Il était une fois une source et un petit étang lisse comme un miroir. Ici, il y a très longtemps, se tenait le baobab …
Le baobab se tenait au bord de l’eau et dressait sa cime vers le ciel. Il voyait les autres arbres qui avaient des chevelures feuillues, de tendres écorces, des troncs élancés … tous étincelaient de couleurs.
Le baobab voyait tout cela dans le miroir et il était malheureux car ses branches et ses feuilles à lui étaient toutes petites. Son tronc était gros, son écorce terne et ridée. On aurait dit la peau d’un vieil éléphant. Aussi le baobab invoqua Dieu et se plaignit à lui.
Mais Dieu avait créé le baobab et était satisfait de son œuvre. Le baobab était différent de tous les autres arbres et Dieu aimait la diversité. Il aimait l’hippopotame beau à ses yeux, il aimait le cri de la hyène, agréable à ses oreilles, de même il aimait le baobab qui n’était pas semblable aux autres …
Mais comme le baobab ne cessait de se regarder dans le miroir et d’élever vers Dieu ses plaintes, Dieu se mit en colère, descendit, saisit le baobab, le souleva et le replanta à l’envers !
Ainsi, l’arbre ne se voyant plus, ne se plaignit plus.
Tout était rentré dans l’ordre.


Extrait du film « Arbres : un voyage immobile » de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil, 2001 Arte, 2007 DVD éditions Montparnasse ; Prologue, récitant Michel bouquet.

Le baobab africain

Le baobab africain (Adansonia digitata) est la plus connue des 8 espèces de Baobab. C'est un arbre africain à caudex du genre Adansonia et de la famille des Bombacacées, selon la classification classique, ou des Malvacées, selon la classification phylogénétique. Sacré pour plusieurs cultures, c'est aussi un arbre à palabres qu'il est malvenu ou sacrilège de couper. C’est l’arbre typique de l’Afrique tropicale sèche et l’emblème du Sénégal.

Baobab_Afrique
Son nom vient de l’arabe bu hibab, fruit à nombreuses graines. En effet, chacun de ses fruits ovales contient souvent plusieurs centaines de graines.
L’arbre au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l'appelle pour cela "arbre bouteille") a une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de diamètre avec une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles 9 mois sur 12. C’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers » car il parait avoir été retourné tête en bas.

Le baobab, l'arbre le plus facilement reconnaissable dans les savanes africaines, est présent dans la plupart des régions sub-humides à semi-arides au sud du Sahara. Souvent plus large que haut, avec des branches ressemblant à des racines, et largement dépourvus de feuilles pendant une grande partie de l'année, l'arbre le plus célèbre d'Afrique, le baobab, aussi appelé par les africains "l'arbre magique", "l'arbre pharmacien", "l'arbre de la vie" ou encore "l'arbre sens dessus dessous", semble mériter l'ensemble de tous ces surnoms.

Le baobab est d'une beauté particulière qui ne ressemble à nulle autre, mais en lui tout est bon et utile à défaut d'être beau comme les autres arbres.

Le Baobab dans l'alimentation :

  • Les fruits du baobab sont comestibles. Leur goût acidulé plaît aussi bien aux humains qu'aux singes (d'où leur appellation de "pain de singe"). Ils sont très riches en vitamines B1 et C et contiennent deux fois plus de calcium que le lait. La pulpe des fruits frais ou séchés mêlée à de l'eau fournit une boisson rafraichissante appelée bouye ou jus de bouye.
  • Les graines du baobab se consomment grillées. Elles sont très nourrissantes. On s'en sert également pour remplacer le café. On en extrait encore une huile alimentaire. Du côté de Kayes (au Mali), les enfants emploient parfois les graines comme bonbons en raison de la saveur acidulée de la pulpe.
  • Les jeunes pousses et les racines des jeunes plants sont consommées comme des asperges.
  • La feuille de baobab riche en protéines et minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium, manganèse, phosphore et zinc) se consomme bouillie. Au Sénégal, le "lalo" est une poudre de feuilles de baobab séchées que l'on incorpore aux céréales ou aux sauces, notamment lors de la préparation du couscous de mil. Elle sert de condiment.


Le baobab a de nombreuses vertus thérapeutiques :

  • La décoction de la pulpe sèche du fruit (jus de bouye) est utilisée comme antidiarrhéique pour ses propriétés astringentes (Afrique de l'Ouest, Afrique australe). Elle est également utilisée comme fébrifuge et dans l'hémoptysie. La pulpe est préparée en porridge dans l'agalactie. La pulpe a été utilisée contre le paludisme.
  • La feuille est utilisée en décoction dans des tisanes médicinales et contre le paludisme.
  • L'écorce a été utilisée comme fébrifuge


Et bien d'autres utilisations :

  • Au Mali, au Pays dogon, le fruit séché du baobab est transformé en "maracas" après l'avoir percé de petits trous et décoré au fer rouge.
  • Riches en phosphate, les graines sont utilisées pour la fabrication de savon et d’engrais.
  • L’écorce sert à confectionner cordes et cordages.
  • La sève entre dans la fabrication du papier.
  • La feuille sert de fourrage pour le bétail durant la saison sèche.

Par contre le bois est trop mou et gorgé d'eau pour être utilisé.

Source : Wikipédia