Résumé de l'éditeur :

Le jeune Arnljǿtur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljǿtur aura aimé Anna, une amie d'un ami, une petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljǿtur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans une autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

Une autre optique, résumé de Patricia :

Arnljǿtur vit en Islande. Sa mère lui a transmis son amour des plantes. Pour Arnljǿtur, l'amour a éclos aussi dans la serre. Une courte nuit a fait naître une jolie petite fille le jour même de l'anniversaire de sa mère, date aussi de sa mort dans un accident. Mais la jeune femme et l'enfant ne vivent pas avec lui. S'il a bien reconnu l'enfant, Arnljǿtur ne sait pas où se situer, ni quel rôle jouer.
Les dernières paroles de sa mère ont été pour les rassurer lui, son père âgé et son frère jumeau autiste, et pour l'inciter à transmettre les boutures d'une rose rare, peut-être unique.
Arnljǿtur nous entraîne avec lui dans un long voyage qui se révèlera initiatique : parti d'un milieu hostile, la mer d'Islande et la lave où poussent difficilement fleurs et arbres, il arrive sur le continent, survit en ville, traverse une forêt apparemment sans fin, et gravit enfin une colline escarpée sur laquelle niche un cloître qui protège une roseraie unique, connue dans le monde entier pour ses variétés de rose. En restaurant ce jardin secret laissé en suspens, pour ne pas dire à l'abandon, il va mettre en ordre ses émotions, observer quel sens prend sa vie et retrouver l'envie de vivre pleinement plutôt que de se laisser balloter par les évènements comme il l'a fait jusqu'alors …

Rosa_candida_Baron Filippo 2011_5653260985_7b5f4f4180La tendresse est constamment présente, permise par l'acceptation des événements qui vont changer le cours d'une vie paisible (un peu végétative ?) qui demandait à éclore, comme son amour pour la vie révélé par la rencontre avec Anna Sol, le bébé inattendu mais lumineux comme son nom.

Rosa candidaune fleur rare qui embaumera votre cœur. La description des sentiments est toujours juste sans jamais tomber dans la mièvrerie. Tout est dit avec une émotion contenue, pudique mais toujours poétique. Nous découvrons toute une gamme d'émotions et nous éveillons en même temps que le narrateur tout au long de son parcours. Voyage dans des milieux différents, et voyage intérieur. Retour vers des valeur simples mais fondamentales : accepter, observer, aimer sans juger. Le tout au présent sans se projeter vers un peut-être hypothétique.

Photographie de Baron Filippocreative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

Résumé de Maryse :

Un paysage lunaire où l'on recrée la nature dans la serre, la traversée de la forêt une région plus favorable à la végétation, et dans le monde fermé du cloître revit l'exubérance des plantes. Une rencontre enrichie d'inattendu : un prêtre cinéphile collectionneur de films d'art et d'essai ; curieuse façon de retrouver le monde séculier à partir du cinéma …
L'amour et la tendresse sont constamment présents :

  • L'amour des êtres : une mère toujours présente dans le souvenir, un père inconsolable de la mort tragique de son épouse qu'il remplace comme il peut auprès de ses enfants,
  • L'amour pour les plus fragiles : Joseph, le jumeau autiste et le bébé, que le jeune narrateur appelle « ma fille » tout au long du roman,
  • L'amour divin dans la vie ecclésiastique et dans le face-à-face entre le bébé et le tableau d'une vierge à l'enfant.

Le roman s'achève sur une note mélancolique : le départ d'Anna « pour six mois » après un faux départ d'un mois qui leur a permis de se connaître enfin. Cela remet tout en question mais fait tout espérer aussi.