Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - fableLa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-29T09:31:48+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearCAFE PHILO - Faut-il alléger la souffrance des animaux - Gruissan - 26 février 2021urn:md5:7e5f595693201fe7d2c5328dd7f9752c2021-03-10T12:23:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCAFE-PHILOchienconte avec des animauxconte de sagesseETHIQUEfableFourmilouppapillon<h4>Faut-il alléger la souffrance des animaux sauvages ? Un choix entre éthique animale et éthique environnementale<br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Ce thème a été proposé par Suzanne et c'est Benoît, naturaliste de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, qui nous l'a présenté. C'est un article des Ateliers de l'éthique qui a suscité l'envie de proposer ce sujet au Café-Philo de Gruissan :<strong> Interventionnisme et faune sauvage</strong>. En voici un extrait :<br /></p>
<p><q>Du simple devoir d’assistance dans des situations ponctuelles à des projets de transformation des conditions de vie animale à grande échelle, la défense de l’interventionnisme entre en conflit avec la pensée conservationniste qui valorise la naturalité ou l’autonomie des systèmes écologiques.</q> MARIS, V. & HUCHARD, É., Interventionnisme et faune sauvage, Les ateliers de l'éthique / The Ethics Forum, 2018, 13 (1), 115–142.<br /></p>
<ul>
<li></li>
</ul>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>un résumé de la présentation de Benoît Sauphanor et un conte </ins> :<br /><strong>L'étoile de mer rejetée à la mer</strong><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>un conte en introduction au débat</ins> <a href="http://tintinnabuleuse.blogspot.com/2009/06/chenille-et-papillon.html"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.chenille_papillon_s.jpg" alt="http://tintinnabuleuse.blogspot.com/2009/06/chenille-et-papillon.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://tintinnabuleuse.blogspot.com/2009/06/chenille-et-papillon.html, janv. 2010" /></a>: une métaphore faite conte <strong>L'émergence du papillon</strong> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>un aperçu de nos échanges</ins> et une fable opposant animal sauvage et animal domestique : <br /><strong>Le loup et le chien</strong><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>un conte tibétain :</ins> <br /><strong>Le roi Batcha et les fourmis</strong> donnera le mot de la fin.<br /></li>
</ul>
<p>.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/fourmi_court.gif" alt="fourmi_court" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="fourmi_court, janv. 2010" /><br /></p> <h2>Faut-il alléger la souffrance des animaux sauvages ? - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -<br /></h2>
<h4><strong>Présentation de Benoît - en résumé :</strong></h4>
<p><ins>Les interventionnistes</ins> proposent de réduire la fécondité d'espèces prolifiques, d'éradiquer les prédateurs ou les rendre génétiquement végétariens.<br /></p>
<p><ins>Les conservationnistes</ins>, au contraire, préfèrent s'abstenir de toute intervention dans l'environnement naturel, le respect de l'animal sauvage passant par son autonomie.<br /></p>
<p>En 2012 une vague de froid a décimé les flamants roses piégés dans la glace des étangs. Les riverains s'émeuvent, les pompiers sauvent quelques individus, les écologues laissent faire, partant du principe que cela procède d'un équilibre naturel. La présence des flamands roses en nombre est relativement récente : leur population a beaucoup augmenté au XIX° siècle lors de l'endiguement du Rhône ; leur diminution en 2012 correspond à une adaptation naturelle aux conditions changeantes de l'environnement. Si on avait sauvé tous les flamands roses les pattes prises dans la glace, ils seraient morts de faim ensuite ... Les conditions environnementales redevenant optimales, leur population s’est accrue depuis.<br /></p>
<p>Même si la décision des gestionnaires est de laisser faire ou laisser mourir, ce n'est pas sans compassion car ce serait un non-sens.<br /></p>
<p><ins>Un petit conte lu par Benoït :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Petits-Contes-de_Sagesse_pour_temps_turbulents_t.jpg" alt="Gougaud_Petits-contes-de-sagesse-pour-des-turbulents_2013" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Gougaud_Petits-contes-de-sagesse-pour-des-turbulents_2013, fév. 2014" /> adaptation de Henri Gougaud, "Petits contes de sagesse pour temps turbulents", Albin Michel, 2013. Photo : <a href="http://www.oleron-plage.fr/promenade-sur-la-plage-a-oleron">Étoiles de mer à Oléron</a>.<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Etoiles-de-mer_s.jpg" alt="Etoiles_de_mer_http://www.oleron-plage.fr/promenade-sur-la-plage-a-oleron" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Etoiles_de_mer_http://www.oleron-plage.fr/promenade-sur-la-plage-a-oleron, fév. 2014" />Cet homme cheminait, le front bas, sur la plage, le long de l'océan. De temps en temps il se penchait, il ramassait au bord des vagues, sur le sable, on ne savait quoi et le jetait au loin dans l'eau. Un promeneur qui l'observait vint à lui, il le salua, puis :<br />
- <em>Que faites-vous ?</em> lui dit-il.<br />
- <em>Vous le voyez, répondit l'autre, je rends à l'océan des étoiles de mer. La marée les a amenées, elles sont restées là, sur le sable, et je dois les remettre à l'eau, sinon c'est sûr, elles vont mourir.</em><br />
Le promeneur, surpris, lui dit :<br />
-<em> Des étoiles de mer, rien que sur cette plage, il y en a des milliers. Et le long des côtes du monde, combien de millions de ces bêtes, que vous ne pouvez pas sauver, s'échouent tous les jours sur le sable ? Mourir ainsi est leur destin, et vous n'y pouvez rien changer.</em><br />
L'homme ramassa une étoile, la tint un instant dans la main.<br />
- <em>Oui, sans doute,</em> murmura-t-il. Et la rejetant dans les vagues, <em> Mais pour elle, ça change tout.</em></p></blockquote>
<p><br /></p>
<ul>
<li>La souffrance est indispensable à la vie car elle donne l'alerte, et permet une réaction de survie.</li>
</ul>
<ul>
<li>Sans prédateur certaines espèces disparaîtraient : ils permettent un régulation des espèces en prélevant les plus faibles, les plus vieux ou les malades.</li>
<li>Certains, émus par la souffrance des animaux herbivores traqués et dévorés, ont eu l'idée de modifier génétiquement les animaux carnivores pour en faire des herbivores !!! Tout à fait utopique.</li>
<li>L'homme ne fait pas mieux : guerres, tortures, génocides ... pour étendre son pouvoir ou son territoire. La chasse n'est plus indispensable à la survie dans nos régions : La souffrance provoquée est liée au seul plaisir ; des troupeaux de bisons ont été détruits pour faire du nombre de bêtes abattues un exploit et leurs corps a été laissé sur place alors que les animaux prédateurs chassent uniquement pour se nourrir.</li>
<li>Pour permettre aux chasseurs d'avoir plus de gibier disponible les lynx ont été exterminés alors qu'ils sont les prédateurs des chevreuils. Trop de chevreuils déséquilibre la végétation et peut provoquer à terme famine et maladies.</li>
<li>1000 ha de réserve de vie sauvage ont été créées : la chasse y est interdite. Mais certains pensent qu'on favorise la vie sauvage au détriment des activités humaines. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Deux visions s'opposent :</ins></p>
<ul>
<li>le respect de la vie sauvage, la recherche d'un équilibre pour protéger certaines espèces</li>
<li>et la pensée que le monde dit sauvage est à asservir aux désirs de l'homme.</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Un choix entre éthique animale et éthique environnementale :</ins></p>
<ul>
<li>La capacité de l'homme à intervenir doit tenir compte des enjeux à long terme et des valeurs écocentrées.</li>
<li>Opter pour le non-interventionnisme est une marque d'humilité et de discrétion envers la faune sauvage.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Conte 1 pour le café-philo - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</h2>
<h4><strong>L'émergence du papillon</strong></h4>
<p>Lorsqu’un magnifique papillon sort de la chrysalide, on parle d’émergence. Le papillon inspire d’abord de grandes bouffées d’air pour gonfler son abdomen. Il va ainsi faire céder la chrysalide pour pouvoir faire sortir la tête, les pattes puis les ailes. Ses ailes sont toutes chiffonnées, il va d’abord les gonfler d’air mélangé à un liquide qui va durcir les nervures des ailes. Une fois ses ailes rigidifiées, il va les laisser sécher puis, 1 à 2 heures plus tard, il pourra s’envoler. <a href="https://jardinauxpapillons.com/la-metamorphose-du-papillon/">ici</a> et<a href="https://www.youtube.com/watch?v=WkwlHVWwgUE"> là</a> en vidéo.<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
Avant de devenir Papillon, la chenille passe par la phase chrysalide, elle s'enveloppe d'un cocon. Dans les derniers moments, le papillon déjà formé doit se libérer, s’extraire de cette protection devenue prison. Pour cela, il doit forcer et forcer encore avec ses ailes, jusqu’à réussir à briser la chrysalide, l’écarter puis s’en extraire avant de prendre son envol. Il peine, il souffre ... Faut-il l'aider ? <br />
<br /></p>
<blockquote><p>Entre deux branches d’arbre, dans un creux, une chrysalide. Un homme l’observe. Il devine une ouverture minuscule dans ce cocon. Un papillon va naître ... La chenille rampante et dévorante va devenir un papillon tout léger, prêt à s'envoler. <br />
Le papillon s’insinue par l’ouverture exiguë ; il pousse, il force, il s’efforce d’écarter la fente si mince, millimètre par millimètre … il s’arrête, à demi sorti, il semble épuisé, résigné ?<br />
<br />
<em>La pauvre bête n’en peut plus</em> se dit l’homme témoin de cette lutte qui lui semble terrible. Il veut aider le papillon à prendre son envol : de la pointe de son ongle il élargit l’ouverture, le papillon, d’une simple poussée, se délivre de ce piège ! Joie !<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Papillon-Chrysalide.jpg" alt="Papillon-chrysalides-branche" style="display:block; margin:0 auto;" title="Papillon-chrysalides-branche, mar. 2021" />
<br />
Mais ses ailes paraissent ratatinées, elles bougent à peine : toutes petites pour son corps gonflé, elles ne lui servent à rien. L’homme pense qu’elles vont bientôt se déployer, que ce ventre disgracieux qui se traîne va se raffermir, le papillon va prendre son envol ... mais non, le papillon reste informe. Il ne saurait voler. Condamné à rester un rampant, jamais il ne sera papillon de haute voltige. Tout au plus une ébauche difforme de ce qu’il aurait pu être.<br />
<br />
L’homme ne savait pas que l’insecte avait besoin de son combat pour prendre son envol : il doit forcer et forcer encore avec ses ailes, jusqu’à réussir à briser la chrysalide, l’écarter puis s’en extraire. Ces efforts exténuants poussent le liquide du corps vers les ailes encore chétives pour leur donner leur ampleur, leur force, leur beauté. Grâce à cette dernière épreuve la chenille, après de multiples métamorphoses, peut enfin atteindre son plein épanouissement, voler de ses propres ailes : devenir papillon c’est sa raison d’être.</p></blockquote>
<p>L’homme avait cru bien faire. Remplis de bonnes intentions, nous voulons aider nos proches, nos enfants, à notre idée, pour leur éviter des souffrances inutiles, mais est-ce judicieux de faire le travail à leur place ? C’est oublier que l’on sort grandi des combats que l’on a mené étape après étape. Une écoute attentive, chaleureuse, bienveillante vaut mieux qu'une libération brutale ...<br /></p>
<ul>
<li>Bienveillance, empathie, OUI !</li>
<li>Aider, certes, mais faire à la place de l’autre, NON !</li>
<li>Où se trouve la limite ?</li>
<li>Elle frôle les limites de notre connaissance de l’autre et du monde ..</li>
</ul>
<p>.<br />
<ins>Sources</ins><br /></p>
<ul>
<li>Olivier Clerc, <em>Le papillon et le cocon, l'aide qui affaiblit et l'épreuve qui renforce</em>, La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite et autres leçons de vie, Philanthrop', Jean-Claude Lattès, 2005</li>
<li>Henri Gougaud, <em>Le papillon</em>, Petits contes de sagesse pour temps turbulents, livre + CD, p 72-73, Albin Michel, 2013.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Discussion : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</h2>
<ul>
<li>Que certains pensent à transformer les carnivores en végétariens en utilisant la génétique revient à vouloir encore soumettre l'animal à la volonté de l'homme pour son seul intérêt, ou sa seule vision des choses. En fait, <q><ins> l'homme veut changer tout ce qui le perturbe</ins></q> (à tort ou à raison ...) - Bernard. <br /></li>
</ul>
<p><br />
Cette réflexion se retrouve dans un conte rapporté par Marie Faucher,<em> Méditons, méditons !</em> Contes des sages qui guérissent, Seuil, 2007.<br /></p>
<blockquote><p><em>Au bord d’un lac, un méditant méditait, sérieux comme un pape. Mais des poissons sautaient hors de l’eau et ce bruit le dérangeait. Il changea de place, mais le chant des oiseaux troublait sa méditation. Il décida de tuer les poissons, de tuer les oiseaux et de les manger. Il en eut alors une indigestion et des coliques qui le dérangèrent vraiment de sa méditation.</em><br /></p></blockquote>
<p>A méditer ... La nature sauvage perturbe l'homme dans ses habitudes de bien-pensant et, à tort ou à raison, l’homme veut tout contrôler : il pense être en droit de disposer de la nature pour son profit et son plaisir immédiat. Sans peser les conséquences … y compris pour lui-même ! <br />
<br /></p>
<ul>
<li>Selon la loi, le<ins> code civil</ins> fait la distinction depuis Napoléon entre les biens meubles et immeubles : les animaux sont des "biens meubles" et appartiennent totalement à leurs propriétaires.</li>
<li>Léonard de Vinci plaçait au contraire les animaux sur le même plan que les êtres humains sans les rabaisser au rang d'esclaves. - Benoît</li>
<li><q> Selon Rousseau, à la différence de Descartes qui considérait l'animal comme une machine dépourvue de sentiment, nous avons le devoir de lutter contre la souffrance animale. Tenir compte de leur souffrance permettrait de rétablir de la justice</q> envers eux en supprimant les souffrances inutiles. - Suzanne</li>
<li>Commençons par la souffrance provoquée par la "civilisation" ; nous avons eu l'asservissement des chevaux jusqu'à leur mort, le bétail, l'élevage en batterie...</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q>Nos animaux familiers sont capables de <ins>compassion</ins> envers nos souffrances physiques et morales</q>. Exemple du chien ou du chat qui va essayer de réconforter son maître. Et nous ? <q>Nous avons un devoir envers eux</q>. - Annie</li>
<li><em>De quel anim al parle-t-on ? Je doute qu'un léopard témoigne de la compassion devant ma personne</em> ... - Suzanne</li>
<li>Depuis une dizaine d'années, le code civil tient compte des souffrances sur un animal domestique apprivoisé : c'est un délit. Mais ne dit rien des conditions d'élevage ... <q>La compassion n'est pas si naturelle que cela</q> lorsqu'on voit ce qu'ont fait les Incas (sacrifices humains), les Nazis (génocide) les sociopathes (complètement dépourvus d'empathie ce sont des tortionnaires sans remords : leurs proies sont des choses) - Daniel</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins> Nous avons le devoir de protéger les animaux que nous élevons, ne pas les faire souffrir, mais a-t-on le droit d'intervenir sur la faune sauvage en liberté ?</ins> - Patricia</li>
<li>Il est dans le comportement inné des animaux sauvages de tuer pour se nourrir et survivre. Une intervention serait égoïste de notre part. Ce sont surtout les chasseurs qui veulent détruire le loup sauvage (pas les bergers s'ils savent protéger leurs troupeaux et ils sont dédommagés) : le loup gêne le chasseur dans sa chasse ... - Bernard</li>
<li>Les ours des Pyrénées ont été tués parce qu'ils tuaient les moutons - Ode</li>
<li><q>Il n'y a pas de bien fondé à intervenir auprès du sauvage. La nature est féroce</q> ; exemple de la guêpe qui pond dans une chenille vivante : la chenille sera dévorée vivante par les larves. - Daniel</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>L'éthique animale est récente :</ins> elle tient compte du bien-être animal, de ses droits, de son exploitation limitée (pour les Vegan, pas d'exploitation animale) et sans souffrance inutile. <q>Le rapport à la souffrance animale est différent selon que l'on vit en ville ou à la campagne. Nous ne sommes pas que des prédateurs, nous avons été proies et le sommes encore : en Inde, le tigre est mangeur d'homme. Mais pour autant, <ins>asservir l’animal est-il un droit ?</ins></q> - Suzanne</li>
<li>L'éthique est liée principalement à<ins> l'élevage</ins>, y compris l'élevage pour la chasse. Les chasseurs nourrissent et élèvent des sangliers avant de les relâcher pour la chasse. En 2018 certains se sont évadés et ont transmis la peste porcine. Actuellement les oiseaux domestiqués représentent 70 % de la biomasse des oiseaux sur Terre. Le sanglier 4 %, l'homme 36 %, les animaux domestiqués 50 %. il reste donc moins de 10 % de faune sauvage. Il y a une politique de réintroduction de la faune sauvage pour les espèces en voie de disparition comme les ours. Les ours des Pyrénées ont tous été tués, on réintroduit des ours depuis l'Espagne ou la Slovénie, des pays qui supportent très bien la cohabitation entre ours et éleveurs alors que leurs territoires sont bien plus peuplés qu'en France ... - Benoît</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>On passe là de l'éthique animale (la souffrance animale cas pas cas) à l'<ins>éthique environnementale</ins> (la protection des espèces) et au laisser-faire. Selon l'aspect théologique et St Thomas D’Aquin il ne faut pas laisser souffrir les animaux parce qu'ils sont innocents, ils n'ont pas de péché originel. - Suzanne</li>
<li>Intervenir peut paraître bien puis s'avérer néfaste. Comment équilibrer notre impact ? - Patricia</li>
<li><q> L'homme a souvent un délire de toute puissance : L'idée de la souffrance animale est omniprésente, la souffrance est nécessaire à la survie, donc une représentation du monde où la souffrance est permanente. Dans ce cas est-ce que ce monde vaut la peine d’être vécu ?</q> (philosophie pessimiste de Schopenhauer). C'est une question de point de vue, on peut aussi chercher l'équilibre entre la beauté et la souffrance. - Suzanne</li>
<li><ins> Pour supprimer beaucoup de souffrance humaine, il faudrait supprimer les interventions humaines</ins> : la chasse ne devrait se pratiquer que si elle est nécessaire en supprimant des traditions barbares (glue, filets ...), en finir avec l'élevage en batterie qui crée de la souffrance inutile. - Daniel</li>
<li>L'homme modifie son environnement et crée un déséquilibre. Depuis qu'il n'y a plus de prédateurs du sanglier (les loups) il y a prolifération ce qui justifie la chasse. Les cigognes résident à Gruissan depuis 20 ans et la création de rizières. Il y a 50 ans le vol des palombes en migration était si dense qu'il obscurcissait le ciel (un fait divers que cela a empêcher le bon déroulement, d'un match de football) - Bernard</li>
<li>Grâce à la protection des animaux, le nombre des cigognes qui font leur nid ici a augmenté. Les roselières abritent une faune spécifique (canard, foulques ...). Lorsque les roselières périclitent, la faune diminue. <ins>Est-ce que la planète est uniquement pour nous ?</ins> Va-t-on garder uniquement les animaux domestiques au final ? Qu'en est-il des efforts pour conserver les milieux naturels ? Les lois sont édulcorées ... - Benoît</li>
<li>La régulation et la répartition des espèces se fait aussi sans l'homme. En Finlande, les loups ont régulé leur naissance en fonction des rennes disponibles. - Bernard</li>
<li><q>Le prédateur régule et permet la survie des autres espèces. Ce qui prévaut à la souffrance c'est la vie.</q> - Benoît</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em> Petite, j'ai été choquée de voir une oie tuer un de ses oisons. était-il trop faible, malade ? était-ce de la compassion ou de la régulation ?</em> - Annie</li>
<li>La conception de la souffrance animale fait partie d'un héritage judéo-chrétien - Daniel</li>
<li><ins> On personnifie la nature. on la dit cruelle. En fait elle n'est pas mauvaise, elle est simplement.</ins> - Benoit</li>
<li>Personnifier la nature c'est lui attribuer des intentions. - Bernard</li>
<li>Vivant en ville on peut s'offusquer du spectacle brutal de la nature : un goéland mange un caneton sur l'étang ; c'est un tollé général parce que ce petit caneton était trop mignon. Mais on mange de la viande aussi, mais sans la tuer directement ... La frontière est floue entre le sauvage et le domestique (loup/chien, sanglier/cochon ...). <q>La souffrance est naturelle mais par respect pour le vivant nous pouvons la soulager.</q> Notre rapport à la souffrance peut aussi apporter de la joie. C'est un autre débat. - Suzanne</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>En conclusion Benoît nous a lu la fable de La Fontaine <a href="https://fablesdelafontaine.fr/livre-1/le-loup-et-le-chien/">''Le Loup et le Chien''</a>, cinquième fable du Livre I situé dans le Premier Recueil des Fables de La Fontaine, publié en 1668. La liberté justifie bien de supporter un peu de souffrance, danger, faim et froid.</li>
</ul>
<blockquote><p>Un Loup n’avait que les os et la peau,<br />
Tant les chiens faisaient bonne garde.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/LOUP-CHIEN-Fable-.jpg" alt="Loup-Chien-La Fontaine-Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Loup-Chien-La Fontaine-Wikipedia, mar. 2021" /><br />
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,<br />
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.<br />
...<br />
« Il ne tiendra qu’à vous beau sire,<br />
D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.<br />
Quittez les bois, vous ferez bien :<br />
Vos pareils y sont misérables,<br />
...<br />
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.<br />
« Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.<br />
– Mais encore ? – Le collier dont je suis attaché<br />
De ce que vous voyez est peut-être la cause.<br />
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas<br />
Où vous voulez ? – Pas toujours ; mais qu’importe ?<br />
– Il importe si bien, que de tous vos repas<br />
Je ne veux en aucune sorte,<br />
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »<br />
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.<br /></p></blockquote>
<ul>
<li>Le conte <em>Le roi Batcha et les fourmis</em> a donné le mot de la fin à ce Café-Philo.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Conte 2 pour le café-philo - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</h2>
<h4><strong>Le roi Batcha et les fourmis</strong></h4>
<p>Il était une fois un <strong>roi</strong>, un cours d'eau, un <strong>prince ennemi</strong>, des <strong>fourmis</strong>, et encore des <strong>fourmis</strong> ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/fourmi_court.gif" alt="fourmi_court" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="fourmi_court, janv. 2010" /><br />
<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> <q>Un roi, respectueux de toute vie même les plus petites, détourne le flux d'un cours d'eau pour épargner une fourmilière. Mais il ignore que l'eau va inonder une autre fourmilière ... La reine de cette seconde fourmilière va vouer une haine énorme envers le roi Batcha et voudra se venger de la destruction de son royaume... Il indique au prince ennemi où trouver des réserves pour redonner des forces à ses soldats. Mais, si un petit geste fait avec bienveillance a pu sauver et détruire à la fois, cette haine féroce peut détruire et sauver à la fois.</q> <br /></p>
<blockquote><p><strong>Toute action porte sa séquelle de conséquences,</strong><br />
<strong> bonnes et mauvaises, mauvaises et bonnes.</strong></p></blockquote>
<p><ins>Adaptation personnelle</ins> à lire dans l'article : <br />
<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/31/Petites-et-grandes-cons%C3%A9quences">Petites causes, grandes conséquences (1)</a><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.365_contes_gourmandise_t.jpg" alt="365_contes_gourmandise" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="365_contes_gourmandise, fév. 2010" />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<p>LUDA : «Le roi Batcha et les fourmis», conte tibétain, in 365 contes de gourmandise, Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier.<br />
<br /></p>
<h2>Article de presse</h2>
<p>L'indépendant, dimanche mars 2021, page 6.<br />
<a href="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/CR_journal_Cafe_philo_du_26_02_2021.pdf">L'independant-21 mars 2021-Gruissan-Souffrance animaux</a></p>Du lard ou du cochon ?urn:md5:2b5ac093601c937dd15e4e59e66e12502013-04-01T11:06:00+01:00patricia gustinContes gourmandsCONTEconte avec des animauxconte de gourmandiseconte facétieuxEUROPEfable<p>Quelques contes facétieux et gourmands autour d'un beau cochon bien dodu ou d'un jambon bien tentant.<br /></p>
<p>Dans cet article, vous trouverez le résumé et les références de quelques contes savoureux ...<br /></p>
<ul>
<li><em>Le cochon que Mr le curé ne voulait pas partager</em></li>
<li><em>La farce au jambon</em></li>
<li><em>Comment se faire payer son cochon</em></li>
</ul> <h4><em>Le cochon que Mr le curé ne voulait pas partager</em></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.cochon_decouper_s.jpg" alt="Cochon-morceaux_a_decouper_http://www.compagnonsdugout.fr/trucs_astuces_cochon.php" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Cochon-morceaux_a_decouper_http://www.compagnonsdugout.fr/trucs_astuces_cochon.php, mar. 2013" />Chaque fois qu'on tuait le cochon, on en donnait une part à monsieur le curé. <strong>Le curé</strong> décide un jour d'engraisser un porcelet. Mais au moment de tuer le cochon, le curé pense qu'il devrait, en toute justice, rendre la politesse à chaque personne qui lui avait donné jusqu'à présent une part de cochon... Mais juste après il se dit :<br />
- <em>Si je dois donner un morceau de viande à tout le monde, même si ce n'est qu'une saucisse ou un bout de lard, il ne me restera pas grand-chose. <strong>Comment faire pour éviter de partager mon cochon ?</strong></em><br />
Comme il ne trouvait pas de réponse, il alla voir le<strong> sacristain</strong> qui était un gars plutôt malin :<br />
- <em>J'ai trouvé, monsieur le curé ! Je vais tuer votre cochon et je l'accrocherai à un arbre de votre jardin. En rentrant des champs, les villageois le verront. Mais dès qu'il fera nuit, vous rentrerez la bête et, le lendemain matin, <strong>vous direz qu'on vous a volé votre cochon cette nuit</strong> ! Évidemment, tout le monde vous croira et vous n'aurez pas à partager le cochon.</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Cochon_pendu_s.jpg" alt="Cochon_pendu_DBayle_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cochon_pendu.JPG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cochon_pendu_DBayle_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cochon_pendu.JPG, mar. 2013" />Ainsi fut fait. <br />
<br />
<ins>Le soir</ins>, alors que le cochon était pendu dans le jardin du curé, le sacristain trouva un prétexte pour aller chez monsieur le curé et il lui parla de choses et d'autres, de tout et de rien, afin de le distraire. Pendant ce temps, son fils décrocha le cochon de l'arbre et l'emporta avec lui.<br />
Je vous laisse imagier la tête du curé quand il découvrit que sa bête avait disparu ! <br />
<br />
<ins>Le lendemain matin</ins>, il s'empresse d'en parler au sacristain, tout à fait affolé et très contrarié :<br />
- <em>On m'a volé mon cochon cette nuit !</em><br />
- <em>Très bien, répond le sacristain, le ton est juste. Si vous le dites comme ça, tout le monde vous croira.</em><br />
- <em>Mais je ne plaisante pas ! on m'a vraiment volé mon cochon !!</em><br />
- <em>Parfait ! absolument parfait ... on jurerait que c'est arrivé pour de vrai !</em></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em> Cochon, morceaux à découper</em> : http://www.compagnonsdugout.fr/trucs_astuces_cochon.php</li>
<li><em>Cochon pendu lors de la tuaille en Ardeche</em> : DBayle, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cochon_pendu.JPG</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le curé et le sacristain</em></strong> <ins>in :</ins> Maurice Lomré, Contes de Flandre, "Le fils du pêcheur et la princesse", Neuf L'école des loisirs, 2008</li>
<li><em>Collecte ancienne</em> : J. Corelissen, J.B. Vervliet <em>Ons Volksleven, Antwerpsch-Brabantsch Tijdschrift voor Tall - en Volksdicht-veerighied voor oude gebruiken wangeloofkunde enz.</em> (jg XII), Braeckmans, Brecht, 1900</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4><em>La farce au jambon</em></h4>
<p>Fabliau du Moyen Age réécrit par Henri Gougaud, adapté par Joris et conté <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/10/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-8-d%C3%A9cembre-2012">le 8 décembre 2012</a>. <br /></p>
<blockquote><p><strong>Un marchand ambulant</strong>, colporteur le jour, maraudeur un petit peu voleur à ses heures, en un mot : un pauvre diable, va de porte en porte, de ferme en ferme. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Jambon_douceuretdetente_s.jpg" alt="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1, déc. 2012" />Dans une riche propriété, la porte s’entrouvre : il voit, suspendu à une poutre du plafond, entre les oignons et les tresse d'ail ... un magnifique <strong>jambon</strong>. De la viande, cela fait bien longtemps qu'il rêve d'en manger...<br />
<ins>Le soir</ins>, lorsque tout le monde est couché, les chiens et les chats endormis, il pénètre dans la salle. Le jambon est trop haut perché ... Il improvise un échafaudage: sur la table de ferme l pose une chaise ... pas assez haut ... un petit tonneau sur la chaise qui est sur la table ... pas encore assez haut ... un tabouret sur le tonneau posé sur la chaise qui est sur la table ... Il grimpe comme il peut, sort son couteau, et sur la pointe des pieds saisit la ficelle qui tient solidement le jambon accroché à la poutre ... Il tend le bras, s'étire de tout son long, toujours sur la pointe des pieds, coupe la ficelle, attrape le jambon au vol et s'envole avec lui ... Patatras ! Il entraîne avec lui l'escabeau improvisé ...Une bombe n'aurait pas fait davantage de bruit ... Toute la maisonnée est réveillée en sursaut : les chiens aboient, les chats miaulent, les souris couinent, les enfants pleurent, la grand-mère appelle son mari défunt (Alphonse ! Alphonse !) la fermière crie et rue comme une jument affolée, le fermier saute du lit en trois cabrioles arrière, se souvient qu'il a été soldat et se précipite dans la salle en saisissant au passage un balai qu'il tend devant lui dans l’obscurité :<br />
- <em>Halte ! Qui va là ?</em><br />
Le colporteur-maraudeur-tout-à-fait voleur, improvise :<br />
- <em><strong>C'est le Diable ! ...</strong></em><br />
- <em>Le diable ! Arrière Satanas !</em><br />
- <em>Mais c'est ma nuit de bonté : je viens t'apporter un jambon...</em><br />
- <em>Ah, non ! je ne signe rien : ni reçu, ni pacte !</em><br />
- <em>Alors, aide-moi : arrime-moi ce jambon sur l'épaule que j'aille le proposer à quelqu'un d'autre ... Aïe, aïe, aïe, mes vieux os, mes tibias, mes genoux, mon dos ...</em><br />
Le fermier, tout à fait désorienté, plaque le jambon sur le dos du diable et le pousse vers la porte qu'il ferme précipitamment et retourne se coucher à moitié rassuré.<br />
<ins>Cette nuit-là</ins>, notre pauvre diable de marchand ambulant a fait un repas digne d'un roi, il s'est cru au Paradis ...<br />
<ins>Le lendemain matin</ins>, le fermier s'est levé, avec des poches sous les yeux, et lorsqu'il a pu ouvrir tout à fait ses quinquets, il a vu, ou plutôt il n'a pas vu, le jambon ! Disparu ! <br />
- <em>Par tous les diables ! Il m'a bien eu !</em> <br /></p></blockquote>
<p><ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Jambon</em> : http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong>Henri GOUGAUD, <em>La farce au jambon</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Au_Bon_Bec_2012_s.jpg" alt="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012, déc. 2012" /><ins>in :</ins> "Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes", Albin Michel, 2012, pp 113-115. <q><em>La farce au jambon, ce n'est pas une recette, c'est juste un conte pour accompagner le pain.</em></q> Henri Gougaud écrit dans un vocabulaire soutenu, riche en adjectifs qui nous font des images des temps anciens. Parti de ce texte un peu difficile par la richesse des termes employés, certains vieillis, Joris a trouvé sa version, avec quelques variantes : au lieu de ramper sur une poutre, notre voleur se fabrique un échafaudage improvisé qui s'écroule avec lui au moment où il saisit le jambon. Hélas, Gougaud ne cite pas ses sources ... et c'est un reproche qu'on lui fait souvent ... il dit simplement à la fin du conte : <q><em>C'était la farce au jambon cru façon village polonais.</em></q> <br /></li>
</ul>
<p><br />
Quelques recherches m'ont fait remonté le temps jusqu'au Moyen Age :<br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.RAUX_Jeux_et_farces_t.jpg" alt="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955, déc. 2012" />Jacques RAUX, <em>Jeux pour tréteaux</em>SUDEL, 1952</li>
<li>Jacques RAUX, <em>Jeux et Farces</em> : Pitalugue; Le Faucon; Le dit des perdrix; Bernibus; Le jugement de Jean le fou; Verjus; La farce du jambon, SUDEL, 1955</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Farce :</ins><br />
<strong>Le titre donné au conte, <em>La farce au jambon</em> est un jeu de mot, entre la farce qui sert en charcuterie et la farce ou courte comédie jouée au Moyen Age.</strong> <br />
On appelle farces les pièces de théâtre comiques composées du XIII jusqu'au XVI siècle. On ne les nomme pas comédies parce que, selon les Arts poétiques du Moyen Âge, ce terme s'applique aux poèmes dont le début est triste et la fin plutôt joyeuse. On trouve le terme de farce qualifiant une pièce de théâtre à partir de 1398. Vers la fin du Moyen Âge, nombreuses sont les pièces intitulées farce ou moralité, sottie ou farce. Des acteurs installaient des tréteaux, souvent en plein air à l'occasion d'une fête, d'un marché, dans la rue, et même, plus tard, sur le Pont-Neuf à Paris (...) Le point culminant, c'est la farce, pièce comique qui présente des situations et des personnages ridicules où règnent tromperie, équivoques, ruses, mystifications. (http://www.universalis.fr/encyclopedie/farce/)<br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus : </ins><br />
Les fabliaux du Moyen Age, farces ou contes facétieux, se sont transmis de bouche à oreille jusqu’à nous, car quel plaisir pour les gens du peuple de rire de ceux qui les dirigent et les asservissent ! <br /></p>
<ul>
<li><em>Fabliaux du Moyen Âge</em>, de Pierre-Marie Beaude, Folio Junior Textes classiques - N° 1589 : Un paysan devenu médecin malgré lui... Un prêtre victime de son propre sermon... Un voleur trahi par son bonnet... Un bourgeois si sot qu'il entend parler son chien... Dans les fabliaux du Moyen Âge, on rit de tout et de chacun avec une joyeuse liberté. Riches et pauvres, rusés et nigauds, nul n'est épargné dans ce savoureux jeu de massacre. Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale en classe de 5e. Fiche pédagogique téléchargeable gratuitement sur www.cercle-enseignement.com.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><em>Comment se faire payer son cochon</em> ...</h4>
<p>Un conte ou une fable ?<br /></p>
<blockquote><p><a href="http://tibous.over-blog.com/categorie-10484272.html"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Cochon_t.jpg" alt="cochon" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="cochon, janv. 2010" /></a>Le Pierre, Piarrou pour les amis, a mangé le cochon de l'année, saucisse, pâté, pâté de tête, ventrêche, côtelettes, lard, pied, et jusqu'à la queue dans les lentilles ... mais il ne l'a toujours pas payé à l'aubergiste ... Comment faire ?<br />
L'aubergiste voit bien qu'il n'est pas prêt d'être payé ... Il a trouvé une astuce pour faire en sorte que ce cochon soit payé par un autre ... grâce à un pari : Voilà ce qu'il propose à Piarrou : <em>"A tout ce qu'on te demandera, oui, à tout, et toujours, il ne te faudrait répondre que cric ou crac. Cela jusqu'au jour où j'irai chez toi te prendre le nez entre deux doigts et te le tirer.</em>" <br />
Et le Piarrou rentre chez lui et ne répond que par Cric, Crac à toutes les questions que lui pose sa femme qui le croit devenu fou. Elle va se confier à sa voisine qui tente de la rassurer : "<em>Et pourquoi veux-tu qu'il devienne plus fou que d'habitude ?"</em> Mais quand elle va parler avec le Pierre, elle s'aperçoit que ça ne va pas du tout : et Cric ! et Crac ! il ne sait rien dire d'autre... <br />
Elles vont chez le médecin qui ne les croit guère : "<em>Qu'est-ce que vous me chantez : le Piarrou ne peut pas être devenu fou : il l'était depuis toujours ...</em>" Enfin il fait une visite et constate la gravité de l'état dans lequel se trouve le Pierre. <br />
Une heure après tout le quartier, puis tout le village est au courant. Chacun veut entendre par soi-même et tantôt joyeusement, tantôt furieusement, Piarrou articule des Cric ! ou des Crac! Certains rient, d'autres se signent ... <br />
Une semaine passe. L'aubergiste arrête le médecin et l'interroge : <br />
- <em>Je voulais vous demander docteur, il y a huit jours j'ai commandé un plat de truites à Piarrou? Est-ce bien vrai qu'il a perdu l'esprit ?"</em> <br />
- <em>N'y comptez plus sur vos truites ! Et j'ai peu d'espoir de guérison ..</em><br />
- <em>Moi, je crois qu'en usant d'un certain secret je pourrais le guérir ...</em> <br />
- <em>C'est une épidémie ! En voilà un autre qui devient fou ! Un secret pour guérir</em> <br />
- <em>Vous voulez parier Docteur ?</em> <br />
- <em>Ce que vous voudrez, vous allez perdre !</em> <br />
- <em>Alors disons le prix d'un cochon que me doit le Piarrou ...</em><br />
Ils vont ensemble voir le Piarrou, l'aubergiste lui tire le nez et voilà le Piarrou délivré : <br />
- <em>Tu sais, je commençais à le trouver bien cher ce cochon !</em> <br />
- <em>Eh bien, demande à notre docteur, à lui de le trouver cher, s'il veut : c'est lui qui va le payer !</em> <br />
On se mit à rire avant même d'expliquer et puis ils ont trinqué !!!</p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Tête de cochon</em> : http://tibous.over-blog.com/categorie-10484272.html</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong>Henri Pourrat, <em>Le conte de Cric, Crac</em> - Livre VII</strong> <ins>in :</ins> Le Trésor des Contes, Gallimard, 1956 (1ère édition) ; édition originale en treize volumes par Gallimard de 1948 à 1962</li>
<li><em>Rééditions :</em> Omnibus, 2009. Tome 1 : livre I à VI - Tome 2 : Livres VII à XIII ; Ed France, Loisirs, 2009</li>
<li><em>Cric, Crac !</em> conté par Viviane <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/24/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-23-janvier-2010">le 23 janvier 2010</a><br /></li>
</ul>L'aile ou la cuisse ?urn:md5:55808f28f64a2986058909f6c83c17152013-04-01T09:24:00+01:00patricia gustinContes gourmandsCONTEconte avec des animauxconte de gourmandiseconte facétieuxEUROPEfable<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.2_poulets_s.jpg" alt="Poulets-rôtis-http://www.misspapila.com/2011/09/poulet-sur-canette-de-biere-en-2.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Poulets-rôtis-http://www.misspapila.com/2011/09/poulet-sur-canette-de-biere-en-2.html, mar. 2013" />Des contes facétieux autour d'un ou deux poulets, ou d'une oie joliment rôtie ... c'est tentant. De bons plats mangés au dépend des autres ... on rit d'autant mieux que la gourmandise donne des idées inattendues ...<br /></p>
<p>Dans cet article, vous trouverez le résumé et les références de quelques contes savoureux ...<br /></p>
<ul>
<li><em>Les poulets mangés par Grand-mère</em></li>
<li><em>Les perdrix</em></li>
<li><em>L'aile de l'oie</em></li>
<li><em>Le partage de l'oie</em></li>
<li><em>Le poulet à une patte</em></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4>Les poulets mangés par Grand-mère</h4>
<p><strong>Muriel Bloch : <em>Randonnée urbaine</em></strong>, <em>365 Contes en ville</em>, 22 février, Gallimard jeunesse, 2006. Ce petit récit facétieux est une randonnée moderne où on reprend une liste d'éléments en ajoutant au fur et à mesure un nouvel épisode. <br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Grand-mere_poulet_s.jpg" alt="Grand-mère_poulet_www.kamdou.net" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Grand-mère_poulet_www.kamdou.net, mar. 2013" /><br />
<q>''C'est la grand-mère, elle est allé au marché, elle a acheté deux poulets, les a fait cuire, les a mangé, et elle a accusé le chat ! Le chat s'est cassé sur le balcon, le balcon s'est cassé, le mur s'est fracassé, l'affiche s'est recasée, le platane s'est ébranché, les passants se sont arrêtés, la rue a stoppé ...</q><br /></p>
<p><ins>Une fin insolite :</ins><br />
<q>C'est bête, j'allais justement manger chez grand-mère et grand-père... Alors ? Que proposez vous ? Qui va se casser la tête pour que l'histoire continue ? Ainsi la rue se débloquera et je pourrais aller manger chez grand-mère ...''</q><br /></p>
<p><ins>Fin alternative :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />dans une version personnelle inspirée par une récente visite familiale... j'ai ajouté -pour débloquer la situation- :<br />
<q>Tout s'est arrêté, plus de circulation, pas de déviation, les gens pressés étaient figés comme du jus de poulet refroidi, plus de jeunes hommes empressés ou de jeunes filles froissées (seule une affiche sur un platane, que faisait-elle là ?), des branchettes cassées et recassées gisaient sur le trottoir au pied du platane enrubanné… C'était ville morte...La rue meurt... Mais, tout le monde le sait, l<strong>a rue meurt mais la rumeur court toujours</strong> et j'ai entendu, chuchoté par le vent : <em>C'est ta grand-mère … </em> et la rumeur a fait le tour de la ville, le chat a été innocenté, tout est rentré en ordre, les voitures ont redémarré et moi aussi, car j'allais justement chez ma grand-mère qui m'avait invitée à manger un bon poulet rôti comme elle sait les faire ... Quand je suis entrée, ça sentait bon le poulet rôti ... Mais encore une fois, on a mangé des surgelés réchauffés au micro-onde ! Et je n'ai rien compris, alors si quelqu'un pouvait m'expliquer ...</q></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Muriel Bloch : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch_t.jpg" alt="365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch, mar. 2013" /> <em>Randonnée urbaine</em>, <em>365 Contes en ville</em>, 22 février, Gallimard jeunesse, 2006</li>
<li>Une histoire de Nasr Eddine où le chat est accusé d'avoir volé le poulet rôti.</li>
<li>Mes parents âgés de bientôt 87 ans ...</li>
<li>Patricia Gustin pour la fin alternative : conté le 16 mars 2013 (cliquer <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/18/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-16-mars-2013">ici</a>)</li>
</ul>
<p><br />
<ins>IIlustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Grand-mère, www.kamdou.net<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Les perdrix</h4>
<p>Ce conte facétieux, où l'on se moque de la gourmandise et de la ruse des servantes mais aussi du mauvais caractère des curés, nous vient d'un fabliau du Moyen-Age.</p>
<p><q>''Un vilain a trouvé par hasard deux perdrix près de sa ferme. Tout content, il demande à sa femme de les faire cuire pendant qu'il va inviter le curé. Mais ces deux derniers tardent et les perdrix sont prêtes. La femme, très gourmande, n'arrive pas à s'empêcher d'en manger une, puis la deuxième. De retour, le mari se fâche contre sa femme. elle qui pensait lui faire croire que les perdrix avaient été dérobées par deux chats... Elle imagine un nouveau mensonge. Alors que le vilain est en train d'aiguiser son couteau dehors, elle affirme au prêtre qui s'apprêtait à l'embrasser que son mari jaloux veut lui "couper les oreilles". <strong>Elle appelle ensuite son mari en lui faisant croire que le curé part en courant avec ses perdrix</strong>. Le mari poursuit le curé qui, robes en batailles, court encore pus vite et s'enferme dans le presbytère. Il rentre bredouille et le fabliau s'achève sur une morale : la femme est faite pour tromper et qu'avec elle "la vérité devient mensonge et le mensonge devient vérité"</q>. (Wikipedia)<br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Anonyme, <strong>fabliau du Moyen-Age</strong>__, composé au XIII <ins>in :</ins> Fabliaux du Moyen-Age, Alexandre Micha, Étonnants classiques, Flammarion, 2007.</li>
<li>Jacques RAUX, <em>Jeux et Farces</em> : Pitalugue; Le Faucon; Le dit des perdrix; Bernibus; Le jugement de Jean le fou; Verjus; La farce du jambon, SUDEL, 1955</li>
<li>A lire en ligne : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/28/<img src="/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />">http://www.clg-doisneau-gonesse.ac-versailles.fr/spip.php?article206</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>L'aile de l'oie</h4>
<p>Un conte qui ressemble au fabliau résumé ci-dessus, collecté par Claudine et Daniel Fabre, dans le Narbonnais.</p>
<p><q>"Marguerite, servante du curé de Saint-Martin était gourmande comme une chienne et fière comme une oie. Elle prépare une oie farcie pour le réveillon de Noël, mais le Curé voisin vient sonner à la porte. Marguerite imagine un stratagème pour qu'il ne reste pas manger l'oie, lui faisant croire que son curé est devenu fou et se plaît à couper nez et oreilles de ses invités au lieu de la volaille, car elle compte bien déguster cette oie avec le curé et se servir un bon morceau ..."</q><br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Claudine et Daniel Fabre, "Récits & contes populaires du Languedoc/3 recueillis par Claudine et Daniel Fabre dans le Narbonnais", Gallimard, 1978.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le partage de l'oie</h4>
<p>Un partage difficile pour le roi et sa famille, mais qu'un jeune garçon réussira avec présence d'esprit.</p>
<blockquote><p>Il y avait une fois, une pauvre veuve chargée de jeunes enfants. Elle travaillait beaucoup mais avait bien du mal à nourrir toute sa petite famille. Heureusement, l'aîné de ses fils était vaillant et malin comme pas un. Il s'appelait <strong>Petit Jean</strong> et, malgré son jeune âge, savait rendre des services à tous les habitants du village qui le récompensaient de quelques pièces, ou d'un morceau de bon pain. <br />
Le jour de Noël arrive. La pauvre maman aurait bien voulu régaler ses enfants. Elle décide de tuer la seule oie qu'ils possèdent. Quand Petit Jean arrive, il la trouve en train de plumer l'oie. Il est catastrophé :<br />
- Mère, pourquoi avoir tué cette oie ? C'était mon amie ! Nous aurions pu nous contenter de pain ! Je l'aimais bien cette oie, elle me suivait partout et m'accueillait de ses cris joyeux ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/oie_sautillante.gif" alt="http://www.gif-anime.org/gif-anime/oiseaux/5/image113741.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.gif-anime.org/gif-anime/oiseaux/5/image113741.html, juin 2010" /><br />
- Pauvre enfant ! Demain c'est Noël et je suis si malheureuse de n'avoir rien à vous offrir ... Au moins nous aurons un bon repas en famille. <br />
- Maman, cette oie valait mieux qu'un repas. Fais-moi confiance, et j'en tirerai un meilleur parti.<br />
Petit Jean s'en va trouver le roi ...<br /></p></blockquote>
<p>Il s'ensuit le partage de l'oie entre le Roi (la tête), sa femme (le croupion), ses deux fils (les ailes) et ses deux filles (les cuisses). Petit jean revient avec une bourse d'argent car il a su partager intelligemment sans que personne n'y trouve à redire. Le fermier voisin veut aussi gagner les faveurs du roi et surtout une grosse quantité de pièces... Il fait rôtir 6 oies mais ne peut faire un partage convenable. Le roi fait quérir Petit Jean qui, lui, sait comment faire. Il fait un partage à 3 : <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/oie_rotie.jpg" alt="oie_rotie_cuisineAZ" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="oie_rotie_cuisineAZ, déc. 2011" /><br />
- <em>Le roi, la reine et une oie, cela fait 3.</em><br />
- <em>Les deux princes et une oie, cela fait 3.</em><br />
- <em>Les deux princesses et une oie, cela fait encore 3.</em><br />
- <em>Les deux oies qui restent et moi, cela fait toujours 3 !!!</em><br />
Le roi rit de voir Petit Jean si malin, si vif d'esprit et si drôle ! Il le récompense et Petit Jean repart avec ses deux oies, une sous chaque bras. Je ne vous dit pas la tête du fermier !!! Mais Petit Jean est sage ; il propose un arrangement qui lui évitera de se faire un ennemi :<br />
- <em>Ces deux oies sont bien lourdes à porter pour moi. Partageons entre nous !</em> <br />
Et ils repartent chacun avec une oie sous le bras. Le fermier, vexé tout de même, est rentré chez lui sans dire un mot. Mais quelle fête et quels rires chez Petit Jean !<br /></p></blockquote>
<p>Petit Jean n'a pas été trop gourmand, car il aurait pu faire un partage à 4 :<br /></p>
<ul>
<li>1 oie et les 3 femmes, cela fait 4</li>
<li>1 oie et les 3 hommes, cela fait 4</li>
<li>Petit Jean et les 3 oies restantes, cela fait bien 4 !!!<br /></li>
</ul>
<p>Mais il faut savoir rester dans les limites acceptables pour ne pas tout perdre ... Il a bien fait ...<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Mille ans de contes, tome 1, <em>Petit Jean et l'oie de Noël</em> , Milan, 1990, p 377.</li>
<li><em>Le partage du poulet, mode pair et mode impair</em>,<strong> Henri Pourrat</strong>, "Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes", Albin Michel, 2012 (partage : 1 poulet en 6 puis 5 poulets en 6)</li>
<li><strong>Léon Tolstoï</strong> <em>Comment le Moujik partagea l'oie</em> en ligne <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Contes_et_fables/Comment_le_moujik_partagea_l%E2%80%99oie">ici</a>.<br /></li>
<li>conté par Joris <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/01/20/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-18-d%C3%A9cembre-2010">le 18 décembre 2010</a></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4>Le poulet a une patte</h4>
<p>... ou <em>La cuisse de poulet perdue et retrouvée</em>. Dans ce conte, Dieu et Saint Pierre se promènent sur terre. Dans d'autres cultures on pourrait y mettre le roi ou le sultan et son plus fidèle compagnon, déguisés en hommes du peuple comme dans un conte des 1001 nuits, en visite incognito pour voir ce qui se passe dans le pays ... .<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un jour Dieu et Saint Pierre, qui étaient sortis se promener, arrivèrent dans les environs de Malines (Flandre)<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.poulet_roti_s.jpg" alt="poulet_rôti_herbes_http://fouettmagic.wordpress.com/2012/07/03/poulet-roti-a-lancienne/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poulet_rôti_herbes_http://fouettmagic.wordpress.com/2012/07/03/poulet-roti-a-lancienne/, mar. 2013" />- <em>Je n'aime vraiment pas entrer en ville, dit Dieu, car on n'arrête pas de me complimenter quand on me rencontre. Cependant, je meurs de faim. Voici quelques pièces, Pierre, va donc nous chercher un poulet rôti. Nous le mangerons tous les deux puis nous poursuivrons notre promenade en évitant la ville. </em><br />
Saint Pierre prend l'argent et achète un magnifique poulet rôti. Mais sur le chemin du retour, l'envie est trop forte, ce poulet sentait tellement bon ... Il détache une patte et la mange.. Mais aussitôt engloutie, cette patte de poulet rôti lui pesa sur l'estomac ... Qu'allait-il raconter à Dieu ? il réfléchit un bon moment et trouve enfin le courage de Le rejoindre.<br />
- <em>Voilà un beau poulet, dit Dieu, mais il a un petit défaut ... <strong>il n'a qu'une seule patte</strong>.</em><br />
- <em><strong>Tous les poulets de ce pays sont fait ainsi ; je n'en ai pas vu un seul qui avait deux pattes</strong></em>.<br />
- <em>Vraiment ? Je n'avais pas remarqué.</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.poule_coq_s.jpg" alt="poule_coq_http://hyperman.free.fr/plateforme/4e_strategies_repro/poule.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poule_coq_http://hyperman.free.fr/plateforme/4e_strategies_repro/poule.html, mar. 2013" />Après le repas, les deux voyageurs poursuivent leur promenade en contournant la ville. Il passent devant une ferme où tout l'élevage de poulets (pas moins de 50) dort ... sur une seule patte ...<br />
Saint Pierre murmure à l'oreille de Dieu : <br />
- <em>Vous voyez là-bas .. tous ces poulets ... Eh bien, ils n'ont qu'une seule patte.</em><br />
- <em>Ma foi, tu as raison. J'aimerais quand même savoir comment font ces bêtes pour se déplacer.</em> <br />
<ins>Et il tape dans ses mains et tous les poulets s'enfuient en courant</ins> sur leurs <strong>deux pattes</strong> ...<br />
- <em>Évidemment, encore un miracle ! Seigneur, c'est devant le poulet rôti qu'il aurait fallu taper des mains </em>...<br /></p></blockquote>
<p>On pourrait aussi choisir comme personnages <strong>Jésus et l'apôtre Pierre</strong> et ajouter alors que <q>à ce moment-là Jésus, connaissant bien Pierre,voulut lui montrer qu'il n'est pas dupe : il l'avertit qu'un <strong>coq</strong> chanterait à l'aube pour rappeler à Pierre qu'il savait trop bien nier la vérité ..</q>. et quand les soldats vinrent prendre Jésus, le coq chanta à trois reprises à l'aube, après que Pierre ait renié le Christ trois fois ... Mais après les ténèbres vient le jour, et après avoir renié le fils de Dieu par peur des hommes, Pierre pourra se reprendre et rendre témoignage à une multitude de personnes.<br />
<br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Poulet rôti</em> : http://fouettmagic.wordpress.com/2012/07/03/poulet-roti-a-lancienne/</li>
<li><em>Poule et coq</em> : http://hyperman.free.fr/plateforme/4e_strategies_repro/poule.html</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em> Dieu et Saint Pierre</em><ins> in :</ins> Maurice Lomré, Contes de Flandre, "Le fils du pêcheur et la princesse", Neuf L'école des loisirs, 2008</li>
<li><em>Collecte ancienne</em> : J.W. Wolf, Wodana, Museum voor Nederduitsche Oudheidskunde, Annoot-Braeckma, Gent, 1843</li>
<li><em>Le poulet de Saint Pierre</em>, Henri Pourrat, livre II, 1949 <ins>in :</ins> "Le Trésor des Contes", Omnibus, 2009. Tome 1 : livre I à VI - Tome 2 : Livres VII à XIII - Réédition de l'édition originale en treize volumes par Gallimard de 1948 à 1962.,</li>
</ul>Contes en Pays Narbonnais : le 8 décembre 2012urn:md5:c321b0a59b6b2115c4d1859b6d20eec12012-12-10T08:31:00+00:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!CONTEconte avec des animauxconte facétieuxconte merveilleuxENIGMEfableinsoliteLEGENDEMEDITERRANEEMYTHOLOGIENarbonneoiepartageruseréunion des conteuses<h4><strong>Rendez-Vous-Conte du samedi 8 décembre chez Patricia :</strong></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /><br /> Petite rencontre au coin de la cheminée où se sont invités une drôle de dinde de Noël, deux fabliaux, et deux contes merveilleux. <br /><br /><br /></p>
<ul>
<li><strong>??? :</strong> <em>La Dinde Farcie</em> - librement interprété d'après une histoire du Père Castor (conte facétieusement moderne)</li>
<li><strong>Joris :</strong> <em>La farce au jambon</em> - fabliau du Moyen Age réécrit par Henri Gougaud et adapté par Joris - (conte facétieux)</li>
<li><strong>Quentin</strong> : <em>Le corbeau et le renard</em> fable connue mais en argot ... de Pierre Perret ... ce qui change tout (ou presque), surtout la morale ...</li>
<li><strong>Michèle :</strong> <em>Les trois devinettes</em> - conte merveilleux traditionnel - (conte merveilleux)</li>
<li><strong> Viviane :</strong> <em>Le prince aux oreilles d'âne</em> - adaptation de la légende du Roi Midas (conte merveilleux)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>Les trois pains de la vieille</em> - conte de la Méditerranée - (conte merveilleux)</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Beaucoup n'ont pu venir pour raison de maladie ou divers empêchements, mais ce n'est que partie remise ! <br /></p>
<h5><strong>Prochain Rendez-Vous-Contes :</strong></h5>
<ul>
<li><strong>le samedi 12 janvier 2013</strong> à 18h00 chez Viviane<br /></li>
<li>Courriel : patricia.gustin@hotmail.fr</li>
</ul> <h5>DINDE FARCIE...</h5>
<p><strong>??? :</strong> <em>La Dinde Farcie</em> - librement interprété d'après <em>La dinde de Noël</em> de Elodie Agin, une des <em>Petites histoires du Père Castor pour Noël</em>, Flammarion. 80 pages et CD, écouté sur Radio Classique,"Des histoires en musique'', le vendredi à 20 heures. <q>Monsieur Gronchon porte bien son nom : il déteste Noël et son réveillon ! Pourtant, la dinde égarée dans son jardin pourrait finir dans son assiette...</q> Voilà ce qu'est devenue cette petite dinde ...<br /></p>
<blockquote><p>Ce conte m'ayant été transmis oralement et ayant mauvaise ouï, il se peut que le cri de la dinde et autres détails soient déformés...<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Dinde_Noel_ElodieAgin.jpg" alt="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004, déc. 2012" /><strong>Monsieur Ronchon</strong> n'est jamais content <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> Quand les gens le croisent et le voient faire grise mine <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> ils font grise mine <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> :-( <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> :-( <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> et Monsieur Ronchon pense : <em>"Le monde va mal, le monde va mal"</em>.<br />
Quand le ballon des enfants atterrit dans son jardin, Monsieur Ronchon ne le renvoie pas, et les enfants sont privés de ballon. Monsieur Ronchon n'est vraiment pas marrant.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>C'est bientôt Noël.</ins> Monsieur Ronchon reçoit des monceaux de publicité dans sa boîte aux lettres, où il y a écrit : "pas de publicité". Il feuillette les catalogues, avant de les jeter dans le conteneur vert pour le papier.<br />
<em>"À quoi servent tous ces jouets? Est-ce que j'avais un hélicoptère radiocommandé quand j'étais petit? Non, un ballon suffit aux enfants pour s'amuser"</em> pense Monsieur Ronchon.<br />
Et il y a le pire, les pages alimentaires : les têtes de veau, les pieds de porc avec les manchons de papier découpés, les dindes farcies en dentelle. Toute cette boustifaille en promotion lui donne la nausée. Il ne veut rien connaître des plaisirs de la bouche, du goût de l'eau, du noir d'un petit moka corsé, du lumineux d'un Lap sou chong, de l'onctueux d'un Van Houten, du rond en bouche, du gouleyant dans le gosier, du gargouillant dans l'estomac d'un petit ballon de Monserrat au parfum de fraise et de banane. Monsieur Ronchon est un vrai assiette : assiette de riz, assiette de pâtes, toujours la portion congrue, c'est un pionnier de la cause nationale contre le gâchis alimentaire.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ce soir-là quand Monsieur Ronchon rentre chez lui</ins>,<strong> il trouve dans le jardin une jeune dinde qui court de droite à gauche et roule des yeux affolés</strong> :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.dinde_Herbe-a-dinde_Achillee_dame-nature-oree-du-bois--2.html_t.jpg" alt="Herbe-à-dinde_http://veloursnoir.centerblog.net/rub-dame-nature-oree-du-bois--2.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Herbe-à-dinde_http://veloursnoir.centerblog.net/rub-dame-nature-oree-du-bois--2.html, déc. 2012" /><br />
- <em>Cot cot cot, Rrou…Rrrou…RRRoucou….</em><br />
<em>Sans doute une jeune orpheline de la ferme à côté</em>. Il veut la chasser, elle bat des ailes, mais impossible de franchir le grillage du jardin. Alors Monsieur Ronchon pense que c'est bientôt le repas de Noël :<br />
- <em>Pourquoi pas, puisqu'elle est là...</em> <br />
Mais il la trouve bien maigrelette, alors pour l'engrosser il lui donne du grain.<br />
<ins>Ce sont les premiers frimas de l'hiver</ins>, la nuit il gèle et quand Monsieur Ronchon ouvre la porte la pauvre poulette claque des dents : <br />
- <em>"Ma pauvre petite oie"</em> dit Monsieur Ronchon qui s'y connaît peu en gallinacés malgré son écologie, mais a lu "Les contes de ma mère l'Oye"de Prévert. <em>Puisque tu es là ...</em>, dit-il, et il la fait entrer dans la maison.<br />
<ins>À l'intérieur</ins> il fait meilleur mais pas très chaud, à cause de l'effet de serre et du réchauffement climatique. La petite dinde saute sur les genoux de Monsieur Ronchon, qui sent une douce chaleur envahir ses membres.<br />
- <em>Puisque tu es là ...</em>, dit Monsieur Ronchon, et il se met à la caresser avec son index là où ça fait du bien, derrière les oreilles. <em>Rron….rrrron</em> ronronne la petite dinde.<br />
<ins>Au repas de Noël</ins> Monsieur Ronchon a complètement oublié son premier plan. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.dinde_dentelle_ddb943c57f745ab98cc000011db51fa2486b4882678ed_t.jpg" alt="Dinde-et-dentelles_ParisHilton_http://www.staragora.com/news/paris-hilton-prise-la-main-dans-la-dinde/105585" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Dinde-et-dentelles_ParisHilton_http://www.staragora.com/news/paris-hilton-prise-la-main-dans-la-dinde/105585, déc. 2012" /><br />
- <em>Puisque tu es là ...</em>, dit-il, et il l'invite à partager son repas.<br />
<ins>Après le repas</ins>, Monsieur Ronchon invite la jeune dinde à monter se coucher avec lui.<br />
- <em>Puisque tu es là ...</em>, dit-il<br />
- <em>Cot cot cot, Rrou…Rrrou…RRRoucou…. Rron….rrrron</em><br />
La jeune dinde est toute contente.<br /></p></blockquote>
<p><strong>NOTA BENE :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.Front-liberation-dindes_HUMOUR_s.jpg" alt="Dindes_Front-de-Libération_Humour.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Dindes_Front-de-Libération_Humour.com, déc. 2012" /> Tous les propos rapportés dans le conte ci-dessus n'appartiennent qu'à leur auteur - qui entend garder l’anonymat - et n'engagent personne d'autre.<br />
Je soupçonne fortement le <em>Front de Libération des Dindes</em> d'être l'auteur de cette farce pour se venger de celles qu'il a dû se farcir ...<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Noel_PereCastor_t.jpg" alt="Petites-Histoirees-du-Pere-Castor-Noël_Flammarion" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Petites-Histoirees-du-Pere-Castor-Noël_Flammarion, déc. 2012" /><em>Petites histoires du Père Castor pour Noël</em>, Flammarion. 80 pages et CD : Dans ce recueil du Père Castor, Noël se décline en dix histoires rigolotes, tendres, ou traditionnelles. Ces petits récits peuvent être classiques (Le Bonhomme Hiver, Michka, Ivan et l'oie de Noël ...) humoristiques ou exotiques de la Russie à la Polynésie (Un Noël tombé du ciel, inspiré d'un conte polynésien) en passant par la jungle africaine), voire très modernes : la dernière histoire, très moderne puisqu'elle fait intervenir la technologie et les virus informatiques ! Toutes les histoires sont très joliment illustrées, dans des styles très différents et un comédien raconte ces histoires en musique dans le CD qui accompagne cet album. A écouter le soir pour s'endormir dans la magie de Noël. Dès 3 ans. <ins>10 contes de Noël :</ins> Chic, le Père Noël ! ; La dinde de Noël ; Ivan et l'oie de Noël ; Bonhomme Hiver ; Dans le ciel de Noël ; Cette nuit-là... ; Michka ; 24 petites souris et la neige de Noël ; un Noël tombé du ciel ; Sauvons le Père Noël !</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Dinde_Noel_ElodieAgin_t.jpg" alt="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004, déc. 2012" />Elodie Agin : <em>La dinde de Noël</em>, Castor Poche Benjamin, 2004. <q>Monsieur Gronchon porte bien son nom : il déteste Noël et son réveillon ! Pourtant, la dinde égarée dans son jardin pourrait finir dans son assiette... Mais avant le réveillon il faut bien la nourrir ... et comme elle tremble de froid, monsieur Gronchon allume (enfin !) le chauffage ... Arrive le grand jour ... et il n'a plus le cœur de tuer cette dinde qui l'a apprivoisé. C'est bien mieux de passer un soir de fête en compagnie !</q></li>
<li>Radio Classique,"Des histoires en musique<em>, émission présentée par Elodie Fondacci. Du lundi au vendredi de 20h à 20h05, rediffusion de l'intégrale de la semaine samedi de 9h à 9h30. Elodie Fondacci raconte un conte de fée en musique pour endormir les plus petits et divertir les plus grands. </em>"La dinde de Noël"'', de Elodie Agin, a été diffusée, dans sa version originale et enfantine, le vendredi 7 décembre 2012 à 20 heures (http://www.radioclassique.fr/index.php?id=14&id_emission=225&is_podcast=1)</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>L'herbe à dindes : http://veloursnoir.centerblog.net/rub-dame-nature-oree-du-bois--2.html</li>
<li>Dinde et dentelles : Paris Hilton vue sur http://www.staragora.com/news/paris-hilton-prise-la-main-dans-la-dinde/105585</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>L'Herbe-à-dindes :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Achillea_millefolium_-_Kohler_s_Medizinal-Pflanzen-149_t.jpg" alt="Achillée_Herbe--dindes_Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Achillée_Herbe--dindes_Wikipedia, déc. 2012" /><q><em>L'achillée</em> (<em>Achillea millefolium</em>) tire son nom d'Achille, qui aurait découvert et utilisé la plante pour guérir les blessures de ses soldats lors de la guerre de Troie. Encore que certains affirment qu'il s'agissait d'une tout autre plante. On l'a aussi appelée herbe à la coupure, herbe à la saignée, herbe-aux-charpentiers, herbe-aux-militaires, saigne-nez, tous des noms qui indiquent ses emplois traditionnels pour soigner les plaies et blessures de toutes sortes. Quant au nom de « sourcil de Vénus », son origine reste obscure. Peut-être fait-il référence au fait que la plante était censée aider les femmes à découvrir qui serait leur prince charmant ? Au Québec, on l'a appelée « herbe à dinde » et « herbe au dindon » par allusion à l'emploi de la plante dans l'alimentation de cette volaille. Enfin, le nom de « millefeuille » lui vient de ce que sa feuille est très finement découpée et donne l'impression qu'il y en a mille là où il n'y en a en réalité qu'une seule.</q> (http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/HerbierMedicinal/Plante.aspx?doc=achille_millefeuille_hm / illustration Franz Eugen Köhler - Wikipedia)<br />
<br /><br /></p>
<h5>FARCE AU JAMBON ...</h5>
<p><strong>Joris :</strong> <em>La farce au jambon</em> - fabliau du Moyen Age réécrit par Henri Gougaud et adapté par Joris. Henri GOUGAUD <strong>Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes</strong>, Albin Michel, 2012, pp 113-115 :<br /></p>
<blockquote><p><strong>Un marchand ambulant</strong>, colporteur le jour, maraudeur un petit peu voleur à ses heures, en un mot : un pauvre diable, va de porte en porte, de ferme en ferme. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Jambon_douceuretdetente_s.jpg" alt="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1, déc. 2012" />Dans une riche propriété, la porte s’entrouvre : il voit, suspendu à une poutre du plafond, entre les oignons et les tresse d'ail ... un magnifique <strong>jambon</strong>. De la viande, cela fait bien longtemps qu'il rêve d'en manger...<br />
<ins>Le soir</ins>, lorsque tout le monde est couché, les chiens et les chats endormis, il pénètre dans la salle. Le jambon est trop haut perché ... Il improvise un échafaudage: sur la table de ferme l pose une chaise ... pas assez haut ... un petit tonneau sur la chaise qui est sur la table ... pas encore assez haut ... un tabouret sur le tonneau posé sur la chaise qui est sur la table ... Il grimpe comme il peut, sort son couteau, et sur la pointe des pieds saisit la ficelle qui tient solidement le jambon accroché à la poutre ... Il tend le bras, s'étire de tout son long, toujours sur la pointe des pieds, coupe la ficelle, attrape le jambon au vol et s'envole avec lui ... Patatras ! Il entraîne avec lui l'escabeau improvisé ...Une bombe n'aurait pas fait davantage de bruit ... Toute la maisonnée est réveillée en sursaut : les chiens aboient, les chats miaulent, les souris couinent, les enfants pleurent, la grand-mère appelle son mari défunt (Alphonse ! Alphonse !) la fermière crie et rue comme une jument affolée, le fermier saute du lit en trois cabrioles arrière, se souvient qu'il a été soldat et se précipite dans la salle en saisissant au passage un balai qu'il tend devant lui dans l’obscurité :<br />
- <em>Halte ! Qui va là ?</em><br />
Le colporteur-maraudeur-tout-à-fait voleur, improvise :<br />
- <em><strong>C'est le Diable ! ...</strong></em><br />
- <em>Le diable ! Arrière Satanas !</em><br />
- <em>Mais c'est ma nuit de bonté : je viens t'apporter un jambon...</em><br />
- <em>Ah, non ! je ne signe rien : ni reçu, ni pacte !</em><br />
- <em>Alors, aide-moi : arrime-moi ce jambon sur l'épaule que j'aille le proposer à quelqu'un d'autre ... Aïe, aïe, aïe, mes vieux os, mes tibias, mes genoux, mon dos ...</em><br />
Le fermier, tout à fait désorienté, plaque le jambon sur le dos du diable et le pousse vers la porte qu'il ferme précipitamment et retourne se coucher à moitié rassuré.<br />
<ins>Cette nuit-là</ins>, notre pauvre diable de marchand ambulant a fait un repas digne d'un roi, il s'est cru au Paradis ...<br />
<ins>Le lendemain matin</ins>, le fermier s'est levé, avec des poches sous les yeux, et lorsqu'il a pu ouvrir tout à fait ses quinquets, il a vu, ou plutôt il n'a pas vu, le jambon ! Disparu ! <br />
- <em>Par tous les diables ! Il m'a bien eu !</em> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Au_Bon_Bec_2012_s.jpg" alt="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012, déc. 2012" />Henri GOUGAUD <strong>Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes</strong>, Albin Michel, 2012, pp 113-115 : <q><em>La farce au jambon, ce n'est pas une recette, c'est juste un conte pour accompagner le pain.</em></q><br /><br /></li>
</ul>
<p>Henri Gougaud écrit dans un vocabulaire soutenu, riche en adjectifs qui nous font des images des temps anciens. Parti de ce texte un peu difficile par la richesse des termes employés, certains vieillis, Joris a trouvé sa version, avec quelques variantes : au lieu de ramper sur une poutre, notre voleur se fabrique un échafaudage improvisé qui s'écroule avec lui au moment où il saisit le jambon.<br />
<br />
Hélas, Gougaud ne cite pas ses sources ... et c'est un reproche qu'on lui fait souvent ... il dit simplement à la fin du conte : <q><em>C'était la farce au jambon cru façon village polonais.</em></q> Quelques recherches m'ont fait remonté le temps jusqu'au Moyen Age :<br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.RAUX_Jeux_et_farces_t.jpg" alt="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955, déc. 2012" />Jacques RAUX, <em>Jeux pour tréteaux</em>SUDEL, 1952</li>
<li>Jacques RAUX, <em>Jeux et Farces</em> : Pitalugue; Le Faucon; Le dit des perdrix; Bernibus; Le jugement de Jean le fou; Verjus; La farce du jambon, SUDEL, 1955</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Farce :</ins><br />
<strong>Le titre donné au conte, <em>La farce au jambon</em> est un jeu de mot, entre la farce qui sert en charcuterie et la farce ou courte comédie jouée au Moyen Age.</strong> <br />
On appelle farces les pièces de théâtre comiques composées du XIII jusqu'au XVI siècle. On ne les nomme pas comédies parce que, selon les Arts poétiques du Moyen Âge, ce terme s'applique aux poèmes dont le début est triste et la fin plutôt joyeuse. On trouve le terme de farce qualifiant une pièce de théâtre à partir de 1398. Vers la fin du Moyen Âge, nombreuses sont les pièces intitulées farce ou moralité, sottie ou farce. Des acteurs installaient des tréteaux, souvent en plein air à l'occasion d'une fête, d'un marché, dans la rue, et même, plus tard, sur le Pont-Neuf à Paris (...) Le point culminant, c'est la farce, pièce comique qui présente des situations et des personnages ridicules où règnent tromperie, équivoques, ruses, mystifications. (http://www.universalis.fr/encyclopedie/farce/)<br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus : </ins><br />
Les fabliaux du Moyen Age, farces ou contes facétieux, se sont transmis de bouche à oreille jusqu’à nous, car quel plaisir pour les gens du peuple de rire de ceux qui les dirigent et les asservissent ! <br /></p>
<ul>
<li><em>Fabliaux du Moyen Âge</em>, de Pierre-Marie Beaude, Folio Junior Textes classiques - N° 1589 : Un paysan devenu médecin malgré lui... Un prêtre victime de son propre sermon... Un voleur trahi par son bonnet... Un bourgeois si sot qu'il entend parler son chien... Dans les fabliaux du Moyen Âge, on rit de tout et de chacun avec une joyeuse liberté. Riches et pauvres, rusés et nigauds, nul n'est épargné dans ce savoureux jeu de massacre. Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale en classe de 5e. Fiche pédagogique téléchargeable gratuitement sur www.cercle-enseignement.com.</li>
</ul>
<p><br />
Plusieurs contes facétieux se font un plaisir de vous mettre l'eau à la bouche en racontant comment la gourmandise alliée à la ruse peuvent faire des miracles ... En voici un exemple :<br /></p>
<ul>
<li><em>L'aile de l'oie</em>, "Récits & contes populaires du Languedoc/3 recueillis par Claudine et Daniel Fabre dans le Narbonnais", Gallimard, 1978 : <q>Marguerite, servante du curé de Saint-Martin était <em>gourmande comme une chienne et fière comme une oie</em>. elle prépare une oie farcie pour le réveillon de Noël, mais le Curé voisin vient sonner à la porte. Marguerite imagine un stratagème pour qu'il ne reste pas manger l'oie, lui faisant croire que son curé est devenu fou et se plaît à couper nez et oreilles de ses invités au lieu de la volaille, car elle compte bien déguster cette oie avec le curé et se servir un bon morceau ...</q></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>DE FARCE EN FABLE</h5>
<p><strong>Quentin</strong> : <em>Le corbeau et le renard</em> fable connue mais en argot ... de Pierre Perret ... ce qui change tout (ou presque), surtout la morale ...<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.corbeau_freux_t.jpg" alt="http://arbrealettres.wordpress.com/2009/10/14/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://arbrealettres.wordpress.com/2009/10/14/, mar. 2010" />Maître Corbeau sur un chêne mastard<br />
Tenait un from'ton dans le clapoir.<br />
Maître Renard reniflant qu'au balcon<br />
Quelque sombre zonard débouchait les flacons<br />
Lui dit: <em>"Salut Corbac,</em><br />
<em>C'est vous que je cherchais.</em><br />
<em>A côté du costard que vous portez, mon cher,</em><br />
<em>La robe du soir du Paon est une serpillière.</em><br />
<em>De plus, quand vous chantez, il paraîtrait sans charre</em><br />
<em>Que les merles du coin en ont tous des cauchemars."</em><br />
A ces mots le Corbeau plus fier que sa crémière,<br />
Ouvrit grand comme un four son piège à ver de terre.<br />
Et entonnant "Rigoletto" il laissa choir son calendo.<br />
Le Renard le lui pique et dit: <em>"Apprends mon gars</em><br />
<em>Que si tu ne veux point tomber dans la panade</em><br />
<em>N'esgourde point celui qui te passe la pommade ..."</em><br /></p></blockquote>
<p>Moralité :<br /></p>
<blockquote><p>On doit reconnaître en tout cas<br />
Que grâce à Monsieur La Fontaine<br />
Très peu de chanteurs d'opéra<br />
Chantent aujourd'hui la bouche pleine.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Une fable universelle ?</ins><br />
Jean-Jacques Rousseau :<q> Je demande si c’est à des enfants de six ans qu’il faut apprendre qu’il y a des hommes qui flattent et mentent pour leur profit ? On pourroit tout au plus leur apprendre qu’il y a des railleurs qui persiflent les petits garçons, et se moquent en secret de leur sotte vanité : mais le fromage gâte tout ; on leur apprend moins à ne pas le laisser tomber de leur bec qu’à le faire tomber du bec d’un autre.</q><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.Corbeau_Renard_BD_m.jpg" alt="Corbeau_Renard_http://www.hellocoton.fr/to/rfTD#http://madanimalstories.blogspot.com/2012/10/le-corbeau-et-le-renard-et-le-fromage.html" style="display:block; margin:0 auto;" title="Corbeau_Renard_http://www.hellocoton.fr/to/rfTD#http://madanimalstories.blogspot.com/2012/10/le-corbeau-et-le-renard-et-le-fromage.html, déc. 2012" /><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://argot.abaabaa.com/Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre_PERRET.php?Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre">http://argot.abaabaa.com/Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre_PERRET.php?Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre</a></li>
<li>''Pierre Perret chante 20 fables inspirées de Jean de La Fontaine, CD Adèle, Une Musique/Carrère Music 50 5301995, 1995</li>
<li>Jean de La Fontaine : Le corbeau et le renard</li>
<li>Illustration : http://www.hellocoton.fr/to/rfTD#http://madanimalstories.blogspot.com/2012/10/le-corbeau-et-le-renard-et-le-fromage.html</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h5>DE LA FABLE AU CONTE FACÉTIEUX : MERVEILLEUX !</h5>
<p><strong>Michèle :</strong> <em>Les trois devinettes</em> - conte merveilleux traditionnel tiré du recueil de Carmen Bravo-Villasante, <em>17 Contes d'Espagne</em>, Flammarion, Castor Poche n° 185. Des énigmes, vous en trouverez dans les contes ... les princesses savent en poser pour se protéger des prétendants mal venus, les filles avisées savent ainsi répondre aux rois et délivrer leur père, et les bergers aussi peuvent en poser .... Le conte <em>Les trois devinettes</em> est plus connu sous le titre : <em>Le troupeau de lapins</em> ou <em>Le sac de vérités</em>, T 570 selon la classification d’Aarne et Thompson. <br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
<q><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3_t.jpg" alt="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3, déc. 2012" />Un<strong> roi</strong>, peu pressé de marier sa<strong> fille</strong>, annonce qu'il ne la donnera en mariage qu'à celui qui proposera une <strong>énigme</strong> ou une devinette qu'elle ne saurait résoudre. Quelques princes tentèrent l'aventure et en perdirent la tête ... Un jeune<strong> berger</strong> décide de tenter sa chance et fait ses adieux à sa mère, qui, certaine qu'il va droit à la mort, lui prépare un gâteau pour le voyage, mais elle y met une forte dose de poison. Le garçon donne un morceau à sa chienne qui l'accompagne et la voit convulser et mourir. 3 corbeaux qui commencent à picorer le cadavre meurent. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.berger_chien_s.jpg" alt="Berger_chien_http://histoirecenthistoires.blogspot.fr/2012_03_01_archive.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Berger_chien_http://histoirecenthistoires.blogspot.fr/2012_03_01_archive.html, déc. 2012" /> Le berger tend un piège pour attraper du gibier. Il tue une hase (femelle du lièvre) et trouve dans son ventre trois lapereaux qu'il fait rôtir. Cela lui permet de poser la devinette suivante : <em>En chemin, voici ce qui m'est arrivé : <strong>Le gâteau a fait mourir Adèle, Adèle en a tué trois, j'ai fait rôtir trois viandes qui n'étaient pas encore nées ...</strong></em> La princesse n'a pu répondre. Mais le roi ne voulait pas d'un simple berger pour gendre, alors il lui donne une épreuve pour savoir s'il est à la hauteur : il doit <ins>garder 10 lapins et les ramener tous les 10 le soir</ins>. En chemin, le berger aide une <strong>vieille</strong> qui lui donne un <strong>sifflet</strong> qui lui permet de faire venir ses lapins. Le roi, voyant cela, envoie <strong>la servante</strong> acheter un lapin. La servante accepte de s'allonger sur l'herbe avec le berger mais au retour le lapin revient au son du sifflet. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Lapins_sauvages_t.jpg" alt="lapins_sauvages" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="lapins_sauvages, sept. 2011" />Elle dit qu'elle n'a pu acheter de lapin. Le roi envoie la <strong>reine</strong> qui fait pareil avec le même résultat. Le roi demande alors comme seconde épreuve de remplir <strong>un sac de vérité</strong> : le berger raconte comment la servante a eu un lapin et s'apprête à parler de la reine quand le roi l'interrompt brutalement : le sac est plein ! Et cric et crac !</q><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Berger et son chien : http://histoirecenthistoires.blogspot.fr/2012_03_01_archive.html</li>
<li>Princesse pensive : jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Carmen Bravo-Villasante, <em>Les trois devinettes</em> <ins>in :</ins> "17 Contes d'Espagne", Flammarion, Castor Poche n° 185. Pour consulter le sommaire de ce recueil cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/SOMMAIRES">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Variantes :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Claude Carrière,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Cercle_des_menteurs_1_t.jpg" alt="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière, oct. 2010" /> <em>Question sans réponse</em> <ins>in :</ins> "Le cercle des menteurs I", Plon 1998, p 311. Dans cette histoire populaire grecque, la formule de l'énigme est présente mais pas les épreuves. L'introduction rend le récit plus explicite : c'est la princesse qui ne veut pas se marier et impose une énigme qu'elle ne saurais pas résoudre (ce qui implique qu'elle épouserait un homme assez fin pour la mettre en défaut et la mère, davantage présentée, met en garde son fils contre les dangers de tenter l'épreuve et le prévient de faire goûter le gâteau à sa chienne en premier ; elle prend le risque d'empoisonner son fils pour lui éviter d'avoir la tête tranchée, mais s'il voit la chienne malade, mauvais présage, elle lui recommande de revenir à la maison. <q>La princesse ne veut pas se marier ; elle implore son père : <em>Je n'épouserai que l'homme qui me posera une question à laquelle ne ne pourrai répondre. Que tous les autres aient la tête tranchée.</em> La mère recommande au fils : <em>"Avant de goûter à ce gâteau, tu dois en donner un petit morceau à ta chienne. Si tu vois qu'il lui arrive quelque chose, ne continue pas, reviens ici, car ce sera un très mauvais présage."</em> La chienne meurt. Trois corbeaux qui avaient commencer à la becqueter meurent empoisonnés eux aussi. Le berger cherche des baies pour se nourrir et trouve une vache crevée avec un veau dans son ventre. Il le fait cuire avec les livres de messe qu'il trouve dans une chapelle et boit l'eau qui était au fond de la lame à huile. Voici l'énigme à laquelle la princesse ne put répondre : '<strong>'Le petit gâteau a fait périr la mignonnette. La mignonnette morte a fait périr trois nègres. J'ai fait rôtir avec des lettres la viande qui n'était pas encore née et j'ai bu de l'eau qui n'était ni dans le ciel ni sur la terre.''</strong></q></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>François-Marie Luzel, <em>'Petit-Jean et la princesse devineresse</em> <ins>in :</ins> "Contes populaires de Basse-Bretagne", 1881, conté par Guillaume Garandel à Plouaret en1871. Une énigme très complexe, mais pas d'épreuves, si ce n'est rempli un sac de vérités. L'énigme est ainsi formulée : <q><strong><em>Quand nous partîmes de la maison, nous étions quatre ; de quatre, il est mort deux ; de deux il est mort quatre ; de quatre nous avons fait huit ; de huit il est mort seize, et nous sommes encore venus quatre vous voir. </em></strong> 2 hommes et 2 chevaux, 2 chevaux morts, puis 4 pies ; ils ont fait 8 petits pains fourrés chacun d'une moitié de pie, et ont empoisonnés ainsi 16 voleurs.</q> Texte intégral en ligne sur <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/10/Wikisource">Wikisource</a>], la bibliothèque libre.</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Pour en savoir plus sur les autres versions de ce conte, <em>Le troupeau de lapins</em> ou <em>Le sac de vérités</em>, consulter l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/11/Le-sifflet-magique">"Le sifflet magique"</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Quelques contes à énigmes à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Énigme</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>UN CONTE MERVEILLEUX LIÉ A UNE ANCIENNE LÉGENDE</h5>
<p><strong> Viviane :</strong> <em>Le prince aux oreilles d'âne</em> <ins>in :</ins> "Histoires du soir - Magie et contes de fées", Gründ, 2012. Adaptation de la légende du Roi Midas
<br />
<ins>Résumé de Viviane :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Un roi riche et puissant</strong> avait tout pour être heureux mais il n'avait pas d’héritier.<br />
Un jour, il s'en va dans les bois voir <strong>trois fées</strong> pour demander leur aide. Et effectivement, au bout d'un an, la reine met au monde <strong>un fils</strong>. Quelques temps lus tard, les fées viennent voir l'enfant et chacune lui offre une qualité. Il sera : <br />
1. Le plus beau<br />
2. Le plus sage et le plus honnête<br />
3. mais il aura <strong>des oreilles d'âne pour ne pas être trop orgueilleux</strong>.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.midas_s.jpg" alt="Midas_oreilles-d-ane_http://kidmythica.voila.net/le_roi_midas.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Midas_oreilles-d-ane_http://kidmythica.voila.net/le_roi_midas.html, déc. 2012" /><ins>Le prince grandit</ins> et devient un beau jeune homme mais ses oreilles grandissent aussi. Le roi lui ordonne de porter toujours un <ins>bonnet</ins>. Mais il faut bien lui faire couper les cheveux et la barbe ... Le roi fait promettre au <strong>barbier</strong> de taire ce secret : en échange de son silence il fera de lui un homme riche. Ce qui fut fait. Mais le barbier maigrissait de mois en mois, rongé, desséché par ce secret. <br />
<strong>Un vieil ermite</strong> lui conseille d'aller dans la campagne, loin de tout, de creuser un trou et de confier ce secret à la terre.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.syrinx_s.jpg" alt="syrix_http://www.flutes-en-bambou.com/images/syrinx.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="syrix_http://www.flutes-en-bambou.com/images/syrinx.jpg, déc. 2012" /><ins>Quelques temps plus tard</ins>, des bambous poussent à cet endroit et des bergers en coupent quelques uns pour en faire des pipeaux. Mais en soufflant dedans les <strong>pipeaux</strong> se mettent à chanter : <em>Le prince a des oreilles d'âne</em> ...<br />
Ce murmure arrive aux oreilles du roi qui constate lui-même les faits en soufflant dans les pipeaux. Au moment où il va faire couper la tête à son barbier, son fils le prince intervient et déclare au roi que, malgré ses oreilles d'âne, il peut tout de même régner avec sagesse. Cette réflexion en elle-même est déjà une marque de sagesse et d'humilité ... <br />
<strong>Les trois fées entendent cela et voyant que le prince n'est pas devenu orgueilleux, elles remplacent ses oreilles d'âne par de oreilles normales... et les pipeaux ne chantèrent plus leur chanson.</strong></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Midas : http://kidmythica.voila.net/le_roi_midas.html</li>
<li>Syrinx, flûte en bambou : http://www.flutes-en-bambou.com/images/syrinx.jpg</li>
<li>Bonnet phrygien et casques : http://racines.traditions.free.fr/narval/narval9.jpg<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Aux origines : Une légende grecque ...</ins><br />
Midas aurait régné de 715 à 676 av. J.-C. Midas fut un puissant roi, qui étendit le royaume de Phrygie, vers l’est jusqu’à l’Ourartou, dont les mines d’or, de cuivre et de fer tombèrent ainsi entre ses mains. Il disposait en outre des mines d’or de Phrygie et des paillettes du célèbre fleuve Pactole.<br />
Midas est aussi le héros de nombreuses histoires. (http://www.cliolamuse.com/spip.php?article273) (Wikipedia) <br /></p>
<ul>
<li><q>Un jour, Silène, ayant bu plus que de raison, s'égare jusque sur les terres de Midas, qui le recueille et lui offre l'hospitalité. Dionysos, à sa recherche, le trouve là et remercie l'hôte de celui qui l'a élevé en lui accordant un vœu. <strong>Midas demande alors la faculté de transformer en or tout ce qu'il touche.</strong> Incapable de manger et de boire, il supplie le dieu de reprendre son présent. Dionysos lui ordonne alors de se laver les mains dans les eaux du Pactole, dont le sable se change en or.</q> Cette légende explique le caractère aurifère du Pactole, auquel la Phrygie doit une bonne partie de son empire.<br /></li>
</ul>
<ul>
<li>Dans une autre légende, les talents de musicien de Midas (il a été l'élève d'Orphée) sont requis : il est appelé à être<ins> juge dans le concours de musique</ins> entre le satyre Marsyas, joueur de flûte, et Apollon, qui joue de la lyre (Ovide, au livre XI de ses Métamorphoses, situe le concours entre Pan et Apollon). Il donne Marsyas vainqueur, alors que les Muses, qui jugent également, préfèrent Apollon au satyre. <q><strong>Apollon, pour se venger, lui donne des oreilles d'âne.</strong> Midas pour cacher sa disgrâce portait jour et nuit, un bonnet conique maintenu par deux bandeaux noués sous le menton qui dissimulait ses oreilles (bonnet phrygien). mais un serviteur découvre son secret en lui coupant les cheveux. Le barbier n’osait pas répandre la nouvelle et son mutisme lui pesait. Un jour, n’y tenant plus, il creusa un trou dans le sable au bord d’une rivière, y dit : « Le roi Midas a des oreilles d'âne » et rebouche le trou. Peu après, des roseaux poussèrent à cet endroit ; agités par la brise, ils répétaient à tous les échos la phrase : « Le roi Midas a des oreilles d’âne. »</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.bonnet_phrygien_s.jpg" alt="Bonneet_phrygien_http://racines.traditions.free.fr/narval/narval9.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bonneet_phrygien_http://racines.traditions.free.fr/narval/narval9.jpg, déc. 2012" />Il se peut que la coiffure des souverains de Phrygie ait été une sorte de mitre faite de la peau du crâne d’un âne à laquelle adhéraient encore les oreilles. Les Grecs auraient inventé l’histoire de Midas et l’auraient enjolivée <em>a posteriori</em> pour expliquer cette coutume insolite. Ce bonnet devint plus tard le symbole des esclaves affranchis, c’est la raison pour laquelle les révolutionnaires français le reprirent comme emblème et qu’il devint l’un des symboles de la République Française. Ce <strong>bonnet phrygien</strong> a été adopté par la Marianne qui représente notre République ... Cacherait-elle des oreilles d'âne ???<br />
<br /></p>
<h5>UN CONTE MERVEILLEUX ET UN ROI LÉGENDAIRE</h5>
<p><strong>Patricia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.25Contes_Mediterranee_JeanMuzi_t.jpg" alt="25contes-de-la-Méditerranée_Jean-Muzi_Flammarion2011" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="25contes-de-la-Méditerranée_Jean-Muzi_Flammarion2011, déc. 2012" /><em>Les trois pains de la vieille</em> - conte de la Méditerranée d'après <em>Le jugement de Salomon</em><ins> in :</ins> Jean Muzi, « 25 Contes de la Méditerranée », Flammarion jeunesse, poche, 2011. Pour consulter le sommaire de ce recueil cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/SOMMAIRES">ici</a><br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
<q><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.3_pains_t.jpg" alt="Trois pains_http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Trois pains_http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg, déc. 2012" />Une pauvre vieille à court de réserves, balaie le grenier d'un riche marchand et réussit à faire 3 boules de pains. Mais, au moment de manger, un pauvre vient frapper à sa porte, puis un second. Généreuse et touchée par leurs malheurs, elle donne deux de ses pains. Il lui en reste un : elle va trancher ce pain durement et honnêtement gagné et mérité quand le vent s'engouffre et l'emporte vers la mer ... La pauvre petite vieille crie à l'injustice. <strong>Elle décide de porter plainte ... contre le vent !</strong> Elle se rend au palais de justice du Roi Salomon, réputé pour son sens de la justice et son intelligence à résoudre les affaires les plus délicates...</q> (Illustration : http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg)<br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br />
Consulter l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/05/Les-trois-pains-de-la-vieille">''Les trois pains de la vieille''</a> où vous trouverez le conte dans son intégralité, adapté d'après deux ou trois versions, et quelques détails sur <strong>Salomon</strong> et le <strong>pain</strong>, symbole de vie et de partage.</p>Contes en Pays Narbonnais : le 19 février 2011urn:md5:e254d67f3a4afee8a3520b7f23e4fb7b2011-02-20T05:21:00+00:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!AFRIQUEcochonconte avec des animauxconte de sagesseconte facétieuxescargotfablegrenouillelionloupmoutonNarbonneréunion des conteusessotvache<h4>Rendez-Vous-Conte du samedi 19 février chez Viviane :<br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /> Une rencontre marquée par les rires et les loups ... et pourtant nous ne nous étions pas concertés !<br />
<br /></p>
<ul>
<li><strong>Abessia :</strong> <em>Le loup et l'escargot</em> – Conte populaire d'Europe (conte facétieux - conte d'animaux).</li>
<li><strong>Joris :</strong> <em>L'agneau qui ne voulait pas être un mouton</em> - Conte contemporain (conte de sagesse - conte d'animaux)</li>
<li><strong>Marie-Eve :</strong> <em>Les trois petits loups et le grand méchant cochon</em> – Conte moderne "à l'envers" (conte facétieux - conte d'animaux)</li>
<li><strong>Michèle :</strong> <em>C'est encore la faute du loup</em> - Conte russe (randonnée - conte d'animaux)</li>
<li><strong>Geneviève :</strong> <em>La vieille femme et son cochon</em> – Conte anglais (randonnée - conte d'animaux)</li>
<li><strong>Michel :</strong> <em>Le lion amoureux</em>, puis la <em>Grenouille médecin</em>– Fables</li>
<li><strong>Viviane :</strong> <em>Le pays des sots</em> – Conte populaire du Languedoc (conte facétieux)</li>
<li><strong>Amelia :</strong> <em>Bouline, la vache sans tache</em> - Conte moderne (conte d'animaux)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>La révolte des bovidés</em> - Conte Peul - Afrique (conte de sagesse - conte d'animaux) suivi de<em> Faim de loup</em>.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Prochaine réunion-contes : le samedi 26 mars 2011 à 18h00 chez Michel et Michelle </strong>. <br />
N'hésitez pas à vous joindre à nous ! Vous pouvez nous contacter par courriel à l'adresse suivante : patricia.gustin@hotmail.fr<br />
<strong></strong>
<strong>et Cric ! et Crac !</strong><br />
<br /><ins></ins></p> <p><strong>Abessia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Tresor_des_contes.jpg" alt="Tresor_des_contes" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tresor_des_contes, janv. 2010" /><em>Le loup et l'escargot</em> <ins> in :</ins> Henri Pourrat : "Le trésor des contes", Livre XII, 1962, Omnibus, 2009. <br />
<q>Un escargot se promène paisiblement dans la vigne ... Vint à passer un loup qui le bouscule sans même l'apercevoir. L'escargot l'interpelle, mais le loup ne s'excuse pas, bien au contraire ! il se moque de la lenteur de l'escargot. L'escargot le met au défi de le battre à la course ! Rendez-vous est pris ... La course commence ... Le loup a beau faire et multiplier les aller-retour, l'escargot est toujours sur la ligne d'arrivée ! Il se démène tant et tant que son cœur lâche ! L'escargot s'était tout bonnement accroché à la queue du renard ...</q><br />
<br />
<ins>Références :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Conte traditionnel d'Europe issu des fables d'Esope et du "Roman de Renard".</li>
<li>Texte en fichier joint : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/A_F_Le_Loup_et_l__Escargot_POURRAT.odt">Le_loup_et_l'escargot_Henri_Pourrat</a></li>
<li>Pour entendre le conte, visitez le site des conteurs de l'Aural et cliquer<a href="http://www.aural.free.fr/contes_dits/periode_4/46_le_loup_et_lescargot.mp3"> ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Joris :</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.L__agneau_pas_mouton_s.jpg" alt="L'agneau_qui_ne_voulait_pas _être_un_mouton_JEAN_ZAD" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="L'agneau_qui_ne_voulait_pas _être_un_mouton_JEAN_ZAD, fév. 2011" /> <em>L'agneau qui ne voulait pas être un mouton</em> <ins> in :</ins> Didier Jean et Zad, album, Syros, 2008. <br />
<q>Depuis toujours, les moutons se font dévorer par le loup. Tout le monde est d'accord là-dessus. Alors quand le loup a emporté le mouton malade, on n'a rien dit parce qu'on n'était pas malade. On a continué à brouter, tête baissée. Quand le loup s'est attaqué au mouton noir, on n'a rien dit parce qu'on n'était pas noir. Mais quand le loup a englouti le bélier, on s'est dit que notre tour allait bientôt arriver... Heureusement, un agneau qui ne voulait pas faire comme si rien n'était, propose un plan pour se débarrasser du loup ... Tout seul on ne peut pas faire grand-chose, mais tous ensemble, c'est possible !</q> <br />
Joris a terminé son conte par un poème attribué à Niemöller (pasteur allemand qui refusa d'obéir aux nazis) :<br /></p>
<blockquote><p><em>Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes</em><br />
<em>Je me suis tu, je n'étais pas communiste.</em><br />
<em>Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes</em><br />
<em>Je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste.</em><br />
<em>Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs</em><br />
<em>Je me suis tu, je n'étais pas juif.</em><br />
<em>Puis ils sont venus me chercher</em><br />
<em>Et il ne restait plus personne pour protester.</em><br /></p></blockquote>
<p>La forme ci-dessus est une traduction reconnue définitive par la Fondation Martin Niemöller.<br />
<br /></p>
<p><strong>Marie-Eve :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.3_petits_loups___mechant_cochon_s.jpg" alt="Les_3_petits_loups_et_le_mechant_cochon-Trivizas" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Les_3_petits_loups_et_le_mechant_cochon-Trivizas, fév. 2011" /><em>Les trois petits loups et le grand méchant cochon</em>, conte russe <ins> in :</ins> Eugène Trivizas et Helen Oxenbury, album, Bayard Jeunesse, 1993.
<q>Il était une fois trois petits loups tout doux qui voulaient se construire une maison... Mais voici que surgit le terrible Grand Méchant Cochon ! Briques, bétons, blindages, cadenas : rien ne semble l'arrêter... Ni la brique ni le béton ne lui résistent. Jusqu'au jour où les petits loups bâtissent une maison... en fleurs...</q> Plus qu'un <strong>conte à l'envers</strong>, cet album propose une utilisation à contre-emploi des animaux fort bien trouvée avec un méchant cochon terriblement convaincant ! Marie-Eve nous a fait rire aux éclats avec ce <em>grand méchant cochon</em> qui casse tout va jusqu'à faire sauter à coup de dynamite la maison blindée comme une banque (avec 67 cadenas tout de même !) ... un moment de fou-rire partagé ... Quel bonheur !<br />
<br /></p>
<p><strong>Michèle :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.La_faute_au_loup_s.jpg" alt="c'est_encore_la_faute_au_loup_GIRAUD" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="c'est_encore_la_faute_au_loup_GIRAUD, fév. 2011" /><em>C'est encore la faute du loup</em> - Conte russe <ins>in :</ins> Robert Giraud, album, Père Castor, Flammarion, 2004. <br />
<q>Un coq et une poule sont partis en forêt manger des noisettes. Perché dans l'arbre, le coq commence à se régaler, tandis que la poule restée au pied de l'arbre le supplie de partager. Le coq maladroit lance la noisette trop court, elle reste coincée dans les feuilles ; il la lance la suivante trop loin, elle tombe dans la rivière ... <em>Vraiment, tu n'es pas malin</em> rouspète la poule. Et Vlan ! le coq lance une nouvelle noisette trop fort ! Elle la reçoit en plein dans l'œil. La poule blessée est en pleurs. Le fermier arrive et cherche à comprendre ce qui s'est passé. Le coq se justifie : <em>C'est la faute au noisetier qui a tremblé...</em> Du noisetier frileux aux chèvres (qui ont mangé l'écorce), des chèvres au berger (distrait parce que sa femme ne lui a pas fait de crêpes), du berger à sa femme (la pâte à crêpes s'est répandue par terre), de la femme du berger au cochon (qui a tout renversé parce qu'elle a perdu un petit porcelet), il finit par découvrir que c'est de la faute du loup... auquel il n'ose rien dire de peur de se faire manger. Mais avec tout ça le fermier finit par oublier le coq perché dans l'arbre. Quand il va enfin le chercher, le coq a mangé toutes les noisettes ! et, trop lourd, tombe de l'arbre ... et crac !</q> <br />
Une fin très applaudie ...<br />
<br /></p>
<p><strong>Geneviève :</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.histoires_du_soir_Grund_s.jpg" alt="Histoires_du_soir_Grund_2005" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Histoires_du_soir_Grund_2005, fév. 2011" /> <em>La vieille femme et son cochon</em> – Conte anglais : une "randonnée" trouvée <ins>in :</ins> "Histoires du soir, contes, fables et légendes", Gründ, 2005. Un petit cochon bien récalcitrant ... <br /></p>
<blockquote><p>Une vielle dame qui donnait un coup de balai dans sa maison trouva un jour une pièce de six pence. Elle se demanda alors « <em>qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire avec ces six pences ? Je vais aller au marché et acheter <strong>un petit cochon</strong></em> ».<br />
Elle retourna alors chez elle mais pour y parvenir, elle devait passer par une petite montée que le cochon refusa de traverser. <br />
Elle alla un peu plus loin et rencontra un <strong>chien</strong>. Elle lui dit alors « <em>Chien ! Chien ! Mord le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais le chien refusa.<br />
Elle alla alors encore un peu plus loin et elle rencontra <strong>un morceau de boi</strong>s. Alors elle lui dit : « <em>Bâton ! Bâton ! Frappe le chien ! Le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais le bout de bois refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra une<strong> flamme</strong>. Alors elle lui dit : « <em>Feu ! Feu ! Brule le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais le feu refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra de l’<strong>eau</strong>. Alors elle lui dit : « <em>Eau ! Eau ! Éteint le feu ; le feu ne veut pas bruler le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais l’eau refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra un <strong>bœuf</strong>. Alors elle lui dit : « <em>Bœuf ! Bœuf ! Bois l’eau ; l’eau ne veut pas éteindre le feu ; le feu ne veut pas bruler le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais le bœuf refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra un <strong>boucher</strong>. Alors elle lui dit : « Boucher ! Boucher ! Tue le bœuf ; le bœuf refuse de boire l’eau ; l’eau ne veut pas éteindre le feu ; le feu ne veut pas bruler le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit ». Mais le boucher refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra une <strong>corde</strong>. Alors elle lui dit : « <em>Corde ! Corde ! Pend le boucher ; le boucher refuse de tuer le bœuf ; le bœuf refuse de boire l’eau ; l’eau ne veut pas éteindre le feu ; le feu ne veut pas bruler le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit »</em>. Mais la corde refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra un<strong> rat</strong>. Alors elle lui dit : « <em>Rat ! Rat ! Ronge la corde ; la corde refuse de pendre le boucher ; le boucher refuse de tuer le bœuf ; le bœuf refuse de boire l’eau ; l’eau ne veut pas éteindre le feu ; le feu ne veut pas bruler le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais le rat refusa.<br />
Elle alla encore un peu plus loin et rencontra un <strong>chat</strong>. Alors elle lui dit : «<em> Chat ! Chat ! Tue le rat ; le rat refuse de ronger la corde ; la corde refuse de pendre le boucher ; le boucher refuse de tuer le bœuf ; le bœuf refuse de boire l’eau ; l’eau ne veut pas éteindre le feu ; le feu ne veut pas bruler le bâton ; le bâton refuse de frapper le chien ; le chien ne veut pas mordre le cochon ; le cochon ne veut pas grimper la montée et je ne pourrais pas rentrer à la maison avant la nuit</em> ». Mais le chat lui répondit, « Si tu vas voir cette vache et me ramène une soucoupe de lait, je tuerai le chat ». <br />
Alors la vieille dame alla voir la <strong>vache</strong>. Mais la vache lui dit : « <em>Si tu va voir cette meule de foin et me ramène une poignée de foin, je te donnerai le lait</em> ». <br />
<ins>Alors la vieille dame alla voir la meule de foin et en ramena une poignée à la vache</ins>. Aussitôt que la vache eut mangé le foin, elle donna du lait à la vieille dame qui l’a mit dans une soucoupe pour le chat. Aussitôt que le chat eut léché le lait, il commença à tuer le rat ; le rat commença à ronger la corde ; la corde commença à pendre le boucher ; le boucher commença à tuer le bœuf ; le bœuf commença à boire l’eau ; l’eau commença à éteindre le feu ; le feu commença à bruler le bâton ; le bâton commença à frapper le chien ; le chien commença à morde le cochon ; le petit cochon dans un élan de panique traversa la petite montée et <ins>la vieille dame put rentrer chez elle cette nuit.</ins></p></blockquote>
<p>Ouf ! ... nous espérons tous que Geneviève est bien rentrée chez elle ce soir ...<br />
<br /></p>
<p><strong>Michel :</strong> <a href="http://www.shanaweb.net/lafontaine/le-lion-amoureux.htm"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.le-lion-amoureux_s.jpg" alt="Le_lion_amoureux_Granville_http://www.shanaweb.net/lafontaine/le-lion-amoureux.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le_lion_amoureux_Granville_http://www.shanaweb.net/lafontaine/le-lion-amoureux.htm, fév. 2011" /></a><em>Le lion amoureux</em> de jean de La Fontaine, livre IV, fable 1, suivie de la <em>Grenouille médecin</em> fable d'Esope et quelques vers de sa composition ...<br /></p>
<p>La Fontaine encore une fois s'inspire d'une fable d'Esope, mais surtout de Françoise de Sévigné, fille de Mme de Sévigné. A 16 ans la"plus jolie fille de France" (d'après Bussy-Rabutin son cousin) est danseuse dans les ballets de la cour et danse avec Louis XIV, mais on lui reproche sa froideur vis à vis de ses soupirants. A 22 ans, elle épouse Mr de Grignan et part vivre dans la ville du même nom (Drome). Elle meurt en 1705, à 59 ans. Mon histoire ne dit pas si elle eu une descendance.</p>
<p><strong><a href="http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=63">''Le lion amoureux''</a></strong> de Jean de La Fontaine se laisse limer dents et ongles :<br /></p>
<blockquote><p><em>Tant son âme était aveuglée !</em><br />
<em>Sans dents ni griffes le voilà,</em><br />
<em>Comme place démantelée.</em><br />
<em>On lâcha sur lui quelques chiens :</em><br />
<em>Il fit fort peu de résistance.</em><br />
<em>Amour, Amour, quand tu nous tiens</em><br />
<em>On peut bien dire : "Adieu prudence</em>." <br /></p></blockquote>
<p>Ce à quoi répondit Sacha Guitry : "<em>Prudence, prudence, quand tu nous tiens, / On peut bien dire adieu l’amour.</em> » (« L'amour masqué »)."<br /></p>
<p><strong>Esope</strong>, bien avant de La Fontaine, s'est servi des animaux pour mieux nous atteindre à travers le rire. Voici la fable qui a inspiré Jean de La Fontaine, "Le Lion amoureux et le laboureur" :
<em>Un lion s’étant épris de la fille d’un laboureur, la demanda en mariage ; mais lui, ne pouvant ni se résoudre à donner sa fille à une bête féroce, ni la lui refuser à cause de la crainte qu’il en avait, imagina l’expédient que voici. Comme le lion ne cessait de le presser, il lui dit qu’il le jugeait digne d’être l’époux de sa fille, mais qu’il ne pouvait la lui donner qu’à une condition, c’est qu’il s’arracherait les dents et se rognerait les griffes ; car c’était cela qui faisait peur à la jeune fille. Il se résigna facilement, parce qu’il aimait, à ce double sacrifice. Dès lors le laboureur n’eut plus que mépris pour lui, et, lorsqu’il se présenta, il le mit à la porte à coups de bâton. Cette fable montre que ceux qui se fient aisément aux autres, une fois qu’ils se sont dépouillés de leurs propres avantages, sont facilement vaincus par ceux qui les redoutaient auparavant.</em>
<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Grenouille_qui_danse.gif" alt="grenouille_qui_danse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_qui_danse, août 2009" />
<strong><em><a href="http://www.shanaweb.net/esope/de-la-grenouille-et-du-renard.html">La grenouille médecin et le renard</a> </em></strong>, fable d'Esope, a été traduite par Chambry mais n'a pas été reprise par Jean de La Fontaine.<br /></p>
<blockquote><p>Un jour une grenouille dans un marais criait à tous les animaux : «<em> Je suis médecin et je connais les remèdes.</em> » <br />
Un renard l’ayant entendue s’écria : « <em>Comment sauveras-tu les autres, toi qui boites et ne te guéris pas toi-même !</em> »<br />
Cette fable montre que, si l’on n’a pas été initié à la science, on ne saurait instruire les autres.<br /></p></blockquote>
<p><strong>LA GRENOUILLE MÉDECIN de Michel</strong><br /></p>
<blockquote><p>Au bord de l’étang la Grenouille coasse<br />
J’ai des remèdes plein ma besace<br />
Maître Renard postule<br />
Comment soigner l’acné<br />
Quand on a sur le nez<br />
Une grosse pustule ?<br />
<em>Moralité :</em> Faut pas nous prendre pour des batraciens.<br /></p></blockquote>
<p>Deux autres versions de la fable d'Esope, accompagnées de "La grenouille médecin" de Michel et de ses consœurs cuisinées en fable, sont en fichier joint. Cliquez ici : <br />
<br />
<br /></p>
<p><strong>Viviane :</strong> <em>Le pays des sots</em> <ins>in :</ins> Conte populaire du Languedoc/3 recueillis par Daniel et Claudine Fabre dans le Narbonnais Gallimard, 1978 <br />
<ins>Résumé de Viviane :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un homme et une femme ont un petit. L'homme au travail, la femme à la maison ! avant de partir l'homme installe le petit dans son landau dans un coin, au-dessus de lui il y a un "<em>rabassier</em>" (espèce de pioche qui sert à travailler la terre et les vignes). La femme voit cela et s'exclame :<br />
- <em>Si le rabassier tombe sur le petit !!!!</em> <br />
Elle s'inquiète tant et tant que toutes les voisines accourent et chacun de s'écrier ...<br />
Le mari arrive et voit ce ramdam. Logique, il dit :<br />
<em>Quelle affaire ! vous enlevez le petit de là ou le rabassier !</em><br />
Il les trouve tellement bêtes qu'il dit à sa femme :<br />
- <em>Je pars ! Si je trouve plus sots que vous je reviendrai, sinon vous ne me reverrez plus.</em><br />
Il part, arrive dans une ville, et entre dans <ins>un restaurant où 40 personnes attendent</ins>. Il commande et aussitôt des <strong>rats</strong> gras et gros accourent. Les rats se servent avant les gens et on personne ne sait comment s'en débarrasser. L'homme propose une "bête" de chez lui. Il sort de son sac <strong>un gros chat</strong> qui croque les rats les uns après les autres en quelques jours. Le tenancier lui donne 50.000 Francs.<br />
Le lendemain il repart et croise <ins>40 hommes avec un engin essayant de couper les blés</ins> mais sans succès. Il leur propose son outil : <strong>une faucille</strong> ... et crac, et crac, les blés sont fauchés. Mais il les avertit de faire attention car cet outil "mord" ! Effectivement un homme se blesse et laisse tomber la faucille qui rebondit sur le sol. <br />
- <em>Aouh ! elle est vraiment méchante s'écrie l'un d'eux.</em><br />
Pour la ramasser il jette un caillou ... qui fait sauter la faucille ... tous ont peur ! <br />
- <em>Attention, elle bouge encore ! C'est qu'elle est dangereuse ...</em><br />
Ils appellent les gendarmes mais tout le monde a peur de la faucille. Ils vont chercher l'homme qui attrape l'inculpée (la faucille) ... par le manche tout simplement. <br />
-<em> Aaah ! quel courage ! on n'y aurait jamais pensé ! comment faut-il faire ? Montre encore</em> ...<br />
Pour le remercier, ils lui donnent 50.000 francs de plus !<br />
L'homme repart, il arrive enfin dans un village où <ins>des hommes ont des paniers sur la tête. Ils les remplissent de soleil, mais arrivés à l'ombre le panier est vide</ins> .. alors ils recommencent sans cesse. L'homme les interroge ...Pourquoi font-il cela ? Les habitants lui répondent que depuis six mois, le maire veut faire entrer le soleil dans l'église mais ils n'y arrivent pas ! L'homme propose de s'en occuper, mais personne ne doit intervenir. Ils acceptent. L'homme prend une échelle, monte sur le toit, enlève une tuile, un rayon de soleil entre, il en enlève 4 ou 5 et tout le soleil rentre ... Les habitants sont contents et le récompensent aussi de 50.000 francs.<br />
<ins>L'homme est revenu chez lui</ins>, et a dit à sa femme :<br />
- <em>J'ai trouvé plus bête que toi, mais j'ai 150.000 francs !</em> <br />
Alors, ils ont vécu heureux et riches et tout cela un bon peu de temps !<br />
<em>Et cric et crac, mon count est acabat !</em></p></blockquote>
<p><strong>Amelia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.bouline_LHOTE_s.jpg" alt="Bouline_Lhote" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bouline_Lhote, mar. 2011" /><em>Bouline, la vache sans tache</em> <ins> in :</ins> Olivier Lhote et Mélanie GrandGirard,<em> Bouline la vache sans tache</em>, album, Editions Lito, 2008. Une jolie histoire sur les différences, la gourmandise, la jalousie... le tout raconté avec humour. <br />
<q>Bouline est une vache... Sans tache. Elle est blanche, possède deux jolies cornes, mais voilà, elle est triste: elle n'a pas de tache ! Et toutes ses copines ont des taches, elles ! Heureusement, Toinou le fermier a une idée et trouve une solution : il suffira à Bouline de manger une ou deux pommes du pommier magique. Une pomme mangée, une tache ajoutée ... Mais Bouline est trop gourmande ... elle devient toute noire ! Et elle se désole de nouveau parce que toutes ses copines ont des taches, mais pas elle ... elle est toute noire maintenant ...</q><br />
<br /></p>
<p><strong>Patricia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Petit_Bodiel_Amadou_Hampate_Ba_s.jpg" alt="Petit_Bodiel_Amadou_Hampâté_Bâ" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Petit_Bodiel_Amadou_Hampâté_Bâ, mar. 2011" /><em>La révolte des bovidés</em> - Conte Peul - Afrique de lOuest - d'Hamadou Hampâté Bâ : <em>« La révolte des bovidés ou le jour où les bœufs voulurent boire du lait - Légende Peul (à peine) adaptée dans les termes, en fonction de certaines situations africaines … ou autre»</em> <ins>in :</ins> <em>Petit Bodiel et autres contes de la savane</em>, Editions Stock, 1994, pp 116-120. Voici ce conte à méditer, résumé à ma façon :<br /></p>
<blockquote><p>En ces temps lointains où l'homme et les animaux parlaient un même langage, existait un certain pays recouvert de prés toujours verts, sillonné de rivières généreuses et intarissables et parsemé de collines aux courbes plus doucement abaissées que l'arrière-train de l'hyène... Chose étonnante, ce pays très grand et très beau n'était peuplé que de bovidés. <strong>Les vaches</strong>, beaucoup plus nombreuses que les mâles, étaient toutes très bonnes laitières. Les taureaux portaient majestueusement leurs cornes longues et puissantes, et une bosse de graisse sur leurs épaules, qui témoignait de leur opulence. Le peuple des vaches et des bœufs était administré par un roi qui dirigeait bien les affaires de l'État. Il savait défendre ses sujets contre les fauves et contre les feux de brousse. Mais, il y avait quelque chose d'étrange … Ce <strong>roi</strong>, bien qu'animal au même titre que les bovidés, n'appartenait pas à la même espèce... Il savait marcher à quatre pattes mais le plus souvent était sur deux pattes, parfois 3 et ne possédait pas de corne ... La légende ne dit pas comment les bovidés furent amenés à se donner l'Homme comme chef, ni surtout où ils l'avaient déniché... Quoi qu'il en soit, le roi de l'État bovin prenait son rôle à cœur. Chaque matin, il emmenait son monde travailler au pâturage ; là chacun ramassait l’herbe à larges coup de dents et se remplissait la panse. Puis, aux heures de repos, toujours sous les yeux vigilants de leur roi, à l'ombre des grands arbres ou la nuit à l'abri de l'enclos du village, les bovidés perdus dans leurs rêves paisibles, leur méditation ruminante, mastiquaient avec application et plaisir le contenu remonté de leur panse.<br />
<ins>Tant que les bovidés se contentèrent de ce travail tranquille, broutant et ruminant, le lait coula abondamment dans les calebasses (caisses) de l'État. </ins> Tout marchait bien … à deux ou à quatre pattes … Le roi s'arrondit, cela fit des envieux. <br />
<ins>Un jour</ins>, <strong>un taureau plein d'ardeur</strong>, qui meuglait plus fort que les autres et savait mener sa troupe, entreprit une campagne en vue de modifier cet état de choses qu'il trouvait parfaitement injuste. Il finit par réunir toute une assemblée et décida, au nom des veaux, vaches, génisses et taureaux de présenter une réclamation au roi :<br />
- <em>Pourquoi notre roi est-il le seul à se nourrir de lait alors que nous, nous devons nous contenter de brouter l’herbe des prés ? Nous voulons aussi de lait, comme lui, sinon ce sera la révolte !</em><br />
<ins>Le lendemain</ins> de cette réunion, une <strong>manifestation</strong> monstre envahit le chemin qui menait chez le roi. La foule bovine avançait lentement, puissamment, beuglant sa colère, agitant oreilles et queues comme pour chasser des mouches. Le roi prit le temps de les écouter, respira calmement, car le calme évite de se perdre dans le labyrinthe des pensées agitées, et après avoir réfléchir leur demanda :<br />
- <em><strong>Avez-vous bien pesé le pour et le contre de votre exigence ?</strong></em> <br />
- <em>Bien sûr</em>, répliqua le taureau grand meneur de bovidés. <em>Tu crois peut-être que nous ne savons que ruminer sans penser !</em><br />
Voyant leur entêtement le roi accéda à leur demande :<br />
- <em>Désormais, je ne vous conduirai plus au pâturage. Vous resterez tous au village et je vous nourrirai de lait.</em> <br />
Et ce ne fut que beuglement de joie dans le troupeau.<br />
Quand vint le soir, le roi sortit comme tous les soirs portant une grosse écuelle en bois creusée dans un tronc d’arbre. Il ordonna au Chien de rassembler toutes les vaches laitières. Retroussant ses manches, il commença à traire la première vache laitière. Il partagea le lait en quatre parts :<br />
- la 1ère pour lui et pour subvenir aux charges de l’Etat<br />
- la 2ème pour la vache mère qui avait donné le lait<br />
- la 3ème pour le veau qui attendait<br />
- la 4ème pour le reste du troupeau.<br />
Il fit de même le lendemain, et le jour suivant ... Le troupeau commença à gémir, à meugler : ils avaient faim !<br />
Alors le roi intervint :<br />
-<em><strong> Je n’ai fait que suivre votre demande. D’où voulez-vous que je tire du lait, sinon du pis des vaches ? Quant à vous, taureaux, vous n’avez presque rien reçu, parce que vous n’avez rien donné.</strong></em> <br />
Après réflexion, les bovidés demandèrent au roi la permission de reprendre le chemin du pâturage...</p></blockquote>
<p>Voici la conclusion d'Amadou Hampatê Bâ : <q>Un chef n’est pas une vache laitière, mais un berger qui doit savoir mener les laitières au pré. (Il en va de même du professeur envers ses élèves …) et une demande doit être réfléchie. Si les administrés veulent que le roi soit juste, ils doivent savoir quoi demander car, en fin de compte, c’est d’eux-mêmes que le roi tirera ce qu’ils exigeront.</q> Finalement, chacun doit y mettre du sien ... Ni trop, ni trop peu ...<br /></p>
<p><ins>Amadou Hampatê Bâ</ins> <br />
Originaire d'une famille peule aristocratique, Amadou Hampâtê Bâ s'est attaché toute sa vie à défendre et à sauvegarder les cultures orales peules et le dialogue entre les hommes, ce qui a fait sa célébrité. Son œuvre littéraire est considérable et compte des poèmes, des romans, des traductions, des ouvrages historiques. En 1960, Amadou Hampâté Bâ est nommé membre du conseil exécutif de l'UNESCO. En octobre 1969, sous une forme très résumée, il utilisa le conte "Il n'y a pas de petite querelle" (intitulé également "La querelle des deux lézards") au Conseil exécutif de l'UNESCO à propos du conflit israëlo-arabe. <br />
<br /></p>
<p>La fin de notre soirée approchant, et la faim se faisant sentir ... je n'ai pu résister au plaisir de vous faire découvrir<em> "Faim de loup"</em>, un album de conte revisité au texte et aux illustrations emplis d'humour.<br />
<br /></p>
<p><strong><em>Faim de loup</em></strong>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Faim_de_loup_s.jpg" alt="Faim_de_loup_PINTUS" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Faim_de_loup_PINTUS, mar. 2011" />de Eric Pintus, illustré par Rémi Saillard in : "Faim de loup", Didier jeunesse, 2010, album. Un texte savoureux servi par une très belle illustration stylisée qui vous fait vivre l'histoire <br /></p>
<blockquote><p><strong>Encore une histoire qui commence par la faim ...</strong> celle qui fait mal au ventre, mal au cœur et mal à la tête... <strong>Le Loup</strong> s'éloigne à pas ... de loup ... de la ville et sa banlieue : il rejoint la forêt. Sous le couvert des arbres, il reprend du poil de la bête. Il se fond dans l'ombre de la forêt. Les 1001 parfums du sous-bois l'affolent, il salive ...<em>La faim, c'est la faim, tu as faim...</em> <br />
Et soudain, Vrac ! Boum ! <em>Aïe ! Par la barbe d'Ysengrin ! Pas de chance quand même ! En plein dans une<strong> fosse à ours</strong> ... Alors qu'il n'en reste qu'un dans tout le pays. Les hommes n'ont vraiment que ça à faire : des pièges ...</em> Et impossible d'en sortir de celui-ci ... Trop haut, trop glissant ... Les seuls bruits qui lui parviennent sont les gargouillis de son estomac... <em>La faim, c'est la faim, tu as faim...</em> <br />
<em>Chut ! C'est quoi ça ? <ins>Des pas</ins> ? Mais chut, nom d'Ysengrin ! C'est ça, des pas, des petits pas ... Un enfant ! Tant mieux. Un enfant, c'est innocent, c'est gentil, tout n'est pas peut-être perdu. Un enfant, c'est mignon ... c'est tendre ... </em>La faim, c'est la faim, tu as faim...<em> Le bruit de pas s'approche. De tout petit pas. Non, c'est pas vrai ! Deux oreilles, toutes grandes. Non, c'est pas possible ! Deux yeux, tout petits. Non, je rêve ! Deux dents, toutes grandes. Non, j'hallucine ! Non, pas lui ! PAS <strong>LE LAPIN !</strong> Pourvu qu'il ne m'ait pas vu ... la honte !!!</em><br />
- <em>HouAAH, l'autre ! J'y crois pas !</em> et le lapin sautille de rire, s'esclaffe, danse autour du trou ... <em>Eh, il fait bon au fond de ton trou ? Ah, le maillon supérieur de la chaine alimentaire des bois, parlons en ! D'habitude tu me courses, mais là tu fais moins le malin, hein ? Attends ! Attends ! bouge pas ! J'ai plein de choses à te dire ... J'en profite : alors dans l'ordre :</em><br /></p></blockquote>
<p>Et là, le lapin lui donne par ordre alphabétique et sans épargner une seule lettre au loup, tout une gamme d'insultes très drôles (à découvrir dans l'album). En voici quelques unes parmi les plus savoureuses auxquelles se mélangent certaines de mes trouvailles :<br />
<q>Aberration de la nature ... Crotte de nez collante ... Dégonflé du cerveau ... Erreur de la nature, espèce en voie de disparition ... Fiente de la forêt ... Incapable, idiot, imbécile ... K désespéré ... Minus, minable ... Nullité nulle ... Odeur de vieux prout ...</q> (elle a beaucoup de succès auprès des enfants celle-là)<q>... Poisson pourri ... Quadrupède pas fini ... Résidu biologique ...Wassingue ... Xénophobe ... Yponomeute </q>(visitez donc le dictionnaire) <q>Zozo Zinzin ! Zozo Zinzin ! Zozo Zinzin !</q><br /></p>
<blockquote><p>Et le lapin de chanter, de danser, de chanter et danser autour du trou, tout autour du trou, trop près du trou ... Et Le lapin glisse dans le trou ... Il glisse en essayant de freiner désespérément avec ses grandes pattes arrières bien écartées, il essaie de se rattraper ... aux racines et radicelles qui cassent les unes après les autres, aux mots ...<br />
- <em>Loup, Lou-Lou, attends ! Tu sais, loup, tout ce que je t'ai dit, c'était pour plaisanter, pour de rire, pour te distraire, hein ! Tu as bien un peu le sens de l'humour, non ? même pas un peu ? Tu sais ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air, c'est même beaucoup plus compliqué ... En fait, je t'aime beaucoup, tu sais ...</em><br />
- <em>T'inquiètes pas Lapin, moi aussi je t'aime beaucoup ...</em> <br />
Et le loup s'installe confortablement et ouvre largement la gueule ...<br />
Fin de l'histoire ? Fin de la Faim ... Pour l'instant ...<br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Yponomeute :</ins> <em> Yponomeuta</em> ou Yponomeute est le nom d'un genre de petits papillons de nuit (dits "<em>teignes</em>", de la famille des Yponomeutidae appartenant à l’ordre des lépidoptères. Petit papillon nocturne dont la chenille, très nuisible, tisse des toiles denses autour des rameaux des arbres fruitiers et en dévore les feuilles (<a href="http://blog.legardemots.fr/post/2005/11/19/439-yponomeute">http://blog.legardemots.fr/post/2005/11/19/439-yponomeute</a>). Mot savant remplaçant l'insulte commune : "petite teigne" ...</p>Le figuier étrangleururn:md5:03f85687328d996e58a481287db4b9a92010-07-27T01:12:00+01:00patricia gustinBILLET D'HUMEUR ou D'HUMOUR, c'est selon ...arbrefableLSF (langue des signes)MUSIQUEvidéo<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/figuier_etrangleur_wikipedia.jpg" alt="Figuier_etrangleur_Strangler fig. Ficus sp. Wynaad, Kerala, India. Photograph by L. Shyamal. Nov, 2005" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Figuier_etrangleur_Strangler fig. Ficus sp. Wynaad, Kerala, India. Photograph by L. Shyamal. Nov, 2005, juil. 2010" /> <br />
Entre botanique et anthropologie l'histoire du figuier étrangleur ressemble à s'y méprendre au comportement de certains individus parasites, profiteurs, manipulateurs, exploitant la bienveillance, la générosité de certains naïfs . A regarder faire les êtres vivants, quels qu'ils soient, hommes ou plantes, il y a matière à apprendre chaque jour, parfois à ses dépens. Alors, prenons-en de la graine !<br />
<br />
<em>Strangler fig. Ficus sp. Wynaad, Kerala, India. Photograph by L. Shyamal. Nov, 2005 (Wikipédia)</em></p> <p>Voici une histoire vraie digne d'un conte, celle du figuier étrangleur. Qu'elle porte ses fruits ... <br /></p>
<blockquote><p><em>Nous sommes au cœur de la forêt tropicale, une forêt luxuriante où vivent des milliers de plantes. Il y en a tellement qu'il est difficile pour certaines espèces de trouver de la place.</em> <br />
<em>Un oiseau, une chauve-souris, vient de déposer sur une branche ou dans le creux d'un tronc une petite déjection innocente. Dans la petite déjection, bien au chaud, une graine va rapidement germer. Elle donne vie à un petit figuier qui tout d'abord développe des racines afin d'atteindre le sol au plus vite, car nous sommes en altitude, dans un arbre.</em><br />
<em>Une fois les racines en terre, longues de plusieurs mètres, le figuier peut se nourrir correctement et accélérer sa pousse. Les racines deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus grosses. Pendant ce temps, les tiges grandissent. L'arbre est encerclé et devient le tuteur indispensable au figuier, encore trop jeune pour se maintenir sans aide. Le figuier grossit, son feuillage recouvre la plante colonisée qui dépérit à vue d'œil. Les tiges et les racines l'étranglent jusqu'à la mort.</em><br />
<em> En se décomposant, l'arbre fournit encore davantage de substances au figuier : il lui donne en plus le terreau dont il a besoin. Le figuier continue sa croissance. Il pourra ainsi vivre des centaines d'années.</em><br />
<br />
<em>Il y a tout de même une morale à cette odieuse fable : notre figuier, trop pressé, n'a pas eu le temps de s'ancrer véritablement dans le sol. Lorsque l'arbre tuteur meurt, il entraîne dans sa chute le figuier étrangleur.</em><br />
<br />
<strong>A méditer !</strong><br /></p></blockquote>
<p><br />
Alain BARATON : « Le figuier étrangleur », <ins>in :</ins> <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/07/27/Je-plante-donc-je-suis">''Je plante, donc je suis</a>'', Editions Grasset & Fasquelle, 2010, p 72-73. <br /></p>
<p>Le figuier étale ses feuilles et ses racines, n'hésite pas à profiter du support de l'arbre qui l'héberge, au point de lui faire de l'ombre et cela ressemble à s'y méprendre au comportement de certains humains : prendre, saisir sa chance, et tant pis si cela se fait au détriment de son voisin ou de celui qui vous tend la branche ou la main ... Ce qui se veut au départ, ouverture d'esprit, accueil, hospitalité, partage, entraide, peut s'avérer finalement -lorsque l'échange ne se fait que dans un seul sens- exploitation, profit égoïste par manque de reconnaissance ... Cela engendre, désillusions, anémie des forces vives du cœur ouvert, et peut conduire, la mort dans l'âme, au déni des ses propres limites, des besoins vitaux nécessaires à l'équilibre des forces. En prendre conscience, c'est apprendre à se protéger, à savoir dire non parfois.<br /></p>
<p>Aider, s'entraider, partager ... oui ! mais pas au point de disparaître dans l'ombre de la forêt. Et puis, ne dit-on pas que celui qui donne un poisson nourrit un homme un jour, mais que lui apprendre à pêcher, c'est lui permettre de se nourrir chaque jour ... Tout est affaire de mesure, d'adéquation aux besoins, au temps, aux circonstances ... Il est aussi possible d'aider sans se sacrifier.<br /></p>
<p>Par ailleurs, comme dit la chanson "<em>aimer c'est donner sans rien attendre de retour</em>" ... Le don véritable sait se faire léger sans étouffer celui qui le reçoit, sans exigence de reconnaissance éternelle. Et là réside la véritable joie de donner. <br /></p>
<p>Puis, juste équilibre des forces, la vie vous offre quelques cadeaux, là où on n'attendait rien. Ainsi donner devrait permettre en retour un autre don, non similaire mais complémentaire. L'expérience nous apprend que ce ne sont pas toujours ceux à qui l'on donne le plus qui apprécient le mieux. Seuls ceux qui voient la vraie valeur du don ou du geste peuvent l'apprécier réellement et en faire un bon usage, puis transmettre à leur tour. Et l'on reçoit aussi, mais ô surprise, pas forcément de ceux à qui l'on a donné ... En fin de compte, un équilibre finit par se créer... <br />
<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/look1.gif" alt="look1.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="look1.gif, fév. 2009" /><strong>Pour en savoir plus :</strong></p>
<ul>
<li><a href="http://www.biju-duval.com/figuier_etrangleur.html">Naissance d'un figuier étrangleur</a></li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/07/27/Auto-d%C3%A9fense-et-solidarit%C3%A9">L'acacia et la fourmi</a> : l'acacia d'Afrique, généreux, offre ses feuilles aux girafes mais sait se protéger. La nature nous offre matière à méditer ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
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<object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/urh3zos090o&fs=1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/urh3zos090o&fs=1" type="application/x-shockwave-flash" width="425" height="344" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"></embed></object>
<br /><a href="http://www.youtube.com/watch?v=urh3zos090o">Parole de Pascal Obispo - Interprétation "signée" de Florent Pagny</a>
</div>