Jacqueline : L'ogre et la fée de Victor Hugo (1802-1885), conte écrit en alexandrin, sous forme de fable plein de fantaisie (avec une morale), tiré du recueil "Toute la lyre", écrit en 1861 mais publié seulement en 1888, trouvé dans "Les contes", TDC n° 665. Victor_Hugo_portrait

Victor Hugo met en scène un ogre naïf et inconscient (ou plutôt dépourvu de conscience, car il tue l'enfant de sa bien-aimée pour assouvir sa faim et passer le temps ..) et amoureux d'une fée tout à fait inconsciente (un peu irresponsable ou trop confiante) : deux personnages aussi monstrueux l'un que l'autre, à leur façon ...

Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Était fort amoureux d'une fée, et l'envie
Qu'il avait d'épouser cette dame s'accrut
Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut ;
L'ogre, un beau jour d'hiver, peigne sa peau velue,
Se présente au palais de la fée, et salue,
Et s'annonce à l'huissier comme prince Ogrousky.
La fée avait un fils, on ne sait pas de qui.
Elle était, ce jour-là, sortie, et quant au mioche,
Bel enfant blond nourri de crème et de brioche,
Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso,
Il était sous la porte et jouait au cerceau.
On laissa l'ogre et lui tout seuls dans l'antichambre.
Comment passer le temps quand il neige, en décembre
Et quand on n'a personne avec qui dire un mot ?
L'ogre se mit alors à croquer le marmot.
C'est très simple. Pourtant c'est aller un peu vite,
Même lorsqu'on est ogre et qu'on est moscovite,
Que de gober ainsi les mioches du prochain.
Le bâillement d'un ogre est frère de la faim.

Quand la dame rentra, plus d'enfant ; on s'informe.
La fée avise l'ogre avec sa bouche énorme :
As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j'ai ?
Le bon ogre naïf lui dit : Je l'ai mangé.

Or c'était maladroit. Vous qui cherchez à plaire,
Jugez ce que devint l'ogre devant la mère
Furieuse qu'il eût soupé de son dauphin.
Que l'exemple vous serve ; aimez, mais soyez fin ;
Adorez votre belle et soyez plein d'astuce;
N'allez pas lui manger, comme cet ogre russe,
Son enfant, ou marcher sur la patte à son chien...Ogre-de-Moscovie_Victor-Hugo


Un album, L'ogre de Moscovie, illustré par Sacha Poliakova, est paru chez Gautier Languereau en 2008 : Si les images n’étaient pas si belles, on aurait presque peur !


Michèle : Contes Zen _ Henri Brunel _ Folio 2003Il était une fois trois cavaliers de Henri Brunel, "Contes Zen", Librio, 2003. Petit recueil de contes Zen à méditer et à écouter sur le site du Théâtre de l'oreille.

Résumé :

Cavalier_Japon_http://shiromi.com/blog/2008/11/03/yabusame/Il était une fois trois cavaliers, le premier tout caparaçonné d'or brillait comme un soleil, le second vêtu d'argent étincelait, le troisième couleur de bronze était gris de la tête au pied... Ils hantent la forêt et effrayent les pauvres bûcherons qui y vivent.
Une nuit de nouvel an, un pauvre tremblait de froid dans sa cabane au cœur de la forêt. Il détache quelques lattes de son plancher quand il découvre sous son plancher un petit vieillard, le dieu des pauvres, venu passer l'hiver bien caché. Il aimerait, après s'être bien chauffé un peu de saké. Mais le pauvre n'en a pas. Le vieillard le trouve vraiment bien pauvre ... Il lui confie un secret :
- La prochaine fois que passeront les trois cavaliers, saisit un des chevaux par la queue, quoi qu'il t'en coûte. Si tu n'y parviens pas tu resteras toute ta vie un traîne-misère.
La nuit suivante, Le pauvre bûcheron est aux aguets. Minuit sonne, les trois cavaliers arrivent. Les deux premiers passent à toute allure, le pauvre agrippe le troisième à peine visible, gris dans la nuit, mais sans succès.
Le lendemain, la terre était boueuse et glissante. Le pauvre hésite, mais guette les trois cavaliers. Les cavaliers arrivent, immenses, effrayants. Le pauvre écarte les bras, le premier cavalier saute d'un bond prodigieux et disparaît ; il saisit les rênes du second cavalier qui le menace de son épée, le pauvre sursaute et lâche ... Mais déterminé à réussir coûte que coûte, il saisit la bride du troisième cavalier et s'y agrippe, des ongles et des dents, il s'y cramponne de toutes ses forces... Le cavalier brandit son épée mais le pauvre ne lâche pas ...
Au matin, il ramasse une bourse de pièces de bronze, point d'or ni d'argent mais de quoi mieux vivre, décemment...
Il épousa une jeune fille modeste et sage, ils eurent de nombreux enfants et vécurent heureux très longtemps.
Sans le courage le Zen est seulement un rêve de Zen ...

Illustration :
Cavalier japonais Yabusame : http://shiromi.com/blog/2008/11/03/yabusame/

Qu'est-ce que le Zen ?
Les moines zen ont souvent recours au conte pour mettre à la portée des plus humbles "la pensée zen", si difficile à saisir en raison même de sa simplicité. Le conte zen : ses histoires de dragons, d'éléphants, de jeunes femmes belles et sages, de moines vivant dans des huttes de branchages, d'empereur mélan-colique, de truelle enchanté ou de grue cendrée... Derrière le chatoiement du merveilleux récit : le cœur des choses, l'absolu, la "nature du Bouddha".

Au cours des siècles, le rituel se compliqua, des centaines de règles furent édictées, concernant l'arrangement des fleurs, la façon de verser le thé, etc ..., mais Rikyu, le plus célèbre des maîtres de thé, rappelait :
Le thé n’est rien d’autre que ceci :
Vous faites bouillir l’eau
Vous faites infuser le thé
Et vous le buvez …
C’est tout ce qu’il vous faut savoir.



Michel : roule_galette_Pere_CastorRoule-galette, un album du Père Castor : Natha Caputo (Auteur), Pierre Belvès (Illustrations), Père Castor Flammarion, 1993. Conte traditionnel avec des animaux, déjà donné par Michèle en janvier 2012. Mais vous reprendrez bien une part de la galette de Michel ?

Roule_galette_vieux_vieille Une galette de blé est mise à refroidir sur le rebord d'une fenêtre. Elle s'ennuie, tombe dans le jardin, et commence à rouler... En roulant, elle croise un lapin, un loup et un ours. Tous veulent la manger mais elle leur échappe. La galette se sauve, roule, roule en chantant... jusqu'à ce que, trompée par renard qui fait le sourd, elle s'approche pour qu'il entende sa jolie voix, danse sur le nez du rusé compère et ... se fait croquer !

Vous pourrez feuilleter et écouter la lecture de cet album ici ou


Aurélien (10 ans): Petit-Ange-et-Père-Lapin_Brigitte-WeningerLe Monstragâto conte moderne inspiré d’une histoire de Brigitte Weninger,Petit Ange et Père Lapin - 24 histoires pour Noël, Ed. Nord-Sud, 2002. Un beau matin, un petit ange tombe dans l’herbe, juste sous le nez de Père Lapin. Il vient chercher sur terre le plus beau des cadeaux qui soit. Père Lapin essaie de l’aider, mais voilà qu’en réfléchissant, tous deux se mettent à se raconter des histoires, tendres, gaies, farfelues, extraordinaires. Le soir venu, le petit ange s’affole. Il n’a toujours pas de cadeau ! Et s’il offrait ces 24 histoires à l’Enfant-Jésus ? Ce soir nous en aurons deux !

Biscuits_Noël_Les-fourneaux-de-Pepito_http://les-fourneaux-de-pepito.over-blog.com/article-bredele-episode-3-zimstern-leckerlis-et-palets-aux-noix-40635554.htmlMaman avait préparé de délicieux petits gâteaux de Noël : des étoiles à la cannelle, des macarons aux noix et des biscuits aux amandes. Puis, elle les avait rangés dans une boîte en fer qui ressemblait à un petit coffre à trésor. Le coffre avait été caché en lieu sûr, tout au fond de la grande armoire. Personne ne pourrait le trouver dans un endroit pareil ... Personne ?
Un soir, pourtant, un bruit de pas résonne dans le couloir. Boum ! Boum ! Boum ! La porte de l’armoire grinça. Sans bruit, deux longs bras rayés de bleu et de blanc plongèrent dans le meuble et deux grandes mains attrapèrent la boîte et l’ouvrirent pour en retirer quelques étoiles à la cannelle. Puis, elles reposèrent la boîte bien à sa place.
Très tôt le lendemain matin, on entendit à nouveau des pas dans le couloir. Tap ! Tap ! Tap ! La porte de l’armoire grinça une nouvelle fois. Deux mains se mirent à fouiller le linge et trouvèrent le petit coffre. Elles en sortirent quelques macarons aux noix puis elles reposèrent l’objet bien à sa place.
Vers midi.... Tip ! Tip ! Tip ! Des petits pas s’approchèrent. Pour la troisième fois, la porte de l’armoire s’ouvrit et un torse vert à pois rouges rampa entre les vêtements. Deux mains trouvèrent la boîte et une poignée de biscuits aux amandes disparut aussitôt. Puis la boîte fut remise en place. Peu à peu, les biscuits s’envolèrent ainsi de cette étrange manière, les uns après les autres.
Un dimanche, enfin, maman voulut faire déguster quelques-uns de ses bons gâteaux de Noël et ouvrit la porte de la grande armoire. Elle sortit la boîte de sa cachette, souleva le couvercle et.....
- Oh non ! ce n’est pas possible ! s’écria-t-elle. Où sont passés mes gâteaux ? La boîte est presque vide !
Papa et les deux enfants se regardèrent, étonnés. Un lourd silence se fit dans la pièce. Chacun réfléchissait.
- C’est peut-être le Monstragâto qui les a volés, dit alors papa. Il paraît qu’avant Noël, il fait la chasse aux petits gâteaux et fouille partout pour les trouver. Il s’est certainement glissé dans l’armoire pour y chiper quelques étoiles à la cannelle...
- Exactement ! dit la petite fille, puis il a dévoré tous les macarons aux noix !
- Mais ce qu’il préfère, à ce qu’on raconte, ce sont les biscuits aux amandes... ajouta son frère
- Mais il ressemble à quoi, ce fameux monstre ? dit maman
- Eh bien, il a une toison noire sur la tête, dit le papa
- Et de longs bras rayés, ajoute la petite fille
- Mais son ventre est vert et rouge, un peu ..... un peu comme un pull, dit le garçon
- Oh là là, il a vraiment l’air effroyable ! s’exclama la maman. C’est une chance qu’on ne l’ait pas surpris en train de voler les gâteaux. Et maintenant, que va-t-on faire. Je n’ai aucune envie de refaire tous ces gâteaux.
- Mais nous trois, on pourrait nous y mettre, les enfants, qu’est-ce que vous en dites ? proposa papa. Tu pourrais nous donner la recette. Et après, il faudra monter la garde à tour de rôle pour être sûr que cet affreux monstre ne revienne pas. D’accord, vous deux ?
- D’accord ! dirent-ils ensemble.
gâteau_monstre_http://luckysophie.over-blog.com/article-un-monstre-dans-ma-cuisine-99262649.html - Et moi, je vais dessiner ce monstre, ajouta le petit garçon en embrassant sa maman. Tu pourras coller mon dessin sur la boîte, et quand il verra sa tête, il aura la frousse de sa vie !


Illustration et recettes :

  • Biscuits de Noël (3 sortes) : les-fourneaux-de-pepito.over-blog.com/article-bredele-episode-3-zimstern-leckerlis-et-palets-aux-noix-40635554.html
  • Etoiles de Noël ici aussi : http://veropapilles.over-blog.com/article-des-etoiles-plein-la-bouche-114236304.html
  • Gâteau monstre : http://luckysophie.over-blog.com/article-un-monstre-dans-ma-cuisine-99262649.html


Aurélien a présenté l'Oryx et l'autruche et pour finir a conté Le chacal, le Brahmine et le tigre que vous pourrez lire dans son intégralité ici. Un Brahmine est un Hindou qui traite les animaux en frères.

Résumé :

Tigre_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012_Suedchinesischer_Tiger.JPGUn jour, un sage Brahmine voit sur le bord de la route un tigre dans une grande cage de bambou. Le tigre le supplie de le libérer.
- Mais, frère Tigre, si j'ouvre la porte, tu me sauteras dessus et tu me mangeras ?
Bien entendu, le tigre promet de ne pas faire de mal à son bienfaiteur. Le Brahmine ouvre la porte de la cage, le Tigre saute sur le Brahmine pour le manger.
- Frère Tigre, tu m'as promis de ne pas me manger ! Ce que tu fais là n'est ni honnête ni juste !
- Au contraire, c'est tout à fait honnête et juste, dit le Tigre, et quand même, ça serait autrement, ça m'est égal. Je vais te manger.
Mais le Brahmine supplie tellement le Tigre qu'il finit par consentir à attendre l'avis des cinq premières personnes qu'ils rencontreront. A chacun le Bramhime demandera : Est-ce qu'il te semble honnête et juste que ce Tigre veuille me manger, quand le viens juste de le faire sortir de sa cage ?

Figuier_banian_Inde_http://www.larousse.fr/encyclopedie/image/Laroussefr_-_Article/1000945La première chose qu'ils voient est un grand figuier banian que le Brahmine interroge. Le figuier répond d'une voix lasse :
- Pendant l’été, quand le soleil est brûlant, les hommes viennent s'abriter à mon ombre et se rafraîchissent avec mes fruits; mais, quand le soir vient et qu'ils sont reposés, ils cassent mes branches et éparpillent Mes feuilles. L'homme est une race ingrate. Que le Tigre mange le Brahmine.
Le Tigre saute sur le Brahmine qui crie :
- Pas encore ! pas encore ! Nous n'en avons vu qu'un ! Il y en a encore quatre à consulter.

Buffle_Asie_Notashamed_http://fr.fotopedia.com/items/flickr-548064523Un peu plus loin, ils voient un buffle couché en travers du chemin. Le Buffle dit d'une voix basse et profonde :
- Quand j’étais jeune et fort, mon maître me faisait travailler dur, et je le servais bien. Je portais de lourds fardeaux, et je traînais de grandes charrettes. Maintenant que je suis vieux et faible, il me laisse sans eau et sans nourriture. Les hommes sont ingrats. Que le Tigre mange le Brahmine.
Le tigre est prêt à bondir mais le Brahmine lui rappelle très vite leur accord. Le Tigre grommelle beaucoup, mais consent à aller un peu plus loin.

Aigle_royal_http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royalUn aigle plane au-dessus de leurs têtes. Interrogé, l'Aigle répond :
- Je vis dans les nuages, et je ne fais aucun mal aux hommes. Cependant ils tuent mes enfants au nid et me lancent des flèches. Les hommes sont une race cruelle. Que le Tigre mange le Brahmine.
Cette fois, le Brahmine a bien de la peine à persuader le Tigre d'attendre encore.

Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=frUn vieux crocodile à demi enterré dans la vase répond comme les autres que les hommes ne valent rien car, toutes les fois qu'un homme me voit, il ne jette des pierres, et me pique avec des bâtons pointus, en m'insultant. Que le Tigre mange le Brahmine.
Le tigre s'impatiente : Il y en a assez comme cela, tu vois bien qu'ils sont tous du même avis. Allons !
Mais il en manque un, plus qu'un, le cinquième ! Le Tigre finit par consentir, à contre cœur.

Ils rencontrent un petit chacal, trottant gaiement sur la route.
- Oh ! frère Chacal, frère Chacal, crois-tu qu'il soit juste que ce Tigre me mange, quand c’est moi qui l'ai fait sortir de sa cage ?
- Cage ? répéta le petit Chacal d'un ton distrait.
- Oui, oui, sa cage... Nous voulons avoir ton avis.
Tigre_cage_Brahmine_chacal_Marie de Mortillet_http://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/le-tigre-le-brahmine-et-le-chacal-biblidcon_035 - Oh! Vous voulez avoir mon avis ? Alors, je vous prierai de parler bien distinctement, car je suis quelquefois assez lent à comprendre.
Le Brahmine répète et le chacal fait comme s'il ne comprenait rien.
- Oh! ma tête ! Il faut parler plus clairement. Quelle sorte de cage ?
- Une grande cage ordinaire, une cage en bambou.
- Ça ne me dit rien du tout, fit le petit Chacal. Vous feriez mieux de me montrer la chose, alors, je comprendrais tout de suite.
Ils rebroussent chemin et arrivent à l'endroit où se trouve la cage.
- A présent, voyons un peu dit le petit Chacal. Frère Brahmine, où étais-tu placé ?
- Juste ici, sur la route, dit le Brahmine.
- Tigre, où étais-tu ? dit le petit Chacal.
- Eh bien ! dans la cage, naturellement, dit le Tigre, qui commençait à s'impatienter, et qui avait bien envie de les manger tous les deux.
- Oh! je vous demande pardon, Monseigneur, dit le petit Chacal. Je suis vraiment bien peu intelligent. Je ne peux pas me rendre compte. Si vous vouliez bien… Comment étiez-vous dans cette cage ? Dans quelle position ?
- Idiot ! Comme cela ! dit le Tigre, en sautant dans la cage ; là, dans ce coin, avec la tête tournée de côté.
- Oh! merci, merci, dit le petit Chacal. Je commence à voir clair, mais, il y a encore quelque chose, pourquoi y restiez-vous ?
- Ne peux-tu pas comprendre que la porte était fermée ? hurla le Tigre.
- Ah ! la porte était fermée ? Je ne comprends pas très bien. La... por-te... était... fermée ?... Comment était-elle fermée ?
- Comme cela, dit le Brahmine en poussant la porte et en poussant le verrou.
- Eh bien ! mon bon ami, dit le chacal, maintenant que le verrou est poussé, je vous conseille de le laisser comme il est !


Illustrations :

  • Figuier banian : Larousse Le figuier des banians ou banian de l'Inde, est un arbre appartenant au genre Ficus de la famille des Moracées. Il doit son nom à la caste brahmanique des marchands, les banians. (Wikipedia)
  • Tigre : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012_Suedchinesischer_Tiger (Wikimedia)
  • Bufle : http://fr.fotopedia.com/items/flickr-548064523 (Fotopedia)
  • Aigle royal : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royal (Wikpedia)
  • Crocodile : Lip Kee http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr (Wikimedia)
  • Le tigre, le chacal et le Brahmine : Marie de Mortillet in : http://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/le-tigre-le-brahmine-et-le-chacal-biblidcon_035


Charlélie (6 ans 1/2) :Petit-Ange-et-Père-Lapin_Brigitte-Weninger Le bonhomme en pain d'épices , Brigitte Weninger,Petit Ange et Père Lapin - 24 histoires pour Noël, Ed. Nord-Sud, 2002. Un conte traditionnel anglais ... à croquer comme le petit bonhomme qui l'a fort bien raconté et à lire ici.

Bonhomme_pain_Epices_http://cuisine.journaldesfemmes.com/recette/320701-bonhomme-en-pain-d-epices Le bonhomme en pain d'épices prend vie et tente de fuir divers poursuivants et finit, comme Roule-galette, entre les mâchoires d'un renard... mais il peut y avoir des variantes.
qui cherchait

L’illustration provient du site "Le journal des femmes", où vous trouverez également une recette de petit bonhomme en pain d'épices à faire refroidir sur la fenêtre ...


Viviane : Contes_Europe_GOUGAUDLe violoneux et aussi L'homme qui courait après sa chance, deux contes trouvés dans le recueil d' Henri Gougaud : "Contes d'Europe", le Seuil, 2010. Voici maintenant les contes résumés par Viviane et quelques références d'autres variantes.

Le violoneux :

Résumé de Viviane :

Un homme était si fin et si long qu'on l'appelait "Guy-le-Long". Chez lui tout était long... Par chance une jeune femme l'a aimé et il l'a épousée. Et comme ils étaient très pieux, ils sont partis en pèlerinage en Terre Sainte. Ils avaient confiés leurs biens à leurs cousins et parents. Mais, comme ils ne revenaient pas, la famille s'est partagé leurs biens.
Au bout de dix ans "Guy-le-Long" est réapparu, maigre, vieilli, fatigué, seul ... Sa femme était morte. Il était très pauvre. Il n'avait pour tout bien qu'un violon. Les oncles et les cousins, après l’avoir reçu, ont craint de l'entendre réclamer son bien. Ils tinrent conseil et décidèrent de l'accuser d'avoir tué sa femme.
La rumeur enflant, Guy-le-Long fut cité à comparaître : un duel fut décidé entre lui et son cousin, un bûcheron bien musclé. Guy perdit le combat et la condamnation fut ordonnée : mort par pendaison.
Le Violoneux_Marc Chagall_1958Au moment de monter à l'échafaud, Guy-le-Long demande comme ultime volonté de jouer de son violon. Le violon joue tout d'abord une musique gaie et allègre, puis se met à gémir et à sangloter, et enfin le violoneux joue une musique si entraînante que tous sur la place se mirent à sauter et danser sans s'arrêter un seul instant.
Guy-le-Long commença à partir et tandis qu'il s'éloignait le monde éberlué s’arrêtât petit à petit de sauter, sauf ses cousins et ses parents, qui malgré les cris d'arrêt ne cessaient de bondir. Il fallut appeler un exorcise pour qu'enfin ils s'arrêtent de danser frénétiquement. Ils se confessèrent et la moururent ... d'épuisement.
On dit que parfois ce violon s'entend, soit pour apaiser, soit pour rendre fou les méchants.


Illustration :

  • Marc Chagall, Le violoneux, 1958, pochoir exécuté par Jacomet, extrait de l'Album "Couleur Amour", Ed. Au Vent d'Arles, Paris.


Variante : Le Violon merveilleux (conte traditionnel de la Picardie) :

Un jeune homme nommé Jean s'engagea un jour dans une ferme pour soigner les bestiaux. Au bout de trois ans, il résolut de s'en aller. A cet effet, il demanda à son maître de lui payer ce qu'il avait gagné. Celui-ci prit dans sa bourse... trois liards et les donna à Jean, qui s'en alla tout joyeux. Après avoir marché trois jours, il arriva à un carrefour où se tenait assis un vieillard sale, malpropre, en haillons, qui lui dit :
- Faites-moi une petite charité pour l'amour de Dieu !
- J'ai justement trois liards, je vais vous les donner. En trois ans j'en pourrai gagner autant. Prenez-les.
- Pour récompenser votre bon cœur, je vous donne à faire trois souhaits.
- En ce cas, je demande un Fusil qui ne manque jamais son but, un Violon qui oblige à danser, et la Parole franche, c'est-à-dire qu'on ne puisse jamais rien me refuser.
Le pauvre homme réalisa les souhaits de Jean, qui continua son chemin moitié dansant et moitié courant. Il arriva ainsi dans un bois où il s'arrêta pour se reposer. Jean entendit alors une voix qui disait : « Ah ! que ne donnerais-je pas pour avoir ce beau rossignol qui chante sur cet arbre ! » C'était le fermier qui avait donné trois liards au jeune homme. Celui-ci prit le Fusil qui ne manquait jamais son but et tua le rossignol, qui tomba dans un buisson de ronces et d'épines. L'avare se baissa et entra dans le fourré épineux où se trouvait l'oiseau. Prenant alors son Violon magique, Jean joua, et l'avare, emporté par une force merveilleuse, se mit à sauter, à bondir dans les ronces qui le déchiraient de toutes parts.
- Arrête ! arrête ! criait-il au jeune homme Je te donnerai cinq cents écus. Mais hâte-toi : je n'en puis plus.
Jean cessa de jouer et reçut les écus du fermier qui s'en alla en grommelant et courut le dénoncer à la justice. Le jeune paysan fut arrêté, jugé et condamné à mort. L'exécution fut fixée au lendemain.
Le fermier, les juges, toute la population de la ville étaient réunis sur la place, où avait été dressée une haute potence. Jean arriva et demanda aux juges de lui donner son Violon pour en jouer encore une fois avant d'être pendu. Le fermier se mit alors à crier :
- Ne lui donnez pas le Violon ! Liez-moi ! Liez-moi !
Mais Jean avait la Parole franche : on ne put lui refuser. Prenant le Violon merveilleux, il joua, et chacun se mit à danser sans pouvoir s'en empêcher, le fermier tout le premier. Lassés, exténués, mourant de fatigue, les juges prièrent Jean d'arrêter, lui promettant de le laisser libre. Le jeune homme cessa de jouer, et il put retourner à son village avec son Violon et son Fusil, dont il se servit encore dans maintes occasions.

Source :

  • Henry Carnoy, Contes français, 1885
  • texte en ligne ici : http://www.logoslibrary.eu/document.php


L'homme qui courait après sa chance :

Résumé de Viviane :

Un homme très malheureux aurait aimé qu'une femme vienne vivre avec lui, et avoir de belles récoltes, etc. ... Malheureusement, les corbeaux étaient pour son champ, les loups sur son troupeau. Bref, il n'avait pas de chance.

Un jour, il est allé demander conseil à un ermite qui vivait dans un bois derrière son village. Celui-ci lui dit :
- Va voir Madame la Chance, il n'y a qu'elle qui peut t'aider.
L'homme a mis son chapeau, prit son sac et il est parti.
Tigre_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012_Suedchinesischer_Tiger.JPG
En chemin, il rencontre un tigre mais celui-ci n'a pas faim. Justement, il demande à l'homme d’intercéder auprès de Madame la Chance car il n'a plus d'appetit.
Arbre_http://les-arbres-ont-la-parole.over-blog.com/article-comme-un-arbre-71486635.html
Plus loin, il s'assied au pied d'un arbre maigre rachitique, qui s'adresse à lui et lui demande de poser cette question là-haut : "Pourquoi est-il si maigre ?"
Femme pleurant_Van Gogh_ http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/01/29/marcel-proust-ephemere-efficacite-du-chagrin/
Au détour du chemin, sur le sentier, il voit une maison dans les rochers presque une ruine. Près de la cheminée une femme pleure. Pourquoi ? Qui le sait ?

Enfin, le voyageur arrive devant la porte de Madame la Chance. Il frappe et la maîtresse des lieux lui dit :
- Pose-moi trois questions et pars. Ta chance t'attend chez toi.
L'homme transmet les questions qui lui ont été posées en chemin.
Pour la belle jeune femme ? Il lui faut un époux
Pour l'arbre ? Un trésor est caché dans ses racines.
Pour le tigre ? Qu'il mange le premier sot qui passe.

L'homme rebrousse chemin et donne à chacun la réponse à sa question.
La femme lui demande de l’épouser mais il est déjà parti en courant.
L'arbre lui demande de déterrer le trésor, mais il n'a pas le temps, il part..., la chance l'attend chez lui !
Au tigre, il donne la réponse de Madame la Chance et lui raconte ses refus à la femme et à l'arbre. Le tigre lui dit alors :
- Que penses-tu d'un homme qui refuse tout cela ?
et l'homme étourdit qui courait après sa chance sans rien voir, lui répond :
- C'est un sot !
Le tigre dîna de bon appetit ...

Quelle chance ! ...

Illustrations :

  • Tigre : Tigre_Suedchinesischer_Tiger http://commons.wikimedia.org
  • Arbre : http://les-arbres-ont-la-parole.over-blog.com/article-comme-un-arbre-71486635.html
  • Femme qui pleure : dessin de Van Gogh, http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/01/29/marcel-proust-ephemere-efficacite-du-chagrin/


Sources :


Variantes :

  • Conte de Lozère : L'homme qui courait après sa chance... Un pauvre malheureux qui joue de malchance va demander conseil à un vieux chevrier connu pour sa sagesse. Il l'envoie tout en haut du Mont Lozère interroger l'Eternel. en chemin il rencontre un loup qui a perdu l'appetit, croise un hêtre déplumé, une femme soupirant sans cesse. La fin est semblable à la version de Gaugaud.
  • Texte en ligne ici :http://contespourtous.centerblog.net/6263084-L-homme-qui-courait-apres-sa-chance


  • L'Eternel est présenté sous la forme d'un très vieil homme, ridé, plissé, chenu ici : http://www.fonddutiroir.com/blog/?p=238


  • Ogre_gentleman_GAY-PARA_http://www.livresautresor.net/livres/moteur2.php?livre=895&exclu=okPraline Gay-Para, L'homme qui cherchait sa chance in : L'ogre gentleman et autres contes, Ed. Syros, Collection Paroles de conteurs, 1994. Une version emplie d'humour salvateur qui rend bien moins tragique (en apparence) la malchance mais la sottise reste toujours aussi terrible ! Et la chance ? « Ta chance, c’est toi qui la forges, au moins pour les deux tiers. » Voilà une version qui vous permettra de devenir acteur de votre vie en saisissant votre chance là où elle se trouve, devant vous !
  • A découvrir dans l'article C... comme chance


  • Montagne_aux_trois_questions_Beatrice_TanakaBéatrice Tanaka, La montagne aux trois questions, Petit contes de sagesse, Albin Michel, 1998. D'après un conte populaire vietnamien. Une quête, des questions, mais en Asie, ce qui donne prétexte pour évoquer d'autres image : la fille ne pleure pas -ou plus ?- mais reste muette sans raison, la carpe ne peut devenir dragon, un trésor est enterré dans un verger) et, pour changer, une fin heureuse ... il n'y a pas de fauve bêtement affamé attendant le premier imbécile qui passe car le pauvre garçon n'est pas si bête qu'il en a l'air...
  • Texte en pdf et fiche de lecture ici
  • Texte en ligne, sur Le blog de Kasimir