La Belle et la Bête, d'après le conte écrit par Mme Leprince de Beaumont : Belle-et-la-bete_Leprince-de-Beaumont.

Résumé :

Il était une fois un riche marchand père de trois filles. Les deux aînées étaient des pestes qui ne pensaient qu’à faire la fête et à profiter de la fortune de leur père. La plus jeune était tellement jolie qu’on la nomma « La Belle ». Elle était aussi bien plus gentille et bonne que ses sœurs.
Un jour, son père perdit toute sa fortune. Lui et ses filles se retrouvèrent dans une petite maison de campagne. Les filles aînées voulurent se marier avec leurs galants, pensant que ceux-ci se moquaient de leur fortune. Mais elles tombèrent de haut lorsqu’ils les laissèrent tomber. La Belle, elle, ne se souciait pas de se marier ou de pleurer la fortune perdue car elle savait que pleurer ne la ramènerait pas. Elle occupait donc ses journées à travailler dans la maison, faire à manger, lire et jouer du clavecin.
Un matin, son père apprit qu'un de ses navires était de retour au port ; il partit pour s'occuper de la vente, et de payer ses fournisseurs. Il demanda à ses filles si elles voulaient un cadeau. Les deux aînées ne se privèrent pas de lui demander monts et merveilles: l'une voulait des coiffure et des fanfreluches, l'autre des étoffes de soie pour se faire une robe. Belle se contenta de demander une rose à son père.
Mais sur le chemin du retour, l’homme se perdit dans la forêt. Il fut heureux de trouver un château qui semblait abandonné. Il entra dans l’enceinte et nourrit son cheval avant d’entrer dans le bâtiment où il tenta d’appeler les domestiques qui ne vinrent pas. Il s’installa au coin du feu, résistant à l’envie de manger à la table qui était remplie de victuailles. L’homme se dit qu’il attendrait les domestiques et qu’ils le pardonneraient de s’être invité dans le château. Il attendit jusqu’à onze heures mais personne ne vint. Il décida donc de se mettre à table et de manger. Il alla ensuite se mettre au lit, remerciant le ciel pour son bon repas et pour cette hospitalité.
En repartant, il vit un massif de roses et en coupa une. Rien qu'une ... mais Instantanément, une bête horribleBelle-et-la-Bete_père_Walter Crane_http://imaginez.net.free.fr/textes/beaumont/belleetbete.htm apparut devant lui et lui dit qu’il était bien vilain de lui voler ses roses alors qu’il l’avait accueillit dans son château. La bête lui demanda de mourir pour payer sa faute. Mais l’homme le supplia de ne pas le tuer car il avait trois filles. Le monstre accepta de lui laisser la vie sauve s’il lui apportait une de ses filles et qu’elle reste à sa place. une rose, une vie ... Si aucune ne voulait prendre sa place, il devrait revenir dans les huit jours pour mourir. L’homme accepta et la bête lui dit de partir avec un coffre qu’il pourrait remplir de ce qu’il voudrait.
Le marchand rentra chez lui et expliqua la situation à ses filles. Belle accepta de prendre la place de son père et ce, malgré le fait que ce dernier ne voulait pas la laisser faire. Il finit par accepter et la mena à la bête. Celui-ci les laissa passer une dernière nuit ensembles. La Belle rêva qu’une femme lui disait que son action ne resterait pas sans compensation. Le lendemain, le père partit.
Alors qu’elle visitait le château, elle découvrit une pièce qui lui était dédiée et qui comprenait une bibliothèque et un clavecin. Elle pensa alors que si la bête voulait la tuer, elle n’aurait pas fait tout ça pour elle. Elle eut raison, le soir même, la Bête vint lui proposer sa présence au dîner et lui dit qu’elle pouvait lui demander ce qu’elle voulait, qu’elle était la seule maîtresse des lieux. Bien que flattée, La Belle ne voulut pas de ce titre. Tous deux parlèrent beaucoup et la Bête lui demanda si elle le trouvait laid. Sans mentir, elle lui répondit que oui, mais que c’était un homme très gentil bien qu'il se reconnaisse sans esprit. Il lui demanda ensuite si elle voulait être sa femme. Mais la Belle refusa. La bête partit blessée, en colère ... Triste, la Bête s’en alla sans gronder mais en soupirant. La Belle se sentit coupable.
Belle_et_la_Bête_Cocteau 1946Chaque soir à neuf heures, la Bête revenait pour dîner avec elle et chaque soir il lui posait la même question. Chaque soir, c'était la même réponse. La Bête demanda à Belle ce qu’elle voulait et Belle lui répondit que sa seule envie était de voir son père. Un grand miroir lui montra alors son père qui était malade de chagrin.
Un soir, la Bête lui demanda si elle allait rester pour toujours avec lui. Mais elle lui dit qu’elle aimerait beaucoup revoir son père. Dans sa bonté, la Bête lui dit qu’elle pourrait le voir pendant huit jours et que quand elle voudrait rentrer, elle n’aurait qu’à déposer sa bague sur sa table de nuit. Mais si elle restait plus, la Bête en mourrait de chagrin. La Bête lui offrit une robe et elle partit vers son père.
Lorsqu’elle arriva, son père fut si heureux qu’il appela les deux sœurs pour qu’elles viennent. Toutes deux étaient mariées mais tristes et voulurent jouer un tour à Belle pour qu’elle reste plus que huit jours.
Triste d’avoir laissé la Bête à son chagrin, Belle rentra au château et trouva la bête allongée sur le sol. Elle vint vers elle et lui avoua son amour pour elle, même si elle n’était pas belle à regarder et qu’elle n’avait pas beaucoup d’esprit.
Alors, des musiques se firent entendre et des feux d’artifices se lancèrent partout. Quand La Belle regarda à nouveau la Bête, elle avait été changée en un Prince qui lui expliqua avoir été maudit par une sorcière, cachant sa beauté et lui interdisant d’utiliser son esprit. Seule une personne capable de passer au dessus de cela pourrait briser le charme.
La sorcière apparut ainsi que le père et les sœurs de La Belle. Elle lui dit que son cœur était pur mais que par contre, celui de ses sœurs ne l’était pas, qu’elles seraient Statue_femme_corbeille_http://www.thefrenchbrocante.fr/paire-de-statue-de-femme-en-pierre-reconstituee-c6x13388896 Statu_femme_baluchon_http://www.thefrenchbrocante.fr/paire-de-statue-de-femme-en-pierre-reconstituee-c6x13388896 changées en statues de pierre tout en étant conscientes et qu’elles devraient voir son bonheur sans pouvoir le vivre et ce, jusqu’à ce qu’elles se rendent compte de leurs erreurs.


Illustrations :

  • La belle et la bête, page de couverture : illustration de Walter Crane, 1874, wikipedia
  • La belle et le marchand : illustration de Walter Crane, 1874, http://imaginez.net.free.fr/textes/beaumont/belleetbete.htm
  • La belle et la bête : photo issue du film de Jean Cocteau, 1946
  • Deux statues de pierre : http://www.thefrenchbrocante.fr/paire-de-statue-de-femme-en-pierre-reconstituee-c6x13388896


Sources :

  • L'une des versions les plus anciennes de ce conte est sans doute celle d'Apulée, Amour et Psyché (extrait de "l'Âne d'Or ou Les Métamorphoses"), qui date du IIe siècle.
  • En 1550, Francesco Straparola en donna une version qu'il avait tirée du folklore italien et qu'il publia dans ses "Nuits facétieuses" (Le Roi Porc, deuxième nuit, 1er conte).
  • En 1740, Gabrielle-Suzanne de Villeneuve inclus ce récit merveilleux dans un recueil de contes intitulé La Jeune Américaine et les contes marins, publié anonymement, où différents passagers d'une traversée maritime se racontent des histoires pour passer le temps. Editions Folio, Femmes de lettres, 2010.
  • Mais la version sur laquelle sont basées la plupart des adaptations ultérieures est celle de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, dans son "Magasin des enfants" publié en 1757. Le récit a été raccourci et simplifié, le rendant plus accessible aux jeunes lecteurs : a disparu toute la seconde partie du conte de Madame de Villeneuve relatait la querelle des fées expliquant l'origine royale de la Belle.
  • La belle et la bête, Mme Leprince de Beaumont, texte intégral en ligne ici, enregistrement audio à écouter sur litteratureaudio.com
  • La belle et la bête, Mme Leprince de Beaumont, texte simplifié ici.


Variantes :

  • Fortuné un conte merveilleux, variante du thème de la belle et la bête avec un léopard, un loup, un aigle et une fourmi, issu du recueil "Les plus belles légendes de France"Editions France Loisirs, 2011, conté par Viviane le 20 mars 2013. Ce conte est présenté dans l'article Contes en Pays Narbonnais : le 20 avril 2013
  • Le laboureur, dans le recueil "Contes populaires du Languedoc/1" recueillis par Jacques Lacroix dans le pays de l'Hérault, Gallimard, 1978. Ce conte est une variante de «La belle et la bête» pour la situation de départ, puis suit la trame des contes de la «fausse fiancée» où la vraie fiancée, bien décidée à retrouver celui qu'elle aime, réussira grâce à sa ténacité et son ingéniosité. Conté par Michel le 16 mars 2013 et présenté dans l'article Contes en Pays Narbonnais : le 16 mars 2013
  • À l'est du soleil et à l'ouest de la lune, un conte populaire norvégien recensé par Peter Christen Asbjørnsen (1812-1885) et Jørgen Moe, publié en 1841 dans leur recueil Norske Folkeeventyr (Contes populaires norvégiens). Traduit en anglais par Sir George Dasent, il a été repris en 1849 dans un recueil intitulé "Fairy Tales of all Nations" et a acquis une grande popularité dans la culture anglo-américaine. C'est l'un des rares contes norvégiens ayant atteint une audience internationale. La bête se change en homme la nuit. malgré sa promesse, la jeune fille l’éclaire pour mieux le voir. Hélas ! si elle avait attendu un an, l'enchantement aurait pris fin de lui-même. Désormais il doit la quitter pour retrouver la magicienne, qui vit dans un château « à l'est du soleil et à l'ouest de la lune », et y épouser une princesse dont le nez fait trois coudées de long. Elle rencontre successivement trois vieilles femmes, qui ne peuvent lui dire comment se rendre à l'est du soleil et à l'ouest de la lune, mais lui prêtent chacune un cheval jusqu'à la prochaine étape, et lui donnent un objet magique : une pomme d'or, un peigne d'or et un rouet d'or qui lui permettront de passer trois nuits avec le prince endormi par un somnifère. Il finira par apprendre qui est sa véritable épouse. Le conte reprend des éléments de l'histoire de L'Amour et Psyché dans les Métamorphoses d'Apulée (IIe siècle ap. J.-C. ), en y introduisant des éléments plus spécifiquement norvégiens.(wikipedia)

Au cinéma :
Le conte a fait l'objet de nombreuses adaptations au cinéma, au théâtre et à la télévision au cours du siècle dernier; parmi lesquelles le long-métrage de Jean Cocteau (1946) ou encore le classique d'animation des Studios Disney, et un film de Christophe Gans, sorti tout récemment, le 12 février 2014.

  • ''Dans ce film, (La belle et la Bête de Jean Cocteau) il y a deux mondes différents : d'une part la maison bourgeoise et ordinaire du marchand, et d'autre part le château enchanté de la Bête où tout est possible. C'est la forêt mystérieuse qui relie ces deux mondes. À l'intérieur du château et autour de lui, les chandeliers, les jardins et les cariatides sont vivants. Pendant le film, la bête dévoile cinq fils conducteurs qui sont des objets magiques dont certains ont été empruntés au conte de fées de Madame Leprince de Beaumont : la rose, une clé en or, un gant, le miroir et vient enfin le cheval blanc, « le Magnifique ». À la fin, ces deux mondes finissent par se réunir. La chambre de Belle se trouve dans la chambre de son père - mais aussi dans sa chambre au château. La belle est sauvée lorsque Avenant meurt sous la forme de la bête, et que les deux personnages se fondent en un seul.'' (wikipédia)
  • Dossier pédagogique et comparaison entre le texte et le film : http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts-culture/spip.php?article286