Soupe au piment : contes facétieux

soupe_piments_NasreddineMAUNOURY Jean-Louis : La soupe au piment et autres sublimes idioties, Édition J'ai lu, poche,18 mai 2009, 94 pages.
Ce personnage légendaire, attifé d'un énorme turban, se retrouve inlassablement dans des situations improbables. Qu'il soit avec Khadidja, sa femme, face au conquérant Timour Teng, voire avec lui-même, Nasr Eddin parvient toujours à s'en sortir en usant de malice, de combines ou d'autres stratagèmes. Mêlant humour, religion, sagesse et insanités, il a la capacité de faire de l'ordinaire une aberration et du saugrenu l'entendement absolu. Un recueil d'histoires courtes recueillies par Jean-Louis Maunoury qui bouleverse la logique et suscite la réflexion du lecteur.
Nasr Eddin Hodja n'a jamais existé, si ce n'est dans l'imagination des Turcs, des Arabes et des Persans, qui lui font proférer depuis dix siècles et plus toutes les insanités possibles et imaginables, lesquelles se trouvent être, à y regarder de plus près, pleines de sagesse.

Une autre version, tout aussi épicée et facétieuse :

soupe_au_pili-piliPINGUILLY, Yves : Le lièvre et la soupe au pili-pili, et autres contes d'Afrique, Édition Rageot, 1999, Ed. Autrement Jeunesse, 2003, cartonné.
Là-bas, le lion, roi de toute la brousse, avait une fille qu’on appelait Assibi. Il l’accompagnait toujours, où qu’elle aille, entre les quatre horizons du royaume. Mais dès qu’elle le pouvait, Assibi se cachait dans le doux nid du vent. Là, elle retrouvait son ami le lièvre… Quand son père décida de la marier, il convoqua tous les animaux et leur annonça que celui qui réussirait à avaler la calebasse de soupe au pili-pili, sans jamais s’arrêter pour faire tchss ! tchss ! tchss ! serait le mari de sa fille…

Soupes paysannes : collecte d'Henri Pourrat

Tresor_des_contesPOURRAT Henri, Le Trésor des Contes, France Loisirs, 2009, tome I : livres I à VI, 1313 p & tome II livres VII à XIII, 1583 p.

La collecte d'Henri POURRAT qui s'étale sur plus de cinquante années, a donnée les treize volumes originaux du Trésor des Contes (édités entre 1948 et 1962). A la fin des années 1970, une réédition sous la direction de Claire Pourrat, la belle-fille de l'auteur, classe en sept volumes ces contes par thème, Voici maintenant en deux volumes la réédition des treize volumes initiaux qui contiennent près de 1000 contes peuplés de sorcières et de brigands, de loups-garous et de rois-cordonniers. C'est un trésor. Remis en forme, ou plutôt réécrits par Henri Pourrat pour leur redonner toute leur saveur, ces récits sont pour la plupart inconnus du citoyen d'aujourd'hui.Alexis Libaert, ''Marianne"
Ces contes sont une enfance. La première chose qu'ils exigent c'est qu'on les transcrive fidèlement. c'est une bonne fortune que d'en écrire un sous la dictée d'un conteur qui a le don. Mais quand ils vous arrivent tout aplatis et desséchés, il faut essayer de leur rendre vie et sève, en leur laissant recouvrer leur fraîcheur à la source qui sourd dans l'herbe. Le problème et qui n'est point facile, est de n'ajouter rien, sinon des touches tirées de la grande imagination populaire, comme des chansons ou des proverbes. Henri Pourrat
Il était une fois, en France, des brigands, des princesses, des sorcières et des animaux fabuleux. Dans chaque région circulaient autrefois des contes merveilleux. Ce trésor aurait pu se perdre sans l’obstination d’un passionné qui les a sauvés de l’oubli pour nous. À chaque page la magie opère, les yeux s’allument, l’esprit s’évade."Ces histoires sont éternelles. France Loisirs

Quelques "recettes" :

  • La soupe bien salée, tome I, livre II, p 415
  • Le bouillon trop salé, tome II, livre XI, p 993
  • La soupe difficile à manger, tome II, livre XI, p 995
  • Le beurre dans la soupe, tome II, livre VII, p 86
  • L'écuellée de soupe, tome II, livre XI, p 996
  • Le loup et la soupe tome II, p 1006


Soupe aux miettes : pour les tout-petits

soupe_miettes_albumFLAMANT Ludovic, JADOUL Emile : La soupe aux miettes, L'Ecole des Loisirs, album, 2007
Pour préparer de la soupe aux miettes, il faut une petite casserole, une petite fourchette, un peu de terre et quelques croquettes pour chat...
Tous les enfants, garçons ou filles, jouent à la dinette, cuisinent pour "de faux"... mais le petit Pierrot a failli manger "pour de vrai" sa drôle de soupe aux miettes ! Heureusement, Maman est là...

Soupe de la femme dorade : mystère et émerveillement

femme_dorade_Gay ParaGAY-PARA Praline, La femme dorade, Syros, coll. Paroles de conteurs, 2008
Un conte merveilleux japonais teinté de fantastique.Une histoire d'amour très belle, poétique et troublante, par la grande conteuse Praline Gay-Para.

Un pêcheur pauvre et solitaire sauve de la mort une dorade rose, alors qu’il n’avait pas mangé de poisson depuis des mois. Il la remet à la mer et elle gagne le large. Le même soir, alors qu'un orage terrible éclate, il entend frapper à sa porte... une mystérieuse belle femme frappe à sa porte. Elle lui prépare un délicieux bouillon, et il ne tarde pas à en tomber amoureux. Mais quand il lui demande comment elle prépare une si bonne soupe, elle répond :
- C'est mon secret de fabrication. Si c'est bon, contente-toi de boire et ne pose pas de questions.
Ce conte pose un regard malicieux sur les hommes et les femmes. Faut-il vraiment tout savoir ? Qui l'emportera ? La curiosité (forme de possession) ou le respect dans l'amour ? Les illustrations de Christophe MERLIN ont la couleur du sable, de la peau et de la mer. A partir de 7-8 ans.

Soupe au caillou, version vécue ! la réalité est parfois un conte ...

soupe_caillou_lettresUne histoire vécue, dans un restaurant self-service ...
in : revue "Direct" page poésie, Oct-Novembre 1987

Une dame d’un certain âge a pris un bol de soupe. Au moment de s’installer à l’une des nombreuses tables, elle s’avise qu’elle a oublié de se munir d’une cuillère. Déposant son plateau, elle s’en va en chercher une. Lorsqu’elle revient, surprise ! Un Noir s’est installé devant le bol, et il trempe sa cuillère dans la soupe. « Plutôt gonflé ce Noir ! » pense la dame. « Mais il a l’air gentil, ne le brusquons pas ». Elle s’adresse à lui en tirant la soupe vers elle.
- Vous permettez ?
Le Noir ne répond que par un large sourire. Madame commence à manger. Mais le Noir retire un peu le bol qu’il place au milieu de la table, et retrempe sa cuillère ! Il le fait avec une douceur telle, dans le geste et dans le regard, que la dame laisse faire, désarmée. Une silencieuse complicité s’est même établie. La soupe finie, le Noir se lève, fait signe à la dame de ne pas bouger. Il revient bientôt avec une grande portion de frites qu’il pose au milieu de la table, et il invite sa nouvelle compagne à se servir. Comme la soupe, les frites sont partagées. Le Noir se lève encore, toujours avec le sourire. Avec un grand « merci », il s’en va.
La dame songe à s’en aller. Elle cherche son sac à main qu’elle avait laissé accroché au dossier de la chaise. Plus de sac ! Mais alors, ce Noir… Elle s’apprête à demander qu’on poursuive le pickpocket en fuite. C’est alors qu’elle découvre un peu plus loin, près d’une fenêtre toute semblable, son sac à main. Et sur la table, un bol de soupe qui a cessé de fumer, sur un plateau où manque la cuillère !
Ce n’est pas l’Africain qui a mangé sa soupe, mais elle en se trompant de table qui a mangé celle du Noir … Et en partant, il lui a dit « Merci ! »

J'ai découvert ce récit publié le 25 novembre 2009 dans "La soupe aux cailloux de Lily-framboise" : cliquez ici pour en savoir plus.