Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ...

Cette histoire est sombre, très sombre … Noire …
Tout est NOIR, ou presque…

NOIR comme les ardoises qui recouvrent le toit de cette petite maison de village
NOIR comme la robe de la femme, noir comme son tablier, noir comme son fichu … Elle est veuve.
NOIR comme les jours qui s'annoncent, NOIR comme son horizon, NOIR comme son avenir
NOIR comme les genoux du garçonnet qui joue dans la courette, NOIR comme ses cheveux, NOIR comme ses yeux, noirs et brillants... C'est un garçon de 7-8 ans vif et dégourdi, toujours prêt à courir la campagne, les collines dont il connaît chaque pierre, chaque arbre : il sait où cueillir les meilleurs fruits : amandes fraîches, abricots juteux, figues sucrées, raisins ... et s'il n'y a plus rien, il cueille au passage une pomme dans le verger du père Louis « C'est toujours ça de pris »...
NOIR comme le breuvage noir que prépare la mère, tout de NOIR vêtue, dans la souillarde... NOIRE ... La pièce est sombre, éclairée par un tout petit fenestrou. Ce qu'elle fait chauffer est noir :
Noir comme le Diable, Chaud comme l'Enfer.
Au moment de se servir, elle y ajoute un je-ne-sais-quoi
Pur comme un Ange et Doux comme l'Amour.
Vous avez deviné ?

Elle va s’asseoir à la table de la cuisine, quand soudain, on frappe à la porte. Le petit, vif et rapide, va ouvrir...
Une SILHOUETTE NOIRE se découpe à contre-jour : un voyageur se tient là, dans l'encadrement de la porte, il est grand, sa tête effleure le linteau ; il occupe tout l'espace par sa seule présence : grande cape noire, pantalons noirs, bottes noires, chapeau noir à larges bords qui assombrit son visage au point de le fait paraître noir, regard noir … ses yeux brillent d'une étrange lueur … des charbons incandescents dans un four noir ...
- ça sent bon chez vous. Vous me servez un café.
L'homme Noir entre. Il s'assoit. La femme surprise, interdite, le sert.
Un quart d'heure passe... Sans un mot... Le petit joue dans la cour, au soleil, devant la porte restée ouverte. L'homme Noir observe. Ses yeux brûlants comme des braises vont de l'un à l'autre et semble vous transpercer.
Il voit et il sait.
Il voit la maison sombre mais bien tenue : il sent planer la menace d'une misère noire.
Il voit la mère toute de noir vêtue : l'ombre de la mort a visité il y a peu cette maison.
Il voit le garçon aux yeux noirs, brillants, au regard droit : celui-là pourra affronter le noir le plus total sans peur.
- Votre petit gars, il a l'air dégourdi. Vous me le prêtez ?
- Et pour quoi faire ? s'inquiète la mère
- Juste pour faire un tour, par là ... Pour me montrer le terrain alentour ... s'y trouve cachée certaine chose connue de moi seul ... Il sort de sa veste noire une pièce brillante et joue avec. Il aura sa récompense ...
La mère accepte.

Les voilà partis. Le petit devant. Ils s'éloignent du village, suivant le chemin qui mène à la colline. Au détour d'un pierrier, l'Homme Noir s'arrête. Il sort un livre, l'ouvre, ses lèvres remuent : il lit à voix basse... Un grosse pierre arrondie par le vent et l'eau glisse petit à petit... Un grand trou, NOIR, profond, apparaît. L'Homme Noir relève sa cape sur les épaules et détache la corde qu'il gardait enroulée ; il la fixe solidement à une souche et la jette dans le puits. Il dit au garçon :
- Tu vas descendre là-dedans. Tu es leste et léger, je tiendrais la corde. Tout en bas tu trouveras une espèce de caverne. Tu chercheras à tâtons une porte étroite. Tu es petit, tu passeras sans difficulté. Il te faudra alors passer un long tunnel lumineux qui te conduira dans un jardin (Ne cueille aucune fleur, même une rose parfumée pour ta mère). Tu traverseras ensuite un verger où poussent toutes sortes de fruits merveilleux, griottes, poires, pommes d'or, grenades (Ne mange aucun fruit, même pas un grain de grenade). Au-delà tu verras une colline plantée d'oliviers et blottie derrière, comme accroupie, une chapelle. Toi qui a le cœur pur comme un ange, toi seul peut y entrer. Dans la chapelle il y a toutes sortes de bijoux. Voici un sac, tu le rempliras, puis tu reviendras sur tes pas en courant, tu passeras la porte et tu tireras sur la corde, je te remonterai.

Le garçon descend au fond du puits, il cherche à tâtons et trouve la petite porte, franchit le long tunnel lumineux, débouche dans un vaste jardin bien éclairé, respire des roses magnifiques mais n'en cueille pas, traverse le verger sans rien manger, dépasse les oliviers et trouve enfin la chapelle. Il emplit le sac de bijoux de toutes sortes puis repart en courant à travers le verger ; et là, réflexe de gamin, tout en courant, il saisit au passage une pomme, « C'est toujours ça de pris » se dit-il.
De retour au fond du puits, il secoue la corde, c'est le signal. Mais l'Homme Noir lui demande d'attacher d'abord le sac car il n'aura pas la force de le remonter si chargé. Une fois le sac hors du puits, l'Homme Noir ne relance pas la corde. Il ferme le livre d'un coup sec et la pierre commence à glisser obstruant petit à petit l'ouverture : le rond de ciel que fixe le garçon rétrécit, rétrécit, le soleil s'éclipse, il ne reste plus qu'un filet de lumière et puis plus rien. Le noir total. Les ténèbres. Le petit crie, supplie, pleure … pas de réponse. Il cherche la porte étroite, plus de porte, elle s'est effacée lorsque le livre s'est fermé. Le voilà prisonnier, enterré vivant.

Fatigué d'avoir tant cherché, tant crié et tant pleuré, le petit s’assoit par terre. Et là il sent quelque chose dans sa poche … La pomme …
Il croque. « C'est toujours ça de pris » se dit-il, en pensant bien fort qu'il aimerait tant être dehors, au soleil, en train de déguster cette pomme si juteuse. Instantanément, le voilà transporté au grand jour ! Cette pomme est magique !
Sans plus attendre le garçon court vers la maison de sa mère et lui raconte tout : le puits, le jardin, la chapelle, le sac et l'Homme Noir qui l'a abandonné ! S'il n'y avait pas eu la pomme … Le garçon raconte son histoire et en contant il comprend ...

Lui vient une idée ... Il croque un second morceau ...
- Que veux-tu ? dit la pomme
- Je veux que tu me conduises au château de l'Homme Noir, là où il cache ses trésors.

Le garçon franchit 7 mers, 7 terres, survole une île où se dresse une forteresse ; il se pose dans la cour cernée de hautes murailles. Il ouvre plusieurs portes, trouve le trésor du Noir, rempli ses poches de bijoux. Maintenant partir d'ici. Il longe les remparts jusqu'à une porte traverse la muraille : le voilà dans une crique. Il descend sur la grève : une barque attend... Il met la barque à l'eau et commence à ramer, ramer, ramer. Puis il se dit qu'il en a pour des jours et des jours de voyage. (soupir). Soudain, son visage s'éclaire : il a la pomme ... ou ce qui en reste ... Il lâche les rames, sa main se glisse dans sa poche, saisit le fruit :

Il croque la pomme une 3ème fois ...
- Que veux-tu ? dit la pomme
- Que la barque aille sur mer et sur terre jusqu'à ma mère.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il se retrouve chez lui et dépose les bijoux sur la table de la cuisine. La mère n'en croit pas ses yeux … Le garçon raconte et en contant il comprend … les voilà riches … mais la colère de l'Homme Noir pourrait être terrible…

Le petit gars croque ce qui reste de la pomme ...
- Que veux-tu encore ? dit la pomme d'une voix faible
- Que l'île de l'Homme Noir explose dès qu'il y pose le pied, et qu'il parte en fumée !
A peine le Noir a-t-il mis un pied sur l'île qu'elle explose : une éruption de pierres, de paillettes d'or, de fumée assombrit le ciel pendant 3 jours et 3 nuits. La terre s'ouvre, l'île s'enfonce dans les entrailles de la terre, et l'Homme Noir, alchimiste, sorcier ou diable, disparaît pour toujours.

De ce jour, fini le noir :
plus de pain noir mais du pain blanc,
la mère a quitté ses vêtements noirs, a échangé son tablier noir pour un tablier blanc…
à Sainte Vallière les jours noirs ont fait place à des jours heureux …

Ce soir-là, lorsque le soleil s'est couché dans le noir de la nuit, les nuages se sont teintés de rouge, « Ciel rouge au couchant, demain beau temps... »,
Au matin, l'horizon est blanc, annonce de beau temps et de vent frais, un vent qui incite à courir le vaste monde.
Le garçon est prêt : il place le chemin sous ses pieds … mais ...
La pomme ayant été entièrement croquée, mon conte est terminé

Pour en savoir plus :

Source :

• Claudine et Daniel Fabre, Récits et contes populaires du Languedoc, Tome 3, en pays narbonnais : Le Noir, collecte de 1968 à Sainte Vallière, auprès de Vincent Mulet né en 1902
  

Variante :

• Jan Knappert, traduit par Rose-Marie Vassallo, 37 fables d'Afrique : L'anneau magique, Castor Poche Flammarion, 2008 (réédité en 2012 sous le titre 36 fables d'Afrique, Castor Poche Junior) : Au lieu des quatre aides de la pomme, le héros sera aidé par 4 animaux et les pouvoirs de l'anneau en dernier lieu. Une fois délivré par son chien, il lancera son faucon à la recherche du vieil homme qui l'a enfermé . Le faucon demandera de l'aide à un chat qui prendra en otage le roi des rat pour subtiliser l'anneau pendant que le vieil homme dort dans son palais. Grâce l'anneau, le jeune homme ira trancher lui-même la tête du vieil homme. En allant chasser, un jeune homme découvre une grotte et au fond de cette grotte un vieil homme qui s'éreintait à tenter de soulever une lourde dalle de pierre. Sous cette dalle apparaît un escalier qui mène à une salle voûtée dont le sol est couvert de trésors. Le vieil homme lui demande de lui trouver son anneau et en échange, il pourra garde tout ce qu'il voudra. Le jeune homme découvre un anneau orné d'un rubis magnifique, il se le passe au doigt et l'anneau parle : il exaucera tous ces vœux. Le vieil homme lui crie de jeter l'anneau immédiatement, et sitôt l'anneau en sa possession, le vieil homme referme la dalle et le garçon se trouve prisonnier du caveau. Une voix lui parvient : c'est son chien. en cherchant d'où elle vient, le jeune homme découvre un rayon de lumière, le chien creuse la terre à l’endroit où la voûte présente une brèche et libère son maître. Le jeune homme, bien décidé à retrouver l'anneau magique, lance son faucon à la recherche du vieil homme. Le faucon le découvre endormi au cœur d'un grand palais : il demande au chat de prendre place sur son dos, le chat descend dans les caves et réapparaît avec le roi des rats entre ses dents. Le roi des rats, pour retrouver sa liberté, envoie un petit rat fourrer sa queue dans la narine du vieil homme endormi car il y cache l'anneau : le vieil homme éternue. Le faucon ramasse l'anneau et le porte au jeune homme qui le passe tout de suite à son doigt. L'anneau lui demande quel est son désir et le jeune homme répond : Je veux être transporté jusqu'au palais du vieil homme avec un bon sabre à la main, et d'un seul coup il lui tranche la tête "afin que l'esprit du mal s'en échappe".
  

Autres Contes où un puits donne accès à un autre monde :
On retrouve le thème du puits du monde sous terre, du château magique détruit dans :

• Jean de l'Ours : Jacqueline MIRANDE, Contes et légendes de Provence, Nathan, 1984. conté par Abessia le 31 janvier 2010 "... Jean-de-l'Ours descend dans le puits où s'est enfui un drôle de petit bonhomme qui hantait la maison où il s'était installé avec deux compagnons. Il arrive au fond du puits et découvre un souterrain qui mène à une montagne. Il court et voit au loin le petit bonhomme entrer dans une maison sans fenêtre. Il le suit et se trouve dans une salle emplie de squelettes ... il rencontre un lévrier qu'il caresse au passage : il le laisse passer ;puis il combat un dragon et un dragon à sept têtes : Jean-de-l'Ours coupe les sept têtes. Le petit homme s'est réfugié sur la mère dragonne qui saisit Jean-de-l'Ours et l'enroule dans sa queue avant de s'envoler. Jean-de-l'Ours coupe la queue qui se déploie en tombant, ainsi il atterrit sans mal sur le sol ; le petit homme est blessé mais il s'enfuit quand même et passe une deuxième porte : un chat grand comme un cheval blesse Jean-de-l'Ours qui saigne. Le petit homme se sauve par la chatière mais dans sa précipitation fait tomber sa baguette de coudrier : il perd ainsi ses pouvoirs. Jean s'en empare et la baguette guérit ses blessures. Il délivre une princesse et reviennent au puits. Une fois la princesse remontée, les deux compagnons lancent la corde à Jean-de-l'Ours, mais il se méfie et attache une grosse pierre. Bien lui en a pris : les deux faux-amis la laissent tomber à mi-hauteur. Ils obligent ensuite la princesse à les épouser tous les deux, puis ils détruisent le château qui s'effondre sur le puits. Jean-de-l'Ours revient sur ses pas : le lévrier lui dit : Si tu as volé une fois, peut-être pourras-tu voler de nouveau. Cela donne une idée à Jean-de-l'Ours qui monte sur la queue coupée de la dragonne et la frappe avec la baguette de coudrier. C'est ainsi qu'il peut voler jusqu'au château de la Princesse le jour de ses noces avec ses deux prétendus sauveurs : Déferre-Moulins et Tord-Chênes. En voyant Jean-de-l'Ours qu'ils croyaient mort et enterré, les deux mauvais bougres se sauvent. Et c'est Jean-de-l'Ours qui épouse la princesse. "

Variante : au fond du puits une porte ouvre sur un autre monde où un pommier attend qu'on le soulage de quelques pommes.

• Dame Hiver, Conte des frères Grimm. En ligne ici. "Une jeune fille détestée par sa belle-mère fait tomber sa quenouille au fond du puits. En voulant la rattraper, elle tombe elle aussi. Au fond du puits, elle pénètre dans un autre monde : elle retire des pains du four avant qu'ils ne brûlent, elle soulage un pommier qui ploie sous le poids de ses pommes, elle nettoie la maison d'une vieille femme et secoue soigneusement l'édredon pour en faire voler les plumes, ainsi il neige sur le monde. Lorsqu'elle veut rentrer chez elle, Dame Hole (Dame Hiver) la fait passer sous un portail et une pluie d'or qui la récompense."...

La barque qui va sur terre et sur mer n'existe pas dans la collecte de Claudine et Daniel Fabre. J'ai ajouté cet élément car il existe dans d'autres contes et je trouvais ce moyen de transport fort pratique, rapide et logique puisque le jeune garçon a gardé la pomme en poche.

• Le Bateau qui marchait sur la terre et sur l'eau : Un conte des côtes de Bretagne, Alain Le Goff, Actes Sud Junior, 2002
• Les compagnons qui viennent à bout de tout ou Le mangeur, le buveur, le coureur, le tireur et Fine-Oreille, François-Marie Luzel, Contes populaires de Basse-Bretagne. Texte en ligne ici
• Les six frères paresseux embarquent sur un bâtiment qui va sur terre comme sur mer, variante du précédent, incluant un "devineur". Texte en ligne ici
  

Illustrations :

• Homme en Noir : http://www.styleforum.net/t/283997/dior-homme-cape
• Gravure : Giorgio Morandi II Poggio al mattino, 1927 (http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/01/12/sylviane-dupuis-au-seuil/)
• Les Ménines, tableau de Picasso, 1957 (http://ujuo.org/2008/12/12/peinture-les-menines-picasso/)
• Au fond du puits : Zacamenon (http://www.virusphoto.com/30762-du-fond-du-puit.html)
• Pomme cueillie sur NatureLN, blog d'Hélène sous licence creative commons (http://jardinage.provence.free.fr/pommier.htm)
• Fort de Bourtzi, Gréce, FlickR et http://www.ebookers.ch/blog-voyage/?s=bourdzi
• Etna (Sicile) en éruption (http://www.lejdd.fr/International/Europe/Images/fevrier-2012/Le-volcan-Etna-en-eruption-en-Italie-485237#highlight)
• Maison : http://www.france-voyage.com/guide/photo-vallees-aspe-ossau-653_3.htm
  
• Pomme, Apple, entièrement croquée : http://humourtop.com/images-insolites-droles/page10.html ... hé oui, il n'en reste que les pépins ...pip, not bug ?

Devinette :

Noir comme le Diable, Chaud comme l'Enfer.
Au moment de se servir, elle y ajoute un je-ne-sais-quoi
Pur comme un Ange et Doux comme l'Amour.
Vous avez deviné ?

Le café ...
D'après les propos tenu par Talleyrand qui aurait déclaré : ” Le café doit être noir comme le diable, chaud comme l’enfer, pur comme un ange et doux comme l’amour ”. Talleyrand-Périgord (1754-1838) est principalement connu comme Ministre des Affaires Étrangères de longue durée pendant le Directoire, le Consulat et l’Empire.

La pomme : magique ! Un petit goût de paradis ?

Croquer la pomme, fruit magique qui exauce les souhaits les plus secrets, c'est croquer une petite part du paradis ...

• Dans la mythologie gréco-romaine, la pomme, fruit de beauté, de volupté et d'amour est l’attribut de Vénus-Aphrodite qui est souvent représentée tenant une pomme. Mais dangereuse parce que trop séduisante, la pomme, symbolisant le don et le partage, entraîne aussi la rancune, l'envie, les ruptures et les querelles de toutes sortes. Si elle peut mener à l'immortalité, elle peut aussi être diabolique. Nous ne savons si la pomme d’or du jardin des Hespérides, objet de la quête d'Hercule était bien une pomme. La plupart des botanistes et des historiens penchent pour le cédrat.
  
• Dans la tradition judéo-chrétienne, la pomme est symbole de la connaissance et de la nécessité pour l’homme de choisir entre deux voies, celle de la spiritualité ou celles des désirs terrestres. Bien que la Bible ne mentionne pas quel fruit portait l'arbre de la connaissance du Bien et du mal dans le jardin d'Eden.
  
• Tradition celte et scandinave font de la pomme le fruit du savoir et de la révélation, objet d'un voyage initiatique, en même temps qu'un symbole de renouvellement et de perpétuelle jeunesse. Chez les Celtes et les Germains la pomme est aussi symbole de souveraineté et de richesse. Avallon signifie « l’île de la pommeraie » en celte ... (http://www.cassutogolden.net/epices%20et%20herbes/liste/pomme/symbol.htm)
  
• Dans les contes et légendes, la pomme, symbole des désirs les plus brûlants et des plus grandes frayeurs, joue un rôle majeur dans bien des récits. La pomme qui guérit toutes les maladies nous vient des 1001 nuits, mais la pomme rouge, trop belle, est empoisonnée ... (Blanche-Neige). Comme l'écrit Michel Pastoureau, directeur d'études à l’École pratique des hautes études : ... parce qu'elle a à voir avec la douceur et la beauté, la pomme peut signifier aussi bien l'amour que la luxure, la charité que le péché. Parce qu'elle est en rapport avec la fortune, elle peut symboliser tout autant la richesse que la santé que l'avarice et la mort. Parce qu'elle est liée à la connaissance, elle peut renvoyer d'un côté à la révélation divine et de l'autre au savoir des sorcières. (http://www.cassutogolden.net/epices%20et%20herbes/liste/pomme/tradi.htm)
  
  

L'Homme en Noir : diable, sorcier ou Alchimiste ?

Par son allure, il semble avoir fait un pacte avec le diable, peut-être est-il un de ses envoyés ? Mais dans le conte les couleurs ont une grande importance : on part du NOIR, noir du deuil, noir de la misère, noir du mystère, avant de trouver la lumière : le BLANC de la lumière du jour, les jours clairs. Le ROUGE du feu de la destruction de l'île de l'Homme Noir permet au jeune garçon de revenir chargé de trésors : il en sort grandi et libéré de la misère et de toute peur ... Il a acquis une certaine connaissance et maîtrise des éléments grâce à la pomme ; ayant trouvé un équilibre et ses racines (il est rentré chez lui assez riche pour ne plus se faire de soucis), il n'a plus besoin de la magie de la pomme : il maîtrise maintenant sa vie et peut courir le vaste monde s'il le souhaite.

Dans l'alchimie, la couleur rouge est le résultat du noir et du blanc, diamétralement opposés. L'œœuvre au rouge (Rubedo) est le stade ultime de la transmutation de la matière originelle. Cette matière originelle, l'Azoth, passe de l'état de noirceur (Nigredo) à celui de l'argent, du blanc (Albedo). L'on passe de l'œœuvre au noir, à l'œœuvre au blanc, avant d'aboutir, finalement, à l'œœuvre au rouge, de laquelle naîtra la pierre philosophale. D'après l'imagerie populaire, un alchimiste serait un savant, ou un pseudo savant, qui, par des recherches plus ou moins chimiques sur la matière, tenterait de percer le secret de la vie, de la transmutation des matériaux lourds en or ou de découvrir la guérison universelle. Pour d'autres, l'alchimie serait un mélange de connaissances scientifiques et de mysticisme, de croyances en des formules magiques. L'alchimie, selon d'autres mouvances, est avant tout un processus symbolique, elle constituerait en fait un sorte de code dont seuls les initiés possèdent la clef et qui permet d'accéder aux mystères de l'initiation hermétique. Pour résumer, l'on peut dire qu'il y a trois « sortes » d'alchimie (http://www.castalie.fr/article-16746.html):

• une alchimie « matérialiste », qui allie la superstition à l'esprit scientifique
• une alchimie « mystique », s'inspirant notamment d'astrologie et d'occultisme
• une alchimie « initiatique », qui n'est que langage symbolique.
  

Un autre Alchimiste :
et d'autres mystères à découvrir dans Le secret du mage, un conte que vous trouverez sur ce blog en cliquant ici