E... comme éléphant
Par patricia gustin le mardi, février 27 2018, 14:43 - ABC des Animaux - Lien permanent
L'éléphant, fort, sûr de lui, pourrait être le maître de la brousse... mais il n'était pas assez féroce. Le lion a pris cette place. Mais pour lui rendre justice, les contes le mettent à l'honneur.
Et cric, et crac !
L'histoire sort du sac !
L'éléphant, porteur de sagesse
- L’œil de l'éléphant - Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier, Jean-Claude Carrière, Plon 1998, p 154. Un conte du Cameroun.
L'éléphant traverse un fleuve. Tout à coup l'un de ses yeux se détache et tombe au fond de l'eau. Affolé, l'éléphant se met à le chercher . L’œil paraît bel et bien perdu.
Pendant qu'il s'agite au milieu du fleuve, tout autour de lui les animaux aquatiques, les poissons, les grenouilles, mais aussi les oiseaux, et les gazelles restées sur la berge, tous lui crient :
- Calme-toi ! du calme ô éléphant ! Calme-toi !
Mais l'éléphant ne les entend pas et il continue à chercher, sans trouer son œil.
- Du calme ! crient les autres. Du calme !
Il finit par les entendre, il s'immobilise et il les regarde. Alors, l'eau de la rivière entraîne doucement la vase et la boue qu'il soulevait en pataugeant. Entre ses pattes, en regardant, il aperçoit son œil dans l'eau redevenue claire.
L'éléphant ramasse son œil et le remet en place.
Je préfère mettre en situation un jeune éléphant : C'est l'heure du bain. Un jeune éléphant court partout dans l'eau, joue, s'arrose, se roule, s'ébroue ... s'agite tant et tant, qu'il perd un œil ...Il s'affole, plonge sa trompe dans l'eau en tout sens, remue la vase ... et se désespère : il ne retrouve pas son œil et l'eau est toute trouble. Comment va-t-il faire avec un seul œil ? d'un côté ça va, mais de l'autre ... Comment va-t-il se diriger, marcher droit, suivre droit le chemin ? C'est un petit oiseau, une aigrette garzette qui, posée sur son dos, va chuchoter à son oreille de faire le calme en lui car quand on est calme on voit mieux les choses ... Effectivement, l'éléphant se calme, arrête de chercher en tout sens, la vase se dépose ... et il aperçoit son œil ... Il le ramasse et le remet en place.
illustration : Wikimedia common, par By Aaron Logan (from http://www.lightmatter.net/gallery/albums.php)
Les éléphants aiment l'eau et savent très bien nager : photos et vidéo d'un éléphanteau à la plage ici.
- L’hyène, le bœuf et l'éléphant – 15 contes du Sénégal, JeanMuzi, Castor Poche, 2005. Ce conte connaît de nombreuses variantes sur le même thème : un être humain ou un animal serviable et bien attentionné prend en pitié un autre tombé dans une fosse : il le sort du piège bien que le prisonnier puisse s’en prendre à lui. Effectivement, par manque de reconnaissance – ou par faim - le « sauvé » totalement ingrat veut dévorer son sauveur qui fait alors appel au jugement d’un sage ; sous prétexte de mieux comprendre la situation, l’arbitre remet l’ignoble dans la fosse et cette fois-ci il y reste ! L’ingratitude est souvent punie par un juste châtiment !
Dans ce conte le bœuf bon et généreux prend en pitié l’hyène qui, à peine libérée se jette sur le bœuf. L’ éléphant arbitrera la lutte qui s’ensuivit en demandant à chacun de reprendre la place qu’il occupait afin qu’il puisse bien juger leur affaire. Puis il conseilla le bœuf : « Rentre rapidement chez toi, et à l’avenir évite d’aider les êtres malfaisants ». Quant à la hyène, personne d’autre n’accepta de l’aider et elle mourut au fond du trou.
- Le secret de la vallée d'or ou Vivek l'éléphant - Inde - Partak Sharma - Merveilleux - Sagesse -
Par amour de l'or les puissants cherchent la vallée d'or mais le vrai roi porte couronne d'épines et robe de bure
. A découvrir dans le recueil collectif, 100 contes du monde entier, Flammarion, 2004, 322 p. Ce recueil propose une sélection de contes publiés par Flammarion depuis 20 ans : 5 continents, 80 pays, 100 contes. Une véritable anthologie ! Vous partirez à la rencontre des cultures, des mythes et des légendes.
L'éléphant, symbole de la force
- L'éléphant enchaîné - Jorge Bucay - Laisse-moi te raconter… les chemins de la vie - Paris, OH ! Éditions, 2004. illustration : https://geovannilemus.wordpress.com/2015/01/25/la-estaca-del-elefante/
Quand j’étais petit, j’adorais le cirque, et ce que j’aimais par-dessus tout, au cirque, c’étaient les animaux. L’éléphant en particulier me fascinait ; comme je l’appris par la suite, c’était l’animal préféré de tous les enfants. Pendant son numéro, l’énorme bête exhibait un poids, une taille et une force extraordinaires… Mais tout de suite après et jusqu’à la représentation suivante, l’éléphant restait toujours attaché à un petit pieu fiché en terre, par une chaîne qui retenait une de ses pattes prisonnière. Mais ce pieu n’était qu’un minuscule morceau de bois à peine enfoncé de quelques centimètres dans le sol. Et bien que la chaîne fût épaisse et résistante, il me semblait évident qu’un animal capable de déraciner un arbre devrait facilement pouvoir se libérer et s’en aller. Le mystère reste entier à mes yeux.
- Alors, qu’est ce qui le retient ? Pourquoi ne s’échappe t-il pas ?
À cinq ou six ans, j’avais encore une confiance absolue dans la science des adultes. J’interrogeai donc un maître, un père ou un oncle sur le mystère du pachyderme. L’un d’eux m’expliqua que l’éléphant ne s’échappait pas parce qu’il était dressé. Je posais alors la question qui tombe sous le sens :
- S’il est dressé, pourquoi l’enchaîne-t-on ?
Je ne me rappelle pas qu’on m’ait fait une réponse cohérente. Le temps passant, j’oubliai le mystère de l’éléphant et de son pieu, ne m’en souvenant que lorsque je rencontrais d’autres personnes qui un jour, elles aussi, s’étaient posé la même question.
Il y a quelques années, j’eus la chance de tomber sur quelqu’un d’assez savant pour connaître la réponse
- L’éléphant du cirque ne se détache pas parce que, depuis qu'il est tout petit, il a été attaché à un pieu semblable.
Je fermai les yeux et j’imaginai l’éléphant nouveau-né sans défense, attaché à ce piquet. Je suis sûr qu’à ce moment l’éléphanteau a poussé, tiré et transpiré pour essayer de se libérer, mais que, le piquet étant trop solide pour lui, il n’y est pas arrivé malgré tous ces efforts. Je l’imaginai qui s’endormait épuisé et, le lendemain, essayait à nouveau, et le surlendemain… et les jours suivants… Jusqu’à ce qu’un jour, un jour terrible pour son histoire, l’animal finisse par accepter son impuissance et se résigner à son sort.
Cet énorme et puissant pachyderme que nous voyons au cirque ne s’échappe pas, le pauvre, parce qu’il croit en être incapable. Il garde le souvenir gravé de l’impuissance qui fut la sienne après sa naissance. Et le pire, c’est que jamais il n’a tenté d’éprouver à nouveau sa force.
C’est ainsi ! Nous sommes tous un peu comme l’éléphant du cirque : nous allons de par le monde attachés à des centaines de pieux qui nous retirent une partie de notre liberté. Nous vivons avec l’idée que « nous ne pouvons pas faire » des tas de choses, pour la simple et bonne raison qu’une fois, il y a bien longtemps, quand nous étions petits, nous avons essayé et n’avons pas réussi.
- Le moucheron et l'éléphant - Henri GOUGAUD : Le livre des chemins, contes de bon conseil pour questions secrètes, Albin Michel, 2009, 471 p. En ligne ici. C'est une variante d'un conte derviche rapporté par Idries Shah et commenté ici. Cette histoire est attribuée au Sheikh Hamza Malamati Maqtul. Soupçonné d’être un Chrétien, il fut exécuté en 1575.
Il était une fois un moucheron qui s’appelait Namouss et qui était connu de tous, en raison de sa grande sensibilité, sous le nom de Namouss le Perceptif. Or donc, un jour, le moucheron Namouss, après avoir mûrement réfléchi à sa condition et pour de bonnes et suffisantes raisons, décida de déménager. Il choisit à cet effet un lieu éminemment approprié : l’oreille d’un certain éléphant.
Tout ce qui lui restait à faire était d’y transporter ses biens sans plus attendre. Et c’est ainsi que Namouss s’installa en bonne et due forme dans sa vaste et ô combien attrayante demeure. Le temps passa. Le moucheron éleva plusieurs générations de petits moucherons et les envoya de par le monde. Au fil des ans, il connut les moments d’anxiété et d’euphorie, les sentiments de joie et de chagrin, d’insatisfaction et d’accomplissement, qui sont le lot habituel du moucheron où qu’il se trouve...
L’oreille de l’éléphant était son foyer et, comme il en va toujours en pareil cas, il sentait, et ce sentiment persista jusqu’à devenir permanent, qu’il existait un rapport étroit entre sa vie, son histoire, son être même et cette demeure. L’oreille était si chaude, si accueillante, si vaste ; elle était le théâtre de tant d’expériences !
Bien entendu, Namouss n’avait pas emménagé sans la cérémonie requise ni le respect approprié des rites exigés par la situation. Le premier jour, juste avant d’entrer dans les lieux, il avait proclammé sa décision du plus haut de sa petite voix.
- O Éléphant ! Avait-il crié, sache que nul autre que moi, Namouss le Moucheron, connu sous le nom de Namouss le Perceptif, se propose d’établir sa demeure en ce lieu. Comme il s’agit de ton oreille, et sacrifiant à la coutume, je t’informe de mon intention.
L’éléphant n’avait pas soulevé d’objections...
Ce que Namouss ne savait pas, c’est que l’éléphant ne l’avait pas entendu du tout. Du reste, il n’avait pas non plus ressenti l’arrivée (ni même la présence ou l’absence) du moucheron et de ses nombreux enfants. Pour ne pas s’étendre sur ce point plus longtemps qu’il n’est nécessaire, disons qu’il ignorait tout de la présence des moucherons.
Et lorsque vint le moment où Namouss le Perceptif décida de déménager à nouveau, pour des raisons qui lui semblaient importantes et irrésistibles, il se dit après mûre réflexion qu’il devait procéder à ce déménagement en accord avec la coutume établie et sacro-sainte. Il prépara en conséquence la déclaration solennelle de son départ de l’oreille de l’éléphant.
Quand la décision finale et irrévocable fut prise et qu’il eut suffisamment répété son discours, Namouss cria à nouveau dans l’oreille de l’éléphant. Il cria une fois, et il n’y eut pas de réponse. Il cria à nouveau, l’éléphant restait toujours silencieux. La troisième fois, rassemblant toute la force de sa voix, déterminé à faire entendre ses pressantes et néanmoins éloquentes paroles, il s’écria :
- O Éléphant ! Sache que moi, le Moucheron Perceptif Namouss, je me propose de quitter mon foyer et ma demeure, d’abandonner ma résidence dans cette oreille qui est tienne et où j’ai vécu si longtemps. Et ceci pour une importante et suffisante raison que je suis prêt à t’expliquer.
À ce moment, les paroles du moucheron atteignirent enfin l’ouïe de l’éléphant et son cri fut enregistré. L’éléphant méditait sur ces paroles, quand Namouss s’écria :
- Qu’as-tu à dire en réponse à cette nouvelle ? Quels sont tes sentiments vis-à-vis de mon départ ?
L’éléphant leva son énorme tête et poussa quelques barrissements. Et ces barrissements signifiaient :
- Va en paix, car en vérité ton départ présente autant d’intérêt et de signification pour moi que ton arrivée.
À première vue le conte de Namouss le Perceptif pourrait être pris pour une illustration sardonique de l’inutilité de la vie. Pour le Soufi, une telle interprétation ne ferait que révéler l’insensibilité du lecteur. Ce que l’on veut souligner ici, c’est le manque de jugement dont font preuve les hommes en général quant à l’importance relative des choses de la vie. Ce qui est important est fréquemment considéré comme étant sans importance et ce qui est insignifiant semble vital.
Il existe une variante avec un buffle d'Asie et un moustique ... un conte rapporté par Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs - volume 1, Le moustique et le buffle. Plon, 1998, p. 363. à découvrir dans l'article
B... comme buffle
- Nasreddine et l'éléphant du roi : Un conte avec Nasr Eddine, nommé ici Jeha par Rabah Belamri, Mémoire en archipel, 1990. Nasreddine se fait porte-parole des villageois excédés par les dégâts commis par l'éléphant du roi. Mais le moment venu, ils n'osent pas se joindre à Nasreddine pour dire haut et fort leurs plaintes. Alors Nasreddine saura les faire regretter leur couardise et les pousser à réagir ...
D'autres contes sur le courage dans l'article C... comme courage.
Il y avait un roi qui possédait un gros éléphant. Il l'aimait beaucoup et le laissait libre de ses mouvements. L'éléphant allait partout : traversant les champs et les jardins, causant sur son passage des dégâts considérables. La population se taisait, n'osant protester auprès du souverain par peur de le contrarier.
Or, un jour, Jeha, qui venait d'assister au saccage de son champ de blé, son bien unique, dit à ses compatriotes :
— Mes frères, soyons courageux et allons voir le roi tous ensemble pour lui dire que son éléphant nous fait du mal. Il nous ruinera. Nous finirons par mourir de faim.
— Mais lequel d'entre nous sera assez fou pour s'adresser au roi ? dirent les gens, craintifs.
Jeha réfléchit un instant et déclara : — Puisque vous avez peur, je parlerai le premier. Je dirai : Sire, sauf ton respect, ton éléphant… et vous à l'unisson, vous poursuivrez : ... nous fait du mal. Ainsi personne ne sera mis à l'avant. Et si nous devions encourir la colère du roi, nous la subirions tous.
Quand le roi apparut sur son balcon et fit signe au peuple rassemblé à ses pieds de présenter ses doléances, Jeha prit la parole :
— Sire, sauf ton respect, ton éléphant …
Le peuple demeura muet, et la suite de la phrase ne vint pas.
— Qu'a-t-il donc, mon éléphant ? s'enquit le roi, les yeux posés sur Jeha.
Jeha ne perdit pas contenance :
— Sire, sauf ton respect, ton éléphant… reprit-il en se retournant vers ses compagnons qui, tête basse, semblaient avoir perdu l'usage de la parole.
— Parle donc Jeha ! Qu'as-tu à reprocher à mon éléphant ?
Jeha se gratta la tête, embarrassé, soupira avec découragement.
— Sire, sauf ton respect, ton éléphant… Il attendit un moment. Le peuple refusait de parler. Le peuple avait peur de son roi.
— Alors Jeha veux-tu bien parler ! lança le roi avec impatience.
— Oui, Sire ! dit Jeha d'une voix raffermie. Nous sommes venus te dire que ton éléphant nous fait le plus grand bien. Nous l'aimons et nous souhaitons avoir d'autres éléphants pour lui tenir compagnie, une dizaine, Sire. Ça égayera notre pays et nos existences. Et tes sujets, Sire, sont disposés à participer à leur achat.
L'éléphant trompé par la ruse d'un plus petit
- Elephant et grenouille vont faire la cour aux belles - Angola - Ashley Bryan - Animaux - Facétieux - Amour - Ruse :
La grenouille, rusée, chevauche l'éléphant et gagne la princesse
. 100 contes du monde entier, Flammarion, 2004, 322 p.
- La tortue, l'éléphant et l'hippopotame - Congo (ex Zaïre) - Jan Knappert - Animaux - Facétieux - Ruse :
La force d'un géant contre l'intelligence du petit
- 100 contes du monde entier, Flammarion, 2004, 322 p.
- Le singe, le pigeon, le lapin et l'éléphant - Cambodge - Jean Muzi - Animaux - Sagesse - Coopération :
Le pigeon rapporte la graine, le lapin plante, l'éléphant arrose, le singe apporte fumier. Le partage des fruits se fait en associant les qualités de chacun. L'éléphant porte le panier et le lapin, le pigeon sélectionne les fruits murs, le singe cueille. A votre avis qui va manger ?
100 contes du monde entier, Flammarion, 2004, 322 p.
- Le lièvre, l'éléphant et l’hippopotame – 15 contes du Sénégal, JeanMuzi, Castor Poche, 2005. Il faut toujours se méfier des beaux parleurs, surtout lorsqu’on a affaire au lièvre.
Le lièvre décide de devenir cultivateur et emprunte un bœuf à l’éléphant et un second à l’hippopotame. Au moment de les rendre il prétnd qu’il a attaché le bœuf au bout d’une corde dont il présente une extrémité mais qu’il n’a pas eu la force de traîner le bœuf récalcitrant. L’éléphant tire la corde … le bœuf résiste … En fait à chaque bout de la corde il y a l’éléphant et l’hippopotame ! Les deux gros animaux bernés décident de se venger en l’empêchant de boire à la rivière et de manger l’herbe du plateau. Le lièvre revêt la dépouille miteuse et puante d’un chat sauvage et peut boire et manger tout en prétextant que c’est le lièvre qui lui a jeté un mauvais sort quand il a exigé qu’il lui rende son bœuf. De peur d’être atteints du même mal, l’éléphant et l’hippopotame renoncèrent à réclamer leur bœuf. C’est ainsi que, grâce à ses ruses, l lièvre put conserver ses deux bœufs et vivre tranquillement en continuant de les louer aux paysans de la région qui n’en possédaient pas, ceci étant bien moins fatigant que de travailler soi-même son champ …
- La fourmi, le lion et l'éléphant – 15 contes du Sénégal, JeanMuzi, Castor Poche, 2005. Les plus petits ne sont pas toujours aussi faibles qu’on pourrait le croire.
La fourmi vainquit le lion en le piquant à l’intérieur de son museau : fou furieux le lion attaqua l’éléphant qui l’écrasa de tout son poids. La fourmi en profita pour attaquer les yeux de l’éléphant qui voulut se débarrasser de la fourmi en se plongeant dans le marigot : il finit enlisé et noyé.
- La souris et l'éléphant - Ebokéa, "Sagesses et Malices de M'bolo, le lièvre africain", Albin Michel, 2002 - 37 histoires où, bien souvent, le "faible" et le "petit" prennent leur revanche, mais toujours avec une autodérision et un humour typiquement africains
- L'éléphant et la souris, un récit moderne qui plaira beaucoup aux enfants : Un tout petit coup de main, de Ann Tompert et Lynn Munsinger, Paris, Éd. Kaléidoscope,1995.
Un éléphant ami d'une souris voudrait faire de la balançoire à bascule avec elle ... Il lui faudra demander l'aide de tous et c'est finalement un moucheron qui fera pencher la balance ...
. A lire ici. Photo : http://www.villiard.com/image-et-photo-elephant.html
L'éléphant dans la culture traditionnelle en Asie et en Afrique
Si l'éléphant était un mystère pour les Européens, pour les habitants d'Afrique et d'Asie du Sud-Est, au contraire, c'est un animal très familier, qui fait partie de leur quotidien. L'éléphant, symbole de puissance et de sagesse, apparaît dans de nombreux contes et récits de ces régions. Il a même une place importante dans la religion en Inde avec le dieu à tête d'éléphant, Ganesh. (source : Wikipedia)
- Une tradition de l'hindouisme (l'une des religions de l'Inde) affirme que son plus célèbre texte, le Mahâbhârata, a été écrit par Ganêça ou Ganesh, dieu à tête d'éléphant qui écrivait avec l'une de ses défenses. Dans l'Asie du Sud-Est, il existe de nombreuses statues d'éléphants, notamment celle d'un éléphant à trois têtes qui gardait l'entrée de la pagode d'Angkor, au Cambodge.
- Toujours selon la religion hindouiste, Airavata est un éléphant blanc gigantesque, à trois (voire trente-trois) têtes, né lors du barattage de la mer de lait. Airavata est le chef des éléphants qui portent les Dikpâla, les huit dieux gardiens des points cardinaux. C'est la monture du dieu Indra, le dieu de l'orage, gardien de l'Est : avec sa trompe, il aspire l'eau des régions humides, et la projette dans le ciel pour former des nuages, d'où Indra fait ensuite pleuvoir la pluie. Les éléphants blancs, très rares, sont particulièrement révérés dans les pays hindouistes, comme l'Inde, notamment.
- Le baku est une créature fantastique de la mythologie japonaise, qui se nourrit de rêves, doté de quatre pattes et d'une trompe, il est décrit comme un mélange de plusieurs animaux, en général, le tigre et l'éléphant.
- L'éléphant apparaît dans de nombreux contes africains : il apparaît comme un animal très puissant, et assez sage. Il se fait cependant parfois berner par des animaux plus petits, comme le lièvre (le lièvre, très rusé, est un peu l'équivalent dans les contes africains du renard dans les contes européens).
Proverbes et expressions :
- Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
- Faire d’une mouche un éléphant : Exagérer les fautes même légères // En faire tout un fromage
- Quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en souffrent.
- Le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire.
- Si tu ne trouves pas d'ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt. (Bouddha)
- On a toujours besoin d’un plus petit que soi.