Distanciation naturelle

Quelques animaux sont pourvus d'antennes ou largement cornus : Restez à distance ! semblent-ils dire ... Il n'y a pas que les boucs, boeufs ou buffles aux belles cornes ... il ya aussi les antilopes, les cerfs et les élans ...

Cornes de chevre des montagnesCornes de boeuf Texas Longhorn









Longicorne-Rosalia Alpina-Wikimedia
Même les insectes aux longues antennes s'y mettent, tels les longicornes ...

Voilà de quoi s'inspirer pour lancer une nouvelle mode.


Sources :

  • Bouc : Chèvre des montagnes et 20 photos de belles cornes ici
  • Boeuf longhorn du Texas : Selon les mesures effectuées le 4 octobre 2014, les cornes de Lazy J's Bluegrass, un bœuf texas longhorn de Greenleaf (Kansas, USA), affichent une longueur totale de 297,8 cm. Guinnes Record 2016. En 2020 Bucklehead détient le record avec des attributs mesurant 3, 40 m d’un bout à l’autre ...
  • Longicorne : Rosalia alpina, mâle, (Linnaeus, 1758). Photo prise par José-Manuel Echevarría dans la vallée de Bujaruelo (Pyrenees, Espagne), 2007, Wikimedia.



Distanciation sociale

Et voilà que nous imitons la nature !!! Regardez les écoliers de Chine... (Photo de Tancrece Bonora) CHINE-Ecoliers-Distanciation Sociale-Covid19

Ces chapeaux, très joliment décorés, ressemblent aux couvre-chefs portés à la cour de l'empereur Song. Ils avaient pour but d'empêcher les courtisans de comploter en chuchotant à l'oreille ... Chine-Empereur Tayzong-Dynastie Song (960-1279) -Wikimedia

Leur version moderne devrait éviter bien des bavardages en classe ...

CHINE-Ecoliers-Distanciation Sociale-Covid19-Tancrece Bonora







Certains ont déjà eu une idée similaire Distanciation sociale-chapeau-homme-frites
avec les moyens du bord ...
Efficace pour garder au moins un mètre de distance !


Origine de l'expression "distanciation sociale"

Le mot «distanciation» n’est attesté en langue française que depuis 1959 et il s’agit en réalité d’une traduction de l’allemand Verfremdungs, attitude incitant le spectateur à prendre ses distances avec l’action dramatique par le biais de l’acteur prenant lui-même ses «distances» avec son personnage. Ce processus fut appelé l’effet de distanciation : il ne s’agissait plus de provoquer l’émotion du spectateur mais son esprit critique. (Madame Le Figaro).

Vers 1960, surgissait à travers ce mot l’idée d’un écart installé entre différentes classes sociales.

Il serait plus juste de parler de distanciation spatiale ou distanciation physique comme mesure de protection en temps d'épidémie. Alors pourquoi avoir choisi cette expression distanciation sociale ?

En 1918, lors de la pandémie de grippe espagnole, le médecin Max C. Starkloff (Missouri-USA) aurait mis en œuvre le principe de «social distancing», interdisant notamment les rassemblements de plus de vingt personnes. Ce principe fut de nouveau appliqué lors de la pandémie de Grippe A (H1N1) de 2009. La traduction de «social distancing» a donné en français distanciation sociale bien que la distance à tenir soit strictement physique.

A nous maintenant de maintenir un lien social tout en restant distant ... à la façon un peu surannée des romans de Jane Austen peut-être ? Les jeunes filles se devaient d'être réservées à cette époque : aucun baiser n'était autorisé, mais il était encore possible de se promener avec un amoureux, en gardant ses distances, et suivie à deux mètres par une tierce personne... Déambuler un peu mais pas trop. Près de son lieu d'isolement surtout. Et à une distance respectable bien sûr. De brefs interludes en dehors du foyer, histoire de se dégourdir un peu les jambes.

Autres temps, autres mœurs ...

Les vêtements ont longtemps été un moyen utile d’atténuer les contacts étroits et l’exposition inutile. (...) Dans le passé, le maintien de la distance, en particulier entre les sexes, les classes et les races, était un aspect important des réunions sociales et de la vie publique. La distanciation sociale n’avait rien à voir avec l’isolement ou la santé ; c’était une question d’étiquette et de classe. Et la mode était l’outil parfait. (Owdin)

Actuellement, pendant le confinement, nous avons changé notre rapport au vêtement et à la mode : S'il n'y a personne pour voir nos tenues, quel intérêt de soigner son vestiaire ? (...) Le vêtement n'est plus le marqueur de classe qu'il était jusque-là. (Madame Le Figaro)

Nos nouvelles références vestimentaires vont inclure masques et gants (assortis éventuellement). Ne restera visible que l'expression des yeux et nous pourront rire ou sourire "sous cape" au sens littéral, bien dissimulés ...

Les masques

Les masques ont été portés pour différentes raisons au cours des siècles, depuis le néolithique jusqu'à nos jours et sur tous les continents :

  • Pendant un rituel chamanique. Masques Tibet-Wikimedia CommonsLes cultures traditionnelles de l'Arctique percevaient le monde comme un endroit rempli d'esprits et de forces mystérieuses. N'importe qui pouvait essayer d'utiliser ces forces, habituellement avec l'aide d'un esprit auxiliaire. Cependant, certains individus (souvent appelés chaman) développaient leur capacité d'attirer et de retenir l'aide puissante d'un esprit et pendant le rituel ils portaient souvent un masque en fonction de la force ou de l'esprit qu'ils sollicitaient. Cette pratique existaient pratiquement chez tous les peuples premiers : Amérindiens, peuples sibériens, européens (il nous reste des masques portés en procession lors de fêtes religieuses ou traditionnelles), africains, asiatiques ... sans oublier les aborigènes d'Australie et les peuples d'Océanie.


  • Pour revêtir une autre identité : carnaval, catcheurs, zorro, bandits de grands chemins, pilleurs de banques ...


  • Lors de fêtes populaires : Le carnaval de Venise est célèbre pour ses beaux masques ; Masque-Venise-wikimediails permettaient à ceux qui les portaient de s'amuser pendant ce temps de Carnaval sans être reconnus.Le but premier du carnaval de Venise était d’abolir les contraintes sociales habituelles. Le riche devenait pauvre et vice versa, les personnes qui se connaissaient bénéficiaient du privilège de ne plus avoir à se saluer grâce à l'incognito procuré par les masques apparus au xiiie siècle. Le port du costume permettait une liberté inconnue pendant le reste de l'année, les individus pouvaient transgresser certaines règles sans se faire reconnaître. (Wikipedia)


  • Fait de société, effet de mode : Les masques étaient aussi à la mode au XVIII e siècle dans la noblesse : Masques des Précieuses-XVII-France-Modeils visaient à protéger le teint des jeunes femmes qui se devaient de garder une peau claire, blanche, pour bien se différencier des paysannes qui avaient le visage exposé au soleil. (source : Gallica). Le port de la voilette fixée au chapeau des femmes s'est répandu au XIXe siècle sous la forme d’un voile très fin fixé à un chapeau. Cet accessoire a été adopté par les femmes de la haute bourgeoisie afin de se démarquer. Elle était portée par les femmes perses dès le XVIème siècle, non pas en guise d'accessoire de mode, mais afin de rester plus discrètes par rapport au regard des gens. Distanciation sociale ? Cette mode n'a pas perduré, et le masque, cible de moqueries s'est envolé. Le touret de nez ou cache-nez (petit carré d'étoffe qui s’attachait aux oreillettes du chaperon et couvrait tout le visage à partir des yeux. Photos ici), aurait disparu parce que quelques gentilshommes, se moquant de cette invention, & voulant aussi faire dépit aux dames, appellent ces masques Coffins à roupies, c’est-à-dire littéralement panier à goutte au nez, nom plaisant du mouchoir. Rabelais le surnomme Cache-laid ... Il nous est reste le cache-nez tricoté, plus couramment nommé "écharpe" ou "snood" s'il s'agit d'un col tricoté assez large pour envelopper le nez et la tête ... Pour en savoir plus, cliquez ici.

Masque-Costume médecin-Peste-XVII-Wikipedia

  • Pour éviter la contamination : Les masques portés par les médecins en temps de peste avaient un très long bec, semblable à celui d'un oiseau, rempli de substances fortes et agréables, comme l’ambre gris, la menthe ou les pétales de rose sensées éloigner la maladie. A défaut d'être 100% efficaces, ces odeurs aidaient à en masquer d'autres ...

    Masque-peintres -Dali-humour-positiv.fr

Dans la crise actuelle, les masques vont-ils devenir un accessoire de mode ?

Ils ont dit qu’un masque et des gants suffisaient pour aller à l’épicerie. Ils ont menti, tout le monde avait des vêtements.


Les robes à crinoline :

On passe progressivement des robes à paniers aux robes à crinoline à l'ampleur très vaste. Les paniers sont un sous-vêtement porté au XVIIIe siècle par les femmes pour soutenir leurs jupes : ils sont très larges sur les côtés, plats devant et derrière. Au siècle suivant, la crinoline (montée sur un jupon de crin, d'où le nom) arrondie en cloche accentue les courbes féminines naturelles en élargissant visuellement les hanches afin d'affiner la taille. Mais elles imposent aussi à ces messieurs de garder leurs distances ...

Si les origines de cette tendance remontent à la cour espagnole du XVe siècle, ces jupes volumineuses sont devenues un signe de classe au XVIIIe siècle. Seules les personnes suffisamment privilégiées pour éviter les tâches ménagères pouvaient les porter ; il fallait une maison suffisamment spacieuse pour pouvoir se déplacer confortablement d’une pièce à l’autre, avec un serviteur pour vous aider à l’enfiler. Plus votre jupe est grande, plus votre statut est élevé. (Owdin)

Distanciation sociale-XVIII-robes

Distanciation sociale-robe crinoline

Une idée à remettre au goût du jour ?

Tendances fashion pour l'automne : le retour de la robe à crinoline du XIXe, pour maintenir la distanciation sociale et physique !