Pour guérir la fille du roi il faut envoyer un jeune homme cueillir trois oranges dans un jardin lointain ... Lorsque la princesse mangera la première orange elle pourra se lever de son lit, à la deuxième elle sera plus belle et mieux portante que jamais, et à la troisième elle dira : "Je n'aurai ni paix ni repos tant que je ne serais pas mariée au jeune homme qui m'a rapporté les trois oranges".
Le roi fit battre tambour pour demander qui irait chercher les trois oranges dans un pays très lointain. Il promet la main de sa fille à qui ramènera les trois oranges.
A côté du palais, dans une pauvre maisonnette vit une veuve qui a trois fils.
panier_BOZEA_http://www.bozea.com/decoration-maison/paniers-en-osier/france/paniers-en-osier/pid=2108L'aîné des trois fils part, revient avec une orange. Une vieille assise sur un muret non loin de la porte du château, l'interroge :
- Que portes-tu dans ton panier ?
- Des rats !
Trois rats sortirent du panier et sautèrent devant le roi. Le garçon fut chassé à coups de bâtons.
Le second fils part à son tour, revient avec une orange, la vieille l'interroge, et il répond :
- Je porte des serpents...
- Des serpents, tu porteras ... et le garçon fut chassé à son tour ...
Le troisième fils, le benjamin, part à son tour, cueille trois oranges, revient et répond à la vieille :
- Je porte trois oranges pour guérir le roi et il offre au roi la plus merveilleuse des oranges.
Pour le remercier de lui avoir si bien répondu, et d'avoir partager son pain, la vieille lui offre un fouet en or, un sifflet, et une bague pour sa fiancée.
Mais le roi n'est pas très content d'accorder la main de sa fille à un simple paysan. Il lui faut s'assurer qu'il en est bien digne. Pour cela, il devra tout d'abord chasser du royaume toutes les mouches !!! Cette tâche paraît impossible, mais grâce au fouet d'or, c'est chose faite en un jour !
Ensuite le roi lui demande de ramener au château, et avant le soir, 300 lièvres !!! Grâce au sifflet magique, c'est chose faite !
Le roi n'est pas pressé de fixer la date pour le mariage. Le garçon demande simplement d'essayer l'anneau d'or au doigt de la princesse. Mais, sitôt passé au doigt de la jeune fille, l'anneau se met à serrer si fort son doigt qu'elle se met à crier :
- Père, je meurs si vous ne me mariez pas à ce garçon qui m'a rapporté les trois oranges
Le Roi est bien obligé d'accepter, et aussitôt l'anneau d'or cesse de serrer.
La noce se fit le lendemain, et les mariés vécurent longtemps heureux.


Sources :

Variantes :

  • Les trois oranges, France, Ré et Philippe Soupault, Histoires merveilleuses des cinq continents, Seghers, 1985, épuisé. p 243. réédité en 1990. Le roi et la reine d'un pays lointain ont une fille belle comme le jour et sage mais à dix-huit ans elle tome gravement malade. Le médecin indique le remède : trois oranges à aller chercher dans un jardin où jamais il ne neige ni ne gèle. sous cet arbre il y a neuf fruits de la couleur de l'or. Un jeune garçon doit en ramener trois. Quand la jeune fille mangera la première orange elle pourra se lever de son lit, à la deuxième elle sera plus belle et mieux portante que jamais, et à la troisième elle dira : "Je n'aurai ni paix ni repos tant que je ne serais pas mariée au jeune homme qui m'a rapporté les trois oranges". Les trois fils d'une pauvre veuve partent en quête des trois oranges. Une vieille bohémienne, noire comme la suie et vieille comme le chemin, assise au bord d'une fontaine, attend les trois frères qui passent les uns après les autres. Les deux aînés répondent mal et portent des crapauds et des serpents au roi. Le plus jeune s'arrête, répond qu'il porte trois oranges et rempli la cruche de la vieille. Le jeune homme explique ces ces oranges sont pour la fille du roi. "Le roi l'a promise à celui qui lui ferait ce présent mais je suis trop pauvre pour épouser la princesse. Peut-être le roi me donnera-t-il un peu d'argent pour ma vieille mère". "Mon ami, tu épouseras la fille du roi." La vieille fait cadeau d'un fouet (pour chasser les mouches), d'un sifflet (pour ramener 300 lièvres) et d'une bague (pour garder la princesse) tout en lui expliquant comment procéder pour faire face aux demandes farfelues du roi : chasser toutes les mouches du pays, garder toute une semaine 300 lièvres et les ramener chaque soir. Le roi voit bien que tout réussit au jeune homme. Pour l'empêcher de ramener les 300 lièvres au complet, il lui propose d'en acheter un. Le jeune homme demande alors l'autorisation de passer un anneau d'or au doigt de la princesse. L'anneau serre si fort, que la jeune fille supplie son père de la laisser épouser ce garçon qui a ramené les trois oranges. Le roi est donc obligé d'accepter Bien que collecté en France, ce conte est semblable à la version galicienne citée plus haut.
  • Les trois oranges (Las tres iranjas), Claudine et Daniel Fabre, Récits et contes populaires du Languedoc/3, Gallimard. Conte relevé à Narbonne par le Dr Guibaud vers 1885 et publié par L. Lambert, Contes populaires ... 1899. Dans cette version, un ogre garde le jardin. Il était une fois un roi qui était malade ; aucun médecin n'avait pu le guérir. "Je donnerai la moitié de mon royaume, se disait le roi, à celui qui irait me chercher les trois oranges." Ce roi avait trois fils. Le premier part, ne partage pas son pain avec le vieil homme assis au bord de la fontaine et ne trouve pas le jardin des oranges. Pareil pour le second. Le plus jeune part. En chemin le garçon partage son pain avec un vieil homme qui va l'aider à trouver le chemin du jardin des orangers. Le jeune garçon s'achemine dans la montagne et arrive à la ferme. Il y trouve la femme qui avait achevé de pétrit et balayait le four avec ses mamelles : il lui donne son foulard (ou sa cravate). Pour le remercier, elle lui révèle qu'un ogre endormi garde le jardin : Il a une épine à la plante du pied droit, et les trois oranges sont dans une poche sous la peau de la plante du pied gauche. Voilà une fiole, vous verserez trois gouttes de ce qu'elle contient dans la bouche de l'ogre, cela le fera dormir plus profondément. Ensuite, avec une main, vous gratterez tout autour de l'épine, pendant que de l'autre vous prendrez les trois oranges. Aussitôt vous fuirez rapidement. S'il se réveille, vous poserez sur le sol, de loin en loin, un de ces petits miroirs de dix écus. Le plus jeune fils du roi rentre avec les trois oranges. Au lieu de lui donner la moitié du royaume, le roi le donna tout entier à son jeune fils qui se maria avec la fille d'un autre roi, jolie comme une étoile. Le texte est en ligne ici


  • Les trois oranges, Michel Cosem, Contes des Pyrénées, Milan, tome I : 2001, tome II : 2003. Ce conte, très populaire en Espagne, a été collecté en Ariège. Un roi est gravement malade, personne ne peut le guérir. Le forgeron luit dit qu'il lui faut pour guérir manger trois oranges qui se trouvent maintenant sous la patte de l'ogre. Le roi promet la moitié de son royaume à celui qui lui ramènera ces trois oranges. Le roi a trois fils : l'aîné, puis le second partent. Ils se perdent en chemin et errent affamés, épuisés. Le fils le plus jeune partage son pain avec un vieillard à longue barbe blanche assis près d'une fontaine. Le vieillard lui indique le chemin : il devra passer devant une ferme où une vieille femme nettoie les braises du four avec ses doigts. Le jeune homme donne son bâton et un morceau de son manteau pour qu'elle puisse faire son travail sans se blesser. La vieille le remercie et lui donne une fiole pour endormir l'ogre et prendre les trois oranges cachées sous la plante de ses pieds et de tout petits miroirs à laisser au bord du chemin en s'enfuyant. Le plus jeune fils eut ainsi le royaume et épousa la plus jolie princesse du pays.
  • L'amour des trois oranges, Henri Gougaud, L'arbre à soleils, Editions du Seuil, p 257 Le héros arrive dans le château du bout du monde, parvient à y entrer, rencontre une vieille immémoriale, qui va lui donner les trois oranges, etc. - et elle a une chevelure emmêlée, encombrée de toutes sortes de bestioles, d’insectes, de toiles d’araignées, etc. Et longuement, aussi longuement qu’il le faut, le héros va coiffer la vieille, pour l’amadouer et la convaincre de l’aider. Entretien avec Henri Gougaud, propos recueillis par Patrice van Eersel Les contes remontent à la préhistoire


Versions récentes :

  • Bruno de la Salle : La pêche de vigne, Casterman, coll. Contes de toujours, 1986 (texte en ligne sur le blog de Kasimir) : Le roi a tout ce qu'il faut et plus encore, mais il voudrait tant retrouver le goût de ces pêches de vigne qu'il avait mangé petit ...Il promet, en échange d'une seule de ces pêches-là, d'exaucer tous les vœux de celui qui l'apporterait. L'aîné des trois fils du plus pauvre des pauvres porte un coffret de pêches de vigne au château. Il croise une vieille bergère qui sent horriblement mauvais et pour se débarrasser d'elle et de ses questions, lui dit qu'il y a un œuf de cheval dans son panier ... Quand le roi ouvre le coffre un magnifique cheval bleu bondit et renverse tout. D'un coup de pied bien appliqué le roi fait descendre l'escalier plus vite qu'il ne voulait et le jeune homme a le bas du dos violet comme une pêche de vigne. L'année suivante, le second fils tente sa chance. Mais il répond à la vieille bergère puante qu'il transporte un œuf de tigre ; un tigre bleu saute du coffre et dévore quelques ministres avant de disparaître comme un nuage dans le ciel. L'année suivante, le troisième fils part. Il remplit son sac des plus belles pêches de vigne. Il traverse la ville et lorsqu'il voit des malheureux et des enfants affamés, il distribue les pêches. Il n'en reste plus que deux. La vieille est toujours là. Il lui montre son trésor : C'est pour le roi, mais une seule lui suffira et il lui donne la plus belle des deux pêches qui lui restaient. Elle déguste la pêche, ronge noyau pour en faire un sifflet, le donne au jeune homme en disant : Si jamais tu as besoin de trouver quelqu'un qui se cache, souffle dans ce sifflet bleu pour l'obliger à se montrer. Le jeune homme peut enfin présenter la pêche au roi, puis demande la main de la princesse. Comme épreuve le roi lui demande de promener ses 20 belettes blanches dans la montagne couverte de neige, chaque jour pendant une semaine, sans en perdre une seule. Grâce au sifflet tout se passe bien. Trop bien pour le roi qui essaie de cacher deux belettes sous son manteau. Un coup de pied bien appliqué lui fait le bas du dos bleu comme une pêche de vigne. La Reine essaie aussi ... même résultat. dans une version plus coquine, la fille, puis la mère déguisées - mais le jeune homme les reconnaît - veulent acheter un lapin forain qu'il garde, il demande à les embrasser. Le roi essaie à son tour ; le jeune homme demande au roi, en guise de paiement, d'embrasser son âne sous la queue ... Le roi tue le lapin, le découpe pour plus de sûreté, mais au dernier moment, le jeune homme siffle, le lapin arrive tout de même, et le compte est bon. Pour la dernière épreuve, le roi demande de remplir un grand sac d'une vérité que les savants n'ont pas trouvée. Le garçon commence à dire que le roi a le bas du dos bleu violet parce qu'il a ... Stop ! dit le roi, le sac est rempli ! et il donne sa fille en mariage. Dans l'autre version, plus leste, il va révéler qu'il a embrassé la reine, et que le roi a embrassé son âne sous la queue, mais le roi l'arrête avant !

D'autres oranges :

De France ...

  • Les Trois Oranges, Ré & Philippe Soupault, "Histoires Merveilleuses des cinq continents", Seghers, p 243
  • L'amour des trois oranges : Gougaud dans "L'arbre à soleils" chez Seuil.
  • L'amour des trois oranges, Paul Delarue, CLRPF - Bourgogne, C. Seignolle, Omnibus
  • L'amour des trois oranges - version nivernaise, P. Delarue et M.L. Tenèze, "Le conte populaire français", Maisonneuve & Larose
  • Les trois pommes d'orange, Contes Merveilleux des pays de France, IONA
  • Les trois oranges, Jean-Luc Domenge," Contes Merveilleux de Provence", TAC Motifs
  • A bella di tre aranci (La Belle aux trois oranges), Marie France Orsini-Marzoppi, "Récits et contes populaires de Corse", Gallimard
  • L’oranger et l'abeille, Madame d'Aulnoy, Contes Edition du tricentenaire t1, Société des textes français moderne, p 243
  • Les Trois Pommes d'orange, Jean-François Bladé, "Les Contes Populaires de La Gascogne" Tome II, Maisonneuve & Larose
  • Le conte de la pomme d'orange - version de Loire-Inférieure, P.Delarue et M.L. Tenèze, "Le conte populaire français", Maisonneuve & Larose


Et d'ailleurs ...

  • Les trois oranges, "Blanca Flor et autres contes d'Espagne" collectés par Aurelio M. Espinosa, José Corti
  • Les trois oranges d'amour, Conte des Asturies, Carmen Bravo-Villasante, "17 contes d’Espagne - Les trois oranges d'amour", Castor Poche Flammarion, 1987



Quelques orangers ...

  • Les trois orangers, Lauranne Milliquet, "La porte d'argent" - Contes Sardes, Ed. Slatkine Sodifer
  • L'oranger, conte de Haute-Bretagne, Geneviève Massignon, "De bouche à oreille - Le conte populaire français", Berger-Levrault - Territoires. conte classé AT 313 (La fille du diable aide le héros dans sa fuite)
  • Le bosquet d'orangers, Henri Gougaud, "L'arbre d'amour et de sagesse", Editions du Seuil, p 171. Le bosquet est hanté par des femmes enchanteresses. Le paysan qui s'occupe des orangers tombe sous le charme de l'une d'entre elles. La femme du paysan l'invite à dîner avec ses sœurs du bosquet des orangers. Le vin les endort et elles retrouvent petit à petit leur forme d'arbre, leurs cheveux branchus et feuillus. Ils les ramènent tous les deux au bosquet ; ils mettent de la paille autour des troncs, la femme met le feu aux orangers. Mais la vie pourra-t-elle reprendre comme avant ?


Et dans une orange, une princesse ...

  • La princesse qui vivait dans une orange, conte birman, Skazki narodov Birmy, Moscou, Nauka, 1976, traduit par Anna Stroeva, Histoires de fruits et légumes, Flies France, 2002. La reine accouche d'une grosse orange. Elle essaie de la perdre loin du palais mais l'orange revient toujours. Elle l'installe dans ses appartements. Seize ans passent. L'orange roule jusqu'à la rivière, s'ouvre et une belle princesse sort et prend son bain. Un prince la voit. Il tombe amoureux. Il l'épouse mais la princesse ne sort pas de son orange. Il l'épie jour et nuit. Elle ne sort que quand il dort pour manger et boire. Un vieille du palais conseille le prince : Fais semblant de dormir, et quand la princesse sortira de l'orange, jette la peau au feu. La princesse s'évanouira. Mouille son corps avec du lait de buflonne, elle reviendra à la vie et vous pourrez vivre ensemble.
  • orange_demie_sunnyUK_FlickR Les Filles de l'oranger, conte d'Iran, Ré et Philippe Soupault, Histoires merveilleuses des cinq continents, Seghers, 1985, épuisé. p 433. Un jeune prince part à la conquête de la fille de l'oranger ... mais le jardin est gardé par des génies. Le prince réussi à leurs échapper en jetant des épingles et une poignée de sel. Lorsqu'il ouvre la première orange, une belle fille en sort, lui demande de l'eau et du pain et meurt car il n'a rien préparé pour elle. Pour la seconde, il n'a pas prévu assez. Il arrive enfin à garder la septième. Le prince part en avant pour préparer son accueil au château mais, pendant ce temps, une une servante à la peau aussi sombre que son âme prend la place de la Belle de l'oranger. La traîtresse finira par être dévoilée et le prince retrouvera sa princesse.
  • Les Péris des Trois Oranges, Paul Delarue, Incarnat blanc et or, Les quatre jeudis
  • Les trois oranges d'amour, Alfred de Musset, conte des Asturies. en ligne ici
  • Les trois oranges d'amour, Conte des Asturies, Carmen Bravo-Villasante, "17 contes d’Espagne - Les trois oranges d'amour", Castor Poche Flammarion, 1987


Versions récentes :

  • Michel Hindenoch : Les trois oranges , Les plus beaux contes de conteurs, Syros Jeunesse, 1999. Cette version assez longue est proche du conte d'Iran Les filles de l'oranger et, comme dans le texte d'Alfred de Musset, on y voit la Fille de l'oranger changée en oiseau.
  • Hélène Loup : L’Amour des trois oranges in : "Le jeu de la répétition dans les contes, ou comment dire et redire sans répéter", Editions Edisud, collection "l'Espace du conte", 2000, p 70 à 84. Vous pourrez découvrir ce texte sur le blog de Kasimir : ''Le conte des trois oranges'' en quatre articles
  • Ma version revisitée : ''Les filles de l'oranger", en ligne dans l'article suivant, cliquez ici