Patricia : 365_contes_gourmandiseLe roi Batcha et les fourmis, un conte rapporté par LUDA in : 365 contes de gourmandise, Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier.
Le roi Batcha observe, admiratif, la vie d'une fourmilière bâtie non loin d'un ruisseau. Les eaux grossies des dernières pluies peuvent inonder d'un moment à l'autre la cité des fourmis. Le roi détourne le cours des eaux vers l'autre versant de la colline, mais il ignore qu'une autre fourmilière va se trouver soudainement engloutie. Peu de temps après, il donne un grand festin au bord du ruisseau, car il est doux de se souvenir d'une belle action faite d'un cœur sincère. Quelques grains de riz tombent, et les fourmis les ramassent jusqu'au dernier. Un peu plus tard, le prince du pays voisin envahit le royaume du roi Batcha. Il pénètre loin à l'intérieur des terres car il ne rencontre pas de résistance. Mais le ravitaillement se fait difficile puis impossible. Son armée est épuisée. Le prince fait halte au bord du ruisseau que nous connaissons bien. Assis sur une pierre au bord du ruisseau il réfléchit à la meilleure stratégie à adopter et aperçoit une grande fourmi qui gesticule devant lui : elle semble vouloir lui dire quelque chose ... En effet, la fourmi se présente comme la reine de la fourmilière détruite par le roi Batcha. Pour se venger elle indique où se trouvent les réserves de riz de la première fourmilière sauvée par le roi. Il y a là de quoi nourrir toute son armée. Au moment du départ, le prince aperçoit de nouveau une grande fourmi gesticuler devant lui ; il se penche et la remercie, mais cette fourmi très en colère lui réplique : Tu te trompes, prince ! Je ne t'ai pas parlé et je ne te veux pas du bien ! Ce sont les réserves de mon peuple que tu viens de saccager. Je suis la reine de la fourmilière que tu as pillée. Le roi Batcha est venu festoyer ici avec son armée. Nous avons ramassé les trois ou quatre grains tombés par convive. Le prince se dit alors que ce roi Batcha doit posséder une armée immense... et il donne l'ordre de se retirer sans bruit, sans combat, sans pillage. Ainsi, toute action porte sa séquelle de conséquences. Bonnes et mauvaises, mauvaises et bonnes ...
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Ce conte est présenté d'une manière plus détaillée dans le billet
"Petites et grandes conséquences"


Abessia : http://www.amazon.fr/gp/customer-media/product-gallery/B0014IAQPQ/ref=cm_ciu_pdp_images_all] Jean de l'Ours in : Jacqueline MIRANDE, Contes et légendes de Provence, Nathan, 1984.
Voici la fin tant attendue de "Jean de L'ours", un conte aux rebondissements insoupçonnables dignes des Mille-et-Une-nuits, raconté par une autre Schéhérazade. Après nous avoir résumé la première partie contée le 8 décembre 2009, Abessia nous a fait connaître le dénouement heureux de ce conte riche en symboles et empli d'enseignements sur la nature humaine ...

Une jeune femme se perd en forêt. Un ours la retient prisonnière dans sa grotte et lui donne l'herbe de l'oubli pour qu'elle ne cherche pas à retrouver les siens. Un enfant naît, un garçon fort comme un ours, que sa mère appelle Jean. Jean-de-l'Ours est tellement fort qu'il travaille chez un forgeron. Il demande comme salaire l'autorisation de se confectionner une canne de fer. Et il part à travers le vaste monde. En chemin il prend comme compagnons Déferre-Moulins et Tord-chênes, d'une force aussi impressionnante que lui. Ils finissent par s'installer dans un château abandonné. Mais à l'heure de la soupe un drôle de petit homme muni d'une baguette de coudrier sort de la cheminée et roue de coups Déferre-Moulins. Le lendemain s'est au tour de Tord-Chênes de subir la même chose. Le troisième jour, Jean-de-l'Ours prépare la soupe ... Il est tellement fort qu'il aplatit le petit homme qui, pour échapper au coups, lui révèle le secret du château : il y a un souterrain sous la pierre du foyer de la cheminée, il mène à une maison où est retenue prisonnière une princesse ... et voici la suite : Le petit homme à la tête toute cabossée se sauve par le souterrain. Les trois compagnons décident de le suivre. Jean de l'Ours entoure une corde autour de Déferre-Moulins, mais il fait sombre dans ce puits, et la corde est trop courte. Déferre-Moulins est remonté, blanc de peur. C'est au tour de Tord-Chêne de descendre. La corde a été allongée, mais il n'arrive pas à trouver le passage non plus. Il remonte tremblant d'effroi. Jean-de-l'Ours descend, retenu pas ses deux compagnons. Il arrive au fond du puits et découvre un souterrain qui mène à une montagne. Il court et voit au loin le petit bonhomme entrer dans une maison sans fenêtre. Il le suit et se trouve dans une salle emplie de squelettes ; un lévrier en pierre bleue se tient au centre ; Jean-de-l'Ours le caresse ; le lévrier lui lèche la main. Jean-de-l'Ours peut traverser cette salle et franchit la première porte : un dragon bondit, mais Jean-de-l'Ours lui casse les reins à l'aide de sa canne de fer. Mais un dragon à sept têtes se jette sur lui : Jean-de-l'Ours coupe les sept têtes. Le petit homme s'est réfugié sur la mère dragonne qui saisit Jean-de-l'Ours et l'enroule dans sa queue avant de s'envoler. Jean-de-l'Ours coupe la queue qui se déploie en tombant, ainsi il atterrit sans mal sur le sol ; le petit homme est blessé mais il s'enfuit quand même et passe une deuxième porte : un chat grand comme un cheval blesse Jean-de-l'Ours qui saigne. Le petit homme se sauve par la chatière mais dans sa précipitation fait tomber sa baguette de coudrier : il perd ainsi ses pouvoirs. Jean s'en empare et la baguette guérit ses blessures. Il voit alors une princesse plus belle que l'aube la plus lumineuse. Ils reviennent au puits et appellent Déferre-Moulins et Tord-Chênes pour qu'ils les remontent l'un après l'autre. La princesse demande à Jean-de-l'Ours de passer le premier car elle craint que ces deux compagnons ne le laisse au fond. Mais Jean-de-l'Ours refuse : Je ne veux pas te laisser seule dans ces ténèbres. Une fois la princesse remontée, les deux compagnons lancent la corde à Jean-de-l'Ours, mais il se méfie et attache une grosse pierre. Bien lui en a pris : les deux faux-amis la laissent tomber à mi-hauteur. Ils obligent ensuite la princesse à les épouser tous les deux, puis ils détruisent le château qui s'effondre sur le puits. Jean-de-l'Ours revient sur ses pas : le lévrier lui dit : Si tu as volé une fois, peut-être pourras-tu voler de nouveau. Cela donne une idée à Jean-de-l'Ours qui monte sur la queue coupée de la dragonne et la frappe avec la baguette de coudrier. C'est ainsi qu'il peut voler jusqu'au château de la Princesse le jour de ses noces avec ses deux prétendus sauveurs : Déferre-Moulins et Tord-Chênes. En voyant Jean-de-l'Ours qu'ils croyaient mort et enterré, les deux mauvais bougres se sauvent. Et c'est Jean-de-l'Ours qui épouse la princesse.


Claudine : habits_neufs_empereur_Andersen Les habits neufs de l'Empereur, un conte d'Andersen publié pour la première fois en 1837 in : ANDERSEN, Jean-Christian, illustré par Angela Barrett » "Les habits neufs de l'Empereur", Gründ, 1997.
Il était une fois un empereur qui aimait par dessus tout être bien habillé. Il avait un habit pour chaque heure du jour. Un beau jour, deux hommes arrivent dans la grande ville de l’empereur. Ils prétendent savoir tisser une étoffe que seules les personnes intelligentes peuvent voir et proposent au souverain de lui confectionner des vêtements. L’empereur accepte. Quelques jours plus tard, l’empereur, curieux, vient voir où en est le tissage de ce fameux tissu. Il ne voit rien mais comme il ne veut pas passer pour un sot, il décide de faire semblant et n’en parle à personne. Il ne voit plusieurs ministres inspecter l’avancement des travaux. Ils ne voient pas plus que le souverain, mais pour ne pas passer pour des imbéciles, ils font semblant ... Le jour où les deux escrocs décident que l’habit est achevé, ils aident l’empereur à l’enfiler. Le souverain se présente à son peuple. Et tous font semblant de voir et d'admirer ces vêtements. Seul un petit garçon s'écrie avec innocence : « Mais il est tout nu ! » Et tout le monde lui donne raison ! Mais l’empereur continue sa marche jusqu'au Palais sans dire un mot.

Ce conte a donné son nom au «syndrome des habits de l'empereur».
En 1971, Frank Gross publia un article dans le New England Journal of Medecine où il décrit comment un diagnostic erroné peut être confirmé par plusieurs médecins par « contamination » du diagnostic précédent. Il appela ce dysfonctionnement «syndrome des habits de l'empereur», en référence au conte d'Andersen.

MERCI à Claudine qui a conté pour la première fois un conte sans lire le texte !!! Même si les phrases peuvent sembler moins belles, ce n'est qu'une apparence : bien au contraire, le récit nous touche et nous parle de cœur à cœur, et les mots sonnent "vrais" ! Le conteur se met à nu, sans artifice ... s'expose mais transmet un conte vivant.


Joris (9 ans 1/2) : Contes_de_l'olivier a conté de nouveau La soupe au cafards in : GENDRIN, Catherine, Les Contes de l’Olivier : Contes juifs et arabes réunis, Contes choisis et adaptés par Catherine GENDRIN et Illustrés par Judith Gueyfier, Édition Rue du Monde, 2007, 143 p.
Vous retrouverez ce conte, tel qu'il a été dit, ici.

Nos contes se sont croisés et répondus. Il semblerait que le fil de ces contes était : "Ne vous fiez pas aux apparences !"