Pauline : Tom-Tom_et_Nana_29Trop mimi – une histoire de Tom-Tom et Nana, Jacqueline Cohen, Evelyne Reberg, Bernadette Després. Tom-Tom et Nana Tome 29, Toujours plus fort !, "Trop mimi". Bayard BD Poche, 2004. ISBN : 2-7470-1407-X
Tom-Tom et Nana vont acheter du pain. Mais en chemin ils rentrent dans magasin de jouets et achètent une peluche. Pas de chance, leur père qui les trouve bien longs, les rejoint ... Quand il voit la peluche il se met en colère ("Il est sous pression !", nous dit Pauline) et leur demande de rapporter la peluche au magasin. Les enfants ont "trop la honte" et finalement c'est le papa qui ramène la peluche, mais il craque à son tour pour un gros nounours ! Comment rentrer à la maison ? Ils finissent à force de ruse par cacher leur beau nounours. Mais, pas de chance ! La maman se lance dans un grand rangement ...

Patricia : Contes_autour_Mediterranee_DEROUINClaire Derouin. Contes autour de la Méditerranée. "Le grain, le noyau et le pépin magique". Nathan, coll. Contes et légendes, 1996, ISBN : 2-09-282304-3

Dans la ville de Tyr HIRAM possède 40 gros navires marchands, mais son fils YAM, n'a pas du tout le sens du commerce … Il se contente de secouer ses cheveux bouclés dans le vent qui emporte de douces paroles que nul ne comprend vraiment.

Un jour, Hiram fait charger une barque pour son fils avec une cargaison de poissons. Yam part à l'aube. Mais le vent d'Est souffle si fort qu'il pousse la barque jusqu'en Sicile où il s'échoue dans les marais salants. Le choc a été rude, les anchois sont tous passé par dessus bord. Yam les ramasse patiemment et les étale au fond de la barque. Il repart. La barque dérive jusqu'en Lybie. Yam aperçoit une caravane qui longe la côte. Ils sont en piteux état, car ils ont tout perdu dans une tempête de sable. Yam leur distribue ses poissons conservés par le sel, séchés au soleil. Pour le remercier, le chef des nomades lui offre un petit grain doré qu'un génie du désert lui a offert en disant ces mots mystérieux : Des 3 tu en possèdes un, réunis les 3 et tu deviendras le roi.
Hiram guette le retour de son fils, assis sur le quai du port. La barque de Yam accoste enfin : Combien ? Yam tend le grain. Hiram pique une terrible colère, son nez enfle démesurément, et il lance le grain par dessus son épaule droite. Le grain tombe sur la colline de droite.

Hiram donne une seconde chance à son fils Il lui a préparé sa barque avec une cargaison de maquereaux. Les vagues et les courants contraires entraînent Yam jusqu'en Sardaigne. Il charge les maquereaux sur son dos et grimpe jusqu'à un village haut perché. Par chance, c'est jour de marché et les bergers achètent tous les poissons ! Yam gagne 30 pièces d'argent. Avant de redescendre vers sa barque, il se rafraîchit à la fontaine du village. Là, il entend des pleurs... un petit berger est en larmes parce que des bandits lui ont volé tout son troupeau. Il n'ose plus rentrer chez lui : Mon père va me tuer ! Yam comprend … oh oui ! Il comprend ! Il donne les 30 pièces d'argent. Le jeune garçon lui offre un noyau qu'il tient du génie des montagnes qui lui a dit : Des 3 tu en possèdes un, réunis les 3 et tu deviendras le roi.
Hiram fait les 100 pas sur le quai du port. Hiram est si impatient qu'il n'attend même pas que Yam l'ait salué : Combien ? Yam tend le noyau et raconte son aventure. Hiram lance le noyau par dessus son épaule gauche. Le grain tombe sur la colline de gauche.

« Jamais 2 sans 3 ! » La barque de Yam est chargée d'une cargaison spéciale, 10 poissons volants. Ce jour-là, le vent souffle faiblement, l'embarcation dérive lentement jusqu'à l'archipel des Cyclades, en Grèce. On raconte que les gens de là-bas ont des pouvoirs magiques … Mais Yam ne s'inquiète pas. Il a confiance en son destin. Trois superbes sirènes, des femmes oiseaux au plumage vert, volent autour du bateau de Yam et lui propose l'hospitalité ... mais elles chantent faux, faux !!! Les pauvres sirènes expliquent que leur reine est prisonnière d'un démon des Airs, et depuis tout va de travers ! Yam ouvre la cage : Poissons volent !. Les poissons prennent la place de la reine des sirènes qui offre à Yam un minuscule pépin qu'un marin qu'elle a beaucoup aimé lui a confié en disant ces mots mystérieux : Des 3 tu en possèdes un, réunis les 3 et tu deviendras le roi. Puis elle le conduit à la salle aux trésors où Yam prend 3 petits anneaux et c'est tout !
Hiram est si impatient qu'il n'attend même pas que Yam ait accosté : Combien ? Yam tend le pépin et raconte son aventure. Mais quand il avoue n'avoir pris que 3 anneaux dans le trésor, Hiram devient fou de rage, son nez fait concurrence à l'aubergine la plus colorée, il hurle et lance de toutes ses forces le pépin doit devant lui. Le grain tombe sur la colline au centre.

A ce moment-là tout va très vite. 3 génies surgissent de nulle part : le génie du désert (le grain) le génie des montagnes (le noyau) et le génie des eaux (le pépin). Et ils disent en chœur à Yam : Des 3 tu possèdes les 3, tu es devenu le roi de la Méditerranée.
- Ouais ! Le roi des crétins ! Hurle Hiram qui ne décolère pas... et reçoit 3 claques ... une de chaque génie
Les 3 cadeaux magiques poussent instantanément : sur la colline de droite des épis de blé doré, sur la colline de gauche de magnifiques oliviers et sur la colline du centre des centaines de pieds de vignes. Émerveillés, les habitants de Tyr font de Yam leur roi. Les voisins de droite, de gauche, et du centre proposent leurs filles en mariage et comme Yam a trois anneaux … (c'est un conte, pas une fable : il n'y a pas de morale ...). Depuis ce jour, Yam est le roi du commerce maritime. Son père ne l'a plus jamais traité de crétin. Au printemps, il charge les 40 cargos de son père et part vendre sa farine de froment, son huile d'olive et son vin. et si, par bonheur, au cours de ses voyages il rencontre quelqu'un de grande sagesse, il lui offre tantôt un grain, tantôt un noyau, tantôt un pépin.

Pour en savoir plus :
Visitez le billet ''"Le grain, le noyau, le pépin magiques"'' où se trouve le conte avec tous les détails.

Michèle :Contes_du_Medianoche_Michel_Tournier Le lapin et le renard, histoire vraie tirée de : Michel Tournier. Contes du Médianoche. Gallimard, Folio junior, 1999. ISBN : 2-07-051813-2. Qu'est-ce qu'un médianoche ? D'abord, c'est un joli mot, sympathique et appétissant, qui rime avec cinoche et brioche. Ça veut dire : un repas fait au milieu de la nuit. Une fête nocturne et amicale, en somme, où on se raconte des histoires en buvant et en mangeant. Des histoires, en voilà quatorze justement, des vertes et des mûres, des histoires à rire et à pleurer, à boire et à manger. Michèle nous en a choisi une ...

Ce n'est pas une fable de La Fontaine. C'est une histoire vraie, un peu triste aussi comme souvent la vérité...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapin_chinchillaCertain parisien habitant un rez-de-chaussée, avait un lapin, un magnifique lapin gris fumé aux yeux verts qui vivait dans cet appartement comme un chat ou un chien. Il reçoit un couple d'amis. La femme étrenne un superbe manteau de fourrure. En arrivant elle retire son manteau qu'elle jette sur le canapé ; il faisait beau et la fenêtre était grande ouverte. Barnabé, le lapin apprivoisé, entre et s'installe sur les genoux de son maître pour déguster le bœuf bourguignon aux carottes.
La conversation roulait sur les animaux dits domestiques et sur les résurgences d'instincts et de réactions souvent brutales chez les animaux les plus habituellement calmes.
- En vérité, dit notre hôte, il n'y a pas d'animaux vraiment domestiques. Tout au plus sont-ils parfois plus ou moins apprivoisés.
Barnabé, rassasié regardait les invités en hochant ses grandes oreilles.
- Il va maintenant aller faire sa sieste sur le canapé
C'est alors qu'eut lieu le drame ... Barnabé quitta d'un bon les genoux de son maître et atterrit sur le canapé ... recouvert du manteau de renard ... On aurait dit qu'un ressort le projetait en l'air ... Ce second saut l'amena sur le rebord de la fenêtre qu'il sauta dans une peur panique ... Heureusement l'appartement était au rez-de-chaussée ... Hélas, dans la rue se promenait un chien tenu en laisse qui s'échappa, mû lui aussi par un instinct irrésistible ... Et l'on pu voir tout au bout de la rue un teckel lancé de toute la force de ses courtes pattes à la poursuite de Barnabé qui filait comme un trait... Le chien fut retrouvé, et il était clair à son air dépité qu'il était bredouille.
Et le lapin ? Il court toujours ...

Proverbes :
"Quand on a rien à ajouter, on peut toujours citer un vieux proverbe chinois"... d'autant plus que nous sommes entrés le 3 février 2011 dans l'année du lapin ...

  • Le lièvre compte sur ses jambes, le loup sur ses dents : Chacun survit comme il peut - proverbe chinois
  • Le lièvre est-il en sécurité ? Attendez de trouver le tigre ! - proverbe chinois
  • Attendre le lapin sous un arbre : Attendre que tout vous tombe du ciel - proverbe chinois
  • Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois. - proverbe français
  • La mémoire du lièvre se perd en courant. - proverbe français
  • Qui chasse deux lièvres, en perd un de vue et laisse échapper l'autre. - proverbe italien

Source : chine-informations.com

Abessia : Cercle des menteurs 1_ JC Carrière L'homme qui ne connaissait pas d'histoire selon Jean-Claude Carrière. "Le cercle des menteurs". Plon, 1998, p. 83. Un conte Irlandais qui nous fera passer dans un autre monde et croiser des fantômes ... Toute une histoire ... TOUT LE MONDE connaît des histoires, et donc le gars qui n'a pas d'histoires à raconter a quelque chose qui ne va pas en lui ... car "Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre." Celui qui a vécu des moments forts de la vie : joie, partage, tristesse aussi, doute et espoir, celui qui s'est réjoui à la naissance d'un petit être (car la vie est plus forte que la mort), celui qui a vu partir ses proches (la mort fait partie de la vie), celui-ci peut conter, transmettre et partager pour que ceux qui écoutent et reçoivent puissent acquérir la sérénité qui permet d'accueillir les bonnes et mauvaises choses de la vie en sachant qu'elle vaut la peine d'être vécue.

Il existait un homme qui s'appelait Brian. Il coupait des roseaux et tressait des paniers. Une année - une année mauvaise - les roseaux vinrent à manquer dans la région. Les seuls roseaux, cette année-là, se trouvaient dans une vallée qu'on disait habitée par des créatures dangereuses. Brian se décida. Il pria son épouse de lui préparer quelque nourriture et partit pour la vallée solitaire. En peu de temps, il coupa un grand fagot de beaux roseaux mais, alors qu'il s'apprêtait à les lier, un brouillard s'épaissit autour de lui. Brian décida d'attendre. Il s'assit et mangea sa nourriture. L'air était si sombre autour de lui qu'il ne pouvait même pas apercevoir les doigts de sa main. Très effrayé, il se leva. Il regarda vers l'est, il regarda vers l'ouest et il vit une lumière. Il vit une longue maison. A travers la porte ouverte et la fenêtre, passait une lumière tranquille. Brian glissa sa tête par la porte.
A l'intérieur de la maison, il vit un vieil homme et une vieille femme, tous deux assis. Ils le saluèrent en l'appelant par son nom et l'invitèrent à prendre place auprès du feu. Brian s'assit entre les deux. Pendant un moment, ils bavardèrent. Puis le vieil homme lui dit :
Raconte une histoire.
- Je ne peux pas, répondit Brian. S'il y a une chose que je n'ai jamais faite dans ma vie, c'est raconter une histoire.
- Tu ne connais aucune histoire ?
- Aucune histoire.
- Et tu es Irlandais ?
Le vieux et la vieille échangèrent un coup d'œil rapide, et la vieille dit à Brian :
- Va tirer un seau d'eau du puits. Fais quelque chose pour te rendre utile.
- Je ferai n'importe quoi, dit Brian, ''du moment que je ne raconte pas une histoire.'' Le jeune garçon saisit un seau, il alla le remplir au puits. Il posa le seau sur la margelle pour le laisser s'égoutter. A ce moment, une formidable bourrasque de vent souleva Brian dans les airs. Il fut emporté vers l'est, il fut emporté vers l'ouest et, quand il retomba sur le sol, il ne pouvait apercevoir ni le puits, ni le seau. Il vit une lumière. Tout trébuchant et tombant, il marcha vers cette lumière. Il vit une longue maison beaucoup plus grande que la première, deux lumières à l'intérieur et une lumière devant la porte. Brian passa la tête par la porte. Il vit une pièce où l'on veillait les morts ...
Les gens assemblés lui demande de jouer du violon, puis de dire la messe, et de faire office de médecin-chirurgien pour raccourcir les jambes d'un des porteurs du cercueil... et il s'acquitte de toutes les demandes à la perfection ... Ils arrivent au cimetière et comme il n'y a pas d'entrée, ils sautent le mur les uns après les autres. Brian est le dernier. Alors une formidable bourrasque de vent emporta Brian dans les airs. Il fut emporté vers l'est, il fut emporté vers l'ouest et, quand il retomba sur le sol, il ne pouvait apercevoir ni le cercueil, ni le cortège. Il était retombé tout près du puits. Il vit le seau, il vit les gouttes d'eau, qui n'avaient pas encore séché sur la margelle du puits. Il prit le seau et revint à la maison. La vieille et le vieil homme étaient assis à la même place, là où il les avait laissés. Il posa le seau et vint reprendre sa place entre les deux.
- "Alors, lui dit la vieille femme, es-tu toujours incapable de raconter une histoire ?"
Et Brian raconte ce qui vient de lui arriver
"- Hé bien maintenant tu en connais une histoire, tu es un véritable Irlandais, Brian..."

Sources :

  • Carrière, Jean-Claude. Le cercle des menteurs, "L'homme qui ne connaissait pas d'histoire"''. Plon, 1998. p. 83.
  • Le texte intégral est en ligne sur le site d'Etienne Duval.

Joris : Cercle des menteurs 1_ JC Carrière Le pet d'Aboul-Hossein (conte facétieux des 1001 nuits) in : Carrière, Jean-claude. Le Cercle des menteurs - tome I, "Le pet fondateur", Plon, 1998, p 340

Un bédouin fortuné qui s'appelait Aboul-Hossein, avait tout ce qu'il fallait. Suffisamment de chameaux pour préparer plusieurs caravanes, des marchandises à profusion pour tous les commerces, tout … une belle maison, des serviteurs … plein de bonnes choses à manger … Mais il lui manquait quelque chose d'important … Il n'avait pas de femme. L'âge venant, sur les conseils de ses amis il choisit une jolie jeune femme belle comme le soleil, douce comme la lune, et le jour des noces il ouvre en grand les portes de sa maison et fit servir un splendide festin. On promène l'épouse dans toute la maison, vêtue de robes qu'on change à chaque passage, pour bien montrer que la famille alliée par ce mariage n'était pas en reste … A la fin de la soirée, les femmes accompagnent la jeune épouse jusque dans la chambre nuptiale.
Aboul-Hossein, au milieu du cortège, entre à son tour. Il s'assoit un instant sur un divan, avec la dignité qui convient à son rang. Puis il se lève pour remercier les femmes et leur souhaiter une bonne nuit en leur donnant congé. A ce moment, calamité des calamités ! Il lâche un pet décrit dans « Les Mille et Une Nuits » comme « terrible et grand », on pourrait ajouter « sonore et odorant » …
Toutes les femmes firent semblant de parler ensemble, comme si elles n'avaient rien entendu, pour que l'époux ne soit pas gêné … L'épouse fit tinter ses bracelets, ses servantes échangèrent des rires et des paroles de bons vœux … Mais Aboul-Hossein a bien compris que c'était pour couvrir « l'incident » …
La honte au cœur, il sort dans la cour, selle sa jument et s'enfuit dans les ténèbres de la nuit. Il aurait pu simplement après avoir retrouvé son calme, revenir dans la nuit honorer sa jeune épouse … Non ! Il galope droit devant lui, si vite, si loin, qu'il arrive au bord de lamer, il prend le premier bateau prêt à appareiller et le voilà parti pour les Indes. En raison de sa honte extrême, il abandonne toute une vie.
En Inde, comme il était un individu de qualité, il devient au bout de quelques années de commerce l'homme de confiance d'un roi : il vieillit riche et respecté. Il avait tout … Mais son pays lui manquait … Au bout de dix ans de cette nouvelle vie réussie, le mal du pays était si fort qu'il soupirait sans cesse en pensant à sa ville, à sa maison, à sa jeune épouse … Un jour, il n'y tient, plus, il se déguise en derviche (un religieux qu'on ne questionnera pas), et revient dans son pays … Il finit par arriver sur la colline qui domine sa ville. Les larmes aux yeux il reconnaît les rues, sa maison avec sa terrasse … Il descend de la colline et prend des petites rues pour arriver jusqu'à chez lui. Son cœur bat plus fort, il est ému. En passant dans une rue, il croise une vieille femme qui cherche des poux en peignant les longs cheveux d'une petite fille d'une dizaine d'années. Et il entend sans vraiment le vouloir la question que pose la petite :
- En quelle année je suis née ?
- Tu es née l'année où Aboul-Hossein a pété.
Aboul-Hossein, s'arrête net ! Son pet était donc devenu une date importante dans l'histoire de cette ville, une date historique : il était entré dans l'Histoire !!! Et le malheureux Aboul-Hossein se dit, accablé, « Mon pet se transmettra à travers les âges aussi longtemps que les fleurs pousseront au printemps ! »
Alors, il fait demi-tour en courant, il s'enfuit pour ne plus revenir, il retourna en Inde où il vécut dans la tristesse jusqu'à sa mort...

Tout ça pour un pet lâché au mauvais moment …
Tout ça pour ce sentiment de honte dont il ne pouvait se défaire ...

Sources :

  • Carrière Jean-Claude. Le cercle des menteurs , Volume 1. Plon, 1998, pp 340-341
  • Fdida, Jean-Jacques. Contes des sages et fous amoureux. "Le pet historique", Seuil, 2008. pp 19-22, Cette version, écrite dans le style des Mille et Une Nuits est en ligne ici : Pour avoir fait d'un pet une montagne de tracas, Que sur lui soit la miséricorde d'Allah.


Marie-Eve : Je_lis_deja_241_BayardBoucle d'Or et les Trois petits cochons, conte revisité in : Je lis déjà, n°241, Fleurus, Janvier 2011.

Il était une fois une jolie petite fille aux longs cheveux blonds, aux yeux bleus, 8 ans environ ... Ce jour-là elle demande à sa maman :
- Maman, j'ai fini mes devoirs, est-ce que je peux aller me promener dans la forêt ?
- Ce n'est pas très prudent, Boucle d'or, lui répond sa maman, tu sais que tu as déjà eu des problèmes avec trois ours ...
- Maman, c'est promis, cette fois je ne rentre chez personne et puis je ne parlerai pas aux personnes que je ne connais pas !
- Alors, comme ça ... mais ne va pas trop loin !
C'est ainsi que Boucle d'or est retournée dans la forêt. Elle cueille des fleurs et arrive dans une clairière. Et dans la clairière il y a ... ???
Non, pas 3 ours, ni 3 cochons ... Un petit cochon.
La conversation s'engage, Boucle d'or admire la maison toute en paille du petit cochon ... Mais ils doivent fuir bien vite parce que le Loup arrive. Ils finissent par se retrouver tous les 4 (les 3 petits cochons et Boucle d'Or) dans la maison en pierre. Mais les travaux ne sont pas terminés. Vous savez ce que c'est quand on veut tout faire soi-même ... La porte ne ferme pas bien, il manque une fenêtre, et comme Grand Cochon voulait faire une extension à sa maison pour faire une terrasse avec Barbecue, il y a une ouverture dans un mur. Ils se tassent dans un angle ... Le loup approche ...
Mais à ce moment-là, le sol tremble, les murs vibrent, les fenêtres tintent, la porte claque ... Ce sont ??? les Trois ours qui arrivent. Grand Ours saisit Le grand méchant loup qui n'ose plus rien dire ... et le soulève de terre et lui donne quelques gifles ...
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Moi, rien ... rien du tout ... je visitais ...
Moyen Ours saisit le Loup par la queue, le fait tourner et l'expédie par la fenêtre :
- On t'avait bien dit de ne pas venir embêter les trois petits cochons ...
Et Petit Ours court lui donner quelques coups de pied :
- Boucle d'Or c'est ma copine : on a partagé le même repas, la même chaise, le même lit ! Alors tu n'embêtes pas ma copine !
Le loup est parti en boitillant, il n'est jamais revenu ...


Michel : creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/Le zen dans l’art chevaleresque du mille-pattes, conte Zen revisité, création personnelle de Michel (Le_Mille_Pattes_et_la_Grenouille_Michel_Avril2011 texte intégral). En voici quelques extraits :

Scolopendre_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Scolopendra_fg01.JPGCe jour là, le mille-pattes sort faire sa promenade comme tous les jours. Il avance en agitant ses mille pattes, il descend les marches du perron de sa maison, il se faufile entre les herbes, il contourne les arbres. Il fait beau. Il a le cœur content. Ce jour-là, il rencontre une grenouille. Elle fait des grands bonds en détendant ses deux pattes de derrière.
- COA COA fait la grenouille en bondissant autour de lui.
- Bonjour, bonjour. répond le mille-pattes.
- COAment fais-tu pour ne pas t’emmêler les pattes avec tes mille pattes ? lui demande la grenouille.
Le mille-pattes trébuche. Il est saisi par la question. Il s’arrête. Il se bloque. La question le contrarie. Il ne se l’est jamais posée, cette question. Alors il ne sait pas quoi répondre à la question que lui pose la grenouille.
Alors il ne sait pas quoi répondre à la question.
Alors il ne sait pas quoi répondre.
Alors il ne sait pas quoi.
Alors il ne sait pas.
Alors il reste coi.
Alors il décide de rentrer chez lui. Il avance plus lentement. En contournant les arbres il se cogne, en se faufilant entre les herbes il se coupe, en montant les marches il se tord au moins 10 chevilles. Ce n'est pas encore l'heure du thé, mais il prépare le thé. En le versant il se brûle. Il se sent accablé. Ce n'est pas encore l'heure de se coucher, mais il va se coucher. C'est le premier jour. Notre pauvre millepattes fait des cauchemars toute la nuit. La question de la grenouille le poursuit :
- COAment fais-tu pour ne pas t’emmêler les pattes avec tes mille pattes ?

Le lendemain matin, deuxième jour, en descendant de son lit, il s’étale par terre. se tord 20 chevilles en descendant les marches de son perron, se coupe en se faufilant entre les herbes, se cogne aux arbres. Alors il fait demi-tour, se cogne aux arbres, se coupe aux herbes, se tord 30 chevilles en montant les marches. Il va se coucher. Il fait un cauchemar ininterrompu :
- COAment fais-tu pour ne pas t’emmêler les pattes avec tes mille pattes ?

Le matin du troisième jour, il est paralysé dans son lit. Enfin, presque. Il décide d’aller voir le médecin avant de ne plus pouvoir bouger du tout. Il téléphone. Pas de rendez-vous avant un mois, lui répond une voix charmante. Il décide d'y aller quand même. Après quelques heures d'attente le médecin le reçoit. Sur un ton professionnel (c'est-à-dire à la fois compatissant et ennuyé) il lui annonce :
- Vous souffrez d’une millepathie aigüe foudroyante. Il n’y a pas de remède. Vous guérirez ou vous mourrez. Et il le reconduit à la porte.
Il se traîne chez lui péniblement. Parfois cinq cents pattes veulent aller en avant et cinq cents pattes en arrière. Parfois cinq cents pattes veulent aller à droite et cinq cents pattes à gauche. Il est tiraillé dans tous les sens. Il souffre beaucoup. En arrivant chez lui il s’écroule épuisé sur le carrelage.

Au matin du septième jour il revient à lui. Il s’étire dans tous les sens, tellement qu'au lieu de faire quelques centimètres, il a l'impression de faire un mètre. Il peut commander ses pattes une à une comme il veut. Il les fait danser. Ensuite il fait un slalom à toute vitesse entre les pieds des chaises. Puis il monte l’escalier en marche arrière et le redescend en faisant des arabesques sur la rambarde. En passant la porte à toute vitesse il fait un vol plané. Tiens tiens quelle sensation agréable de décoller, se dit-il. Alors il recommence, et apprend à s’orienter en inclinant ses pattes. Puis il monte au premier étage et se lance de la fenêtre. Il vole en rase-mottes en faisant onduler ses pattes et son corps. Il croise la grenouille qui n’en revient pas :
- Mais COAment mais COAment fais-tu ? bégaie la grenouille.
Le mille-pattes virevolte autour d’elle en riant. Il fait beau. Il a le cœur content. Son corps est parcouru d'ondes colorées et chatoyantes. Il se pose et elle monte sur son dos, et se transforme en une belle princesse.

Aujourd’hui les Maîtres zen dans l'art chevaleresque du mille-pattes de voler sont très rares. Mais de cette époque est née la légende des princesses qui voyagent sur des tapis volants.creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

Sources :


Le mille-pattes, portrait en pied(s)...
Une maman mille-pattes compte les pattes de son enfant nouvellement né : 998, 999, 1000... 1001 ! Oh, c'est un garçon !...

Le problème du mille-patte c'est la marche !
Quand il marche toutes les pattes doivent être mises en mouvement en même temps. (Futura Sciences. Les mille-Pattes in : "Recyclage naturel : qui sont les décomposeurs ?" - 06/04/2007). Certains actionnent patte gauche et droite en même temps, paire après paire… et finissent immanquablement par s'emmêler s'il doivent aller vite...

Geneviève : 365_histoires_ensoleillées_GRUND Le premier coucou de Svatopluk Hrcir et Vratislav Stovicek in : Eva Frühaufovà- Frantovà. 365 histoires ensoleillées. Gründ, 1992. ISBN : 2-7000-1667-X
L'horloge qui fait coucou a été inventée grâce à un drôle d'oiseau.

Le premier coucou horloger :
Coucou_Forêt_Noire_http://www.maison-pendule.fr/dhtml/page_maison_pendule_coucou_un_jour_282.phpEn 1730 la première horloge à coucou fut construite par Franz Anton Ketterer dans la petite localité de Schonwald, près de Triberg, en Forêt Noire. Ketterer réussit le premier à imiter dans une horloge le chant naturel du coucou au moyen de 2 soufflets dont chacun produit un son différent. Au départ, il voulait imiter le chant du coq mais n'y parvenant pas, il a simplifié et s'est inspiré des orgues d'églises. Le modèle traditionnel, défini vers 1850, se présente typiquement comme une horloge murale à balancier apparent, mue par deux contrepoids en forme de cône, avec un boîtier décoré en forme de chalet ou de tronc d’arbre. La sonnerie particulière combine une imitation du cri du coucou avec un carillon. À chaque heure ou demi-heure exactes, les portes s'ouvrent et un oiseau mécanique surgit de son nid et chante. L'horlogerie se développa très rapidement en Forêt Noire au cours des années qui suivirent. Alors que la version originale représente une fresque sculptée et trouée d’une petite porte, les ingénieux Helvètes pousseront l’exercice jusqu’à intégrer une boîte à musique et à lui donner la forme d’un chalet, traits caractéristiques et distinctifs. Faisant preuve de génie inventif, d'habileté et de dextérité, les habitants de la région occupaient les longs mois d'hiver à exécuter de manière artisanale, dans leurs fermes ensevelies sous la neige, des horloges à coucou richement décorées de sculptures en bois les plus diverses : feuillage avec fruits, animaux de la forêt, scènes de chasse, étables avec coucou dans le grenier, mais aussi chalets de toutes tailles avec toujours de nouvelles animations : danseurs, animaux, colporteurs d'horloges, roue de moulin, bûcheron, scieurs de bois, dame sonnant la cloche pour le repas, buveurs de bière. Toute cette variété de décors a contribué au succès de cette pendule à coucou qui est devenue le symbole de la Forêt Noire. (La maison de la pendule)

Un nid entré dans la légende : Selon une légende, le Duc Ulrich VI de Wurtemberg (1487-1550) réclama le « nid du coucou », qu'il avait entendu chanter avec ravissement dans leurs bois, aux habitants de Botnang (village allemand devenu plus tard un quartier de la ville de Stuttgart). Les habitants ne parvenaient pas à décider s'il s'agissait d'une marque d'ignorance du Duc ou d'une plaisanterie. En effet, le coucou ne bâtit pas de nid mais pond dans un nid déjà occupé, afin que des parents adoptifs élèvent son oisillon quand l'œuf éclora. Ne voulant pas courir le risque de mécontenter l'illustre personnage, les habitants de Botnang ont donc décidé, à défaut de nid, de lui faire don d'une partie de leur forêt où vivait le fameux oiseau chanteur. Depuis lors, les habitants de la région se moquent gentiment de leur naïveté et le coucou est devenu l'un des symboles de Botnang (Wikipédia)

Amelia : Loup_et_Petit_Chaperon_RougeLe malin chaperon et le craquant poucet, conte revisité in : Je lis déjà, n°241, Fleurus, Janvier 2011.
Le Petit Chaperon Rouge part en forêt. Avec son panier. Et une galette pour sa mère-grand. Et puis aussi une bouteille de cidre (ça changera un peu ...). En chemin elle rencontre ... le Petit Poucet suivi par ses frères. Ils ne seront pas de trop pour venir à bout du loup ...
Je vous laisse deviner la suite de l'histoire.... car j'ai un trou de mémoire... Avec toutes mes excuses pour l'auteur et notre petite conteuse qui a eu le mérite de nous dire son conte sans le lire !!! Et tant pis pour les trous de mémoire ... Dans les contes, on s'en sort toujours ! Bonne continuation Amelia !

Une recette pour garder les contes en mémoire :

  • Parole de conteur : « Les contes ne sont pas faits pour être crus mais pour être mangés» Michel Hindenoch.
  • La recette : Muriel Bloch. Les conteurs ont bon appétit et bonne mémoire in 365 contes des Pourquoi et des comment. Gallimard jeunesse, Collection Giboulées, 1997, 25 décembre
  • A écouter : Les conteurs ont bon appétit et bonne mémoire conté par des enfants http://lagrette.free.fr/projetradio/sons/bloch-hi.mp3


Viviane : Benli-Bahri, le chat- in : Pertev Nailî Boratav. Contes turcs. Éditions Erasme, Coll. Contes des cinq continents, Paris, 1955, 224 pages, épuisé.

Résumé de Viviane :

Une jeune fille très très pauvre rêvait d'habiter une maison de 40 pièces. Elle existait cette maison, mais personne ne voulait l'habiter ou l'acheter car elle était hantée. Un jour, le propriétaire fit proclamer qu'il la vendrait pour une pièce d'or ! Mais personne n'en voulait. La jeune fille entendant l'annonce dit :
- Je veux l'acheter.
Mais le héraut (l'annonceur) se méfie et se moque d'elle. Comment pourrait-elle acheter cette maison, elle qui était si pauvre ... Le soir, le propriétaire demande s'il y a acquéreur et le crieur de répondre qu'il y avait seulement une jeune fille pauvre, misérable, désirant cette maison. Le propriétaire lui ordonne d'aller la chercher et l'affaire fut faite.
La jeune fille s'installe et les voisins lui préparent un repas de fête. Très pieuse, elle fait sa prière du soir, remercie Allah pour ses faveurs. A ce moment, elle voit approcher un chat noir qu'elle prend sur ses genoux et qu'elle caresse. Chat_noir_DenisCarl_http://www.deniscarl.com/forum/article.php?story=2005082711265311
- Viens, beau chat, Viens. Au moins je ne serais pas seule dans cette grande maison
Elle le fait dormir dans le lit et elle dort par terre.
Le lendemain, de bonne heure, plus de chat noir. Il est parti mais à sa place il y a une belle pierre brillante. Et cela continue ainsi pendant 15 jours. Le chat noir mange et dort avec elle, puis disparaît au matin et tous les matins une belle pierre marque sa place.
Un jour, la jeune fille se résout à vendre une pierre. Le marchand, la voyant habillée comme une pauvresse, la renvoie dans un premier temps, pensant qu'elle a volé cette pierre. Elle part calmement, dignement. Le joaillier se ravise. Il examine la pierre qui a une grande valeur. Il confie la jeune fille à sa femme pour qu'elle l'accompagne dans les magasins où elle est habillée, chaussée, coiffée... Elles partent en voiture, accompagnées de « Lalas » et de servantes. Le joaillier ne pouvant donner à lui tout seul la somme correspondant à la pierre, ils doivent se mettre à plusieurs.
La jeune fille vit ainsi heureuse, elle achète une niche somptueuse au chat et demande à ses amis de venir vivre avec elle. Et tous les matins, le chat laisse une pierre dans son lit.
Le 39éme jour après son installation, le crieur revient toucher la pièce d'or, mais au lieu de donner une seule pièce, la jeune fille en donne 2000 ! et 1000 livres d'or pour le pourboire !!!
Mais elle est intriguée par les va-et-vient du chat. Elle décide de le suivre et pour rester éveillée, s'entaille un doigt et met du sel sur la blessure... Vers minuit, le chat vérifie qu'elle dort bien (elle fait semblant) et s'en va. Elle le suit. Une porte s'ouvre dans le mur du jardin et dans le jardin suivant tous les arbres sont couverts de pierres précieuses, ces fameuses pierres que le chat ramène chaque matin. Les arbres saluent le chat :
- Benli-Barhit, tu as endormi une de tes amantes et tu viens voir l'autre.
La jeune fille prend une pierre. Arrivé devant une belle maison, Benli-Barhit se secoue et devient un beau jeune homme. Au bas de l'escalier, il y a une belle jeune femme qui vient à sa rencontre. Ils mangent tous deux. A un moment la belle jeune femme tend un verre à Benli-Barhit qui s'endort aussitôt le verre bu. Sa compagne fait rougir une broche de fer qu'elle enfonce dans son talon. Elle rentre dans la pièce voisine où elle retrouve un nègre gigantesque, furieux qu'elle l'ait fait attendre. Il la bat.
La jeune fille ayant compris ce mauvais sort, revient chez elle. Le lendemain, elle dévoile au chat noir tout ce qu'elle a vu. Le chat se secoue et redevient un beau jeune homme et lui dit :
- Je vais châtier ma femme et mon lala ! Mais je ne reviendrai que dans 7 ans.
La 7ème année, la jeune fille dit à ses amis, Mehmut Efindi et sa femme, de préparer le retour de son mari. La fête battit son plein et c'est ainsi qu'ils furent heureux ensemble.