Faire la cuisine

Définition : faire la cuisine, c’est accommoder des aliments selon des principes sanitaires et gustatifs.

Résumé de l'intervention de Michel Tozzi :

  • Dimension métaphysique (Rapport aux besoins et au désir) Faire la cuisine constitue anthropologiquement le passage de la nature à la culture, en préparant l’alimentation humaine. Elle révèle ethnologiquement la diversité des cultures, des terroirs, des pays, des communautés, des religions… Elle transforme le besoin biologique de se nourrir en désir exigeant plus ou moins raffiné (le gourmet, le gourmand…).


  • Dimension épistémologique (Rapport aux savoirs) Faire la cuisine implique des savoirs et savoir-faire, savoirs empiriques et d’expérience, savoirs techniques et scientifiques, notamment biologiques et chimiques, et savoirs juridiques.


  • Dimension éthique (Rapport moral à autrui et soi-même, rapport écologique à la nature) Faire la cuisine révèle souvent un souci des autres : nourrir sa famille, si possible de façon saine, équilibrée, faire plaisir, convivialité… Le cuisinier bon professionnel recherche la qualité, le meilleur rapport qualité/prix, la présentation. Et un souci de soi : régimes alimentaires, principes diététiques, option de la simplicité, choix végétarien, végétalien ou végan, obligations et interdits alimentaires lié à la religion.


  • Dimension socio-politique (rapport au social, aux cultures, à la Cité) Faire la cuisine a une dimension sociale et culturelle. Il y a aussi des modes culinaires. En matière de cuisine, qu’est-ce que le politiquement correct ? Le point de vue de l’Unicef (nourrir les enfants qui ont faim) ne sera pas forcément celui du bobo qui mange bio…


C’est une activité traditionnellement genrée (dévolue aux femmes avec l’éducation des enfants et la tenue du foyer), CUISINE-femme-Bon appetitreproduisant l’opposition intérieur/extérieur, considérée comme peu qualifiée, et peu reconnue (travail invisible, non rémunérée). Avec la modernité, le travail des femmes rebat les cartes, pose la question du partage des tâches, mais les femmes continuent à supporter plus de charge mentale (anticiper sur les courses, savoir ce que l’on mangera à midi !). La professionnalisation de l’activité tend à faire davantage reconnaître sa qualification… mais les toques étoilés sont le plus souvent des hommes (comme les grands couturiers) !

La cuisine industrielle des supermarchés interroge sur l’égalité des citoyens devant la nourriture et les politiques publiques de santé.

La qualité des cantines communales, d’écoles, d’entreprise est aujourd’hui soulevée au nom de la santé par l’hygiénisme contemporain, d’autant que les travailleurs/ses mangent de plus en plus hors de chez eux et de plus en plus vite !

La consommation trop carnée pose des problèmes écologiques, car il faut nourrir les bêtes avec des végétaux qui manquent aux hommes.

  • Dimension esthétique (exaltation des sens, beauté de la présentation) Faire de la cuisine familiale garde souvent un aspect artisanal, comme la cuisine traditionnelle, et aujourd’hui les restaurants gastronomiques. L’aspect esthétique se manifeste, tant chez le cuisinier/ière que chez le consommateur gourmet, par la culture du goût, l’association harmonieuse des saveurs, des odeurs, des formes et des couleurs. Peut-on aller jusqu’à parler d’artistes ? Car elle peut-être le lieu d’une grande créativité !



Deux contes savoureux

Nasreddine revient du marché - La recette

Nasreddin Hodja sort du marché ; il rapporte du foie pour son repas.
Il rencontre un ami qui lui explique comment cuisiner ce morceau : D'abord tu fais revenir tout doucement des échalotes, coupées fin, fin , fin, tu tournes délicatement, elles fondent, deviennent transparentes ... pendant ce temps tu coupes le foie en dés que tu enrobe délicatement de farine avant de les faire revenir à feu doux. En fin de cuisson tu déglaces les échalotes avec une cuillerée de vinaigre. Et tu te régales !
Nasreddine écrit la recette sur un morceau de papier puis poursuit son chemin, tout heureux, en relisant la recette qu'il tient d'une main, le morceau de foie dans l'autre.
Faucon-https://www.chassons.com/venerie/fauconnerie-en-belgique-avec-ornistheatron/67231/A quelques pas de là, un faucon plonge sur lui et s'envole avec le morceau de foie. !!!
Nasreddin reste saisi, puis se ressaisit ... il crie à l’oiseau :
- Oiseau stupide ! Pauvre fou ! Que vas-tu en faire ? Tu ne te régaleras pas, la recette, c’est moi qui l’ai !
Et il rentre chez lui tout content … sûr d’avoir préservé le meilleur ...

Sources :

  • Les histoires de Nasreddine courent le monde depuis plus de 70 ans et sont donc libres de droit ...

Illustrations :

  • Faucon : https://www.chassons.com/venerie/fauconnerie-en-belgique-avec-ornistheatron/67231/



La soupe au caillou

Conte adapté d'après la version contée de Michel Hindenoch.

Soldat-guerre mondiale 14-18-http://www.forum-militaire.fr/topic/2613-portraits-en-photos-des-combattants-de-1418/Pauvre soldat revient de guerre … Et peu importe qu'elle soit gagnée ou perdue ! Lui, ce qu’il veut c’est regagner sa maison, se poser au coin du feu, sentir les bonnes odeurs de plats cuisinés, le pot-au-feu qui mijote, la soupe au lard, l’omelette aux champignons ... La route est longue, il s’arrête en chemin dans les villages et demande un morceau de pain, un bol de soupe, un peu de paille pour dormir dans la grange.

Il fait froid, il fait faim. Le voilà qui arrive à un hameau. Il s’arrête devant une vieille maison. Il toque à la porte. Vieille femme à sa fenetre_https://www.tripalbum.net/andes/fille/Une vieille, vieille rabougrie, ouvre lentement la porte.
- C’est un pauvre soldat qui revient de guerre. Vous auriez un peu de pain, un bol de soupe pour que je puisse continuer ma route ...
- Ici, y'a pas assez à manger pour les habitants ! Non, pas de pain ! La soupe, la soupe … T'as qu'à manger de la soupe au caillou !
Elle referme la porte, lentement parce qu’elle est bien lourde cette porte. Dépité le soldat baisse la tête et voit... un caillou... Il toque de nouveau à la porte avant que la vieille aie tout verrouillé :
- Vous, ne croyez pas si bien dire, ma brave dame. Justement, la soupe au caillou c'est une recette de chez nous !
- Il est pas bien, celui-là … qu’elle se dit la vieille.
Et le soldat récite sa recette, d'un ton savant :
- Prenez une marmite, remplissez à moitié d’eau, et placez-là sur le feu. Attendre les premières bulles et laissez glisser le caillou … un caillou comme celui-ci ...
Le soldat essuie le caillou sur sa veste et lui montre. La vieille est tellement étonnée qu'elle en oublie de fermer sa porte, elle laisse le soldat entrer ... Marmite-feu de cheminéeIl s'installe, elle lui apporte une marmite emplie d'eau, elle n'ose pas trop le contrarier… on ne sait jamais … il laisse couler tout doucement le caillou, et se met à tourner, tourner, la soupe ...

- Si je me souviens bien, dans la recette de chez nous on dit qu'il faut d'abord que l'eau accueille le caillou ... Et chez nous, on met un peu de sel à la farigoulette (du sel parfumé aux herbes de la garrigue), mais si le pays est si pauvre qu'il n'y en pas pour les habitants ... on fera sans …EPICE-Farigoulette-https://www.mondepices.com/epices-pour-poissons-1/farigoulette-25-g.html
- Allons, un peu de sel ce n'est pas le diable ! dit la vieille et elle saisit la boite à sel accrochée à côté de la cheminée.
Le soldat jette une poignée de sel dans la soupe au caillou et continue de tourner ; de petites bulles d'argent commence à se dandiner et à danser vers la surface ; il goûte et sent le parfum de la soupe …

- Chez nous, on dit aussi qu'il faut aider l'eau à entourer, intégrer le caillou. C'est difficile, ça. Alors pour l'aider, on ajoute un oignon. Mais s'il n'y en a pas pour les habitants par ici …
- Tout de même, ça doit bien se trouver un oignon ...oignon-https://www.roseedeschamps.fr/nos-legumes/oignon-jaune
La vieille va dans la souillarde (le débarras derrière la cuisine) remue une ou deux cagettes et revient avec un oignon. Le soldat enlève à la main les premières pelures, pique son couteau dans l'oignon, et le fait griller tout doucement sur les flammes. Une bonne odeur commence à se répandre. Quand l'oignon est bien grillé, il achève de le peler, le coupe en petits morceaux et le jette dans la marmite. Puis, il se remet à tourner la soupe. ça sent bon. Les bulles montent et caressent le caillou, font danser les lamelles d'oignon ..

- Ah, oui, pour une bonne soupe au caillou, il faut aider à respecter la différence entre l'eau et le caillou et pourtant relier les deux. C’est important la différence ... c’est ce qui donne du goût, relève la recette. Alors, chez nous, pour réconcilier les différences sans les détruire, Farine-soupe-https://latendresseencuisine.com/soupe-de-farine-rotie/on ajoute un peu de farine pour lier le tout... Mais il ne doit pas y en avoir ici, comme il n'y a pas assez à manger pour les habitants …
- Faudrait pas exagérer, je vais voir, je dois bien en avoir un peu de farine …
Et elle apporte un sachet au bord bien roulé ... Le soldat verse la farine dans la paume de sa main, en fait un château, une tas bien pointu, et verse tout doucement la farine dans la soupe au caillou, tout en tournant ...

Il goûte et hoche la tête :
- En voilà une bonne soupe au caillou. Aussi bonne que chez nous. Ah ! je me souviens ... un jour, un jour de fête sûrement, on avait mis du beurre dans notre soupe au caillou. Beurre-https://gourmandiz.dhnet.be/tendances/10617/du-beurre-a-temperature-ambiante-en-une-minute-et-sans-micro-ondesC'est pour que la soupe pénètre jusqu'au cœur du caillou. Et ça a été la meilleure soupe que j'ai mangé ; mais par ici, vous ne devez même pas savoir ce que c'est du beurre …
- Non mais ! Faudrait pas nous prendre pour des arriérés ! Mais bien sûr qu'on sait ce que c'est que du beurre, j'en ai même un morceau.
Elle apporte un petit morceau de beurre tout serré dans son papier gras ... Le soldat coupe le morceau en deux et de la pointe de son couteau fait glisser la portion de beurre dans la soupe au caillou... Le beurre se sent si bien dans la marmite qu'il fond de plaisir ...

Le soldat touille encore, goûte et sourit :
- Cette fois-ci c'est bien la meilleure soupe au caillou que j'ai faite ! Soupe oignon-https://www.lesfruitsetlegumesfrais.com/en-cuisine/recettes/soupe-a-l-oignonJe vous invite à la déguster avec moi : vous êtes mon invitée !
- C'est un peu fort : "invitée" ! mais je suis encore chez moi, des fois ! Invitée, invitée …
Ce mot réveille en elle des souvenirs lointains. C'est que cela fait bien longtemps qu'elle n'a pas été invitée... Alors, elle se lève, un léger sourire effleure ses lèvres, et se dirige vers le buffet pour prendre les assiettes à soupe. A chaque pas elle se sent rajeunir ... 60, 50, 40, 30, 20 ans ! c'est une jeune fille qui met la table !!! Le soldat sert la soupe. Et ils l'ont mangé les yeux dans les yeux.

Même si on vous dit que les conteurs sont des menteurs ... Croyez-moi ! Ce jour-là le soldat et la vieille ont partagé la meilleure soupe au caillou de toute leur vie.

Sources :

  • Michel HINDENOCH, Édition Syros Jeunesse, collection Paroles de conteurs, 2007, poche, 45 pages.


Illustrations :

  • Soldat, guerre 14-18 : http://www.forum-militaire.fr/topic/2613-portraits-en-photos-des-combattants-de-1418/
  • Vieille femme à sa fenêtre : https://www.tripalbum.net/andes/fille/
  • Farigoulette, mélange d'herbes aromatiques: https://www.mondepices.com/epices-pour-poissons-1/farigoulette-25-g.html
  • Oignon : https://www.roseedeschamps.fr/nos-legumes/oignon-jaune
  • Farine et recette suisse de la soupe à la farine grillée : https://latendresseencuisine.com/soupe-de-farine-rotie/
  • Soupe à l'oignon : https://www.lesfruitsetlegumesfrais.com/en-cuisine/recettes/soupe-a-l-oignon


Vous reprendrez bien un peu de soupe ?

  • Toute une variété de soupe contées à lire dans l'article ''Soupe de contes''
  • D'autres soupes à savourer dans l'article ''Contes facétieux échangés lors de nos rencontres''
  • La soupe au caillou Soupe_caillou_animaux_Anaïs_VaugelardeVAUGELADE Anaïs version avec le loup (vieux, pelé, édenté) et les animaux de la ferme : Une soupe au caillou, Éditions L'École des Loisirs, cartonné, 2003. Une froide nuit d’hiver, un vieux loup arrive dans un village d’animaux. Il frappe chez la poule et la convainc de lui ouvrir pour préparer sa soupe au caillou. Curieuse de voir un loup, et de goûter à sa soupe au caillou, la poule surmonte sa peur et accepte d’inviter le vieux loup chez elle. Ils se mettent donc à préparer la soupe au caillou. La poule propose d’ajouter du céleri. Peu à peu, ils sont rejoints par les autres animaux du village, inquiets, venus s’enquérir de la poule. Chacun apporte un légume de son goût, pour obtenir finalement obtenir une délicieuse soupe qu’ils partagent, ensemble, dans la bonne humeur : quel bonheur de goûter au plaisir d’une veillée entre amis !

Nos auditeurs ont mis leur grain de sel

  • Des revenus faibles limitent la qualité des aliments (avant ce n'était pas le cas : beaucoup avaient un petit potager). (Suzanne)
  • Les raisons pour opter pour le tout fait peuvent être le manque de temps ou le peu de goût pour faire la cuisine.
  • Les produits industriels peuvent paraître moins cher mais ils sont de piètre qualité et sur le long terme ils s'avèrent plus cher en terme de santé. (Bernard)
  • L'aspect convivial est important : on s'apporte beaucoup, c'est tout un monde sur un plateau. (Annie)
  • Le prix d'achat au producteur est multiplié par 4 ou 5 en grande surface. (André)


Quel est notre rapport à la nourriture ?

  • Daniel s'est mis à la cuisine pendant le confinement. Les recettes permettent de profiter du savoir-faire des autres mais c'est l'expérience de quelqu'un d'autre qui ne correspond pas toujours à sa propre expérience ... Il peut y avoir des "ratés"
  • La créativité en cuisine ajoute un savoir-être au savoir-faire. (Michel)
  • A la créativité s'ajoute le sens du partage et l'envie de faire plaisir (Danièle)
  • Le plaisir de cuisiner se perd, et aussi un savoir car il n'y a pas toujours de transmission d'une génération à l'autre. (Sylvie)CUISINE-recettes-grand-mère-manuscrit-fremode.com
  • Les recettes de cuisine accompagnent l'histoire de l'humanité. Il a fallu du temps pour observer, découvrir la bonne température, ... Les goûts et les façons de cuisiner ont évolué au cours des siècles : c'est un petit résumé de l'Histoire. Les ethnologues recueillent les "recettes de grand-mères", reflet de la société en son temps.
  • Nous avons connu les apprentissages ménagers à l'école, plus maintenant en France. Les filles ont désappris car elles ont fait des études et travaillent à l'extérieur. Pourtant le partage des taches n'étant pas toujours équilibré, c'est à elles que revient le plus souvent la responsabilité de faire la cuisine, mais elles n'ont pas acquis le savoir-faire. (Marcelle)
  • Lorsqu'il y a des invités, il y a la joie du partage mais aussi l'angoisse de bien faire. (Marcelle)
  • Cela nécessite de prendre des risques, source de stress car il y a des rivalités en cuisine si un invité sait aussi bien cuisiner. (Michel)
  • Les recettes : c'est une aide mais il reste de la place pour la créativité car il faut souvent interpréter la recette s'il manque un ingrédient.
  • Hélas, il y a la coutume d'utiliser les conserves ici (à Londres) (Pedro)
  • Les Français prennent le temps de manger, de s’asseoir, pas comme aux USA. (Michel)


  • Faire la cuisine c'est assumer sa part de féminité. Même pour une femme qui travaille. On dit bien "la mère nourricière" pas le père nourricier ... C'est un rôle fondateur pour la famille. Je n'ai pas appris à faire la cuisine pendant mes études, mais je jour où j'ai réussi à faire un mayonnaise sans avoir appris, j'ai été très fière. Je me suis dit : "J'ai dépassé ma mère !". (Suzanne)
  • Les femmes ont envie de faire autre chose que la cuisine par manque de temps, il faut faire des choix.
  • C'est aussi une question de culture. Pendant les fêtes on fait une cuisine de circonstance, on suit les traditions. C'est aussi une manière de transmettre ses racines. Dans ma famille, une femme qui sait bien cuisiner met en valeur sa famille, c'est une valeur ajoutée. (Annie)
  • Faire la cuisine au cours des siècles suit le mode de vie en société. Au néolithique manger et préparer le repas peut prendre la journée (cueillette, préparer, cuire ou non). c'est une tache essentielle pour la survie du groupe. A notre époque moderne, le temps est réduit pour cuisiner parce qu'on vit de plus en plus vite, mais de moins en moins bien. Aux USA on mange souvent debout sans prendre le temps.
  • A l'heure actuelle l'homme est dépossédé de la nourriture : il ne cultive pas, n'élève pas les bêtes qu'il mange, ne les tue pas. (Michel)


  • Certaines femmes ne supportent personne en cuisine avec elles. Est-ce une question de pouvoir ? Le stress ? Le besoin de se concentrer ? C'est un enjeu. Deux femmes en cuisine c'est difficile même (ou surtout ?) si elles connaissent la même recette : elles savent mais elles font différemment. Il y a aussi un problème de place. Et puis chacune veut faire assez sinon celle qui fait moins ou moins bien peut se sentir coupable, inférieure. Difficulté à partager son "territoire" entre mari et femme aussi. (Marcelle)
  • Il y a aussi des rivalités en cuisine de restaurant : il y a une vraie hiérarchie qui s'exprime avec un vocabulaire presque militaire : on parle de "brigade", de "chef de rang", ...


  • Le rapport à la cuisine, à la nourriture, peut exprimer un mal-être : l'obésité est liée à la mal-bouffe, et son contrepoids est l'anorexie. Cela touche la psychopathologie et révèle le désarroi de la société à gérer les besoins quotidiens.
  • Il y a aussi des éléments ajoutés dans les aliments préparés industriellement qui provoquent des envies. La mal-bouffe nous rend malades à plusieurs niveaux : santé, psychisme, vie en société (Bernard)
  • En cantine, au self, on peut choisir mais il n'y a pas une éducation qui permette de choisir une nourriture équilibrée. Pour une bonne santé la nourriture a une part importante, une prise de conscience de ce qu'est une bonne nourriture est nécessaire. (Aude)
  • Comment faire un choix qui ne soit pas réduit au désir, aux pulsions, à son seul plaisir et non à la santé ? une éducation à la diététique est donc nécessaire en école pour les jeunes nutritionnistes qui feront les menus des cantines pas seulement du point de vue économique.
  • Une éducation et une prise de conscience de l'importance d'une nourriture saine et bonne est indispensable pour avoir un résultat satisfaisant. (Patricia)
  • Rechercher un équilibre : Manger pour vivre et non pas vivre pour manger (Marion)
  • Nous sommes des êtres tellement sociaux que nous avons perdu le contact avec nous-mêmes. D'où des troubles de la satiété qui sont la boulimie et l'anorexie.(Marcelle)
  • Est-ce inné ou acquis ? L'inné correspond à nos besoins, mais le désir est davantage socioculturel. (Annie)
  • Il y a un paradoxe : il nous faut pour atteindre l'équilibre introduire la raison dans un besoin primaire. (Michel)
  • Ces troubles sont liés à notre mode de vie : on n'a pas le temps, on cuisine rapide, toujours la même chose. On perd ainsi le goût des bonnes choses. (Suzanne)
  • En école on a créé la semaine du goût pour éduquer le palais des enfants. Le goût s'éduque. On peut être conditionné à manger des choses qui ne sont pas bonnes. (Michel)
  • Et les bonnes choses ont un prix élevé...(Suzanne)


  • En hypermarchéCuisine-lapin-legumes il y a une débauche de choix. Cela incite à acheter des choses qu'on aurait pas acheté normalement, des choses hors listes. Les hypermarchés démesurés nous obligent à passer devant des rayons où on n'a rien d'essentiel à acheter. Cette démesure provoque des tentations. Comment rester sobre ? (Michel)
  • On rejoint le thème du besoin qui s'oppose au désir. Le marketing stimule le désir en nous faisant croire qu'on en a envie. "Vous avez absolument besoin ... Vous en avez envie ..." Ce sont des mensonges. L'envie est créée car en disant autre chose, on créera une autre envie. Nous étions chasseur, nous sommes devenus chalant. Nous étions chasseurs-cueilleurs, nous sommes devenus des touristes d'hypermarché. (Marcelle)
  • Il faut surtout éviter de faire les courses au moment où  on a faim : on achète beaucoup plus ! (Marion)


Dans ma marmite j'ai mis vos ingrédients pour cuisiner avec ce qu'on a, et pour pas cher ! Cette créativité allie goût, diététique, pour une bonne cuisine de terroir qui apporte la convivialité. Et cela a donné un conte, une nouvelle recette ...

D'autres contes gourmands :

Le point de vue du cuisinier ou de la cuisinière

  • La recette est essentielle (conte de Nasreddine présenté ci-dessus).
  • La cuisine est proche de l’Alchimie : Le secret du mage Conte de Matilda Serao, Aux origines du monde, Contes et légendes d’Italie, Flies France, Paris, 2006, p 196-206. Un conte plein de suspens qui nous fait craindre le pire ... Nous finirons par découvrir le secret du Mage qui prépare dans le plus grand secret une certaine recette : il attend d'avoir trouvé la formule parfaite pour la dévoiler. Mais que prépare-t-il donc ? A lire ici.
  • Cuisiner est une forme d’amour :Salomon en cuisine tiré du recueil de Catherine Zarcate : Sagesse de Salomon. Salomon a voyagé incognito et s’est fait engagé en cuisine au palais d’un roi voisin. Le chef-cuisinier est malade, il le remplace et prépare un plat somptueux avec des épices savoureuses. La princesse cherche ce qui donne un goût spécial à ce plat … Elle fait venir le cuisinier (Salomon) et l’interroge : Il y a dans ce plat quelque chose qui rehausse chaque goût particulier et pourtant les unit tous ensemble… Qu’est-ce que c’est ? Et Salomon lui répond en la regardant dans les yeux : - Cette épice très subtile, s’appelle sans aucun doute l’amour, princesse, sourit Salomon. C’est la seule force qui sache agir comme tu viens de le décrire si bien…
  • Lorsqu’on n’aime pas faire la cuisine pour les invités : La soupe de la soupe, conté par Jihad Darwiche, avec la participation amicale de Michel Piquemal, "Sagesse et malices de Nasreddine, le fou qui était sage", Albin Michel jeunesse, 2000. Nasredinne respecte la loi de l'hospitalité et partage une excellente soupe au coq avec celui qui le lui a offerte. Mais bientôt se présente un parent du généreux donateur, puis le voisin du cousin qui a offert le coq, etc... et pour finir et retrouver sa tranquillité, Nasredine fait servir par sa femme une assiettée d'eau chaude (une soupe très, très, vraiment très diluée) : la soupe de la soupe de la soupe de la soupe du coq ... petit ajout personnel : - Mais ce n'est que de l'eau chaude ! s'exclame un cousin du frère de la voisine, cousine éloignée de l'oncle de la soeur de la la femme de Nasreddine. - Mais non, rétorque Nasredinne : j'y ai fait frémir la sœur de la sœur du frère de la demi-sœur de la tante de l'oncle du père du coq ...


Le point de vue des ingrédients :

  • L’horreur en cuisine : Le massacre. Bernard Friot, Histoires pressées, Milan poche junior, 2007. Le suspens règne jusqu'au bout, la fin est inattendue ...A lire ici
  • Histoires drôles : https://potagerdurable.com/blagues-sur-les-fruits-et-legumes/
  • Histoires de fruits et légumes, Anna Stroeva, Flies France, 2007
  • Histoires de pains et de gâteau, Isabelle Lafonta, Flies France, 2003
  • Des recettes du terroir truffées de contes dans un recueil gourmand concocté par Henri GOUGAUD :GOUGAUD_Au-bon-bec_2012 Au-bon-bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes, Albin Michel, 2012 Au bon bec est un ouvrage qui sait allier plaisirs de bouche et plaisirs de langage. Un petit bréviaire du bien-vivre et du bien-manger.(La Procure)



Quelques expressions populaires à servir à toute heure

Et bien d'autres à chercher ... ici ou. Les expressions culinaires sont innombrables !

  • En faire tout un plat
  • Mettre les petits plats dans les grands
  • Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
  • Passer à la casserole
  • C'est gratiné !
  • Mettre du beurre dans les épinards
  • En faire tout un fromage
  • Servir à toutes les sauces
  • Jeter de l'huile sur le feu
  • C'est du réchauffé
  • Avoir du pain sur la planche
  • Gagner sa croûte
  • Casser la croûte
  • Pas une miette !
  • Avoir un petit pois dans la tête
  • En deux coups de cuillères à pot
  • Rouler dans la farine
  • Raconter des salades
  • Se fendre la poire
  • Être serrés comme des sardines
  • Se mettre la rate aux court bouillon
  • Les carottes sont cuites
  • Marcher à la carotte
  • Casser du sucre sur le dos
  • Aux petits oignons
  • C'est pas tes oignons
  • C'est un navet
  • Avoir du sang de navet
  • Tirer les marrons du feu
  • Va te faire cuire un œuf !
  • Mi-figue, mi-raisin
  • Être dans les choux
  • Faire chou blanc
  • Être chou
  • C'est la fin des haricots
  • Courir sur le haricot
  • Travailler pour des prunes
  • Tomber dans les pommes
  • Haut comme trois pommes
  • Une pomme de discorde
  • ça se vend comme des petits pains
  • Une prune, une châtaigne, un marron : des sales coups ...
  • Avoir la pêche, la patate, la banane ...
  • Ramène ta fraise
  • Payer une amande
  • à la noix
  • C'est la cerise sur le gâteau
  • La mayonnaise a pris
  • Mettre son grain de sel
  • Couper la poire en deux
  • Garder une poire pour la soif
  • Tu me prend pour une poire
  • Sucrer les fraises
  • Aller aux fraises
  • Ne pas avoir un radis
  • Être pressé comme un citron
  • Finir en jus de boudin
  • La moutarde me monte au nez
  • Tourner au vinaigre
  • Demander sa part de gâteau
  • La crème de la société



Rions un peu ...

Un couple essaie de choisir leur futur lieu de vacances.
Le mari finit par dire : "J'aimerais aller dans un endroit que je ne connais pas ..."
Son épouse lui répond aussitôt : "Va dans la cuisine mon chéri ..."


Mise à l'épreuve des apprentis en cuisine : Les cuisines du monde entier envoient donc leurs nouvelles recrues dans les restaurants du quartier à la recherche d'un ustensile imaginaire. Les « victimes » plongent d'autant plus facilement dans le piège qu'on leur dit que l'objet est d'une importance capitale.

Quand un petit jeune débarque à la recherche de grains de cappuccino les collègues n'hésitent pas à l'orienter vers un autre resto. Mais on aurait tout aussi bien pu demander d'aller chercher une épépineuse de tomates, du sang de homard, du lait de poule, un casse-œuf, un hachoir à farine, des lunettes de protection pour oignons, du colorant alimentaire transparent, un rasoir pour kiwi, des allumettes à micro-ondes, un fer à défriser le persil, un seau de vapeur ou encore une machine à peler les petits pois.

Au restaurant, Monsieur Dupont s'écrie :
- Garçon, il y a une mouche qui nage dans mon assiette.
- Oh, c'est encore le chef qui a mis trop de potage. D'habitude, elles ont pied !