Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ...

Abessia : L'araignée paye ses dettes Conte tchèque in : "Au pays enchanté des bêtes", Gründ, 1972.

Il était une fois une araignée qui avait des dettes.
«Bonjour la souris, j’ai des dettes à payer. Pourrais-tu me prêter une pièce ?»
«Bien sûr, mais attention, je serai chez toi demain à midi, il faudra que tu me rendes la pièce.».
L’araignée accepte. Elle continue sa route, et elle rencontre le chat. Elle lui dit :
«Salut le chat, est‑ce que tu pourrais me prêter une pièce ?»
«Bien sûr, mas attention, je serai chez toi demain à midi, il faudra que tu me rendes la pièce.»
L’araignée accepte, elle continue sa route. Et là, elle rencontre le chien.
«Salut le chien, j’ai des dettes à payer. Est‑ce que tu voudrais me prêter une pièce ?»
«Bien sûr! dit le chien, voilà! Mais attention, je serai chez toi demain à midi, il faudra que tu me rendes la pièce.»
L’araignée accepte, elle continue et rencontre le léopard.
«Salut le léopard, est‑ce que tu pourrais me prêter une pièce ?»
«Bien sûr, mais attention, demain à midi, il faudra que tu me la rendes.»
L’araignée accepte et va vers le lion :
«Bonjour le lion, tu pourrais me prêter une pièce ?»
Le lion dit : «Bien sûr! demain à midi, il faudra que tu me la rendes.»
L’araignée accepte. Et, quand elle quitte le lion, elle a tout ce qu’il lui faut pour payer ses dettes.

La nuit passe, le lendemain matin passe, et à midi on entend frapper à la porte.
«Qui est là ?»
«C’est la souris.»
L’araignée la fait entrer, elle lui tient conversation, elle lui parle, elle lui parle jusqu’à ce qu’on entende frapper à la porte.
«Qui est là?»
«C’est le chat.»
La souris a très très peur, elle regarde de tous les côtés. L’araignée lui dit:
«Ne t’inquiète pas, j’ai une chambre derrière, va te cacher.»
La souris se précipite dans la chambre et, pendant ce temps, l’araignée fait entrer le chat. Elle lui tient conversation, elle lui parle, elle lui parle jusqu’à ce qu’on entende frapper à la porte.
«Qui est là?»
«C’est le chien.»
Le chat a très très peur, L’araignée lui dit :
«Ne t’inquiète pas, j’ai une chambre derrière.»
Le chat s’y précipite. Qu’est‑ce qu’il trouve ? La souris. Et qu’est‑ce qu’il fait? Il la mange. L’araignée alors fait rentrer le chien. Elle lui parle jusqu’à ce qu’on entende frapper à la porte.
«Qui est là?»
«C’est le léopard.»
Le chien a très très peur, L’araignée lui dit :
«Ne t’inquiète pas, j’ai une chambre derrière.»
Elle lui ouvre la porte le chien se précipite. Il trouve le chat, il le mange. Et, pendant ce temps, l’araignée fait entrer le léopard, lui tient conversation, elle lui parle jusqu’à ce qu’on entende frapper à la porte.
«Qui est là ?»
«C’est le lion.»
Le léopard à très peur. L’araignée lui dit :
«Ne t’inquiète pas, j’ai une chambre derrière.» Le léopard s’y précipite. Il trouve le chien, il le mange. Et, pendant ce temps, l’araignée fait entrer le lion. Elle lui parle et lui dit :
«Tu sais, le lion, je t’ai préparé, un bon repas.»
Elle lui ouvre la porte de la chambre de derrière. Le lion s’y précipite, il trouve le léopard (farci ... si vous avez bien suivi ...), il n’en fait qu’une bouchée.
Il ressort de la chambre et il dit à l’araignée :
«Et alors? Et ma pièce?»
L’araignée lui dit :
«Ta pièce, elle est là‑bas tout au fond de la cour, tu n’as qu’à aller la chercher.»
Le lion, furieux, se précipite dans la cour, mais voilà que la cour s’effondre, le lion tombe dans un piège et il se tue. Un piège que l’araignée avait mis toute la nuit à construire. Une fois le lion mort, l’araignée avait toutes les pièces, elle est allée payer ses dettes.
Depuis ce jour, vous l’avez peut‑être remarqué, on voit toujours les araignées toutes seules dans les coins des murs, parce que plus aucun animal ne veut leur parler.

Patricia : L'homme et le lion Conte d'Egypte in : "L'homme et le lion", Diane Barbara, Illustrations de Jean-François Martin, Actes Sud junior, 2000. Epuisé. Au pays des pharaons, un lion et une souris vivent bons amis. Jusqu'au jour où son orgueil pousse le lion à se mesurer à l'homme, seule créature plus forte que lui, au dire de la souris. La force et la superbe du lion terrifient un instant un laboureur de la vallée du Nil ; mais sauront-elles triompher des ruses et de l'astucieuse intelligence du petit laboureur ?

Au pays des pharaons, au bord du fleuve Nil, un lion et une souris avaient pour habitude de bavarder, de philosopher même, durant les longues heures de sieste obligatoire (Soleil oblige !). Ce jour-là, ils parlaient de la force : le lion, par égard pour son amie, la si petite souris, n'osait lui dire combien il la trouvait fragile, surtout en comparaison de sa force à lui, le roi des animaux. Pour amener cette idée, il préféra lui demander :
- Souris, y a-t-il dans toute la Haute-Egypte, une créature plus forte que moi ?
- Lion, sans vouloir te vexer, oui, il y en a une : c'est l'homme !
- Aaaah bon ? s'étonne le lion qui sentit son cœur s'irriter ... Peux-tu me le montrer ?
- Hélas oui, dit la souris. Mais il ne m'aime pas beaucoup ....
La souris monte sur le dos du lion et ils se mettent en route. arrivés au village le plus proche, ils aperçoivent un homme en train de labourer.
- C'est lui, c'est lui, couine la souris en sautant à terre. C'est l'homme, il est plus fort que toi !
- Comment ! gronde le lion qui sent son cœur s'emporter... Cet animal estropié, sur deux pattes seulement, sans pelage, sans crinière et maigre en plus de ça ! serait plus fort que moi ?

D'un bond, le fauve se plante devant l'homme. Terrifié, le paysan n'ose plus bouger. Ses dents se mettent à claquer, ses mains à trembler et ses genoux à s'entrechoquer...
- Ah ! dit le lion, c'est donc toi ! Je vois que ta bouche, tes mains et même tes genoux se préparent à la bagarre ...
- Oui...i, ou...i réussit à lâcher l'homme déjà à moitié mort de peur.
- On me dit que tu es le plus fort, je veux m'en assurer : combattons !
L'homme constate qu'il n'est pas mort, réfléchit 10 secondes, et répond (pour gagner du temps) :
- ''C'est cela, combattons. Attend-moi un instant, je n'ai pas ma force avec moi, je vais la chercher à la maison.''
- Dépêche-toi, bougonne le lion, je suis impatient.
- Oui, mais je sais que tu es capable de te sauver : tout le monde me craint et ça finit toujours comme ça, le temps que je prenne ma force, il n'y a plus personne à combattre. Alors comment savoir qui est vraiment le plus fort ? Pour être sûr que le combat ait bien lieu, je vais t'attacher à cet arbre, le temps de récupérer ma force. Ensuite nous combattrons.
L'homme s'empare d'une corde solide et sans laisser le temps de dire ouf au lion; il l'attache solidement au plus gros arbre de son champ. Puis il court chez lui, revient avec un fouet et se met à claquer l'animal. Le lion hurle, se tord dans tous les sens, hurle, se débat, mais l'homme fouette, fouette sans pitié le lion si dangereux et bien plus fort que lui. A la fin, le lion se retrouve tout pelé ! épuisé ... et penaud comme un lionceau. L'homme qui en se sent plus en danger le quitte en lui lançant fièrement :
- Par tous les dieux d'Egypte, c'est bien moi le plus fort ! et il rentre chez lui. En laissant le lion pelé, maltraité, attaché.
Peu de temps après, la souris vient aux nouvelles. Voyant l'état déplorable de son ami, elle demande de sa plus petite voix :
- Hum ... alors ? qui est le plus fort ?
Le lion sent son cœur meurtri se ramollir. Il gémit :
- Détache-moi s'il-te-plait et ne te moque pas.
La souris ronge la corde et libère le lion.

Aussitôt libéré, le lion "reprend du poil de la bête", enfin, là où il n'est pas pelé par les coups de fouet, il sent sa crinière se hérisser. Plus enragé que pelé, il se précipite vers la maison de l'homme, son flair lui permet de suivre sa piste. L'homme affolé, le voit venir de loin et il crie à sa femme :
- Fatma, fais vite bouillir de l'eau !
Malgré ses souffrances, le fauve s'élance de tout son poids sur la porte, griffe, gratte et frappe de toute la force des ses pattes pour la défoncer. La porte est sur le point de céder lorsque l'eau se met à bouillir. La femme s'empare de la marmite fumante et monte sur le toit (en terrasse comme dans les pays chauds) et se place juste au-dessus du lion. Et l'homme crie :
- Verse Fatma !
Le lion reçoit alors toute la marmite d'eau bouillante : il passe de pelé à brûlé ! Rouge et gueulant de douleur, il se sauve vers le fleuve.

Trois jours plus tard, le lion (refroidi), pense toujours à l'homme. Il a repris des forces et le cherche partout dans les champs. Cette fois-ci, il ne vient pas accompagné de la souris, mais d'une centaine de lions aussi gros et forts que lui n'était avant qu'il ne se retrouve meurtri et à moitié cuit !
Les voyant arriver, l'homme paniqué s'élance au sommet d'un palmier. Et comme nous sommes au pays de pyramides, les lions en construisent une à leur façon en grimpant sur le dos des uns et des autres. Le plus haut d'entre eux essaie d'attraper la jambe de l'homme, haut perché sur son palmier. En se penchant, il reconnaît en bas le lion tout pelé, tout rosé-brûlé. Sans même réfléchir il hurle :
- Verse Fatma !
A ces mots, le lion tout pelé, tout rosé-brûlé sent son cœur exploser ! Il prend ses pattes à son cou et s'enfuit sans demander son reste, laissant là tous ses amis enchevêtrés, les pattes mélangées, à moitié assommés. Les 101 lions déguerpissent tant bien que mal. Et l'on raconte aujourd'hui dans toute la Haute-Egypte, que l'homme n'en a jamais revu un seul.
Alors ? De l'homme ou du lion qui est le plus fort ?

Une autre fois, une petite fille m'a répondu : C'est la femme ! c'est elle qui a versé l'eau ! ... Il paraît que "la vérité sort de la bouche des enfants ..." En tout cas, c'est la ruse qui a permis de venir à bout de la force brute ...

Autres versions :

• Thot (dieu de la mythologie égyptienne) raconte l'histoire du lion ici :
  

Le lion veut défier l'homme qui a déjà blessé la panthère, malmené l'âne et le bœuf. Le lion épargne une petite souris qui lui rendra bien service en rongeant le filet où il sera pris.
- J’aurais dû écouter les autres animaux et me tenir loin de l’homme et de sa traîtrise !
Alors qu’il gémit au fond de son trou, une petite souris grimpe silencieusement sur son dos :
- Seigneur lion, me reconnais-tu ? Je t’avais bien dit que je te serais utile un jour !
La souris ronge les liens du fauve qui peut enfin s’échapper du trou, et tous deux se sauvent aussi loin que possible de l’homme et de ses traquenards.
Il ne suffit pas d’être grand et fort. Il ne faut pas oublier d’être rusé et habile.

• Le lion et le rat, une fable d'Esope reprise par La Fontaine (pour lire ce texte, cliquez ici)
  

• L’homme et le Lion voyageant de compagnie, fable d'Esope reprise par La Fontaine qui a complètement remanié le texte. Le fabuliste a remplacé la sculpture par la peinture qui rayonnait de tout son éclat à l’époque où la fable a été écrite.'' Vous pourrez lire ce texte ici.
  

Pour en savoir plus sur le lion :

• Le lion est un mammifère carnivore de la famille des félidés du genre félins. Le mâle adulte, aisément reconnaissable à son importante crinière, peut atteindre une masse de 250 kg, tandis que la femelle adulte, plus petite, atteint généralement 150 kg, ce qui en fait le deuxième plus gros félin après le tigre. Un mâle adulte se nourrit de 7 kg de viande chaque jour contre 5 kg chez la femelle. Il vit, contrairement aux autres félins, en groupe. Son espérance de vie, à l'état sauvage, est comprise entre 7 et 12 ans pour le mâle et 14 à 20 ans pour la femelle, mais il dépasse fréquemment les 30 ans en captivité.
• Pour admirer de belles photos de lions, un site à visiter : http://mamatus.centerblog.net/rub-le-lion-.html

Marie-Eve : Grand-mère sucre et Grand-père chocolat in : "Grand-mère sucre et Grand-père chocolat", Conte de Gigi Bigot et Josse Goffin, édition Bayard Jeunesse, 2007 d'après un conte Grec cité dans le billet A ... comme Amour sucré/salé

Grand-mère Sucre et Grand-père Chocolat s'aiment. Ils se disent des mots doux, doux, doux ; des mots doux comme des roudoudous, des mots ronds comme des marrons et lisses comme la réglisse ... Mais un jour de grande colère, ils se disent des mots durs comme la pierre, froids et coupant comme la glace. Quels mots vont-ils inventer pour se réconcilier ? Pour finir, ils s'embrassent et grand-mère en sucre a gardé une bouche chocolat, tandis que grand-mère chocolat a eu une bouche en sucre, et ainsi ils ne se sont plus jamais disputés.



Claudine : Le grain de riz Conte d'Alain Gaussel in : "Les plus beaux contes de conteurs", édition Syros Jeunesse, 1999.

Le soir du 31 décembre, un jeune homme très pauvre, qui n'a rien à manger, trouve un grain de riz coincé dans le tiroir de sa vieille table en bois... Il va toquer à la porte de ses voisins à la recherche d’une casserole, d’eau, de bois ou d’allumettes pour cuire ce fameux et unique grain de riz. Chaque rencontre est l’objet d’un échange entre bien et personne et voilà le jeune homme face à six invités et un seul grain de riz. Le jeune homme n’en reste pas là et sollicite alors le fermier d’à côté, la vieille femme, le jardinier, le pâtissier ou encore l’épicier qui répondent tous à l’invitation en apportant différents mets. Quinze convives se retrouvent tous réunis autour d’un repas de fête où rien ne manque si ce n’est le riz. Un conte drôle et tendre sur le partage et la solidarité. (Le Robert : Fiches pratiques – Histoires de vacances 10)

Ancien ingénieur agronome, Alain Gaussel a toujours aimé inventer et conter des histoires. Après l’avoir fait pour ses neveux, il s’est formé pour conter dans les rues, les parcs, les bibliothèques, les écoles. C’est depuis qu’il est à la retraite qu’il a fait éditer chez Syros, dans la collection « Paroles de conteurs », Les Quatre Loups et autres contes, 1995 ; ''La Grosse Pomme et autres contes de gourmandises, Corinne Rabard, 1999 ; Le Roi couvert de boutons et autres contes farfelus, 2003 ; Les Croissants et autres contes plaisants'', 2004...

Joris (10 ans) : Les deux seaux Conte chinois, auteur inconnu, publié dans le billet "J'ai la mémoire qui flanche"... et autres petits défauts"

Une vieille chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d'une perche qu'elle transportait, appuyée derrière son cou. Un des pots était fêlé, alors que l'autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d'eau. À la fin de la longue marche du ruisseau vers la maison, le pot fêlé lui n'était plus qu'à moitié rempli d'eau. Le pot presque neuf se moquait du pot fêlé et lui prédisait que la chinoise le jetterait et le remplacerait dès qu'elle aurait gagné assez d'argent en vendant les légumes de son jardin. Mais elle n'en fit rien. Le pot fêlé s'excusa humblement auprès de la veille femme et lui demanda pourquoi elle l'avait gardé jusqu'à présent : grâce aux gouttes perdues en chemin, de jolies fleurs des champs avaient poussé tout au long du sentier qu'elle empruntait chaque jour pour aller puiser de l'eau, tandis que l'autre côté restait sec et vide puisque le pot presque neuf ne perdait pas une goutte. Ainsi certains défauts apparents peuvent devenir des qualités avec le temps. ne dit-on pas qu'il faut avoir les qualités de ses défauts ? Alors ne nous moquons pas.

Pauline (8 ans) : Les maisons des trois cochons, un conte inventé par Pauline.

Trois cochons vivaient ensemble et construisaient des maisons de boue. Ils travaillaient bien et leurs maisons étaient solides. Le fermier qui vivait à côté en voulut une qu'il paya un bon prix. La bergère en voulait bien aussi mais comme elle avait peu d'argent elle demanda aux trois cochons de lui en faire une plus petite et toute simple. La fille de la bergère fit se rencontrer le fermier et la bergère qui se marièrent. Tout cela grâce aux maisons des trois cochons !

Amélia (6 ans 1/2 ans) : nous a joliment chanté une chanson : "Mon petit bonhomme au nez rouge ...'' Serait-ce Bouli, personnage d'une (vieille) série télévisée française ? Voici le refrain mais les paroles sont ici :

Un chapeau gris une écharpe rouge
Voilà Bouli avec son p' !@#$%^&* nez rouge
Un chapeau gris une écharpe rouge
Bonhomme de neige emmène moi dans tes rêves

Devant la tristesse des enfants lorsque les bonhommes de neige fondent au printemps, la lune décide de faire renaître le bonhomme de neige ainsi que toute sa famille et ses amis. Tous les bonhommes de neige vont alors pouvoir s'amuser et inventer chaque jour de nouveaux jeux dans un pays magique... Bouli est un petit bonhomme de neige avec deux yeux noirs et allongés, un nez rouge tout rond rappelant celui d'un clown, un corps rond avec deux boutons noirs dessus, un chapeau gris et une écharpe rouge. C'est un bonhomme de neige, mais il possède deux pieds et deux bras.

Patricia : Le secret du mage Conte italien de Matilda Serao in : "Aux origines du Monde, contes et légendes d'Italie", Flies France, Paris, 2006, p 196-206.
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