude. (2, 401-440) Bientôt Callisto, mise en présence de Phébé-Diane et de son escorte, dissimule mal sa gêne et, près de neuf mois plus tard, tandis que la déesse propose une baignade à ses amies, la jeune femme, contrainte de se dévêtir, ne peut plus cacher sa grossesse et se fait exclure de l'escorte de Diane. (2, 441-465) Elle met au monde un enfant, Arcas ; Junon jalouse décide de se venger en métamorphosant sa rivale en une ourse, d'apparence féroce mais gardant son caractère timide et doux. (2, 466-490). Un jour que le jeune Arcas, âgé de quinze ans, s'adonnait à la chasse, il fut mis en présence de l'ourse, qui reconnut son fils et voulut l'approcher. Arcas effrayé allait la tuer lorsque Jupiter les transforma tous les deux en astres, les sauvant de la mort et d'une impiété. (2, 496-507) Junon, dépitée de voir l'ennemie qu'elle avait transformée en animal briller désormais au firmament des étoiles, va se plaindre de l'outrage subi auprès de Téthys et Océan, et leur demande de ne pas permettre au Septentrion de plonger dans la mer. (2, 508-530). Ainsi ces deux constellations, placées près du pôle nord, demeurent toujours au-dessus de notre horizon.


Pour en savoir plus :

  • Le mythe de la Grande et de la Petite Ourse est détaillé dans l'article O.. comme ourse blessée (2) au sous-titre Callisto : changée en ourse, traquée à la chasse par son fils, placée dans les cieux elle nous donne le nord


  • À cause de leur configuration, les Grecs et les Romains les désignaient assez souvent comme aujourd'hui par les noms de Grand et Petit Chariot.


  • Une autre appellation plus moderne mais moins poétique : La Grande et La Petite Casserole, C'est une casserole et non un ours que voient les Basques espagnols à la tombée du jour. Alchor attend que le contenu de la casserole se mette à bouillir, pour pouvoir ôter la casserole du feu avant qu'ellene déborde. Marmite surveillée, jamais ne boue dit un proverbe. Et c'est aussi bien ! Car, disent les Basques espagnols, le jour où Alchor ôtera sa casserole du feu, ce sera la fin du monde. Quand il aura mangé son dîner, il rincera sa cafetière, jettera de la terre sur le feu du soleil pour l'éteindre, et reprendra sa marche vers l'infini. La grande Casserole, "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999, pp 104-105.


  • Test d'acuité visuelle : Mizar (ζ UMa) est l'étoile du milieu dans la série des trois qui forment le « manche » de la casserole. Elle est connue pour posséder un compagnon — Alcor (80 UMa) — qui est discernable à l'œil nu. Pouvoir les distinguer était d'ailleurs un défi traditionnel d'acuité de vision dans plusieurs cultures, Gengis Khan en aurait fait l'un des critères de sélection de ses archers.



Le bouvier et la tisserande

Ce conte venu d'Asie nous parle d'un amour impossible entre un gardien de buffle qui a les pieds sur terre et une princesse céleste tisseuse de nuages. Ce récit est aussi connu sous un autre nom : "Le pont des pies" car ce sont les oiseaux assemblés en pont céleste qui permettent aux amoureux de se rejoindre un jour par an à travers l'immensité céleste.

Résumé :
Il y a très longtemps, le "seigneur d'en haut" régnait sur le ciel et sur ses filles, les étoiles. Sa préférée, Vega, tissait des habits de nuage, jusqu'à ce qu'elle descende sur terre et tombe amoureuse d'un bouvier. Mais l'Empereur céleste veut garder sa fille près de lui afin qu'elle consacre tout son temps à tisser nuages, aurores et crépuscules colorés. Les voilà séparés par la voie lactée. Mais devant l'obstination et le désespoir de sa fille qui n'a plus le coeur à tisser mais plutôt à pleurer, l'empereur fait une concession : ils pourront se voir un jour par an !

Buffle_Asie_Julien_Mathieu_2006Dans les rizières, un jeune orphelin est exploité par son frère et sa belle-sœur. Son seul ami, son confident, est le buffle de la famille dont il prend soin. Le buffle lui conseille de quitter sa famille ; il part vivre sur une montagne avec pour seule compagnie son compagnon buffle. Depuis on le nomme simplement le Bouvier.

Au ciel, assise chaque jour devant son métier, la plus jeune des filles de l'empereur céleste tisse des brocarts célestes pour chaque changement de saison. Chaque jour elle fait de l'arrangement du Ciel un chef-d'oeuvre. Mais devant son ouvrage éternellement recommencé, la princesse tisserande s'ennuie. Un jour elle accompagne ses soeurs se promener sur terre...

Sur la montagne, le buffle donne un nouveau conseil : si le jeune homme se rend de l'autre côté de la montagne, il y trouvera un lac. Sept jeunes filles venues du ciel viendront s'y baigner. Il pourra alors dérober les vêtements de l'une d'elles et celle-ci deviendra son épouse. Le jeune suit le conseil du buffle et dérobe les vêtements de la plus jeune des soeurs ; les deux jeunes gens tombent immédiatement amoureux l'un de l'autre.
Insatisfaite de sa vie solitaire au Ciel et de la surveillance sévère de son père, la Tisserande rêvait d'un amour passionné, d'un avenir heureux et d'une vie paisible. Elle décide donc de rester sur terre auprès de son compagnon le Bouvier.
Ils forment un couple inséparable. L'homme travaille aux champs et la femme tisse de magnifiques rouleaux de soie multicolores ...
Un garçon puis une petite fille naissent de leur amour.

Le bouvier et la Tisserande_ Le pont des pies_1

La Reine Mère Céleste se rend compte que la Septième Fée, la Tisserande des nuages colorés du couchant, a disparu. La Terre et le Ciel doivent demeurer séparés ! Elle vient chercher la Tisserande et la ramène au Palais Céleste.

Le bouvier prend conseil auprès du buffle : il lui demande de couper sa tête, de brûler ses os, et de revêtir sa peau. Par le pouvoir de sa peau il pourra atteindre la Porte du Ciel et pénétrer dans l'Empire Céleste. La Vieille mère l'emmènera dans son palais, dans une chambre où sept filles toutes semblables sont rassemblées mais la fillette saura reconnaître sa maman.
Le Bouvier prend ses deux enfants avec lui et revêt la peau du buffle tout en faisant le vœu de rejoindre sa femme. Son épouse prend les enfants dans ses bras et demande à la Mère Céleste de vivre avec sa famille.

Le bouvier et la Tisserande_ Le pont des pies_3

peigne_or_Kotomicreations _http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113La Mére Céleste retire une longue épingle d'or de son chignon et tire un trait dans le ciel entre les deux amoureux. Elle fait naître une rivière large et profonde aux eaux tumultueuses qui empêche le bouvier de les rejoindre. Le Fleuve Céleste forme la Voie lactée qui sépare le ciel en deux ; la constellation du bouvier a les bras tendus vers trois étoiles : la Tisserande et leurs deux enfants. Le bouvier ne veut pas quitter le bord du fleuve céleste, tandis que sur l'autre rive la Tisserande reste inconsolable. Elle reste sourde aux injonctions répétées de son père de reprendre son travail de tissage céleste.

Le bouvier et la Tisserande_ Voie lactée

Devant tant d'obstination, l'empereur fait une concession : il permet à sa fille de retrouver son amour et ses enfants une fois l'an. Le Bouvier et la Tisserande, transformés en deux étoiles de part et d'autre de la Voie lactée, peuvent se rejoindre le septième jour du septième mois lunaire.

Ce jour-là, les pies font avec leurs ailes un pont au-dessus de la Voie lactée. Sur cette passerelle les amants stellaires : Véga, la Tisserande (l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre) et Altaïr, le Bouvier (l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle), renouvellent leur serment d'amour. A côté du bouvier scintillent deux petites étoiles ; on dit que ce sont ses enfants qui viennent voir leur mère.

Giorgio136, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons

On dit qu'à l'aube de ce jour, il bruine souvent ; ce sont les larmes de la princesse Véga qui, serrant ses enfants contre elle et tenant tendrement la main de son mari, pleure tristement.

On peut penser que leur sort est tragique : séparés pour l'éternité en étant réunis un seul jour par an. C'est peu, un seul jour par an ... Mais quand on a l'éternité ...


Sources :

  • Pass education, Le bouvier et la tisserande, CM1-CM2, texte en pdf.
  • Le pont de pies, légende chinoise, "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999, pp 47-53.
  • La tisserande et le bouvier, conté par Edith Montelle dans "Le chant des Vaches", éditions Slatkine, 2004, pp 127-131.
  • Photographie d'un buffle dans les rizières du Vietnam, Julien Mathieu, 200
  • Peigne doré : Kotomicreations, fotopedia.
  • Le triangle d'été - Carte du ciel, Wikimedia Commons, Giorgio136, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>



Pour en savoir plus :

  • Chez nous, le Bouvier est l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle, Altaïr. On trouve cette étoile en prolongeant un peu vers le sud-est la courbe de la queue de la Grande Ourse. Ce qui a fait dire à Homère (IX siècle av. J.C.) que le bouvier a pour rôle de conduire la Grande et la Petite Ourse autour du pôle nord céleste. Ce thème du bouvier ou du chasseur se retrouve dans toutes les mythologies ultérieures influencées par la culture grecque (voir Geoffrey Cornelius / Paul Devereux, Le langage secret des étoiles et des planètes, éditions Solar, 1996, p 90). Edith Montelle nous donne une version du conte La tisserande et le bouvier où le bouvier porte les enfants et les dépose dans un chariot pour rejoindre sa bien-aimée (Edith Montelle, "Le chant des Vaches", éditions Slatkine, 2004, pp 127-131.


  • Dans le ciel chinois le bouvier est représenté par l'étoile Niu Lang, notre Altaïr, de la constellation de l'aigle. Quant à la jolie Tisserande, son nom Zhi Nŭ correspond à l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre : Véga. Dans notre ciel, Dénèb, Véga et Altaïr forment le triangle de l'été.


  • La séparation tragique du bouvier et de la tisserande est émouvante. C'est pourquoi, chaque année, le septième jour du septième mois du calendrier lunaire, beaucoup de gens restent veiller dehors pour contempler longuement dans le ciel les deux constellations Véga et Altaïr qui, ce jour-là, semblent se rapprocher au-dessus de la Voie Lactée ... Les Japonais célébrent Tanabata Matsuri, la fête des amants des étoiles. Selon le calendrier lunaire, le septième mois est août et non pas juillet et dans certains endroits comme la ville de Sendai, la fête est célébrée le 7 août, bien que la date officielle soit le 7 juillet. Cette fête est issue de la légende Sino-nipponne, (la culture japonaise a subi de fortes influences chinoises). Tanabata est la fête japonaise des étoiles provenant des traditions Obon et de la fête des étoiles chinoises, Qi Xi. Les japonais célèbrent la rencontre d'Altaïr et de Vega, Orohime la Tisserande et Hikoboshi le Bouvier, deux "étoiles" séparées par la voie lactée en portant le yukata et en décorant les feuilles de bambou. Ils écrivent leurs souhaits, parfois sous forme de poèmes, sur un tanzaku (une petite carte verticale utilisée à l'origine pour écrire des poèmes) et les accrochent sur les feuilles. On dit qu'Orihime et Hikoboshi feront que les vœux deviennent réalité. Après avoir été décoré, vers minuit ou le jour suivant l'arbre en bambou est jeté dans un fleuve ou brûlé pour que les vœux se réalisent.


  • Cette légende fut probablement introduite au Japon au cours de l'ère Nara (710-794) et incorporée à la légende indigène narrant la vie de la princesse Oto Tanabata, réputée pour les brocarts qu'elle tissait en l'honneur des dieux.