Orphée aux Enfers

Résumé :
Le jour même de ses noces avec Orphée, la dryade Eurydice, fuyant Aristée qui l'importune, est mordue par un serpent caché dans les hautes herbes. En vain Orphée emploie le suc bienfaisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fait et Eurydice meurt. Orphée, inconsolable, descend au royaume des Enfers. Orphee-Eurydice-Corot-1861-Musée des Beaux-Arts de HoustonA son arrivée, non seulement il charme pas sa musique enchanteresse le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts et il interrompt momentanément les supplices des damnés : il adoucit à tel point l'insensible Hadès et son épouse Perséphone qu'il obtient la permission de ramener Eurydice dans le monde des vivants à la condition qu'elle le suive en silence et qu'il ne se retourne ni ne lui parle tant qu'ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Eurydice suit Orphée dans le sombre passage, guidée par la musique de sa lyre. Tous deux remontent. Lorsqu'il voit poindre à nouveau la lumière du jour, n'entendant aucun bruit et se méfiant un peu des promesses d'Hadès, il se retourne pour voir si son épouse est toujours derrière lui et la perd à jamais.

Sources :

  • Ovide, Métamorphoses, livre X, en ligne ici
  • https://mythologica.fr/grec/orphee.htm
  • Il existe une autre version écrite par Euripide et le poète de l'école d'Alexandrie, Hermésianax de Colophon, où il n'est pas question du "regard en arrière".
  • Platon, quant à lui, raconte la descente aux enfers mais les puissances infernales n'auraient laissé voir que l'ombre d'Eurydice.

Illustration :

  • Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), Orphée ramenant Eurydice des enfers, 1861, huile sur toile, 112 x 137 cm, détail. © Musée des Beaux-Arts de Houston

Adaptation en musique:

  • Orphée aux Enfers est un opéra bouffe en deux actes et quatre tableaux d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy, sur une musique de Jacques Offenbach, créé le 21 octobre 1858 au théâtre des Bouffes-Parisiens


Dans un dernier sursaut, après avoir touché le fond de notre chagrin, nous pouvons remonter vers la lumière comme Orphée. Sans rester inconsolable comme lui ...

Jour de douleur

Un jeune homme se lamente terriblement à l’enterrement de son père.
- Je suis dans la peine ! Je souffre ! De ma vie je n'ai éprouvé douleur comparable à celle qu'aujourd'hui je connais !
Un vieil ami du défunt le remet à sa place :
-Que devrait-on dire de ton père ?


Source :Cercle des menteurs 1_ JC Carrière

  • Jean-Claude Carrière, Jour de douleur in Le cercle des menteurs I. Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage , Plon, 1998, p 133, conte perse


Est-il plus grand malheur au monde que de perdre son enfant ?

La mère, le fils

Résumé et extraits :
Mere tenant son enfant mot-Picasso-Guernica-http://ruedeslumieres.morkitu.org/apprendre/fresques/index_guernica.html Une mère crie sa souffrance à la mort de son jeune fils de cinq ans. Dieu l'entend et pour la réconforter lui fait cette promesse :

- Tu reverras ton fils vivant pourvu que tu mendies un bol de riz pour moi, et qu'il te soit offert par quelqu'un, homme ou femme, qui n'ait jamais pleuré aucun mort sous son toit.

Elle revient bredouille, comprend que la mort est inéluctable mais cela reste cruel et injuste.

- Je connais Ta loi ; à chaque naissance une mort. C'est ainsi, et nul n'y peut rien. Mais sais-tu ce qu'est une mère ? Sais-tu ce qu'elle souffre de voir son enfant mourir sur son sein ? Tu es cruel autant qu'injuste. Mon fils n'a pas assez vécu. Mort à cinq ans, pauvre petit, il avait tant besoin de moi !
- Nous allons donc lui demander s'il désire te revenir, répondit le Maître des vies. Femme, j'en fais le serment. Si c'est sa volonté, il te sera rendu. (...)
- Enfant, ta mère te demande.
Et l'enfant répondit :
- De qui me parle-t-on ? J'ai vécu tant de vies ! Je suis le fils d'une louve et d'une ânesse grise, fils d'une reine aussi, d'une jeune putain, d'une mendiante folle, de mille paysannes, de tant et tant d'autres. Dis, quelle mère veut que je revienne à elle ? Et pourquoi, Seigneur le ferais-je ? Réponds-lui que ma route est longue, et que je ne peux m'attarder.

La mère s'en revint chez elle. Dieu à ses hauteurs bleues, l'enfant à son chemin.


Sources :Gougaud_Le_livre_des_chemins

  • Henri Gougaud, in Le livre des chemins, Albin Michel, 2009, pp 24-26
  • Conte à lire en ligne ici

Illustration :

  • partie du tableau Guernica de Pablo Picasso, vue d'ensemble et interprétation ici


Le songe vrai

Résumé :
Une fille pleure tant la mort de sa mère que Dieu lui accorde de venir, en rêve, un jour au Paradis. La jeune fille y voit des gens heureux et puis elle aperçoit sa mère, des seaux à la main, épuisée, le regard hagard. La fille surprise appelle sa mère et lui demande pourquoi elle travaille : - Ce sont tes larmes ma fille que je dois écoper. Pour mon bien être, cesse donc de pleurer !!

Extraits :

Il était une fois une fille au grand coeur. Bonne, elle l'était, assurément. (...) Or le malheur tomba sur elle. Sa mère mourut dans ses bras, d'un coup de sang, un soir d'hiver. Elle en resta inconsolée. Le printemps revint. Pas pour elle. Elle pleurait et pleurait toujours. (...)

Le curé lui glisse un talisman entre les seins pour qu'elle parte en songe vrai. Elle reverra sa mère mais elle en reviendra vivante.

Le soir venu, à l'heure dite, chandelle éteinte, yeux fermés, la voici soudain qui s'éveille dans un vieux village inconnu. (...) Elle cherche sa mère, elle l'appelle, toute timide, à voix d'enfant. Maliavin-httpswww.bonhams.comauctions13453lot43 Elle la voit enfin qui s'en vient, courbée sur deux grands seaux qu'elle traîne, au bout de ses bras, pleins à ras bord. Elle est hargneuse, fatiguée.
- Que fais-tu là, mauvaise fille ?
- Je viens voir comment vous allez. Oh, ma mère, ma pauvre mère, permettez-moi de vous aider, ces fardeaux vous brisent l'échine !
- M'aider, folle, tu le ferais si tu cessais de me pleurer. Ces seaux sont remplis de tes larmes qu'il me faut charrier partout. Quand me laisseras-tu en paix ?
Elle s'éloigne dans la grisaille. Sa fille revient à son lit.

Dès levée, le matin venu, (...) elle fit chez elle un grand ménage, manches troussées, jupons aussi.


Source :Gougaud_Le_livre_des_chemins

  • Henri Gougaud, in Le livre des chemins, Albin Michel, 2009, pp 98-100

Illustration :

  • Philip Andreevich MALIAVIN, 1869-1940, Porteuse d'eau, huile sur toile, httpswww.bonhams.comauctions13453lot43



Au lieu de rester inconsolable, le temps, la vie, la beauté du monde et surtout l'amour de nos proches nous permettront d'accepter la mort comme faisant partie de la vie.

Cette grande étape est abordée dans l'article suivant : Face à la mort - L'acceptation - Trois contes Cliquez ici !