Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ...

En introduction : un premier conte - - - - - - - - - - - -

Les deux mauvais bougres

Résumé : Deux hommes se querellent sans cesse : chacun accuse l’autre de malveillances. Le juge, pour les départager, les enferme tous deux dans la même cellule. Il espère les faire revenir à de meilleurs sentiments en leur promettant que tout ce que demandera l’un lui sera accordé. Mais ... le double sera donné à l’autre... Ne rien souhaiter de bon à celui à qui on en veut serait se priver soi-même d'un bienfait. Ils se détestent tant qu'ils ne savent quoi demander pour que l'autre n'en profite encore plus ? Le voisin le plus hargneux demande à ce qu’on lui crève un œil ...

Conte revisité à ma façon :

Deux hommes, voisins, se querellent sans cesse : chacun accuse l’autre de malveillances. Cela a commencé par les odeurs d'un barbecue, le bruit des travaux, les aboiements du chien, puis il y a eu une haie mal taillée, les branches d'un arbre qui dépasse la clôture, un litige sur l'emplacement du mur mitoyen. Ils finissent par porter plainte, s'accusant l'un l'autre d'être un mauvais citoyen qui met en péril autrui par ses actions néfastes et ses manquements à la loi.

Le juge, pour les départager, les enferme tous deux dans la même cellule. Il espère les faire revenir à de meilleurs sentiments en leur promettant que tout ce que demandera l’un lui sera accordé ... mais sera donné au double à l’autre... Ne rien souhaiter de bon à celui à qui on en veut serait se priver soi-même d'un bienfait. Et quoi bon chercher à se venger sur l'autre : ce serait d'abord se nuire à soi-même.
Mais les deux hommes se détestent tant qu'ils ne savent quoi demander. Surtout pas quelque chose dont l'adversaire pourrait tirer profit !
Le juge les garde enfermés : la nuit porte conseil dit-on … Mais le sommeil les fuit : leur esprit est très tourmenté, torturé par toutes sortes de pensées mauvaises.
Que demander ? 1000 euros ? 10 000 euros ? mais l'autre aurait le double ... Pas question de lui donner ce plaisir !
Alors proposer de s'acquitter d'une amende pour que l'autre ait une amende d'un montant double à payer ! 2000 euros, 20 000 ? ... Mais l'homme est avare ... un euro symbolique ? Non ! cette amende serait ridicule. Quoi alors ? ...

La haine est aveugle, et les jaloux y basculent. (proverbe marocain).

Le lendemain, le voisin le plus hargneux, celui qui en veut toujours férocement à son voisin, demande à ce qu’on lui crève un œil ...

La haine est son propre bourreau. (proverbe danois).

Ainsi sortirent du tribunal deux hommes que la haine avait rendu borgne pour l'un et aveugle pour l'autre.

J'ai songé à compléter ce conte d'une fin alternative :

Un moins méchant, moins aveuglé par sa haine, mais qui aurait aimé une dernière petite vengeance possible, aurait demandé à vivre centenaire ou plus encore... L'autre aurait vécu le double, certes, si le juge avait le pouvoir de le maintenir en vie si longtemps, mais avec un double de rhumatismes et de douleurs de toutes sortes liées à la vieillesse ... La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on ...

Mais avec le temps, les animosités s'apaisent et l'un des deux, si ce n'est les deux, pourrait devenir un vieux sage éclairé de l'intérieur par une sagesse paisible. Oubliés les conflits et les petites rancunes !

C'était peut-être là, la pensée du juge : il espérait qu'après avoir réfléchi, l'un d'eux aurait demandé une longue vie paisible, ce qui n'a pas de prix et ne peut s'acheter. Ils auraient ainsi été guéris par la même occasion du mal qui les rongeait : le ressentiment.

A défaut du pardon, laisse venir l'oubli. Alfred de Musset, La nuit d'octobre, 1837.

Hélas ... lorsque la haine habite l'homme, la raison disparaît ... reste le ressentiment, longtemps, très longtemps.

Sources :

• Les deux bougres, Henri Gougaud, "Petits contes de sagesse pour temps turbulents", Albin Michel, 2013, pp 77-78.
• Illustration : Chicanes de voisins, https://spheremedia.ca/fr/productions/chicanes-de-voisins/
  

Présentation de Marcelle - - - - - - - - - - - - - - - - - -

En résumé :

Pour sa rentrée, le café philo de la MJC de Gruissan a traité du « ressentiment », c’est-à-dire du fait de se souvenir avec animosité de maux, de torts que l’on a subis comme si on les ressentait encore. Tout le monde le connaît, « le ressentiment mène le monde ». Il est facile de s’y complaire, de se bercer de l’illusion qu’un seul fait nous sépare de la complétude totale.

Le sujet du ressentiment est resté dans l’illusion de toute puissance imaginaire : si quelque chose lui manque, c’est qu’on l’a injustement spolié, frustré, a expliqué Marcelle Tozzi qui introduisait le débat. Il s’interdit ainsi de rebondir, de goûter de nouveaux plaisirs.

Plus grave, pour celle-ci le ressentiment n’est pas qu’un mal individuel, c’est un mal sociétal. Reprenant l’analyse de Cynthia Fleury dans son livre « Ci-gît l’amer », il peut même conduire au fascisme par la coagulation des frustrations individuelles dans un grand vécu commun du ressentiment. Il est aussi à l’origine de bien des guerres.

Comment alors s’en débarrasser ? Une des voies est le langage, l’écriture afin de casser la boucle du ressassement. Encore faut-il au préalable admettre que le ressentiment est une passion triste, un état pathologique qui nuit à soi et aux autres. L’exemple de Frank Fanon, psychiatre et philosophe, montre une autre voie, celle de la sublimation, en aidant d’autres à dépasser leur propre ressentiment ou calmer leur souffrance.

Débat :

Lors du débat, d’autres voies sont apparues possibles :

• relativiser le dommage subi (à terme un mal peut se révéler un bien),
• admettre sa part de responsabilité,
• comprendre les motivations du bourreau (sans tomber dans le syndrome de Stockholm),
• méditer,
• fuir, passer à autre chose
• ou encore pardonner, idée qui, selon les participants, mériterait d’être approfondie. A force de tout pardonner, ne risque-t-on pas justement de tomber dans le ressentiment, interrogeait une participante ?
  

En conclusion, Marcelle Tozzi nous incite à prévenir le ressentiment par l’éducation des enfants, en les aidant à être moins sensibles aux frustrations.

Quelques réflexions personnelles - - - - - - - - - - - -

Le ressentiment, c'est la bonne conscience de notre frustration : à un moment donné, j'ai validé le fait que ma colère est juste et que mon sentiment victimaire est juste. Cynthia Fleury

Comment naît le ressentiment ?

Tout un cheminement

• Contrariété
• Blessure narcissique
• re-sentiment = rumination
• Ressentiment à durée variable
• Ressentiment de longue durée entraîne la haine
• Désir de vengeance
• Risque de se détruire soi-même

Le ressentiment est une forme particulière de colère
Christophe André (médecin psychiatre et psychothérapeute) définit le ressentiment comme une manière de ruminer la colère en un long reproche adressé au monde et aux humains. Le ressentiment est un recyclage permanent, une longue colère rentrée alors que la colère est une émotion primaire, mouvement biologique qui s’imprime dans le corps et mobilise de l’énergie pour se défendre. La colère est coûteuse en énergie intérieure et est donc déclenchée ponctuellement et ne dure jamais plus de quelques minutes afin que l’organisme ne soit pas littéralement épuisé par elle. A l’inverse, le ressentiment n’est pas obligé de s’arrêter : il peut nous habiter longtemps … et donc nous dévorer. Nous perdons dans le ressentiment les bénéfices de la colère : l’incitation à passer à l’action, à restaurer l’intégrité menacée, à demander réparation, à discuter et trouver des solutions (ne pas confondre colère et violence).

Le ressentiment se nourrit de deux autres sentiments :

1. Un sentiment d’injustice qui vient soit d’une souffrance physique soit d’une souffrance morale.
2. Un sentiment d’impuissance qui vient de notre impossibilité à changer la situation.

Ces deux sentiments mêlés provoquent une colère intérieure car on ne sait que faire pour gérer cette injustice. On subit. On en veut à ceux qu’on rend responsable de ces sentiments (à tort ou à raison).

1. Un sentiment d’injustice

À la base de tout ressentiment, il y a la perception de l’existence d’une injustice vécue ou ressentie sous différentes formes.

L'amour et la haine sont un voile devant les yeux : l'un ne laisse voir que le bien ; et l'autre, que le mal. (proverbe arabe)

En voici quelques exemples :

• violence physique vécue ; agression, maladie
• violence morale ; perte d'un proche, exclusion d’un groupe ;
• un sentiment d’inégalité ; nous voulons avoir les mêmes choses que les autres, à tort ou à raison : jalousie, envie ...
• sentiment d’humiliation ou de dévalorisation ; suite à des critiques ou moqueries, échec professionnel ou amoureux
• sentiment d’exclusion ; isolement social, l’autre préfère son smartphone plutôt que nous.
  

2. Un sentiment d’impuissance

Le fait de se sentir impuissant empêche de gérer la situation. On subit et on souffre au lieu de chercher une solution, au lieu de changer de façon de voir les choses : le fait de se sentir une victime innocente peut-être fondé ou être juste une interprétation du vécu.

Le ressentiment, une passion triste
On a tous des moments de ressentiment, qui peuvent être l'accumulation de plusieurs "passions tristes", celles qui empoisonnent l’âme et ruinent le vivre ensemble nous explique Spinoza, comme la colère, la tristesse, le sentiment d'être lésé, l'envie. Le fait de ruminer, c'est lorsque le ressentiment que nous avons en tête devient notre seule focalisation.
Cynthia Fleury cite Max Scheler, qui parle du ressentiment comme d'un mouvement totalement pervers qui crée un approfondissement en soi, qui pénètre, creuse et ronge l'individu. Ainsi le ressentiment, c'est comme du formol, cela a "un pouvoir d'autoconservation absolument extraordinaire. Mais ce pouvoir d'autoconservation va produire une réaction et non pas une action politique, c'est-à-dire qu'en même temps, Max Scheler explique que plus le ressentiment gagne en vous, plus notre aptitude à la liberté (au sens d'être agent et de transformer les choses) diminue".
Source : France Inter : https://www.franceinter.fr/emissions/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-26-septembre-2020)

Les conséquences

En oubliant le point de départ de l'affront ressenti, souvent mineur, on en vient vite à la haine. Les conséquences principales du ressentiment dans notre vie et dans la société sont :

• La déformation des valeurs : le ressentiment vient déformer notre vision du bien et du mal.
• Le refoulement : même si on cherche à dépasser le mal qu’on nous a fait, ce mal nous travaille de l’intérieur et peut nous transformer au point de nous rendre malades (psychiquement et physiquement).
• L’irascibilité : nous sommes régulièrement de mauvaise humeur ou nous nous mettons souvent en colère ;
• L’esprit de revanche : Certains veulent se montrer supérieurs aux autres en possédant le meilleur, comme si cela allait prouver que nous sommes meilleurs. (meilleures notes, meilleur téléphone portable, les plus beaux habits. C'est une manière indirecte d'humilier l'autre, mais cela peut se faire d'une manière plus agressive en cherchant à nuire, à rabaisser l'autre dans ses propos :
  
• La haine se console avec la médisance. (proverbe français)
  

• Un léger différent peut s'estomper avec le temps, mais il restera une attitude de recul pour se préserver, ou par mépris.
• Un affront ressenti comme grave conduit à un conflit intérieur : Va-t-on se venger ou pas ?
• Sortir du ressentiment impose une remise en question de soi-même : Oublier est-il possible ? Peut-on pardonner ?

Quitter le ressentiment

Le ressentiment ou la rancune, à quelques nuances près, c’est en vouloir à quelqu’un de ce qu'il a dit ou fait et qui nous a blessé. Que cela soit réel ou imaginaire, dans les deux cas la douleur est réelle. C’est une blessure qui ne guérit pas facilement. Le ressentiment peut durer longtemps.

Le ressentiment est une façon de diluer sa colère, de l’étaler dans le temps. – Christophe André

Il n’y a absolument aucun avantage à conserver du ressentiment, aussi terrible que soit l’action qui nous a blessé. Ces émotions négatives nous épuisent en concentrant notre esprit sur la blessure passée qui passe et repasse en boucle (on n'avance pas) et/ou sur la manière de prendre sa revanche (paroles bien senties, ou au contraire imposer son silence, chercher à nuire pour se monter supérieur ou avoir le dernier mot). Dans cette attente de punition, de revanche, de vengeance, de domination, nous sommes incapables de trouver des solutions et d’évoluer, de revenir au calme, de collaborer pour trouver des consensus satisfaisant toutes les parties engagées.

Il est d'autant plus difficile de se libérer du ressentiment que nous sommes notre propre bourreau.

Le fait de se débarrasser de ce sentiment de ressentiment ou d’hostilité n’est pas une acceptation du comportement de ceux qui nous ont blessé. Il ne s’agit pas de nier ni d’annuler la gravité de la blessure créée : il s’agit de reconnaître la douleur, de la comprendre pour ainsi reprendre le contrôle de la blessure puis choisir de l’accepter. C’est une manière de relever l’ancre qui nous empêche de faire avancer la barque de notre vie.

Notre cerveau nous donne le choix de rester sur notre rancune ou de nous en débarrasser. Comment faire ?

Vers la guérison

''Jamais la haine ne cesse par la haine ;
c'est la bienveillance qui réconcilie.'' Bouddha

• Développer bienveillance, patience, prudence : ne pas juger sur les apparences, essayer de comprendre ce qui s'est passé pour comprendre l'autre. Tout cela demande de l'humilité.
• Avancer sur le chemin du pardon, la foi en des principes supérieurs peut aider.
• Oser demander de l’aide aux personnes bienveillantes qui nous entourent
• Lâcher prise.
  

Bruno Hourst propose 5 étapes pour nous débarrasser de nos rancunes :

1. Reconnaître la souffrance : Exprimez-les par écrit ou partagez-les avec une personne de confiance.
2. Reconnaître l’inutilité du ressentiment : refuser de lâcher son ressentiment donne un faux sentiment de pouvoir : en réalité, vous laissez le choix à quelqu’un d’autre avoir du pouvoir sur vous.
3. Faire preuve d’empathie envers la personne qui vous a blessé. Considérez la personne qui vous a blessé comme un être humain, doté d’une humanité, d’un caractère et d’une personnalité qui ne se réduit pas à ce qu’elle vous a fait. Voyez les choses avec son point de vue : quel besoin cherchait-elle à satisfaire en agissant comme elle a agi ? Trouvez des similitudes entre vous et la personne qui vous a blessé.
4. Faire le choix de tourner la page. La souffrance que vous réactivez en demeurant dans le passé est votre choix. Choisissez de ne plus être victime, abandonnez votre désir d’attendre une justice qui serait délivrée par une puissance supérieure, et passez à autre chose. Utilisez votre cortex préfrontal et choisissez une vie meilleure et une meilleure santé.
5. Réparer ou couper la relation. Il vous appartient de décider si la personne qui est à l’origine de cette expérience blessante doit rester dans votre vie. Si c’est le cas, travaillez à réparer la relation et à aller de l’avant. Sinon, retirez-la de votre vie et passez à autre chose.

Un point supplémentaire : Il arrive que nous ayons de la rancune envers nous-mêmes, en particulier lorsque nous n’atteignons pas le niveau de perfection que nous aimerions montrer au monde. La pathologie est la même que lorsque cette rancune vise une personne extérieure. Et le remède est identique. Acceptons nos imperfections – ce qui ne signifie pas de les justifier – et réparons notre relation avec nous-même.

La stratégie Coopération / Réciprocité / Pardon

La stratégie coopération-réciprocité-pardon, plus connue sous le sigle CRP (traduite de Tit-for-Tat (TFT) en anglais) ou Win-Win (gagnant-gagnant), a d’abord été formalisée par le biomathématicien, psychologue et philosophe Anatol Rapoport en 1974. La manière la plus « efficace » de se comporter vis-à-vis d'autrui est la suivante :

1. Attitude de coopération : dans un premier temps, lorsqu'un individu ou un groupe rencontre un autre individu ou groupe, il a tout intérêt à lui proposer une alliance.
2. Attitude de réciprocité : dans un second temps, en vertu de la règle de réciprocité, il convient de donner à l'autre en fonction de ce que l'on en reçoit. Si l'autre aide, on l'aide en retour ; si l'autre agresse, il faut répondre en l'agressant à son tour, au coup suivant, de la même manière et avec la même intensité.
3. Attitude de pardon : dans un troisième temps, il faut pardonner et offrir de nouveau la coopération.

En 1979, Robert Axelrod, professeur de sciences politiques, organise un tournoi entre logiciels autonomes capables de se comporter comme des êtres vivants. Une seule contrainte : chaque programme devait être équipé d'un sous programme de communication lui permettant de discuter et d'interagir avec ses voisins. Chaque programme fut opposé 200 fois à chacun des autres concurrents. Celui d'Anatol Rapoport, équipé du comportement CRP (Coopération-Réciprocité-Pardon), domine tous les autres. Encore plus fort, le programme CRP, placé cette fois au milieu des autres en vrac, s'avère au début perdant devant les programmes voleurs agressifs, mais finit par être victorieux puis même « contagieux »: passé un certain délai, au fur et à mesure que le temps s'écoule, les programmes voisins, constatant qu'il est le plus efficace pour accumuler des points, finissent par aligner leur attitude sur la sienne.

1. La stratégie CRP est bienveillante, optimiste et commence toujours par coopérer. C'est aussi une stratégie juste, qui n'est pas fourbe. Elle ne s'amusera pas à trahir si tout le monde coopère.
   
2. Mais elle n'est pas non plus naïve, et n'hésite pas à punir quand elle a été trahie
   
3. La punition est immédiate mais le pardon l'est aussi, et il est inconditionnel.
   
4. Le point le plus intéressant est qu'il s'agit d'une stratégie à mémoire courte, qui ne se base que sur le tour précédent pour décider ce qu'elle va faire : elle ignore donc complètement le passé. Elle s'oppose de ce fait à la venue de représailles résultant d'un événement passé non pardonné (ressentiment).
   

Il y a peut-être un principe intéressant à méditer pour les relations humaines, que ce soit en famille ou au travail : coopération mais en cas d'agression la punition est immédiate mais suivie d'un pardon inconditionnel, sans tenir compte du passé. En pratique les humains ont du mal à adopter ce genre de comportement, nous sommes vite rancuniers, et ce n'est pas facile de regagner notre confiance.

Source :

• Wikipedia
• Porco Rosso, Théorie des jeux : stratégie CRP : Coopération-Réciprocité-Pardon, Porcoration, https://porcoration.fr/crp/

Que signifie le ressentiment ?

Comme toute émotion, le ressentiment n’arrive pas au hasard, car il nous indique la présence d’un problème ou d’une difficulté qu’on a du mal à résoudre.

Sources :

• Christophe André, Les états d’âme – Un apprentissage de la sérénité, Editions Odile Jacob, Paris, 2009.
• Le ressentiment : comprendre les mécanismes du ressentiment pour s’en libérer, 27 janvier 2018, https://matransformationintérieure.fr/eviter-le-ressentiment/
• Le ressentiment, https://dilectio.fr/wp-content/uploads/2017/01/ressentimenteasy.pdf
• Bruno Hourst, Les effets délétères du ressentiment et de la rancune, 15 janvier 2019
• Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, titulaire de la chaire Humanité et santé au Conservatoire national des arts et métiers, titulaire de la Chaire de philosophie à l'Hôpital du GHU Paris Psychiatrie et neurosciences, publie son ouvrage Ci-gît l'amer aux éditions Gallimard. Le livre raconte le voyage intérieur nécessaire pour traverser cette épreuve qu'est le ressentiment. Cela peut être complexe, voire très difficile selon les individus
• ''Ci-gît l'amer : guérir du ressentiment : essai'' - Cynthia Fleury s'entretient avec Raphaël Dupin, librairie Mollat,.
• ''Comment guérir du ressentiment ?'', entretien sur France Inter, 26 septembre 2020. Peut-on dépasser la peine, la colère, le deuil, le renoncement. Comment guérir du ressentiment ? Une question de santé psychique des individus mais aussi une question de santé démocratique.
• ''Dépasser le ressentiment pour sauver la démocratie'' - Cynthia Fleury- France Culture.
  

Illustrations :

• Présentation de Marcelle : le ressentiment est un poison : https://moufawad-paul.blogspot.com/2015/06/theoretical-ressentiment.html
• Quelques réflexions personnelles : Schéma présentant le fonctionnement du ressentiment, Patricia Gustin, octobre 2021, Licence Creative Commons CC BY-ND : Attribution - Pas d'usage commercial - Pas de Modification
• Petit garçon en colère : https://www.notrefamille.com/enfants/psychologie-de-lenfant-comment-lui-apprendre-a-surmonter-sa-colere-1772
• Femme sous un parapluie nuageux : https://midetplus.fr/art-de-vivre/en-finir-avec-le-ressentiment/
• La bienveillance : https://insitudeveloppement.com/soiree/la-bienveillance-en-entreprise
• Smiley : https://benjaminpech.com/10-beau-de-smiley-colere-galerie/smiley-colere-cool-stock-smiley-en-colere-vector-image-vectorielle-baavli/|R|ressentiment-smiley
  

En conclusion : un deuxième conte - - - - - - - - - - - -

Construire un mur ou un pont ?

Résumé :

Deux frères s'opposent. Il n'y a plus de communication possible en raison des malentendus et du silence qui s'est installé entre eux deux.
Arrive un homme à tout faire ; l’aîné des frères lui demande de construire un mur de pierres entre lui et son frère. Il construit un pont.

Le cadet, touché, court vers son frère :
- Tu es vraiment formidable ! Construire un pont alors que nous étions si fâchés !
Les voilà réconciliés.

Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.− Isaac Newton

Sources :

• Deux frères ennemis à découvrir dans l'article E...-comme-Ennemi, c'est le deuxième conte de l'article. Les deux frères voulurent embaucher l'ouvrier qui avait si bien œuvré, mais il refusa : Je voudrais bien rester, mais j'ai encore d'autres ponts à construire…
• Conte des deux frères, lu ici

Illustrations :

• Maison dans la vallée d'Aspe - Ossau
• Mur en pierres sèches - Lot : La Depêche, 17 avril 2012
• Pont en pierres - Betharram : La Rép des Pyrénées, 20 août 2019
  

Autres contes, autres perspectives - - - - - - - - - - - -

• Son pire ennemi : soi-même ... un conte de sagesse, tiré du recueil "Contes des sages Tziganes", Pascal Fauliot, Seuil, 2012. Conté par Patricia le 21 septembre 2013, chez Dominique. A découvrir dans l'article E...-comme-Ennemi
  

• Un amour bon comme le sel : conte roumain rapporté par Mariana COJAN-NEGULESCO, Ed Albin Michel Jeunesse, Petits Contes de Sagesse, 1998. Le ressentiment d'un père sur la base d'un malentendu. Un roi a trois filles. Elle lui font chacune un cadeau pour lui témoigner leur amour. Les deux aînées lui cuisinent des gâteaux (offre du miel, la seconde des pâtisseries bien sucrées) mais la troisième lui offre ... une salière en bois. Le roi la chasse car il trouve que son amour est bien sec et stérile, comme le sel. Elle trouve refuge dans une grande maison où elle sert comme cuisinière, en cachant ses origines. Le roi son père organise une fête et demande la meilleure cuisinière du royaume pour organiser le festin. Sa fille, méconnaissable retourne au château et prépare toutes sortes de plats mais fait en sorte que tout ce qui soit servi au roi son père soit sans sel. Le roi trouve cela immangeable, infect ! Il convoque la cuisinière. Elle explique qu'elle a cuisiné spécialement ainsi pour lui, afin qu'il se rende compte de la vraie valeur du sel qui relève la fadeur des mets. Le roi comprend, reconnaît son erreur et accueille sa fille à bras ouvert. Texte intégral en fichier joint : CONTE_Amour_Sel_Mariana_Cojan-Negulesco
  

• Le maître et le scorpion : Si on ne peut changer sa nature ni celle de celui qui nous fait du mal, on peut par contre prendre ses précautions : cela évite de se sentir victime et d’avoir du ressentiment. https://enocha.com/le-maitre-et-le-scorpion/
  

Un Maître Zen voit un scorpion se noyer et décide de le tirer de l’eau. Le scorpion le pique. Sous l’effet de la douleur, le Maître lâche l’animal qui tombe à l’eau et le voilà de nouveau en train de se noyer. Le Maître tente de tirer de nouveau l’animal hors de l’eau et le scorpion le pique encore.
Un jeune disciple qui était en train d’observer se rapproche du Maître et lui dit :
- Excusez-moi Maître, mais vous vous obstinez inutilement. Ne comprenez-vous pas qu’à chaque fois que vous tenterez de le tirer de l’eau il va vous piquer ?
Le Maître répondit :
- Plusieurs voies s’offrent à moi :
1/ ne rien faire et laisser le scorpion se noyer par peur qu’il ne me pique.
2/ dans un élan de compassion essayer de le sauver et accepter de me faire piquer.
3/ ayant pris conscience de la nature du scorpion prendre mes précautions.
Alors, à l’aide d’une feuille, le Maître tire le scorpion de l’eau et sauve sa vie, puis il s’adresse à son jeune disciple :
- Je ne peux changer la nature du scorpion qui pique pour chasser ou face à un danger. Mais cela ne va pas changer la mienne qui est d’aider. Ainsi, ne change pas ta nature si quelqu’un te fait mal, prends juste des précautions.

• Les deux loups - conte amérindien : Éduquons nos enfants pour qu'ils luttent contre les mauvaises pensées. Un vieil Indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez tous les hommes ; il lui dit : « Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous. L’un est mauvais : c’est la peur, la colère, la jalousie, le ressentiment, l’arrogance, l’avidité, la critique, le rejet, la culpabilité, la honte, le mensonge, l’inquiétude. L’autre est bon : c’est l’amour, la paix, la joie, la gratitude, la compassion, la générosité, l’humilité, la bienveillance, le courage, l’acceptation, la vérité, l’espoir. » Le petit-fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père : « Grand-père, lequel des deux loups gagne ? » Le vieux Cherokee sourit et répondit simplement : « Celui que tu nourris. » https://enocha.com/les-deux-loups/. Photo des deux Loups : artofmanliness.com
  

• Bouche cousue poison mortel : Se décharger du négatif emmagasiné par la parole empêche d’être rongé par le ressentiment. C’est évacuer le poison. Henri Gougaud, Le livre des chemins, p 126-128. Ce conte est à lire dans son intégralité mais librement adapté, dans l'article La parole libératrice et la parole libérée