Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - conte de sagesseLa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-29T13:44:49+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearCAFE PHILO : Retrouver la joie - Gruissan - 15 mars 2024urn:md5:67e7f44b25987fa19889e096bdb4d1372024-03-17T12:56:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCONTEconte de sagesseconte facétieuxContes des Mille et Une NuitsINDESORIENT<h3><strong>En finir avec la culpabilité et retrouver la joie</strong> <br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> <strong>Accepter la joie c’est accepter la vie</strong>. Pour cela il faut une acceptation entière et sincère, pas à moitié comme si on préférait dire non avec un oui peut-être, oui si ça t’arrange, oui après tout, de ces oui qui sont dits en pensant non. La joie c’est la force de dire oui à ce qu’apporte la vie au quotidien. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3_s.jpg" alt="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3, déc. 2012" />Elle rend la vie facile. La vie n’est jamais facile quand la joie n’est pas là, ou quand on lui dit oui mais sans envie. <br />
<br />
Pour apprécier la vie il nous faut aussi accepter la souffrance qui nous entoure et nous enveloppe. <strong>La souffrance a besoin d’être acceptée pour être dépassée</strong>. Une cause d’aggravation de la souffrance est de se sentir coupable de souffrir et de faire souffrir involontairement ses proches (dépression). Mais cette culpabilité n’est pas justifiée.<br /></p>
<p><em>Jeune femme pensive</em>, tableau du peintre russe Grigory Sedov<br />
<br /></p>
<p>Mais <strong>comment retrouver la joie ?</strong> C'est le propos de Annie Coll dans son ouvrage <em>En finir avec la culpabilité - Retrouver la joie</em>, préface de Michel Tozzi, Chronique sociale, Comprendre les personnes, 2022<br />
<br />
<ins>Annie Coll</ins> est titulaire du Capes de philosophie et a enseigné en lycée. Elle a publié plusieurs ouvrages dans le champ philosophique. Elle participe notamment aux travaux de l’Université populaire de Narbonne.<br />
<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>En introduction</ins> :<strong> un proverbe indien</strong> retrouver la joie en une image qui (j'espère) changera votre vie !</li>
<li><ins>La présentation de Annie Coll</ins></li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Le cordonnier de Bagdad </em></strong> : à chaque jour suffit sa peine, la joie au quotidien est le plus grand trésor !</li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>En Introduction : un proverbe indien - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong></h4>
<p>Pour rompre avec notre petit rituel d'un conte en introduction, un autre conte en conclusion du Café-Philo, et pour faire court car Annie avait beaucoup à dire, j'ai proposé un simple proverbe, mais quel proverbe ! Un proverbe qui a son poids, sans être pesant ... et qui a libéré la joie des participants ...<br />
On peut dire que <em>j'en ai fait des tonnes</em> ... mais avec une certaine légèreté ...<br /></p>
<blockquote><p>La souffrance peut-être due à une mauvaise perception du monde qui nous entoure, où au désaccord intérieur ressenti devant la vision du monde que l'on nous impose. Que faire lorsqu'on broie du noir, lorsqu'on voit tout en gris et que cela nous pèse ?<br />
<br />
Il nous arrive tous, à un moment ou l'autre, de ne pas se sentir dans son assiette, de voir tout en noir, ou en gris ... et, pour aggraver les choses, on peut se sentir encore plus mal de ne pas être bien - dans sa peau, sa vie, son travail, sa famille, son quotidien - en pensant que tout ne va pas si mal pour nous, qu'il y a bien pire ailleurs, que d'autres ont bien plus de raisons de broyer du noir ... A-t-on le droit de voir tout en gris dans ces conditions ? <br />
Je ne vois qu'une solution ... s'inspirer de la sagesse indienne ... <br />
Si cela marche en Inde, cela marche aussi en Afrique ... et pourquoi pas ici ?<br />
<br />
PROVERBE INDIEN !!! ...<br />
<br />
<strong><em>Quand tu vois tout en gris</em> ... </strong> quand l'horizon te semble complètement bouché, comme par un mur gris ... <br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Elephante-Asie-Flora-Planete_Sauvage-2022.jpg" alt="Elephante_Asie_https://www.20minutes.fr/planete/3239915-20220222-loire-atlantique-planete-sauvage-annonce-mort-elephante-flora-parc-depuis-19-ans" style="display:block; margin:0 auto;" title="Elephante_Asie_https://www.20minutes.fr/planete/3239915-20220222-loire-atlantique-planete-sauvage-annonce-mort-elephante-flora-parc-depuis-19-ans, mar. 2024" /></p>
<blockquote><p><strong><em>Quand tu vois tout en gris</em> ... <em>déplace l’éléphant !</em></strong> <br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/elephant_gif_anime_animaux_0500.gif" alt="elephant_gif_anime" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="elephant_gif_anime, juil. 2011" /><br />
… <em>Et si l’éléphant ne se déplace pas, déplace-toi !</em> <br />
<br />
<br />
<br /></p>
<h3><strong>Présentation de Annie Coll</strong><br />
<strong>En finir avec la culpabilité et retrouver la joie - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h3>
<p>La souffrance est présentée en 7 points, la joie en 7 points aussi. Un exposé brillant, clair et passionnant, enrichi de réflexions philosophiques de divers courants. Un pur régal pour l'esprit ; vivifiant ! et joyeux ...<br />
<br />
En résumé, la présentation de Annie Coll en<em> italique</em>, et quelques citations ou réflexions personnelles en <ins>note</ins>.<br /></p>
<h4><strong>Quelques idées clés :</strong><br /></h4>
<p><em>L’obligation de prendre toujours plus de plaisir, le culte de la réussite, sont les lignes de force de notre époque. Dès lors, la souffrance morale est devenue une intruse, un sujet tabou. Les personnes qui vont mal subissent <strong>une double peine</strong>. Au sentiment d’échec, vient s’ajouter la honte inavouable de la souffrance morale. Il s’agit dans cet ouvrage, de <strong>déculpabiliser la souffrance psychique sans prétendre la vaincre</strong>.</em></p>
<ul>
<li><em>La première partie du livre décline en sept chapitres les modalités de la souffrance, dite ontologique, dans la mesure où elle s’inscrit dans la structure même de notre sensibilité.</em></li>
<li><em>La deuxième partie explore les ressources de la joie, loin des clichés postmodernes, loin de l’incitation démesurée à la satisfaction de tous les désirs.</em></li>
</ul>
<p><em>Contre les mensonges et fausses promesses de bonheur permanent, <strong>il importe de montrer que la souffrance fait partie de la condition humaine, et qu’elle n’enlève rien à la possibilité de la joie, si on sait la tenir à bonne distance.</strong></em><br />
<br /></p>
<h4><strong>La souffrance morale :</strong><br /></h4>
<p><em>La souffrance morale est devenue un des derniers tabous. On prétend pouvoir la vaincre, il vaut mieux la taire si l’on veut faire bonne figure. Des applications sont en vente sur les smartphones pour mesurer notre bonheur. La joie serait devenue programmable.</em>
<em>A l’inverse, le livre (</em>En finir avec la culpabilité - Retrouver la joie<em>) montre que la souffrance est aussi incontournable que nécessaire, car elle participe de notre humanité et n’enlève rien à la possibilité de la joie. <strong>L’ombre est à la lumière dans un tableau l’équivalent de ce qu’est la souffrance à la joie dans toute vie.</strong></em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 1 :</ins> La souffrance morale est souvent liée au sentiment de culpabiité sans qu'il y ait de faute commise, mais en raison d'injonctions irréalisables, comme l'injonction au bonheur : les publicités nous promettent le bonheur, la sensation de plénitude, la réussite, après avoir acheté telle machine à café, ou cette voiture qui vous transportera dans les plus beaux paysages, tel aliment qui réjouira toute une famille qui s'en trouvera épanouie sans problème aucun, etc. Cette injonction au bonheur provoque bien des douleurs pour celui qui aspire à autre chose, un autre travail, un autre chemin, une autre vie, moins consumériste.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>L'Alphabet de la douleur :</strong><br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Femme_pleurant_Van_Gogh_s.jpg" alt="Femme pleurant_Van Gogh_ http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/01/29/marcel-proust-ephemere-efficacite-du-chagrin/" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Femme pleurant_Van Gogh_ http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/01/29/marcel-proust-ephemere-efficacite-du-chagrin/, fév. 2013" /> <em>Cette première partie est consacrée à la description de notre sensibilité qui engendre, par sa vulnérabilité, immanquablement plus ou moins de souffrance. Il ne s’agit pas ici d’évoquer seulement les raisons politiques et économiques de la souffrance, qui, si elles sont évidentes ne sauraient constituer leur seule cause.</em><br /></p>
<p><strong>Chapitre 1 / La passivité de l’affectivité</strong><br />
<em>Comme le montrent </em>Merleau-Ponty<em> ou </em>Damasio<em>, <ins>le corps joue un rôle primordial en tant que réceptacle de nos émotions</ins>. Il dicte nos humeurs et nos sentiments. Nous ne choisissons pas nos états d’âme, nous sommes ce que nous éprouvons. Cette force qui s’impose à nous favorise une sorte de désespoir plus ou moins latent. Si l’on sait que cette souffrance indéracinable est notre lot commun, cela peut aider à mieux la supporter, à envisager qu’elle glisse tôt ou tard, d’elle-même, pour que la joie revienne.</em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 2 :</ins> Accepter la souffrance, qui peut survenir à un moment ou un autre de la vie, comme on laisse passer une vague, permet de limiter l'impact dans le temps et de sortir de là en se posant les vraies questions sur l'origine de cette souffrance car elle peut remonter à nos débuts dans la vie ou même avoir été transmise par la mémoire familiale ; en comprenant enfin le pourquoi cette souffrance, elle part d’elle-même, ou pour le moins s'atténue : au lieu de nous sentir victime, nous voilà redevenu acteur de notre vie.<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Chapitre 2 / L’illusion du libre arbitre</strong><br />
<em><ins>Il y a un hiatus entre ce que je veux et ce que je peux</ins>. Nous sommes le produit de nos gènes, de notre éducation, de notre milieu, des circonstances. Nous butons sur nous-mêmes, comme l’affirme </em>Paul Audi<em>. Seules de bonnes informations peuvent orienter nos choix, mais nous sommes souvent bien ignorants de ce qui est bon pour nous. Une relation dialectique s’établit entre nos actes et nous-mêmes : ce que nous faisons nous transforme, comme l’explique </em>Bergson<em>.</em><br />
<br />
<strong>Chapitre 3 / La solitude existentielle</strong><br />
<em>Notre ADN porte la marque de notre singularité. <ins>Chacun est unique et différent.</ins> Cet état de fait entraîne un sentiment d’étrangeté et d’incompréhension. Comment communiquer ? Comment savoir si nous sommes acceptés ? Que pense-t-on vraiment de nous ? Nous sommes seuls, inexorablement avec nos pensées et notre histoire. La solitude existentielle est alors porteuse d’anxiété, voire d’angoisse et nous pousse à rechercher des liens salvateurs.</em><br />
<br />
<strong>Chapitre 4 / L’infini des faux désirs</strong> <br />
<em>Il s’agit d’éviter un double écueil : celui de la censure de type religieux et celui de la démesure postmoderne. </em>Spinoza<em> a raison de dire que le désir est le propre de l’homme. Nous désirons pour aller plus loin que nous-mêmes, et cela nous pousse à créer, à inventer. Hélas,<ins> le désir n’a plus de limites et cela entraîne la perte de repères</ins>. Plus personne ne sait quel est son rôle : l’homme, la femme, le parent, l’amant, l’époux, l’enfant, le maître. L’individu est sommé de s’adapter à la compétition, à un monde qui va trop vite, il est déboussolé et parfois vaincu.</em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 3 :</ins> On souffre le plus souvent parce qu’on n’a pas ce qu’on désire (bonheur, amour, argent, travail, santé, la glace à la vanille que tes parents n’ont pas voulu t’offrir parce que ça commençait à bien faire etc). Le désir de posséder est insatiable : au lieu de nous pousser vers la vie il devient mortifère, car il n’est jamais assouvi.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Chapitre 5 / La susceptibilité fondamentale</strong><br />
<em>On nous a trop dit que nous devions être autonomes ; la réalité est que<ins> nous dépendons absolument des faits et gestes et paroles de notre entourage</ins>. Nous sommes modelés autant que nous contribuons à modeler nous aussi ceux que nous côtoyons en les approuvant ou en les décourageant. Comment, dès lors, échapper absolument au jugement des autres ? Nous pouvons passer outre, une fois ou deux, mais pas si le verdict devient aussi majoritaire qu’écrasant. <ins>Cette vulnérabilité vient de nos propres doutes.</ins> Rien n’est plus difficile que de s’identifier car nous sommes en mutation permanente, à notre insu. La rudesse des relations sociales imposée par le capitalisme exacerbe cette crainte de n’être rien aux yeux d’autrui, crainte, qui par ailleurs, est la source principale des passages à l’acte violent.</em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 4 :</ins> On souffre d'autant plus quand notre souffrance fondée, visible ou intérieure, n'est pas reconnue ou acceptée par notre entourage.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Chapitre 6 / Le désir d’être heureux, l’insatisfaction</strong><br />
<em>Le bonheur est une idée souvent toute faite, souvent une idée fausse. <ins>Pour être heureux, il faudrait toujours avoir bonne opinion de soi</ins>… Il faudrait profiter sans cesse du présent sans impatience, ni angoisse du futur… Il faudrait se contenter d’être ce que nous sommes. Nul ne sait à l’avance ce qui le rendra heureux dit </em>Kant<em>.</em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 5 :</ins> En ne désirant plus rien, aucun risque de souffrir du manque de quoi que ce soit, mais on tombe alors dans l’ennui qui nous éloigne du désir de vivre. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Chapitre 7 / La mort</strong><br />
<em>La mort ne nous est plus familière, nous la détournons de nos yeux, elle nous fait peur. Nous oublions qu’elle rend à la vie toute sa force, son urgence. Il faudrait changer notre regard et voir la vie comme un cadeau, comme le montre </em>François Cheng<em>, plutôt que de considérer la mort comme un scandale quand elle surgit au terme d’une vie bien remplie, bien sûr. <ins>La vraie souffrance pour nous est celle de la mort des êtres que nous aimons plus que tout et qui nous manquent à jamais</ins>.</em><br />
<br /></p>
<ul>
<li><ins>Tableau</ins> : <em>Femme pleurant assise sur un panier</em>, Van Gogh, dessin à la mine de plomb, 1883, <a href="http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/01/29/marcel-proust-ephemere-efficacite-du-chagrin">http://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2013/01/29/marcel-proust-ephemere-efficacite-du-chagrin</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>L'omega de la joie</strong></h4>
<p><em>Cette partie est consacrée aux valeurs souvent oubliées, porteuses de joie profonde.</em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 6 :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.jeune_idiot_t.jpg" alt="tête_idiot_série Malcom" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="tête_idiot_série Malcom, janv. 2013" /><q> L’enfant peut t’apprendre trois choses : il est joyeux sans raison, il ne reste pas inoccupé un seul instant, quand il veut quelque chose, il l’exige avec force.</q> Dov Beer Mezeritch (sage hassidique du XVIII° siècle). Selon Eliette Abecassis (<em>Le petit livre de sagesse - une année de phrases à méditer en 2007</em>, Psychologies, p 32) voilà trois vérités importantes que nous apprend l’enfant :<br /></li>
</ul>
<ol>
<li><q>Il faut être joyeux, simplement, irrationnellement, spontanément.</q></li>
<li><q>Ne pas rester inactif car c’est justement par l’acte que la joie vient au monde.</q></li>
<li><q>Il faut exiger ce que l’on veut, et se battre pour l’avoir. Les bonheurs ne viennent pas tout seuls comme par magie dans les contes de fées, ils s’obtiennent par la force de la volonté et la persévérance.</q> <br /></li>
</ol>
<p><br />
<strong>Chapitre 1 / L’amitié</strong><br />
<em>Valeur essentielle de l’antiquité, la voilà devenue secondaire de nos jours. L’amitié reste pourtant ce que nous avons de mieux pour jouir de la vie.<ins> Elle nous procure la satisfaction d’approuver et d’être approuvé dans notre différence.</ins> Elle exige, sans en avoir l’air, des qualités morales, mais reste à la portée de tous. Il faudrait inciter à la cultiver, car l’homme heureux a encore besoin d’amis comme le disait </em>Aristote<em>.</em><br />
<br />
<strong>Chapitre 2 / L’amour</strong><br />
<em>L’amour est en danger à cause de l’égoïsme, de la logique d’intérêt. Il ne faut pas le confondre avec les passions dévastatrices où l’on n’aime que soi et où l’autre est anéanti. <ins>L’amour est le lieu même de l’illusion et donc source de souffrance, mais s’il est solidement bâti sur le respect, l’estime et le désir sexuel, il devient la plus douce expérience de la vie</ins>.</em><br />
<br />
<strong>Chapitre 3 / L’érotisme</strong><br />
<em>Il importe de le réhabiliter, car il est trop souvent confondu et réduit à la pornographie répétitive et mécanique. <ins>Il a une dimension spirituelle et met en jeu le plaisir de l’imagination, de la créativité et le délice des jeux de séduction</ins>.</em><br />
<br />
<strong>Chapitre 4 / La nature</strong><br />
<em>La nature nous fait le cadeau de la beauté, dit </em>François Cheng<em>. Son pouvoir est plus grand qu’on ne croit, elle offre échappatoires et ressourcements. <ins>Elle nous réconcilie avec nous-mêmes, avec le monde et avec la vie.</ins></em><br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 7 :</ins> Qui n'a pas fait l'expérience vivifiante d'une immersion en pleine nature ? (sans moustique de préférence) On se sent relié à ce qui nous entoure, la beauté des paysages, de la végétation, de la faune multiple et variée qui ne se montre qu'à celui qui sait s'oublier pour mieux observer. Faire partie d'un Tout nous renforce et donne sens à la vie : nous sentons que chacun a sa place, un rôle, même minime, à jouer dans l'équilibre et l'harmonie du monde. Ceux qui jardinent et n'hésitent pas à plonger leurs mains (sans gants) dans la terre font une expérience similaire : nous pouvons décharger stress et irritation en pleine terre qui l'absorbera et nous donnera en échange une énergie apaisée et vivifiante. En étant reliés au vivant, nous nous sentons davantage vivants nous aussi, vraiment présents à ce qui nous entoure. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Chapitre 5 / Les plaisirs sensuels</strong><br />
<em>On ne parle que de nos petits plaisirs… <ins>Il est temps de dire que le plaisir venu des sens est grand, voire immense</ins>. Il faut encore apprendre à se réjouir intensément comme </em>Camus<em> sut le faire et le dire.</em> <br />
<br />
<strong>Chapitre 6 / Le lien poétique au monde</strong><br />
<em>La poésie est volontiers ridiculisée, aujourd’hui et chez nous, comme le dit très justement </em>Jean-Pierre Siméon<em>. La poésie ne se réduit pas à quelques phrases plus ou moins hermétiques et (ou) creuses.<ins> C’est un mode de vie.</ins> Dans la mesure où elle impose le silence, où elle invite à contempler le monde, à le recréer, à interroger nos origines et notre devenir, elle devient un acte de résistance contre la réalité préfabriquée à laquelle les médias voudraient nous faire croire.</em><br />
<br />
<strong>Chapitre 7 / La joie d’exister</strong><br />
<em>Plus personne, à part les magazines féminins, n’ose donner des conseils pour mieux vivre. La philosophie est pourtant une grande ressource. Il faut donc aller voir du côté de </em>Descartes<em>, </em>Spinoza<em>, </em>Nietzsche<em>… et <ins>prendre chez eux ce qui est utile pour nous</ins>.</em> <br /></p>
<ul>
<li><ins>Note 8 :</ins> selon André Comte-Sponville (Dictionnaire philosophique, Presses Universitaires de France, 2001), <q>La joie naît lorsqu’un désir intense est satisfait, lorsqu’un malheur est évité, lorsqu’un bonheur arrive, ou semble arriver. Jouissance, mais spirituelle ou spiritualisée, elle est l’élément du bonheur. Élément singulier pourtant : on n’imagine pas le bonheur sans elle mais elle peut exister sans lui</q> (quelque soit les difficultés de la vie, on peut avoir des moments de joie). <q>C’est comme une satisfaction momentanée de tout l’être – un acquiescement à soi et au monde ; Épicure dirait : plaisir en mouvement de l’âme ; et Spinoza : accroissement de puissance. Se réjouir, c’est exister davantage : la joie est le sentiment qui accompagne en nous une expansion, ou une intensification, de notre puissance d’exister et d’agir. Il y a dans la joie une mobilité spécifique, qui est sa force et sa faiblesse. Quelque chose en elle – ou en nous – lui interdit de durer. C’est le plaisir – en mouvement et en acte – d’exister plus et mieux.</q><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><em>J’en retire sept enseignements que je développe.</em> Extraits du livre ci-dessous :<br /></p>
<p><strong>Comment vivre mieux ?</strong></p>
<ol>
<li><em><ins>Prendre de la distance vis-à-vis de la souffrance</ins></em></li>
<li><em><ins> La générosité, au sens que lui donne Descartes</ins> : Descartes ne croit pas en une méchanceté intrinsèque de l'homme. Nous croyons bien agir et tout se retourne contre nous parce que nous ne détenons pas les éléments pour éclairer nos choix. La générosité, comme précepte de conduite, suppose que l'homme veut vivre en paix avec ses semblables pour peu qu'on le laisse tranquille. Elle montre que la solidarité donne une douceur essentielle.</em></li>
<li><em><ins>Assumer son passé</ins> : s'il faut être généreux avec les autres, autant l'être aussi avec soi-même et ne pas se juger trop sévèrement.</em></li>
<li><em><ins>L'art</ins> : en nous projetant hors de nous, nous vérifions notre aptitude à ressentir.</em></li>
<li><em><ins>L'action</ins> : la vie ne se contente pas de contemplation. L'homme a besoin de monter de quoi il est capable, de laisser sa trace, c'est ainsi, dit Hanna Arendt, qu'il se différencie de l'animal, en luttant, par son action, contre la mort et l'oubli.</em></li>
<li><em><ins>"Vis pour autrui, si tu veux vivre pour toi"</ins> (Sénèque, Lettres à Lucilius, Flammarion, 2017) "Nous sommes fiers d'être utiles, nous avons besoin de faire du bien, et tant mieux si cela nous fait encore plus de bien à nous-mêmes."(Mauss, Essai sur le don)</em></li>
<li><em> <ins>Le Commun, une utopie ?</ins> Le sort qui nous est réservé dans la société industrielle capitaliste est celui de l'isolement. (...) Le but recherché serait de relier en permanence les personnes entre elles, de faire en sorte que chacun soit toujours encouragé par le groupe, reconnu pour sa participation. Que nul ne se sente inutile ou rejeté mais rien n'interdirait à ceux qui ont besoin de s'isoler et de le faire. (...) Cela n'exclut pas les heurts et quelques souffrances inhérentes à la condition humaine, mais il me semble que l'angoisse de la solitude et l'addiction médiatique sont les pires poisons qui nous soient donnés aujourd'hui, propices à entretenir une passivité absolue par rapport au système économique qui opprime l'humanité et la détresse qui va avec. Cette nouvelle idée porte désormais le nom de <strong>Commun</strong>. Elle ne désigne pas seulement les biens communs de l'humanité qui sont l'eau, la tere, la santé, l'éducation mais aussi une faàon de gérer ensemble leur usage.</em><br /></li>
</ol>
<p><br /></p>
<h4><strong>Conclusion</strong></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Homme_marche.gif" alt="silhouette_en_marche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="silhouette_en_marche, mar. 2010" /><em>Cet ouvrage (</em>En finir avec la culpabilité - Retrouver la joie<em>) dénonce les mensonges, les erreurs et les oublis de notre époque dont les effets sur la souffrance sont dévastateurs.</em> <br /></p>
<p><em>Bercer les jeunes gens d’illusions en leur faisant croire qu’ils ont toutes les chances, qu’ils sont maîtres du jeu, relève de l’imposture. On fait miroiter tous les possibles, pour mieux condamner et exclure ensuite. A la souffrance matérielle, générée par les injustices du capitalisme, s’ajoute une souffrance morale inégalée qui se double d’une effarante culpabilité.</em> <br /></p>
<p><em>Il est alors urgent de montrer quelles sont les valeurs plus sûres, de promouvoir le besoin de partage, et de ne pas occulter notre vulnérabilité qui est le signe de notre belle complexité.</em><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Annie Coll, <em>En finir avec la culpabilité - Retrouver la joie</em>, préface de Michel Tozzi, Chronique sociale, Comprendre les personnes, 2022, 14 euros.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>Le cordonnier de Bagdad</em> - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<p>Ce conte a déjà été publié dans une autre article : <em>A chaque jour suffit sa peine</em>, en décembre 2011, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/12/12/A-chaque-jour-suffit-sa-peine">ici</a>. Mais comme mon conte évolue, comme moi au fil du temps, des âges, selon le vécu ou ceux qui écoutent, j'ai glissé quelques petits détails nouveaux dans le résumé. A vous de comparer avec le texte dont je me suis inspiré.<br />
<br /></p>
<p><ins>Résumé - Adaptation personnelle :</ins><br />
Certains, plus prévoyants que d'autres, économisent par crainte d'un coup dur, d'un revers de fortune, d'un accident ... Ils ne voient ou n'attendent de la vie que les problèmes et s'isolent : angoisse et tristesse sont au rendez-vous ...<br />
D'autres préfèrent vivre au jour le jour, savourent les petites joies de la vie sans penser au lendemain. Mais comment faire face aux aléas ? En sachant s'adapter et avec une bonne dose de débrouillardise pour saisir chaque occasion de rebondir... ce qui n'est pas donné à tous ... <strong>Pour s'extraire des difficultés quotidiennes une bonne dose de joie de vivre est nécessaire.</strong><br />
<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/babouches_courelle2.jpg" alt="Babouches_Courelle2" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Babouches_Courelle2, déc. 2011" />Le cordonnier de Bagdad vit au jour le jour : il coud des babouches tout le jour et le soir dépense tout pour faire de chaque soir une fête en famille : il rit, mange, boit, chante, et cela suffit à son bonheur. <br />
Cette nuit-là, le calife de Bagdad se promène la nuit dans la ville, déguisé en porteur d’eau : il veut mieux connaître la vie d’un homme du peuple. Il voit comment vit ce cordonnier imprévoyant, sans aucune conscience de la précarité de sa vie, qui dépense sans remords au lieu de garder quelques économies pour mettre sa famille en sécurité si les temps se font plus durs. Il risque de le regretter … <ins>Le calife veut lui donner une leçon</ins> pour lui apprendre à vivre.<br />
-<em> Mais si l'on fermait ton échoppe ? Que deviendrez-vous, toi, et ta femme, et tes enfants ?</em><br />
-<em> A mon pire ennemi je ne souhaiterais pareil malheur ! Mais bah ! … un homme qui sait réfléchir et qui ne craint pas le travail trouve un moyen de s'en tirer.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.porte_rustique_s.jpg" alt="Porte_rustique_http://www.portesantiques.com/portes-d-entree/entree-rustique-avec-barreaux/t1_f29" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Porte_rustique_http://www.portesantiques.com/portes-d-entree/entree-rustique-avec-barreaux/t1_f29, mai 2013" />Le lendemain, <strong>le calife fait fermer par décret la boutique du cordonnier, classée <em>commerce non-essentiel</em></strong> !<br /></p></blockquote>
<p>rires de l'assistance à qui cette qualification a rappelé quelques souvenirs liés au confinement Covid ...<br /></p>
<blockquote><p><ins>Le cordonnier fait des petits boulots</ins> et peut faire un vrai festin le soir, à la grande surprise du calife qui va le visiter, toujours sous l'apparence d'un porteur d'eau. Voyant le porteur d'eau à sa fenêtre, le cordonnier l'invite à entrer :<br />
-<em> Bonsoir, ami ! Entre, viens t'asseoir à notre table ! … Est-ce que tu sais ? Par ordre du calife -que les mauvais rêves le visitent chaque nuit !- on a fermé mon commerce ! On m'a enlevé mon gagne-pain. Que faire ? Je suis allé chez les voisins, j'ai scié du bois pour l'un, j'ai porté de l'eau pour un autre, j'ai repeint l'entrée chez le troisième… et le soir venu, j'avais tout de même gagné de quoi nourrir ma famille…</em><br />
Le calife est très contrarié ... La leçon n'a pas portée ... Il cherche un autre moyen, non pour nuire au cordonnier mais <ins>pour le convaincre, et aussi montrer la supériorité de son esprit, la sagesse de ses décisions qui doivent rester incontestables</ins>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le lendemain, le calife convoque notre cordonnier : <br />
- <em>Mes jardins sont très mal entretenus. Hier j'ai vu un pétale de rose qui traînait au milieu d'une allée. J'ai envoyé mon garde surveiller le travail des jardiniers. C'est toi qui vas le remplacer, puisque tu es sans travail, cela te fera faire <ins>quelques heures d'activité hebdomadaires, nouveau décret !</ins> Prends ce sabre et <strong>va monter la garde devant ma porte</strong>.</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Le_sultan_de_Zanzibar_Khalifa_ibn_Kharub_s.jpg" alt="Sultan_Zanzibar_Khalifa_ibn_Kharub" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sultan_Zanzibar_Khalifa_ibn_Kharub, déc. 2011" />Toute la journée, le pauvre cordonnier reste immobile devant la porte du calife s'appuyant le dos au mur tant qu'il n'y a personne pour le voir, et se redressant sitôt qu'il entend des pas. A la tombée de la nuit, le calife lui ordonne de rentrer chez lui mais d'être présent à son poste dès l'aube. <ins>Le calife calcule</ins> qu'il pourrait dès le lendemain, ou un jour prochain, faire apporter en guise d'indemnité, un panier bien garni à la famille affamée du cordonnier afin que partout on loue sa générosité et sa grande sagesse qui font incontestablement de lui le meilleur guide souverain de cette bonne ville de Bagdad !<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ne pouvant pas faire de petits boulots pour nourrir sa famille, <ins>le cordonnier vend le sabre</ins> et le soir c'est un festin pour tous et même les voisins ! Il invite le porteur d'eau à partager ce bon moment !<br />
- <em>Ne me parle pas du calife ! Que les puces et les punaises de lit le dévorent ! J'ai passé la journée à user mon dos contre sa porte. Je suis rentré à la maison : rien à manger, rien à boire… Alors j'ai regardé ce grand sabre que l'on m'avait donné pour la parade, bien entendu ! Tout le monde sait que notre calife est un âne, mais il n'est pas encore complètement fou ! Il n'a pas l'intention de me faire tuer quelqu'un avec ce beau sabre qui doit coûter très cher… Je suis allé vendre le sabre et j'en ai tiré plus d'argent que je n'en gagne en trois jours. Et, à sa place, j'ai mis dans le fourreau <strong>un sabre de bois</strong> que j'ai fabriqué. Il fera tout aussi bien l'affaire… Après tout… <strong>lorsqu'on empêche un homme de gagner honnêtement sa vie, on doit s'attendre à être volé</strong>…</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le calife est furieux !<ins> Ce cordonnier semble au-dessus des lois ... comme <em>suspendu</em></ins> ... et en plus, il ose traiter le calife d'imbécile, et, plus fort, il l'accuse d'être un âne !!! Le lendemain, il ordonne au cordonnier en uniforme qui a repris son poste de garde du palais, de trancher la tête d’un homme accusé de lèse-majesté: c'est un terroriste qui a renversé un plat de loukoums ! Le cordonnier hésite ... Le calife hurle :<br />
- <em>Sors ton sable et coupe lui la tête, c'est un ordre ! et si tu ne t'exécutes pas, c'est toi qui sera exécuté, la tête tranchée !</em><br /></p></blockquote>
<p>Comment va-t-il faire ? ... Il joue sa tête, tout de même ...<br /></p>
<blockquote><p>Le cordonnier met la main sur l'étui du sabre, lève les yeux au ciel et déclame bien haut :<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.sabre-simbad-bois_t.jpg" alt="sabre_de_bois" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="sabre_de_bois, déc. 2011" />- <em>Que le sort en décide ! Si cet homme est coupable il mourra de ma main. Mais s'il est innocent, comme je le pense, que la lame de mon sabre d’acier se transforme en sabre de bois !</em><br />
Le cordonnier sort le sabre du fourreau et prend un air étonné et ravi ... <br /></p></blockquote>
<p>Tout le monde rit ... <br /></p>
<blockquote><p>Le calife rit aussi, que pouvait-il faire d'autre ? et le remercie pour la leçon de sagesse qu’il vient de lui donner :<br />
- <em>Rentre chez toi, cordonnier. Ouvre ton échoppe et continue à vivre comme tu as toujours vécu. Quoi qu'il arrive, tu sauras te sortir d'affaire ! Va en paix et sois heureux ! Et surtout,<strong> garde en toi cette joie dans les petites choses de chaque jour malgré les difficultés : c'est ton plus grand trésor !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le cordonnier est rentré chez lui, et depuis, il continue de vivre comme il a toujours vécu. Toute la journée il coud des babouches, et le soir avec sa famille, il mange, boit, rit, et chante, le cœur léger. <br />
Puissiez-vous en faire autant chaque soir de votre vie, ô vous qui m'écoutez, qui avez reçu ce conte comme des seigneurs et des princesses ; <strong>gardez cette joie en vous, car c’est une richesse : c'est l’étincelle de vie qui fait avancer et trouver des solutions pour une vie meilleure.</strong> <br /></p></blockquote>
<p>Ce n’est pas en se tourmentant pour les problèmes quotidiens qui arrivent (pourquoi moi ?) qu’on allongera sa vie d’un pas, et qu’elle sera meilleure, au contraire !<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le cordonnier de Bagdad</em>, Luda, Flammarion, coll. Cadet Castor, 1985.</li>
<li><em>Le cordonnier de Bagdad</em>, conte de Luda, 365 contes en ville, Muriel Bloch, Gallimard-Jeunesse, Giboulées.</li>
<li><em>Le cordonnier de Bagdad</em>, un conte d'Orient, revisité par Luda, et conté par Sarah'Conte-moi. <em>Tel est pris qui croyait prendre</em> ...</li>
</ul>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width="280" height="158" src="https://www.youtube.com/embed/qQTvRk7ZNww?si=VNs3cFHE2mdgpRnN" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>
<br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=qQTvRk7ZNww">''Le cordonnier de Bagdad'', conté par Sarah</a>
</div>
<ul>
<li><em>Ahmed, le cordonnier de Bagdad</em>, Texte en ligne <a href="http://regorconteur.wifeo.com/-ahmed-le-cordonnier-de-bagdad.php">ici</a>.</li>
<li><em>Le forgeron</em>, un conte des mille-et-une nuits. Vous pouvez consulter ce récit dans le recueil intitulé ''Mille ans de contes arabes", choix et adaptation des textes de Jean Muzi. Milan, 2002.</li>
</ul>
<blockquote><p>Haroun al-Rachid allait par les rues désertes de Bagdad quand, soudain, lui parvint l’écho d’une chanson joyeuse. C’était la voix d’un homme heureux. Le calife était si triste qu’il lui vint l’idée de frapper à sa porte pour lui parler, s’en faire un ami et tenter d’acheter un peu de sa bonne humeur et de sa gaieté.<br />
Le Calife interdit aux forgerons de travailler pendant trois jours. Le premier jour, l'homme heureux trouve de l'argent auprès d'un cordonnier endetté. Le deuxième, il se déguise en garde (armé d'un sabre en bois). Le troisième jour, le forgeron est effectivement engagé comme garde du calife et est chargé de trancher la tête d'un criminel avec son sabre en bois...<br />
<ins>Le calife, amusé par ce forgeron très malin, décide qu'il deviendra membre de sa cour, continuant de travailler chez son patron à la forge durant la journée, puis le soir il prendra place à la table du calife pour l'aider à garder sa bonne humeur.</ins><br /></p></blockquote>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/03/26/CAFE-PHILO-%3A-Retrouver-la-joie-Gruissan-15-mars-2024#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15560679Les traditions : elles rassemblent ou divisenturn:md5:d3d7c3579a8f4e5a94f9873a7322f2052024-02-01T15:09:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophiechatconte de sagesseconte ZENEUROPEJaponsociétéYIDDISH<p>Le dernier café-philo portait sur <strong>le communautarisme, né, le plus souvent, des différences que l'on ne veut pas gommer</strong> : croyances, coutumes, traditions. Lorsqu'une minorité ne se sent plus assez respectée dans ses différences, elle crée son propre groupe au sein de la communauté : c'est la venue du communautarisme. Plus la société regroupe d'individus, plus se forment des sous-groupes qui veulent se faire entendre et respecter en tant que tels ; il peut exister plusieurs communautarismes au sein de la communauté d'origine. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.labyrinthe-gaston_m.jpg" alt="Gaston_labyrinthe" style="display:block; margin:0 auto;" title="Gaston_labyrinthe, août 2009" /><br />
Les tradtions ont-elles une influence positive ou négative sur l'ensemble de la société ?</p>
<ul>
<li><strong>Les traditions unissent</strong> un groupe et renforce l'identité des individus qui se sentent compris : elles donnent un sens à leur vie : transmettre ces traditions à leurs descendants.</li>
<li><strong>Les traditions divisent</strong> lorsqu'elles marquent les différences de ce groupe avec la communauté initiale.<br /></li>
</ul>
<p><br />
Faut-il les respecter uniquement parce qu'on a toujours fait comme ça ou parce qu'elles sont le socle, l'histoire, d'un groupe ou d'un peuple ?<br />
<br />
Faut-il continuer à les suivre alors que le monde change ? Ont-elles encore leur utilité ? Faut-il respecter les traditions même si on n'y adhère pas ? <br />
<br />
Faut-il les rejeter parce qu'elles appartiennent à un passé révolu qui peut même nourrir de vieilles rancunes, ou des haines ?<br />
<br />
<ins>La force des traditions en trois contes et trois positions</ins> :</p>
<ul>
<li>1/ <strong><em>Les mots oubliés</em></strong> : influence positive ; croyances et traditions unissent tout un groupe et valorisent l'individu en donnant un sens à sa vie..</li>
<li>2/ <strong><em>L'importance du chat dans la méditation</em></strong> : une tradition qui a perdu son sens n'a plus de raison d'être ;</li>
<li>3/ <strong><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em></strong> : influence néfaste ; rester figé dans le passé pour se préserver conduit à se méfier des autres, voire les rejeter, et nourrit la haine. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Et cric et Crac !</strong><br />
<br /></p> <h3>La force des traditions : Bonne ou mauvaise influence ?</h3>
<p>Faut-il préserver les traditions à tout prix ? Sont-elles un facteur d'unité ou un critère du passé qui divise ?<br /><br /></p>
<p>Elles peuvent être un trait d'union au sein d'un groupe et donnera à chaque individu du sens à sa vie (Voir le conte <em>Les mots oubliés</em>) :<br /></p>
<ul>
<li><q>L'utilité en particulier d'une tradition est d'offrir à tous ceux qui l'énoncent et la reproduisent au jour le jour <strong>le moyen d'affirmer leur différence et, par là même, d'asseoir leur autorité</strong>.</q> Gérard Lenclud, <a href="https://journals.openedition.org/terrain/3195#tocto1n1">''La tradition n'est plus ce qu'elle était...''</a>, §35.<br /></li>
</ul>
<p><br />
Par contre, préserver les traditions sans savoir pourquoi est un appauvrissement de l'esprit, comme le montrent les deux autres contes ci-dessous.<br /></p>
<ul>
<li><q>Ce ne serait donc pas la tradition qui ferait les sociétés traditionnelles mais le degré de soumission à ce qu'elle énonce. Les sociétés traditionnelles seraient des sociétés de conformité (...) Mais <strong>moins l'homme en est conscient, plus il obéit à la tradition</strong>...</q>. Gérard Lenclud, <a href="https://journals.openedition.org/terrain/3195#tocto1n1">''La tradition n'est plus ce qu'elle était...''</a>, § 39 <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>1/ <strong><em>Les mots oubliés</em></strong> :</h4>
<p>Effet positif de la tradition transmise : même si on ne sait plus comment elle s'est construite, elle peut unir et donner force.
Croyances et traditions unissent tout un groupe et valorisent l'individu en donnant un sens à sa vie. Elles constituent le lien qui unit les individus et renforce le communautarisme. Le simple fait de suivre une tradition et d'y croire fait du bien ...
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Foret-de-Huelgoat_PNR_s.jpg" alt="Foret_Huelgoat_http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Foret_Huelgoat_http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets, fév. 2014" />Le rabbin Baal Shem Tov, connu comme un<strong> homme sage</strong>, ne supportait plus la misère dans laquelle se trouvait son peuple. Il allait un certain soir, dans une certaine forêt, au milieu d'une certaine clairière, y faire un feu d'une certaine façon et implorait Dieu d'une certaine manière, avec certaines paroles. (Mais rien n'est certain ...) <strong>Il priait et il était exaucé</strong>, la misère qui s'abattait sur son peuple s'adoucissait.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Après sa mort</strong>, les persécutions revinrent : brimades, pogroms, ghetto ... Ses successeurs voulurent s'adresser à Dieu comme ils l'avaient vu faire mais <ins>ils ne se souvenaient pas de la façon dont il formulait la prière</ins>. Mais ils allèrent quand même, la nuit qu'il fallait, dans la forêt et la clairière qu'ils connaissaient, faire un feu comme ils l'avaient vu faire et en connaissant plus les mots de la prière demandèrent seulement que leurs souffrances soient adoucies. Ils furent exaucés.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Des générations plus tard</strong>, quand les difficultés réapparurent, on se souvint du bon rabbin et de ses successeurs qui allaient implorer Dieu un certain soir, dans une certaine forêt, dans une certaine clairière, en faisant un feu d'une certaine façon, en priant d'une certaine manière. Mais <ins>on ne savait plus</ins> avec quels mots prier, ni comment faire le feu, même pas où étaient la forêt et la clairière... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors,<strong> ils se racontèrent l'histoire et ils implorèrent Dieu</strong> d'adoucir leurs épreuves <strong>et ils furent exaucés</strong>.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source</ins> :<br /></p>
<ul>
<li><em>Les mots oubliés</em>, Bruno de la Salle, "Le conteur amoureux", Casterman 1995, pp 27-28((/public/couvertures/.conteuramoureux_t.jpg|Bruno-de-la-Salle_Le-conteur-amoureux|R|Bruno-de-la-Salle_Le-conteur-amoureux, avr. 2010)</li>
<li>Le personnage central est Israël ben Eliezer, rabbin connu sous le nom de Baal Shem Tov (qui signifie Maître du Bon Nom), né le 25 août 1698 et mort le 22 mai 1760 en Pologne. Il est né seulement cinquante ans après les pogroms des cosaques qui, en 1648, ont ravagé les communautés juives d’Europe orientale : 100 000 Juifs sont massacrés dans toute l’Ukraine. Pour aider son peuple à surmonter ces épreuves physiques et morales, le Baal Chem Tov prône la joie populaire contre l’austérité et l’élitisme des autorités religieuses de son temps. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>2/ <strong><em>L'importance du chat dans la méditation</em></strong> <br />
ou les traditions mal comprises</h4>
<p>Bien souvent le sens des traditions se perd avec le temps, et seuls quelques initiés y trouvent un sens, mais l'obligation de la transmission demeure. Une tradition qui a perdu son sens n'a plus de raison d'être ; c'est un lien qui muselle de l'esprit.<br /></p>
<p><strong>Nombre de règles auxquelles nous obéissons de nos jours n'ont aucun fondement, ou bien le sens s'est perdu</strong> car il ne correspond plus à notre mode de vie. Pourtant si nous désirons agir autrement, nous sommes considérés comme immature, <em>fou</em> ou déviant. (Voir le conte <em>L'eau qui rend fou</em> <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/14/L-eau-qui-rend-fou-Cote-soufi">ici</a>). Puis avec le temps, et avec le nombre d'adhérents, s'installe une nouvelle norme. A nous de nous interroger : quel est le sens des traditions anciennes ou nouvelles ? faut-il y adhérer ?<br />
<br />
<strong>Un conte zen du japon</strong> illustre ceci en deux épisodes : <br />
<ins>Résumé :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Chat_aux_aguets-souris-160.jpeg" alt="Chat aux aguets-trou de souris-https://www.wikistrike.com/article-un-parasite-fait-perdre-aux-souris-leur-peur-des-chats-116869183.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chat aux aguets-trou de souris-https://www.wikistrike.com/article-un-parasite-fait-perdre-aux-souris-leur-peur-des-chats-116869183.html, mar. 2021" />
<em>Les rats viennent manger les offrandes exposées dans un temple bouddhique ; le panchen-lama (c'est le deuxième chef spirituel du bouddhisme tibétain, après le dalaï-lama) recommande de prendre un chat. Le chat est très utile, le lama s'y attache et aime l'avoir près de lui. Le chat enseigne à un samouraï l'art de la méditation, la patience et la concentration pour agir au bon moment. Ainsi, le chat est entré dans le temple par utilité, puis s'est installé par affection, et y est resté par habitude. On en a fait une tradition suivie de génération en génération. Mais on ne sait plus pourquoi le chat est dans le temple. Puis vint un moine qui ne supportait pas les chats : il les décrète inutiles, encombrants, coûteux. Plus de chat dans le temple ... Mais l'enseignement reste le même.</em> <br />
<ins>En conclusion :</ins> Lorsqu'on ne sait pas donner sa place au chat, il s'en va ... Ne sont restés que des écrits savants sur la méditation AVEC ou SANS le chat ... Pas de quoi fouetter un chat ! qui, lui, reste fidèle à lui-même, indépendant mais bienveillant pour celui qui l'accueille.<br />
<br /></p>
<p>Dans sa <ins>première version</ins>, qui explique la venue du chat au temple, ce conte zen montre que le chat du temple est un maître à sa façon quand, après des heures de méditation somnolentes, il peut, d'un seul bond, neutraliser le rat qui narguait le samouraï. <em>Le chat du temple</em> est à lire dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/02/01/CAFE-PHILO-Le-sauvage%2C-bon-ou-mauvais-Gruissan-269-janvier-2021">''Le sauvage, bon ou mauvais ?''</a>. Cette version explique et justifie la présence du chat ... <ins>Petit résumé</ins> :<br /></p>
<h4><em>Le chat du temple</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></h4>
<blockquote><p>Le chat du temple est un vieux chat endormi sur un coussin au pied du moine ; il va le confier pour quelque temps à un samouraï qui ne peut méditer dans sa retraite en raison des rats. En effet, lui dit le maître zen, <em>depuis que ce chat est là nous n'avons plus aucune souris et encore moins de rat</em>. Le chat, par sa présence, sa stratégie toute féline, va être un maître pour le samouraï : il va comprendre qu'en fin stratège le chat a endormi la vigilance de son adversaire avant d'attaquer. Il y a beaucoup à apprendre en observant le côté sauvage en nous et autour de nous ..<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>Puis <ins>ce conte japonais a été revisité par Paulo Coelho</ins> et montre les aléas de la transmission d'une tradition et en conséquence sa perte de sens :<br /></p>
<h4><em>L'importance du chat dans la méditation</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></h4>
<blockquote><p><strong>Un grand maître bouddhiste zen</strong>, responsable du monastère de Mayu Kagi, <strong>avait un chat qu'il aimait beaucoup</strong>. Il gardait le chat près de lui, à ses pieds, sur un coussin, même pendant ses leçons de méditation. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/chat_zen-moine.jpeg" alt="Chat-Zen-Temple-moine-Flickr-https://www.flickr.com/photos/14577467@N06/10492839773/in/photolist-aeZMFF-7Xwh8L-636An-7Xwfw3-7a6RAa-7aaHTb-aPmvP2-aRA8ii-2TUGt-ckNA6o-dBqfnM-8k3bn6-afiJEm-7menka-6qjBEQ-dArcxN-dAkHzn-at8Fv-7mifyW-6bFr2u-8Qu7Zh-6kuP9a-dWp5AE-" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chat-Zen-Temple-moine-Flickr-https://www.flickr.com/photos/14577467@N06/10492839773/in/photolist-aeZMFF-7Xwh8L-636An-7Xwfw3-7a6RAa-7aaHTb-aPmvP2-aRA8ii-2TUGt-ckNA6o-dBqfnM-8k3bn6-afiJEm-7menka-6qjBEQ-dArcxN-dAkHzn-at8Fv-7mifyW-6bFr2u-8Qu7Zh-6kuP9a-dWp5AE-, mar. 2021" /><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le maître, très âgé, mourut. En souvenir de son ancien maître, son successeur permis au chat de continuer à fréquenter les leçons de bouddhisme zen. Ce chat fut cité en exemple dans les autres monastères ; ils introduisirent peu à peu les chats dans leurs méditations. <br />
Les années passèrent, le chat de Mahgu Kagi mourut à son tour ; les élèves du monastère étaient tellement habitués à sa présence qu'ils adoptèrent un autre chat. <strong>Les autres monastères suivirent cet exemple : ils croyaient que le chat était un élément clé de l'enseignement du Mayu Kagi ; ils avaient oublié que c'était l'ancien maître qui était un excellent enseignant.</strong><br />
Une génération passa et l'on vit apparaître quantité de traités techniques sur l'importance du chat dans la méditation zen. Une thèse affirmait même que le félin avait la capacité d'augmenter la concentration humaine en éliminant les énergies négatives <em>De l'importance du chat dans la méditation zen</em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Pendant un siècle, le chat fut considéré comme une partie essentielle de l'étude du bouddhisme zen dans cette région. <strong>Puis apparut un maître allergique au chat</strong> ... il décida de l'éloigner de ses pratiques quotidiennes avec les élèves. Il y eut une vive réaction de refus, de déception, mais le nouveau maître insista. Comme c'était un excellent enseignant, le niveau de ses élèves demeura le même, malgré l'absence du chat.<br />
Peu à peu, les monastères lassés de devoir nourrir la multitude de chats qui s'étaient installés dans les temples, retirèrent les animaux des leçons.<br />
Au bout de vingt ans, apparurent de nouvelles thèses : <em>L'importance de la méditation SANS le chat</em> ou <em>Equilibrer l'univers zen par le seul pouvoir de l'esprit, sans l'aide d'animaux</em>.<br />
Un autre siècle passa et le chat sortit totalement du rituel de la méditation zen dans cette région. Il fallut tout ce temps pour que tout redevienne normal, sans que plus personne ne s'interroge sur la présence ou l'absence du chat ... si sa présence était utile, requise, tolérée, ou non venue ....<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>En fait, depuis le début, <strong>personne ne s'était posé la simple question de savoir pourquoi</strong> le chat se trouvait là ... <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L'importance du chat dans la méditation</em>, Paulo Coelho, "Comme le fleuve qui coule - récits 1998-2005", Flammarion, 2006, pp 124-126</li>
<li><em>Le chat du temple</em>, "Contes des sages samouraïs", Pascal Fauliot, Seuil, 2019. Ce conte est aussi connu sous le titre : "Le chat zen''. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Méditation sur ce conte, avec ou sans chat, comme on voudra :</ins><br /></p>
<p>J'ai un chat que j'aime énormément et il serait très bien dans le rôle d'un maître zen. Sa présence m'apporte beaucoup. Pourtant il doit se faire "discret" lorsque j'ai la visite d'un petit-fils allergique aux chats (et aux chevaux, mais je n'ai pas de cheval dans mon salon). Ainsi, mon chat est là ou pas ... Mais il garde toute mon affection, et je sais pourquoi. <br /></p>
<p><ins>Ce conte japonais a été revisité par Paulo Coelho,</ins> non pour nous faire croire que les chats sont inutiles ou nuisibles, mais pour servir de prétexte à se poser quelques questions sur notre façon d'interpréter ce qui fait partie de notre vie, nos habitudes, <ins>les traditions que nous nous imposons sans réfléchir</ins> :</p>
<ul>
<li>Combien de "chats" servent à justifier de nouvelles règles ? <br /></li>
<li>Combien d'entre nous, dans la vie, osent se demander : <em>Pourquoi dois-je agir de la sorte ?</em><br /></li>
<li>Jusqu'à quel point, dans nos actes, nous servons-nous de "chats" pour justifier un mode de vie auquel nous nous soumettons sans réfléchir ? <br /></li>
<li>On nous a dit que les chats étaient importants pour que tout fonctionne bien : combien de "chats" nous sont imposés sans raison valable ? <br /></li>
<li>Combien de "chats" n'avons nous pas le courage d'éliminer s'ils encombrent-ils notre quotidien sans aucune raison ?</li>
<li>Pourquoi ne cherchons-nous pas une manière d'agir différente ?<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>3/ <strong><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em></strong> :</h4>
<p>Rester figé dans le passé pour se préserver conduit à se méfier des autres, puis la peur incite à attaquer ; un conte qui dénonce un communautarisme excessif car il peut aller jusqu'au séparatisme assorti de représailles.<br />
<br />
<em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em> est un conte de sagesse écrit par Michel Piquemal. Des événements du passé transmis de génération en génération comme une tradition peuvent détruire le présent, par peur, parce qu'on vit dans le traumatisme du passé au lieu de penser l'avenir.<br /></p>
<blockquote><p>- <em>Maître, demanda un jour un de mes compagnons, vous ne nous racontez jamais les grandes histoires glorieuses du passé. N'est-il pas bon de se souvenir ?</em><br />
- <em><strong>Se souvenir, oui !</strong></em> répondit Sophios. <em><strong>Mais ne pas se laisser envahir ou ensevelir !</strong> Écoutez l'histoire des Monates</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>II y eut autrefois un peuple appelé Monates, qui fut massacré par ses voisins, les Crébins</ins>. Ce fut une affreuse tuerie que rien ne pouvait justifier et les survivants vécurent désormais avec cette blessure ouverte en eux.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>À force de courage, ils réussirent à refonder des familles et éduquèrent leurs enfants dans le souvenir de ces horribles souffrances. Les enfants firent de même, ainsi que les enfants de leurs enfants ; et <ins>les Monates vécurent alors dans une véritable obsession de ce qu'on avait fait à leurs ancêtres.</ins> <strong>Les souvenirs prirent la dimension d'un mythe qui étouffait les enfants dès leur naissance</strong>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Par crainte de voir leur massacre recommencer un jour, les Monates s'armèrent</strong>, au point d'avoir bientôt l'armée la plus puissante de la région. Partout ils en vinrent à <ins>soupçonner</ins> des ennemis qui les menaçaient, des ennemis qu'<ins>il fallait contrôler, surveiller, voire anéantir</ins> avant qu'ils ne se montrent dangereux. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Et bientôt, ce fut à leur tour de tuer et de retourner vers les autres cette violence qui les emprisonnait depuis des siècles</strong>. <br />
<strong>Car s'il est bon de se souvenir, il n'est pas bon de laisser les morts gouverner les vivants.</strong> <br /></p></blockquote>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/PIQUEMAL-petites-grandes-fables_de_Sophios_x150.jpeg" alt="PiQUEMAL-Fables Sophios-Albin Michel, 2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="PiQUEMAL-Fables Sophios-Albin Michel, 2004, mai 2021" />
Ceci ne vous évoque-t-il pas un conflit actuel au Moyen-Orient ?<br />
<br /></p>
<p><ins>Source</ins> :<br /></p>
<ul>
<li><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em>, Michel Piquemal, "Petites et Grandes Fables de Sophios", Albin Michel, 2004.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Pour en savoir plus sur la transmission des traditions<br /></h4>
<p>Voici quelques idées intéressantes à retenir sur les notions de tradition et de société traditionnelle en ethnologie, et sur le mode de transmission des traditions qui façonnent la pensée du groupe qui la reçoit et y adhère. Ci-dessous quelques extraits de l'article de Gérard Lenclud, <a href="https://journals.openedition.org/terrain/3195#tocto1n1">''La tradition n'est plus ce qu'elle était...'</a>. <br /></p>
<p><em>De même que tout ce qui survit du passé n'est pas </em>ipso facto<em> traditionnel, tout ce qui se transmet ne forme pas nécessairement tradition. (...) Ce qui la caractériserait n'est pas seulement le fait qu'elle soit transmise mais le moyen par lequel elle a été transmise. <q><strong> le terme « tradition » vient du latin <ins>traditio</ins> qui désigne non pas une chose transmise mais l'acte de transmettre.</strong></q></em><br /></p>
<p><em> <strong>De manière très générale, on peut dire qu'est traditionnel ce qui passe de génération en génération par une voie essentiellement non écrite, la parole en tout premier lieu mais aussi l'exemple.</strong> </em><br />
<br /></p>
<p><em>Cette notion de tradition associe en réalité trois idées fort différentes et point nécessairement cohérentes entre elles ... chacun de ces <ins>trois éléments de définition</ins> prête à équivoque.</em></p>
<ul>
<li><em>celle de conservation dans le temps,</em></li>
<li><em>celle de message culturel,</em></li>
<li><em>celle de mode particulier de transmission.</em> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><q><em><strong>La tradition réside dans un message transmis de génération en génération</strong> (...) la tradition est, peu ou prou, une sorte de « théorisation » du monde mais tout semble se passer comme si la « tradition » n'était pas dans les idées mais résidait dans les pratiques elles-mêmes, comme si elle était moins un système de pensée que des façons de faire. (...)</em></q> <br /></p>
<ul>
<li><q><em>Ce n'est pas le passé qui produit le présent mais le présent qui façonne son passé. La tradition est un procès de reconnaissance en paternité.</em></q><br /></li>
<li>Les traditions suivies au présent justifient le passé. Si on s'en souvient, on se dit que c'est important, juste ou justifié.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><q><em>(...) <strong>l'écriture</strong> tend à éliminer la part de créativité dans la constitution au jour le jour de la tradition. Mais, en même temps, l'écriture va autoriser l'éclosion d'un autre type de créativité. Puisque dans ces sociétés la tradition est précisément consignée, transcrite dans sa lettre, on peut s'en écarter et surtout s'en écarter délibérément. </em></q> <br />
Puisque la tradition est figée dans l'écriture, cela permet le changement : on peut l'oublier, s'en détacher, au moins en partie, puisqu'on n'est plus tenu de la conserver telle qu'elle dans la mémoire.<br />
<q><em>moins une société a les outils et le souci de la conservation littérale du passé, moins elle détient la capacité sinon de changer du moins de projeter le changement. Faute de tradition dûment enregistrée, on s'en tient à... la tradition.</em></q><br /></p>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/22/Les-traditions-%3A-elles-rassemblent-ou-divisent#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15560240Communauté - Communautarisme - Traditionsurn:md5:8675a8b89d89b66346e3628f96af929f2024-01-16T12:01:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieAFRIQUEAMERINDIENScommunautéconte avec des animauxconte de sagesseENIGMEEUROPEoiseausociétésolidaritétravailler en équipevieillesse<p>Lors au Café-Philo du 12 janvier 2024 ayant pour thème <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/CAFE-PHILO-%3A-Le-communautarisme-Gruissan-12-janvier-2024">''Le Communautarisme''</a>, deux contes ont été donnés : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Communautarisme_collectif55_.jpg" alt="Communautarisme_groupes_liens_123FR" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Communautarisme_groupes_liens_123FR, fév. 2024" /> <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>La tour de Babel ou la confusion de langues</em></strong> pour évoquer la division d'une communauté écrasante qui explose en communautarismes, et</li>
<li><strong><em>L'eau qui rend fou</em></strong> qui explique la tentation de rester dans le groupe, ou le rejoindre, quitte à renier sa vérité profonde par peur d'être exclu d'une communauté.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>D'autres contes apportent des éclairages différents</ins> qui pourraient aider à la réflexion :</p>
<ul>
<li><strong><em>Les canards de la discorde</em></strong> : l'étonnante origine des langues</li>
<li><strong><em>Les oiseaux dans le filet</em></strong> : leur union leur permettra de s'échapper ou pas ...</li>
<li><strong><em>Le roi qui voulait tuer tous les vieux</em></strong> : Le roi voulait, faire du tri dans la société, éliminer tous les vieux pour faire une nation forte. Lorsque le bien du groupe passe au-dessus de l’individu c'est dramatique : c'est se priver de certaines richesses humaines. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Le conte africain est aussi long qu'une soirée de palabres ... <em>Le roi qui voulait tuer les vieux</em> contient de nombreux rebondissements pour nous montrer que les vieux, même improductifs, ont leur importance dans la société moderne. Nous ne pouvons pas nous passer d'un groupe d'âge, comme nous ne pouvons pas gommer toutes les différences. Nous ne pouvons pas faire table rase du passé, ni de ce qui nous le rappelle : les anciens, et les traditions. Mais jusqu'à quel point ? Ce sera l'objet de l<strong>'article suivant</strong> <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/22/Les-traditions-%3A-elles-rassemblent-ou-divisent">Les traditions : elles rassemblent ou elles divisent</a><br />
<br /></p>
<p><strong>Et cric et Crac !</strong><br />
<br /></p> <h3>L'étonnante origine des langues et des migrations<br />
<strong><em>Les canards de la discorde</em></strong><br /></h3>
<p>Ce conte des<ins> Indiens d'Amérique du Nord</ins> nous conte la confusion des langues et la dispersion des hommes par groupe, en communautarisme en quelque sorte. Ainsi, le mythe de la tour de Babel (conté lors du dernier <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/CAFE-PHILO-%3A-Le-communautarisme-Gruissan-12-janvier-2024">Café-Philo : le communautarisme</a>) a fait le tour du monde avec quelques variantes : ici pas de tour qui monte jusqu'au ciel mais des oiseaux et une dispute au sujet des cris et sifflements produits par un vol de canards, puis la séparation en tribus nomades.<br /></p>
<p><ins>Résumé à ma façon :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p>Lorsque nos arrière-arrière-grands-parents n'étaient pas encore nés, <strong>tous les Indiens vivaient ensemble dans la paix et l'harmonie</strong>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/canards_Amerique_Bernard_Tremblay.jpg" alt="Canards siffleurs d’Amérique_Bernard Tremblay_http://www.foudesoiseaux.com/observations/1910" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Canards siffleurs d’Amérique_Bernard Tremblay_http://www.foudesoiseaux.com/observations/1910, fév. 2024" /><br />
En ces temps lointains, durant les longs mois d'hiver, <strong>les canards sauvages se rassemblaient par milliers,</strong> pour former de gigantesques hordes qui s'envolaient dans un sifflement assourdissant dès qu'on s'approchait d'elles.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Un jour,<strong> deux chasseurs</strong> tuent deux volatiles et se mettent à parler du vacarme que font les canards.<br />
- <em>Ce sont sûrement <ins>leurs ailes</ins> qui provoquent ce son strident.</em> dit le premier chasseur.<br />
- <em>Pas du tout, ce sont leurs becs !</em> réplique le second.<br />
<ins>Une dispute s'ensuit.</ins> Ils demandent au <strong>chef</strong> de les départager. Le chef demande à voir les oiseaux, mais comme ils sont morts, on ne peut savoir avec certitude d'où sort ce sifflement. <br />
<strong>Le grand conseil</strong> est réuni rapidement car en ce temps-là les indiens parlaient tous la même langue et avaient le même grand-chef. Les avis sont partagés et les sages décident d'écouter de leurs propres oreilles ces fameux canards siffleurs. Mais les canards volent trop haut pour qu'on puisse déterminer si le vacarme qui les accompagne est produit par des milliers de bec cancanant de concert ou par le bruissement incessant de leurs ailes fendant l'air avec force. Tous crient pour se faire entendre, les canards et les hommes ... Les indiens se séparent en colère sans avoir pu faire accepter un point de vue ou un autre. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La querelle se poursuivit tout l'hiver !</ins> Peu à peu, déchirées par ce conflit, les familles se sont divisées, les amis se sont fâchés, et pour la première fois <strong>deux clans</strong> se sont formés : le clan des becs et le clan des ailes. <br />
<ins>Au printemps</ins>, incapables de cohabiter plus longtemps car des regards haineux empếchaient tout dialogue, il fut décidé qu'un clan partirait au loin, vers le sud, en se choisissant un nouveau chef et en se donnant un nouveau nom. C'est ainsi que se formèrent<strong> les deux premières tribus que la terre ait jamais connues</strong>. <br />
Après un long voyage, la seconde tribu s'installa sur un territoire bien différent que celui qu'elle avait quitté. Au fil du temps de nombreux mots furent inventés pour désigner les animaux , les plantes, puis les objets nouveaux <strong>Au bout de quelques années apparut une langue qui avait peu de choses à voir avec l'ancienne</strong>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Dès lors, <strong>la discorde s'installa définitivement parmi les Indiens</strong>. Dès qu'une dispute éclatait, de nouvelles tribus se formaient et de nouveaux chefs étaient désignés. A chaque migration des mots inédits apparaissaient. Peu à peu les tribus dissidentes voyagèrent de plus en plus loin et finirent par se répandre dans le vaste monde, multipliant les nouveaux dialectes, les nouvelles langues, les nouvelles manières de chasser, pêcher, manger ; certains se déplaçaient sans cesse, d'autres construisaient pour cultiver. Mais toujours ils se disputaient comme des canards siffleurs, avec des cris stridents.</p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>Cette histoire a fait plus d'un "couac" ... et quelles prises de bec !<br />
Il ne restait plus qu'à partir à tire-d'aile ...<br />
<br />
<ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li><em>Les canards de la discorde</em> <ins>in :</ins>"Histoires de voyages extraordinaires", Isabelle Lafonta, Flies France, coll. La caravane des Contes, 2014.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Canard siffleur d'Amérique :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Canard_front_blanc_Amerique.jpg" alt="Canard d'Amerique_https://azmartinique.com/fr/tout-savoir/animaux/oiseaux/canard-d-amerique" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Canard d'Amerique_https://azmartinique.com/fr/tout-savoir/animaux/oiseaux/canard-d-amerique, fév. 2024" /></ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Les canards de la discorde sont des canards à front blanc, connus sous le nom de <em>canards siffleurs d'Amérique</em>. Le cri caractéristique du mâle s'achève par un sifflement bruyant qui a donné son nom à l'espèce. La femelle ne siffle pas mais pousse des cris rauques. Ces palmipèdes passent la belle saison près des étendues d'eau douce et des fleuves du Canada, en Alaska ou dans le nord des Etats-Unis, puis ils hivernent au Mexique, dans les Antilles ou en Colombie-Britannique. Leur nourriture se compose principalement d'herbes et de plantes aquatiques. <br /></li>
</ul>
<p><br />
photographies :</p>
<ul>
<li>canards d’Amérique en vol : <a href="http://www.foudesoiseaux.com/observations/1910">Bernard Tremblay</a></li>
<li>canard à front blanc, mâle : belles photos et présentation très intéressante sur <a href="https://azmartinique.com/fr/tout-savoir/animaux/oiseaux/canard-d-amerique">AZMartinique</a> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Les oiseaux dans le filet</strong></h3>
<p>Deux attitudes sont possibles :</p>
<ul>
<li>leur union leur permettra de s'échapper</li>
<li>le refus d'un message nouveau, différent, entraînera la perte de tous.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong><em>L'union fait la force</em></strong> : <q><em>Seul on va plus vite. Ensemble on va plus loin.</em></q> <br /></p>
<blockquote><p>Des <strong>colombes</strong> se trouvent prisonnières, enfermées bien serrées dans le filet d'un oiseleur. L'une d'elles, de plus grande expérience peut-être, apaise ses compagnes et leur dit : <br />
- <em>Ne vous affolez pas !<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.colombes_s.jpg" alt="http://thumbs.dreamstime.com/thumb_1/1095358377LLX7XS.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://thumbs.dreamstime.com/thumb_1/1095358377LLX7XS.jpg, nov. 2009" /> Il suffit que nous prenions chacune une maille du filet dans notre bec, nous allons nous envoler <strong>toutes ensemble</strong> car le filet s'envolera avec nous, et nous pourrons nous échapper.</em> <br />
C'est ainsi qu'elles emmenèrent le filet haut dans le ciel et purent s'échapper d'un coup d'aile, toutes ensemble.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<strong><em>Les prisonnières</em></strong> <q><em>Sans concertation, pas de réalisation</em></q><br /></p>
<blockquote><p>Un autre jour, ce furent des <strong>perdrix</strong> qui se trouvèrent prisonnières du filet. L'une d'elle qui avait un peu voyagé, cria plus fort que les autres : <br />
- <em>Ne vous affolez pas ! J'ai vu des colombes se libérer d'un même filet : il suffit que nous prenions chacune une maille du filet dans notre bec, et le filet s'envolera avec nous, et nous pourrons nous échapper.</em><br />
Ce fut un beau tohu-bohu, criailleries, chamailleries, et cris en tout genre ... <br />
- <em>Mais qui c'est celle-là qui veut nous commander ?</em> <br />
- <em>C'est moi la plus ancienne : suivez-moi !</em> <br />
- <em>Et pourquoi elle ? c'est moi qui ait le plus de famille ici !</em> <br />
- <em>Non, faites comme moi !</em> etc.<br />
<strong>Faute de pouvoir s'accorder</strong>, de suivre une seule direction, le filet est retombé sur elles toutes ... et<strong> elles sont restées prisonnières</strong>.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li><em>L'union fait la force</em> <ins>in :</ins> Nicola BAXTER, 80 histoires autour du monde, Ed. Piccolia, 2002.</li>
<li><em>Les prisonnières</em>, conte entendu lors d'un Festival des Contes à Limoux, mais j'en ai oublié la source ...</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h3>Faire du tri dans la société ? <br />
<strong><em>Le roi qui voulait tuer tous les vieux</em></strong></h3>
<p>Voici un conte africain rapporté par Amadou Hampaté Ba, mais ce conte comporte une multitude de variantes dans chaque culture, car il y a des vieux partout ! Certains, peu respectueux les croient inutiles car improductifs, mais ils sont la sagesse, la mémoire, l'expérience de tout un peuple. En Afrique, Tunisie, Arménie, Russie, Italie, France, au Moyen-Orient, au Japon ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
<em>Le roi voulait éliminer tous les vieux pour faire une nation forte, jeune, entreprenante, que les groupes voisins craindront et respecteront. Les vieux qui ne travaillent plus semblent inutiles à la société. Un seul fils cache son vieux père au lieu de le jeter du haut d'une falaise. L'empereur met à l'épreuve l'intelligence ds jeunes nobles de sa cour en leur posant des énigmes. Aucun ne peut répondre, sauf celui qui interroge son vieux père qui répondra grâce à son expérience, sa sagesse, sa connaissance personnelle, à des énigmes que les jeunes gens n’ont pu résoudre.</em> <br />
<br />
Vivre en communauté donne de la puissance, facilite la vie, mais nier les valeurs individuelles c’est se priver de connaissances, de sagesse, de savoir-faire uniques, et c’est aller aussi à la catastrophe. Lorsque le bien du groupe passe au-dessus de l’individu c'est dramatique..<br />
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Jeune-homme_africain_s.jpg" alt="Jeune-homme-Africain" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeune-homme-Africain, juin 2015" />Dans une cité de haute brousse, au coeur du royaume de Toula-Heela, un jour le roi mourut. M'Bonki, son fils unique, lui succéda. Hélas, <strong>encore jeune et inexpérimenté, M'Bonki fut si grisé par le pouvoir dont il venait d'hériter que bientôt il aspira à l'exercer sans limites, et surtout sans se heurter aux éternelles remontrances des vieux</strong>. Il ne voulait qu'une chose : pouvoir commander librement aux jeunes de son village et leur faire subir toutes ses fantaisies sans être gêné par personne.<br /></p></blockquote>
<p>M'Bonki est un nom peul qui signifie <em>mauvais</em>, <em>mal</em>.</p>
<blockquote><p><ins>Une nuit, il rêva</ins> que des vieillards, marchant à la queue leu leu, venaient l'un après l'autre lui faire la leçon et contrecarrer ses volontés. Le matin-même, il fit réunir tous les jeunes gens du village sur la grand-place qui faisait face au palais, et<strong> donna ordre à chacun d'eux d'aller tuer son père, ses grands-pères... bref, de tuer tous les vieux du village! Et il les menaça de mort s'ils ne s'exécutaient pas.</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.mort_s.jpg" alt="mort" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mort, mar. 2010" /><br />
- <em>Je veux, leur dit-il, que mon pays soit comme la nature aux premières pluies de l'hivernage, qu'il n'y ait partout que de l'herbe verte et pas un seul brin d'herbe desséchée ou jaunie par le temps. <strong>Désormais, je ne veux voir partout que des visages jeunes !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Accablés, les garçons se retirèrent et firent ce qu'on leur avait ordonné.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadou_Hampate_Ba_Unesco.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" /> Tous, sauf un.</strong> Ce dernier, nommé <strong>Taasi, était très attaché à son vieux père, dont il admirait la sagesse</strong>. Aussi, à la nuit tombée, sans faire de bruit, il le fit sortir de sa case. Coupant à travers les hautes herbes pour échapper aux regards, il le conduisit jusqu'à une <ins>grotte</ins> qu'il avait découverte au flanc d'une colline. Il l'y installa, plaça à côté de lui une bonne provision de nourriture et d'eau, et <ins>promit de revenir le voir chaque soir en cachette</ins>.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Premier défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Le lendemain matin, le roi réunit de nouveau les jeunes gens.</ins><br />
- <em>Alors, tous les vieux sont-ils morts ?</em><br />
- <em>Oui</em> répondirent les jeunes gens.<br />
- <em>C'est bien. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/entrave-sable-cheval_cliccroquette.jpg" alt="Entrave de sable_https://www.cliccroquette.com/accueil-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc/639-entrave-pour-cheval-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Entrave de sable_https://www.cliccroquette.com/accueil-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc/639-entrave-pour-cheval-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc.html, fév. 2024" />Maintenant, je vais vous demander de faire quelque chose pour moi. Voilà ; je voudrais que vous réalisiez pour ma monture royale, cet alezan doré qui, comme vous le savez, ne boit que du lait provenant de vaches blanches du Sahel, <strong>une entrave uniquement tressée avec des grains de sable fins</strong>. Apportez-la-moi dans trois jours. Sinon, le bourreau que voilà vous coupera la tête !</em><br />
Tout content, il rentra dans son palais.<br />
Les jeunes gens, stupéfaits, restèrent figés sur place. Pendant un moment, ils en perdirent même l'usage de la parole. Comme ils retrouvaient leurs esprits, les exclamations fusèrent de tous côtés :<br />
- <em>Comment ! une entrave faite avec du sable ? Mais c'est impossible ! Par quel moyen allons-nous y arriver ? On tise de fibres, pas du sable !</em><br />
- <em> Attention !</em> fit le plus âgé, <em>Quand le roi dit quelque chose, il le fait. Et si nous n'arivons pas à lui fournir ce qu'il demande, il va tous nous tuer !</em><br />
Ils avaient beau réfléchir, se lamenter, invoquer les mânes des ancêtres, aucun ne trouva de solution miracle ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le soir venu, Taasi</ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" /> le garçon qui avait sauvé son père, alla retrouver celui-ci dans sa grotte afin de lui apporter son repas du soir. Conformément à l'usage, il attendit que son père ait fini de se restaurer pour lui paler de ce qui le tourmentait.<br />
- <em>Père,<strong> le roi M'Bonki, après avoir fait tuer tous les vieux, s'apprête exécuter tous les jeunes.</strong></em><br />
- <em>Qu'il s'en garde bien !</em> s'exclama le vieil homme. <em><ins>Un chef qui tue tous ses sujets ne deviendra rien d'autre qu'un gardien de cimetière ... Et pourquoi ferait-il cela ?</ins> </em><br />
- <em>Il vient de demander à tous les jeunes du village de réaliser une chose impossible. Il nous a ordonné de confectionner une entrave pour son cheval, mais il vaut que cette entrave soit faite de grains de sable tressés ensemble. Et si nous ne lui apportons pas dans trois jours, il nous fera couper la tête. Qu'allons-nous devenir ? Comment lui donner satisfaction ?</em><br />
- <strong><em>C'est tout simple</em>, dit le vieil homme</strong>. <em>Mon fils, approche ton oreille afin que ma bouche y dépose ce que tu diras au roi M'Bonki quand tu seras en face de lui.</em><br />
Taasi prêta docilement son oreille à la bouche de son père, et retint la leçon que le vieux lui dicta.</p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Au matin du troisième lever de soleil</ins>, les jeunes gens se tenaient sur la place du palais, la tête basse, les yeux rougis à force d'avoir réfléchi jour et nuit à ce qui les attendait. Le roi apparut. <br />
- <em>Alors, avez-vous tressé mon entrave ?</em><br />
Personne n'osa prendre la parole. Un lourd silence s'installa.<br />
- <em>Je vous donne le temps de dix battements de paupières pour répondre</em>, tonna le roi. <em>Sinon, le bourreau commencera son travail et sa main ne s'arrêtera que lorsqu'il ne restera plus aucun d'entre vous !</em><br />
S'armant de courage, Taasi fit un pas en avant et dit :<br />
- <em>Ô roi, chevalier hors pair dont l'alezan doré en vit que du lait des vaches blanches du Sahel, nous sommes tous tes sujets dévoués jusqu'à la mort. N'avons-nous pas tué nos pères sur un seul mot de toi ? Si nous n'avons pas encore tissé ton entrave, ce n'est nullement par esprit de refus, car pour rien au monde nous ne voudrions te mécontenter. Mais dans notre souci de te satisfaire et d'accomplir un travail parfait, nous voudrions que tu nous montres <strong>ta vieille entrave de sable afin qu'elle nous serve de modèle</strong>. Nous en étudierons la trame et tisserons pour toi une nouvelle entrave si belle qu'elle fera l'admiration de tous !</em><br />
Un frémissement de soulagement parcourut l'assemblée des jeunes ...<br />
Le roi resta silencieux un moment. Puis il se leva brusquement, fit un signe de la main et dit d'un ton bougon :<br />
- <em>Bon, partez ! Et revenez demain matin !</em><br /></p></blockquote>
<p><ins>Second défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Le lendemain,</ins> il leur dit :<br />
- <em><strong>Hier vous vous êtes montrés très insolents</strong>.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/palais_Mali.jpg" alt="palais de Kadhafi https://www.dakaractu.com/Guerre-au-Mali-Tombouctou-Le-palais-de-Kadhafi-a-ete-bombarde-par-les-Francais_a37994.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="palais de Kadhafi https://www.dakaractu.com/Guerre-au-Mali-Tombouctou-Le-palais-de-Kadhafi-a-ete-bombarde-par-les-Francais_a37994.html, fév. 2024" /> Non seulement vous n'avez pas exécuté l'ordre que je vous avais donné, mais, avec votre demande, vous m'avez ôté toute possibilité de vous mettre en accusation. Ne vous croyez pas quittes pour autant ! Aujourd'hui, je vous donne l'ordre de me <strong>bâtir un palais flottant entre terre et ciel</strong>. Allez, exécutez-vous, et revenez ici dans une semaine ! Il y va de votre tête.</em><br />
Plus abattus que jamais, les jeunes gens se dispersèrent. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Comme d'habitude, le soir venu. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" />Taasi alla retrouver son père en secret. <br />
- <em>Père, ce matin le roi nous a demandé de lui construire un palais suspendu entre terre et ciel. Cette fois-ci nous sommes perdus ! </em><br />
- <em>Mais non !</em> le rassura le vieil homme. Et il déposa dans son oreille ce qu'il fallait réponde au roi.</p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le lendemain</ins>, Taasi déclara à ses camarades que, dans la nuit, une nouvelle idée lui était venue. Il la leur expliqua. Pour éviter d'attirer sur lui seul la colère du roi, il fut convenu que, le jour du rendez-vous, le plus âgé d'entre eux prendrait la parole en leur nom à tous.<br />
<ins>Le matin du septième jour arriva.</ins> Tous les jeunes gens se tenaient sur la place. Le roi sortit de son palais, flanqué de deux serviteurs armés de larges éventails pour chasser les mouches et lui faire du vent. Persuadé que, cette fois-ci, ses jeunes sujets n'auraient pas le dernier mot, il vint s'asseoir, l'air satisfait, sur l'estrade royale. <br />
- <em>Alors ? Avez-vous pensé à ce que je vous ai demandé ? Êtes-vous prêts ? </em><br />
Le doyen des jeunes gens s'avança.<br />
- <em>Oui, roi, nous sommes prêts. Nous avons réuni tous les matériaux nécessaires, et nous sommes prêts à commencer immédiatement le travail. Mais pour être certains que le palais suspendu correspondra exactement à ce que tu désires, qu'il ne sera ni trop grand ni trop petit, ni trop haut ni trop bas, <strong>nous te demandons de tracer pour nous entre terre et ciel le plan de ses fondations</strong> </em><br />
Furieux, le roi les renvoya et rentra chez lui.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Troisième défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Quelques jours plus tard</ins>, il leur dit :<br />
-<em><strong>Pour vous punir</strong>, je vous ordonne de vous réunir <ins>tous demain sur la place des exécutions publiques</ins>, au moment où le soleil surplombera les canes des hommes, les cimes des arbres et les dos des animaux. J'y viendrai moi-même, accompagné du bourreau. <strong>Si je vous trouve au soleil, je dirai au bourreau de vous couper la tête. Et si je vous trouve à l'ombre, ce sera la même chose.</strong> Allez ! à demain !</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le soir même, Taasi désespéré, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" />fit part de cette nouvelle exigence à son père qui le rassura une fois de plus :<br />
- <em>Ce n'est pas grave ; voici ce qu'il faut faire...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Et <ins>le lendemain matin</ins>, quand le roi arriva sur la place des exécutions,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Filet-peche_flotteurs_liege_x150.jpg" alt="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg, mar. 2022" /> à son immense surprise il trouva tous les jeunes gens abrités sous des nasses à poissons, mais ces nasses étaient tressées avec de larges cordes dont le nattage était si lâche qu'il laissait passer la lumière. Si bien que <strong>l'on trouvait sur la peau des jeunes gens à la fois de l'ombre et du soleil</strong> ...<br />
- <em>Ah ! ah ! Vous vous êtes mis à l'ombre ! s'exclama-t-il.</em><br />
- <em>Non, roi ! Regarde, nous sommes au soleil</em> Et ils montrent les taches du soleil sur leur peau.<br />
- <em>Alors, vous êtes au soleil ?</em><br />
- <em>Non, roi, nous sommes à l'ombre !</em> Et ils montraient les taches d'ombre sur leur peau.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Quatrième défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>- <em>Vous avez encore eu le dernier mot, s'irrita le roi. Mais la prochaine fois, vous ne vous en tirerez pas si aisément. <strong>Venez tous sur la place du palais demain matin. Si vous êtes sur une monture, le bourreau vous tuera. Et si vous venez à pied, il vous tuera aussi.</strong></em><br />
Et il reprit le chemin du palais,la colère le faisant marche plus vite qu'il ne sied à un roi respectable.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Taasi retourna voir son père. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" />Au lieu d'être atterré par la nouvelle demande du roi, le vieil homme sourit :<br />
- <em>La solution est très facile, mon fils ! Voici ce qu'il faut faire ...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Et <ins>le lendemain matin</ins>, quand le roi M'Bonki sortit du palais, il découvrit sur la grand-place un spectacle si étonnant qu'il lui arracha un sourire : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/ane-3_jeunes_africains.jpg" alt="ane-3 africains_https://sentinellebf.com/le-kenya-interdit-le-commerce-des-anes/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="ane-3 africains_https://sentinellebf.com/le-kenya-interdit-le-commerce-des-anes/, fév. 2024" />les jeunes gens étaient tous montés sur des<strong> ânons si petits que leurs pieds traînaient à terre</strong>. Et tout en étant assis sur leurs montures, ils marchaient en tous sens à travers la place, à grands coups de jambes maladroits ... La situation commençait à amuser le roi.<br />
- <em>Ah ! A ce que je vois vous êtes tous montés !</em><br />
-<em>Non, roi ! Regarde, nous marchons ...</em><br />
-<em>Alors, vous êtes venus à pied ?</em><br />
-<em>Non roi ! Tu le vois, nous sommes tous sur le dos de nos montures</em><br /></p></blockquote>
<p>La draisienne était inventée ...<br />
<ins>Cinquième défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>Piqué au vif, le roi chercha une nouvelle astuce :<br />
-<em><strong>Revenez demain ! Si vous venez en riant, on vous coupera la tête ; et si vous venez en pleurant, on vous la coupera aussi. J'ai dit !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" /><br />
Le lendemain, toujours sur les conseils du vieux père de Taasi, les jeunes gens s'inondèrent les yeux de jus d'<strong>oignon</strong>. Si bien que lorsqu'ils pénétrèrent sur la grand-place, ils versaient des larmes abondantes tout en riant aux éclats, tellement ils étaient heureux de jouer ce nouveau tour au roi<br />
<br />
Le roi sortit du palais. quand il les vit,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/oignons.jpg" alt="oignons_https://www.jaimefruitsetlegumes.ca/fr/aliments/oignon/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="oignons_https://www.jaimefruitsetlegumes.ca/fr/aliments/oignon/, fév. 2024" /> pleurant et riant à la fois, <strong>il ne put s'empêcher de rire lui aussi. Son coeur se calma, et il comprit que seul un vieil homme caché quelque part avait pu conseiller ainsi les jeunes gens</strong>.<br /></p></blockquote>
<p>Une révélation ... enfin ! <br /></p>
<blockquote><p>- <em> Allons, rassurez-vous ! Je ne vous ennuierai plus. tout ce que je vous demande, c'est de<strong> me dire si l'un de vous a conservé son vieux</strong>. Les réponses que vous m'avez données chaque fois ne peuvent pas venir de vous. Seule l'expérience d'une longue vie peut inspirer une telle sagesse ...</em><br />
<br />
<ins>Tout le monde garda le silence. Méfiant, Taasi se taisait aussi.</ins><br />
- <em>Si vous me dites la vérité,</em> ajouta le roi, <em>je ne vous ferai aucun mal. Moi, M’Bonki, roi au pays de Toula Heela, je déclare sur les mânes de mes ancêtres que si l’un de vous a caché son père quelque part, il peut me l’avouer sans crainte.<strong> J’accorderai la vie sauve au vieil homme</strong>. Mieux, je lui donnerai une place d’honneur auprès de moi, car je viens de comprendre qu’un roi dépourvu de vieux conseillers est semblable à une force aveugle qui cogne sans mesure et va droit au suicide. Voyager par une nuit obscure n’est pas dépourvu de danger : or <strong>un pays privé de vieux sages est comme un voyage par une nuit sans lune</strong>. Que celui qui a sauvé son père me parle donc sans inquiétude. </em><br />
<ins>Rassuré, Taasi s'avança :</ins><br />
- <em>Ô roi ! Tes sages paroles ont rafraîchi nos coeurs. C'est moi qui ai conservé mon vieux père, et c'est lui qui m'a dicté toutes nos réponses. </em><br />
- <em>Fais-le venir</em>, dit le roi.<em> Je serai heureux de connaître un tel sage. </em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Les jeunes allèrent tous ensemble chercher le vieux dans sa grotte, et le ramenèrent en triomphe au village.</strong> <br />
Le roi<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadou_Hamapte_Ba_Fondation.jpg" alt="Créfit photo : Fondation Amadou Hampâté Bâ" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Créfit photo : Fondation Amadou Hampâté Bâ, fév. 2024" />, reconnaissant ses erreurs et son inexpérience, prit le vieil homme auprès de lui et <strong>en fit son conseiller pour le restant de sa vie</strong>. Et c’est depuis ce temps-là, dit-on, que les rois africains se sont toujours fait entourer d’un « Conseil de vieux ». <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li>Le vieux sage photographié est Amadou Hampâté Bâ lui-même.</li>
<li><em><strong>Le roi qui voulait tuer tous les vieux</strong> ou </em><strong>Nul ne peut voir tout seul le sommet de son crâne</strong><em>, Contes des sages d’Afrique</em>, Ed. du Seuil, conte recueilli par Amadou Hampaté Ba, pp 43-60</li>
<li>Le conte lu par Ariane Mawaffo, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=yyoPJkrTXBo">youtube</a>, 22 avr. 2020, durée 15:57</li>
<li>231 citations de Amadou Hampâté Bâ sur <a href="https://www.babelio.com/auteur/Amadou-Hampate-Ba/6837/citations#!">Babelio</a>.</li>
<li>documentaire : <em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=t1i3rweFa48">Amadou HAMPÂTÉ BÂ – La tradition orale africaine</a></em>, 1969, durée 57:31. L'introduction explique la place de la tradition orale dans la société africaine. Les métaphores et récits transmis oralement sont une façon d'enseigner. <q><em>Une pensée qui n'est que dans la tête des vieillards est une pensée morte : il faut la semer dans la tête des jeunes</em></q>. minute 37:00<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Variantes du conte autour du monde :</strong></p>
<p>Ce conte est connu dans de nombreux pays, avec des variantes. Amadou Hampâté Bâ a confié un jour que les deux derniers épisodes (les jeunes gens montés sur de petits ânons et le recours au jus d'oigon) lui avaient été racontés par M. El Mndjara, son collège marocain au Conseil exécutif de l'Unesco (entre 1962 et 1970). Il les a ajoutés à son récit.<br />
<br />
<ins>Niger :</ins> <em>Le village des jeunes</em>. Contes et Légendes du Niger, Ed. Flies France, p. 114. <q>Il était une fois un village où les jeunes étaient aussi nombreux que les vieux. Un jour les jeunes décidèrent qu’ils subissaient trop de contraintes de la part des anciens qui étaient trop exigeants avec eux. Ils ne les laissaient pas vivre leur vie de jeunes et leur imposaient trop de règles. Un jour donc les jeunes se réunirent et convoquèrent les anciens : <em>Trop c’est trop</em>, dirent-ils, <em>nous avons décidé de quitter ce village et d’en fonder un autre où nous ferons ce que nous voudront…</em> Les anciens répondirent <em>Nous sommes d’accord mais vous vous assumerez jusqu’au bout, nous ne serons plus là pour rattraper vos bêtises</em></q><br />
<br />
<ins>Turquie :</ins> <em>Salomon et le vautour</em>. Contes des sages juifs chrétiens et musulmans, Ed. du Seuil, par J.J. Fdida.<br />
<br />
<ins> Arménie :</ins> <em>La sagesse du vieillard</em>. <em>Contes et Légendes d’Arménie</em>, Nathan, p.105.<q> Bien au-delà de la 7ème montagne, du 5ème fleuve et de la 3ème mer s’étendait un royaume heureux… … hélas un jour le vieux roi mourut et son fils le remplaça sur le trône… il en voulait à son père d’avoir régné trop longtemps, de ne pas avoir abdiqué pour lui céder le trône ; il en voulait à tous les vieux de la terre qu’il accusait de s’obstiner à commander jusqu’à la fin de leur vie. Son premier acte de roi fut d’ordonner le bannissement de tous les vieux du royaume. Chacun devait jeter à la rue ses parents, ses grands parents sous peine d’être puni de mort. Les supplications se heurtèrent à la volonté inflexible du roi qui tenait à débarrasser son royaume de tous les inactifs qui mangent sans produire, de tous les malades qui coûtent sans rapporter… Une guerre survient, les rois s’affrontent par le biais d’énigmes qui ne sont résolues que grâce à l’aide d’un vieillard resté en vie et caché par son fils. Le roi change d’attitude… <em>et quand d’aventure, passait par le pays un vieux moine ou un vieux pèlerin, les portes du château lui étaient toujours ouvertes. Le roi le recevait avec bienveillance, le logeait au château et lui lavait les pieds en signe de respect.</em></q><br />
<ins> Arménie :</ins> <em>Le vase d’Or</em> rapporté par Natha Caputo, <em>Contes des 4 vents</em>, Nathan, p. 126.<q> Il était une fois il y a très longtemps un sultan très méchant. Son cœur était dur aux hommes comme aux bêtes. Jamais il n’avait pitié de personne, jamais il n’aurait caressé un chien. Tous le craignaient. Et lui ne craignait qu’une seule chose, la vieillesse. Tous les jours pendant des heures, il restait assis sur ses coussins, une glace à la main. Et il examinait son visage. S’il remarquait un cheveu gris, vite il le faisait teindre. S’il apercevait une seule ride, il se massait doucement pour tenter de la faire disparaître. Car, disait-il, tout le monde me craint tant que je suis jeune et fort, mais quand je serai vieux, personne ne m’obéira plus. Et pour que rien ne vienne lui rappeler la vieillesse, le cruel sultan avait ordonné que tous les vieillards soient tués. - <em>Je ne veux voir que des visages jeunes autour de moi</em>, disait-il. Malheur à celui dont les cheveux devenaient gris. Il était emmené par les gardes du Sultan, conduit sur la place publique, là il avait la tête tranchée. De toutes parts, des femmes et des enfants, des jeunes gens, venaient supplier le Sultan d’épargner leur mari ou leur père…</q><br />
<br />
<ins>Russie :</ins> <em>Pourquoi on ne chasse plus les vieillards</em>. Contes et légendes de Russie, Ed. Flies France, p. 40. <q>Il était une fois un tsar si cruel qu’il ordonna de chasser tous ceux qui ne pouvait pas travailler ou qui étaient trop vieux…</q><br /> Autre ruse russe : <q>un prince exige que le moulin du meunier tourne alors qu'il n'y a pas de vent ce jour-là : <em>Un moulin à vent est fait pour tourner ! J'exige qu'il tourne ! Débrouille-toi ! Je repasserai demain et gare à toi si tu ne m'as pas obéi !</em> Le lendemain, le meunier explique au prince qu'il a fait le nécessaire en donnant l'ordre au moulin de tourner : <em>Le moulin 'a écouté et m'a répondu. Il m'a dit : Je suis prêt à t'obéir. Mais va dire au prince, qui est plus puissant que toi, de commander au vent de se lever.</em></q> <em>Le prince et les moulins à vent</em>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier - I</em>, p 280. ''<br />
<ins>Ukraine :</ins> <em>Pourquoi on ne tue plus ses parents</em>. Contes et Légendes d’Ukraine, Ed. Flies France, p. 51<br />
<br />
<ins>Japon :</ins> <em>La montagne où on abandonne les vieux</em>. <q>Jadis vivait un fils très pieux. En ces temps-là, les vieux étaient considérés comme des personnes gênantes. On les transportait à dos d’homme jusqu’à la montagne, et on les y abandonnait à leur sort. Le père de notre fils pieux a soixante ans, il faut donc s’en débarrasser…</q>. <em>Ubasute</em> est au Japon une pratique consistant à porter un infirme ou un parent âgé sur une montagne, ou un autre endroit éloigné et désolé, pour le laisser mourir. L'ubasute apparaît parfois comme une métaphore du traitement réservé aux personnes âgées par le Japon contemporain, où les taux de suicide sont supérieurs à la moyenne. Cette ancienne pratique a marqué le folklore japonais, il est à la base de beaucoup de légendes, poèmes et kōan. <br />
<ins>Conte zen</ins> : Dans une allégorie bouddhiste, <q>un fils porte sa mère sur une montagne sur son dos. Pendant le trajet, elle tend les bras, attrape les brindilles et les éparpille sur leur passage, pour que son fils puisse retrouver le chemin du retour</q>. <br />
<br />
<ins>Italie :</ins> <em>Pourquoi on ne tue plus les vieux</em>, Contes et légendes d’Italie, Ed. Flies France, p. 83. <q>Dans les temps anciens, il était coutume de tuer les personnes âgées tous les cinquante ans…</q>. <em>Le vieux père</em> (même ouvrage, p. 86)<br />
<br />
<ins>France :</ins> Un conte d'Alphonse Daudet <em>Le secret de Maître Cornille</em>, <em>Lettres de mon moulin</em>, parle plutôt d'entraide et du savoir irremplaçable des anciens.<q> Le moulin de maître Cornille est le seul encore en activité depuis qu’une minoterie à vapeur s’est installée. Or, depuis longtemps, plus personne ne lui apporte de blé alors que les ailes du moulin continuent de tourner. On découvre que le meunier fait passer pour des sacs de farine de simples sacs de plâtre. Les villageois décident alors d’apporter du blé au moulin. Maître Cornille pleure de joie en les voyant tous arriver ; il avait toujours cru qu'un jour les gens reviendraient chez lui moudre du blé, bien qu'il commençât progressivement à perdre espoir. Durant toute la fin de la vie de maître Cornille, les gens de la région continuèrent à lui apporter régulièrement quelques sacs à moudre, mais quand le vieux meunier mourut, le dernier des moulins à vent s'éteignit avec lui</q><br />
<br /></p>
<p><strong>Défis similaires à résoudre par la ruse :</strong><br /></p>
<p><ins>Cameroun :</ins> <em>Les poutres d'eau</em>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier - I</em>, p 280. <q>Le chef des mânes fit savoir qu'il donnerait sa fille en mariage à celui qui lui apporterait des poutres d'eau. Chacun se récria : <em>Des poutres d'eau ! Comment est-ce possible ?</em> Seule la tortue, l'animal-aux-100-solutions, accepta la proposition du chef. Elle se rendit au bord de la rivière, commença à tapoter l'eau de ses pattes, puis elle envoya un messager au chef pou rlui dire : <em>Les poutres d'eau sont prêtes. Qu'il m'envoie rapidement une ficelle de fumée de sa pipe, pour les attacher. Et je les lui enverrai aussitôt.</em> Le chef des mânes donna sa fille à la tortue.</q><br />
<br />
<ins>Maroc :</ins> <em>La robe de marbre</em>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier - I</em>, p 279. <em><strong>Toutes les traditions s'accordent là-dessus, la ruse est l'arme la plus subtile et la plus efficace que l'homme puisse opposer à l'exercice du pouvoir</strong></em>. <q>Un sultan ordonna à un pauvre tailleur de Fez de lui fabriquer une robe de marbre, faute de quoi il aurait la tête tranchée. Le pauvre homme se mit à pleurer, ne voyant aucun secours. Mais sa fille, à l'esprit délié, lui vint en aide. Quand le sultan fit réclamer la robe de marbre, le pauvre homme lui fit répondre : <em>Le robe est prête. Mais il me faut des fils de sable pour la coudre. Peux-tu me les faire envoyer ?</em></q><br />
<br />
<ins>France :</ins> L'énigme du quatrième défi : <em>Si vous êtes sur une monture, le bourreau vous tuera. Et si vous venez à pied, il vous tuera aussi.</em>, est connue en France par Henri Pourrat, <em>La fille à l'esprit délié</em> in : "Le trésor des contes", livre VII (1956)</p>
<blockquote><p>Un pêcheur a maille à partir avec son voisin, qui plus riche que lui, porte le différend devant le juge. Sa fille décide d'aller parler au juge qui la trouve trop jeune pour démêler cette affaire. Pour mettre son esprit à l'épreuve, il lui demande de revenir<strong> <em>ni nue ni habillé, ni à pied ni à cheval, ni les mains vides ni garnies de quelque présent que je puisse prendre.</em></strong> La fille se présente vêtue seulement d'un filet, montée sur un gros lièvre qu'elle tenait d'une main par les oreilles, et de l'autre main elle apportait une caille ... qui s'envola avant que le juge put saisir ce cadeau ... Le juge dit alors : <br />
- <em>Fille au filet tu as l'esprit bien subtil. Démêle donc pour moi toute l'affaire de ton père.</em> <br />
Elle l'a si bien démêlée, si finement et si clairement, qu'elle a su emporter la décision du juge et son père a gagné le procès. Depuis, elle façonne des devinettes en façonnant des nasses ...<br /></p></blockquote>
<p><br />
La suite enrichie d'autres énigmes sont à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>, les réponses aussi. Et comme je suis gentille, regardez dans les commentaires, tout en bas de cette page ...</p>
<ul>
<li>Qu'est-ce qui a l’œil à la pointe de la queue ?</li>
<li>Qu'est-ce qu'on pend par les yeux ?</li>
<li>Chemine sans avoir de pieds et retourne au sein de sa mère ...</li>
<li>Leur mère les fait pâtir, leur père les fait mourir ... <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Une variante grecque</ins> de ce conte, citée à la suite, <em>La spirituelle fille du pauvre homme</em>, pose cette énigme : <q><em>Tu dois chevaucher et ne pas chevaucher, m'apporter un cadeau et ne pas l'apporter. Nous tous, petits et grands, nous sortirons pour t'accueillir, et il te faudra amener les gens à te recevoir et pourtant à ne pas te recevoir.</em></q> Réponse dans l'article du 16 décembre 2012 cité plus haut : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br /></p>
<p>Vous aimez les énigmes, les devinettes ?<br />
En voici d'autres dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/04/09/R...-comme-R%C3%A9ponses-Bonnes-r%C3%A9ponses-...">R... comme Réponses - Bonnes réponses ...</a><br />
<br />
<br /></p>
<h3><strong>La force des traditions</strong> : Bonne ou mauvaise influence ?</h3>
<p>Nous ne pouvons pas faire table rase du passé, ni de ce qui nous le rappelle : les anciens, et les traditions. Mais faut-il préserver les traditions à tout prix ?</p>
<ul>
<li>Sont-elles un facteur d'unité ou un critère du passé qui divise ?</li>
<li>Sont-elles une des bases du communautarisme ?</li>
<li>Préserver les traditions sans se poser de question, est un appauvrissement de l'esprit.</li>
<li>Quel impact peuvent avoir sur notre société "moderne" les traditions ? <br /></li>
</ul>
<p><br />
Ce sera l'objet de l<strong>'article suivant</strong> avec trois nouveaux contes :<br /></p>
<p><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/22/Les-traditions-%3A-elles-rassemblent-ou-divisent">La force des traditions : elles rassemblent ou divisent</a></ins><br /></p>
<ul>
<li>1/ <strong><em>Les mots oubliés</em></strong> : croyances et traditions unissent tout un groupe ; elles renforcent l'individu en donnant du sens à sa vie.</li>
<li>2/ <strong>L'importance du chat dans la méditation</strong> : une tradition qui a perdu son sens n'a plus de raison d'être ; c'est un appauvrissement de l'esprit.</li>
<li>3/ <strong><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em></strong> : rester figé dans le passé pour se préserver conduit à se méfier, puis la peur incite à attaquer ; un conte qui dénonce un communautarisme excessif qui conduit au séparatisme. <br /></li>
</ul>CAFE PHILO : Le communautarisme - Gruissan - 12 janvier 2024urn:md5:e53290d9224974b5d5dd018d542bc05f2024-01-14T22:27:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophiecommunautéconte de sagesseconte souficonte étiologiquedifférenceEAUMYTHOLOGIESalomonsociété<h3><strong>Le communautarisme</strong> <br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Ce terme est souvent utilisé pour stigmatiser des comportements perçus comme dangereux pour la démocratie. Pourtant, l’individu peut-il vivre sans appartenance à une communauté ? D’où vient alors le problème ?<br />
<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>Babel</em></strong> : sans communication la communauté explose en communautarismes multiples</li>
<li><ins>La présentation de Suzanne</ins> et quelques notes personnelles</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>L’eau qui rend fou </em></strong> peut-on rester seul, isolé, pour rester sain d'esprit ? N'est-ce-pas une folie ?</li>
</ul>
<p><br /><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>La tour de Babel</em> - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<p>De la communauté au communautarisme ...<br /></p>
<p><ins>La confusion des langues, un récit revisité à ma façon :</ins><br />
Au tout début de la vie en société, une communauté forte a lancé l’idée d’une tour qui toucherait aux cieux. Les hommes, qui se disaient nés à l’image de Dieu, se sont crus Son semblable, puis ont voulu rivalisé avec Lui se prenant eux-mêmes pour des dieux. Cette tour trop haute, trop grosse commençait à menacer l’édredon de ses nuages. Vieux père là-haut ne pouvant tranquillement faire sa sieste du Septième jour, va faire en sorte que les hommes ne se comprennent plus. Diviser pour mieux régner … La confusion des langues a provoqué l’éparpillement de cette communauté humaine initiale, par famille, par tribu, par corps de métiers, par affinités de langue, de croyances, de but … en autant de communautarismes.</p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />En Mésopotamie, les hommes s’étaient multipliés et regroupés en une seule communauté : ainsi <strong>tous réunis ils se sentaient forts, invincibles </strong>; ils se croyaient créés à l’image de Dieu, et peu à peu ils se voulurent Son égal ... Leur chef finit par se prendre lui-même pour un dieu : il ordonna d’ériger <strong>une tour qui toucherait le ciel : leurs dieux étaient des étoiles, ils allaient les atteindre et les défier ! Plus jamais ils ne vivraient dans la crainte des cieux !</strong> <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Tour_de_Babel.jpg" alt="Tour de Babel_Pieter Brueghel l'Ancien_1563" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tour de Babel_Pieter Brueghel l'Ancien_1563, fév. 2024" />Et les ouvriers travaillaient, de gré ou de force, aveuglés, manipulés, dominés, sans se rendre compte qu<ins>’ils quittaient la peur d’en-Haut pour la peur d’en-bas</ins> envers un souverain absolu, grisé par la puissance, ivre d’orgueil, prêt à tout pour dominer le monde. <ins>Leur chef voulait réunir les forces d’en-bas, les forces humaines et les forces célestes.</ins> Il ne pouvait dominer que par un pouvoir absolu, une pensée unique qui n’acceptait aucun doute, aucune critique. <br />
La tour grandissait, s'étirait vers les cieux : 90 m à la base et déjà autant en hauteur … Elle défiait les cieux. Encore un peu et la tour allait égratigner l'édredon des nuages.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Impossible pour Vieux père là-haut de faire la sieste ; on était pourtant au Septième jour, son jour de repos. Quelle agitation ! ces tonnes de briques fabriquées, déplacées, empilées ... Quel bruit ! les ordres hurlés par les chefs d’équipe, les ahanements des porteurs, les cris de douleur des esclaves ... Il risqua un œil vers cette fourmilière humaine … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Décidément ces humains ne comprenaient pas vite … Une tel agrégat d’hommes si différents, certains volontaires d’autres pas, ne pouvait mener qu’à des conflits, la haine, la violence. Il fallait les stopper net et les disperser sur la surface de la Terre. Diviser pour mieux régner ... il y avait une telle diversité dans les origines des hommes employés à la construction …<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Tour_de_Babel_confusion_des_langues.jpg" alt="Tour de Babel_confusion_https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BabelBar.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tour de Babel_confusion_https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BabelBar.jpg, fév. 2024" /><strong> il suffisait de confondre les langues par famille, tribu, corps de métier</strong> … D'un divin claquement de langue, la chose fut résolue. Les architectes, les chefs de chantier, les ouvriers, les esclaves ne pouvaient plus travailler à la construction de la tour : ils avaient beau parler, crier, s’énerver, ils ne se comprenaient plus …Ils se sont dispersés sur toute la surface de la Terre, regroupés par affinités de langue, de mode de vie, de pensée, de croyances … Chacun pour soi ! pour sa propre famille, sa tribu, son métier … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>La force du nombre avait semblé suffisante, un chef avait su imposer un but commun, mais leur communauté s’effondrait maintenant sous son propre poids. Les différences ont fait exploser le groupe. <strong>Sans communication, sans cohésion, sans concertation pas de grand projet !</strong> La communauté a éclaté en communautarismes, chacun tout à fait convaincu qu’il a le meilleur mode de vie, la meilleure culture, LA Vérité … <br /></p></blockquote>
<p>Ainsi va le monde : <br /></p>
<blockquote><p><strong>Chez les humains, le groupe ne rend pas plus intelligent. Les QI ne s'additionnent pas.</strong> Au sein d'une foule on se laisse gagner par les émotions et on devient influençable, voire violent (pour le moins intransigeant). Chaque groupe minoritaire se méfie des autres communautés. Soit il vit replié sur lui-même pour protéger son mode de pensée, ses croyances, soit il se révolte contre la communauté initiale pour imposer son mode de vie … <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p>Pourtant, <strong>tout au contraire de nous, certains groupes d'animaux</strong> (oiseaux, poissons, abeilles, criquets ...), <strong>ont besoin des leurs pour prendre de meilleures décisions</strong> pour se déplacer, se protéger d’un prédateur, choisir le lieu idéal de reproduction … <strong>et sans avoir besoin d’un chef </strong>!!! Le groupe prime sur l’individu pour la protection de l’espèce. Mais chez nous cela tourne vite au despotisme et en conséquence à la révolte.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>La Bible : <strong>Genèse 11:1-9</strong> et la tradition Judéo-chrétienne. Ce mythe a inspiré des réflexions sur l'origine de la diversité des langues, la puissance de l'effort collectif, l'orgueil humain, la fonction civilisatrice de la ville et la totalisation du savoir. On peut y voir aussi une illustration des dangers que représente la recherche de la connaissance, vue comme un défi lancé à Dieu.</li>
<li>Plusieurs éléments du récit biblique sont tirés de l’histoire de la <ins>Mésopotamie</ins>. La tour était perçue comme le moyen de relier le ciel, le monde divin, symbolisé par le temple sommital, avec la terre et le monde souterrain dans lequel est ancrée la base de la ziggurat. Le bâtiment fut placé au centre de la ville, qui selon la croyance des mésopotamiens, au centre de l’univers. Les archéologues pensent que l’édifice servait de temple et que celui-ci était dédié à l’invocation aux étoiles qui étaient censées incarner les dieux.<a href="https://archeologie.culture.gouv.fr/orient-cuneiforme/fr/le-mythe-de-la-tour-de-babel"> https://archeologie.culture.gouv.fr/orient-cuneiforme/fr/le-mythe-de-la-tour-de-babel</a></li>
<li>Le récit de <ins>Flavius Josèphe</ins> dans <em>Les Antiquités judaïques</em> (fin du Ier siècle) ajoute une justification rationnelle à la décision de construire cette tour : Celui qui les exalta ainsi jusqu'à outrager et mépriser Dieu fut Nemrod (Nébrôdès), petit-fils de Cham, fils de Noé, homme audacieux, d'une grande vigueur physique ; il les persuade d'attribuer la cause de leur bonheur, non pas à Dieu, mais à leur seule valeur et peu à peu transforme l'état de choses en une tyrannie.</li>
<li>Le récit de la tour de Babel a été mis en relation avec le <ins>mythe grec de la révolte des Titan contre Ouranos</ins></li>
<li><ins>En Afrique</ins>, dans la mythologie des Lozis (population bantoue d’Afrique australe), des hommes méchants construisent une tour afin de poursuivre le Créateur qui s'est enfui au ciel sur une toile d'araignée, mais les hommes périssent quand les mâts s'écroulent. Au Congo, des hommes dans un village se mettent en tête d'atteindre la Lune en érigeant de longs poteaux les uns sur les autres, jusqu'à ce que le tout s'écroule : depuis ce temps-là, personne n'a plus jamais tenté d'atteindre la Lune.</li>
<li>Le dominicain Pedro de los Rios, qui a vécu en<ins> Amérique centrale</ins> entre 1526 et 1529, rapporte une légende selon laquelle la Grande Pyramide de Cholula aurait été construite par sept géants rescapés du Déluge, sous la conduite de leur frère ainé, Xelhua, surnommé l'Architecte. Ils voulaient construire une pyramide qui atteindrait les cieux, mais les dieux, furieux de voir un tel orgueil, lancèrent le feu du ciel sur la pyramide, tuant nombre d'ouvriers, si bien que la tour est restée inachevée<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>La tour de Babel :</strong><br /></p>
<ul>
<li><q><em>Le premier étage est haut de 33 mètres, le deuxième, de 18 mètres, et chaque étage suivant s’élève à 6 mètres. Le šahuru (temple au sommet de la tour) mesure quant à lui 15 mètres de haut. La hauteur de l’ensemble s’établit donc à 90 mètres, et la tour à étages se présente comme une pyramide parfaite, s’inscrivant dans un cube aux arêtes de 90 mètres.</em></q> National Geographic, Francis Joannès, <em>La tour de Babel : ce que l’archéologie révèle du mythe</em>, Publication 9 août 2021, <a href="https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2021-08/mythe-tour-de-babel-ce-que-revele-archeologie">https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2021-08/mythe-tour-de-babel-ce-que-revele-archeologie</a><br /></li>
<li>En akkadien <em>Bāb-Ilum</em> signifie « la porte des dieux ».</li>
<li>Dans le récit biblique, ce mot prend un tout autre sens en raison d'une confusion avec la racine hébraïque <em>BLBL</em>, qui signifie « bredouiller », « confondre ».</li>
</ul>
<p><br /><br /></p>
<h3><strong>Présentation de Suzanne - Le communautarisme - - - - - - - - - </strong><br /></h3>
<p>En résumé, et complété par quelques réflexions personnelles en note.<br /></p>
<h5><strong>Quelques idées clés :</strong><br /></h5>
<ul>
<li>Le communautarisme est généralement compris, au sens philosophique plus large, comme un ensemble d'interactions, au sein d'une communauté de personnes dans un lieu donné (emplacement géographique), ou au sein d'une communauté qui partage un intérêt ou qui partage une histoire.</li>
<li>Le communautarisme s'oppose généralement à la notion d'individualisme dans son ensemble.</li>
<li>Le terme de communautarisme désigne souvent la tendance au repli, réelle ou supposée, d'une communauté culturelle, ethnique, religieuse ou sociale.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Communauté ou communautarisme ?</strong><br /></h5>
<ul>
<li><ins>Vivre en communauté est rassurant mais réducteur :</ins> <q><em>Le sentiment d’appartenance à un groupe est tellement sécurisant et euphorisant qu’on se laisse griser. C’est là que se cache la force du conformisme. Le bénéfice de la pensée de masse, d’une pensée unique, c’est de se sentir tellement en accord avec le groupe qu’on éprouve l’impression de comprendre. Ce n’est pas l’énoncé qui galvanise, c’est le fait d’être ensemble et de crier haut et fort : Quand on hurle avec les loups, on finit par se sentir loup.</em></q> Boris Cyrulnik, <em>Le laboureur et les mangeurs de vent – liberté intérieure et confortable servitude</em>, Odile Jacob, 2022, p 107.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>Tentation du communautarisme :</ins> On rêve d'une communauté unie où chacun considérerait son semblable égal à lui même, mais à notre époque où la réalisation personnelle prime, chacun revendique sa propre manière de vivre comme étant celle à suivre. Les conflits de personnalités sont inévitables et peuvent même engendrer une division en sous-groupes au sein d'une même communauté, voire une séparation. Les incompréhensions empêchent une bonne communication. Et sans concertation, pas de grande réalisation.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Doit-on, pour vivre en communauté, oublier les valeurs individuelles et craindre le communautarisme ?</li>
<li>Quel équilibre trouver entre individu et communauté ?</li>
<li>Une communauté forte reste unie par un grand projet, sinon elle devient un ensemble de communautarismes : dans ce cas, y a-t-il encore cohésion nationale ? <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note 1 : Trois stades de la vie en groupe</ins><br /></p>
<ol>
<li>Vivre en <ins>groupe</ins> permet de cumuler les forces et les moyens (savoir-faire, outils, ruses, expériences ...) pour mieux survivre. Ce besoin de se regrouper est né des temps où la survie était difficile face à la nature sauvage, les dangers, les fauves, le besoin de nourriture, le froid … <strong>La famille est un refuge, la tribu une protection, la communauté, une force.</strong> MAIS il n'y a pas de vie sociale possible hors du groupe. La seule voie conseillée est la communauté.</li>
<li>En raison des différences revendiquées comme étant une liberté de vivre, des groupes secondaires se créent au nom du <strong>communautarisme</strong>. MAIS Le bien du groupe, pensé par le groupe ou sa majorité, ou ceux qui pensent pour le groupe, l’élite, passe avant le bien des individus. Une pensée unique est prônée. L’Histoire nous a donné plusieurs exemples désastreux du communautarisme : Hitler et tous les dictateurs qui ont voulu ériger une communauté forte.</li>
<li>Le stade ultérieur est le <strong>sectarisme</strong> avec un seul mode de pensée acceptable qui impose de rejeter tout ce qui ne fait pas partie du groupe, de sa manière de fonctionner, règles et croyances. Les individus qui continuent à penser par eux-mêmes et s’interrogent sur le bien-fondé des décisions prises par la communauté sont exclus (excommuniés rejetés, marqués au fer rouge etc.). Il n'y a plus de cohésion avec la communauté initiale (République, famille etc). MAIS en rejetant ce qui ne leur convient pas, les sectes engendrent méfiance, hostilité, haine à leur encontre.<br /></li>
</ol>
<p><br /></p>
<p><q><em>Le groupe est la réalité, le souverain bien, le refuge, la citadelle sans laquelle l’individu serait en péril. L’homme se meut, évolue, se réalise au sein du groupe. Le refus absolu – refus rupture – est une hérésie. Il est désagrégateur du groupe, il fragilise l’individu, le condamne, c’est un suicide.</em></q>Seydou Badian Kouyaté, Origines – 365 pensées de sages africains, Danielle & olivier Föllmi, Ed. De La Martinière.<br /></p>
<p><q><em>N’importe quel groupe, depuis l’association pour la préservation de la saucisse de Morteau jusqu’au parti politique ou la congrégation religieuse, en passant par la bande d’amis d’enfance ou l’équipe de foot du coin, a une dynamique qui lui est propre, qui fait passer les intérêts du collectif avant ceux de l’individu. Autrement dit, votre groupe ne vous veut du bien que tant que vous rentrez dans le rang, que vous ne bronchez pas d’un poil. Une idée originale, une envie différente, et, hop, c’est l’exclusion. Bref, on ne vous aime et on ne vous apprécie qu’idiot et docile.</em></q><em>Plan de bataille pour survivre en entreprise - Je bosse avec des cons et des manipulateurs mais je le vis bien !</em> - Gilles Assopardi, Editions First, un département d’Edi8, coll. Résiste!, 2014, pp 61-62
<br />
<br /></p>
<h5><strong>Définition du communautarisme :</strong><br /></h5>
<p>Répandu dans les années 1990, le terme de communautarisme désigne toute forme d’auto centrisme d’<strong>un groupe religieux ou ethnique valorisant ses différences avec le reste de la société.</strong> <br /></p>
<p><ins>Etymologie :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="livre_010.gif, fév. 2009" />Le terme vient du latin<em> « communis »</em>, formé de <em>« cum »</em> qui signifie « avec, ensemble » et de <em>« munus »</em> signifiant « charges, problèmes, dettes ». D'un point de vue strictement étymologique, le communautarisme désigne donc :</p>
<ul>
<li>le fait de se mettre ensemble pour affronter des problèmes communs, mais le terme a pris une autre tournure : il désigne actuellement le fait de se regrouper autour d’intérêts communs ;</li>
<li>ou au contraire un groupe d'individus possédant comme dénominateur commun le trait religieux, culturel, ethnique, linguistique ou idéologique caractérisant leur « communauté » et les distinguant des autres, de ceux qui n'en font pas partie. <br /></li>
</ul>
<p><ins>Dictionnaire Le Robert :</ins> <br />
<q><em>Tendance à faire prévaloir les spécificités d'une communauté, des communautés (ethniques, religieuses, culturelles, sociales…) au sein d'un ensemble social plus vaste.</em></q><br /></p>
<p><ins>Dictionnaire Larousse :</ins> <br />
<q>1. Souvent péjoratif. Tendance d’une minorité à s’isoler du reste de la société et à revendiquer des droits particuliers.</q><br />
<q>2. Tendance du multiculturalisme américain qui met l'accent sur la fonction sociale des organisations communautaires (ethniques, religieuses, sexuelles, etc.).</q><br />
<br /></p>
<p><ins>Note 2 :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Communautarisme</em> est un terme souvent péjoratif en France, car utilisé pour nommer des communautés que l'on considére fermées sur elles-mêmes, peu intégrées dans la communauté nationale.</li>
<li>Par contre dans les pays anglo-saxons, le communautarisme est un enrichissement de la société. <em>Aux Etats-Unis, le communautarisme est un terme très positif. Là-bas, plus les cultures différentes co-existent, mieux c’est. Les communautés étant considérées de l’autre côté de l’Atlantique comme le meilleur rempart contre l’individualisme et contre le pouvoir de l’Etat.</em> <a href="https://rmc.bfmtv.com/replay-emissions/apolline-matin/expliquez-nous-communautarisme-ou-en-est-on-en-france_AV-202002180440.html">BFM/RMC</a></li>
<li>La manière d’utiliser et de manipuler le terme de « communautarisme », rend difficile ou impossible le débat sur le multiculturalisme, sur l’universalisme, bref le vrai débat sur la gestion d’identités plurielles au sein de notre pays. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Ne cherche pas à faire entrer tous tes frères dans ton monde … Tu leur ôterais toute leur différence.</q>
Nina Mari, indigène Quiché (Guatemala), Révélations – 365 pensées d’Amérique latine, Danielle & olivier Föllmi, Ed. De La Martinière, 2006 <br />
<br /></p>
<h5><strong>Un peu d'Histoire :</strong><br /></h5>
<p>Si « le terme apparaît ponctuellement et dans des usages très variés »<strong> à partir de la fin du XIXe siècle</strong>, « c'est à partir de <strong>1989</strong>, année de la première affaire du foulard islamique à Creil (Oise) qu'il se stabilise comme catégorie péjorative ciblant particulièrement l'islam » en France. Le terme intègre Le Petit Larousse en <strong>1997</strong>, et le <em>Robert</em> en <strong>2004</strong>.<br />
<br />
<strong>Les communautaristes</strong> voient les droits des individus d'abord comme des droits collectifs liés à l'appartenance à une communauté. C'est le sens souvent retenu en France.Charles Taylor précise « Il renvoie plutôt aux communautés qui existent à l'intérieur d'un pays, les communautés culturelles, comme on les appelle au Québec ». Ils peuvent revendiquer des droits différents <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Communautarisme_collectif55_.jpg" alt="Communautarisme_groupes_liens_123FR" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Communautarisme_groupes_liens_123FR, fév. 2024" /> justifiés par l'appartenance à une communauté (droit de régler les problèmes selon des lois propres, de manifester une appartenance religieuse…)<br />
<br />
<strong>Les communautariens</strong> sont un courant qui s'oppose au libéralisme politique. Ils refusent les comportements individuels organisés uniquement par des lois. Les communautariens vont préférer le bien au juste. Comme l'explique Charles Taylor « ...cela équivaut pratiquement au républicanisme français. C'est une philosophie de la communauté nationale envers laquelle ses membres ont des responsabilités et des devoirs ».</p>
<p><ins>Note 3 :</ins> extraits de l'article <em>Le communautarisme et la question du droit des minorités selon Charles Taylor. Contre un déni de justice</em>, Jean-Claude Poizat, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/Le communautarisme et la question du droit des minorités selon Charles Taylor. Contre un déni de justice Jean-Claude Poizat">Cairn info</a>.</p>
<ul>
<li>Dans la pensée de <ins>Rousseau</ins>, le citoyen jouissant d’une égale dignité serait également un citoyen sans réelle identité, existant seulement dans sa simple dimension formelle. Cette absence d’identité n’empêche pas Rousseau d’insister sur la nécessité de mettre fin à la différenciation entre les citoyens. Ce projet ne manque cependant pas d’alimenter les critiques à l’encontre du philosophe, suspecté finalement d’être à l’origine d’une pensée totalitariste, niant les identités individuelles pour ne plus tenir compte que de l’identité uniforme du groupe. …</li>
<li>Selon <ins>John Rawls</ins>, <em>Théorie de la justice</em>, paru en 1971, le communautarisme est une doctrine politique issue d’une réflexion philosophique sur les principes du libéralisme. Le communautarisme exprime la volonté de voir attribuer à certains groupes, définis par des critères socioculturels, des droits particuliers non reconnus par le système libéral classique. <ins>Cette doctrine suppose que le libéralisme exerce une violence cachée.</ins></li>
<li><ins> Taylor</ins> dénonce le fait que le libéralisme, sous couvert d’universalité, se refuse à reconnaître les identités particulières de certains groupes en tant qu’expression d’une forme culturelle spécifique. Selon Taylor, la « politique de reconnaissance » recouvre <strong>deux enjeux : reconnaître l’égale dignité de tous les citoyens au sein d’un système de droit, et reconnaître la spécificité propre à chaque individu en tant que membre d’une communauté.</strong> Le respect de ces deux exigences n’en constitue pas moins une source de conflit. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<h5><strong>Dualisme du communautarisme : </strong></h5>
<ul>
<li><strong>La communauté renforce l’identité de l’individu car il s’identifie à tout un groupe.</strong> <q><em>Le rituel codifie, allie, affilie, structure, renforce les liens, crée la communauté, donc l’identité.</em></q> Griot d’Afrique centrale.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Faire partie d'une communauté, c'est adhérer aux normes communes à ce groupe</strong>, L'individu passe au second plan. Selon <ins>Pierre-André Taguieff</ins> : <q><em>Le communautarisme est défini par ses critiques comme un projet sociopolitique visant à soumettre les membres d'un groupe défini aux normes supposées propres à ce groupe, à telle communauté, bref à <ins>contrôler les opinions, les croyances, les comportements</ins> de ceux qui appartiennent en principe à cette communauté.</em></q><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q><em><strong>Comme tout organisme vivant, la société est pulsatile</strong>. Elle alterne le désir d’explorer avec le besoin de sécurité. <strong>Elle oscille entre la haine de l’étranger et l’amour du proche.</strong></em></q> Boris Cyrulnik, <em>Des âmes et des saisons</em>, Odile Jacob, 2021, p 38<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Note 4 :</ins> extraits de l'article <em>Le communautarisme, qu’est-ce que c’est ?</em> par Marine Carballet, publié le 04/09/2020 <br /></p>
<ul>
<li><em>Il existe en France une très forte spécificité du rapport entre l’État, la société et ses communautés, religieuses notamment, en raison d’un fort attachement à l’universalisme qui voit dans chaque individu avant tout un citoyen et non le tenant d’un groupe ou d’une communauté, et de la laïcité.</em></li>
<li><em>L’idéal d’assimilation qui concernait certaines minorités religieuses, juive et musulmane précisément, a cédé la place à l’impératif de l’intégration puis à la valorisation des différences depuis les années 1980.</em> Ces différences exacerbées posent problème au sein d'une république où les valeurs communes sont Liberté-Egalité-Fraternité.</li>
<li>Pierre-André Taguieff nous invite également à <em><ins>«distinguer idéalement le communautarisme absolu du communautarisme relatif, limité ou tempéré»</ins></em>. <em>Aujourd’hui, le débat sur le communautarisme se focalise essentiellement sur l’islam, ce qui engendre des débats excessifs</em> <a href="https://www.lefigaro.fr/vox/religion/le-communautarisme-qu-est-ce-que-c-est-20200904">Figaro Vox</a> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Du communautarisme au séparatisme : </strong></h5>
<p>Selon la sociologue <ins>Sylvie Tisso</ins>t, la « communauté » se voit « parée de toutes les vertus quand elle est nationale, et elle appelle une allégeance, un amour, un dévouement impérieux et exclusifs (un « bon communautarisme »). Elle devient<strong> suspecte dès qu’elle est régionale, sociale, sexuelle, religieuse, ou dès qu'elle est minoritaire</strong>.<br /></p>
<p><strong>Le terme <em>« séparatisme »</em> tend à remplacer celui de <em>« communautarisme »</em> dans le débat public</strong>, lorsqu'on parle de groupes ethniques ou religieux qui veulent d'abord suivre leurs lois propres (tradition, religion) avant celles de l'Etat. Cette notion empruntée dans un sens ethno-culturel, à Christophe Guilluy qui l'utilise dans son livre Fractures françaises de 2010.<br />
<br /></p>
<h5><strong>La fabrique du communautarisme : </strong></h5>
<p><strong>Le communautarisme pourrait être né d'un sentiment de rejet</strong> vécu par un certain nombre de concitoyens qui ne trouvent pas leur place dans la communauté nationale. Si des individus se reconnaissent davantage dans un groupe particulier plutôt que dans la collectivité nationale, c'est la conséquence de l'échec de la nation à fédérer autour d’un socle commun où tous se reconnaissent.<br />
<br />
Le rejet de certains groupes est lié à la <strong>peur</strong> de la différence en premier, puis la méfiance et l'intolérance amènent le dénigrement qui produit de vives réactions en réponse à la souffrance du mépris, du rejet ressenti, puis vient la colère plus ou moins agressive, et, enfin, la violence engendre la violence. Un chien qui a peur d'être attaqué devient agressif : il mord avant d'être mordu.<br />
<br /></p>
<p>L’acceptation et le respect – ou non – des différences marque une société qui sera selon sa position en paix ou divisée en toutes sortes de communautarismes au risque de se perdre.<br /></p>
<p><ins>Note 5 : </ins><br /></p>
<ul>
<li><q><em>Si la communauté renvoie à des groupes humains d'une grande diversité, le terme « communautarisme » exprime généralement des enjeux relatifs à des appartenances culturelles. (...) <strong>D’une manière générale, le communautarisme est une demande de prise en compte des droits particuliers des communautés culturelles par les législations nationales.</strong> Partant du postulat selon lequel un individu se construit une identité au sein de sa ou ses communauté(s) culturelle(s), les droits individuels des citoyens devraient intégrer la dimension culturelle pour mieux être à même de défendre lesdits citoyen. En échange, les communautés ayant obtenu la reconnaissance de leur identité se soumettent à des règles communes qui garantissent la coexistence. (...) Les opposants à ce courant mettent en avant le danger d’enfermer l’individu au sein de sa communauté et de destruction du « pacte républicain » qui repose sur la base de droits égalitaires attribués à tous les individus.</em></q> <a href="https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/eduquer_contre_racisme/notion_communaute_communautarisme.pdf">Communauté/Communautarisme</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q><em>Quand la connaissance se réduit à la récitation de <strong>la doxa du groupe</strong>, elle enferme le sujet dans une cage confortable qu’il maîtrise mais qui l’éloigne de ceux qui habitent d’autres mondes. (...) c’est ainsi qu’on se<strong> prépare à la haine de ceux qui voient le monde autrement.</strong> (…) Dans toute population, certaines personnes éprouvent le plaisir du doute qui invite au questionnement. Mais dans la même population vivent ceux pour qui la certitude est une sécurité. Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de guerre ?</em></q> Boris Cyrulnik, Le laboureur et les mangeurs de vent – liberté intérieure et confortable servitude, Odile Jacob, 2022, p 75-77<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>L’eau qui rend fou</em> - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/eau-goutte_Terre-monde.jpg" alt="EAU_goutte_monde_http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="EAU_goutte_monde_http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde, mar. 2016" /></h4>
<p>Ce conte a déjà été publié dans une autre article : <em>L'eau qui rend fou</em>, en mars 2016, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/14/L-eau-qui-rend-fou-Cote-soufi">ici</a> pour accéder à la page.<br />
<br /></p>
<p><ins>Résumé - Adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Autrefois, un sage inspiré lança à l'humanité un avertissement terrible. A une certaine date <strong>toute l'eau de la terre allait disparaître et serait remplacée par une eau nouvelle qui rendrait tous les hommes fous</strong> : ceux qui en boiraient auraient l'illusion d'être intelligents et conscients de tout ce qui se passait mais ils vivraient en réalité dans une sorte de rêve … à moins de préparer avec le plus grand soin des réserves d’eau pure … mais les hommes étant ce qu'ils sont … <strong>un seul homme suivit cet avis</strong>. Il collecta assez d'eau pour abreuver 100 personnes pendant 100 ans au moins. Lorsque les nouvelles pluies remplirent de nouveau les puits, les hommes, pourtant avertis, burent ... et devinrent tous fous. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/eau_verre_israel.jpg" alt="EAU_verre_israel_http://www.europe-israel.org/2015/10/leau-au-moyen-orient-israel-est-la-solution-et-non-le-probleme/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="EAU_verre_israel_http://www.europe-israel.org/2015/10/leau-au-moyen-orient-israel-est-la-solution-et-non-le-probleme/, mar. 2016" />Mais, au bout d'un certain temps, lassé de sa solitude, notre ermite buveur d'eau pure finit par quitter son abri. Il trouve ses anciens compagnons totalement changés : ils tiennent des discours étranges, avec force gestes qui lui paraissait dénués de sens. Ils ont complètement oublié ce qui sest passé. L'homme qui a gardé toute sa raison essaye de leur parler, de leur expliquer les dangers de cette eau : on le prend pour un fou. Beaucoup haussent les épaules, refusent de l'écouter, ou bien on se moque, on le rabroue ... <br />
- <em>Mais il est complètement fou, celui-là ! Qu'est ce qu'il nous raconte avec ses histoires d'eau polluée ... de réserves d'eau pure qu'il veut partager avec nous ... ce n'est pas net tout ça ... tssss !</em><br />
Certains ont pitié de ce pauvre homme qui divague, un doux dingue, un fou ... mais un fou dangereux car subversif .… Ses concitoyens le regardent d'un air méfiant, hostile, il dérange. <strong>Un jour on décide de l’enfermer pour protéger les autres de sa folie.</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>L'homme complètement affolé, rejeté par tous, perd son bon sens avant de perdre la raison :</strong> il court boire l'eau du puits et oublie jusqu'à l’endroit où il gardait sa provision d'eau.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le peuple de la ville le félicite : l'homme était guéri de sa folie. Enfin, il avait rejoint la communauté et se comportait comme tout le monde. <em>Tout semblait aller pour le mieux …</em> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Epilogue :</ins><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<p><q>On peut espérer que dans un autre pays, un sage plus prudent que les autres et quelques-uns de ses amis se soient abstenus de boire de cette eau qui rend fou en faisant des réserves suffisantes d’eau pure. Plutôt que de rester isolés, ils ont recherché ceux qui s'étaient abstenus, comme eux. Une autre communauté s’est ainsi formée</q>.<br />
<br /></p>
<p><ins>Quelques uns ont résisté à la pensée déviante, imposée par la majorité :</ins></p>
<ul>
<li><strong>Alexandre Soljenitsyne</strong> a fait 8 ans de goulag pour avoir dénoncé le comportement des dirigeants de l’URSS. (1945-1959). Plusieurs de ses livres ont été publiés pour témoigner, dont <em>L’Archipel du goulag</em>.</li>
<li><strong>Nelson Mandela</strong> a fait 27 ans de prison avant d’être libéré avec le soutien de centaines, de milliers de personnes qui ont bu à son eau. En tant qu’avocat il participe dans un premier temps à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid avant de mener une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Après vingt-sept années d'emprisonnement dans des conditions souvent difficiles et après avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990. Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour aller plus loin :</ins><br /></p>
<ul>
<li>La peur (de la maladie, de la solitude, du rejet etc.) est mauvaise conseillère.</li>
<li>Peut-on avoir raison seul contre tous ? Question traitée à la fin de l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/14/L-eau-qui-rend-fou-Cote-soufi">''L'eau qui rend fou''</a></li>
<li>Faut-il résister au risque de se trouver tout à fait isolé, voire emprisonné ?</li>
<li>Beaucoup ont préféré rejoindre leur famille, les gens qu’ils connaissaient et tant pis si c’était fou ! C’est douloureux d’être séparé des siens, encore plus de vivre exclu d’une communauté. L'humain n'est pas fait pour vivre seul ... il recherche le réconfort, la force, la protection d'un groupe.</li>
<li>Quand une communauté impose une pensée unique, peut-on encore parler de communauté démocratique ? est-ce plutôt du communautarisme ? du sectarisme ?</li>
<li>Le nombre suffit-il à faire la différence entre communauté démocratique et communautarisme ? Les premiers chrétiens étaient traités comme une secte déviante avant de devenir un groupe religieux bien établi et puissant, la chrétienté.<br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/lechat_Geluck_Raison_Majorite.png" alt="Le Chat-Geluck_Raison_Majorite" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le Chat-Geluck_Raison_Majorite, mar. 2016" /><br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs I – Contes philosophiques du monde entier</em>, Plon, 1998, p 368, Une légende populaire arabe <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Khalil Gibran (1883-1931), conte arabe, extrait de "Philo-fables" de Michel Piquemal. <q><strong>Une sorcière</strong> empoisonne le puits de la ville : Tous ceux qui boiront de cette eau deviendront fous." <strong>Seuls le roi puissant et sage et son chambellan sont épargnés</strong>. Le roi ne parvient pas à calmer la population qui se rebelle, ne voulant pas être gouvernée par un roi dément : <ins>ils décidèrent de le détrôner.</ins> Ce soir là, le roi but de l'eau du puits, puis passa le gobelet doré à son chambellan : ils devinrent fous à leur tour, la foule célébra leur guérison et organisa de grandes fêtes.</q> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Conte soufi : <q>Un <strong>fakir</strong>, prévenu par un ange, ne boit pas l'eau empoisonnée qui rend fou. Mais <ins>il parait dès lors tellement différent qu'il fait peur... Bien que sain d'esprit, il passe pour fou aux yeux de tous.</ins> Ils finirent par décider de l'enfermer pour se protéger : « Fakir, nous avons remarqué ces derniers jours que ton comportement était devenu bien étrange ! Tu dis des choses incompréhensibles, tu fais peur à tout le monde, bref nous pensons que tu es devenu fou et nous allons malheureusement devoir <ins>t’enfermer</ins> ! ». A ces mots, le fakir courut boire de l’eau du puits...</q> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Maître Plée, dans son livre<em> L'Art Sublime et Ultime des Points Vitaux</em>, Note de bas de page 119, page 304, conte une histoire de <em>Sapiens</em>, un sage qui ne s'abreuve pas à la même source que les fous : <q><strong>Dieu</strong> trouvant les hommes déraisonnables, modifie la composition de l'eau afin qu'ils perdent le sens de la réalité. A quoi bon les avoir dotés d'intelligence et d'une claire vision des choses si cela était pour se conduire comme des fous nuisibles, si peu attentifs au monde ... Mais <strong>un homme sage est épargné en étant prévenu </strong>: il met en réserve suffisamment d'eau pour abreuver une centaine d'homme pour cent ans. Le roi du pays, aussi fou que son peuple, veut soigner ce dément qui prétend que l'eau potable rend fou... sans résultat car l'homme - pas fou du tout - absorbe les pilules qu'on lui donne avec l'eau de sa citerne ... Mais avec le temps, lassé de vivre dans la solitude, l'homme préservé voulut fonder une famille et avoir des enfants. Mais aucun père ne voulut marier sa fille à un fou ! Un jour, <strong>désespéré, ne voulant pas mourir tout à fait seul et sans descendance</strong>, le seul homme de la terre qui n'était pas fou se décida à boire l'eau de la fontaine publique. Aussitôt, il oublia tout et, devenu fou à son tour, il parut enfin « normal » aux yeux de tous et, fut accueilli avec joie : il était guéri ! Le médecin fut félicité par le Roi pour avoir réussi à rendre lucide et normal ce pauvre fou. Notre homme trouva enfin la fille de ses rêves : en bon fou qu'il était devenu, il choisit bien évidemment la plus folle. <strong>Ils eurent beaucoup d'enfants, tous parfaitement fous</strong> ...</q>. A lire <a href="http://icareouestu.kazeo.com/l-eau-qui-rend-fou-a121198944">ici</a>. <em>Sapiens signifie<ins> le sage ou celui qui sait</ins>. Sapiens est rejeté par tous les hommes comme anormal, mais en réalité il est le seul homme normal car il ne s'abreuve pas à la même source que les fous. Cette histoire nous montre donc qu'être normal ne signifie pas être comme les autres ou accepté par eux, mais être sain d'esprit (et le rester parmi les fous). <ins>Cette histoire nous montre aussi qu'un homme sain d'esprit au milieu des fous ne tient pas indéfiniment. D'où l'utilité de, parfois, cacher son savoir, pour ne pas susciter la jalousie et le rejet, "jouer au fou", pour sembler normal.</ins> Sembler normal en ayant l'air un peu fou, ce qu'il faut sans en faire trop ; être réellement normal, en gardant en soi la lucidité requise à l'action. Telle est la voie tracée par cette histoire de sagesse d'Henri Plée</em>. <ins>Maître Plée</ins>, Henry Plée, est né le 24 mai 1923 à Arras (Nord-Pas-de-Calais) et mort le 19 août 2014 à Paris ; il est un expert français en arts martiaux japonais. 10e dan (Japon) de karaté, Henry Plée est le pionnier du karaté en France et en Europe au début des années 19502. Il est en outre 5e dan de judo, 3e dan d'aïkido et 1er dan de kendo. Il est aussi le maître le plus haut gradé hors du Japon.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins></p>
<ul>
<li>Goutte d'eau : http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde, mar. 2016</li>
<li>Verre d'eau dans le désert : http://www.europe-israel.org/2015/10/leau-au-moyen-orient-israel-est-la-solution-et-non-le-probleme</li>
<li>Le chat, Geluck<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>La folie du roi Salomon :</strong><br /></h3>
<p>Salomon nous parle de la folie et de la mémoire avec une grande sagesse. La conclusion est différente, plus philosophique, et plus optimiste aussi ... <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.salomon1fa4_s.jpg" alt="Salomon_Kikojo_http://kikojo.over-blog.net/article-10600960.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Salomon_Kikojo_http://kikojo.over-blog.net/article-10600960.html, déc. 2012" />Un jour, le roi Salomon fit venir son conseiller principal et lui dit :<br />
- <em>J'ai lu dans les étoiles que tous ceux qui mangeraient de la récolte de cete année seraient frappés de folie. Qu'allons-nous faire, mon ami ?</em><br />
- <em>Sire, faites donner l'ordre qu'on prépare, à notre intention, des réserves sur les récoltes des années précédentes, et nous ne toucheront en rien à ce qui poussera cette année.</em><br />
- <em>A quoi cela nous servirait-il, mon ami ? Nous resterions seuls, sain d'esprit, parmi tous les hommes frappés de folie. Tous diraient que c'est nous qui sommes fous, et non point eux. Et il ne reste pas assez des récoltes des années précédentes pour nourrir tout le peuple !</em><br />
- <em>Que faire, Sire ?</em> demanda alors le conseiller.<br />
Le roi Salomon lui répondit :<br />
- <em><strong>Nous n'avons pas d'autre solution que d'être fous avec tout le peuple. Mais je voudrais que nous fussions différents en ceci : que nous sachions notre folie !</strong></em><br />
- <em>Comment y parvenir ?</em><br />
- <em><strong>Nous allons, toi et moi, graver sur nos fronts le signe de la folie. Chaque fois que je te regarderai, chaque fois que tu me regarderas, nous saurons l'un et l'autre que nous sommes fous, qu'il fut un temps où nous ne l'étions pas, et que viendra peut-être le jour où nous ne le serons plus !</strong></em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Ben Zimet, <em>Conte des sages du ghetto</em>, Seuil, 2008, p 104, d'après le Talmud. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/CAFE-PHILO-%3A-Le-communautarisme-Gruissan-12-janvier-2024#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15560130L'homme augmenté dans les contesurn:md5:7c0ee06f24376116c205e4d24aa087262023-12-10T21:09:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieAFRIQUEASIECHINEconte de sagesseEUROPEforgeronMORTORIENT<p><strong>L'idée de fabriquer un homme augmenté qui serait invincible n’est pas nouvelle.</strong> <br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Hercule_et_Lichas_-_Canova_1815_Wikimedia.jpg" alt="Hercule et Lichas, Canova, 1815 - Wikimedia" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Hercule et Lichas, Canova, 1815 - Wikimedia, fév. 2024" /><ins>La mythologie grecque</ins> nous parle de héros aidés par les Dieux, de <ins>demi-dieux aux capacités incroyables</ins> comme Hercule, le plus connu par ses douze travaux, qui possède une force surhumaine.<br /></p>
<p><ins>Certains sont des hybrides d'animaux et d'humains</ins> tels Pan pourvu de pattes et cornes de bouc, le Centaure mi homme-mi cheval, la Harpie qui a une tête et un tronc de femme, des ailes et des griffes d'aigle, Méduse a des serpents en guise de cheveux et un regard qui change en pierre celui qui la regarde, les sirènes mi-femme mi-oiseau envoûtent par leur chant, le Sphinx a un visage de femme, des pattes de lion, et des ailes d’oiseau ...<br /></p>
<p><ins>D'autres portent des accessoires qui sont des prolongations de leur corps</ins> comme Hermès aux pieds ailés, le messager des dieux. Icare a bien essayé de se transformer en homme augmenté d'ailes d'oiseaux élaborées par son père Dedale, mais a perdu la vie en s'approchant trop près du soleil : la cire qui fixait ses ailes a fondu et il s'est écrasé au sol. Pas facile d'être un homme augmenté ... Sutout ne pas se prendre pour un dieu !<br /></p>
<p>De tout temps l’humanité a tenté de compenser ses faiblesses, aujourd’hui la science est en mesure de réaliser les prouesses rêvées par la mythologie. <strong>On appelle transhumanisme la possibilité de la science d’aujourd’hui et de demain d’augmenter les capacités humaines au point de vaincre la mort.</strong> D’un côté, l’homme augmenté promet d’être plus efficace, plus sûr, plus rapide. Mais de l’autre, ne risque-t-il pas d’être bousculé dans son humanité ?<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Evolution_transhumanisme_400.png" alt="Evolution_transhumanisme" style="display:block; margin:0 auto;" title="Evolution_transhumanisme, janv. 2024" /><br /></p>
<p><strong>Cette transformation de l'homme est-elle souhaitable ou dangereuse ? </strong>Les contes, récits vieux comme le monde, sont là pour affiner notre esprit, à la manière d'un philosophe.<br /></p>
<p><q><em>Les contes n'enseignent pas des vérités. Ils posent seulement des questions. Et ces questions me semblent plus riches de sens que toutes les certitudes.</em></q> Michel Piquemal - <em>Le conteur philosophe</em><br />
<br />
Contes et mythologie ont permis d'affiner ma participation lors du <strong><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-homme-augment%C3%A9-Le-transhumanisme-Gruissan-1-d%C3%A9cembre-2023">café-philo du 1er décembre</a></strong> dont le thème était <em>L'homme augmenté</em>. Deux contes ont été présentés :</p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>Les accessoires qui ont fait l'homme</em> </strong> Mythologie grecque<br /></li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Les sept laits</em></strong> conte d'Orient.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Voici, en complément, cinq contes venus d'horizons différents, ce qui montre que cette problématique est ancienne et universelle. <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>L'homme au corps de fer</em></strong> un conte africain</li>
<li><strong><em>Le lettré et le batelier</em></strong> conte venu du Moyen-Orient, en passant par l'Asie</li>
<li><strong><em>Le coq et le renard</em></strong> conte chinois, variante du précédent.</li>
<li><strong><em>L'inutile</em></strong> un conte attribué à un philosophe grec</li>
<li><strong><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em></strong> conte d'Europe résumé ci-dessous et présenté en intégralité dans l'article suivant, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/02/L-homme-qui-ne-voulait-pas-mourir">ici</a>.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h4><strong><em>L'homme au corps de fer</em></strong> un conte africain d'Ouganda</h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
Un roi ordonne de créer un homme de fer capable de parler et de marcher, avec un cerveau et un sang semblable aux autres hommes. Le forgeron ne sait comment faire et, pour faire accepter cela au roi, demande des fournitures impossibles à fournir. Le roi renonce à son projet.<br />
<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/forgeron_afrique.jpg" alt="Forgeron-Afrique" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Forgeron-Afrique, fév. 2024" />Un roi fait don d’une importante quantité de fer au chef des forgerons du royaume et lui ordonne de <strong>créer un homme de fer capable de parler et de marcher, avec un cerveau et un sang semblable aux autres hommes.</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le forgeron ne sait comment faire. Il s’interroge sur le bien fondé de cette demande. <strong>Que deviendrait un tel homme de fer ? Un guerrier invincible certainement, mais s’il venait à se rebeller ?</strong> S’il voulait prendre la place du roi, puisqu’il est le plus fort, qui l’en empêcherait ? Ce serait alors la loi du plus fort sans aucune justice, sans aucune protection pour les plus faibles … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Son vieil ami lui conseille d’accepter mais en demandant au roi qu’il ordonne à ses sujets de <ins>raser leurs cheveux, des les brûler pour obtenir au final 1000 tonnes de charbon nécessaires pour travailler le fer tout en lui donnant des qualités humaines</ins>. <br />
Et il faudra pour que cette créature au corps de fer reste un homme qui pense et ressente les joies et les peines des autres hommes qu’on recueille <ins>100 chaudrons emplis de larmes pour refroidir le fer en fusion</ins>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Cela n’étant pas possible, le roi renonce à son projet au grand soulagement du forgeron</strong> qui avoue au roi qu’il était certain que ce qu’il demandait était impossible à réunir, comme était impossible d’accomplir la tâche demandée. Tous les courtisans présents éclatent de rire et le roi doit convenir que la vérité sort de la bouche du maître forgeron, aussi fine, brillante et tranchante qu’une épée.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Isabelle Lafonta,<em> L’homme au corps de fer</em>, conte ougandais, <em>Histoires du bout du nez à la pointe des pieds</em>, Flies France, 2007.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4><strong><em>Le lettré et le batelier</em></strong> un conte venu du Moyen-Orient en passant par l'Asie</h4>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
Les études ajoutent de la connaissance à l'intelligence. Mais ce qui a été appris n'est utile que dans un certain contexte. En cas de danger il vaut mieux avoir développé un certain sens pratique pour savoir réagir rapidement. L'expérience, le savoir adapté à l'endroit où on vit devient plus utile que le savoir pris dans les livres. Parfois il est plus utile de savoir nager à contre-courant plutôt que de réciter ce qu'on nous a appris ... <br />
<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Le-Passeur-du-Gange-1_s.jpg" alt="passeur_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="passeur_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg, nov. 2010" /><br /></p>
<blockquote><p><br />
Une rivière était si large qu'il n'y avait <ins>pas de pont</ins> pour la traverser. <strong>Un passeur</strong> s'était installé sur les rives pour faire traverser les voyageurs contre quelques misérables pièces. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Un jour arrive <strong>un grand lettré</strong>, un savant, encombré de ses dictionnaires et de ses livres. Il a besoin des services du passeur pour traverser la rive<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Homme_marche_s.jpg" alt="silhouette_en_marche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="silhouette_en_marche, mar. 2010" />. Au moment de monter dans la barque, le passeur lui souhaite la bienvenue et lui parle de choses et d'autres. Le savant se rend compte que cet homme simple ne connait pas bien sa grammaire. Il l'interroge : <br />
- <em>Dis-moi mon ami, as-tu jamais été à l'école?</em><br />
- <em>Non,</em> répond le passeur, en continuant à ramer.<br />
- <em>Alors tu as perdu la moitié de ta vie !</em><br />
Le passeur est blessé, mais garde le silence. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Au milieu du fleuve, <ins>un courant rapide renverse la barque et les deux hommes tombent à l'eau</ins>, loin l'un de l'autre. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/noyade-doctissimo.jpg" alt="Noyade-Riviere-main" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Noyade-Riviere-main, avr. 2020" />Le passeur voit que le savant de débat maladroitement pour nager. Il lui crie :<br />
- <em>Maître des livres, as-tu appris à nager ?</em><br />
- <em>Non</em>, répond le savant. <br />
- <em>Alors tu as perdu ton temps et TOUTE ta vie !</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jihad Darwiche,<em>Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage</em>, Albin Michel jeunesse, 2003.</li>
<li>Michel Piquemal, <em>Les philo-Fables</em>, <em>Le savant et le passeur</em>, Albin Michel Jeunesse, p 116</li>
<li>Lisa Besner, <em>Sagesses et malices de la Chine ancienne</em>, Albin Michel Jeunesse, 2000, <em>Savoir nager</em>, pp. 23-24.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>Le coq et le renard</em></strong></h4>
<p>Conte chinois, variante du précédent, mais avec une meilleure fin. Même si nous nous croyons supérieur, ne nous moquons pas des imperfections de nos proches, qui sait si elles ne seront pas utiles dans l'avenir ...<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/coq_wikicommonsx150.jpg" alt="Coq_Belle-Ile_Remi_Jouan_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Coq_Belle-Ile_Remi_Jouan_wikimedia commons, fév. 2024" />Un jour<strong> un coq et un canard vont se promener au bord du fleuve</strong>. Tout en marchant, le coq se vante de sa beauté, de ses plumes joliment colorées. Il en vient à se moquer du canard :<br />
-<em> Avec tes pattes qui ressemblent à des feuilles d’arbre et ta démarche dandinante,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/canard_mandarin_instinct-animal.jpg" alt="Canard mandarin_https://www.instinct-animal.fr/oiseaux/canard-mandarin/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Canard mandarin_https://www.instinct-animal.fr/oiseaux/canard-mandarin/, fév. 2024" /> ah ! ridicule !</em><br />
Le canard, légèrement narquois, répond avec beaucoup de politesse par un compliment :<br />
- <em>Tu as une paire d’ailes magnifiques ! Avec elles, tu peux voler et haut !</em><br />
Le coq sait que c'est exagéré ... mais il ne veut pas avouer sa faiblesse. Pour montrer ses capacités, il prend son élan afin d’atteindre l’autre rive du fleuve. Mais au beau milieu de l'eau tumultueuse, il tombe, épuisé. Comme il ne sait pas nager, il s'affole, avale beaucoup d'eau, sombre, coule, crie enfin à l'aide :<br />- <em>Au secours !</em><br />
Le canard, sans rancune, vient à sa rescousse et dit simplement :<br />
- <em>C’est grâce à ces vilaines pattes que je t’ai sauvé.</em><br />
Le coq reste sans voix, rouge de honte. Depuis ce jour, les coqs n’osent plus se vanter : ils ont la crête rouge.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Aux origines du Monde : Contes des peuples de la Chine</em>, traduits par Maurice Coyaud, directeur de recherche au CNRS, Flies France, 2012, <em>Le coq et le renard</em>, conte n°38, pp. 93-94.</li>
<li><em>Le coq et le canard</em>, Fatoumata Maiga, ill. Karim Diallo, Ed Doniya, 2006.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>L'inutile</em></strong> un conte attribué à un philosophe grec</h4>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
La connaissance fait du savant un homme augmenté, du moins en apparence. Ceux qui savent méprisent souvent ceux qui n’ont pas la connaissance de lettrés. <strong>Les ignorants leur paraissent inutiles à la société. Mais le conte nous apprendra que si le savoir fait un savant, sans savoir-faire, même le plus grand savant ne peut sauver sa vie.</strong> <br />
<br /></p>
<blockquote><p>Pour le seconder dans ses tâches de tous les jours, le consul s'était attaché les services d'un esclave un peu rustre qu'il avait acheté par pitié sur un marché. Cet homme n'avait pour ainsi dire pas de culture, au point que les autres secrétaires l'avaient surnommé l'Inutile.<br />
Alors que le consul s'apprêtait à faire un voyage vers la lointaine Gaule pour de complexes transactions commerciales, il hésita à embarquer ce secrétaire, car sa présence ne lui serait vraiment pas indispensable. Il s'agissait de commerce, de chiffres, d'impôts, choses auxquelles l'Inutile n'entendait goutte. Mais lorsque celui-ci entendit parler de bateau, il insista pour que son maître le prenne avec lui ! Sans doute venait-il d'un lointain peuple de marins... <br />
Or il advint que le navire fit naufrage. Seuls le consul et ses esclaves réussirent à s'en sortir, échoués sur une île déserte. Désemparé, le petit groupe passa la première nuit à grelotter sur le sable, mais quand le consul se réveilla, il eut la surprise de voir que l'Inutile n'avait pas perdu son temps. Durant la nuit, il avait posé des collets, qu'il avait déjà relevés. Deux magnifiques lièvres rôtissaient à présent sur une broche de bois. <br />
Les quatre hommes passèrent sur l’île près d’une quinzaine de jours avant qu’un bateau ne vienne les secourir. Quinze jours durant lesquels l’Inutile dut enseigner à ses compagnons, tout ce qu’il fallait savoir faire pour survivre lorsqu’on a rien.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Michel Piquemal, Petites et grandes fables de Sophios, Albin Michel, 2004<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em></strong> conte d'Europe</h4>
<p><ins>Résumé :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>Un soldat <em>trompe-la-mort</em> gagne victoire sur victoire, devient général des Armées puis premier ministre. Il ne veut pas mourir : il part à la recherche d’un pays où l’on ne meurt pas. Il prolonge sa vie de plusieurs dizaines, voire centaines d'années, mais la mort finira par le rattraper : en déguisant son apparence, elle l’emportera.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em> est un conte retranscrit par Jean Markale dans le recueil Contes populaires des pays de France, Stock, 1981</li>
<li>Ce conte, assez long,est présenté dans son intégralité dans l'article suivant : cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/02/L-homme-qui-ne-voulait-pas-mourir">ici</a>. <br /></li>
<li>Une variante de ce conte, <em>Le pays où la mort ne peut entrer</em>, est à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-le-d%C3%A9ni-Un-conte-%21">Face à la mort - Le déni - Deux contes !</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Comment les transhumanistes veulent tuer la mort<br /></h4>
<p>Le transhumanisme nous promet de réparer nos faiblesses, et de l'homme réparé à l'homme augmenté il n'y a qu'un pas. La science progresse, elle promet de <strong>repousser les limites : allonger la vie, améliorer l’humain, le rendre immortel, lui donner la vie éternelle.</strong> Les perspectives sont riches, et multiples, angoissantes ou fascinantes, c’est selon, mais elles sont là : clonage, transhumanisme, survie digitale, humanoïdes…Laquelle de ces promesses se réalisera ? Qui nous donnera vraiment le pouvoir de transcender la mort… ou pas ? <br /></p>
<p><ins>Objections</ins> :<br /></p>
<ul>
<li>A force d'être modifié techniquement <em>il est à craindre que nous ne perdions peu à peu ce qui fait notre humanité</em> : conscience, empathie, solidarité au détriment de la performance. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>En France, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pointe du doigt la <em>mise en péril de l’autonomie de décision</em>. Comment s’assurer que le non-recours volontaire à des améliorations restera toujours possible ? <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Ces détracteurs craignent aussi qu’une société qui a banni la mort soit une société où l’on ne fait plus d’enfant : <em>si nous vivons éternellement, la natalité va baisser. Or c’est la natalité qui permet au monde de se renouveler.</em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Un risque de <em>dépendance à la technologie</em> et un <em>creusement des inégalités</em>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>A consulter :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment les transhumanistes veulent tuer la mort</em>, Alexandre Faure, Sweet Home, 2 octobre 2022 : https://sweet-home.info/etudes-de-cas/sante/comment-les-transhumanistent-veulent-tuer-la-mort/</li>
<li><em>Science : jusqu'où repousser la mort ? | Les débats de Débatdoc</em> : https://www.youtube.com/watch?v=E4t7I3ZUJag</li>
</ul>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/31/L-homme-augment%C3%A9-dans-les-contes#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15559934CAFE PHILO : L'homme augmenté - Gruissan - 1er décembre 2023urn:md5:ad8b9de56a0b6a40aafd50c7171ee93d2023-12-08T04:27:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCAFE-PHILOconte de sagesseconte facétieuxCréationMYTHOLOGIEsociétévidéo<h3><strong> L'homme augmenté - Le transhumanisme</strong> <br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Ce thème présenté par André touche un sujet délicat. Jusqu'où peut aller la Science appliquée à l'Homme ? <br />
article augmenté le 2 février 2024.<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/Homme_Evolution_Intelligence_Artificielle.jpg" alt="Du singe à l'ordinateur" style="display:block; margin:0 auto;" title="Du singe à l'ordinateur, janv. 2024" /><br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>Les accessoires qui ont fait l'homme</em> </strong> <br /></li>
<li><ins>La présentation de André</ins> et quelques notes personnelles</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Les sept laits</em></strong>.</li>
</ul>
<p><br /><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>Les accessoires qui ont fait l'homme</em> - -</strong></h4>
<p><ins>Une histoire de la création revisité à ma façon :</ins><br />
Dans la mythologie grecque, Épiméthée crée l’homme avec ce qu’il reste en stock et Prométhée, le voyant si démuni, se doit de l’augmenter des techniques du feu et des Arts. Ainsi dès le départ, pour survivre, l'homme a été un être augmenté !</p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><strong>Les dieux de l’Olympe</strong>, immortels, décident de peupler la Terre pour se donner quelque distraction. Ils préparent un savant assemblage pour ce <ins>nouveau jeu de construction</ins> : au centre l’ébauche d’êtres mortels, pas encore finis ; à droite les accessoires à distribuer ; à gauche les qualités à ajouter. Ils confient tous ces éléments à <ins>Épiméthée</ins> (dont le nom signifie <em>celui qui réfléchit après</em>) et <ins>Prométhée</ins> (<em>celui qui réfléchit avant</em>), <br />
Les consignes sont simples : prendre un être en devenir, ajouter un ou plusieurs accessoires (fourrure, plumes, ailes, griffes, crocs, pattes, yeux, couleurs, cris etc …) <em>et pis mettez</em> ... (Epiméthée se reconnaîtra) ... et puis mettez quelques qualités qui l’aideront à bien vivre sur Terre. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Épiméthée</strong> ne se le fait pas dire deux fois :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Epimethee.jpg" alt="Epimétée-Création des animaux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Epimétée-Création des animaux, janv. 2024" /> il expérimente, il réfléchira après aux conséquences de ses actes. Viennent les poissons dans l’eau, des oiseaux dans le ciel, toutes sortes de créatures sur et sous la terre (avec 4, 6, 8 pattes ou plus, et même sans pattes). Il pense en avoir fini mais en y regardant bien, <ins>Épiméthée s’aperçoit qu’il reste un tout petit être en devenir dépourvu d’accessoires et de qualités.</ins> Épiméthée est un médiocre chef de projet qui n’a pas suivi le cahier des charges et, conséquences de la mauvaise gestion des stocks, il ne sait comment équiper cette pauvre petite chose …il reste deux pattes,<ins> il fait un bipède avec deux mains. Pour compenser il lui donne l’intelligence et la conscience.</ins> Malgré tout, le produit est assez novateur, Épiméthée espère que Prométhée n’y verra que du feu ….<br />
<strong>Prométhée</strong> ne peut plus jouer que l’inspecteur des travaux finis. Quand il découvre l’homme, il est consterné … <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Promethee_apporte_le_feu_a_l__humanite_-_Heinrich_Fuger-_1751-1818.png" alt="Prométhée-Feu-Homme_Heinrich Fuger" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Prométhée-Feu-Homme_Heinrich Fuger, janv. 2024" />Comment va-t-il survivre assez longtemps pour se reproduire ? Et en plus, il a une conscience, le pauvre ! Il est conscient de sa faiblesse, du danger, et de la mort qui l’attend … Prométhée voudrait bien rattraper un peu les bêtises de son frère. <ins>Pendant que les dieux réveillonnent là-haut, il dérobe le feu et le mode d’emploi à Héphaïstos ainsi que les Arts à Athéna : cela fera un cadeau dans chaque main de l’homme.</ins> Avec le feu les hommes pourront améliorer leur mode de vie avec toutes sortes d'inventions. Les moins bricoleurs auront les Arts, la poésie, pour changer le monde autrement, par leur regard, leur imagination, les mots, la musique etc.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ainsi, dès sa création l’Homme a dû pour survivre devenir un homme augmenté. L’homme a tellement peur de mourir, que ses <ins>innovations techniques</ins> semblent (hélas!) sans limites : il est la seule espèce capable de construire d’une main et de détruire de l’autre, capable de détruire son monde et lui-même aussi par la même occasion ! <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Expressions__dictons__mots_d_enfants/.Enfants_Monde_t.jpg" alt="Enfants_Monde.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Enfants_Monde.jpg, juil. 2009" />Heureusement que Prométhée nous a aussi donné <ins>les Arts</ins> ... Ainsi le poète nous dit <em>« Si tous les gens du monde voulaient se donner la main ... » « on pourrait faire une ronde autour du monde »</em> (Paul Fort). <br />
Ce à quoi l’homme moyen, doté d’intelligence tout de même, répond : mais à quoi bon ! si on tourne en rond, on revient à son point de départ …<br />
Et l’homme doté de conscience, le philosophe s’interroge : <br />
- <em>C’est bien joli tout cela, « si tous les gens du monde voulaient se donner la main ... » … mais laquelle ? La main qui construit ou la main qui détruit ?</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Jusqu’où peut-on aller dans l’augmentation de nos capacités sans nuire à notre âme ? C'est vous qui allez me le dire, car ...<br />
<em>Science sans conscience n’est que ruine de l’âme</em> (Rabelais)<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Mythologie grecque racontée par Yves Cusset, « La philosophie enseignée à ma chouette – abécédaire déraisonné », Max Milo humour, 2007 : H comme Homme pp 63-70. texte adapté pour le café-philo.</li>
<li>La ronde autour du monde, un poème de Paul Fort, en ligne <a href="http://sitesecoles.ac-poitiers.fr/rom/sites/rom/IMG/pdf/la_ronde_autour_du_monde.pdf">ici</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h3><strong>Présentation de André - L’homme augmenté - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Homme_augmente.jpg" alt="Homme augmenté_https://www.images-et-reseaux.com/lhomme-augmente-des-solutions-des-questionnements/" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Homme augmenté_https://www.images-et-reseaux.com/lhomme-augmente-des-solutions-des-questionnements/, fév. 2024" /><q><em>L’idée même de l’Homme augmenté est consubstantielle à l’Intelligence Artificielle (AI) très en vogue. Pourtant elle remonte à des temps où l’AI n’existait pas. Nous tenterons de la décrire, de comprendre comment cette augmentation se matérialise. Indissociable de l’Homme il n’en a pas l’exclusivité. D’aucun disent que c’est la métaphysique de l’Univers ! L’Homme augmenté, comment ? à quoi bon ? Jusqu’où ne pas aller trop loin. Il y a matière à philosopher.</em></q><br />
<br />
André nous a fait une présentation très intéressante, avec des illustrations, un specimen de nanofil utilisé comme implant afin de rétablir ou augmenter les neurotransmissions. Ces réseaux de nanofils imitent la connectivité neurosynaptique et la dynamique émergente du cerveau, et pourraient ainsi émuler les processus synaptiques qui permettent des fonctions cognitives supérieures telles que l'apprentissage et la mémoire.<br />
<br /></p>
<p><strong>Quelques idées clés :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Dès sa venue sur Terre, l'Homme a dû s'adapter pour survivre, en commençant par adopter la station debout. <br /></li>
<li>Toutes sortes d'objets de plus en plus techniques sont venus à son secours, depuis le bâton de marche, jusqu'aux prothèses bioniques commandées par le cerveau. Pour arriver à cette performance, des électrodes sont positionnées au niveau du moignon et interceptent les instructions émises par le cerveau humain au niveau du nerf présent dans ce moignon. Les instructions sont alors communiquées à un micro-ordinateur situé dans la prothèse.</li>
<li>La moitié des êtres humains sont porteurs de la prothèse désormais obligatoire que constitue le téléphone portable.</li>
<li>Le transhumanisme fait partie intégrante de notre vie, on ne peut empêcher sa progression chez l'humain.</li>
<li>Le code génétique interagit de façon dynamique avec son environnement, comment peut-on alors affirmer que nous saurons contrôler toutes ces interactions ?<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Définition :</strong><br /></p>
<p>Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer la condition humaine par l'augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains et de supprimer le vieillissement et la mort (et quelques maladies).<br />
<br /></p>
<ul>
<li><q><em>Courant de pensée selon lequel les capacités physiques et intellectuelles de l'être humain pourraient être accrues grâce au progrès scientifique et technique (cf. Être humain augmenté).</em></q>Dictionnaire Le Petit Robert<br /></li>
</ul>
<p><br />
Le transhumanisme est une doctrine philosophique prétendant qu'il est possible d'améliorer l’humanité par la science et la technologie. Elle vise à libérer l’humanité de ses limites biologiques en surmontant l’évolution naturelle. Changer l'humain serait positif, car cela pourrait signifier la libération des contraintes de la nature, comme la maladie ou la mort. La plupart des transhumanistes sont athées et matérialistes. L'idée centrale est celle d'un dépassement de l'humain (et non de son élimination) par l'intermédiaire des techniques qui évoluent de manière très rapide. (Parisien, François-Hugues. Le transhumanisme. Philosophie, science et société. 2015. URL : <a href="https://philosciences.com/141">https://philosciences.com/141</a>).<br />
<br /></p>
<p><strong>Un peu d'Histoire :</strong><br />
Le mouvement transhumaniste est apparu en ordre dispersé dans les années 1950. Il a commencé à se systématiser au début des années 1980 et s’est constitué en idéologie structurée au début des années 1990. <br /></p>
<p><ins>Note 1 :</ins> Le politologue <ins>Klaus-Gerd Giesen</ins> retrace cette histoire dans le Journal international de bioéthique et d’éthique des sciences. La pensée transhumaniste s’articule selon lui autour de trois axes « à visée hautement politique » : <br />
1) <q><em>« L’être humain “naturel” est obsolète et doit être amélioré par la technologie »</em> ;</q> <br />
2)<q> <em>« il convient de pleinement fusionner l’être post-humain et la machine »</em> ;</q> <br />
3) <q><em>« il conscient de dépasser <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/…" title="…">…</a> l’humanisme »</em></q><br />
<q><em>Le projet d’instaurer une nouvelle humanité irrigue une dynamique extrêmement puissante, qui rejoint l’intérêt des majors de l’industrie high tech, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, moteurs de la « quatrième révolution industrielle»</em> .</q><br />
<br /></p>
<p><strong>Impact du transhumanisme dans nos vies</strong><br /></p>
<ul>
<li>Le transhumanisme fait partie intégrante de notre vie, on ne peut empêcher sa progression chez l'humain.</li>
<li>Elon Musk possède l’entreprise<em> Neuralink</em> qui vise à la « création de cyborgs super-intelligents ».<q> Le patron de X, Tesla et SpaceX a annoncé que sa start-up Neuralink avait posé avec succès un implant dans le cerveau d’un homme. Une interface homme-machine digne d’un roman de SF, qui pose beaucoup de questions.</q> (Telerama, Thomas Bécard, Publié le <a href="https://www.telerama.fr/debats-reportages/c-est-quoi-l-implant-cerebral-dont-a-parle-elon-musk-et-faut-il-en-avoir-peur-7019097.php?utm_source=pocket-newtab-fr-fr">31 janvier 2024</a>)</li>
<li>Le transhumanisme et un mélange complexe idéologique et philosophique porté par des progrès techniques et un élan économique de grande ampleur. Les avancées technologiques posent en termes nouveaux des questions sur l'homme.</li>
<li>Le transhumanisme <em>prend aussi une dimension gnostique quasi religieuse, dans la mesure où de nombreux auteurs croient dur comme fer à la possibilité de rendre l’être humain à terme immortel, voire à technologiquement ressusciter les morts</em> (Cairn, Perspectives et dangers du transhumanisme, en ligne<a href="https://www.cairn.info/dossiers-2023-13-page-1.htm"> ici</a>)</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Note 2 :</ins> D'après <ins>Laurent Alexandre</ins>, <em>La Mort de la mort : comment la technomédecine va bouleverser l’humanité</em>, Paris, Jean-Claude Lattès, 2011, 425 pages. En ligne <a href="https://www.cairn.info/revue-zilsel-2017-2-page-369.htm">ici</a>) :</p>
<ul>
<li><q><em> avec nos pacemakers, nos implants cochléaires, nos Fivetes ou nos rétines artificielles, nous sommes déjà des transhumains sans le savoir</em></q></li>
<li><q><em>Un posthumain bardé de puces électroniques n’aurait plus rien d’humain <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/…" title="…">…</a> mais le posthumain sera-t-il tellement différent de nous ? <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/…" title="…">…</a> peu importe que nous fonctionnions avec des neurones biologiques ou en silicone, tant que notre conscience n’est pas affectée.</em></q> (p. 101) <br /></li>
<li><q><em>L’État va devenir épigénéticien au sens où il pourrait souhaiter moduler l’action de nos gènes en agissant sur leur régulation épigénétique <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/…" title="…">…</a> par des interventions environnementales, alimentaires, médicamenteuses et culturelles.</em></q> (p. 299)</li>
<li>Alexandre fait mine de s’inquiéter du fait qu’<q><em>une vie sans fin pourrait bien ressembler à un cauchemar</em></q>: <q><em>notre existence ne tire-t-elle pas une partie de son sens de sa brièveté ?</em></q> (p. 358). Il craint ainsi que la prolongation de la vie n’aggrave le <q><em>déficit du sens de l’existence</em></q> (p. 360), ce qui obligera à <em>la promotion de nouveaux arts de vivre</em>.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Quelques inquiétudes</strong><br /></p>
<ul>
<li>En raison de l'adoption aveugle des technologies qui servent le transhumanisme, (excès de confiance, orgueil ?), la révision des lois bioéthiques ne se fait pas seulement sous l’angle moral, en ignorant l’aspect industriel. Légiférer sur les risques possibles du post-transhumanisme devient un casse-tête insoluble, non dénué d'influences économiques car les techniques utilisées sont aux mains de groupes très puissants.</li>
<li>Le <em>principe d’utilité</em> ou <em>d’innovation</em> se substitue au <em>principe de précaution</em>, avec l'excuse du rapport bénéfice/risqe qui peut être trompeur en fonction des statistiques utilisées et des études biaisées.</li>
<li>Si l’intelligence artificielle (IA) rend les robots intelligents, n’y a-t-il pas un risque d’asservissement de l’homme qui n’aurait plus accès à certaines fonctions réservées aux robots hybrides ? <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note 3 :</ins> Un groupe de chefs d’entreprise et d’experts, dont Sam Altman, le créateur de ChatGPT, et le patron de Google DeepMind, Demis Hassabis, ont averti mardi dans une déclaration en ligne des<ins> menaces d'« extinction » pour l’humanité posées par l’essor de l’intelligence artificielle</ins>. Les patrons d'OpenAI et de DeepMind, notamment, assurent que le risque sera potentiellement aussi grave que ceux posés par les pandémies ou une guerre nucléaire.
L’Américain Sam Altman multiplie régulièrement les mises en garde, <ins>craignant que l’IA ne « cause de graves dommages au monde », en manipulant des élections ou en chamboulant le marché du travail.</ins> La semaine dernière à Paris, il a discuté avec le président Emmanuel Macron de la manière de trouver « le juste équilibre entre protection et impact positif » de cette technologie. (20 Minutes avec AFP – 30 mai 2023 - https://www.20minutes.fr/sciences/4039057-20230530-intelligence-artificielle-experts-alertent-risques-extinction-humanite) <br />
<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.singe_portrait_t.jpg" alt="Singe_portrait" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Singe_portrait, juil. 2009" /> <strong>Quel avenir pour l'homme confronté au transhumanisme ?</strong><br />
Et ceux qui refusent cette évolution ? D'après André, ces résistants à la Science se retrouveront de plus en plus isolés dans la société en devenir. Ils feront figure de chimpanzés ... <br /></p>
<p><ins>Commentaire perso :</ins> <q>Quand on voit ce qu'il advint des peuples premiers lors des colonisations passées, on peut craindre pour les humains restés eux-mêmes, à l'état naturel, tous ceux qui ont refusé de devenir un Humain augmenté. Si nous faisons figure de chimpanzés, on court le risque d'être parqué dans une réserve (cela s'est vu pour les Amérindiens ..), dans un zoo, réduits à l'état de "relique", résidu, curiosité ou objet d'expérimentations diverses ..</q>.<br />
<br /></p>
<p><strong>Il est temps de relire "La planète des singes" de Pierre Boulle, et revoir les films inspirés du roman ... visionnaire ?</strong><br />
<br /></p>
<p><ins>Note 4 :</ins> <q><strong><em>La planète des singes</em> :</strong></q><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/singes_journal.gif" alt="singe_journal" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="singe_journal, juil. 2009" /><br /></p>
<ul>
<li><em>La Planète des singes</em> est un roman de science-fiction <ins>publié en janvier 1963 par l'écrivain français Pierre Boulle.</ins> <q> Le roman raconte l’histoire de trois hommes qui explorent une planète lointaine similaire à la Terre, où les grands singes sont les espèces dominantes et intelligentes, alors que l'humanité est réduite à l’état animal.</q> L'idée principale du roman est venue en 1962 à l'écrivain Pierre Boulle lors d'une visite au zoo, en observant les gorilles. Il se met alors à réfléchir à ce qui se passerait si les grands singes étaient les gardiens du zoo et lui-même l'animal en cage. En envisageant que plusieurs espèces intelligentes cohabitent sur la Terre, Pierre Boulle dénonce la xénophobie, les dogmes, les castes, les expérimentations animales, la désinformation mais aussi l’oisiveté, l'absence d'originalité et d'individualité des hommes. C'est la dégénérescence des hommes qui laisse le champ libre aux espèces animales qui lui sont les plus proches de développer leur propre civilisation. <br /></li>
<li><ins>Le livre inspire une saga cinématographique composée de neuf films</ins>. Il s'agit de <em>La Planète des singes</em>, réalisé par Franklin Schaffner en <ins>1968</ins>, <em>Le Secret de la planète des singes</em> en 1970, <em>Les Évadés de la planète des singes</em> en 1971, <em>La Conquête de la planète des singes</em> en 1972, <em>La Bataille de la planète des singes</em> en 1973. Boulle rédige en juin 1968 un scénario titré <em>La Planète des Hommes</em> ; jugé peu scénographique il sera modifié : de nombreux éléments comme l’arc narratif concernant Sirius, le fils intelligent de Taylor et de Nova, sont totalement abandonnés. <ins>Charlton Heston</ins> et Linda Harrison interprèttant respectivement Taylor et Nova dans le film de 1968.</li>
<li>Pour la télévision, la saga est également adaptée en série télévisée en 1974 et en série d'animation en 1975.<br /></li>
<li><em>La Planète des singes</em>, réalisé par <ins>Tim Burton en 2001</ins>,</li>
<li><ins>Une trilogie :</ins> <em>La Planète des singes : Les Origines</em> en 2011, <em>La Planète des singes : L'Affrontement</em> en 2014 et <em>La Planète des singes : Suprématie</em> en 2017.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width='620' height='349' frameborder='0' marginheight ='0' marginwidth='0' scrolling ='no' src="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Planet_of_the_Apes_(1968)_-_Teaser_Trailer.webm?embedplayer=yes" width="null" height="20" frameborder="0" ></iframe>
<br /><a href="http://www.ina.fr/video/I00008509|http://www.ina.fr/video/I00008509">''La planète des singes'' - 20th Century Fox, Public domain, Wikimedia Commons </a>
</div>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>Les sept laits</em> - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins> Un émir veut faire de son fils un être supérieur aux autres, un être exceptionnel qui dominera le monde par sa force, sa puissance de chef, son intelligence et sa mémoire, sa vivacité, son sens de la stratégie. Il le nourrit de 7 laits d’animaux remarquables afin qu’il en prenne toutes les qualités. Une fois adulte, le prince est sûr d’être choisi par la fille unique du Khan, seigneur voisin, mais, cruelle déception, elle choisit le fils du vizir ! En fait, la princesse a constaté que le fils de l’émir nourri aux 7 laits a pris les défauts et non les qualités des animaux qui l’ont nourri, tandis que le fils du vizir, nourri au lait maternel, est devenu un homme accompli. Être un homme digne de ce nom est ce qui rend estimable, respectable, désirable ; à quoi bon essayer d’ajouter autre chose ! <br /></p>
<blockquote><p><strong>Un émir était si plein d’orgueil qu’il punissait de mort celui qui osait poser le pied sur son ombre</strong>. Quand un <strong>fils</strong> lui est né, l’émir veut faire de lui le plus puissant, le plus redouté, le plus illustre des princes. Pour ce faire, son fils sera un homme augmenté de 7 qualités remarquables présentes dans la nature : il sera nourri dès le berceau de <strong>7 laits</strong> d'animaux porteurs de ces vertus. Le vizir objecte que la meilleure nourriture pour un petit est le lait de sa mère. L'émir détaille sa décision à mettre à exécution immédiatement :<br />
- <em>Le lait d’une simple femme n’est pas digne d’abreuver mon fils ; Sept laits d'animaux remarquables vont nourrir mon enfant et lui donner les sept vertus qui feront de lui un être exceptionnel.</em> <br />
<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Tigre_Suedchinesischer_Tiger_wikimedia_t.jpg" alt="Tigre_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012_Suedchinesischer_Tiger.JPG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tigre_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012_Suedchinesischer_Tiger.JPG, janv. 2013" />
* <strong>Le lait de tigresse</strong> le rendra <ins>puissant</ins> comme un tigre<br />
<br /><br />
* <strong>le lait de l’éléphante</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Elephantx100.png" alt="Elephant_Afrique_https://africanconser" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Elephant_Afrique_https://africanconser, janv. 2024" /> lui donnera <ins>l’intelligence et la mémoire</ins> de l’éléphant<br />
<br /><br />
* <strong>le lait de jument</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Cheval_Welsh_ceulan-logan_296654-S.jpg" alt="Cheval_Welsh_http://oxerdejoigny.kazeo.com/elevage-ysandre/ceulan-logan,a214578.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cheval_Welsh_http://oxerdejoigny.kazeo.com/elevage-ysandre/ceulan-logan,a214578.html, mai 2012" />le fera <ins>beau comme un étalon</ins><br />
<br /><br />
*<strong> le lait de chamelle</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.chameau_t.jpg" alt="chameau dans le désert" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="chameau dans le désert, fév. 2009" />lui donnera <ins>la sobriété</ins> du chameau<br />
<br /><br /><br />
* <strong>le lait de l’ourse</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.OURS_Finlande_visitfinland_t.jpg" alt="OURS brun_Finlande_http://www.visitfinland.com/fr/article/rencontre-avec-un-ours/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="OURS brun_Finlande_http://www.visitfinland.com/fr/article/rencontre-avec-un-ours/, fév. 2016" />apportera la force d‘un ours<br />
<br /><br />
* <strong>le lait de la hase</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Lapin_chinchilla_t.jpg" alt="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapin_chinchilla" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapin_chinchilla, avr. 2011" />(femelle du lièvre) lui donnera <ins>la vitesse, la rapidité de réactivité</ins> indispensable à tout bon stratège<br />
<br /><br />
*<strong> le lait de chatte</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Chat-saut-chatdumonde-200.jpg" alt="Chat-saut-https://www.chatsdumonde.com/le-chat-50/les-expressions-autour-des-chats-19577.php" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chat-saut-https://www.chatsdumonde.com/le-chat-50/les-expressions-autour-des-chats-19577.php, mar. 2021" />le rendra<ins> rusé, vif et adroit</ins> comme un chat. <br />
<br /><br />
Tel sera mon fils, en tous points parfait. Et il régnera sur le monde.</p></blockquote>
<blockquote><p>Nourri au sept laits, l’enfant grandit, devient adolescent, puis jeune homme ; il est temps pour ce prince aux multiples qualités acquises par les 7 laits de prendre épouse. En ce même temps,<strong> le puissant Khan du pays voisin</strong> convie à une fête tous les jeunes vaillants et valeureux pour que sa <strong>fille unique</strong> choisisse parmi eux son époux.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>L’émir et son fils partent avec une nombreuse suite. Le fils du vizir</strong>, du même âge que le prince, l’accompagne <ins>pour le servir, lui sert de confident et de garde du corps</ins>. L’émir n'a aucun doute : son fils va surpasser tous les autres prétendants ! Pendant <ins>quarante jours</ins> les festins succèdent aux chasses, les danses aux compétitions, les concours de musique et de poésie aux courses de chevaux. <strong>Chaque concurrent s’efforce de surpasser les autres et chaque épreuve révèle ce que chacun sait et ce qu’il ignore, ce qu’il aime et ce qu’il déteste, ce qu’il est et ce qu’il n’est pas.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>À la fin du quarantième jour,</ins> <strong>la princesse s’adresse à tous les jeunes gens</strong> :<br />
- <em>Soyez remerciés, vous tous qui êtes ici et qui avez rivalisé de force, d’adresse et de courage.<ins> Vous tous êtes dignes d’amour mais un seul m’est destiné. Ahmad, fils du vizir de l’émir, fidèle serviteur</ins> tout dévoué à ton prince, je te donne ma main, car mon cœur, tu le possèdes déjà.</em><br />
L’émir entre dans une violente colère. Il demande raison au Khan et le menace :<br />
‐ <em>Le choix de ta fille nous insulte ! Non seulement elle a refusé mon fils, mais elle lui a préféré son serviteur ! Seul le sang peut laver une telle injure !</em><br />
Heureusement, le khan répond en homme sage :<br />
‐ <em>Je comprends ta colère et ton chagrin de père. Et c’est en père que je vais te parler. Ton fils, hélas ! est <strong>féroce comme un tigre mais lâche comme un lièvre ; laid comme un chameau et balourd comme un éléphant ; stupide comme un ours, instable et ombrageux qu’un cheval rétif et perfide comme un chat. Sois honnête et réponds‐moi en père : pouvais‐je donner ma fille à un tel prétendant ?</strong></em><br />
Accablé, l’émir courbe la tête. Plein d’amertume, il veut comprendre ; il demande :<br />
‐ <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Sein_Bebe_200_Hopital_mont_de_Marsan.jpg" alt="Sein_Bebe_https://www.ch-mt-marsan.fr/documents/Documents/SERVICES/Gynecologie__Obstetrique/conseils_pour_le_retour_a_domicile_SDC3_allaitement.pdf" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sein_Bebe_https://www.ch-mt-marsan.fr/documents/Documents/SERVICES/Gynecologie__Obstetrique/conseils_pour_le_retour_a_domicile_SDC3_allaitement.pdf, janv. 2024" /><em>Quel est donc le lait qui a nourri le fils de mon vizir pour le rendre digne de ta fille ?</em><br />
Le Khan répond doucement :<br />
‐ <em>Sa mère l’a nourri de lait humain : il est devenu un homme accompli.</em> <br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li><em>Les sept laits</em>, Conte Tadjik, <em>365 Contes et gourmandises</em>, Luda, Editions Gallimard Jeunesse, coll. Giboulées, 1999, 16-18 juillet. Les Tadjiks, ou Persans orientaux, sont un peuple d’Asie centrale qui parle le tadjik, langue iranienne considérée comme un dialecte oriental du persan.</li>
<li>Texte en ligne <a href="https://www.santeallaitementmaternel.com/documents/Contedesseptlaits.pdf">ici</a>.</li>
<li><em>Les sept laits</em>, Muriel Bloch, Le Jardin Des Mots, 30 Mai 2022.</li>
<li><em>Les sept laits</em>, livre-CD de la conteuse Muriel Bloch, sur une musique de João Mota, Les Editions du Jardin des Mots, Collection "Les Petits Savoureux", 2022.</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4>Autres contes</h4>
<p><strong>Cette transformation de l'homme est-elle souhaitable ou dangereuse ? </strong>Les contes, récits vieux comme le monde, sont là pour affiner notre esprit, à la manière d'un philosophe.<br /></p>
<p><q><em>Les contes n'enseignent pas des vérités. Ils posent seulement des questions. Et ces questions me semblent plus riches de sens que toutes les certitudes.</em></q> Michel Piquemal - <em>Le conteur philosophe</em><br /><br /></p>
<p>Dans l'<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/31/L-homme-augment%C3%A9-dans-les-contes">article suivant</a> sont présentés cinq contes venus d'horizons différents, ce qui montre que cette problématique est ancienne et universelle. <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>L'homme au corps de fer</em></strong> un conte africain</li>
<li><strong><em>Le lettré et le batelier</em></strong> conte venu du Moyen-Orient, en passant par l'Asie</li>
<li><strong><em>Le coq et le renard</em></strong> conte chinois, variante du précédent.</li>
<li><strong><em>L'inutile</em></strong> un conte attribué à un philosophe grec</li>
<li><strong><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em></strong> conte d'Europe</li>
</ul>
<p><br /></p>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-homme-augment%C3%A9-Le-transhumanisme-Gruissan-1-d%C3%A9cembre-2023#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15559771''La simplicité du derviche'' : Difficile de rester pauvre en toute simplicitéurn:md5:8111d4816507cd75c2fba6a052ff583e2023-11-15T00:00:00+00:00patricia gustinPetits contes de sagesseconte de sagessedervicheRANDONNEE<p><strong>L'argent est traître ... Le désir de posséder encore plus ...</strong> <br />
Plusieurs contes l'attestent. Deux articles précédents en témoignent :<br /></p>
<ul>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/19/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-argent%2C-un-fait-social-total-Gruissan-6-octobre-2023">''L'argent, un fait social total''</a> où deux contes sont présentés : <em>L'argent change-t-il nos vies ?</em> et <em>Le marchand et le derviche</em> résumé mais à lire dans son intégralité <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/12/02/Un-conte-%C3%A0-m%C3%A9diter-%3A-%22Le-Derviche-et-le-Marchand%22">ici</a> .<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/21/L-argent-dans-les-contes">''L'argent dans les contes''</a> avec 14 autres contes plus ou moins "argentés" qui révèlent les facettes multiples de l'argent : fascination, désir insatiable, puissance, mais aussi comment résistent ceux qui veulent penser par eux-mêmes et vivre libre.<br /></li>
</ul>
<p><br />
Et maintenant, un autre conte : <strong>La simplicité du Derviche</strong> .<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Derviche-linge-Alamy.jpg" alt="Derviche" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Derviche, janv. 2024" />Après avoir évoqué la possibilité de résister au pouvoir toxique de l'argent, voici maintenant un autre derviche qui, bien que voulant vivre dans le dénument, se crée bien du soucis : ses bonnes intentions ont été mises à mal par un coeur de bonne volonté mais pas assez aguerri. <br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h4><strong>La simplicité du Derviche</strong></h4>
<p>L'avertissement mis en exergue du conte nous rappelle qu'un conte peut être interprété selon son coeur ... A nous de le recevoir simplement, comme un derviche, et le conte fera son chemin de lui-même sans interprétation abusive...<br /></p>
<p>Un <ins>derviche</ins> (du persan درويش, derviš, « pauvre, mendiant ») suit l'enseignement soufie qui prône le dénuement comme voie de recherche spirituelle : Il convient de faire barrage à toutes les convoitises de l'ego et du monde, quelles que soient leurs formes, en vue d'une régénération spirituelle.
<br /></p>
<blockquote><p><em>Cette histoire ne devrait pas être dite :</em><br />
<em>Aux ignorants qui ne sauraient l'entendre ;</em><br />
<em>Aux hypocrites qui s'en sentiraient offensés ;</em><br />
<em>Aux maîtres d'école qui chercheraient à l'enseigner ;</em><br />
<em>Aux hommes sans foi ni loi qui voudraient en abuser.</em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>adaptation personnelle du conte :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Derviche-linge-Alamy.jpg" alt="Derviche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Derviche, janv. 2024" /></p>
<blockquote><p>Un homme décide de se faire derviche : il se dépouille de tout et s'en va vivre dans les montagnes, simplement vêtu d'un linge serré autour de la taille. Une caverne va l'abriter, il se nourrira de racines et se désaltérera à l'eau claire des sources. C'est tout ! <br /></p></blockquote>
<p>C'est vite dit ...<br /></p>
<blockquote><p>Les habitants de son village, pour lui faire honneur et le conforter dans sa décision, l'accompagnent jusqu'au pied des monts. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/derviche_2_pagnes_blancs.png" alt="derviche_pagne blanc_deux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="derviche_pagne blanc_deux, janv. 2024" />Le derviche s'éloigne, mais en marchant il pense qu'il aurait certainement besoin d'un <strong>linge de rechange</strong> chaque fois qu'il voudrait nettoyer celui qu'il porte. Il aurait dû y penser ... Il redescend au village où on lui fourni un second tissu ...<br /></p></blockquote>
<p><em>Pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Chat_aux_aguets-souris-160.jpeg" alt="Chat aux aguets-trou de souris-https://www.wikistrike.com/article-un-parasite-fait-perdre-aux-souris-leur-peur-des-chats-116869183.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chat aux aguets-trou de souris-https://www.wikistrike.com/article-un-parasite-fait-perdre-aux-souris-leur-peur-des-chats-116869183.html, mar. 2021" />Mais des<strong> souris</strong> viennent grignoter son linge de rechange... Le derviche redescend au village où on lui offre <strong>un chat</strong> ...<br /></p></blockquote>
<p><em>Pour chasser les souris</em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p>A peine remonté, le derviche réfléchit : si lui a fait voeu de pauvreté et s'il est prêt à jeûner, le chat n'est pas du tout concerné ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/jatte-lait-chat_zooplus.jpg" alt="derviche_jatte de lait pour le chat_zooplus" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="derviche_jatte de lait pour le chat_zooplus, janv. 2024" /> Il doit maintenant veiller à son alimentation par respect pour cette vie animale. Le derviche redescend au village où on lui donne <strong>une jatte de lait</strong> ...<br /></p></blockquote>
<p><em>Pour nourrir le chat</em><br />
<em>qui chasse les souris </em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p>Le chat a rapidement vidé la jatte de lait. Le derviche pense alors qu'il lui faudra sans cesse descendre et remonter du village pour nourrir le chat. Que de temps perdu au détriment de la prière ! <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Vache_Aubrac_Bailleul_wikimedia_s.jpg" alt="vache : Vache_Aubrac_Jean-Luc Bailleul_wikimedia common" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="vache : Vache_Aubrac_Jean-Luc Bailleul_wikimedia common, janv. 2014" />Le derviche redescend au village où on lui confie <strong>une vache</strong> ...<br /></p></blockquote>
<p><em>Pour emplir la jatte de lait</em><br />
<em>qui nourrit le chat</em><br />
<em>qui chasse les souris </em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p>Désormais le derviche se voit dans l'obligation de traire la vache matin et soir plutôt que de méditer. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Jeune_tsigane_3.jpg" alt="Jeune tzigane_Demetrio_https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/linternement-des-tsiganes-en-france-1940-1946" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeune tzigane_Demetrio_https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/linternement-des-tsiganes-en-france-1940-1946, avr. 2023" />Il redescend au village et <strong>un jeune homme</strong> veut bien l'accompagner pour l'aider en trayant la vache. <br /></p></blockquote>
<p>Et voilà un jeune homme ...<br />
<em>Pour s'occuper de la vache</em><br />
<em>qui emplie la jatte de lait</em><br />
<em>qui nourrit le chat</em><br />
<em>qui chasse les souris </em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p>Hélas, après quelques temps, le derviche remarque que le jeune homme est de plus en plus triste : il souffre de solitude. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3_s.jpg" alt="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3, déc. 2012" /><br />
Le derviche, soucieux du bien-être du jeune homme, redescend au village où on lui présente <strong>une demoiselle ...</strong><br /></p></blockquote>
<p><em>Pour épouser le jeune homme</em><br />
<em>qui s'occupe de la vache</em><br />
<em>qui emplie la jatte de lait</em><br />
<em>qui nourrit le chat</em><br />
<em>qui chasse les souris </em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p>Bientôt, le derviche entend l'épouse soupirer : elle se languit de sa famille, d'un entourage familier pour converser et avoir quelques distractions. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Famille_juive_1922_s.jpg" alt="Portrait d'une famille juive_Pinsk_Pologne_1922_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Portrait d'une famille juive_Pinsk_Pologne_1922_, fév. 2014" />Le derviche, soucieux du bien-être de la demoiselle, redescend au village chercher <strong>parents et amis ...</strong><br /></p></blockquote>
<p><em>Pour se joindre à la demoiselle</em><br />
<em>qui a épousé le jeune homme</em><br />
<em>qui s'occupe de la vache</em><br />
<em>qui emplie la jatte de lait</em><br />
<em>qui nourrit le chat</em><br />
<em>qui chasse les souris </em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p><strong>Et pour finir, le village entier, artisans et commerçants, ont déménagé en haut de la montagne ...</strong> <br /></p></blockquote>
<p><em>Pour les nécessités des parents et amis</em><br />
<em>qui avaient rejoint à la demoiselle</em><br />
<em>qui a épousé le jeune homme</em><br />
<em>qui s'occupe de la vache</em><br />
<em>qui emplie la jatte de lait</em><br />
<em>qui nourrit le chat</em><br />
<em>qui chasse les souris </em><br />
<em>qui grignotent le second tissu</em><br />
<em>qu'il a pris pour remplacer celui qu'il porte au moment de le laver</em><br /></p>
<blockquote><p>Et le derviche peut, enfin !, vivre une simple vie de derviche en prière et en méditation, <em>en toute simplicité</em> ... <br /></p></blockquote>
<p>Pas si simple de faire simple ...<br />
Pas si facile de vivre sans rien ...<br />
Le peu de choses que l'on possède nous possède ...<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/contes-des-sages-du-Maghreb-JJ_Fdida-Seuil-2015.jpg" alt="contes-des-sages-du-Magheb_Jean-Jacques FDIDA_Seuil-2015" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="contes-des-sages-du-Magheb_Jean-Jacques FDIDA_Seuil-2015, janv. 2024" /><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Jacques Fdida, <em>Contes des sages du Maghreb</em>, conte soufi, Seuil, 2015, pp 166-72.</li>
<li><em>10 contes du Maghreb</em>, collectif, Belin Education, Boussole - cycle 3, 2022<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br />
<ins>lI y a toujours des ermites même chez nous !</ins><br /></p>
<ul>
<li>A gruissan (Aude - 11), non loin de la Chapelle des Auzils, perchée tout en haut d'une colline avec vue sur la mer, il y eut longtemps un ermite. A mi-chemin, le jardin de l’ermite offre une halte bienvenue aux promeneurs qui souhaitent profiter de la fraîcheur de cette oasis dans la Clape. Une source alimente toute l’année les espèces méditerranéennes de ce jardin. C’est là que vivaient des hommes qui avaient fait vœu de consacrer leur vie à accueillir et guider les passants dans cette nature âpre et belle. Ils vivaient en autarcie. Leurs noms : Antoine SUDRE (1655), Blaise CAMP (1666), Frère MICHEL (1745), Louis BADIE (1783), et le dernier Ermite, Michel Cyprien, qui s’est éteint en 1888, a laissé des traces de sa présence comme une maisonnette ou un jardin d’agrément. Photos en ligne <a href="https://www.komoot.com/fr-fr/highlight/444801">ici</a>.</li>
<li>En octobre 2021, frère Antoine, qui occupa durant 50 ans une grotte à Roquebrune-sur-Argens, nous quittait à l’âge de 98 ans. Son ami Laurent a repris le flambeau spirituel... et il recherche le calme. <em>Durant un demi-siècle, celui que l’on nommait frère Antoine vécut dans une grotte creusée par le temps et les éléments dans la paroi du rocher. Un lieu de retraite troglodyte haut perché où l’ermite vivait en communion avec la nature, méditait plusieurs heures chaque jour et recevait la visite de randonneurs et de personnes en quête de sens. (...) Depuis, c’est Laurent Seta qui réside dans la minuscule cavité au plafond bas et à l’aménagement très sommaire. Il a effectué plusieurs voyages spirituels en Inde. Il est un authentique Sâdhu. Il s’est détaché de tout bien matériel. Mais il reste quelqu’un de tout à fait humble et humain. (...) Il cultive une foi qu’il décrit comme universelle, au-delà des religions. Mais au contraire de son prédécesseur, il n’a pas de routine fixe, mais vit au rythme de la nature… Et des visites. C’est ce que Martine Le Cam, biographe et amie de frère Antoine, appelle le paradoxe de l’ermite. "Lorsqu’ils décident de se retirer du monde, c’est le monde qui vient à eux".</em> Pour lire l'article paru dans Var Matin, <em>Le nouvel ermite de la grotte du Rocher de Roquebrune-sur-Argens aspire à la quiétude</em>, cliquez <a href="https://www.varmatin.com/religion/le-nouvel-ermite-de-la-grotte-du-rocher-de-roquebrune-sur-argens-aspire-a-la-quietude-735223">ici</a>.</li>
</ul>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/11/25/Difficile-de-rester-pauvre-en-toute-simplicit%C3%A9#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15559924L'argent dans les contesurn:md5:df31b22d2547acc04b7f376b889bb4712023-11-12T11:51:00+00:00patricia gustinCONTES : Sagesse des Fous ou Folie des Sagesargentaviditéconte de sagesseMYTHOLOGIE<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Argent-_mains_liees-_squelette_dreamstime.png" alt="Argent_mains liées-squelette" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Argent_mains liées-squelette, janv. 2024" /> <ins>L'argent, est puissant :</ins> il est séduisant, envoûtant, obsédant pour tout ce qu'il permet d'acheter, au risque de se perdre car le désir est insatiable. Mais on n'achète ni amour, ni bonheur et encore moins la liberté ...<br /></p>
<p><ins>L'argent est double :</ins> comme une pièce à deux faces, il peut être sale ou propre, aider à mieux vivre ou se changer en drogue dure, il est aimé ou détesté ... parfois par la même personne ...<br />
<br />
<q><em>L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître</em></q><br />
Répertorié en français au XVIIIème s., ce proverbe cité par Alexandre Dumas est en fait d’origine latine. Il dériverait de l’expression du poète Horace (Ier s. av. J.-C.) : «<em> L’argent est serviteur ou maître.</em> ».<br /></p>
<p><strong>Dans cet article quelques contes qui dévoilent les multiples facettes de l'Argent</strong> <br /></p>
<ul>
<li><em>Entendre un grillon en ville</em></li>
<li><em>Le derviche et le marchand</em> : l'argent rend aveugle</li>
<li><em>Comment les fleurs vinrent aux genêts</em> : l'amour de l'argent est sans fin et fait perdre de vue l'essentiel</li>
<li><em>Le roi Midas</em>, mythologie grecque : on peut perdre sa vie à la gagner, en voulant avoir toujours plus</li>
<li><em>Un riche pauvre</em>, conte de Léon Tolstoï, un pauvre ne peut se défaire d'une bourse magique, jusqu'à en mourir.</li>
<li><em>Course mortelle pour possèder plus de terres</em></li>
<li><em>Les mains blanches</em>, conte de Bretagne, avec un peu d'argent ce qui est noir paraît blanc</li>
<li><em>Ce qui ne s'achète pas</em> paraît sans valeur lorsqu'on veut le donner sans contrepartie. Pourtant les vraies valeurs ne s'achètent pas.</li>
<li><em>Quel est en ce monde le plus précieux des biens ?</em> : les vraies valeurs, les valeurs morales (honnêteté, fidélité, justice, amitié, amour) n'ont pas de prix.</li>
<li><em>Qui possède qui ?</em></li>
<li><em>Diogène et le marchand</em></li>
<li><em>Diogène et les lentilles</em></li>
<li><em>La bonne fortune</em> à prendre ou à laisser ?</li>
<li><em>Question de perspective : Pauvre ou riche ?</em></li>
<li><em>Voir ou vouloir posséder</em></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h3><strong>Quelques reflets de l'argent :</strong></h3>
<ol>
<li>séduisant, éblouissant, il rend aveugle : l'argent est un piège</li>
<li>puissant, il achète presque tout mais ...</li>
<li>envahissant, envoûtant par le désir insatiable qu'il suscite, nous croyons le posséder, mais c'est lui qui nous possède.</li>
<li>certains refusent de servir un tel maître : si l'argent est puissant, il n'est pas tout-puissant ...</li>
<li>Question de perspective<br /></li>
</ol>
<p><br /></p>
<h4>1/ L'argent, séduisant, éblouissant, puissant, est un piège</h4>
<p><q><em>Là où est ton trésor, là est ton coeur</em></q> Mathieu 6:21<br /></p>
<h5>L'argent rend sourd<br /></h5>
<p><strong><em>Un grillon en ville</em></strong><br /></p>
<blockquote><p>Un ethnologue new-yorkais reçoit un jour à Manhattan un de ses vieux amis sioux. Et comme à grand-peine ils cheminent dans la cohue des gens, des voitures hurlantes, des gyrophares policiers, bref dans l’ordinaire boucan d’une avenue crépusculaire, à l’heure de pointe, le Sioux s’arrête soudain au coin d’une rue, tend l’oreille et dit :<br />
- <em>Tiens, j’entends un grillon</em>.<br />
Son ami s’étonne.<br />
-<em> Un grillon ? Laisse tomber, mon vieux, tu rêves. Entendre un grillon, à New York, dans ce vacarme ?</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grillon_main.jpg" alt="Grillon_main_https://sites.google.com/site/lapetiteboheme01/textes-et-contes-spirituels-sur-les-animaux/un-grillon-a-new-york" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grillon_main_https://sites.google.com/site/lapetiteboheme01/textes-et-contes-spirituels-sur-les-animaux/un-grillon-a-new-york, janv. 2024" />Le Sioux va droit à l’angle d’un mur. Dans une fente de béton poussent des touffes d’herbe grise. Il se penche, puis s’en revient. Au creux de sa main, un grillon.<br />
- <em>Alors ça</em>, bafouille l’ami, abasourdi,<em> c’est incroyable. Une ouïe fine à ce point-là, c’est un truc de sorcier, ou quoi ?</em><br />
- <em>Pas du tout</em>, répond le Sioux. <em><strong>Chacun entend ce qui l’habite et ce qui importe dans sa vie</strong>. Facile à démontrer. Regarde.</em><br />
<ins>Il sort quelques sous de sa poche et les jette sur le trottoir.</ins> Tintements brefs, légers, fugaces. Dans la bousculade autour d’eux, tandis que les voitures, au feu du carrefour, klaxonnent, démarrent, rugissent, dix, quinze têtes se retournent et cherchent de l'œil, un instant, ces pièces de monnaie qui viennent de tomber.<br />
- <em>Voilà, c’est tout</em>, dit le Sioux.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Petits-Contes-de_Sagesse_pour_temps_turbulents_t.jpg" alt="Gougaud_Petits-contes-de-sagesse-pour-des-turbulents_2013" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Gougaud_Petits-contes-de-sagesse-pour-des-turbulents_2013, fév. 2014" />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Henri Gougaud, <em>Le sioux</em>, <em>Petits contes de sagesse pour temps turbulents</em>, p 158<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>L'argent rend aveugle<br /></h5>
<p><strong><em>Le derviche et le marchand</em></strong><br />
Conte donné lors du café-Philo du 3 novembre 2023 : L'argent, un fait social total <br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jihad Darwiche : <em>Le Derviche et le Marchand</em>, Albin Michel Jeunesse, coll. Petits contes de sagesse, 1999</li>
<li>Texte intégral <ins>en ligne</ins> dans l'article <em>Le derviche et le marchand</em> ; cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/12/02/Un-conte-%C3%A0-m%C3%A9diter-%3A-%22Le-Derviche-et-le-Marchand%22">ici</a> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>L'argent éloigne de l'amour <br /></h5>
<p><strong><em>Comment les fleurs vinrent aux genêts</em> :</strong> <br />
L'amour de l'argent est sans fin et fait perdre l'essentiel.</p>
<blockquote><p>Au Bout du bout de la lande vit <strong>un vieux chasseur</strong>. Sa femme est morte depuis longtemps. Sa fille vit avec lui. C'est <strong>la plus jolie fille du pays</strong>, mais son père trouve à redire à chaque prétendant. Il les refuse tous ! Un jour un <strong>jeune homme</strong> tente sa chance. <em>N'y va pas lui souffle le vent, tu ne récolteras que du mépris.</em>, mais il n'écoute que son cœur. Le vieux le dévisage de haut en bas, de bas en haut ... méprisant ... et refuse de donner sa fille à un va-nu-pied. Le jeune homme propose sa force, son courage, et son amour. Le Père lui jette alors un sac en peau de porc et lui dit : <em>Ne reviens que quand il sera plein !</em><br />
Le jeune gars part, tête basse, et jette un dernier regard vers la maison, espérant apercevoir la jeune fille. Elle est là, derrière la fenêtre de sa chambre, elle le regarde et sent que son amour est sincère. Elle saute par la fenêtre et le rejoint. Elle a pour lui trois choses précieuses :<br />
<strong>Une poire dorée à n'offrir qu'à un roi</strong> : <em>elle t'apportera la prospérité</em>.<br />
<strong>Un rossignol</strong> qu'elle sort de son corsage : <em> il te rappellera à ton souvenir cette promesse solennelle que je te fais : je t'attendrai chaque jour tant que je trouverai un rameau à planter sur la lande.</em><br />
<strong>Un baiser d'amour</strong> pour lui donner la force de revenir. <br />
Le jeune homme marche longtemps avant d'arriver aux portes du château du roi. Il a bien failli manger la poire à 3 reprises parce qu'il a avait soif, faim, et qu'il était épuisé. Mais à chaque fois le rossignol l'en a empêché par son chant qui lui a rappelé la promesse de sa fiancée. Dix rameaux sont déjà plantés. Il offre la poire au roi qui lui propose un écu. Mais le rossignol lui conseille de demander <ins>deux poules pondeuses</ins>.<br />
Il met les poules dans le sac. Arrivé au marché, le sac est plein d'œufs, et ainsi chaque jour de marché. Les écus commencent à remplir le sac.<br />
Il achète <ins>un porcelet et un agneau</ins>. La toison de l'agneau pousse tellement vite qu'il la vend fort cher et il élève le goret. Il achète d'autres porcelets et d'autres agneaux avec l'argent gagné.<br />
Puis, les affaires marchant toujours bien, il achète<ins> une barque</ins> et se met à pêcher. Tout lui réussit, tant qu'il écoute le rossignol. Il finit par avoir toute une flottille de barque de pêche. <br />
<strong>Le sac est presque plein</strong>.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/sac_or.gif" alt="sac d'or" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="sac d'or, mar. 2010" /> Mais il se dit qu'il lui faut construire<ins> une maison</ins> digne d'accueillir sa femme. Il sort des écus du sac et le rossignol se met à l'avertir en chantant à tue-tête : <em>Pense à celle qui t'attend ... La colline est déjà toute couverte de rameaux !</em>. Mais l'homme prend plaisir à sentir les pièces rouler sous ses doigts : il achète aussi <ins>un cheval blanc</ins> pour porter le sac et <ins>un cheval noir</ins> pour lui, et de beaux habits. Le rossignol chante tristement, désespéré mais il continue à vouloir montrer sa réussite :<strong> il décide de revenir avec deux sacs remplis d'écus d'or</strong> ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pieces_or_t.jpg" alt="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg, déc. 2009" /> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pieces_or_t.jpg" alt="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg, déc. 2009" />En atteignant la richesse, il en a aussi découvert les vertiges... <strong>Le rossignol le quitte</strong>. Cela marque l'homme. Mais le mal est fait.<br />
Dans la nuit <strong>une tempête</strong> fait couler ses barques, disperse son troupeau de cochons qui, affolés, se précipitent du haut de la falaise, les agneaux sont dévorés par les loups, les poules par des renards, sa maison est frappée par la foudre ... Il a tout juste le temps de sortir avec un sac d'écu ... Il comprend, trop tard. Il rejoint la cabane qu'il s'est faite en arrivant et retrouve un vieux coffre avec des vieux habits dans lesquels il ne rentre plus. Il se lave à la fontaine et s'aperçoit que son corps s'est épaissit, ses cheveux grisonnent aux tempes ... Il est temps de rentrer. Mais en voulant fermer le sac, un écu roule, une pie le vole ... Le sac n'est pas plein ...<br />
Il veut vendre un cheval mais personne ne veut acheter une vieille rosse... Le temps à passé ... et l'autre cheval s'écroule sous lui. Il pense alors à réclamer au roi après toutes ces années l'écu refusé pour la poire. Il s'aperçoit que cette poire est miraculeuse parce qu'elle se reforme chaque nuit. Le roi, qui était devenu son ami au temps de la réussite, jette la pièce demandée avec mépris à l'homme mal habillé.<br />
L'homme repart avec un cheval qui porte le sac, et marche, marche ... Le chemin du retour est long. Il arrive enfin devant la maison du vieux chasseur qui lui ouvre brusquement la porte :<br />
- <strong><em>Elle est partie. Elle a planté un rameau chaque jour jusqu'à la mer. Et quand elle n'a plus trouvé d'endroit libre, elle est monté dans une barque ...</em></strong><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.GENET_05-2011_s.jpg" alt="Genets_PatriciaGUSTIN" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Genets_PatriciaGUSTIN, mai 2011" />L'ancien fiancé, accablé, <ins>de rage jette le contenu du sac d'écu sur la colline couverte de buissons</ins>, car chaque rameau a poussé ... La colline semble couverte d'or ... <strong>C'est l'or des genêts qui poussent jusqu'à la mer</strong> ...<br />
L'histoire s'arrête là ... Il a couru jusqu'à la mer ... n'a vu sur le rivage que des traces de pas et d'une barque tirée ... Il a pris la mer et s'est lancé à la recherche de sa jeunesse ... Le conte ne dit pas s'il a pu la rattraper ou si la jeune fille en traversant la mer a trouvé un prince ... A vous de deviner ...<br /></p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Genets_LEOURIER_t.jpg" alt="Comment_les_fleurs_vinrent_aux_genets_LEOURIER" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Comment_les_fleurs_vinrent_aux_genets_LEOURIER, mai 2011" /><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment les fleurs vinrent aux genêts</em> de Léourier Christian, Albin Michel, collection Petits Contes de Sagesse, 1998. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>L'argent est un piège mortel<br /></h5>
<p><strong>Le roi Midas</strong><br />
On peut perdre sa vie à ne vivre que pour accumuler les richesses.<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Midas-fille-OR.jpg" alt="Midas change sa fille en or_https://www.lalibre.be/archives-journal/2016/10/20/je-touche-le-pactole-O2LTTRVEOZBJNEJTZRS6BMDP4U/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Midas change sa fille en or_https://www.lalibre.be/archives-journal/2016/10/20/je-touche-le-pactole-O2LTTRVEOZBJNEJTZRS6BMDP4U/, janv. 2024" />En récompense d’un service, Dionysos, le dieu du vin, donne au roi Midas le pouvoir de changer en or tout ce qu’il touche. Sa richesse est de plus en plus grande mais il ne peut embrasser personne, il a fait la triste expérience de changer sa propre fille en or ... et dès qu'il porte sa nourriture à ses lèvres, elle se change en or : il va mourir de faim, de soif et de solitude... Il finit donc par demander à Dionysos de lui retirer ce pouvoir. Il doit aller se laver à la source du fleuve Pactole. Depuis ce jour, ce cours d’eau charrie des paillettes d’or, d’où l’expression « toucher le pactole ».<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/philofables_pour_la_Terre_Michel_Piquemal.jpeg" alt="Philo-fables pour la Terre_Michel Piquemal_Albin Michel 2010" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Philo-fables pour la Terre_Michel Piquemal_Albin Michel 2010, janv. 2024" /><br /></p>
<ul>
<li>Mythologie grecque.<br /></li>
<li><em>Les philo-fables pour la Terre</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2010, <em>Le roi Midas</em>, p 66-68. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Le fil de l’araignée :</strong> Métaphore du piège de l'argent<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Araignee_toile_mouche.png" alt="Araignée_toile_mouche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Araignée_toile_mouche, janv. 2024" /><br />
La toile de l'araignée ressemble au piège de l'argent : son fil est brillant mais gluant. Il emprisonne celui qui l'admire de trop près et veut s'y installer : le visiteur, ou plutôt la proie, reste collé sans pouvoir s'en dépêtrer ; il se fait possèder, puis vidé de toute substance vitale. Ne restent que l'araignée repue et un cadavre : le désir insatiable et dévorant, et un pantin sans âme.<br />
<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong> Un riche pauvre</strong><br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> <strong>un pauvre ne peut se défaire d'une bourse magique, il reste assis à extraire des écus l'un après l'autre jusqu'à en mourir.</strong> <br />
<br /></p>
<blockquote><p>Il existait autrefois un pauvre homme qui, se couchant un soir, ne put s’endormir : <br />
- <em>Pourquoi, pensait-il, la vie est-elle si pénible pour les pauvres gens ? Et pourquoi les riches accumulent-ils tant d’argent ?… Il y en a qui ont des caisses pleines d’or ; et pourtant ils amassent encore, et se privent de tout. Si j’étais riche, moi, ce n’est pas ainsi que je vivrais ; je me donnerais du bon temps, et j’en procurerais aux autres aussi.</em> <br />
Tout à coup il entendit quelqu’un lui dire : <br />
- <em>Tu veux être riche ? Voici une bourse ; il ne s’y trouve qu’un écu, mais aussitôt que tu l’auras pris, un autre le remplacera. Retire donc autant d’écus que tu voudras, et ensuite jette la bourse dans la rivière. Mais, avant de jeter la bourse, aie soin de ne pas dépenser un seul de tes écus, sinon ils se transformeraient tous en pierres.</em> <br />
Le pauvre homme était fou de joie. (...) <br />
- <em> Toute cette nuit, je vais en retirer un gros tas d’écus, et demain je serai riche ! Dès le matin, je jetterai la bourse dans l’eau, et je vivrai à ma guise.</em> <br />
Mais le matin, il changea d’avis. <br />
Il en retira donc tout le jour, puis il en voulut encore, et encore, ne pouvant se décider à quitter la bourse. <br />
Cependant, il sentit la faim (...) Il aurait bien voulu manger, mais non pas se séparer de la bourse. (...) <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Vieil_homme-riviere-Robert_Francois_Sud-Ouest-15-05-2011.png" alt="Robert François, 87 ans_ photo de Christine Caubet-Boullière_Journal Sud-Ouest, "Robert, le vieil homme et le fleuve", 15/05/2011" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Robert François, 87 ans_ photo de Christine Caubet-Boullière_Journal Sud-Ouest, "Robert, le vieil homme et le fleuve", 15/05/2011, janv. 2024" />La nuit vient, et il ne s’arrête pas encore. Une semaine s’écoule, un mois, puis une année, et il reste toujours près de la bourse. (...) Il continue de vivre, en mendiant, oubliant qu’il avait désiré vivre pour son propre plaisir et pour celui des autres. <br />
De temps en temps il prend une grande résolution : il s’approche de la rivière pour y jeter la bourse, mais il s’en éloigne aussitôt. Il est maintenant vieilli, jauni lui-même comme son or, mais il ne peut cesser de tirer des écus. Il meurt ainsi, pauvre, sur son banc, la bourse entre les mains. <br /></p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Léon Tolstoï, <em>Contes et fables</em>, Librairie Plon, 1888 (p. 208-211), traduction de Ely Halpérine-Kaminsky.</li>
<li><a href="https://fr.wikisource.org/wiki/Contes_et_fables/Un_riche_pauvre">https://fr.wikisource.org/wiki/Contes_et_fables/Un_riche_pauvre</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong> Course mortelle pour possèder plus de terres</strong><br /></p>
<blockquote><p>Un roi voulait récompenser l'un de ses paysans qui lui avait sauvé la vie. Il lui offrit toute la terre qu'il pourrait parcourir depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/piege_geometrique.jpeg" alt="Le piége géométrique_Hassan Musa_Grandir_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le piége géométrique_Hassan Musa_Grandir_1999, janv. 2024" /> Aussi, dès l'aube, l'homme se mit à courir, traversant les champs sans se soucier ni de la chaleur, ni de la faim, ni de la soif, accélérant au contraire sa course à mesure que le soleil déclinait. Et quand l'astre du jour en fut à ses rayons il doubla encore ses enjambés pour gagner quelques arpents de terre en plus. Puis, à la dernière lueur du globe de feu disparaissant à l'horizon, il s'abattit sur le sol, étendant encore ses mains crispées pour ne pas perdre une motte de la précieuse terre... Hélas il ne se releva pas. Sa course l'avait tué.<br />
A ce moment-là passait justement un riche religieux. Il se pencha sur le cadavre et lui dit :<br />
- <em>Ô paysan, pourquoi désirer tant d'arpents, quand, pour ton repos éternel, six pieds de terre te suffisent ?</em></p></blockquote>
<p><ins>Dans l'atelier du philosophe :</ins><br />
<em>Voilà un texte (un de plus) sur le désir insatiable des hommes.. Mais au fond, n'est-il pas logique que ce paysan qui n'a rien veuille beaucoup de terre ? N'est-ce pas plutôt le roi, qui a tout, qui devrait être blâmé de n'avoir donné plus simplement une partie de ses biens. Quand à celui qui a inventé de ce conte, de quel côté se situe-t-il ?</em> <br /></p>
<p><ins>Sources :</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Philo-Fables_PIQUEMAL_t.jpg" alt="Philo_Fables_PIQUEMAL-" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Philo_Fables_PIQUEMAL, avr. 2011" /><br /></p>
<ul>
<li><em>Les philo-fables</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2003, <em>La tombe du paysan</em>, conte bulgare, p 84-85. <br /></li>
<li><em>Le piège géométrique</em>, conte soufi du Soudan, Hassan Musa, Grandir, 1999 <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>2/ L'argent achète PRESQUE tout, mais ...</h4>
<p><strong><em>Les mains blanches</em></strong> :<br />
Avec l'argent ce qui est noir devient blanc.</p>
<p><ins>Résumé à ma façon :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Trois garçons courtisent la même fille</ins> : l'un est <strong>marin</strong>, l'autre <strong>boulanger</strong>, le troisième <strong>coiffeur</strong>. Tous les jeunes gens se connaissent depuis l'enfance. La mère demande à sa fille d'en choisir un mais elle n'arrive pas à se décider. <ins>La mère trouve uen solution pour les départager sans avoir à choisir à sa place</ins> : <strong>sa fille prendra pour mari celui qui a les mains les plus blanches</strong>. Rendez-vous est pris pour le dimanche prochain. Le boulanger, les mains toujours dans la farine, a toutes ses chances : le coiffeur sont toujours bien propres, très blanches aussi ; le marin ne dit rien et baisse la tête car c'est lui qui assurait l'entretien du moteur du bateau. <br />
Le lendemain, son <strong>patron de pêche</strong> voit son air abattu et le rassure : il lui demande de passer chez lui dimanche prochain avant la confrontation, il lui donnera de quoi blanchir ses mains : il est sûr qu'il aura la fille. Ceci dit, il l'envoie s'occuper du moteur. Le marin se dit que son patron a entière confiance en son remède, et il reprend espoir ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pieces_or_t.jpg" alt="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg, déc. 2009" />Le jour dit, le vieux marin sort d'un tiroir une bourse de cuir et en verse le contenu sur la table : des louis d'or ! Il les compte puis les mets dans la main du jeune marin : <br />
- <em>Je te les prête, tu mes les rendras lundi. Quand les deux autres galants auront montré leurs mains, tu tendras les tiennes pleines de pièces d'or. Je suis prêt à parier ma prochaine cargaison qu'on te donnera la préférence.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le dimanche décisif arrive. Les trois garçons ont bien nettoyé leurs mains, surtout le marin après une semaine de mécanique ... mais il est confiant. Après que chacun ait savouré le dessert préparé par la fille, la mère dit solennellement :<br />
- <em>Voyons maintenant lequel a les mains les plus blanches.</em><br />
Le<strong> boulanger</strong> présente ses mains :<br />
- <em>Tes mains sont bien blanches, mais il reste un peu de pâte sour un des ongles ...</em> <br />
C'est le tour du <strong>coiffeur</strong>, qui se voit déjà choisi ...<br />
- <em>Il s'en faut de peu que tes mains soient aussi blanches que celles du boulanger</em> ...<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pieces_or_main_s.jpg" alt="http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/3/2/12/large_707202.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/3/2/12/large_707202.jpg, déc. 2009" />Le <strong>marin</strong> s'est levé, les mains dans les poches. Il les sort emplies de <strong>louis d'or</strong> ... La mère est enthousiaste :<br />
- <em>Ah ! Ma fille, je n'ai jamais vu de mains aussi blanches, voilà vraiment celui qu'il te faut !</em><br /></p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Contes des sages de Bretagne, Jean Muzi, Seuil, 2010, pp 171-179. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Ce qui ne s'achète pas</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Ce qui est gratuit parait sans valeur</ins> lorsqu'on veut le donner sans contrepartie. <ins>Le don parait suspect dans un monde où les échanges sont basés sur l'argent</ins>, le don appelant un contre-don.<br /></li>
</ul>
<blockquote><p>Sophios, le philosophe, demande à ses élèves de charger une charrette de tout ce dont nous n'avions plus besoin, et Sophios fit de même. Puis, nous avons parcouru les rues de la ville afin d'offrir tous ces objets aux passants. Mais comme le maître s'y attendait, les gens se détournèrent : ils refusaient ces marchandises qui n'étaient pas à vendre ; cela leur semblait suspect... <br />
- <em>Regardez comme on considère aujourd'hui ceux qui donnent : on se méfie, ce sont des parias, des pestifèrés. Ce qui ne s'achète pas n'a plus de valeur en ce monde. Pourtant les vraies valeurs ne s'achètent pas.</em><br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/piquemal_Fables_de_Sophios-Albinmichel_2004.jpg" alt="PIQUEMAL_Fables de Sophios_Albin Michel-2004 x100" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="PIQUEMAL_Fables de Sophios_Albin Michel-2004 x100, janv. 2024" /><br />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Petites et grandes fables de Sophios</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2004, <em>Ce qui ne s'achète pas</em> p 95. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>Les vraies valeurs ne s'achètent pas.</ins><br /></li>
</ul>
<p><br />
<q><em>Les vraies valeurs de la vie ? C'est ce que l'argent ne peut pas acheter : la santé, l'amour...</em></q> Paulo Coelho<br /></p>
<p><q><em>Le temps est plus précieux que l’argent car vous pouvez obtenir plus d’argent mais vous ne pouvez pas obtenir plus de temps.</em></q> Jim Rohn <br /></p>
<p><q><em>L'amour est plus précieux que la vie ; l'honneur plus que l'argent : Mais plus précieux que tous deux, la parole donnée.</em></q> Edmund Spenser / La Reine des fées, poète anglais né en 1552.<br />
<br /></p>
<p><strong>Quel est en ce monde le plus précieux des biens ?</strong><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Caravane_Touareg_Mali_LoicBaron_2006_s.jpg" alt="Caravane_Touareg_Mali_2006_LoïcBaron_http://baron.loic.free.fr/Mali/DOC/Rapport.Mali.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Caravane_Touareg_Mali_2006_LoïcBaron_http://baron.loic.free.fr/Mali/DOC/Rapport.Mali.html, avr. 2011" />Alors que la caravane du <strong>grand marchand Abdourahmane</strong> campait dans le désert après un fructueux voyage, des <strong>nomades et leurs chameaux faméliques</strong> vinrent demander l'hospitalité. Abdourahmane les reçut comme on doit recevoir tout étranger et se lia d'amitié avec ces hommes qui n'avaient rien. Il leur <ins>offrit des outres d'eau</ins> pour qu'ils puissent reprendre leur voyage<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/outre_guerba_trepied_x200.jpg" alt="outre_guerba-trepied_https://cultpatr.blogspot.com/2017/02/recipient-traditionnel-deau-et-de-lban.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="outre_guerba-trepied_https://cultpatr.blogspot.com/2017/02/recipient-traditionnel-deau-et-de-lban.html, mar. 2022" />. <ins>Le chef des nomades accepta le cadeau mais promit de lui ramener les outres au grand caravansérail de Tassili</ins>, point de rencontre annuel de tous les marchands. Ce serait l'occasion de se retrouver, de rendre les outres et d'entretenir leur amitié.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque les nomades eurent disparu à l'horizon, Abdourahmane expiqua à son fils combien eux, <ins>les marchands, étaient plus heureux parce qu'ils disposaient de maisons, de tapis, d'eau en abondance et de nourriture à profusion</ins>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Arrive le temps du rendez-vous. Mais Abdourahmane n'est pas présent au caravansérail comme prévu. Le chef des nomades, inquiet de ne pas le voir, demande où il pourrait le trouver et, toujours chargé des outres de cuir, part à sa rencontre. Après dix jours de marche forcée à travers le désert, il rejoint la caravane du marchand et lui rend ses outres. Il est reçu en ami par le marchand étonné qu'il l'ait cherché si loin pour honorer sa promesse. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque leurs routes se séparèrent, le riche marchand explique à son fils qu'il <ins>ne sait plus s'ils sont vraiment plus riches</ins> que seigneurs du désert, ces misérables en apparence, car,<strong> si eux, les marchands possédaient beaucoup de biens matériels, les nomades avaient gardé la liberté, le sens de l'amitié et le respect de la parole donnée, valeurs que l'on tient en haute estime et qui n'ont pas de prix.</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Petites et grandes fables de Sophios</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2004, <em>La parole donnée</em>, p 117. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>3/ Qui possède qui ?</h4>
<p>Un derviche est un sage qui ne possède rien et que rien ne possède. (voir le conte <em>Le derviche et le marchand</em> en ligne <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/12/02/Un-conte-%C3%A0-m%C3%A9diter-%3A-%22Le-Derviche-et-le-Marchand%22">ici</a>).
Un conte illustre ce choix de vie lorsque le personnage principal refuse une haute fonction qui lui apporterait puissance et argent pour garder sa liberté dans une vie plus simple.<br /></p>
<p><strong>Qui possède qui ?</strong><br /></p>
<blockquote><p>Un homme, connu comme philosophe, visite un de ses lointains cousins qui, dit-on, a fait fortune. <br />
A son arrivée, son cousin lui fait visiter sa maison et lui montre toutes les merveilles qu'elle conient. Mais au moment de partager le repas, il s'excuse : il n'a <ins>pas le temps</ins> car il a des comptes à finir, un dossier urgent à conclure ; il se contente d'un morceau de fromage et d'un bout de pain.<br />
Le lendemain, le visiteur repart et propose à son cousin de faire un bout de chemin avec lui.<br />
- <em>Malheureux ! Je ne peux m'absenter comme ça : il faut que je ferme tout à double tour de <ins>peur d'âtre volé</ins> et cela prendrait trop de temps de faire le tour de la propriété.</em><br />
Le philosophe constate qu'effectivement, son cousin doit peu sortir : il est tout pâle. En plus il l'a vu avaler toutes sortes de petites<ins> piules</ins> comme s'il était gravement malade : pillules pour le stress, pour dormir, pour avoir plus d'énergie ...<br />
- <em>Tu ferais bien pourtant de t'offrir quelques jours de congé. Profite de tes richesses, prends du bon temps, tu l'as mérité !</em><br />
- <em>Ce n'est pas si simple. J'ai emprunté beaucoup d'argent pour poser ces portes blindées, un système d'alarme, refaire un mur de clôture, séuriser ma piscine ...<ins> Il me faut travailler pour rembourser</ins>.</em> <br />
- <em><strong>Es-tu bien sûr que tu possèdes tout cela ? N'est-ce pas plutôt ton argent, tes richesses et ta vaisselle dorée, tes couverts en argent, tes oeuvres d'Art, qui te possèdent ?</strong></em><br /></p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Petites et grandes fables de Sophios</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2004, <em>Qui possède qui ?</em>, p 82. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>4/ Antidote : <br /></h4>
<p><strong>Ni trop ni trop peu ...</strong> <br />
<q><em>Eloigne de moi la fausseté et la parole mensongère ;</em></q><br />
<q><em>Ne me donne ni pauvreté, ni richesse, ... </em></q><a href="https://saintebible.com/proverbs/30-9.htm"> Proverbes 30;9</a><br /></p>
<p><strong>Un exemple : Diogène</strong><br /></p>
<p>Diogène, philosophe grec de l'Antiquité, a fait le choix de préférer la liberté à la richesse et au confort : il a refusé d'être possédé par l'amour de l'argent, ou des règles en société. Diogène vivait dehors, dans le dénuement, vêtu d'un mauvais manteau, muni d'un bâton, d'une besace et d'une écuelle. Dénonçant l'artifice des conventions sociales, il préconisait une vie simple, plus proche de la nature. Il s’est autoproclamé avec fierté « citoyen du monde » et a utilisé son caractère facétieux pour porter atteinte au bon ton et à cette société hypocrite, qui avait rendu riches quelques privilégiés au prix du malheur et de la ruine du plus grand nombre. <br /></p>
<blockquote><p>On raconte que Diogène sommeillait contre le tronc d'un arbre lorsqu'un <strong>riche marchand</strong> passa près de lui. <br />
- <em>Mes affaires se portent à merveille, aussi je voudrais t'en faire profiter. <ins>Prends cette bourse pleine de pièces.</ins></em><br />
Diogène le regarda sans faire un geste.<br />
- <em>Allons, prends-la. Je te la donne car je sais que tu en as bien plus besoin que moi.</em><br />
- <em>Ah bon</em> dit Diogène, <em>tu as donc d'autres pièces comme celles-là .</em><br />
- <em>Oui, bien sûr, j'en ai beaucoup d'autres.</em><br />
- <em>Et tu n'aimerais pas en avoir encore beaucoup plus ?</em><br />
- <em>Si, bien sûr !</em><br />
- <em>Alors garde cette bourse et ces pièces, car <ins>tu en as plus besoin que moi</ins>.</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p>Un jour, alors que Diogène soupait d'un frugal plat de <strong>lentilles</strong>, il est interpellé par Aristippe, philosophe qui faisait partie des courtisans du roi. <br />
- <em>Tu vois,<ins> si tu apprenais à plier devant le roi, tu ne serais pas contraint de te contenter de déchets, ou d'un pauvre plat de lentilles</ins></em><br />
Diogène le foudroya du regard :<br />
- <em><strong>Si tu avais appris à te contenter de lentilles, tu n'aurais pas à ramper devant le roi !</strong></em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Philo-Fables_PIQUEMAL_t.jpg" alt="Philo_Fables_PIQUEMAL" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Philo_Fables_PIQUEMAL, avr. 2011" /><br /></p>
<ul>
<li><em>Les philo-fables pour la Terre</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2010, <em>Diogène et le marchand</em>, pp 49-50.</li>
<li><em>Les philo-fables</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2003, <em>Diogène et les lentilles</em>, pp 46-47.</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>La bonne fortune à prendre ou à laisser ?</strong><br /></p>
<blockquote><p><strong>Le mendiant sur la place du village n'avait rien, pourtant il souriait tout le temps.</strong> Cette éternelle bonne humeur finit par excéder le calife qui juge que c'est là une forme d'arrogance insupportable. Si les pauvres sont plus heureux que les riches, à quoi cela sert d'accumuler terres et possessions ! Il fait jeter le mendiant en <ins>prison</ins>.<br />
Mais la bonne humeur de notre mendiant ne se ternit pas : logé, nourri, il passe ses journées à raconter des blagues aux autres prisonniers. Les gardiens eux-mêmes trouvent leur vie plus légère avec un tel prisonnier. Lorsque le calife vient visiter la prison, il voit le mendiant en train de conter et mimer une baignade imaginaire : la geôle n'est qu'un grand éclat de rire. Le calife, accablé, ordonne aussitôt de faire libérer cet homme qui pervertit l'ambiance de répression par un rire subversif.<br />
Le calife convoque son vizir pour une réunion extraordinaire. Le vizir caresse sa barbe, réfléchit un instant, puis une illumination traverse ses yeux :<br />
- <em>Je crois avoir trouvé la solution : <ins>nommons le Grand Collecteur des Impôts</ins>, avec un gros salaire ; il croulera sous les responsabilités, les problèmes, l'ambition le gagnera et il perdra le sourire ...</em><br />
Le vizir disait sans doute vrai mais ... <ins>le mendiant refuse poliment cette bonne fortune suspecte</ins> qui lui tombe sur la tête. Depuis, le calife cherche toujours le moyen de lui faire perdre son sourire.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/piquemal_Fables_de_Sophios-Albinmichel_2004.jpg" alt="PIQUEMAL_Fables de Sophios_Albin Michel-2004 x100" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="PIQUEMAL_Fables de Sophios_Albin Michel-2004 x100, janv. 2024" /><br />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Petites et grandes fables de Sophios</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2004, <em>La bonne fortune</em>, p 111.</li>
<li><q> <em>Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.</em></q> Mathieu 6:19-22 <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>5/ Question de perspective<br /></h4>
<p><strong>Pauvre ou riche ?</strong> <br /></p>
<blockquote><p>Un jour, le père d'une très riche famille amène son fils à la campagne pour lui montrer comment les gens pauvres vivent. Ils y passent quelques jours sur la ferme d'une famille qui n'a pas beaucoup à leur offrir.<br />
Au retour, le père demande à son fils : <br />
- <em>As-tu aimé ton séjour?</em><br />
- <em>C'était fantastique, papa !</em>'<br />
- <em>As-tu vu comment les gens pauvres vivent ? Qu'as-tu appris ?</em> demande encore le père.<br />
- <em>Merci Papa de m'avoir montrer tout ce que nous n'avons pas. J'ai vu que nous n'avions qu'un chien alors qu'ils en ont quatre.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/campagne-pauvre_ou_riche.png" alt="campagne-lac-chien_https://dogsonholiday.fr/fr/vacances-avec-votre-chien/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="campagne-lac-chien_https://dogsonholiday.fr/fr/vacances-avec-votre-chien/, janv. 2024" /> Nous avons une piscine qui fait la moitié du jardin et ils ont une grande crique. Nous avons des lanternes dans notre jardin et eux ont des étoiles partout dans le ciel. Nous avons une immense galerie à l'avant et eux ont l'horizon. Nous avons un domaine mais eux ont des champs à perte de vue. Nous avons des serviteurs alors qu'eux servent les autres. Nous achetons nos denrées et eux les cultivent. Nous avons des murs autour de la propriété pour nous protéger. Eux ont des amis qui les protègent.</em><br />
Le père en resta muet.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Trop souvent nous oublions ce qui nous est acquis pour nous morfondre sur ce que nous n'avons pas.</ins> Ce qui est un objet sans valeur pour quelqu’un peut très bien être un trésor pour un autre. <strong>Ce n'est qu'une question de perspective.</strong> C'est à se demander ce qui arriverait si nous avions de la gratitude pour tout ce que nous avons au lieu d'en vouloir toujours plus. Apprenons à apprécier ce que vous avons. Retrouvons nos yeux et notre cœur d’enfant.<br />
<br /></p>
<p><strong>Voir ou vouloir possèder</strong><br /></p>
<blockquote><p><strong>Il y avait un homme très riche. Il y avait un homme très pauvre. Chacun d'eux avait un fils et chacun d'eux vivait de part et d'autre d'une grande colline.</strong> <br />
Un jour, l'homme très riche fait monter son fils au sommet de la colline et, embrassant tout le paysage d'un grand geste du bras, il lui dit :<br />
- <strong><em>Regarde, bientôt tout cela sera à toi !</em></strong><br />
Au même instant, l'homme très pauvre fait monter son fils sur l'autre versant de la colline et, devant le soleil levant qui illuminait la plaine, il lui dit simplement :<br />
-<strong> <em>Regarde !</em></strong> <br /></p></blockquote>
<p><em>Notre société a peu à peu dévalorisé tout bonheur gratuit, pour ne glorifier que la possession et l'achat. (...) Mais a-t-on vraiment besoin de posséder quelque chose pour l'admirer et ressentir du bonheur ?</em></p>
<p><ins>Sources :</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Philo-Fables_PIQUEMAL_t.jpg" alt="Philo_Fables_PIQUEMAL" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Philo_Fables_PIQUEMAL, avr. 2011" /><br /></p>
<ul>
<li><em>Les philo-fables</em>, Michel Piquemal, Albin Michel, 2003, <em>Regarde</em>, p 134-135. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Pour aller plus loin ...</strong><br /></h3>
<ul>
<li>CAFE PHILO - POP PHILOSOPHIE : L'argent, un fait social total - Gruissan - 3 novembre 2023, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/19/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-argent%2C-un-fait-social-total-Gruissan-6-octobre-2023">ici</a></li>
<li>Un livre : Jean-Claude Carrière, <em>L'argent - sa vie, sa mort</em>, Odile Jacob, janvier 2014, 275 pages. Présenté <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/06/19/L-argent-Sa-vie%2C-sa-mort-Jean-Claude-Carri%C3%A8re">ici</a>. <q><em>Les Égyptiens tenaient en haute estime le métal argent. Plus tard, surtout après la découverte de l’Amérique et des mines fécondes que les Espagnols se dépêchèrent d’épuiser (et où tant d’esclaves moururent), l’argent déclina, renonça, s’effaça devant l’or. Celui-ci, toujours rare, demeura le seul étalon. Aujourd’hui, que que nous appelons « argent » n’est plus de l’argent, n’est plus du métal, n’a plus de matière, de forme, de poids, de couleur. Les grecs et les Romains, nos ancêtres indirects, pensaient que nous avions besoin d’une obole même après notre mort. Il fallait payer la traversée du fleuve sombre, où nous emmenait Charon le passeur dans sa barque. (…) Besoin d’un peu d’argent pour atteindre l’autre monde, où nous allons être jugés. Au-delà, non. On peut arriver les poches vides. En enfer tout est gratuit.</em></q> pp 34-35</li>
<li>Un article du blog : <em>Consommer ... davantage, mieux ou plus juste ?</em>, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/11/27/Consommer-davantage%2C-mieux-ou-plus-juste">ici</a>.</li>
<li>En ligne, un article de la BNF de Corona Schmiele : <em>De l’or à foison : L’argent dans les contes de Grimm</em>, <a href="https://cnlj.bnf.fr/sites/default/files/revues_document_joint/dossier_argent_dans_contes_302.pdf">https://cnlj.bnf.fr/sites/default/files/revues_document_joint/dossier_argent_dans_contes_302.pdf</a></li>
</ul>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/21/L-argent-dans-les-contes#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15559733CAFE PHILO - POP PHILOSOPHIE : L'argent, un fait social total - Gruissan - 3 novembre 2023urn:md5:8944aaceffdc430c3a7a0795c37e207e2023-11-11T15:23:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieargentCAFE-PHILOchameauCONTEconte de sagessedervichemiroirORIENT<h3><strong> L'argent, un fait social total</strong> <br /></h3>
<p><q><em>L'argent, ça va, ça vient ... Mais quand ça vient, ça va !</em></q><br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Ce thème présenté par Marcelle nous parle d'un fait de société dont qu'on ne peut ignorer : l'argent est partout ... Quel rapport avons-nous avec lui, et comment analyser cela ... La présentation est résumée ci-dessous, le débat a été ... enrichissant. Pour l'occasion deux contes ont été donnés, en introduction et à la fin du Café-philo.<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong>
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pieces_or_main_s.jpg" alt="http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/3/2/12/large_707202.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.7sur7.be/static/FOTO/pe/3/2/12/large_707202.jpg, déc. 2009" /><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>L'argent change-t-il nos vies ?</em> </strong> <br /></li>
<li><ins>La présentation de Marcelle</ins> et quelques notes personnelles</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Le marchand et le derviche</em></strong>.</li>
</ul>
<p><br /><br /></p> <h3><strong>Un conte en Introduction : <em>L'argent change-t-il nos vies ?</em> - -</strong></h3>
<p><q>Plus on le regarde, moins on le voit.</q> Le miroir au tain argenté<br /></p>
<p><ins>Conte revisité à ma façon :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un jour, un petit enfant demande à son père : <br />
-<strong><em> Papa, c’est quoi l’argent ?</em></strong> <br />
L’homme réfléchit un moment, puis il l'amène devant la fenêtre.<br />
- <em>Que vois-tu à travers la vitre ?</em> <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/La_chambre_de_Van_Gogh_a_Arles-1889-Musee_d__Orsay.jpg" alt="VanGogh - Chambre à Arles _ 1889 _ Musée d'Orsay" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="VanGogh - Chambre à Arles _ 1889 _ Musée d'Orsay, janv. 2024" />A travers le verre, l’enfant voit les gens qui passent dans la rue, ses amis qui jouent au ballon, sa mère qui rentre du marché, la circulation des voitures, et tout ce qui l'entoure : ses proches, les maisons, les arbres, les fleurs, le paysage. <br />
Puis le père va chercher de la peinture d’argent dont il recouvre toute une face d'un morceau de verre ; cela fait le tain d’un miroir. <br />
- <em>A présent, regarde cette glace</em>. <br /></p></blockquote>
<p><ins>Je me suis déplacée de l'un à l'autre des participants du café-philo assis en cercle pour leur présenter un petit miroir</ins> en leur demandant ce qu'ils voyaient ... L'étonnant est que les réponses étaient différentes de l'un à l'autre : <em>Une femme un peu âgée</em> - <em>Quelqu'un entre deux âges</em> - <em>Un homme noir</em> - <em>Une femme brune</em> - <em>Un homme qui réfléchit</em> - <em>Quelqu'un qui paraît fatigué</em> - <em>Une personne pas si vieille que ça</em> - <em>Une jeune femme qui se pose des questions</em> etc ... et heureusement ! enfin ! <strong><em>Moi-même !</em></strong> ... la réponse attendue ... Car effectivement,</p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.jeune_idiot_t.jpg" alt="tête_idiot_série Malcom" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="tête_idiot_série Malcom, janv. 2013" />Dans cette glace, l’enfant ne pouvait voir que son propre visage. <br />
- <strong><em>Voilà le danger de l’argent</em></strong>, ajoute son père. <strong><em>Il te conduit à ne voir que toi-même</em></strong>. <br /></p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le miroir et l'argent</em>, conte tiré du livre "Les philo-fables", de Michel Piquemal, éditions Albin Michel, 2003.</li>
<li><em>L'argent</em>, Henri Gougaud, <em>Petits contes de sagesse pour temps turbulents</em>, p 84. <q><em>L'argent est-il si important ?</em></q> demande un fils à son père. Ils font la même expérience pour conclure ainsi : <q><em>Retiens donc ceci mon garçon. Quand l'argent t'envahit l'esprit, tu ne vois plus que lui partout. Tu ne vois plus rien de la vie.</em></q> <br /></li>
</ul>
<p><br />
<q><em>Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.</em></q> Charles Baudelaire<br />
<br /></p>
<h3><strong>Présentation de Marcelle - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h3>
<h4>Introduction de Marcelle :<br /></h4>
<blockquote><p><em>L’argent comme « fait social global » peut s’appréhender à la rencontre de plusieurs champs : économie, sociologie, littérature, morale, anthropologie, histoire et pourquoi pas théologie. En faire un sujet purement philosophique est difficile, à moins de considérer, comme Canguilhem, que la réflexion philosophique se nourrit des apports des autres disciplines et de notre expérience quotidienne qui est grande en la matière. C’est ce que nous tenterons de faire</em>.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Fait social total :</ins> Durkheim Emile (1858–1917), un des fondateurs de la sociologie, développe la notion de fait social total. <strong>Un fait social total possède comme attributs fondamentaux la contrainte, l’extériorité et l’inévitabilité.</strong> <br /></p>
<p><ins>L'argent, monnaie d'échange :</ins><em> Il est bon de noter au préalable que les échanges économiques ne sont qu’une modalité particulière de l’ensemble des relations d’échanges réglées entre les individus</em>.<br /></p>
<p><ins>Définition de ce que l'on nomme "argent" </ins></p>
<p><q><em>L’argent, nous dit le Petit Robert, c’est toutes sortes de monnaies (Métalliques, papier monnaie, scripturales)</em>.</q></p>
<p><ins>Argent renvoie donc à monnaie</ins> : La monnaie est un moyen d'échange, à savoir un moyen de paiement ayant une valeur fiable aux yeux de tous. Elle a trois fonctions essentielles :<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.monnaie_arabe_fals_arabo-byzantin_s.jpg" alt="monnaie_bronze_fals arabo-byzantin-http://www.identification-numismatique.com/t1335-fals-arabo-byzantin-omeyyade-frappee-a-homs-emese" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="monnaie_bronze_fals arabo-byzantin-http://www.identification-numismatique.com/t1335-fals-arabo-byzantin-omeyyade-frappee-a-homs-emese, avr. 2013" /></p>
<ul>
<li>Fonction d’intermédiaire des échanges (Payer).</li>
<li>C’est une unité de compte (Compter).</li>
<li>C’est une réserve de valeur (Être stockée).</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Monnaie renvoie plutôt à l’aspect technique financière, tandis qu’argent est plus chargé affectivement.</strong> On peut aimer l’argent, mais on n’aime pas la monnaie !<br />
<br /></p>
<h4>Histoire de l’argent<br /></h4>
<p><ins>Troc, libre échange, monnaie :</ins></p>
<ul>
<li>Au tout début, on peut supposer qu’il n’y avait pas d’échanges, mais seulement le vol et la prédation. (on prend ce que l'on trouve sans s'occuper si cela appartient déjà à quelqu'un). Puis vint le <ins>troc</ins>. C’était un mode d’échange sympathique mais qui avait ses limites. Il supposait la coïncidence de l’offre et de la demande, et la nécessité de l’immédiateté de l’échange.</li>
<li><ins>L’utilisation d’objets de valeur a émergé</ins> : grains d’orge, grains de sel (D’où vient le terme de salaire), bœuf, coquillages... Peu à peu, ces objets ont acquis une valeur représentative. Ils sont devenus des unités de valeur.</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/piece_argent_ancienne.jpg" alt="pièce-argent-ancienne-http://www.silver-coin-investor.com/World-Silver-Coins.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="pièce-argent-ancienne-http://www.silver-coin-investor.com/World-Silver-Coins.html, fév. 2018" /><ins>L’utilisation de la monnaie métallique serait apparue vers le 7 ème siècle avant J.C. chez les Grecs d’Asie Mineure</ins>. Il s’agissait de pièces avec une marque d’identification de la valeur et l’effigie du roi ou de l’empereur, ce qui avait une fonction d’authentification (Les faux monnayeurs ont toujours été sévèrement punis). Si on peut faire l’histoire de l’apparition de la monnaie, cela ne signifie pas que le troc ou le don contre /don aient disparu).</li>
</ul>
<p><br />
<ins>note 1 :</ins> <strong>Les fausses pièces du roi de Lydie :</strong>
<q><em>Las des négociations interminables lors de tout échange, le roi de Lydie décide que le temps est venu d'inventer une monnaie d'échange et le porte-monnaie qui va avec ! Il demande à son argentier comment le remplir. L'argentier propose de créer des pièces en or, toutes semblables. L'idée plaît au roi mais <ins>il craint qu'en inventant la monnaie, on invente une fausse monnaie</ins>. L'argentier a la réponse : "il suffira de les marquer du <ins>sceau royal</ins> qui en garantira "le bon poids et le bon aloi" ! Il est tout de suite nommé "Grand Argentier du Roi". De l'or pris dans la réserve royale sont coulées de nombreuses pièces qui remplissent 9 sacs. Mais le roi, sceptique, ou trop bien habitué à toutes sortes de mensonges, tromperies, vols en tout genre, fait ajouter un sac de fausses pièces, en apparence pareilles aux autres mais d'un alliage plus lourd ce qui donnait l'illusion qu'elles avaient plus de valeur. Les vraies pièces pesaient un gramme chacune, les fausses deux grammes. <ins>Le souverain mit au défi l'Argentier de trouver le sac de fausses pièces</ins>. L'argentier, riche de son savoir-faire, trouva la solution sur une <strong>balance</strong> à un seul plateau ! Il ajouta une à une une pièce de chaque sac : une pièce = 1 g, deux pièces = 2 g, trois pièces = 3 g, ainsi de suite. Dès qu'il y a un poids qui ne correspond pas au poids attendu, cela révèle la présence d'une fausse monnaie et le sac d'où elle provient.</em></q> L'honneur et l'intelligence, des deux hommes ont été ainsi préservées : le roi avait raison mais l'Argentier aussi en démontrant que l'on peut reconnaître une fausse monnaie d'une vraie. C'est devenu plus compliqué avec les billets de banque actuel, une simple pesée ne suffit pas... Qui dit richesse, dit voleur, mais aussi contrôle ...
<em>Contes des sages mathématiciens et astucieux</em>, Jean-Yves Vincent, Seuil, 2021 pp 159-162.<br />
<br />
<ins>Puis la monnaie s’est de plus en plus dématérialisée</ins> :</p>
<ul>
<li>Progressivement, la pièce a cessé d’avoir en elle-même une valeur équivalente au chiffre inscrit sur une de ses faces pour devenir une représentation symbolique de cette valeur (Ex : lettres de change, puis papier monnaie...).</li>
<li>Dans l’usage de la monnaie la notion de confiance est centrale. Les crises de confiance produisent des Krachs boursiers. La dévaluation de la monnaie peut apparaître comme une trahison.</li>
<li>Le développement des échanges monétaires a nécessité la création de lieux de dépôt et de gestion : les banques.</li>
</ul>
<p>Les échanges entre humains ont acquis une dimension hautement symbolique qui est celle de la monnaie actuelle. Ceci crée entre les individus un lien symbolique réglé et un véhicule d’échange à l’instar de ce qu’est le langage humain.<br /></p>
<p><ins>La monnaie a une double valeur représentative :</ins></p>
<ul>
<li>d’une part elle porte en elle le pouvoir de représenter toutes les acquisitions potentielles qu’elle permet,</li>
<li>d’autre part ce n’est qu’une représentation de valeur. Exemple : un billet de 100 euros en lui-même n’est qu’un papier qui ne tient sa valeur que d’une convention, mais il permet d’acheter n’importe quels biens et services équivalents à cette somme.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>note 2 :</ins> <q><em>Les Égyptiens tenaient en haute estime le métal argent. Plus tard, surtout après la découverte de l’Amérique et des mines fécondes que les Espagnols se dépêchèrent d’épuiser (et où tant d’esclaves moururent), l’argent déclina, renonça, s’effaça devant l’or. Celui-ci, toujours rare, demeura le seul étalon. Aujourd’hui, que que nous appelons « argent » n’est plus de l’argent, n’est plus du métal, n’a plus de matière, de forme, de poids, de couleur. Les grecs et les Romains, nos ancêtres indirects, pensaient que nous avions besoin d’une obole même après notre mort. Il fallait payer la traversée du fleuve sombre, où nous emmenait Charon le passeur dans sa barque. (…) Besoin d’un peu d’argent pour atteindre l’autre monde, où nous allons être jugés. Au-delà, non. On peut arriver les poches vides. En enfer tout est gratuit</em></q>.
Jean-Claude carrière, L’argent, sa vie, sa mort, Odile Jacob, 2014, pp 34-35. D'autres extraits dans l'article consacré à cet ouvrage <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/06/19/L-argent-Sa-vie%2C-sa-mort-Jean-Claude-Carri%C3%A8re">ici</a>.</p>
<h4>Effets des échanges monétaires sur la vie en société<br /></h4>
<ul>
<li>Gain évident en efficacité.</li>
<li>Elargissement illimité du nombre de partenaires.</li>
<li>Elargissement de la temporalité des échanges (On peut thésauriser pour dépenser plus tard, ou au contraire emprunter pour consommer tout de suite et rembourser plus tard).</li>
<li>Contribuer à donner une identité et solidariser des groupes humains par l’usage d’une même monnaie (UE).</li>
</ul>
<p><br />
Cette évolution des modalités des échanges accentue leur fonction symbolique et marque ce que l’on peut considérer comme un progrès anthropologique. Sans éviter quelques dérives :</p>
<ul>
<li>Cette société monétarisée a produit <ins>un humain qui calcule</ins>. Tout se vend, tout s’achète ! Il devient même cynique. L’argent tend à s’imposer dans l’univers des valeurs.</li>
<li>L’argent établit un système d’équivalence généralisé entre des choses <em>a priori</em> incommensurables.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Ambivalence de l'argent :<br /></h4>
<p>L'argent libère du groupe mais asservit car il est indispensable pour vivre dans notre société actuelle.<br />
L'argent permet de réunir des individus liés par les mêmes intérêts économiques et crée des castes au sein de la société.<br />
On l'aime ou on le déteste.<br /></p>
<p><strong>L’argent est libérateur</strong><br /></p>
<ul>
<li>Grâce à l’argent, l’individu préserve son autonomie. Lorsqu’il a payé ce qu’il doit pour un bien ou un service, il est quitte (à l’inverse de la logique don /contre don).</li>
<li>Il peut échanger avec des personnes qui lui sont tout à fait étrangères. L’argent concourt à l’homogénéisation de la vie sociale avec l’élargissement du cercle social en rendant possible l’échange avec des personnes extérieures au groupe d’appartenance.</li>
</ul>
<p>Ce faisant, <ins>il contribue à affranchir les individus du contrôle social direct exercé par le groupe</ins>.<br /></p>
<p><strong>L’argent agit comme contrainte et entraine des privations relationnelles</strong><br /></p>
<ul>
<li>Il faut impérativement se procurer de l’argent pour l’échanger contre les biens et les services. Il renforce la <ins>dépendance réciproque</ins> des individus, spécialement dans la vie urbaine.</li>
<li>L’argent produit une anonymisation de la vie sociale.<ins> Non seulement il nivelle les choses, mais il nivelle les individus.</ins> Ceux-ci n’ayant plus besoin de se connaître pour échanger, ils tendent à devenir des anonymes les uns pour les autres. Leur personnalité ou leur statut social n’intervient plus dans l’échange.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>L’argent possède des effets paradoxaux d’homogénéisation et de différenciation</strong><br /></p>
<p>Il contribue à homogénéiser et à anonymiser les relations (phénomène renforcé par les commandes par internet), et en même temps il contribue à nous différencier.</p>
<ul>
<li><em>Exemple</em> : la pratique du salariat, notamment dans les grandes entreprises, a eu un effet d’<ins>homogénéisation des travailleurs</ins>, ce qui a permis à ceux-ci d’acquérir une <ins>conscience de classe</ins> et de se regrouper dans des syndicats. Ils sont devenus moins vulnérables individuellement. Par ailleurs, grand progrès par rapport au servage, le patron n’achète que la force de travail (salaire), ce qui libère de son contrôle tous les autres secteurs de la vie du travailleur.</li>
</ul>
<ul>
<li><ins>L’argent distingue</ins>. Il amène des différences très sensibles dans le mode de vie, dans le statut social, dans la structuration de la société en classes sociales, dans les lieux de résidence, les moyens de transport, l’accès aux loisirs et à la culture, sans parler des comportements ostentatoires (voitures, montres, marques ...).<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>L’argent n’est pas seulement un médium froid. Nous avons avec lui des rapports affectifs complexes</strong></p>
<ul>
<li><em>Exemple</em> : si on veut se procurer des cigarettes, on peut en trouver dans n’importe quel bureau de tabac. Je pourrais en théorie aller dans le premier venu. Pourtant, tout un ensemble de considérations affectives feront que j’irai ici et pas ailleurs. En principe le fournisseur de ce que je veux acquérir est indifférent et pourtant <ins>mon choix ne se fait pas au hasard, mais à partir de préférences affectives pas toujours conscientisées</ins> par le consommateur (accueil, musique, clim...)<br /></li>
<li>L'argent développe des <ins>comportements passionnels</ins> : désir d’accumuler (chrématistique) ou de dilapider son argent (l’argent lui brûle les doigts). Le désir d’accumuler peut devenir addictif (Harpagon). <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Cle_Or_s.jpg" alt="Clé_Or" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Clé_Or, juin 2015" /><strong>Ce qui n’est qu’un moyen devient une fin en soi</strong>, d’autant que par la spéculation, l’argent produit encore plus d’argent.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>note 3 :</ins><em> le désir est insatiable, et la peur de manquer et de voir son monde s'écrouler impose d'avoir toujours plus pour se sentir en sécurité.</em> <br />
<q><em>si l’argent devient une fin en soi, il se transforme en faim insatiable, une avidité qui n’a aucun sens. Il génère souvent son propre piège, celui du « toujours plus », sans qu’on sache alors à quoi l’employer. (…) L’argent tissait son piège qui n’est autre que la peur qu’il disparaisse, peur de se retrouver pauvre alors qu’on a oublié comment on tenait la tête hors de l’eau, peur de se redécouvrir encore plus fragile. (…) La peur domine et l’argent se laisse vénérer comme antidote à la peur. Un cycle qui peut devenir infernal. On pouvait aussi se débrouiller les poches vides. Toutefois cela demandait d’avoir les reins solides psychologiquement.</em></q>
Antoine Paje,<em> Et elle me parla d’un érable, du sourire de l’eau et de l’éternité – Certaines minutes de notre existence sont cruciales</em>, Fleuve éditions, Pocket, 2015, pp 131-132
<br /></p>
<h4>L'argent, un fait social total</h4>
<p>L’argent ne doit pas seulement être appréhendé à partir du phénomène du marché, mais en tant que support de transactions sociales. Il doit donc être considéré comme <strong>un fait social</strong>. La prise en compte des significations sociales de l’argent est essentielle pour comprendre les pratiques monétaires, c’est-à-dire les manières de dépenser, d’épargner et de donner de l’argent, et cela bien au-delà de la sphère privée. A titre d’exemple, lors de l’instauration de l’euro, les organismes européens ont fait appel à des psychanalystes pour travailler sur la notion de confiance.<br />
<br /></p>
<h4>Argent et morale</h4>
<p>Tout un univers de moralisme ambivalent s’attache à l’argent. <ins>Nous avons avec lui un rapport tourmenté</ins>. Trop pingre ou trop dispendieux, trop cigale ou trop fourmi ! L’affaire est toujours compliquée avec les dépenses. <br /></p>
<p><strong>Achats et remise en question de nos choix </strong></p>
<ul>
<li>Est-ce que je suis dans le meilleur rapport qualité/prix ? Est-ce que j’ai vraiment besoin de ce que je vais acheter ? Est-ce que je ne fais pas une folie ? <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.enigmes_t.jpg" alt="Enigme _ http://francesmq.blogspot.fr/2010/06/des-enigmes-pour-samuser.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Enigme _ http://francesmq.blogspot.fr/2010/06/des-enigmes-pour-samuser.html, déc. 2012" />Est-ce que je ne suis pas en train « de me faire avoir » ? <ins>Je peux avoir autant de remords d’avoir acheté l’objet que de ne pas l’avoir acheté.</ins> Les professionnels de la vente connaissent ces états d’âme. Ils s’efforcent de lever nos scrupules ! Si les revenus sont très modestes, faut-il manger ou se chauffer ? Doit-on s’interdire ou interdire à ses enfants tous les petits plaisirs ?<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Nos ambivalences :</strong></p>
<ul>
<li>On se fustige d’être matérialiste, mais on ne peut pas renoncer à chercher le meilleur rendement pour ses économies.<ins> Une grande partie de notre vie est consacrée à gagner de l’argent : gagner de quoi entretenir et améliorer sa vie<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Argent-_mains_liees-_squelette_dreamstime.png" alt="Argent_mains liées-squelette" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Argent_mains liées-squelette, janv. 2024" />. On serait blâmé de ne pas le faire. Mais on peut avoir le sentiment de « <em>perdre sa vie à la gagner</em> »</ins>.<br /></li>
<li>Que dire du succès populaire des <ins>loteries</ins> qui promettent des sommes mirifiques sans nécessiter de mérite autre que d’avoir investi une petite somme d’argent et du rêve, rêve de quoi... Pourquoi Monsieur tout le monde veut-il tirer le gros lot qui lui ferait égaler la fortune de certains PDG, joueurs de foot, ou capitaine d’industrie qui par ailleurs, le scandalisent.<br /></li>
<li>Que dire du fait que pour certaines personnes, <ins>l’argent, qui on l’a vu n’est qu’un moyen, devient une fin en soi qui écrase toutes les autres valeurs morales</ins> (Harpagon) ?</li>
<li>Pourquoi est-il possible que par la spéculation et l’actionnariat, l’on puisse gagner plus d’argent en étant inutile socialement ?</li>
<li>Pourquoi attendons-nous de l’Etat des services publics efficaces tout en renâclant devant l’impôt ?</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>note 4 :</ins> Jodorowsky nous rappelle que <strong>l'argent n'est qu'un moyen dont il ne faut pas avoir honte</strong>. L'argent peut être une bonne énergie, il permet de réaliser de grandes choses, mais dans notre société il est vécu comme quelque chose de honteux car lorsqu'on en gagne beaucoup on est suspecté d'être un exploiteur. L'amour de l'argent nous fait perdre de vue le sens de la vie et enlève toute bonne énergie à l'argent : il stagne (on thésaurise, on l'aime trop) et devient un radeau qu'on a peur de quitter. Un conte zen, <em>Traverser la rivière</em>, illustre ce raisonnement : <q>Un maitre zen disait : <em>Lorsque certaines personnes doivent traverser une rivière en radeau, elle commencent leur traversée mais, par la suite, elles perdent de vue leur objectif. Elles demeurent sur le radeau : il est devenu leur but.</em></q> <em>Certains pensent que le but dans la vie est de gagner de l'argent. Le but, c'est la joie. Il faut faire de l'argent avec quelque chose que l'on aime vraiment (...) L'argent est</em> (à ce moment-là) <em>une énergie divine (...). Cette énergie peut être employée positivement ou négativement à la construction ou à la destruction.</em> Alexandro Jodorowsky, <em>Le doigt et la lune</em>, Albin Michel, Espaces libres, 1997, <em>Traverser la rivière</em>, pp. 27-28.<br />
<br /></p>
<p><strong>Le tout n’est pas d’avoir de l’argent, encore faut-il se l’être procuré de manière honnête, honorable, à la sueur de son front.</strong><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pieces_or_t.jpg" alt="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.usagold.com/images/gold-coins-bullion.jpeg, déc. 2009" />
N’être ni rentier, ni voleur, ni boursicoteur, ni usurier, ni trafiquant, ni joueur, ni spéculateur, ni corrompu, ni corrupteur, pas non plus prostituée. L’argent que l’on croyait un médium neutre se trouverait entaché, il deviendrait sale. Il nécessiterait alors d’être blanchi. Un peu de charité, quelques dons, la création de quelques fondations, quelques expatriations en terre bienveillante peuvent faire l’affaire pour redonner bonne mine à l’argent !<br />
<br />
<ins>note 5 :</ins> <br /></p>
<ul>
<li><q><em>Bien mal acquis ne profite jamais, seule une conduite juste préserve de la mort</em></q> — Proverbe de Salomon, La Bible, Proverbes 10:2.<br /></li>
<li><q><em>Bien mal acquis ne profite jamais, il faudra bien le restituer un jour ; et vous reconnaîtrez que voler est non seulement un crime, mais encore une folie.</em></q> — H. Godefroid Thomas, Petits sermons, 1847.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Les institutions n’échappent pas aux complexités liées à l’argent. Est-il juste d'avoir ou de donner (ou non) autant d'argent ?</strong></p>
<ul>
<li>L’histoire de l’<ins>Eglise catholique</ins> pour ne prendre qu’elle ne manque pas d’ambiguïtés. Au cours des 12 ème et 13 èm siècles de multiples mouvements de protestations sont venus contester le train somptueux du pape et du clergé. Puis il y eut « l’affaire des indulgences », qui a été à l’origine de la réforme. Selon Max Weber les valeurs du protestantisme ont soutenu l’avènement du capitalisme, parce que Dieu récompensait certains. Mais ils doivent en retour financer des fondations.</li>
</ul>
<ul>
<li>Au niveau des Etats, on retrouve les mêmes contradictions et dilemmes : <ins>fallait-il soutenir les entreprises</ins> « quel qu’en soit le prix », sachant que l’on creuserait la dette de manière abyssale ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Au niveau de l’Europe,<ins> fallait-il maintenir le cap de la rigueur budgétaire</ins>, sachant que certains pays seraient mis à genoux ? Les reproches de toute façon seront au rendez-vous !<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>En conclusion</h4>
<p><strong>L’argent on l’a vu n’est pas neutre, il est un fait social total, il est omniprésent</strong> dans la vie sociale et économique, dans la subjectivité individuelle et dans la vie relationnelle, dans les Etats et entre les Etats.<br /></p>
<p><strong>Il faudrait essayer de trouver dans la nature même de ce qu’est la monnaie ce qui rendrait compte du rapport trouble que l’on entretient avec l’argent.</strong> <br /></p>
<ul>
<li>Ne serait-pas parce que, <strong>comme Dieu, il est omniprésent et omnipotent</strong> ? Il a une puissance virtuelle indéfinie (celle de représenter la possibilité d’acquisition de presque tout). On peut dire encore que comme Dieu il est entouré de tabous (Il est indélicat en France du moins, de demander à quelqu’un combien il gagne). L’argent nécessite que l’on ait confiance en lui, foi en lui, et pourquoi pas qu’on l’adore ! Ne parle-t-on pas avec quelque raison du Dieu argent. N'est-il pas vertigineux qu’un objet qui fait notre quotidien ait la possibilité (virtuelle) d’assouvir tous les désirs ?</li>
<li>Comment s’étonner alors des <strong>ambivalences</strong> qui nous animent : méfiance et/ou fétichisation.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Quelques pistes de régulation :</strong><br />
L’accroissement scandaleux des inégalités entre citoyens d’un même pays et entre pays du sud et pays du nord demande que l’on évoque quelques pistes de régulation (dans nos sociétés et au-dedans de nous-mêmes).</p>
<ul>
<li>Le communisme avait proposé « à chacun selon ses besoins ». Cela s’est avéré une utopie ravageuse, car c’était méconnaître que l’homme est un être de désir et pas un être de besoin. Et le désir, est on le sait, sans limite.</li>
<li>Ce que l’on nomme « l’Etat-Providence » (bien que le mot soit détestable) est un moyen de soutenir les citoyens en difficulté. A charge aussi pour cet Etat de mieux répartir la richesse, par la proportionnalité de l’impôt, les droits de succession, les droits sociaux, les retraites par répartition... La limitation des gains excessifs semble se heurter à des difficultés particulières (la fuite des cerveaux et des capitaux, la perte de l’esprit d’entreprise, etc.).</li>
<li><strong> On peut suggérer la sanctuarisation de certains domaines publics, comme la santé, l’éducation, la culture</strong>. Sans supposer qu’ils n’ont pas un coût, il faudrait que leur gestion échappe au seul impératif de la logique économique. On est en train de payer le prix de l’idée qu’il fallait gérer l’hôpital comme une entreprise avec la grande mise en difficulté du système hospitalier, car cette logique-là s’est avérée ruineuse.</li>
<li>Peut-être pourrions-nous faire appel à <ins>la théorie de Rawls</ins> (philosophe américain libéral et néo-contractualiste) que l’on peut qualifier de socio-libérale et réaliste ? Elle repose sur l’idée que toute inégalité devrait être justifiée par le bien des plus désavantagés et par l’égalité des chances donnée à tous.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>On ne peut pourtant pas soutenir, sans faire preuve de cynisme, que «<em> tout se vend et tout s’achète</em> ».</strong> <q><em>La parole est d'argent, le silence est d'or.</em></q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Argent-3_squelettes-parole-silence.jpg" alt="Argent-parole-silence_https://www.20minutes.fr/economie/4059759-20231101-toussaint-2023-oui-mort-presque-business-comme-autre" style="display:block; margin:0 auto;" title="Argent-parole-silence_https://www.20minutes.fr/economie/4059759-20231101-toussaint-2023-oui-mort-presque-business-comme-autre, janv. 2024" /></p>
<ul>
<li><strong>L’amitié, l’amour, la dignité, la vie elle-même ont une valeur inestimable, mais n’ont pas de prix.</strong> <br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Argent_coeur_balance_La_Vie.png" alt="Argent-coeur-balance_https://www.lavie.fr/mot-clef/richesse/" style="display:block; margin:0 auto;" title="Argent-coeur-balance_https://www.lavie.fr/mot-clef/richesse/, janv. 2024" />
<br /></p>
<h4><strong>Proverbes : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<p><q><strong><em>L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue.</em></strong></q> Proverbe français. <br /></p>
<p><q><em>L'argent peut acheter une maison, mais pas un foyer. Il peut acheter le lit, mais pas le sommeil. Il peut acheter une horloge, mais pas le temps. Il peut acheter un livre, mais pas la connaissance. Il peut acheter une position, mais pas le respect. Il peut acheter du sexe, mais pas l'amour !</em></q> Proverbe chinois<br /></p>
<p><q><strong><em>Les vraies valeurs, c'est ce que l'argent n'achète pas</em></strong></q> Paulo Coelho<br /></p>
<p><br /></p>
<h3><strong>Un conte en conclusion : <em>Le derviche et le marchand</em> - - - - - -</strong></h3>
<p><ins>Résumé :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>Après avoir dilapidé la fortune familiale, un jeune homme tente de se suicider, découvre de l'argent caché et décide de se "refaire" (son père a été prévoyant en organisant cette découverte). Parti avec une caravane de 40 chameaux, il rencontre un derviche qui lui propose de partager un trésor enfoui dans le désert. Le jeune homme s'octroie la totalité du trésor jusqu'à une boîte que le derviche a gardé sur lui. Un onguent magique contenu dans cette boîte permet de voir tous les trésors enfouis dans le sol, mais il ne faut l'appliquer que sur l'œil droit (appliqué également sur l'œil gauche, on devient aveugle). Le jeune homme insatiable, ébloui par tout ce qu'il voit en ayant mis la pommade sur l'œil droit, se dit qu'il verrait encore plus de choses en en mettant sur l'autre oeil ... Le voilà aveugle, aveuglé par son désir inépuisable de posséder encore plus d'argent... Il n'a jamais réussi à retrouver ses 40 chameaux chargés de richesses ...<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/animaux-chameaux-28.gif" alt="chameau_petit_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="chameau_petit_, fév. 2010" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/animaux-chameaux-28.gif" alt="chameau_petit_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="chameau_petit_, fév. 2010" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/animaux-chameaux-28.gif" alt="chameau_petit_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="chameau_petit_, fév. 2010" />
<br /></p>
<blockquote><p>Il a erré sans fin ... Seul ... Aveugle ... Il a manqué mourir de soif … une caravane l'a recueilli, lui et ses paroles. Et c'est ainsi que son histoire est arrivée jusqu'à nous...<br />
Pour ce qui est des 40 chameaux … ils sont encore en train de courir dans le désert … Ouvrez bien les yeux … vous pourriez voir passer cette caravane … à moins que vous ne rencontriez le Derviche … qui ne possède rien et que rien ni personne ne possède.<br />
MAIS ... <strong>ne vous laissez pas aveugler par tout cet argent : le soleil du désert lui donne un tel éclat qu'il empêche de voir le monde tout autour. Et si on ne voit plus les autres, on finit par se perdre dans un désert de solitude.</strong><br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jihad Darwiche : <em>Le Derviche et le Marchand</em>, Albin Michel Jeunesse, coll. Petits contes de sagesse, 1999</li>
<li>Texte intégral en ligne dans l'article <em>Le derviche et le marchand</em> ; cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/12/02/Un-conte-%C3%A0-m%C3%A9diter-%3A-%22Le-Derviche-et-le-Marchand%22">ici</a> <br /></li>
</ul>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/19/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-argent%2C-un-fait-social-total-Gruissan-6-octobre-2023#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15559706Dire ou ne pas dire - poèmes et contesurn:md5:7683b45e820a38814d0fb8a41da6d8332023-07-07T12:40:00+01:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCAFE-PHILOconte de sagesseparolepoésie<h4><strong>Dire ou ne pas dire</strong> : au café-philo, en poésie, avec des contes - - - -<br /></h4>
<p>Le Café-Philo-Pique-Nique du 30 juin 2023 (<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/27/CAFE-PHILO-%3A-Dire-ou-ne-pas-dire-Gruissan-Pique-Nique-du-30-juin-2023">article précédent</a>) avait pour thème ce qui est possible, juste ou souhaitable de dire ou pas ; j'ai pu partager deux contes :<br /></p>
<ul>
<li><strong> <em>La parole</em></strong>, un conte africain transmis par Henri Gougaud. Parler ou se taire au mauvais moment peut apporter la mort. Le non-dit est destructeur.</li>
<li><strong><em>ça pourrait être pire</em></strong>, une histoire humoristique non dépourvue de sagesse transmise par Hubert Reeves, astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste franco-canadien. Toute parole, même si elle se croit charitable, n'est pas bonne à dire ... pour la plupart des gens, l'empathie aux malheurs ne concerne qu'eux seuls.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Victor_Hugo_les_mots_D.Isabelle.jpg" alt="Victor Hugo_Les mots_D.Isabelle_https://www.jepoemes.com/poeme/il-y-a-les-mots.21943/" style="display:block; margin:0 auto;" title="Victor Hugo_Les mots_D.Isabelle_https://www.jepoemes.com/poeme/il-y-a-les-mots.21943/, fév. 2024" /><br /></p>
<p>Dire ou ne pas dire se fait en parole mais aussi grâce aux écrits car ils aident à mettre des mots sur ce qui est si difficile à dire. Pour compléter le débat, voici maintenant :</p>
<ul>
<li><strong>Deux poèmes de Victor Hugo : <em>Le mot</em></strong>, qui met en évidence la puissance du mot, surtout quand il nous échappe, à nous d'en assumer les conséquences, et <strong><em>Les mots</em></strong> qui déçoivent et ceux qui redonnent espoir.</li>
<li><strong>Un poème de Paul Eluard : <em>Les mots qui font vivre</em></strong></li>
<li><strong>Une liste de contes sur le dit et le non-dit, ce qui est bon à dire et ce qui est désastreux</strong>. Ces contes ont été présentés dans des articles précédents.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Dire ou ne pas dire en poésie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<h5><strong>Victor Hugo : <em>Le mot</em> </strong></h5>
<p>Il vous échappe, court, trouve la bonne oreille ...<br />
<em>Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.</em><br /></p>
<blockquote><p><em>Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites.</em><br />
<em>Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes.</em><br />
<em>Tout, la haine et le deuil ! Et ne m’objectez pas</em><br />
<em>Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.</em><br />
<em>Écoutez bien ceci :</em><br />
<em>Tête à tête, en pantoufle</em><br />
<em>Porte close, chez vous, sans un témoin qui souffle,</em><br />
<em>Vous dites à l’oreille au plus mystérieux</em><br />
<em>De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux,</em><br />
<em>Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,</em><br />
<em>Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre,</em><br />
<em>Un mot désagréable à quelque individu.</em><br />
<em>Ce mot que vous croyez qu’on n’a pas entendu,</em><br />
<em>Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre</em><br />
<em>Court à peine lâché, part, bondit, sort de l’ombre ;</em><br />
<em>Tenez, il est dehors ! il connaît son chemin ;</em><br />
<em>Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,</em><br />
<em>De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;</em><br />
<em>Au besoin, il prendrait des ailes comme l’aigle !</em><br />
<em>Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera ;</em><br />
<em>Il suit le quai, franchit la place, et cætera,</em><br />
<em>Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues,</em><br />
<em>Et va, tout au travers un dédale de rues,</em><br />
<em>Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.</em><br />
<em>Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,</em><br />
<em>Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,</em><br />
<em>Entre, arrive, et, railleur, regardant l’homme en face,</em><br />
<em>Dit : « Me voilà ! je sors de la bouche d’untel. »</em><br />
<em>Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.</em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Source :</ins></p>
<ul>
<li>Victor Hugo, "<em>Toute la lyre</em>", III, IX.</li>
<li>Poème lu par Fabrice Luchini :</li>
</ul>
<iframe width="500" height="300" src="https://www.youtube.com/embed/epBw8hnF-GI?si=Tz_XVrm7uapOGsN0" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
</div>
<p><br /></p>
<h5><strong>Victor Hugo : <em>Les mots</em></strong></h5>
<p>Ils désespèrent, trop attendus, ils nous ont déçus ... <br />
Et puis il y a <em>Ceux qui nous soufflent un brin d'espoir... </em><br /></p>
<blockquote><p><em>Il y a les mots ... </em><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/.housearrest_books_Eva_Kotatkova_s.jpg" alt="prison_de_livres_Eva Kotátková_http://www.huntkastner.com/en/artists/kotatkova/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="prison_de_livres_Eva Kotátková_http://www.huntkastner.com/en/artists/kotatkova/, sept. 2010" />
<em>Ceux que l'on a trop attendus... </em><br />
<em>Ceux qui ne sont jamais venus...</em><br />
<em>Ceux qui nous ont souvent déçus...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Il y a les mots... </em><br />
<em>Ceux que l'on n'ose pas se dire... </em><br />
<em>Ceux qui nous font parfois souffrir...</em><br />
<em>Ceux que l'on cherche avant d'écrire...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Il y a les mots...</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /><br />
<em>Ceux que l'on glisse à son oreille...</em><br />
<em>Ceux qui promettent un doux réveil...</em><br />
<em>Ceux qui font briller le soleil...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Il y a les mots...</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /><br />
<em>Ceux que l'on entend certains soirs... </em><br />
<em>Ceux qui nous soufflent un brin d'espoir... </em><br />
<em>Ceux qui colorent un jour trop noir...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Oui il y a ces mots...</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/BIBLIOTHEQUES/.Livres_liberes_bocal_s.jpg" alt="Livres_liberes_http://www.voguentleshistoires.com/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Livres_liberes_http://www.voguentleshistoires.com/, fév. 2012" /><br />
<em>Qui sont des vers et des chansons ...</em><br />
<em>Qui sont teintés de doux frissons ...</em><br />
<em>Qui sont nos cœurs à l'unisson…"</em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li>Victor Hugo, <em>Il y a les mots ...</em></li>
<li>Poème à écouter <a href="https://www.youtube.com/watch?v=xJB1bgYNH6Y">ici</a> - Mixage et voix : Lili Saint Laurent - Musique de Lesfm</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Paul Eluard : <em>Les mots qui font vivre</em></strong></h5>
<blockquote><p><em>Il y a des mots qui font vivre</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/arbre_des_mots.jpg" alt="https://www.le-francais-efficace.fr/Textes_poemes/paul_eluard_puzzle/les-mots-qui-font-vivre.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Paul Eluard_Les mots qui font vivre_Gabriel Péri_https://www.le-francais-efficace.fr/Textes_poemes/paul_eluard_puzzle/les-mots-qui-font-vivre.html, fév. 2024" /><br />
<em>Et ce sont des mots innocents</em><br />
<em>Le mot chaleur et le mot confiance</em><br />
<em>Amour justice et le mot liberté</em><br />
<em>Le mot enfant et le mot gentillesse</em><br />
<em>Et certains noms de fleurs et </em><br />
<em>Certains noms de fruits</em><br />
<em>Le mot courage et le mot découvrir</em><br />
<em>Et le mot frère et le mot camarade</em><br />
<em>Et certains noms de pays de villages</em><br />
<em>Et certains noms de femmes et d'amis.</em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li>Paul Éluard, <em>Les mots qui font vivre</em>, extrait de « Gabriel Péri »</li>
<li>Illustration : https://www.le-francais-efficace.fr/Textes_poemes/paul_eluard_puzzle/les-mots-qui-font-vivre.html<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Dire ou ne pas dire en quelques contes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<p>Les contes montrent toute la puissance de la parole, qu'elle soit dite ou non. <br />
Voici quelques récits présentés dans deux articles précédents :<br /></p>
<p><ins>La parole construit et détruit ... en quelques contes :</ins> <br />
<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/06/20/Aux-origines-du-monde-%3A-La-parole">''Aux origines du monde : La parole''</a> <br /></p>
<ul>
<li><strong>La parole crée le monde</strong> : <em>Pour être un homme nomme</em>, Muriel Bloch d'après Abbi Patrix, conte indien Houma de Louisiane</li>
<li><strong>La parole nourrit</strong> : <em>La chair de la langue</em>, Praline Gay-Para, conte swahili de Tanzanie</li>
<li><strong>La parole change une vie ou tue si elle est tue</strong> : <em>La parole</em>, Henri Gougaud, conte africain, donné en introduction du Café-philo du 302 juin 2023, "Dire ou ne pas dire".</li>
<li><strong>La parole qui trahit</strong> : <em>L’Eau, le Feu, la Vérité et le Mensonge</em>, conte africain</li>
</ul>
<p><br />
<ins>La parole peut être vraie ou fausse ; ne pas dire ou mal dire peut détruire</ins> <br />
<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2022/01/10/La-parole-lib%C3%A9ratrice">''La parole libératrice et la parole libérée''</a><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Bouche cousue, poison mortel</em></strong> un exemple de <ins>Parole libératrice</ins>.</li>
<li><strong><em>Les jumeaux à la croisée des chemins</em></strong> : comment discerner une parole vraie d'une parole fausse ? <ins>Paroles libres qui s'opposent</ins> : discernement et bon sens requis ...</li>
<li><strong><em>Le génie qui mentait</em></strong> ou <strong><em>Les 7 miroirs de l'âme</em></strong> : une parole double qui révèle la face cachée des choses. <ins>Parole libérée</ins>.</li>
</ul>CAFE PHILO : Dire ou ne pas dire - Gruissan - Pique-Nique du 30 juin 2023urn:md5:10bc6f0fb14af1b9f7c017a4593569292023-06-30T11:29:00+01:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieAFRIQUECAFE-PHILOconte de sagesseconte facétieuxparole<h3><strong>Dire ou ne pas dire</strong> <br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> <strong>Qu’est-ce que, pour un sujet humain, est-il possible de dire ou ne pas dire ? Possible en fait, et souhaitable en droit, du point de vue des valeurs éthiques (le bien) ou politique (le juste).</strong><br />
<br /></p>
<p>Le thème a été suggéré par Danièle à <strong>Michel Tozzi</strong> suite à la lecture d'un livre autobiographique "Dire ou ne pas dire". Comme nous le faisons habituellement, le dernier Café-philo de la saison s'est déroulé à l'extérieur et a pris la forme très conviviale d'un Pique-Nique-Philo.<br />
<q><em>Le dernier café philo de la saison s’est tenu récemment sous la forme d’un picnic-philo. Vingt-quatre personnes ont participé à cette rencontre amicale. Animé par Michel Tozzi et Patricia Gustin, fidèle conteuse de ces regroupements mensuels, le thème choisi en clôture de cette saison était "Dire ne pas dire", titre éponyme tiré du livre autobiographique de l’artiste céramique-sculpteur – performeur Loul Combres.</em></q> (Gruissan : un "picnic-philo" en clôture de saison, Jessica Pasarin, <a href="https://www.lindependant.fr/2023/07/22/gruissan-un-picnic-philo-en-cloture-de-saison-11356811.php">L'Indépendant du 22/07/2023</a>)<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/DIRE-ne_pas_dire_Gruissan___un__22picnic-philo_22_en_cloture_de_saison.jpg" alt="Jessica Pasaurin, L'independant, 22-07-2023" style="display:block; margin:0 auto;" title="Jessica Pasaurin, L'independant, 22-07-2023, fév. 2024" /><br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>La parole</em></strong> : parler ou se taire au mauvais moment peut apporter la mort. Le non-dit est destructeur.</li>
<li><ins>La présentation de Michel Tozzi</ins> et quelques notes personnelles</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>ça pourrait être pire</em></strong> Toute parole n'est pas bonne à dire ; une histoire désopilante mais instructive transmise par Hubert Reeves, astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste franco-canadien.</li>
</ul> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>La Parole</em> - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong></h4>
<p>Ce conte africain, écrit par Gougaud, nous montre comment la parole peut changer le monde, faire bouger un roi, mais si elle n’est pas dite en son temps, elle peut entraîner la mort.<br /></p>
<blockquote><p>Il était une fois un pêcheur nommé Drid. C’était un homme de bonne fréquentation. Il était vigoureux, d’allure franche et son œil, quand il riait, était aussi vif que le soleil. Or, voici ce qui lui advint.<br />
Un matin, comme il allait le long de la plage, son filet sur l’épaule, la tête dans le vent et les pieds dans le sable mouillé à la lisière des vagues, il rencontra sur son chemin un crâne humain.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/crane-sable-abidjantv.jpeg" alt="crane_sable_abidjan_x 200" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="crane_sable_abidjan_x 200, juin 2021" /> Ce misérable relief d’homme posé parmi les algues sèches excita aussitôt son humeur joyeuse et bavarde. Il s’arrêta devant lui, se pencha et dit :<br />
- <em>Crâne, pauvre crâne, qui t’a conduit ici ?</em><br />
Il rit, n’espérant aucune réponse. Pourtant, les mâchoires blanchies s’ouvrirent dans un mauvais grincement et il entendit ce simple mot : <em>« La parole. »</em> Il fit un bond en arrière, resta un moment à l’affût comme un animal épouvanté, puis voyant cette tête de vieux mort aussi immobile et inoffensive qu’un caillou, il pensa avoir été trompé par quelque sournoiserie de la brise, se rapprocha prudemment et répéta, la voix tremblante, sa question :<br />
- <strong>''Crâne, pauvre crâne, qui t’a conduit ici ?</strong>''<br />
- <strong><em>La parole</em></strong>, répondit l’interpellé avec, cette fois, un rien d’impatience douloureuse, et une indiscutable netteté.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors Drid se prit à deux poings la gorge, poussa un cri d’effroi, recula, les yeux écarquillés, tourna les talons et s’en fut, les bras au ciel, comme si mille diables étaient à ses trousses. Il courut ainsi jusqu’à son village, le traversa, entra en coup de bourrasque dans la case de son roi. Cet homme de haut vol, majestueusement attablé, était en train de déguster son porcelet matinal. Drid tomba à ses pieds, tout suant et soufflant.<br />
- <em>Roi</em>, dit-il, <em>sur la plage, là-bas, est un crâne qui parle.</em><br />
- <em>Un crâne qui parle !</em> s’exclama le roi. <em>Homme, es-tu soûl ?</em><br />
Il partit d’un rire rugissant tandis que Drid protestait avec humilité :<br />
- <em>Soûl, moi ? Misère, je n’ai bu depuis hier qu’une calebasse de lait de chèvre, roi vénéré, je te supplie de me croire, et j’ose à nouveau affirmer que j’ai rencontré tout à l’heure, comme j’allais à ma pêche quotidienne, un crâne aussi franchement parlant que n’importe quel vivant.</em><br />
- <em>Je n’en crois rien,</em> répondit le roi. <em>Cependant, il se peut que tu dises vrai. Dans ce cas, je ne veux pas risquer de me trouver le dernier à voir et entendre ce bout de mort considérable. Mais je te préviens : si par égarement ou malignité tu t’es laissé aller à me conter une baliverne, homme de rien, tu le paieras de ta tête !</em><br />
- <em> Je ne crains pas ta colère, roi parfait, car je sais bien que je n’ai pas menti</em>, bafouilla Drid, courant déjà vers la porte.<br />
Le roi se pourlécha les doigts, décrocha son sabre, le mit à sa ceinture et s’en fut, trottant derrière sa bedaine, avec Drid le pêcheur. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ils cheminèrent le long de la mer jusqu’à la brassée d’algues où était le crâne. Drid se pencha sur lui, et caressant aimablement son front rocheux :<br />
- <em>Crâne,</em> dit-il, <em>voici devant toi le roi de mon village. Daigne, s’il te plaît, lui dire quelques mots de bienvenue.</em><br />
Aucun son ne sortit de la mâchoire d’os. Drid s’agenouilla, le cœur soudain battant.<br />
- <em>Crâne, par pitié, parle. Notre roi a l’oreille fine, un murmure lui suffira. Dis-lui, je t’en conjure, qui t’a conduit ici.</em><br />
Le crâne miraculeux ne parut pas plus entendre qu’un crâne vulgaire, resta aussi sottement posé que le plus médiocre des crânes, aussi muet qu’un crâne imperturbablement installé dans sa définitive condition de crâne, au grand soleil, parmi les algues sèches. Bref, il se tut obstinément. Le roi, fort agacé d’avoir été dérangé pour rien, fit une grimace de dédain, tira son sabre de sa ceinture.<br />
- <em>Maudit menteur,</em> dit-il.<br />
Et sans autre jugement, d’un coup sifflant,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Tete_coupee_dessin_Gavarni_VictorHugo_wikisource_x200.jpg" alt="Tete coupée-dessin Gavarni-Wikisource" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tete coupée-dessin Gavarni-Wikisource, juin 2021" /> il trancha la tête de Drid. Après quoi il s’en revint en grommelant à ses affaires de roi, le long des vagues. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors, tandis qu’il s’éloignait, le crâne ouvrit enfin ses mâchoires grinçantes et dit à la tête du pêcheur qui, roulant sur le sable, venait de s’accoler à sa joue creuse : <br />
- <strong><em>Tête, pauvre tête, qui t’a conduit ici ?</em></strong><br />
La bouche de Drid s’ouvrit, la langue de Drid sortit entre ses dents et la voix de Drid répondit :<br />
- <strong><em> La parole.</em></strong></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La Parole</em>, Henri Gougaud, L’Arbre aux Trésors, Paris, Éditions du Seuil, 1987.</li>
<li><em>La Parole</em>, conte africain extrait des Philo-Fables de Michel. Piquemal, Albin Michel Jeunesse, 2003<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Présentation de Michel Tozzi - Dire ou ne pas dire - - - - - - - - </strong><br /></h3>
<p>Un résumé complété par quelques petites réflexions personnelles en note.<br /></p>
<p><ins>On peut dire tout et son contraire :</ins></p>
<ul>
<li><em><strong>Le langage peut dire ce que nous pensons et ce que nous ne pensons pas, le vrai comme le faux</strong>, ce qui existe comme ce qui n'existe pas, et on peut aussi parler pour ne rien dire ...</em> <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note 1 :</ins> <em>Parler pour ne rien dire</em> ... Raymond Devos a fait tout discours à partir de rien ... ce qui est déjà quelque chose ... Le texte du sketch <em>Parler pour ne rien dire</em> est une archive de l'INA (<a href="https://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00235/raymond-devos-parler-pour-ne-rien-dire.html">ici</a>). Les politiques sont très fort à ce jeu : noyer le "poisson" sous un flot de mots pour ne rien dire, ou ne rien décider (ce qui est un peu la même chose).<br />
<br />
<ins>Mais pas partout ...</ins></p>
<ul>
<li><em><strong>On peut dire certaines choses dans une langue et pas dans une autre</strong> : les mille nuances de la glace chez les inuits, être en grec mais pas en chinois où ce mot n'existe pas, ce qui va avoir des conséquences décisives sur la pensée et notamment la métapysique.</em></li>
<li><em><strong>La langue structure notre perception du monde</strong>.</em> <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Les mots, le langage, peuvent être équivoques</ins></p>
<ul>
<li><em> D'où le problème difficile de la traduction car un mot peut avoir plusieurs sens, dans un emploi variable ; et <strong>le sens d'une phrase peut varier avec la situation, le contexte, ce qui génère des malentendus</strong>.</em></li>
<li>L’interprétation a autant sa place que le choix des mots pour se faire comprendre. (Régine)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Note 2 :</ins> Les mots peuvent avoir plusieurs sens et changer la manière de voir les choses. <q> <em>Vous les avez bien eu !</em></q></p>
<blockquote><p>Dans un jardin public, un homme est installé paisiblement sur un banc. Arrive une dame qui marche la tête baissée, à pas lents. Elle s’assoit à l’autre bout du banc, toute tristounette, et laisse échapper un léger soupir.<br />
Une petite discussion s’installe entre eux : <br />
- <em>Quel beau soleil aujourd’hui,</em> dit l’homme. <em>Mais vous avez l’air bien fatiguée, ou préoccupée …</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Expressions__dictons__mots_d_enfants/maux_mots_platon_200.jpg" alt="Platon-maux-mots-âme" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Platon-maux-mots-âme, août 2021" /><br />
- <em>Oui, il y a de quoi : j’ai eu trois cancers …</em> nouveau soupir de la dame.<br />
Un petit silence s’installe ; l’homme réfléchit : comment réconforter cette dame ?<br />
- <em>Vous les avez bien eu ces trois cancers, mais ils ne vous ont pas eu !</em><br />
La dame éclate de rire :<br />
- <em>Oui, je les ai bien eus ...</em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Le point de vue des philosophes : Dire ou ne pas dire ?</ins></p>
<ul>
<li><strong>La philosophie cherche à clarifier l'obscur, à définir les mots pour savoir ce dont on parle.</strong></li>
<li><q><em>Ce qui se conçoit bien s'énonce librement, et définir les mots pour le dire arrivent aisément.</em></q> Boileau</li>
<li><q><em>Ce que l'on ne peut dire, il faut le taire</em></q> Wittgenstein. Ce à quoi répondait par son contraire un autre philosophe</li>
<li><q><em>Ce qu'on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l'écrire.</em></q>Derrida<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Difficile à dire</ins></p>
<ul>
<li><em>Les mots peinent à exprimer l'indicible, ce que je ressens. <strong>L'ineffable est au-delà du langage</strong>.</em></li>
<li><em>La <ins>poésie</ins> est une façon d'approcher intuitivement la réalité, par le jeu de la métaphore.</em></li>
<li><em>Le <ins>roman</ins> introduit la fiction, peut dire l'imaginaire</em></li>
<li><em>La <ins>cure analytique</ins> explore dans le langage par l'autorécit et de façon indirecte l'inconscient, que nous ne pouvons pas dire à cause du processus du refoulement.</em></li>
<li><em>Le <ins>lapsus</ins> (linguae - oral - ou calami - écrit -) dit quelque chose de notre inconscient même si on veut le masquer.</em></li>
<li><em>Le langage ne peut dire le fond du réel car <q><strong>le mot n'est pas la chose</strong></q> (Lacan). Un mot exprime quelque chose par convention et non par nature mais il permet de dire <ins>notre</ins> monde mais le réel est inaccessible.</em></li>
<li><em><strong>Le langage peut tout aussi bien dire le vrai et le faux.</strong></em><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Faut-il dire ou ne pas dire toute la vérité ? </ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La franchise est reconnue comme une vertu et le mensonge comme un vice</em> ; pour Kant il ne faut absolument pas mentir : c'est un "impératif catégorique"</li>
<li><em>Mais le mensonge peut être éthique pour préserver certaines valeurs ou pour sauver quelqu'un</em> : le respect de la personne passe avant celui de la vérité.<br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.verite_mensonge_humour_birds_m.jpg" alt="verite_mensonge_humour_birds" style="display:block; margin:0 auto;" title="verite_mensonge_humour_birds, avr. 2015" /><br />
<br />
<ins>Note 3 :</ins> Il faut dire la vérité mais <q><em>Toute vérité n'est pas bonne à dire</em></q> ...<br />
<br />
<ins>Faut-il dire ou ne pas dire ce que l'on pense ? </ins><br /></p>
<ul>
<li><em><strong>Dire n'est pas innocent. Cela engage notre responsabilité.</strong> Certains mots peuvent blesser psychlogiquement.</em></li>
<li><em>La liberté d'expression a des limites, juridiques et éthiques</em> (mais ces limites peuvent être fluctuantes selon les pays et les individus)</li>
<li><strong><em>On peut penser ce que l'on veut, mais on ne peut tout dire.</em></strong><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Ne pas dire, c'est se taire</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/bouche_cousue_fermeture_eclair.jpeg" alt="bouche cousue" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bouche cousue, fév. 2024" /></p>
<ul>
<li><em><strong>Le silence peut être éthique ou délétère.</strong> On peut ne pas dire pour préserver quelqu'un ou se préserver, cacher un secrret, refuser de témoigner, omettre un détail (mensonge par omission)</em></li>
<li><em>On peut se taire parce que l'on est nouveau dans un groupe, timide, <strong>parce qu'on pense que l'on n'a rien à dire d'intéressant</strong>, parce qu'on se juge incompétent sur la question.</em></li>
<li><em><strong>On peut se taire parce que le vécu est trop lourd à porter</strong>. Longtemps, les survivants de la Shoah ont préféré garder le silence ; le silence ne leur pas été imposé mais s'est imposé à eux comme un principe de survie et de reconstruction (Frischer l'appelle "le silence structurant"). Nombre de post-traumatismes comprennent une période de silence, comme dans le cas d'abus sexuels, d'inceste. </em></li>
<li><em> Bien différent est <ins>le silence politique</ins> : on a longtemps tardé en France à parler de la collaboration sous Vichy, de la guerre d'Algérie. Des pans entiers de l'Histoire peuvent être refoulés, occultés ou transformés</em> (déni des camps de concentration, purges et famines sous Staline ...)''.</li>
<li><em><ins>Le devoir de mémoire</ins> des historiens redonne la parole à ceux qui avaient été réduits au silence.</em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>ça pourrait être pire</em> - - - - - - - - - - - - - - - -</strong></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/Birds_parole_echappee_con.png" alt="Birds-mot déplacé" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Birds-mot déplacé, fév. 2024" />Toute parole n'est pas bonne à dire, même si la franchise est une qualité, et n'est pas toujours bonne à entendre ...Les expressions toutes faites pour réconforter manquent le but : les mots vrais sont ceux du coeur, pas des formules toutes faites. <br /></p>
<p>Des paroles de consolation dites à mauvais escient ne sont pas efficaces. Un malheur ne nous touche vraiment que lorsqu’il nous concerne directement. Faute de véritable empathie nos mots sonneront faux.<br /></p>
<p>Que dire, que taire ? Une histoire désopilante mais instructive transmise par Hubert Reeves, astrophysicien, vulgarisateur scientifique et écologiste franco-canadien.<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><strong>Deux copains</strong> se rencontrent dans la rue. L'un des deux semble terrassé.<br />
- <em>Qu'est-ce qui t'arrive ?</em><br />
- <em>Figure-toi que ce matin, en reprenant le travail j'ai constaté que mon nom avait été supprimé sur la porte de mon bureau. Le patron m'a confirmé que j'étais <strong>viré</strong> ! </em><br />
- <em>Quelle tuile !</em> reconnait l'ami compatissant. <em><strong>Tu viens d'être viré sans ménagement, ce doit être angoissant à vivre. Mais, dis-toi bien que ça pourrait être pire !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <em>Mais je ne t'ai pas tout dit ! En rentrant chez moi, j'ai constaté que ma femme n'était pas à la maison. Un mot était posé en évidence sur la table de la cuisine : <strong>"Je te quitte. Je pars avec ton meilleur ami."</strong></em><br />
- <em>Mon pauvre ! Tu perds ton travail et dans la même journée ta femme ! Et elle part avec ton meilleur ami en plus ! Vraiment ! Mais tu sais ce qu'on dit : "Une de perdue, dix de retrouvées". Allez, console-toi, <strong>ça pourrait être pire !</strong></em><br />
- <em>Tu ne crois pas si bien dire : ma femme après m'avoir annoncé qu'elle partait avec mon meilleur ami, a ajouté en bas de page : <ins>"PS : Il y a de la viande froide dans le réfrigérateur."</ins></em><br />
- <em>Et en plus elle se moque de toi ! <strong>C'est monstrueux ! Mais ça pourrait être pire !</strong></em> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <em>Hélas oui ! Tout ça le même jour, ça m'a fait <strong>un coup au coeur</strong>. Je me sentais mal, j'avais du mal à respirer, mes battements cardiaques s'accéléraient de plus en plus, je me suis rendu aux urgences. Quand - enfin ! - un cardiologue m'a ausculté il a été direct : "Avec un coeur comme le vôtre, <strong>vous n'en avez plus pour très longtemps</strong> !"</em><br />
- <em>Quel cauchemar ! Tout ça dans la même journée ! Le chômage, ta femme te lâche, ton coeur aussi ... <strong>Mais il ne faut pas te laisser abattre, ça pourrait être pire !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Excédé, le pauvre ami qui a tout perdu s'indigne :<br />
- <em>Mais qu'est-ce qui pourrait être pire ?</em><br />
- <em><strong>Ce qui pourrait être pire ? Mais que ça m’arrive à moi !!!</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>A ce moment là, l’ami malchanceux, choqué, sent qu’il a touché le fond ; il a tout perdu travail, femme, santé, avenir et même celui qu’il croyait être son meilleur ami ... A moins de mourir, rien de pire ne peut lui arriver. <strong>Mais puisque ça ne pouvait pas être pire, cela ne pouvait être que mieux !</strong> <br />
Au diable les phrases toutes faites, les amis qui n'ont pas vraiment d'empathie, sauf pour eux-mêmes ! Au diable épouse et patron ! Au diable ce qui se dit et ce qui ne se dit pas ! Au lieu de subir les phrases toutes faites et les non-dits, écrans de fumée qui empêchent la parole vraie, <strong>il se met à chercher ses propres mots pour penser (ou panser) ses maux. C’est ce jour là qu’il commença à guérir</strong>...''</p></blockquote>
<p><ins>Dire ou ne pas dire ? Optimiste ou pessimiste ?</ins> <br /></p>
<blockquote><p>La situation est mauvaise, très mauvaise. <br />
Le pessimiste dit :<br />
- <em>Pire que ça, ce n’est pas possible.</em><br />
Et l’optimiste :<br />
- <em>Mais si ! C’est possible ! C‘est possible !</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>ça pourrait être pire</em>, Hubert Reeves, "La petite affaire jaune", Elytis 2011. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Textes et autres contes sur le même thème sont présentés dans l'article suivant .............................. cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/28/Dire-ou-ne-pas-dire-en-quelques-contes">ici</a> ..............................</h4>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/27/CAFE-PHILO-%3A-Dire-ou-ne-pas-dire-Gruissan-Pique-Nique-du-30-juin-2023#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15560298PERDRE le sens de la vie nous impose de changer le cours de notre vie pour lui redonner du sensurn:md5:9b8dce0c25607cf21df4c19e60c354672023-03-22T09:38:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCHINEconte avec des animauxconte de sagesse<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.bocal_periscope_s.jpg" alt="Le_fond_du_bocal_3_periscope_POUPON" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_fond_du_bocal_3_periscope_POUPON, mar. 2012" />dessin de Nicolas Poupon, <br /><em>Le fond du bocal</em><br />
<br />
Le sens de la vie a été illustré par deux contes lors du café-philo du 17 mars 2023 <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/18/CAFE-PHILO-%3A-Le-sens-de-la-vie-Gruissan-17-mars-2023">''Le sens de la vie''</a>:</p>
<ul>
<li><strong> Le triangle</strong> devenu philosophe, un conte philosophique inspiré par Michel Piquemal</li>
<li><strong>Le mille-pattes</strong>, un conte chinois, qui nous montre qu'en perdant le sens de la vie, on perd l'envie de vivre.<br /></li>
</ul>
<p><br /><br />
Plusieurs articles et d'autres contes font suite :<br /></p>
<ul>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/19/CHERCHER-le-sens-de-la-vie">CHERCHER le sens de la vie</a></li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/19/TROUVER-le-sens-de-la-vie">TROUVER le sens de la vie</a></li>
<li><strong>PERDRE le sens de la vie</strong>, traité ici. <br /></li>
</ul>
<p><br />
Ci-dessous un conte vient compléter celui du <em>Mille-pattes et le crapaud</em> :<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le serpent qui marchait à reculons</strong> : quand la vie n'a plus de sens, on court à sa perte sauf si ...<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h4><strong>Le serpent qui marchait à reculons</strong></h4>
<p>Peut-on changer le sens de sa vie ? Oui, mais attention à ne pas nous égarer ...<br />
Si nous perdons le sens de notre vie, nous courrons à notre perte, à moins qu'en changeant d'orientation notre vie prenne un autre sens. <br /></p>
<p><strong>PERDRE le sens de la vie nous impose de CHANGER le cours de notre vie pour lui donner un autre sens</strong>.<br />
<br />
<ins>Libre adaptation du texte de Fabienne Thiéry :</ins><br />
Les grèves du moment m'ont inspiré ... <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/serpent.gif" alt="serpent_brun" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="serpent_brun, août 2009" />Il était une fois <strong>un serpent</strong> tout ce qu'il y a de plus banal, avec une tête et une queue. Il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire ! Et pourtant ....<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Un jour, la queue se révolta contre la tête. Elle fit grève car elle ne supportait plus de rester derrière</strong>. La tête eut beau répondre que c'était dans l'ordre naturel des choses et qu'on n'y pouvait rien changer, la queue voulait quoi qu'il en coûte faire un serpent différent, unique, avec la queue devant et la tête derrière ! Mais la tête ne voulait rien comprendre à ces revendications sans queue ni tête : entre eux deux, au milieu, il y avait comme un nœud dans les négociations ...<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Serpent_couleuvre_balades_naturalistes_hautetfort_s.jpg" alt="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux, fév. 2014" /><ins>Le serpent passe devant un arbre, ce tronc solide inspire la queue qui s'y enroule</ins> ... un tour, deux tours, trois tours... (mieux qu'un piquet de grève !) et la tête ne peut plus avancer. Clouée sur place elle est bien obligée d'écouter la queue, <ins>bien accrochée et décidée à ne rien lâcher</ins>.<br />
- <em>Si tu veux avancer, laisse-moi passer devant et tu suivras derrière. Ensemble <strong>on fera un serpent à l'envers</strong></em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La tête commence par refuser.</ins> Le temps s'éternise, immobile comme le serpent coincé, verrouillé à triple tour autour de son arbre. Une belle <strong>grenouille</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.GrenouilleAnimee_wikimedia_t.jpg" alt="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons, mar. 2013" />passe à proximité du serpent qui, par réflexe, se détend pour l'avaler ... et reste stoppé dans son élan, bloqué par cette imbécile de queue ! et la grenouille passe au lieu de trépasser. On n'a jamais vu ça : un serpent incapable de gober une grenouille ! <ins>Quelle honte ! Sa vie n’a plus de sens !</ins> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>C'est le monde à l'envers :</ins> la grenouille va coasser la nouvelle à toutes les feuilles de chou de la région, pardon, à toutes les feuilles de nénuphar de l'étang ... Les sœurs de la grenouille ont du mal à croire à cette histoire sans queue ni tête, elles veulent voir sur place ce reptile prisonnier de lui-même qui ne sait plus dans quel sens va sa vie ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Grenouille_qui_danse.gif" alt="grenouille_qui_danse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_qui_danse, août 2009" /> Elles le narguent en passant et repassant devant lui sans que la tête puisse jaillir et les avaler. <ins>Le serpent est au désespoir ... enfin la tête ... la queue frétille de joie car elle sent que le moment propice aux négociations est arrivé</ins> :<br />
- <em>Il suffit que tu promettes de me laisser passer devant et je me déroulerai. Qu'est-ce que tu risques ?</em><br /> </p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La tête ridiculisée, morte de honte et de faim, cède à contrecœur.</ins> La queue se déroule lentement, très lentement, solennellement, et avec majesté passe devant. La tête suit piteusement, sans mot dire (mais intérieurement, elle le fait : maudire cette queue qui n'en fait qu'à sa nouvelle tête, une mauvaise tête).<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Voilà donc le serpent qui se remet en marche à l'envers</strong>, queue devant et tête derrière. Il a perdu tout sens commun. Sa vie n'a plus de sens. Il est perdu. <ins>La tête est désespérée, vidée du sens à donner à sa vie, elle ne sait vers où aller ...</ins><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Mais la queue n'a pas d'yeux !</strong> elle n'évite pas les pierres coupantes du chemin ... aïe aïe aïe <br />
<strong>Mais la queue n'a pas d'odorat !</strong> elle ne repère pas les proies à distance ... c'est une faim sans fin ...<br />
<strong>Mais la queue n'a pas de bouche !</strong> si, par chance, une proie passe à proximité elle ne peut l'avaler ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le serpent maigrit, et commence à défaillir : <ins>cette histoire sans queue ni tête en lui faisant perdre le sens de la vie lui fait perdre aussi le goût de la vie ...</ins> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La queue s'obstine.</ins> Elle se dirige sans le savoir vers une profonde ornière, une fosse, un précipice ! Elle se sent tout à coup <ins>happée par le vide, un vide abyssal à l'image du vide de sa vie insensée</ins> ... Le serpent, sans opposer de résistance, bascule au fond du trou et se fracasse sur les rochers. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/03/Une_peau_de_serpent_obtenue_apr%C3%A8s_une_mue_et_d%C3%A9pos%C3%A9e_sur_une_feuille_de_teck_dans_un_champ_au_B%C3%A9nin.jpg"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/serpent_mue_feuille_de_teck_Benin_200.jpeg" alt="Peau de serpent après mue déposée sur une feuille de teck dans champ au Bénin_Adoscan_Wikimedia Commons_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Peau de serpent après mue déposée sur une feuille de teck dans champ au Bénin_Adoscan_Wikimedia Commons_, mar. 2023" /></a>Il paraît qu'en bas on a retrouvé des morceaux de serpent, <strong>une peau sans queue ni tête à l'image de sa vie</strong> menée par sa queue et non par la tête.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Epilogue bifide comme la langue du serpent</ins> <br />
parce que le sens de la vie n’est pas unique et ne s’impose pas ...<br /></p>
<p>Deux dénouements sont possibles, à vous de choisir !!! Le premier vient du conte, le second est ma conclusion personnelle, un peu plus optimiste car elle laisse possible un nouveau départ.<br /></p>
<ol>
<li><strong>Le serpent ayant perdu le sens de la vie, s'est fracassé : il est mort</strong>. Sa vie était vide de sens, il n'est resté de lui que la peau sans queue ni tête.</li>
<li>On n'a trouvé qu'une peau sans queue ni tête ... à l'ultime minute, par un réflexe de l'instinct de survie, <strong>le serpent a mué</strong> ! et<strong> en retrouvant toute sa tête il a remis la queue en place et il est reparti dans le bon sens, le sens de la vie</strong> ...<br /></li>
</ol>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/La-grande-montagne-des-contes-chinois_Fabienne_Thiery_150.jpeg" alt="La grande montagne des contes chinois_Fabienne Thiery_Rue du Monde" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="La grande montagne des contes chinois_Fabienne Thiery_Rue du Monde, mar. 2023" /><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le serpent à l’envers</em>, Fabienne Thiéry, "La grande montagne des contes chinois", p 53-55 a été adapté pour le Café-Philo 17 mars 2023.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>photo d'une couleuvre dans les bois : André Guyard, 2009, http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux</li>
<li>grenouille : Gilbertus, wikimedia commons, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:GrenouilleAnimeeD.gif</li>
<li>mue de serpent : Adoscan, Wikimedia Commons, 2019, <a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/03/Une_peau_de_serpent_obtenue_apr%C3%A8s_une_mue_et_d%C3%A9pos%C3%A9e_sur_une_feuille_de_teck_dans_un_champ_au_B%C3%A9nin.jpg">Peau de serpent après mue déposée sur une feuille dans champ au Bénin</a></li>
</ul>TROUVER le sens de la vieurn:md5:1e179cba488da5e4004f2f829157a5692023-03-21T16:16:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophieconte avec des animauxconte de sagesseRUSSE<p>Après le café-philo du 17 mars 2023 <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/18/CAFE-PHILO-%3A-Le-sens-de-la-vie-Gruissan-17-mars-2023">''Le sens de la vie''</a>, d'autres contes me sont venus pour éclairer le chemin. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.bocal_nv_programme0002_m.jpg" alt="Le_fond_du_bocal_programme2_POUPON" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le_fond_du_bocal_programme2_POUPON, mar. 2012" /> - illustration de Nicolas Poupon, <em>Le fond du bocal</em><br /><br /></p>
<p>Le sens de la vie a été illustré par deux contes lors du café-pĥilo :</p>
<ul>
<li><strong> Le triangle</strong> devenu philosophe, un conte philosophique inspiré par Michel Piquemal</li>
<li><strong>Le mille-pattes</strong>, un conte chinois nous sort de notre questionnement (y tomber sans en sortir peut nous faire perdre le sens de la vie) pour nous remettre dans le vivant.<br /></li>
</ul>
<p><br />
L'article précédent <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/19/CHERCHER-le-sens-de-la-vie">CHERCHER le sens de la vie</a> nous a présenté deux autres contes :<br /></p>
<ul>
<li><strong>Nasreddine et l'oeuf</strong> : trop de questions</li>
<li><strong>Le goût du vinaigre</strong> : le goût de la vie est personnel, comme le sens qu'on <strong></strong>lui donne<br /></li>
</ul>
<p><br />
Maintenant pour <ins>TROUVER le sens de la vie</ins> plusieurs contes sont là pour éclairer notre chemin:<br /></p>
<ul>
<li><strong>Les grenouilles de l'étang</strong> : chaque tétard évolue différemment</li>
<li><strong>Le roi des imbéciles</strong> : un conte russe qui oppose celui qui est satisfait de son sort à ses deux frères qui cherchent à avoir plus.</li>
<li><strong>Le prisonnier et le scarabé</strong> : comment nous libérer de la prison que l'on s'est construite ? ou des murs que les autres ont édifiés autour de nous ? Une voie toute tracée n'est pas forcément le sens de la vie qui nous convient.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h5>Pour commencer quelques réflexions sur le sens de la vie et sa recherche ... <br /></h5>
<p><ins>Voici ce que m'a transmis Luis :</ins><br /></p>
<p><em><strong>La vie n'a pas de sens, où tout au moins n'a pas un sens que tout le monde devrait reconnaître</strong>. Un sens qui s'imposerait comme une donnée objective. Comme, par exemple, les savoirs scientifiques : la Terre est sphérique, le satellite naturel de la Terre est la Lune......( encore que certains "illuminés " n'admettent pas ces faits, ces données pourtant bien objectives).</em><br /></p>
<p><em><strong>La vie possède le sens qu'on lui donne</strong>, ou essaie de lui donner : plus d'empathie pour autrui (ou d'amour pour son prochain si l'on se déclare chrétien). Ou bien le sens que l'on donne à sa vie en cherchant à toujours améliorer ses connaissances. Ou bien encore en travaillant, en réalisant des œuvres matérielles ou des projets plus abstraits. En se rendant utile en quelque sorte.</em><br /></p>
<p><em>Si j'essaie d'aller plus en avant dans mes réflexions, de regarder plus loin que ce que je viens d'écrire, je me retrouve aux confins de ce qui relève des convictions et des croyances. Ainsi, je suis amené à m'interroger sur le sens de la vie qui pourrait peupler l'univers mental des croyants, des sceptiques ou des athées.</em> <br /></p>
<p><em><strong>La vie n'aura pas le même sens si l'on croit à une vie après la mort, ou bien si étant athée, la vie sur Terre constitue la totalité de la condition humaine, coincée entre deux néants : celui d'avant la naissance et celui d'après la mort. Quant aux sceptiques, agnostiques et leurs semblables (qui sont peut-être les plus nombreux), ils seront toujours à la recherche d'une vérité.</strong> Ils me font penser à cette métaphore de Gide, dans les "Nourritures Terrestres" ; Gide s'adresse à Nathanël, nom qu'il donne à qui lira son livre : <q>Et tu seras pareil, Nathanël, à qui suivrait pour se guider une lumière que lui même tiendrait en sa main.</q></em><br /></p>
<p><em><strong>Autrement dit, on ne peut compter que sur soi pour trouver sa vérité (sa voie).</strong></em><br /></p>
<p><em>On peut (doit) reconnaître que, in fine,<strong> cette question est un mystère</strong> mais qu’il ne faut pas pour autant baisser les bras. Partager les points de vue de chacun et bénéficier aussi des idées que nous ont transmises les penseurs du passé ou même les philosophes actuels est une richesse.</em><br /></p>
<p><em>Finalement j’en reviens à cette <strong>image du marcheur</strong> : l’important n’est pas d’arriver, c’est d’être sur le chemin et de marcher. <strong>Etre en mouvement, ici le mouvement de la pensée qui ne s’enkyste pas dans les certitudes mais poursuit sa quête, avec ténacité.</strong> Ou bien suis-je coupé des réalités et je poursuis une recherche de la vérité, inaccessible. Ou comme l’écrivait et chantait Jacques Brel dans sa quête de l'inaccessible étoile ...</em> (pour les paroles, cliquez <a href="https://www.paperblog.fr/3652274/atteindre-l-inaccessible-etoile-jacques-brel/">ici</a>). <br />
<br />
A MEDITER ...<br />
<br />
<ins>Note :</ins> La chanson interprétée pour la première fois par Richard Kiley dans sa version anglophone, et par Jacques Brel (pour la version francophone), est une réponse de Don Quichotte à la question de Dulcinée, sur ce qu'il entend par « quête »<br />
<br /></p>
<h4>Le désir de vivre donne du sens à la vie</h4>
<p>Le désir de vivre est essentiel pour donner du sens à la vie. C'est aussi le désir de réaliser quelque chose en particulier. Le désir d'atteindre ses objectifs nous pousse à l'action. petit à petit se construit le sens de notre vie. Mais il n'est pas unique, ni immuable. <br /></p>
<h5>A quoi sert la vie, puisque à la fin on meurt ? <br /></h5>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Sens_de_la_vie-souhaits.jpeg" alt="Sens de la vie_Pense pas bête-Bayard Jeunesse, 2008" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sens de la vie_Pense pas bête-Bayard Jeunesse, 2008, mar. 2023" />
Une vie riche et remplie donne du sens à la vie. <strong>Face au mystère de la mort, chaque homme, quelles que soient ses croyances, cherche à donner un sens à sa vie.</strong> <br /></p>
<p>- Moi, je veux profiter de chaque instant de la vie.<br />
- Je veux avoir des enfants.<br />
- Moi, je veux apprendre plein de choses…<br />
- Moi, je veux faire un travail utile et qui me plaît.<br />
- Moi, je veux être heureux !<br />
- Je veux aider ceux qui souffrent.<br />
- Je veux protéger la Terre pour la laisser en bon état à ceux qui viendront après moi.<br />
- Je veux rendre heureux ceux que j’aime.<br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>A quoi sert la vie, puisque à la fin on meurt ? </em>, Pense pas bête, Astrapi, Bayard Jeunesse, 2008<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><em>"Il faut trouver ce qui nous nourrit"</em> - Sarah Marquis<br /></h5>
<p>Sarah Marquis parcourt le monde en marchant : Sarah est une aventurière née en Suisse, une exploratrice du National Geographic qui s'aventure seule depuis plus de 25 ans dans les environnements les plus hostiles de notre planète. Pour en savoir plus visitez son site : <a href="https://fr.sarahmarquis.com/bio">Sarah Marquis</a><br />
<br /></p>
<p><strong>La vie a-t-elle un sens ? Quel sens donner à la vie ? Comment donner un sens à sa vie ? Inspirons-nous de la nature pour découvrir ce mystère ...</strong><br />
<br /></p>
<h4><strong>Les grenouilles de l'étang</strong> : Métamorphose des têtards ou comment sortir de son bocal et donner du sens à sa vie ...</h4>
<p>Chaque tétard évolue différemment. Il n'y a pas qu'un seul chemin ...<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p>Il y avait dans le vivarium<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Tetards.jpeg" alt="Têtards" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Têtards, mar. 2023" /> toute une bande de têtards, légèrement agités du bocal. Peut-être en raison de tout ce que les bipèdes déversaient dans les eaux de la rivière … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Certains, peu pressés de faire leur vie de grenouille, incertains quant au sens à donner à leur vie</strong>, se prélassaient sous les herbes et les cailloux : <br />
- <ins><em>Noir-sous-la-pierre</em></ins>, encore timide têtard, effacé, écrasé par la personnalité remuante de ses frères et sœurs, vivait en ermite à l'ombre d'une pierre pour être tranquille. Il finit bel et bien écrasé par la fatalité quand la pierre bascula et devint pierre tombale … fin de l’histoire … Y a-t-il un sens ?<br />
- <ins><em>Brun-de-boue</em></ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.rana-clamitans_t.jpg" alt="grenouille_Photo gratuite : Grenouille verte (Quebec) Rana clamitans - Lithobates clamitans" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_Photo gratuite : Grenouille verte (Quebec) Rana clamitans - Lithobates clamitans, janv. 2011" /> était le plus casanier des têtards ; il aimait répéter sur tous les tons : <em>Dans la boue, dans la boue, dans la boue … / Dans la boue un jour, dans la boue toujours</em>. Et il y est resté. Il en est des humains comme des grenouilles : en touchant le fond, certains préfèrent rester dans leur boue quotidienne par paresse ou manque d’imagination. C’est insensé !<br />
- <ins><em>Vert-de-flaque</em></ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouille-sieste.jpg" alt="grenouille-sieste" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille-sieste, avr. 2020" /> un peu poète, aimait regarder les reflets de l'eau sous la lune. C'était aussi celui qui avait le plus d’imagination : il était persuadé être un prince changé en grenouille. Il accomplit son destin et donna du sens à sa vie en ramassant une balle en or lancée par une petite princesse …<br />
- <ins><em>Grenouillette</em></ins> pensait avoir été échangée à la naissance : elle était persuadée qu'une princesse sommeillait en elle : née Rainette elle deviendrait Reine quand elle serait grande. Sinon sa vie n’aurait aucun sens ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>D’autres têtards de l’étang se dépêchèrent de devenir grenouille pour découvrir le vaste monde et donner du sens à leur vie</strong> … avec plus ou moins de succès<br />
- <ins><em>Fond-du-pot</em></ins>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.GrenouilleAnimee_wikimedia_t.jpg" alt="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons, mar. 2013" />devint une grenouille sourde comme un pot … Quel sens donner à cela ? A force d’obstination elle réussit à gravir la colline proche de l’étang parce qu’elle est restée sourde à toutes les remarques qui aurait pu la décourager.<br />
- <ins><em>La grenouille à grande bouche</em></ins> ne cessait de coasser en posant toutes sortes de questions à ceux qu’elle rencontrait. Elle ne ferma sa bouche qu’en présence du héron qui lui répondit qu’il mangeait les grenouilles à grande bouche … Depuis elle continue à sautiller de par le monde mais réfléchit avant de parler : ses paroles ont du sens ... et sa vie aussi.<br />
- <ins><em>Grenouillard</em></ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.grenouille-taureau_USA_s.jpg" alt="Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html, mai 2013" /> dès qu’il fut devenu grenouille, voulut se faire aussi gros que le bœuf en buvant toute l’eau de la terre. Absorber la richesse de la terre, occuper toute la place, ça c’est donner du sens à sa vie ! <br />
- <ins><em>Zette</em></ins> zigzaguait tout azimuts mais fut capturée par une épuisette. Une fois métamorphosée en grenouille elle sauta dans le puits du jardin. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouilles-00035.gif" alt="grenouille_http://www.maxi-gif.com/gif-anime-grenouilles/grenouilles/gif-anime-grenouilles-t1r6c118d36.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_http://www.maxi-gif.com/gif-anime-grenouilles/grenouilles/gif-anime-grenouilles-t1r6c118d36.html, sept. 2011" /> où elle tourne en rond, croyant la vérité au fond du puits, tandis que la vérité, elle, ne demande qu'à sortir du puits ... Elle devint philosophe : ses <em>pourquoâ</em> interrogent son monde pour lui donner sens.</p></blockquote>
<p><br />
<strong>Même un têtard peut donner un sens à sa vie. Et nous ?</strong><br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br />
Les contes qui m'ont inspiré ce conte sont énumérés dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/20/G...-comme-grenouille">''G... comme Grenouilles''</a>. <br />
<br /></p>
<h4><strong>Le roi des imbéciles</strong> :</h4>
<p>Un conte russe qui oppose celui qui est satisfait de son sort à ses deux frères qui cherchent à avoir plus. Être ou avoir ? Qui sera le plus heureux ?<br />
<br />
<strong><ins>Résumé :</ins></strong><br />
C'est l’histoire de trois frères. Les deux premiers sont ambitieux et veulent réussir leur vie (l’aîné commandant des armées, le second riche marchand) le plus jeune est traité d’imbécile parce qu’il reste paysan. La vie (ou le diable ?) va ruiner les deux premiers et le paysan épousera une princesse mais continuera à travailler son champ : il se fera traiter de « Roi des Imbéciles » et ses sujets seront donc des imbéciles heureux satisfaits de leur travail et sans ambition. Alors, quel est le sens de la vie ? Être ou avoir ? <br />
<br />
<ins><strong>Adaptation personnelle du conte russe</strong> pour le café-philo <em>Le sens de la vie</em> </ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/443px-Paysans-russes-1918.jpg" alt="paysans russes_https://wikirouge.net/Mouvement_paysan_en_Russie" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="paysans russes_https://wikirouge.net/Mouvement_paysan_en_Russie, mar. 2023" /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
<strong>Un paysan a trois fils</strong> qui s’entendent bien et travaillent ensemble.<br />
<strong>Un mauvais esprit</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/diable_fume.gif" alt="Diable_fume" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Diable_fume, mar. 2010" />enrage de les voir si bien ensemble au lieu de se jalouser et se disputer. Il décide de semer trois graines en leur cœur pour que leurs objectifs dans la vie les séparent. <br />
- L’aîné se trouve tout à coup une vocation pour l’armée et devient <ins>chef de guerre</ins>, cette puissance donne du sens à sa vie. <br />
- Le second se fait <ins>marchand</ins> et court le monde en s’enrichissant davantage à chaque voyage, l’argent devient le sens de sa vie.<br />
- Le Diable jette la troisième graine, une graine de non-sens : le troisième fils ne reçoit pas de direction à sa vie, il reste <ins>paysan sans ambition mais il vit sa vie pleinement au jour le jour</ins>. <br />
<strong>Leurs vies prennent un sens vraiment différent.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Cet esprit tordu pense que les différences entre les trois frères vont les dresser les uns contre les autres. Mais non, le frère paysan resté avec son père, <strong>accueille ses frères comme par le passé, partage la moisson même quand ils sont riches</strong>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors le Malin envoie <strong>trois diablotins pour ruiner les frères</strong> afin qu’ils perdent le sens de leur vie. Le diablotin chargé de malmener le paysan râle : c’est bien plus difficile de ruiner un pauvre ! Il demande aux autres diablotins de venir l’aider après s’être acquitté de leur mission, ainsi ils seront trois à s'occuper du paysan. <br />
- Le général des armées <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/diable-petit.gif" alt="diable_stupide" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="diable_stupide, mar. 2010" /> perd les batailles, ses soldats, la guerre et son honneur. <br />
- Le marchand <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/diable-petit.gif" alt="diable_stupide" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="diable_stupide, mar. 2010" /> perd sa flotte marchande, ses caravanes, ses commerces : il est ruiné. <br />
- Le paysan <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/diable-petit.gif" alt="diable_stupide" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="diable_stupide, mar. 2010" /> a eu de mauvaises récoltes cette année (sécheresse) mais aussi par la faute des diablotins qui se sont accrochés à la charrue pour entraver son travail. Il redouble d'efforts et n'abandonne pas. Croyant qu’il s’agissait d’une racine, ou d’une pierre, le paysan a gratté la terre et trouvé <ins>un puis deux puis trois drôles de vermisseaux gesticulant et vociférant : <em>Ne me cracrabouille pas !</em></ins> Pour être libres, chacun de ces diablotins lui donne un pouvoir : <br />
1/ le premier lui donne <ins>trois graines de guérison</ins>, <br />
2/ le second, arrivé après avoir détruit les armées, donne le pouvoir de changer le blé en soldats <ins><em>Autant d'épis, autant de képis !</em></ins>, <br />
3/ le troisième, arrivé après avoir ruiné le riche marchand, donne la formule pour changer les épis en pièces d'or <ins><em>Autant de blé doré, autant de pièces dorées !</em></ins>. <br />
<strong>Les diablotins pensent ainsi séparer de nouveau les trois frères.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Mais <strong>le paysan accueille et nourrit ses frères quand ils perdent tout, jusqu’au sens de leur vie.</strong> Cependant, lorsque l’aîné lui dit souhaiter reformer une nouvelle armée pour prendre sa revanche, c’est le but de sa vie, le paysan refuse d’utiliser les formules magiques car il a vu les malheurs de la guerre. Lorsque le second lui demande de changer les épis en or, le paysan refuse : que mangera-t-on ? Le sens de leur vie, leur ambition de pouvoir et de richesse, a rendu le monde malheureux. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le paysan se contente d’utiliser les graines de guérison</strong> : une pour lui qui a souvent mal au dos en poussant la charrue, une pour son père qui a mal partout en vieillissant, la troisième graine pour guérir la princesse qui l'épouse ! <br />
Mais, <strong>dès la fête finie, il préfère retourner cultiver son champ</strong> : la joie du travail bien fait, le bonheur d’une vie simple, font qu'<strong>il se sent à sa place</strong>. <strong>Voilà ce qui donne sens à la vie ... même si la princesse l'appelle <em>Le roi des Imbéciles</em> !!!</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong><ins>NOTES :</ins></strong> <br />
J'ai raccourci ce long conte russe pour recentrer l'écoute sur le sens de la vie, les choix, les vocations, les marques de réussite que l'on peut perdre. Être ou avoir ? pourrait être la thématique de ce récit.<br /></p>
<ul>
<li><strong>Les deux frères aînés</strong> ont un but dans la vie, de l'ambition et cela leur donne un sens dans leur vie. Mais ils perdent tout ! Ainsi, <ins>on peut avoir une vocation, "réussir sa vie" professionnellement ou matériellement mais ce n'est pas forcément définitif</ins>. En perdant tout on perd aussi le sens de la vie.</li>
<li>Ou bien <ins>on peut s'apercevoir que l'on a fait fausse route.</ins> Il s'agit alors pour retrouver un sens à la vie de changer de sens ... ce que les frères n'ont pas fait dans le conte.</li>
<li><ins>On pourrait imaginer deux épilogues :</ins> 1/Les deux frères quittent le pays pour refaire leur vie ailleurs (ce qui se passe dans le conte russe mais ils sont expulsés et reviennent) 2/Ils restent à la ferme en famille, leur refuge, et utilisent leurs connaissances et leur capacité différemment : le chef des armées peut devenir manager des ouvriers agricoles, protéger les terres et les récoltes et le marchand saura acheter au juste prix les semences, et vendre les récoltes avec profit. Mais cela, le conte ne le dit pas. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Le paysan</strong> a accueilli ses frères comme il accueille ce que la vie lui apporte. C’est lui le plus heureux. Finalement, petit à petit sa vie prend tout son sens, malgré le mauvais esprit du semeur de graines de désirs de puissance, des graines de discorde. Les graines de guérison n'ont pas été utilisées pour les trois frères mais pour le père, le paysan et la princesse qui l'épousera. Après tout, les deux frères pouvaient choisir de suivre ou quitter la voie qu'ils avaient emprunté ... <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Au lieu de Diable, on peut dire « esprit malin », jaloux, toxique, le côté sombre du monde, …<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong><ins>Version originale :</ins></strong> <br />
Le début est semblable jusqu'à l'arrivée des diablotins (rouges comme il se doit en Russie ...). <br /></p>
<ul>
<li>Dans le conte russe, la ruine des deux frères est décrite en détail, le premier perd les batailles, le second tombe amoureux d'une femme qui le ruine. Les diables ayant réussi leur mission s'en prennent au paysan.</li>
<li><ins>Le premier diablotin lui donne trois graines de guérison</ins> pour lui, il en avale une tout de suite et cela lui enlève toutes les douleurs de son travail, il en donne une à son père. Il garde la troisième graine : elle servira à soigner la princesse un peu plus tard dans le récit.</li>
<li><ins>Le second diablotin</ins> lui donne le pouvoir de changer les épis de blés en soldats, masi quand le paysan les voit marcher dns son champ en écrasant tout il les transforme de nouveau en blé. Lorsque son frère vaincu et prisonnier pu revenir à la ferme le paysan lui donnera une nouvelle armée et il devint roi. Mais il revint demander encore plus de soldats mais Ivan le paysan refusa car il a rencontré des enfans et des femmes pleurant les hommes tués par les soldats de son frère qui n'a aucun remord. Le chef des armées enrôla de force tout son peuple et il n'y avait personne pour produire nourriture et vêtements. Il fut chassé.</li>
<li><ins>Le troisième diablotin</ins> lui donne le pouvoir de changer les cailloux en or et les bijoux en cailloux. Il en emplit plusieurs sacs pour son frère qui refit fortune et acheta tout un pays et en devint le roi. Mais il revint demander encore plus d'or mais Ivan le paysan refusa car il faisait du commerce au détriment de la justice. Il finit par être chassé de son royaume car il exploitait le peuple qui était dans une grande misère.</li>
<li><ins>Les deux frères reviennent de nouveau à la ferme et leur frère paysan les accueille les bras ouverts.</ins></li>
<li>Après la fête de mariage le paysan retourne travailler son champ et <ins>la princesse le traite de « Roi des Imbéciles ».</ins> Il rend justice à sa façon, avec simplicité et bon sens, renonçant à condamner celui qui a volé parce qu’il avait faim. Les riches, les ambitieux et les gens trop raisonnables quittent le pays. Il ne restent que les « imbéciles » heureux de leur sort …</li>
<li><ins>Le diable essaya encore de ruiner la ferme en incitant les Imbéciles à travailler avec leur tête plutôt qu'avec leurs mains.</ins> Le Diable monta sur une haute estrade et parla, parla ... d'emprunt, d'intérêt, de l'argent qui dort, de l'argent qui travaille ... Il ne s'arrêtait ni jour ni nuit. Il finit par tomber de faiblesse et les Imbéciles se moquèrent de lui en disant : <em>Voyez le bruit que fait sa tête en rebondissant sur chaque marche ! Il tavaille avec sa tête !</em> Mais comme il n'avait rien construit, les Imbéciles eurent pitié de lui et lui donnèrent du pain et du vin <em></em>pour l'amour de Dieu<em></em>. A ces mots, le diable fit une horrible grimace et disparut ... Et les Imbéciles retournèrent tranquillement à leurs travaux d'imbéciles heureux !<br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Mon_annee_de_sagesse_12_contes_120.jpeg" alt="Michel Piquemal_Mon année de sagesse_12 contes de tous pays_Albin Michel_2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Michel Piquemal_Mon année de sagesse_12 contes de tous pays_Albin Michel_2004, mar. 2023" /><br />
<strong><ins>Source du conte :</ins></strong> <br /></p>
<ul>
<li><em>Le roi des imbéciles</em>, conte traditionnel russe, raconté par Jean-pierre Kerloc'h qu'il dédie à Igor Gogorovitch, inclus dans le recueil "Mon année de sagesse - 12 contes de tous pays", Albin Michel Jeunesse, 2004, pp. 63-77. Le sommaire de ce recueil de contes choisis par Michel Piquemal est en ligne sur le site de <a href="https://www.babelio.com/livres/Piquemal-Mon-annee-de-sagesse/723285">Babelio</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4><strong>Le prisonnier et le scarabé</strong></h4>
<p>Comment nous libérer de la prison que l'on s'est construite ? ou des murs que les autres ont édifiés autour de nous ? Une voie toute tracée n'est pas forcément le sens de la vie qui nous convient. La liberté de notre choix de vie ne tient qu'à un fil ... mais aussi à l'amour et un scarabé ...<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Un homme était emprisonné à vie au sommet d'une tour. <br />
Sa femme entreprit de l'aider à s'échapper. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/scarabee_vole_dreamstime_x250.jpeg" alt="scarabée en vol_dreamstime" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="scarabée en vol_dreamstime, mai 2022" />Elle attrapa un scarabée et, après avoir attaché délicatement un fil de soie extrêmement fin à l'insecte, elle enduisit ses antennes d’une goutte de miel. Elle déposa le scarabée au pied de la tour, les antennes dirigées vers le sommet. L'insecte, dans son désir d'atteindre le miel, grimpa, grimpa et rejoignit la fenêtre du prisonnier.<br />
Le prisonnier libère le scarabée et tire sur le fil de soie. Au bout, était attaché un autre fil un peu plus épais. Celui-ci était suivi d'une ficelle, la ficelle d’une cordelette, et enfin la cordelette d'une solide corde que l'homme fixe à l'intérieur de sa cellule et utilise pour descendre de la tour et s’enfuir avec sa femme.<br /></p></blockquote>
<p>Patience ... ne pas renoncer ... avec le temps, la volonté et un esprit réactif, viennent les solutions, les réponses, la connaissance, la sagesse ... selon ce qu'est notre tour, notre prison. Et en conséquence vient la liberté. Notons tout de même que le prisonnier libéré ne s'enfuit pas seul ...<br /></p>
<p>La liberté de notre choix de vie ne tient qu'à un fil ... <br /></p>
<ul>
<li>mais aussi à l'amour, l'amour d'un être ou l'amour de la vie tout simplement. <br /></li>
<li>Une aide de la nature, puissante même si elle parait aussi minuscule qu'un scarabé, est nécessaire. Simple retour à la vie réelle au lieu de se perdre dans des théories ? <br /></li>
<li>Et quel est le miel, le désir qui permettra aux forces de vie de s'élever jusqu'à nous et de nous délivrer ?<br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Jodorowsky_La_sagesse_des_contes_x100.jpg" alt="Alexandro Jodorowsky_Sagesse des contes_Albin Michel" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Alexandro Jodorowsky_Sagesse des contes_Albin Michel, mai 2022" /><br /><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le prisonnier et le scarabée</em>, conte rapporté par Alexandro Jodorowsky, dans le recueil <em>La sagesse des contes</em>, Albin Michel, 2007, p 54<br /><br /></li>
</ul>CHERCHER le sens de la vieurn:md5:2d3955a00da261e728759f2c301209a72023-03-20T12:41:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophieconte de sagesseconte ZENNasreddine HodjaPOP-PHILOSOPHIE<p>Pour faire suite au café-philo du 17 mars 2023 <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/18/CAFE-PHILO-%3A-Le-sens-de-la-vie-Gruissan-17-mars-2023">''Le sens de la vie''</a>, d'autres contes pour éclairer le chemin. Et plusieurs articles :<br /></p>
<ul>
<li>CHERCHER le sens de la vie</li>
<li>TROUVER le sens de la vie</li>
<li>PERDRE le sens de la vie nous impose de CHANGER le cours de notre vie pour lui donner du sens.<br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.bocal_avenir_m.jpg" alt="Le_fond_du_bocal_3_avenir_POUPON" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le_fond_du_bocal_3_avenir_POUPON, mar. 2012" /><br /> illustration de Nicolas Poupon, <em>Le fond du bocal</em>, tome 3<br /><br /></p>
<p>Le sens de la vie a été illustré par deux contes lors du café-pĥilo :</p>
<ul>
<li><strong> Le triangle</strong> devenu philosophe, un conte philosophique inspiré par Michel Piquemal</li>
<li><strong>Le mille-pattes</strong>, un conte zen, chinois, qui nous sort de notre questionnement pour nous remettre dans le vivant.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Aujourd'hui deux autres contes pour CHERCHER le sens de la vie :<br /></p>
<ul>
<li><strong>Nasreddine et l'oeuf</strong> : trop de questions</li>
<li><strong>Le goût du vinaigre</strong> : le goût de la vie est personnel, comme le sens qu'on lui donne.<br /></li>
</ul>
<p><br />
N'oublions pas les contes qui décrivent la quête d'un homme à la recherche de sa chance, d'un but précis (ou pas), en fait à la recherche du sens que prendra leur vie. Deux contes sont cités ici, mais il y en a bien d'autres.</p>
<ul>
<li><strong>L'homme qui courait après sa chance</strong></li>
<li><strong>Les trois cheveux du père soleil</strong><br /></li>
</ul>
<p><br />
Et pour ceux qui cherchent le sens de la vie à tâtons :</p>
<ul>
<li><strong>Une partie de cartes</strong></li>
<li><strong>L'enfant loué au Diable</strong><br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Nasreddine et l'oeuf</strong> : trop de questions</h4>
<p>Nasreddine ne se pose jamais longtemps des questions existentielles ; il vit tout simplement. A quoi bon chercher le sens de la vie ? Est-ce que le poussin se pose autant de questions sur le sens de la vie lorsqu'il éclot ? Non, il vit sa vie de poussin ... Pour l'homme il faut d'abord vivre, assurer sa survie, puis en sachant qui on est, on vit vraiment sa vie d'homme ou de femme.</p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Nasreddine vient de nourrir les poulets. Il observe les poules et leurs poussins, vérifie dans la paille s’il y a des œufs à ramasser et laisse une ou deux poules couver. <br />
Vous connaissez Nasreddine : c’est un philosophe du quotidien qui sait trouver des réponses de bon sens … Exceptionnellement, ce jour-là une question lui effleure l’esprit : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/poussin_sort_oeuf.jpeg" alt="poussin sort oeuf_gammvert_https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/comment-nourrir-un-poussin-qui-vient-de-naitre" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poussin sort oeuf_gammvert_https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/comment-nourrir-un-poussin-qui-vient-de-naitre, mar. 2023" /><strong>Comment le poussin fait-il pour sortir de l’oeuf Qu’est-ce qui lui donne l’impulsion de vie ? Comment sait-il que c’est le bon moment ? Quel est le sens de LA vie ?</strong> <br />
<ins>Trop de questions</ins> ...<br />
Il faut toute une vie pour répondre à cette question sur le sens de la vie … Alors rien ne presse ... et Nasreddine décide d’aller faire une petite sieste. Inutile de se torturer l'esprit … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Il se dirige vers l’ombre accueillante de son olivier favori. Mais à ce moment-là, son fils vient le trouver :<br />
- <em><strong>Comment fait le poussin pour rentrer dans l’œuf ?</strong></em><br />
- <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Oeuf_perdix_rouge_wikimedia_t.jpg" alt="Oeuf_Perdrix_Rouge_Dave Dunford_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Red-legged_Partridge_egg_-_geograph.org.uk_-_476978.jpg?uselang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Oeuf_Perdrix_Rouge_Dave Dunford_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Red-legged_Partridge_egg_-_geograph.org.uk_-_476978.jpg?uselang=fr, mai 2013" /><em>Comment fait le poussin pour rentrer dans l’œuf ? !!! Moi, vois-tu, toute ma vie je me suis demandé comment le poussin sort de l’œuf et toi tu me poses <strong>un problème de plus</strong> !!!... Comment fait le poussin pour rentrer dans l’œuf ?<strong> A quel moment commence la vie ? La vraie vie ? Mais c’est une question que se posent ceux qui sont pressés de vivre, et je n’y répondrai pas ! C’est l’heure de ma sieste</strong> </em>…<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Une fois bien installé sous son olivier, Nasreddine se retrouve en lui-même : lui, son domaine ce sont les réponses, pas les questions … et la réponse est bien simple après tout : <strong>La vie comprend en réalité un seul moment : celui où on sait à jamais qui on est</strong> … Et il s’endort paisiblement du sommeil du sage …<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Commentaires :</ins></p>
<ul>
<li>En fait les deux questions sont liées. Si on a la réponse à la seconde, comment rentre-t-on dans l'oeuf, ou pourquoi, on a la réponse à la question du sens de la vie : pourquoi est-on en vie plutôt que sans existence ?</li>
<li>Interprétation de Jodorowsky : <em>En général on se demande : « Comment vais-je sortir de mes problèmes de mes limites, de mes angoisses ? Peut-être la solution consisterait-elle à se demander comment on y est entré. Comment suis-je entré dans ce problème pour pouvoir en sortir ? Le maître dit : « Dis-moi d’où tu viens, je te dirai où tu vas ! »</em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Un œuf problématique</em>, conte rapporté par Alexandro Jodorowsky, dans le recueil « La sagesse des contes », Albin Michel, 2007, p 134 et 135. <q>Mulla Nasreddin se promène avec son fils. Ils aperçoivent un oeuf sur le sol. L'enfant demande : <em>Papa, comment les oiseaux rentrent-ils dans l'oeuf ?</em> Le Mulla, suffoqué, répond : <em>Je me suis demandé toute ma vie comment les oiseaux sortaient de l'oeuf et, maintenant, toi tu me poses un problème de plus !</em></q><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q>Pour longue et compliquée que soit ta destinée, elle comprend en réalité un seul moment : celui où tu sais à jamais qui tu es</q>. … José Luis Borges, écrivain argentin né le 24 août 1899 à Buenos Aires et mort à Genève le 14 juin 1986. Ses œuvres dans les domaines de l’essai et de la nouvelle sont considérées comme des classiques de la littérature du XXᵉ siècle.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Eclosion d'un oeuf, "Comment nourrir un poussin qui vient de naître ?'' <a href="https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/comment-nourrir-un-poussin-qui-vient-de-naitre">GammVert</a>"</li>
<li>Photo d'oeuf de perdrix rouge, Dave Dunford, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/19/_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Red-legged_Partridge_egg_-_geograph.org.uk_-_476978.jpg?uselang=fr">Wikimedia Commons</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>NOTE :</ins><br />
Ce conte est un peu semblable au conte du <em>mille-pattes</em> donné en conclusion du café-philo du 17 mars 2023 : trop de questionnement paralyse. La conclusion attribuée ici à Nasreddine a été incorporée au conte du mille-pattes. Il s'agit d'une citation de José Luis Borges. On lui en fait dire des choses à ce Nasreddine, personnage investi de la sagesse populaire.<br />
<br /></p>
<h4><strong>Le goût du vinaigre</strong> : <br />
le goût de la vie est personnel, comme le sens qu'on lui donne</h4>
<blockquote><p>Dans un tableau taoïste se trouvent <strong>trois hommes</strong> assis autour d’un pot de <strong>vinaigre</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/vinaigre_Vie_Confucius__Bouddha__Lao-Tseu.jpeg" alt="Vinaigre-Confucius, Bouddha, Lao-Tseu_Etsy_https://www.etsy.com/fr/listing/1056638359/les-degustateurs-de-vinaigre-bouddha?ref=reviews" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vinaigre-Confucius, Bouddha, Lao-Tseu_Etsy_https://www.etsy.com/fr/listing/1056638359/les-degustateurs-de-vinaigre-bouddha?ref=reviews, mar. 2023" /> qu’ils sont en train de goûter.<br />
1. Le premier fait la grimace, trouvant le vinaigre <strong>amer</strong>.<br />
2. Le second fait aussi une mine dégoûtée parce qu’il le considère <strong>trop acide</strong>.<br />
3. Le troisième est ravi, il l’estime <strong>excellent</strong>. Vraiment excellent pour un vinaigre ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le pot de vinaigre c’est la vie</strong>, et les personnages sont Confucius, Bouddha et Lao Tseu.<br />
1. Le premier, <strong>Confucius, pense que la vie est terrible</strong>, qu’il faut se créer des cérémonials pour s’y soumettre ensuite.<br />
2. Le deuxième,<strong> Bouddha, dit que la vie est acide</strong>, elle nous ronge, nous dévore petit à petit, on va mourir, tout est souffrance et il faut s’efforcer de s’en détacher.<br />
3. Le troisième, <strong>Lao Tseu, est un être positif</strong>, il suit le cours des choses. Il dit : <strong><em>« La vie dépend du point de vue que l’on a sur elle. Mon quotidien est une merveille parce que c’est moi qui le crée. Je suis la vie. »</em></strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le goût du vinaigre</em>, conte rapporté par Alexandro Jodorowsky, dans le recueil « La sagesse des contes », Albin Michel, 2007, p 212-214. Alexandro Jodorowsky est un artiste chilien (écrivain, scénariste, acteur et réalisateur) né en 1929, d'origine juive-ukrainienne et nationalisée en 1980.</li>
<li><em>Le goût du vinaigre</em>, texte mis en ligne sur le blog «<a href="http://www.unlapinsurlalune.fr/le-gout-du-vinaigre/"> Un lapin sur la lune</a> »<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Commentaires de Jodorowsky :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Goûter le vinaigre est une image très forte, mais <strong>il s’agit de le goûter vraiment</strong>, c’est-à-dire de goûter la vie vraiment. Cela amène à acquérir un point de vue plus large sur le monde. Voilà toute la difficulté du travail que nous avons à faire.</em></li>
<li><em>S’il y a un virus, je suis l’anticorps, s’il y a une vibration, je suis le calme, s’il y a une guerre, je suis la paix. (…) Je fais partie du monde. Si j’ai de beaux sentiments, il existe de beaux sentiments dans le monde. (…) Si j’allume la lampe de la beauté, la beauté existe quelque part dans le monde : « Quand une fleur s’ouvre, c’est le printemps partout. »</em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Deux contes de quête, à la recherche d'une réponse</strong></h4>
<h5><strong>L'homme qui courait après sa chance</strong></h5>
<p>Ce conte qui connaît bien des variantes, a été revisité par Praline Gay-Para avec un humour salvateur qui rend bien moins tragique (en apparence) la malchance ; mais la sottise reste toujours aussi difficile à vivre ! Et la chance ? <q><em>Ta chance, c’est toi qui la forges, au moins pour les deux tiers.</em></q> Voilà une version qui nous aidera à devenir acteur de notre vie en saisissant la chance là où elle se trouve, juste devant !<br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Praline Gay-Para,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.ogre_gentleman_GAY-PARA_t.jpg" alt="Ogre_gentleman_GAY-PARA_http://www.livresautresor.net/livres/moteur2.php?livre=895&exclu=ok" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ogre_gentleman_GAY-PARA_http://www.livresautresor.net/livres/moteur2.php?livre=895&exclu=ok, oct. 2011" /> <em>L'homme qui cherchait sa chance</em> <ins>in :</ins> <em>L'ogre gentleman et autres contes</em>, Ed. Syros, Collection Paroles de conteurs, 1994.</li>
<li>A lire dans l'article <strong><em>C... comme chance</em></strong>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/02/01/C...-comme-Chance">ici</a> !<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil</strong></h5>
<p><strong>Pour ceux qui pensent avoir un destin à accomplir, ou qui ont une vocation dés leur plus jeunes années.</strong><br /></p>
<p>Un mauvais départ ne condamne pas à une vie d'échecs, comme le montre ce conte. <q>La réussite vient après une longue quête semée d'embûches.</q> Ce conte nous vient de Bohême (actuelle Tchécoslovaquie). Il y a aussi quelques variantes sur le même thème dont une autre version collectée par les frères Grimm (<em>Les trois cheveux d'or du Diable</em>).<br /></p>
<p><ins>Ce conte nous parle du sens de la vie :</ins><br />
- du destin (décidé à la naissance),<br />
- des essais (infructueux) pour le contrer,<br />
- des obstacles, (dangers et mystères) rencontrés en chemin,<br />
- d'une quête initiatique (riche en symboles) : le héros va parcourir un long chemin en découvrant la réponse à trois énigmes et de nombreuses richesses<br />
- de l'aide (venue d'un autre monde) : sa fée-marraine le guidera et l'aidera à obtenir les 3 cheveux d'or demandés et les 3 réponses aux énigmes<br />
- de l'écoute au monde et de la confiance en soi (ou en son destin) qui amène la réussite dans les épreuves.<br />
<br />
On ne peut changer ce que l'on est vraiment. Mais nous pouvons orienter notre vie en faisant face aux évènements qui bouleversent notre vie. Suivre pas à pas cette vie semée d'embûches, mais aussi de rencontres qui nous aident, nous permet de nous accomplir et donne tout son sens à notre vie. Une vie plus forte, plus sage, comblée (certains diraient "réussie"), malgré les épreuves, ou grâce à elles ...<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><ins><em>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil</em></ins>, rapporté par Marie-Claire Dolghin dans <em>Les saisons de l’âme, des labours aux moissons - L’analyse jungienne des contes de fées</em>, éditions Dervy, 1999, 2009, pp 49-62.</li>
<li>A lire dans l'article <strong><em>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (1) La réussite après une longue quête remplie d'embûches</em></strong>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/11/20/Les-trois-cheveux-d-or-du-Petit-P%C3%A8re-Soleil-%281%29-la-r%C3%A9ussite-apr%C3%A8s-une-longue-qu%C3%AAte-emplie-d-emb%C3%BBches">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins><em>Les trois cheveux d'or du Diable</em></ins>, conte de Grimm.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.sunset-Jon_Sullivan_t.jpg" alt="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm, nov. 2010" /><br /></li>
<li>Quelques différences constatées entre les deux versions sont étudiées dans l'article <strong><em>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (2) et Les trois cheveux d'or du Diable</em></strong>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/11/20/Les-trois-cheveux-d-or-du-Petit-P%C3%A8re-Soleil-%282%29-en-diff%C3%A9rentes-versions">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4><strong>Pour ceux qui cherchent le sens de la vie à tâtons</strong></h4>
<h5><strong> <em>Une partie de carte</em></strong> : <br /></h5>
<p><q>On peut réussir une belle partie avec des cartes pas fameuses, et faire une partie médiocre avec tous les atouts en main.</q>.<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Michel Piquemal, <em>Une partie de cartes</em> in : "Petites et grandes fables de Sophios", Albin Michel, 2004, p 62.</li>
<li>Conte à lire dans l'article <strong><em>Lorsque les chances sont inégales ....</em></strong>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/05/15/Lorsque-les-chances-sont-in%C3%A9gales-..">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong> <em>L'enfant loué au Diable</em></strong> : <br /></h5>
<p><q>Un jeune garçon devient serviteur du Diable et accède à toutes sortes de connaissances. Il échappe au Diable en changeant de formes sans cesse : le jeune apprenti sort transformé et riche de tout ce qui a été appris et vécu.</q><br /></p>
<p><ins>Éléments clefs du conte :</ins><br />
- Un jeune homme<br />
- La chance<br />
- Le diable ou une sorcière<br />
- Le jeune garçon devient serviteur du Diable et accède à la connaissance<br />
- Les métamorphoses pour s'échapper<br />
- Le jeune apprenti sort transformé et riche de tout ce qui a été appris et vécu.<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L'enfant loué au Diable</em>, collecte de Claude Seignolle, "Histoires et légendes de la Gascogne et de la Guyenne mystérieuses", éditions Sand, 1986.</li>
<li>Ce conte, et ses variantes, est présenté dans l'article <strong><em>A ... comme Apprenti - </em>L'apprenti du Diable<em> ...</em></strong> Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/13/A-...-comme-Apprenti-L-apprenti-du-Diable-...">ici</a>.</li>
</ul>
<p><br /></p>CAFE PHILO : Le sens de la vie - 17 mars 2023urn:md5:7580a3fb1c69096be4a7206eefc40a6a2023-03-18T13:24:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCAFE-PHILOconte de sagesseconte ZENvidéo<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /><strong>Linette</strong> reprend le thème qu’elle devait présenter avec deux amies décédées en 2021 et 2022 (<strong>Sylvie</strong> et <strong>Marie-Jo</strong> qui ont animé le café-philo au cours des années précédentes). Le sens de la vie a évolué tout au long de l'histoire de l'Homme comme le retracent les pensées des philosophes au cours des siècles.<br /></p>
<p>Il nous reste encore aujourd'hui un questionnement et de multiples réponses :<br /></p>
<ul>
<li>La vie a-t-elle un sens ?</li>
<li>Quel sens donner à la vie ? Ce sens n'est pas immuable. Par quoi est-il déterminé ? Peut-on en changer au cours de sa vie ?</li>
<li>Avoir un sens dans la vie est-il indispensable ?</li>
<li>Faut-il toute une vie, le temps donne suffisamment de recul, pour en comprendre son sens ?<br /></li>
</ul>
<p><br />
- - - - - - <em>Linette et Patricia, Café-philo du 17 mars 2023, MJC de Gruissan</em> - - - - - -<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/linette_et_patricia.jpeg" alt="Café-Philo du 17 mars 2003_Linette et Patricia_Photo de Stephane Povillon_MJC" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Café-Philo du 17 mars 2003_Linette et Patricia_Photo de Stephane Povillon_MJC, mar. 2023" /> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Sens_de_la_vie_MJC_17_mars_2023.jpeg" alt="Café-Philo du 17 mars 2003_MJC_photo de stephane Povillon" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Café-Philo du 17 mars 2003_MJC_photo de stephane Povillon, mar. 2023" /><br />
<br /><br /><br /><br /><br />
<br /><br /><br /><br />
<strong>Une présentation très riche :</strong></p>
<ul>
<li><ins>Un résumé des différents courants philosophiques</ins> sur le sens de la vie fait par Linette qui nous a lu avec beaucoup d'attention et d'émotion les textes écrit par Sylvie et Marie-Jo lorsque ces trois amies préparaient ce thème avant la période Covid, toutes trois en bonne santé à ce moment-là.</li>
<li><ins>Le texte de Sylvie</ins>, infirmière de son vivant, fait sens.</li>
<li><ins>Les réflexions de Marie-Jo</ins>, une personne entière et déterminée qui, accablée par une tumeur au cerveau, a choisi de raccourcir sa vie pour mourir dignement pour être en accord avec elle-même et son sens de la vie.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Deux contes :</strong></p>
<ul>
<li><strong> Le triangle</strong> devenu philosophe, un conte philosophique inspiré par Michel Piquemal</li>
<li><strong>Le mille-pattes</strong>, un conte zen, chinois, qui nous sort de notre questionnement pour nous remettre dans le vivant.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>Le triangle philosophe</em> - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>Un conte à géométrie variable … la révélation de soi mène à se poser des questions, à la métaphysique, la philosophie et la mystique !<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Triangle_equilateral_wikimedia_commons.png" alt="Triangle equilateral_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Triangle equilateral_wikimedia commons, mar. 2023" /><strong>Le triangle équilatéral accéda un jour à l'intelligence</strong> ... Brusquement il prit conscience de ce qu'il était : une construction géométrique à trois côtés égaux. Il était un triangle parfait, qui se distinguait des autres figures géométriques plus ou moins bancales, inachevées, excentriques ... <br />
Cela changea le cours de sa vie ! Se savoir différent et se sentir tout à fait équilibré le remplit d'<ins>orgueil</ins> : <strong>il savait que les autres ne savaient pas !</strong> Cette révélation lui conféra un sens aigu de son existence. Il sut pourquoi il existait sous cette forme. <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p><strong>Mais avec cette révélation vinrent aussi les questions, les doutes quant aux réponses trouvées, l'angoisse … La métaphysique lui tomba dessus. Il devint philosophe</strong> : Quel était le sens de ces trois côtés ? Quel était son rôle à jouer au milieu de toutes les autres figures ? Quel sens donner à son existence ? Se savoir triangle "parfait" impliquait aussi un devoir d'être, de montrer un certain chemin, de partager cette force apportée par cet équilibre parfait entre ses trois côtés ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/TRIANGLE_Equilateral-triangle-circles_wikimedia.png" alt="Triangle equilateral et cercles_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Triangle equilateral et cercles_wikimedia commons, mar. 2023" />Soudain, une évidence s'empara de lui : tout cela ne pouvait être inutile ! <strong>Il y avait un sens caché à sa condition ... De la philosophie il passa à la mystique.</strong> Il eut soudain l'intuition transcendante du <strong>cercle</strong> : il avait trois côtés égaux qui ne pouvaient que s'inscrire dans un cercle, image de la perfection suprême. Le triangle eut alors conscience de faire partie du grand tout ! de l'univers infini ... Voilà un sens puissant justifiant son existence, hélas au mépris de la quête des autres figures différentes de lui … Sa supériorité ne laissait pas de doute sur les vulgaires figures qui cherchaient péniblement à s'intégrer dans ce cercle parfait, mais pas aussi intelligemment ni harmonieusement que lui.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Ainsi commença la recherche de l'harmonie, du beau, du vrai, du sens de la vie. Pour les triangles, les carrés, les trapèzes, toutes les figures excentriques et même les hommes ... <br />
<em>Certains ressemblent au triangle</em>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/Humanisme-Homme.png" alt="Leonard de Vinci_homme de Vetruve" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Leonard de Vinci_homme de Vetruve, mai 2021" /> ils se placent à l'intérieur du cercle et trop sûrs d'eux-mêmes ils veulent imposer à tous LE sens qu'ils ont trouvé à leur vie. <br />
<em>D'autres ont une tête au carré</em>, bien plantée sur leurs épaules, et ne veulent pas démordre de leur idées ou de leurs croyances. <br />
<em>Heureusement, certains ont une figure bien ronde, des yeux largement ouverts sur la vie</em> : Suivre son chemin ? <strong>C’est une chose de penser que l’on est sur le bon chemin, une autre de croire que ce chemin est le seul. De toute façon, ce sont toutes des façons</strong>...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Note :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Métaphysique</em> : La métaphysique est la partie de la philosophie qui traite des causes premières et des principes premiers, c'est-à-dire la connaissance par la raison de la nature des choses, la connaissance de l'être (esprit, nature, Dieu, matière…), les causes de l'univers, posées comme existant indépendamment de l'expérience sensible que nous en avons.</li>
<li><em>Mystique</em> : La mystique concerne les pratiques, les croyances visant à une union entre l'homme et la divinité. Elle est relative au mystère, à une croyance surnaturelle, sans support rationnel.<br /><br /></li>
</ul>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La nature divine du triangle</em>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/PIQUEMAL-petites-grandes-fables_de_Sophios_x150.jpeg" alt="PiQUEMAL-Fables Sophios-Albin Michel, 2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="PiQUEMAL-Fables Sophios-Albin Michel, 2004, mai 2021" />Michel Piquemal, "Petites et grandes fables de Sophios", p 37. adapté pour le Café-Philo</li>
<li><em>Suivre son chemin ? C’est une chose de penser que l’on est sur le bon chemin, une autre de croire que ce chemin est le seul. De toute façon, ce sont toutes des façons</em>. Phrase attribuée au Peuple Puebla, Indiens du Mexique, et citée par Paulo Coelho, "Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j'ai pleuré", p 225. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>La posture du triangle :</ins><br />
<em>Trikonasana</em> est utilisée en Yoga pour lutter contre les compressions vertébrales (et la "grosse tête" ?). La posture trikonasana aligne la tête, les épaules et le dos, renforce les ligaments des bras et des jambes. Debout, jambes écartées, mains sur les hanches, corps bien droit. Pour une flexion vers la droite, faites pivoter votre pied droit à angle droit, montez vos bras à l'horizontale à hauteur des épaules, gardez les à angle droit par rapport au torse, penchez le buste latéralement vers la droite, le plus bas possible sans pivoter le bassin, et tournez la tête vers la gauche. Vos bras forment une ligne verticale, votre regard est tourné vers le ciel (ou le plafond). Tenez la posture 15-30 secondes, puis redressez-vous lentement. Recommencez de l'autre côté.<br /></p>
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<br />''Trikonasana'' - La posture du triangle - Yoga</a>
</div>
<p><br /></p>
<h4><strong>Présentation de Linette - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<h5>Introduction de Linette</h5>
<p><q>L'expression « sens de la vie » désigne l'interrogation sur l'origine, la nature et la finalité de la vie ou plus généralement de l'existence, en particulier de l'existence humaine. Cette interrogation métaphysique se trouve souvent posée sous la forme d'une série de questions : « Qui sommes-nous ? », « D'où venons-nous ? », « Où allons-nous ? ».</q><br />
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<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/Gauguin_D__ou_venons-nous.jpeg" alt="Gauguin_D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?" style="display:block; margin:0 auto;" title="Gauguin_D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, mar. 2023" /><br />
<em>D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?</em> est une des œuvres les plus connues de Paul Gauguin. Peinte à Tahiti en 1897-1898, elle est conservée au musée des Beaux-Arts (Boston) (Massachusetts, États-Unis). Le tableau se lit de droite à gauche, et se divise en trois groupes principaux de personnes illustrant les questions posées dans le titre. Les trois femmes avec un enfant représentent le début de la vie, le groupe du milieu symbolise l'existence quotidienne des jeunes adultes, et dans le dernier groupe, d'après l'artiste, « une vieille femme approchant la mort apparaît réconciliée et résignée à cette idée » ; à ses pieds, « un étrange oiseau blanc tenant en sa patte un lézard, représente la futilité des mots. » L'idole bleue à l'arrière-plan représente apparemment ce que Gauguin décrivait comme « L'au-delà ».<br />
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<q>Si on veut y voir clair sur la question du sens de la vie (est-ce qu'elle en a un? et si oui lequel ?), il faut commencer par s'interroger sur le sens du mot sens. <strong>Le mot « sens » a trois sens principaux : la direction, la signification et la sensibilité</strong> (faculté de sentir et de juger, le « bon sens »). La direction est relative à un but. Autrement dit une existence prendrait sens lorsque ce que l’on fait mène à quelque chose</q> <br />
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<q>Puisque la vie sur terre n’a pas de sens évident, les humains s’évertuent depuis l’Antiquité à découvrir un sens qui serait caché, ou bien ils s’en inventent un. D’où les nombreuses réponses que les religions ou les philosophies ont proposées.</q></p>
<h5>Le sens de la vie, nécessaire ?<br /></h5>
<p>Linette a introduit ce vaste sujet par la position de André Comte-Sponville, philosophe athée, matérialiste, rationaliste et humaniste.<br /></p>
<p><q>Aucun grand philosophe du passé n'a utilisé l'expression "sens de la vie". Pourquoi voudriez-vous que la vie ait une signification? Elle n'est ni un discours, ni un symptôme.</q> "Contre la peur et cent autres propos" <br /></p>
<p><strong><em>Dès lors la question n'est pas de savoir si la vie a un sens mais si nous l'aimons assez pour être vécue. Le sens n'est pas un principe mais un résultat.</em></strong><br /></p>
<p><q>Ce n'est pas parce qu'une chose est bonne que nous l'aimons mais c'est parce que nous l'aimons qu'elle nous paraît bonne. C'est l'amour qui crée de la valeur et non pas la valeur qui crée l'amour.</q> Spinoza<br />
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<ins>Pour en savoir plus :</ins><br />
consulter l'article en ligne : <a href="https://www.rts.ch/info/culture/livres/10366357-andre-comtesponville-pourquoi-la-vie-auraitelle-une-signification.htm">''André Comte-Sponville: "Pourquoi la vie aurait-elle une signification?"''</a>, CCC, RTS Culture, propos recueillis par Linn Levy, publié le 15 avril 2019 à 15:09, modifié le 16 avril 2019 à 09:37. <br />
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<p><ins>Réflexion personnelle :</ins> <br />
<em>Le sentiment de vivre nous donne l’impulsion nécessaire pour avancer, comme l'illustre le premier conte. Mais si nous ne trouvons pas de sens à la vie, la vie nous quitte comme nous le découvrirons dans le second conte, en conclusion.</em><br />
<br /></p>
<h5>Le sens de la vie selon les époques et les philosophes :<br /></h5>
<ul>
<li>Au début de l’humanité nos ancêtres de la <ins>préhistoire</ins>, malgré l’urgence de survivre, se sont sûrement interrogés face à la vie, à la mort, devant les mystères de la nature, ils ont essayé d’installer une harmonie avec leur environnement, ils ont donné la vie, enterré leurs morts et nous ont laissé leurs dessins dans les grottes...<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Habiter le présent : pour les anciens grecs et romains, c’est le principe fondamental du bien vivre.</q><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Les <ins>pythagoriciens</ins> nous disent: ‘’<strong>accepte</strong> sans murmure, souffre avec courage et crois que le destin ne livre point le juste à des malheurs sans fin’’. La destinée d’un être humain serait l’ensemble des évènements considérés comme résultant de causes distinctes de sa volonté.</li>
<li><ins>Socrate</ins>, philosophe des rues, sait qu’il ne sait rien, et encourage à <strong>se connaître soi même.</strong></li>
<li><ins>Platon</ins>, son élève, affirme ne pas prendre pour vrai les données de nos sens car nous sommes prisonniers de nos jugements, de fausses idées reçues, de croyance (allégorie de la caverne).</li>
<li><ins> Aristote</ins>, élève de Platon a abordé tous les domaines de connaissance de son temps, si l’on se consacre à l’activité de l’esprit, dit il les choses que nous percevons vont conduire à <strong>penser notre place dans l’univers</strong>.</li>
<li><ins>Epicure</ins> conseille de se contenter de peu, <strong>‘’goûter son plaisir dans l’espace limité de sa vie’’</strong>, on doit à Horace le «’’Carpe Diem’’, à Ovide ‘’ l’art d’aimer’’.</li>
<li><ins>Sénèque</ins> le stoïcien nous alerte sur la brièveté de la vie, <strong>accepter le moment présent, utiliser son esprit pour connaître le monde, vivre en accord avec la nature.</strong></li>
</ul>
<p><br />
<q>On n’est sûr que le maintenant, ne doit on pas remplacer le pourquoi par le comment en choisissant chacun son chemin vivre sa vie, quitte à ne laisser aucune trace.</q><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Les <ins>philosophes chrétiens</ins> ont développé une pensée originale, synthèse entre la philosophie de Platon et d’Aristote et la révélation chrétienne : comment concilier la raison et la foi. Ils ont considéré la raison comme une aide à la foi, comprendre pour croire. Le moyen âge place <strong>l’homme sous le regard de DIEU</strong>.</li>
<li>Avec <ins>la Renaissance</ins> le monde va s’élargir, <strong>l’homme va être placé au centre du monde</strong>, et voir apparaître des philosophes indépendants des concepts chrétiens.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Chaque génération se croit vouée à sauver le monde, c’est une quête de sa juste place dans le monde, il s’agirait d’apporter sa contribution à l’histoire du progrès humain, la vie terrestre ne nie plus l’ici bas au nom de l’au delà.</q> <br />
<br /></p>
<ul>
<li>Tout homme porte en lui l’ensemble de la condition humaine dira <ins>Montaigne</ins>.</li>
<li>Pour <ins>Descartes</ins>, la critique des vérités existantes se fait au nom d’une vérité plus haute, le doute est un instrument en vue d’atteindre une certitude parfaite ‘’je pense donc je suis’’.</li>
<li><ins> Pascal</ins> écrivait ; <em>« Quand je considère la petite durée de ma vie, absorbée dans l’éternité précédant et suivant le petit espace que je remplis (...) je m’effraie et m’étonne de me voir ici plutôt que là. »</em><br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>L’homme doit comprendre ce qui l’a précédé comme le fruit comprend la fleur, la plante, la graine…</q><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Le souci de toute vie humaine est son sens disait <ins>Schopenhauer</ins> : ‘’le monde est ma représentation, il n’est pas seulement absurde tragique et douloureux'’, <strong>le salut consiste à se libérer du désir, la vie est absurde</strong>, elle n’a pas d’autre raison d’être que celle d’un vouloir vivre aveugle et sans but. Cette prise de conscience de l’absurdité du monde justifie à ses yeux le pessimisme et le détachement.</li>
<li>Pour <ins>Camus</ins> au contraire cette prise de conscience de <strong>l’absurdité doit conduire à l’action et à la révolte</strong>.</li>
<li>Chez <ins>Sartre</ins> ‘'« le sens du monde est à construire d’où l’angoisse face à ma liberté et à ma responsabilité, <strong>il dépend de moi que le monde ait un sens ou non.</strong> »''<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Le sens de la vie est une question intime, une quête personnelle. La vie invite à se tourner vers les autres, je ne sais si le fait d’être au monde a un sens, mais le simple fait de vivre est une chance. Je vis, même si je ne trouve pas de réponse à la signification de ce passage.</q><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Pour <ins>André Comte Sponville</ins> : <em>« Le mystère fait partie de la condition humaine. »</em> Y a-t-il vraiment une réponse au sens de la vie ? <em>« <strong>Le présent n’est pas à choisir, il est à habiter.</strong> (...) Le monde entier est là qui se donne à connaître, à transformer, à aimer. L’humanité en fait partie qui se donne à servir, à respecter, à continue. Le sage n’en demande pas davantage.»</em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Le sens de la vie selon Sylvie - Approche sociologique - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><q>Se poser la question du sens de la vie, c'est se demander ce que signifient le fait d'être et la finalité de ce fait. L’existence a-t-elle un sens ou est-elle absurde ? L’homme a-t-il une destinée ? La question que l’on se pose sur le sens a-t-elle elle-même un sens ?</q><br /></p>
<h5>Signification :<br /></h5>
<p><q>Pourquoi chercher une signification alors que notre existence n’est que le fruit du hasard : la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde et la survie de cette rencontre. Le sens de la vie est dans le meilleur des cas la réalisation du désir de nos parents.</q><br /></p>
<h5>Direction : <br /></h5>
<p><q>Pour certains c'est la réussite sociale, dans le travail, la carrière, dans l’investissement associatif ou politique. Pour d’autres, c'est la réussite familiale. Pour d’autres encore, le sens de la vie est de se réaliser soi même (dans l’art, le sport, ...) ou alors tendre vers l’amélioration de soi et ses rapports avec les autres.</q><br /></p>
<h5>Sensibilité :<br /></h5>
<p><q>Mon présent prend sens par rapport au passé qu’il a accompli et à l’avenir qu’il prépare. Quelle aptitude ai-je à traduire ma sensibilité dans ma vie, ma relation au monde, aux autres ?</q> <br />
<br />
<q>Par contre chercher un pourquoi semble voué à un éternel point d’interrogation.</q><br />
<br /></p>
<h5>Dans le courant de la vie d’un humain :<br /></h5>
<ul>
<li><strong>Le sens au départ de la vie est le désir</strong> (ou non) des géniteurs.</li>
<li>À l’âge de l’adolescence on enjoint le jeune à définir le sens (direction) qu’il veut donner à sa vie : études.</li>
<li>À l’âge jeune adulte il prend des directions plus ou moins choisies (travail, famille, recherches, voyages...).</li>
<li>Adulte le questionnement se repose : le sens donné à ma vie est-il celui que je souhaitais, (changement de travail, changement de famille, changement de vie (ceux qui modifient complètement leur trajectoire).</li>
<li>Plus tard certains se demandent quel sens (signification) cela a-t-il d’être sur terre (à quoi ça sert, quelle trace vais-je laisser ? mon passage sur terre sera-t-il vide de sens ?).</li>
<li>Parfois le sens de la vie s’inverse en perdant la tête retombant en enfance.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Selon les individus, certains se définissent une direction à suivre, d’autres préfèrent suivre le gré des opportunités donc le sens qu’ils prennent n’est pas prédéfini.</q> <br /></p>
<h5>Un sens déterminé ou librement construit ?</h5>
<ul>
<li>Pour les premiers hommes on peut supposer que la survie était le sens de leur vie.</li>
<li>Puis les rites et religions ont cherché un sens moins matériel, dans une dimension spirituelle. Les religions en prenant le pouvoir ont voulu déterminer le même sens pour tout le monde.</li>
<li>L’époque actuelle laisse l’homme plus libre de ses choix mais aussi plus perdu et tend à agir sur l’individu en le poussant à des choix irréfléchis par le biais de l’intoxication : modes publicités et maintenant action des algorithmes qui modèleraient notre cerveau à notre insu (film derrière nos écrans de fumée).<br /></li>
<li>Il y a aussi le principe de se dire « Puisqu’on est là, donnons un sens à notre vie ». En effet chaque acte peut être réalisé différemment selon si on veut lui donner un sens ou pas.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Donc la vie peut être habillée du sens qu’on veut bien lui donner et cela dans les trois sens du terme : signification, direction et sensibilité.</q><br />
<br /></p>
<h4><strong>Le sens de la vie selon Marie-Jo - La période moderne - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>Le désir de chercher à donner un sens à la vie est une activité assez récente. Le premier à avoir employé la formule, (en contestant que la vie ait un sens) aurait été Nietzsche (1844-1900).</p>
<p>La question du sens de la vie est polysémique :</p>
<ul>
<li>Téléologique (porte sur la finalité) : où va-t-elle ?</li>
<li>Sémiologique (sens) : que signifie-t-elle ?</li>
<li>Axiologique (le sens des valeurs): que vaut-elle ?</li>
<li>Ontologique (relatif au sens de l'être) : d'où vient-elle ?<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>La question du sens se posait peu autrefois, car ce sens « allait de soi », il n'y en avait qu'un, et l'homme devait se conformer à des rites dans le passage de la vie terrestre vers un au-delà. Quand ce sens a fini par se perdre, en particulier depuis le siècle des Lumières, la question a pris une acuité nouvelle. <strong>Se demander si la vie mérite d’être vécue revient, aujourd’hui, à se demander si la vie peut avoir un sens</strong>.</q><br /></p>
<p><q>Mais si elle n’en a pas, <strong>si la vie est «absurde» comme l’a pensé la génération de Camus, c’est parce que l’on présuppose qu’elle doit avoir un sens.</strong> En effet, la vie ne peut être ressentie comme «insensée» qu’à l’aune d’une attente de sens. En un sens, les penseurs de l’absurde sont donc les philosophes les plus «rationalistes» qui soient. C’est parce qu’ils prêtent un sens très fort à la vie qu’ils proclament l’absurdité de l’existence. C’est pourquoi personne ne croit peut-être davantage au sens de l’existence que ceux qui le contestent.</q><br /></p>
<h5>Existentialisme</h5>
<ul>
<li>Selon l'existentialisme,<ins> c'est à chaque personne de définir le sens de sa vie</ins>. La vie n'est pas déterminée par un dieu super-naturel et l'Homme est libre.</li>
<li>Pour Nietzsche, la vie n'est digne d'être vécue seulement si nous avons des buts à atteindre. Il voyait le nihilisme (« tout ce qui arrive n'a aucun sens ») comme sans but. Il n'exclut pas pour autant la possibilité que l'homme puisse faire quelque chose de sa vie, pour lui donner un sens.</li>
<li>Pour Camus, le « sens de la vie » est « la plus pressante des questions » Camus prétend que des âmes lucides et entraînées peuvent trouver un sens à leurs jours, et jouir dans cette plénitude ; alors, vivre est une force.<br /></li>
</ul>
<h5>Sens de la vie en religion</h5>
<ul>
<li>Si, selon la conviction de nombreuses religions, le corps est le véhicule d'une âme, la réponse religieuse est que le sens de la vie réside dans <ins>la valeur de nos actes dans l'attente d'une forme de « jugement » divin</ins>. La vie de devoirs du chrétien dirige son existence vers un but meilleur. Selon le christianisme l'homme existe pour rencontrer Dieu.</li>
<li>Dans l'hindouisme, Purushartha est la notion qui désigne le « sens de la vie ». Elle se décompose en dharma (devoir), artha (prospérité), kama (plaisir) et moksha (libération).</li>
<li>Le New Age est un courant spirituel occidental des XXe et XXIe siècle, caractérisé par une approche individuelle et éclectique de la spiritualité, dont la vocation commune est de transformer les individus par l’éveil spirituel et par voie de conséquence changer l'humanité. (...) Ce retour à la spiritualité se caractérise par un approfondissement d'une <ins>quête intérieure</ins>, hors de toute structure historiquement constituée.</li>
</ul>
<h5>La fragilité du sens de la vie au cinéma</h5>
<ul>
<li>Les <em>Monty Python</em> comparent l'existence des hommes à celles de poissons dans un aquarium ou un vivier, sans possibilité de recul leur permettant de savoir où ils sont.</li>
<li><em>L'Ange exterminateur</em>, de Luis Buñuel, 1962, pose également la question sous forme allégorique : le film montre comment le vernis de civilisation peut rapidement disparaître dans une situation extrême. En perdant le sens de la vie les humains se conduisent comme des animaux pour assurer leur survie.</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/42.jpeg" alt="Le guide du voyageur galactique_Douglas Adams_2005" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le guide du voyageur galactique_Douglas Adams_2005, mar. 2023" /> <em>Le Guide du voyageur galactique</em> de Douglas Adams, 2004, illustre l'absurdité de la vie. Afin de résoudre le problème du sens de la vie, les habitants de la galaxie demandent au superordinateur Deep Thought de leur donner la réponse à La Grande Question sur la vie, l'univers et le reste. Après une réflexion de sept millions et demi d'années, l'ordinateur indique que la réponse est : « 42 », mais que la question reste à déterminer, ce qui exige un ordinateur bien plus puissant.</li>
</ul>
<h5>Se trouver un sens</h5>
<ul>
<li>Certains penseurs non-croyants estiment que chacun doit donner un sens à sa vie : se trouver un but à poursuivre, ou une passion à exercer, ou bien se forger un mode de vie qui satisfait et s’y tenir.</li>
<li><ins>La quête du sens (« pourquoi je vis ») est remplacée par la quête du but (« ce pour quoi je vis »</ins> : quelle direction je donne à ma vie, quels objectifs je me fixe). Ceux qui les confondent cherchent à combler par des activités, le vide intérieur créé par le manque de sens à la vie.</li>
</ul>
<h5>Aimer la vie malgré tout</h5>
<ul>
<li>D’autres penseurs non-croyants (comme Sartre) disent qu’il est possible malgré tout d’aimer la vie, et il faut alors <ins>puiser dans cet amour de la vie la force d’aller de l’avant</ins>.</li>
<li>Nous ne naissons pas tous avec les mêmes aptitudes. La vie est donc plus dure à vivre pour celui/celle pour qui il est plus naturellement difficile d’être heureux.</li>
</ul>
<h5>Pour résumer :</h5>
<p>Plusieurs réponses existe à la question "La vie a-t-elle un sens ?"<br /></p>
<ul>
<li><ins>Réponse religieuse</ins> tentant d'apaiser l’angoisse de la mort : la vie n’a de sens qu’en vue d’un au-delà. Le sens de la vie réside alors dans la valeur de nos actes dans l’attente d’une forme de « jugement » divin.</li>
<li><ins>Réponse humaniste</ins> : œuvrons à l’avancement de la culture et au progrès de l’humanité.</li>
<li><ins>Réponse hédoniste</ins> : jouissons de la vie, car il n’y a qu’elle.</li>
<li><ins>Le refus d'une vie absurde</ins> : Le suicide soulève la question fondamentale du sens de la vie : <em>« Mourir volontairement suppose qu’on a reconnu, même instinctivement, le caractère dérisoire de cette habitude, l’absence de toute raison profonde de vivre, le caractère insensé de cette agitation quotidienne et l’inutilité de la souffrance »</em> (<a href="https://joyeuserrance.wordpress.com/">Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus - Un raisonnement absurde - L’absurde et le suicide</a>)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Le sens de la vie : une approche personnelle - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Sens_de_la_vie-souhaits.jpeg" alt="Sens de la vie_Pense pas bête-Bayard Jeunesse, 2008" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sens de la vie_Pense pas bête-Bayard Jeunesse, 2008, mar. 2023" />
Le sens de la vie peut s’imposer à nous par une <strong>vocation ou se révéler au fur et à mesure de nos expériences</strong>. <br /></p>
<p>Le sens premier de la vie le plus évident serait de vivre tout simplement<br /></p>
<p>Puis, au fur et à mesure de nos expériences, on apprend <strong>qui on est</strong>.<br /></p>
<p>Le sens de la vie serait d'apprécier la vie, de nous connaître, et en passant par le feu des épreuves denous affiner en allant vers plus de paix et de bienveillance dans un <strong>lâcher prise</strong> à la fin de la vie. <br /></p>
<p>J’ai le sentiment que l’on vient sur terre pour améliorer un ou plusieurs points de notre personnalité. C’est une expérience de vie, pas toujours amusante mais formatrice pour mieux comprendre la vie, soi-même et autrui. <br />
<br />
<br /></p>
<h4><strong>Débat : des sens différents donnés à la vie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<ul>
<li>Jimmy (notre plus jeune auditeur) nous interpelle sur le<ins> réchauffement climatique</ins> qui, selon Linette, change le sens de la vie : la priorité est de survivre à plus ou moins long terme en innovant grâce à l'optimisme et son copain la créativité.</li>
<li>En résumé, <ins>être acteur plus que vicitime donne du sens</ins> nous dit Claude.</li>
<li>Suzanne se demande comment on est <ins>passé du mysticisme, vivre pour un au-delà, à l'hédonisme, profiter de la vie.</ins> <br /></li>
</ul>
<h5><em>On est passé du sens de La vie au sens de MA vie ...</em><br /></h5>
<ul>
<li>Rosy : le questionnement nous met nous-mêmes en question ; <ins>nous avançons dans la vie à tâtons, en essayant plusieurs réponses</ins>.</li>
<li>Bernard :<ins> distinguons le questionnement personnel et le questionnement collectif</ins>. La réponse se doit d'être collective car nous sommes tous liés, mais elle est souvent individuelle.</li>
<li>Réponse de Rosy : Quelle place prenons-nous face au questionnement ?</li>
<li>Un autre Claude nous répond que <ins>pour avoir des réponses il faut avoir des repères</ins>. Une des sources de sens est l'éducation, les valeurs communes hors religions. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<em>Note personnelle : nos valeurs ne sont pas communes mais culturelles, il n'y a pas d'unité réelle en dehors des grands principes fondamentaux qui font de nous des êtres humains : ne pas tuer, le respect, l'entraide et la protection des faibles ... Nous conduire en être humain donnerait un sens de <ins>la</ins> vie, nous distinguant ainsi des animaux. Mais est-ce suffisant à donner un sens à <ins>ma</ins> vie ?</em><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Linette nous fait part de l'expérience de ses filles qui ont quitté des métiers bien établis pour vivre l'écologie en Ardèche, là elles se sentent à leur place, et leur vie prend tout son sens. Pour elles, <ins>le sens a été de changer de sens</ins> (ou direction).</li>
<li>Michel nous rappelle que<ins> le terme sens a plusieurs sens</ins> : direction, signification, les sens humain (toucher, vue, odorat, ouïe, goûter) ou la faculté d'éprouver des sensations, et particulièrement aujourd'hui le sens signifie la raison d'être, valeur, finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l'explique : donner un sens à son existence. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Pour Aude, si la naissance est une énigme, la mort est une inconnue (on ne sait quand). <ins>Ce sont les évènements de la vie qui nous changent, donnent du sens ou changent le sens de la vie</ins>. Par exemple une femme qui a un enfant va voir la vie autrement et l'organiser différemment.</li>
<li>Daniel constate que même ceux qui ne croient en rien, ceux qui ne donnent aucun sens à la vie, poussent le sens vers l'absurde et le rende encore plus présent ; aucun sens n'étant donné ou accepté de l'extérieur, il faut <ins>trouver le sens en soi-même</ins>. Il y a une grande liberté, hors morale religieuse, à choisir le sens de sa vie, sans la notion du bien ou du mal.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Robert oppose le fait que <ins>l'humanité a progressé à travers la collectivité</ins>, la société, la famille, malgré les guerres et les conflits qui changent aussi le sens de la vie ; optimiste il ose croire qu'on va vers une unité politique et culturelle nécessaire à la survie, au sens de la vie.</li>
<li>Prosper revient aux<ins> repères</ins> : il pense que la religion élève l'homme vers Dieu mais empêche les relations entre les hommes. La collectivité religieuse crée des règles divines pour que les hommes soient bien, la société crée des règles de vie pour vivre ensemble, le sens de la vie né dans le vécu, mais comment ?</li>
<li>Michel lui répond qu'il faut distinguer deux quêtes : <strong>le sens de LA vie ou le sens de Ma vie</strong>. Pour résister à l'entropie, la complexité de la vie s'accroit dans un <ins>élan vital : c'est vivre pour que la vie soit</ins>. Le sens de ma vie en tant qu'individu est donné par la religion ou l'absurdité du monde puisque Dieu est mort, pour vivre il faut donner un sens à la vie par le sexe, les plaisirs, le travail, la famille, les arts. <ins>Il faut prendre en considération <strong>le désir comme élan de vie</strong></ins>. S'il n'y a plus de désir de vie, il ne reste que l'issue de la mort, le suicide assisté en cas de grave maladie ou la mort choisie par désespoir. On peut continuer à vivre si la vie a un sens construit sur des objectifs, donc des désirs.<br /></li>
</ul>
<h5><em> Le sens de la vie est l'essence de la vie</em></h5>
<ul>
<li>Hannah Arendt est citée : pour elle la spontanéité c’est <em>« le pouvoir qu’a l’homme de commencer quelque chose de neuf à partir de ses propres ressources, quelque chose qui ne peut s’expliquer à partir de réactions à l’environnement et aux événements »</em> <q><em>Les hommes, bien qu’ils doivent mourir, ne sont pas nés pour mourir, mais pour innover</em></q>. La faculté d’agir des humains <em>« s’enracine ontologiquement »</em> dans le fait de la natalité : <em>« Avec chaque naissance nouvelle, c’est un nouveau venu qui est advenu dans le monde, c’est un nouveau monde qui est virtuellement venu à être »</em> Cette capacité d’innover de chaque personne, liée à sa condition de natalité, est l’essence même de la liberté. La source de la liberté réside dans la capacité qu’a chaque personne d’être un nouveau commencement, de commencer <em>« un monde à nouveau »</em>. C'est l'essence de la vie, le sens de la vie...<ins> Chacun peut apporter quelque chose de neuf au monde</ins> : plus de créativité, d'amour, de connaissance par les sciences ... ce qui nous rend différents des animaux qui se reproduisent toujours à l'identique. L'homme peut créer, innover mais aussi détruire. (voir le site erudit, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/18/L’action collective pensée par Hannah Arendt : comprendre l’agir ensemble pour le favoriser">''L’action collective pensée par Hannah Arendt : comprendre l’agir ensemble pour le favoriser''</a>)<br /></li>
</ul>
<h5><em>Le sens de ma vie, est d'abord de savoir qui je suis</em></h5>
<ul>
<li>Robert : <strong>la première chose à faire pour donner ou trouver du sens est de prendre conscience de soi mais aussi de la vie en elle-même</strong> : nous en sommes à la 6ème ou 7ème <ins>extinction de masse</ins> ... il nous faut donner du temps à la vie pour trouver des solutions pour qu'elle perdure et donner la vie au temps. Bernard souligne que c'est l'évolution des espèces qui a donné du sens à la vie, les poissons devenus amphibiens ont permis la venue des espèces terriennes etc..</li>
<li>Suzanne revient au sens : <ins>le sens de ma vie, est d'abord de savoir qui je suis,</ins> par les parents, l'expérience de vie, l'amour donné ; elle n'est pas d'accord avec l'avis de Prosper sur la religion qui relie à un dieu mais ne lie pas les hommes, les grands préceptes s'appuient sur l'amour. (Hélas, la pratique est défaillante car d'autres notions s'interposent : orgueil, pouvoir, appât du gain). <br /></li>
</ul>
<h5>Le sens de la vie : se réconcilier avec la Nature pour sa propre survie</h5>
<ul>
<li><ins>Dans le sens de la vie il y a aussi le sens de la survie de la vie.</ins> D'après Françoise cela passe par le fait de <ins>se réconciler avec la Nature</ins> tout en respectant le sens de la vie de la nature et pas simplement le sens de la vie des hommes donné par le profit industriel. (On demande aux petits de faire des efforts mais les riches n'en font pas car leur sens de la vie est le profit.)</li>
<li>Jimmy n'est pas pour la décroissance mais pour l'innovation technique mais il dit ne pas en faire une idéologie. (illusion de jeunesse ?).</li>
<li>André nous rappelle que dans l'Antiquité un Egyptien consommait 2,3 Kw/h par jour, la puissance d'un fer à repasser ; les riches prenaient des esclaves pour multiplier leur puissance et les Kw/h. En 1900 on consommait 15 Kw/h en utilsant plus de vêtements, des objets, des animaux. Aujourd'hui nous consommons beaucoup plus, environ 107 Kw/h par jour car on se chauffe, on utilise les voitures, l'avion, indernet, les téléphones, les maisons sont plus perfectionnées, on a plus de besoins en objets industriels, les vêtements, etc.<ins> Le sens de la vie est une impasse</ins> : trop consommer est destructeur, mais on veut toujours plus. André ne voit pas comment faire autrement qu'aller vers une décroissance pour la survie. (Surtout moins de gaspillage dans des dépenses dont on pourrait se passer.)<br /></li>
</ul>
<h5>Le sens de la vie quand tout est difficile</h5>
<ul>
<li>Une autre intervenante répond ceci : allez parler du sens de la vie à une femme qui vit en temps de guerre ... le sens de la vie se résume à la survie dans ces conditions.</li>
<li>Prosper nous rappelle que devant la guerre nous sommes spectateurs car intervenir serait pire. Les victimes se contentent de vivre. Une partie de la population est sacrifiée en temps de guerre. François distingue les guerres du sol, du sang, du sens ; <ins>l'origine du sens du sacrifice est religieux</ins> : à l'image du bouc émissaire lâché dans le désert chargé de tous les péchés du peuple, on nomme un ennemi extérieur à abattre (ou une minorité) pour préserver la paix intérieure.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Michel : <ins>on ne se pose plus la question du sens de la vie quand on est heureux</ins> ; le sens de la vie dans la vie moderne est de consommer pour être heureux, tandis que <strong>dans l'antiquité le sens du bonheur était différent du sens de la vie</strong> ; la philosophie donne les moyens d'accéder au bonheur, état différent du sens de la vie qui n'est pas forcément heureuse. Nos objectifs de vie ont changé. <ins>L'épicurien est l'ancêtre de l'écologiste</ins> car il prône des bonheurs simples, peu coûteux pour une vie heureuse. <ins>Le stoïcisme</ins> nous enseigne que le sens de la vie est nourri par nos désirs qui peuvent nous rendre esclaves, donc il faut <ins>maîtriser ses pulsions</ins>. En sommes-nous capables ?<br /></li>
</ul>
<h5><em>Choisir de donner du sens à sa vie</em></h5>
<ul>
<li>Pour Daniel, athé, la vie est absurde et trouver du sens à la vie permet de faire des choix plus librement que guidé par une religion ou la philosophie : on peut choisir de donner du sens à sa vie en étant Hitler ou l'abbé Pierre. Michel lui répond que<strong> l'athé a l'absolue liberté de choisir le sens de la vie mais tous les sens ne se valent pas.</strong> Le sens est lié à l'éthique (hors la religion) et notre rapport au monde. La liberté de choisir n'autorise pas n'importe quoi. Daniel nous rassure en nous affirmant qu'il a fait le choix de l'humanisme, du respect de l'autre. <br /></li>
<li>Jimmy nous rappelle le choix que nous devons tous faire : <strong>être ou avoir ?</strong> Allez dire cela à quelqu'un qui dort dans la rue ! Effectivement l'argent est utile mais ce n'est pas le sens profond de la vie.</li>
<li>Daniele nous pose la question de savoir ce qu'est <ins>''réussir sa vie'</ins>'. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Rosy nous rappelle que nous traversons bien des transformations tout au long de notre vie. La construction de l'être et du sens est progressive. La relation aux autres nous change, nous sommes reliés. <strong>En fonction de tous les sens nous trouvons notre essence.</strong><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>Le mille-pattes et le crapaud</em> - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>Ce conte d’apparence simple, largement connu, parait peu optimiste quant aux réponses qu’on peut attendre. Je l'ai complété par quelques réflexions personnelles. A quoi bon se poser la question du sens de la vie ? Avançons !<br /></p>
<p>Une histoire chinoise rapporte une question réellement embarrassante.<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/1000pattes.gif" alt="mille-pattes_brun-http://www.animated-gifs.eu/insects-caterpillars/005-fr.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mille-pattes_brun-http://www.animated-gifs.eu/insects-caterpillars/005-fr.htm, avr. 2011" /><br />
<strong>Le mille-pattes était heureux</strong>, très heureux. Il vivait en toute tranquillité, suivait son petit bonhomme de chemin sans se poser de questions, jusqu’au jour où il croisa <strong>un crapaud facétieux</strong>, légérement moqueur, qui lui demanda :<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.crapaud-commun_wikimedia_t.jpg" alt="crapaud_commun_Iric_wikimedia commons" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="crapaud_commun_Iric_wikimedia commons, mar. 2013" />- <em>Dans quel ordre, s’il te plaît, est-ce que tu actionnes tes pattes ? Quel est le sens de ta marche ?</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le mille-pattes rentra dans son trou</ins>, se tordant sur le talus menant à son logis au moins 40 chevilles du côté gauche et une centaine d'autres du côté droit. Profondément troublé par la question du crapaud, il essaye de penser à une réponse possible, et ne peut y parvenir. Et sa famille ne pouvait pas l'aider à résoudre ce mystère : certains actionnent patte gauche et droite en même temps, paire après paire, mais d'autres ne mobilisent pas les pattes d'une même paire en même temps, et plus le scolopendre va vite, moins il actionne de pattes. ... <ins>Cela préoccupa tant et tant notre mille-pattes qu’il ne savait plus comment faire</ins> pour mettre ses pattes en mouvement, et il resta immobilisé dans son trou.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Aux dernières nouvelles, il paraît qu'il est mort de faim ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Et pourtant … <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Le mille-patte avait la réponse avant même de se poser la question !!! <strong>C’est en marchant qu’on sait où on va ! Et c’est pour savoir où l’on va que l’on marche …</strong> <br />
Si le crapaud avait rencontré Nasreddine, à la place du mille-patte, la fin aurait été toute autre ... Nasreddine a toujours des réponses originales ! Le sens de la vie ? Peu importe !!! Car <strong>la vie comprend en réalité un seul moment : celui où on sait à jamais qui on est</strong> ... <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Commentaires :</ins><br /></p>
<ul>
<li><q>Le sentiment de vivre nous donne l’impulsion nécessaire pour avancer.</q> Donner naturellement un sens à sa vie nous met en mouvement. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q>Si nous ne trouvons pas de sens à la vie, la vie nous quitte.</q> S’interroger sur le sens sans trouver de réponses peut nous conduire à nous retirer du monde. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q>Ne peut-on vivre tout simplement ?</q> Sur deux pattes, sur quatre pattes, ou mille pattes ... Il suffit de mettre un pied devant l'autre. Un chemin de mille lis commence toujours par un pas nous dit la sagesse chinoise. <em>« Marche aujourd'hui, marche demain, A force de marcher, on fait beaucoup de chemin ! »</em> nous disent les conteurs.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Philo-Fables_PIQUEMAL_s.jpg" alt="Philo_Fables_PIQUEMAL" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Philo_Fables_PIQUEMAL, avr. 2011" /><q><em>Dans certaines situations, il est nécessaire de s'interroger, mais dans d'autres, il est bon d'agir de manière naturelle, instinctive. Ce que nous enseigne ce conte, c'est que trop s'interroger sur nous-mêmes risque de nous étouffer et de nous empêcher définitivement d'agir. Mais n'avons-nous pas tous cette tendance à nous regarder de l'intérieur qu'on appelle l'introspection ?</em></q>Michel Piquemal, <em>Les Philo-fables</em>, <em>"Le mille-pattes"</em>, Albin Michel Jeunesse, 2003, pp 24-25++<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Piquemal, Michel. Les Philo-fables, "Le mille-pattes", Albin Michel Jeunesse, 2003, pp 24-25. ISBN : 978-2226140203</li>
<li>Carrière, Jean-Claude. Le cercle des menteurs, volume I, Plon, 1998. P 315.</li>
<li>Conte chinois posté sur le blog en 2011 : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/24/Action%252C-r%C3%A9action%252C-r%C3%A9flexion-...-Le-tout-est-de-savoir-doser-..">Le mille-pattes et le crapaud</a>, où vous saurez tout sur la marche de cette bestiole.</li>
<li><em>Pour longue et compliquée que soit ta destinée, elle comprend en réalité un seul moment : celui où tu sais à jamais qui tu es.</em> … José Luis Borges, écrivain argentin né le 24 août 1899 à Buenos Aires et mort à Genève le 14 juin 1986. Ses œuvres dans les domaines de l’essai et de la nouvelle sont considérées comme des classiques de la littérature du XXᵉ siècle.</li>
<li><em>C’est pour savoir où je vais que je marche</em>. Johan Wolfang von Goethe</li>
<li><em>Tout le chemin de la vie, c’est de passer de l’ignorance à la connaissance, de l’obscurité à la lumière, de l’inaccompli à l’accompli, de l’inconscience à la conscience, de la peur à l’amour.</em> Frédéric Lenoir (L’âme du monde)<br /></li>
</ul>G... comme grenouilleurn:md5:07d9a3f950f9134dcfd769a4225107952023-03-10T16:16:00+00:00patricia gustinABC des AnimauxASIEAUSTRALIECHINEconte avec des animauxconte de sagesseconte merveilleuxconte ZENEUROPEgrenouilleGrimmPolynésie<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouille_qui_mange.gif" alt="grenouille_qui_mange" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="grenouille_qui_mange, août 2009" />Ce texte m'a été inspiré par une histoire vraie : mes filles ayant décidé de collecter quelques tétards qu'elles ont placés en vivarium pour observer leur métamorphose en grenouilles, avant de les relâcher dans le ruisseau d'où ils ont été tirés. <br />
Je vous rassure tout de suite : aucun animal n’a été maltraité. Les enfants un peu, car ils devaient aller chercher de l’eau à la rivière (2 km aller - 2 km retour) pour éviter à ces pauvres grenouilles en devenir d’absorber le chlore de l’eau du robinet. <br />
La vie des têtards n'est plus un mystère pour nous, mais ressemble à un conte, et rassemble plusieurs contes.<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac ...</strong> et plouf !<br /></p> <h4><strong>De têtard en grenouille, à chacun son chemin</strong></h4>
<p>Chaque tétard évolue différemment. Il n'y a pas qu'une seule façon de mener sa vie, il n'y a pas qu'un seul chemin ... <br /></p>
<p><ins>Conte écrit par Patricia Gustin :</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p>Il y avait dans le vivarium toute une bande de têtards, légèrement agités du bocal. Peut-être en raison de tout ce que les bipèdes déversaient dans les eaux de la rivière … <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Tetards.jpeg" alt="Têtards" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Têtards, mar. 2023" />Grâce à une bonne observation Coralie avait donné un nom à chaque spécimen.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- Le plus costaud s'appelait <em>Grosso</em> (c'était le premier à avoir eu des pattes), être le premier pour être le plus fort, cela a du sens !<br />
- Son frère cadet s’appelait <em>Modo</em>, il était un peu moins gros mais il ondulait toujours dans le bon sens, le sens des remous. <br />
- <em>Patouillette</em> aimait inventer toutes sortes de nages et bousculait tous les autres à la récré. Visiblement elle cherchait un sens à sa vie.<br />
- Suivait toute une bande de joyeux petits frères, <em>Pronto</em>, <em>Prontissimo</em>, <em>Presto</em>, <em>Prestissimo</em>, <em>Speedy Gonzalez</em>, <em>Flash</em> ... tous plus rapides les uns que les autres. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Certains, peu pressés de faire leur vie de grenouille, incertains quant au sens à donner à leur vie</strong>, se prélassaient sous les herbes et les cailloux : <br />
- <ins><em>Noir-sous-la-pierre</em></ins>, encore timide têtard, effacé, écrasé par la personnalité remuante de ses frères et sœurs, vivait en ermite à l'ombre d'une pierre pour être tranquille. Il finit bel et bien écrasé par la fatalité quand la pierre bascula et devint pierre tombale … fin de l’histoire … Y a-t-il un sens ?<br />
- <ins><em>Brun-de-boue</em></ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.rana-clamitans_t.jpg" alt="grenouille_Photo gratuite : Grenouille verte (Quebec) Rana clamitans - Lithobates clamitans" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_Photo gratuite : Grenouille verte (Quebec) Rana clamitans - Lithobates clamitans, janv. 2011" /> était le plus casanier des têtards ; il aimait répéter sur tous les tons : <em>Dans la boue, dans la boue, dans la boue … / Dans la boue un jour, dans la boue toujours</em>. Et il y est resté. Il en est des humains comme des grenouilles : en touchant le fond, certains préfèrent rester dans leur boue quotidienne par paresse ou manque d’imagination. C’est insensé !<br />
- <ins><em>Vert-de-flaque</em></ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouille-sieste.jpg" alt="grenouille-sieste" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille-sieste, avr. 2020" /> un peu poète, aimait regarder les reflets de l'eau sous la lune. C'était aussi celui qui avait le plus d’imagination : il était persuadé être un prince changé en grenouille. Il accomplit son destin et donna du sens à sa vie en ramassant une balle en or lancée par une petite princesse …<br />
- <ins><em>Grenouillette</em></ins> pensait avoir été échangée à la naissance : elle était persuadée qu'une princesse sommeillait en elle : née Rainette elle deviendrait Reine quand elle serait grande. Sinon sa vie n’aurait aucun sens ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>D’autres têtards de l’étang rêvaient de découvrir le vaste monde pour donner du sens à sa vie</strong> … <br />
- <ins><em>Fond-du-pot</em></ins>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.GrenouilleAnimee_wikimedia_t.jpg" alt="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons, mar. 2013" />devint une grenouille sourde comme un pot … Quel sens donner à cela ? A force d’obstination elle réussit à gravir la colline proche de l’étang parce qu’elle est restée sourde à toutes les remarques qui aurait pu la décourager.<br />
- <ins><em>La grenouille à grande bouche</em></ins> ne cessait de coasser en posant toutes sortes de questions à ceux qu’elle rencontrait : <em>Qui es-tu toi ? Que fais-tu toi ? Que manges tu, toi ?</em> Elle ne ferma sa bouche qu’en présence du héron qui lui répondit qu’il mangeait les grenouilles à grande bouche … La grenouille ferma aussitôt sa bouche en cul de poule : <em>C’est rare, jamais vu par là</em> … Depuis elle parle peu et à bon escient. Cette expérience a donné du sens à ses paroles dorénavant mûrement réfléchies, de remarquables sentences : <em>Il n’y a pas de grenouille qui ne trouve son crapaud.</em> <em> Le biologiste passe, la grenouille reste…</em> Ses paroles ont du sens ... et sa vie aussi.<br />
- <ins><em>Grenouillard</em></ins>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.grenouille-taureau_USA_s.jpg" alt="Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html, mai 2013" />dès qu’il fut devenu grenouille, voulut se faire aussi gros que le bœuf en buvant toute l’eau de la terre. Absorber la richesse de la terre, occuper toute la place, ça c’est donner du sens à sa vie ! Heureusement le monde fut sauvé par le rire : un petit ver de terre, à force de se tortiller les anneaux, finit par la faire exploser de rire : toute l’eau du monde fut libérée mettant ainsi fin à une grande sécheresse. L’asticot devint pour tous « le seigneur des anneaux » et sa vie prit tout son sens … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <ins><em>Zette</em></ins> zigzaguait tout azimuts mais une épuisette épuisa Zette dans une folle course poursuite. Une fois capturée, Zette fut transférée dans le vivarium. Hélas, une fois métamorphosée en grenouille elle sauta <strong>dans le puits du jardin</strong> avec pour tout paysage le rond du ciel se confondant avec l’entrée du puits ; elle devint philosophe : son questionnement incessant assorti à son coâssement saisonnier donna sens à sa vie : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouilles-00035.gif" alt="grenouille_http://www.maxi-gif.com/gif-anime-grenouilles/grenouilles/gif-anime-grenouilles-t1r6c118d36.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_http://www.maxi-gif.com/gif-anime-grenouilles/grenouilles/gif-anime-grenouilles-t1r6c118d36.html, sept. 2011" />''Pourcoâ ? Pourcoâ ? Pourcoâ ? Elle tourne en rond, croyant trouver le sens de la vie et la vérité au fond du puits, tandis que la vérité, elle, ne demande qu'à sortir du puits ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Même un têtard peut donner un sens à sa vie. Et nous ?</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h5>Un assemblage de contes de grenouilles ... <br /></h5>
<p><ins>Certaines ont touché le fond</ins> et se plaisent dans leur boue quotidienne et n'en sortiraient pas pour tout l'or du monde :</p>
<ul>
<li><em>Une grenouille au fond d'un puits</em>, ancienne fable chinoise, texte bilingue chinois-français, Daniel Ruer, L'Harmattan, 2003<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>D'autres au contraire sautent hors de la mare pour découvrir le vaste monde</ins> comme <em>Fond du pot</em>, la grenouille sourde comme un pot, qui a pu escalader la colline voisine de l'étang parce que les critiques ne l'ont pas découragée, et pour cause : quand on lui a demandé comment elle avait pu monter aussi haut, avec quelle détermination, elle a simplement répondu : <em>Coâ, Coâ !</em> Quoi ? Quoi ? ... elle était sourde ..</p>
<ul>
<li>Michel Piquemal, <em>L'ascension des grenouilles</em>, dans le recueil "Petites et Grandes fables de Sophios", Éditions Albin Michel, 2004, p 74. Michel Piquemal a fait de ce conte une scénette, pour la lire cliquez <a href="http://books.google.fr/books?id=ZbdHvtLu8j4C&pg=PA56&lpg=PA56&dq=Piquemal+grenouille&source=bl&ots=nRQBRIQq8-&sig=VtqZl9J_5ZnEyTFYkOppJS7ZV4Q&hl=fr&sa=X&ei=5wtFU8KIO8Se0QWel4GgDQ&redir_esc=y#v=onepage&q=Piquemal%20grenouille&f=false">ici</a></li>
<li>Le texte et le conte dit par Michel Lamailloux<a href="https://lamailloux.com/l-ascension-des-grenouilles/"> ici</a></li>
<li>Une variante du conte<a href="https://parcoursduloupblanc.com/histoire-de-la-grenouille-metaphore-developpement-personnel/"> ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Elles n'hésitent pas à frapper à la porte du ciel !</ins> comme une certaine grenouille d'Asie :<q> L'Empereur du Ciel avait ordonné au dragon Mua d'arroser la terre. Malheureusement, Mua était fort capricieux et paresseux de surcroît. Une grande sécheresse s'ensuivit. Les animaux étaient en grande souffrance. Mais alors que toutes les bêtes se résignaient déjà à mourir de soif, la grenouille refusa de subir ce triste sort ; elle décida d'aller trouver l'Empereur du Ciel et de se plaindre à lui des négligences du Génie de la Pluie. Plusieurs essayèrent de la dissuader, mais d'autres se sont joints à elle. Le crabe, le renard, l'ours, le tigre et l'abeille rencontrés en chemin avaient tous cherché à la décourager mais la grenouille tenace les entraîna avec elle ! La grenouille arrive aux portes du ciel. Ses compagnosns de route vont l'aider à résister au dragon Mua, bien décidé à expulser la grenouille pour continuer à dormir. La grenouille fait tellement de bruit qu'elle fait venir le maître du ciel, qui l'écoute et ordonne au dragon Mua de faire son travail et il fut bien puni, meurtri par le coq céleste qui lui picora toute la peau. Depuis lors, quand il fait trop sec, les grenouilles n'ont qu'à coasser : le Génie de la Pluie en a aussitôt la chair de poule et s'empresse de se remettre au travail. Et si un jour, malgré tout, sa paresse reprenait le dessus, ce serait l'Empereur du Ciel en personne qui le rappellerait à l'ordre... car il n'a pas la moindre envie de recevoir une nouvelle visite de la grenouille.</q></p>
<ul>
<li><em>Le Génie de la Pluie et la Grenouille</em>, légende vietnamienne, en ligne <a href="http://viet.now.free.fr/homepage/pagedivers/pagelegende/legendegrenouille.htm">ici</a>.</li>
<li><em>La grenouille gardienne des pluies</em>, du recueil "Tour du monde des contes sur les ailes d'un oiseau", un conte du Vietnam librement adapté par Catherine Gendrin, ill. Laurent Corvaisier, Rue du Monde, 2009. <q>La grenouille demande à l'Empereur du Ciel d'intervenir : le dragon des pluies ne fait pas son travail. Elle est écoutée, la sécheresse, cause de famines, est évitée. Pour la remercier l'Empereur du Ciel la nomme <em>Réveil officiel du dragon des pluies</em>. Cette charge honorifique s'est transmise de génération en génération, c'est pourquoi vous entendez les grenouilles coâsser au printemps : elles appellent la pluie ! Mais plus personne ne sait où se trouve aujourd'hui le <em>tambour céleste des réclamations</em>, ce qui explique pourquoi l'Empereur du Ciel n'entend plus les plaintes des hommes ...</q></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Quelques chanceuses continuent leur métamorphose de têtard en grenouille puis en prince ou princesse :</ins></p>
<ul>
<li><em>Le roi Grenouille ou Henri de Fer</em>, conte de Grimm. En ligne sur Grimmstories, cliquez <a href="https://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/la_fille_du_roi_et_la_grenouille">ici</a>. La version recueillie par les frères Grimm, Le roi Grenouille ou Henri de Fer, vient de Hesse. La fin de l'histoire, l'épisode d'Henri de Fer, vient de Paderborn (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Conté par Viviane le 10 juillet 2011 chez Patricia. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/07/13/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-10-juillet-2011">ici</a>.</li>
<li><em>La princesse grenouille et autres contes</em>, Contes collectés et adaptés par Afanassiev. Album illustré par Julie Ricossé. Traduit du russe par Anne-Marie Passaret. Gallimard jeunesse, 2008.</li>
<li><em>La princesse grenouille</em>, Luda, (troisième version du conte d'Afanassiev), Éditions La Farandole, 1976</li>
<li>Une version adaptée du Folklore russe et tiré du livre "Mille ans de Contes" est en ligne <a href="http://ladielynn.com/contes/histoire14.htm">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>La grenouille à grande bouche</ins>, curieuse de tout et trop bavarde a appris à fermer (un peu) sa bouche, et ne parle plus qu'à bon escient, paraît-il.</p>
<ul>
<li>Elodie NOUHEN et Francine VIDAL, Didier Jeunesse, une version moderne plein de poésie : vidéo <a href="https://www.youtube.com/watch?v=PKJJDvagK3c">ici</a>.</li>
<li>Conté par Dominique le 16 juin 2012 chez Abessia, conte à lire <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/06/28/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-16-juin-2012">ici</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>L'histoire de <em>Grenouillard</em>, qui voulait devenir la plus grosse des grenouilles en avalant toute l'eau du monde, a été inspirée par une fable de La Fontaine et un conte :</ins></p>
<ul>
<li><em>La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf</em> : fable de La Fontaine à lire<a href="http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/greboe.htm"> ici</a>.</li>
<li><em>L’eau de la Terre</em> : une grenouille a avalé toute l'eau de la Terre. Un petit ver de terre, à force de se tortiller du derrière, l’a fait rire et elle a enfin rejeté toute l’eau bue : finie la sécheresse ! Texte en ligne <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-et-legendes/lire/biblidcon_041#histoire">ici</a>. Conte de Polynésie à lire <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-et-legendes/lire/biblidcon_041#histoire">ici</a> et à écouter par <a href="https://www.youtube.com/watch?v=dfiZCqykeaw">là</a>.</li>
<li><em>La grenouille qui avait bu toute l'eau</em>, conte australien avec un didjeridoo au lieu d'un ver, à lire <a href="https://philharmoniedeparis.fr/fr/magazine/series/conte-moi-la-musique/saison-1-episode-8-la-grenouille-qui-avait-bu-toute-leau">ici</a> et à écouter<a href="https://podcasts.google.com/feed/aHR0cHM6Ly9mZWVkcy5tZWdhcGhvbmUuZm0vY29udGUtbW9pLWxhLW11c2lxdWU/episode/NTcxMmIyMTgtNmFmNi0xMWViLThjMTctMWI3OTBmOTk4Yjkz?sa=X&ved=0CAUQkfYCahcKEwjg04mW0-r9AhUAAAAAHQAAAAAQAQ"> là</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Et puis Zette est tombée dans un puits</ins>. Elle continue à se poser des questions sur la réalité et sur le sens de la vie.</p>
<ul>
<li><em>Regarder le ciel du fond d’un puits</em>, conte chinois : Une grenouille au fond du puits croit que le ciel est rond, elle est la métaphore des gens à courte vue qui ne sortent pas de leur petit monde : "La grenouille au fond d'un puits ne sait rien de la haute mer." proverbe chinois. En ligne <a href="http://www.chinese-shortstories.com/Nouvelles_de_a_z_WangMeng_Chengyu_11.htm">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>La légende de la grenouille de Saint Paul</strong></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Grenouille_Saint-Paul_Narbonne.jpg" alt="Saint_Paul_Grenouille_bénitier_http://www.wiki-narbonne.fr/index.php?title=La_Grenouille_de_Saint_Paul" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Saint_Paul_Grenouille_bénitier_http://www.wiki-narbonne.fr/index.php?title=La_Grenouille_de_Saint_Paul, mar. 2013" /> <br />
A Narbonne, dans le bénitier de l’église Saint-Paul Serge fondée, dit-on, par Charlemagne, se trouve une grenouille ... Plusieurs légendes courent encore pour expliquer sa présence ... à découvir dans l'article : <em>La grenouille de Saint-Paul (Narbonne)</em> : cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/21/La-grenouille-de-Saint-Paul-%28Narbonne%29">ici</a>. Et pourcoâ pas ? <br />
<br />
<br /></p>
<h4><strong>La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Une grenouille nage dans une marmite remplie d’eau. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/grenouille_eau_chaude_250.jpeg" alt="Grenouille-casserole eau chaude-https://le-voyage-intuition.com/tag/la-grenouille-qui-ne-savait-pas-quelle-etait-cuite/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille-casserole eau chaude-https://le-voyage-intuition.com/tag/la-grenouille-qui-ne-savait-pas-quelle-etait-cuite/, mar. 2023" />Un feu est allumé sous la marmite de façon à faire monter progressivement la température. La température est agréable, la grenouille continue de nager. En réalité, elle ne se rend pas compte du danger… et finit par cuire.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Commentaire d'Olivier Cle<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/Grenouille_eau_chaude_selfie-150.jpeg" alt="Grenouille_cuit_selfie" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Grenouille_cuit_selfie, mar. 2023" />rc :</ins><br />
<em>Ce que nous enseigne l'allégorie de la grenouille, c'est que chaque fois qu'une détérioration est lente, faible, presque imperceptible, il nous faut une conscience très aiguisée, ou une bonne mémoire, pour nous en rendre compe, ou encore un étalon fiable d'après lequel évaluer l'état de la situation. Or il semble que ces facteurs soient tous trois aujourd'hui chose rare.</em><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Olivier Clerc, "La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite et autres leçons de vie", Edtions Jean-Claude Lattès, 2005</li>
<li>Le conte et les réflexions qui en découlent dans l'article <a href="https://www.lesmotspositifs.com/blogue/la-metaphore-de-la-grenouille-qui-ne-savait-pas-quelle-etait-cuite/">''La métaphore de la grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite''</a> du blog "Les mots positifs". <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Autres contes de Grenouilles et quelques dictons</strong><br /></h4>
<p><em>Il n’y a pas de grenouille qui ne trouve son crapaud.</em> - proverbe français<br /></p>
<p><em>Le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire.</em> - proverbe africain<br /></p>
<p><em>La grenouille en sait plus sur la pluie que l’almanach.</em> - proverbe créole<br /></p>
<p><em>S'il fallait tenir compte des services rendus à la science, la grenouille occuperait la première place.</em> - Claude Bernard / Etude de la médecine expérimentale <br /></p>
<p><em> Le biologiste passe, la grenouille reste…</em> - Jean Rostand<br />
<br /></p>
<h5>20 contes de grenouilles</h5>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Grenouille_qui_danse.gif" alt="grenouille_qui_danse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_qui_danse, août 2009" />Muriel Bloch a réuni vingt contes de diverses cultures, vingt contes de grenouilles dans son recueil <em>Contes de grenouilles</em>, Albin Michel Jeunesse, 2011 :</p>
<ul>
<li><em>Pourquoi, pourquoi</em>, conte du Cambodge</li>
<li><em>ça mouille, ça mouille</em>, conte d'Afrique de l'Ouest</li>
<li><em>Le rire de la grenouille</em>, conte d'Australie (cité ci-dessus)</li>
<li><em>La grenouille et le génie de la pluie</em>, conte du Vietnam (cité ci-dessus)</li>
<li><em>Comment coassent certaines grenouilles</em>, conte de Corée</li>
<li><em>Comment la grenouille perdit ses fesses</em>, conte du Honduras</li>
<li><em>La grenouille volante</em>, conte du Canada</li>
<li><em>La grenouille médecin et le renard</em>, conte de Grèce, Esope</li>
<li><em>Les grenouilles en quête d'un roi</em>, conte du Laos (similaire à un conte d'Esope)</li>
<li><em>La voix de son maître</em>, conte d'Espagne</li>
<li><em>Tombée dans un pot de crème</em>, elle en fit du beurre ... conte de Pologne</li>
<li><em>Qui faisait plonger les grenouilles</em>, conte des Indiens Crees, Canada</li>
<li><em>La jeune fille malicieuse</em>, épousée par un prince était en fait la fille du roi des grenouilles, conte de l'Inde</li>
<li><em>Les trois plumes</em>, conte d'Allemagne, rapporté par les frères Grimm, où un prince épouse une grenouille</li>
<li><em>Le manche de la hache</em>, conte africain du Zimbabwe</li>
<li><em>Coassine</em>, conte de France, une sorcière change une petite fille qui vient de naître en grenouille mais une jeune homme l'adopte ; il ne veut pas vivre sans elle et deviendra grenouille pour l'épouser.</li>
<li><em>La grenouille et l'empereur</em>, conte de Chine. Un enfant-grenouille sauve l'empire, épouse la princesse car il devient homme chaque nuit et redevient grenouille le jour.</li>
<li><em>Rencontre au sommet</em>, conte du Japon. Deux grenouilles se retrouvent au sommet d'une colline en venant de part et d'autre de ce relief ; elles regardent le paysage en se mettant debout et ne voient que d'où elles sont venues en raison de la position de leurs yeux sur leur tête.</li>
<li><em>Gâteaux de riz ou grenouilles ?</em>, conte du Japon</li>
<li><em>L'étrange petite grenouille verte</em>, conte de Haïti et République dominicaine. Des enfants abandonnés sont changés en grenouille et redeviennent enfants à leur mort si ...</li>
</ul>CAFE PHILO : Pourquoi voyager ? - Gruissan - 10 février 2023urn:md5:6bd07e127866a2082427260a48d6235d2023-02-23T13:07:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCAFE-PHILOCONTEconte de sagesse<h4><strong>Pourquoi voyager ?</strong><br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> <br />
Hervé Grauby nous invite à visionner le film qu'il a réalisé lors de sa descente de l'Aude en canoé : tout un voyage à la rencontre de son environnement proche. Ceci fait naître la question "Pourquoi voyager ? et quel voyage ? en terres lointaines ou proches ?<br />
<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte</ins> né au fil de l'eau lors d'un voyage : <strong><em>La goutte d'eau dans l'océan</em></strong></li>
<li><ins>La présentation de Hervé Grauby</ins><br /></li>
<li><ins>Quelques témoignages</ins> : Le débat qui suit la présentation a permis à chacun de partager son expérience du voyage, ce que cela lui a apporté et ce qui a changé en lui éventuellement.</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Deux voyageurs à la porte de la ville</em></strong>.</li>
<li><ins>Autre conte</ins> sur le même thème : <strong><em>Le rêve du trésor dans une autre ville</em></strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte : La goutte d'eau perdue en mer - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<p>Le thème du film projeté, "L'Aude au fil de l'eau'' m'a inspiré un conte né au fil de l'eau adapté d'un poème arabe ...</p>
<p><q>Toutes les rivières vont à la mer ...</q> Une goutte d’eau se perd dans l’immensité depuis la source jusqu’à la mer. Les rivières coulent vers le lieu où elles doivent être … et nous ?<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/pierre-orange-riviere-montagne.jpg" alt="pierre-orange-riviere-montagne.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="pierre-orange-riviere-montagne.jpg, mar. 2023" /><strong>Une pierre tombe dans un fleuve</strong>. Elle coule. Invisible, oubliée, elle voit passer au-dessus d’elle l’eau, des feuilles, l’ombre d’une barque, des poissons … Elle semble perdue mais pour elle <ins>commence un voyage immobile</ins>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Fleuve_jaune_wikimedia.jpg" alt="eau boueuse_Hukou Waterfall of Yellow River,China_Fanghong_Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="eau boueuse_Hukou Waterfall of Yellow River,China_Fanghong_Wikimedia, mar. 2023" /><strong>Une motte de terre tombe du haut d’une falaise jusque dans la mer</strong>. La chute la morcelle, elle s’effrite petit et à petit et disparaît progressivement à la vue. Elle devient invisible. En réalité elle s’incorpore à l’immensité de la mer et voyage à travers elle. <br />
- <em>En me diluant au fil de l’eau, j’occupe encore plus d’espace : invisible, je ne suis rien, mais je voyage à travers l’immensité de la mer et<ins> tout le monde voit ma trace à perte de vue</ins>.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Une goutte de pluie, tombe dans l’océan immense</strong> :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/eau-goutte_Terre-monde.jpg" alt="EAU_goutte_monde_http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="EAU_goutte_monde_http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde, mar. 2016" /><br />
- <strong><em>Ô mer ! que je suis peu de chose auprès de ton immensité ! Je ne suis rien.</em></strong><br />
Elle se laisse porter et ne demande rien … Consciente de sa petitesse, <strong>elle accepte de n’être rien dans ce grand tout</strong>. Le voyage la façonne, l’affine jusqu’à ce que brille ce qu’elle cachait en elle sans le savoir ... Cette goutte d’eau, perdue dans l’océan immense, infime et pourtant unique, fut recueillie et nourrie par un <strong>coquillage</strong>. Grâce à une minuscule poussière qu’elle portait en elle, elle s’y transforma en une perle splendide : elle finit par briller sur un bijou royal : collier de reine ? diadème ou couronne de roi ? Comme bon vous semblera ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Ce voyage fut pour elle une lente métamorphose</strong> .… Pour s’être déclarée néant, cette goutte de pluie qui se croyait invisible et insignifiante, finit par être bien visible de tous car vivante, précieuse et unique. <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Cercle_des_menteurs_1_t.jpg" alt="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière, oct. 2010" /></p>
<ul>
<li>Version originale : <em>La récompense ou La goutte d’eau perdue dans la mer</em>, Jean-Claude Carrière : Le cercle des menteurs, Plon, Paris, 1998, p 425.</li>
</ul>
<p><q>Un court poème arabe rapporte qu’une goutte de pluie, tombant dans la mer s’écria : <em>Ô mer ! que je suis peu de chose auprès de ton immensité !</em> Cette goutte d’eau fut recueillie et nourrie par un coquillage. Elle s’y transforma en une perle splendide, qui finit par briller sur la couronne d’un roi. Vivante, visible, précieuse et unique,… pour s’être affirmée néant.</q><br /></p>
<ul>
<li><em>Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie ; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent.</em> (Bible, Ecclésiaste 1:7, Louis Segond)<br /></li>
<li>Photographie : pierre sous l'eau : <a href="https://fr.freepik.com/photos-premium/fond-nature-pittoresque-pierre-orange-vif-dans-eau-transparente-riviere-montagne-fond-pierreux-colore-sous-eau-claire-toile-fond-belle-nature-rocher-orange-dans-ruisseau-montagne_20186997.htm">freepik</a></li>
<li>Photographie : eau boueuse du fleuve jaune, chute de Hankou, photo de Fanghong, Wikimedia</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Projection du film et présentation de Hervé Grauby - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><strong><em>L'Aude au fil de l'eau</em></strong> a été filmé sur le vif par Hervé Grauby et son épouse, de la descente du fleuve Aude depuis sa source jusqu'à la mer. A pied, en vélo puis en canoé (170 km) : il redécouvre ainsi de l’intérieur un fleuve qu’il pensait bien connaitre : son histoire, son état (pollution), ses colères (inondations), les nouvelles approches de prévention des risques, la gestion de la ressource, l’histoire des radeliers, le lien des riverains. De belles images, une forte expérience. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Aude_Grauby_Affiche.jpg" alt="L'Aude au fil de l'eau_Herve Grauby" style="display:block; margin:0 auto;" title="L'Aude au fil de l'eau_Herve Grauby, mar. 2023" />
<br /></p>
<h4><strong>Pourquoi voyager ? - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<p>Voici le texte de Hervé Grauby :<br /></p>
<h5>Quelle sorte de voyageur est-on ?<br /></h5>
<p><strong>Montaigne</strong>, déjà, il y a près de 500 ans, moquait ceux qui ne voyageaient que pour « s'enivrer de cette sotte humeur, de ces farouches, des formes contraires aux leurs ». Ceux qui se shootent au dépaysement la journée et qui se reposent le soir dans des hôtels au confort standardisé. Ceux qui font les pays, les villes ou les monuments comme on coche des cases. Ces idiots du voyage qui partent à l'étranger pour se remplir les yeux d'étrangeté et pour finalement ne rencontrer personne d'autre qu'eux-mêmes. <br />
La critique est évidemment sévère. Mais elle doit nous inviter à r<strong>éfléchir sur ce que le voyage peut changer en nous</strong>.<br /></p>
<ul>
<li>Le voyage à l'étranger est une invitation à devenir soi-même un étranger pour les autres.<br /></li>
<li>Le voyage est donc une double rencontre, celle d'autres que moi et celle de moi-même, comme un autre aux yeux des autres<br /></li>
</ul>
<p>Avec Montaigne pour guide, la beauté du voyage, c'est donc de partir à la découverte de ce que l'on ne connaît pas encore. Le voyageur reste ouvert à l'inconnu, là où le touriste reste dans les sentiers battus des parcours tout tracés. Et c'est ce qui fait que le voyage est formateur. C'est parce qu'il dépayse au sens strict, parce qu'il décale, parce qu'il bouscule, parce qu'il renverse l'ordre habituel de notre perception des autres, de nous-mêmes et des paysages que l'on connaît.<br /></p>
<h5>Comment le voyage nous transforme-t-il ?<br /></h5>
<p>Pourquoi les voyages peuvent-ils nous transformer ? Un voyage, ça déformate. On croit tout connaître, mais à l'épreuve d'une autre culture ou d'un autre milieu, on réinterroge tout ce que l'on a appris. En observant les autres, on réfléchit à d'autres manières de faire et de vivre et on se pose des questions sur soi.<br /></p>
<h5>Comment la vie est-elle un voyage ?<br /></h5>
<p>La vie est un voyage expérimental, accompli involontairement. Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort. Le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c’est le train, ce n’est pas la gare.<br />
<br /></p>
<h4><strong>Quelques témoignages - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<ul>
<li>Certains ont fait le tour du monde comme cette femme, menue mais si forte, qui a construit son bateau et a navigué par les océans.</li>
<li>D'autres ont visité plusieurs pays qui leur rappellent leur pays d'origine.</li>
<li>D'autres encore ont visité des pays pour découvrir d'autres manières de vivre.</li>
<li>Tous des "aventuriers" dans l'âme, me direz-vous ? Mais il y a aussi ceux, qui plus modestement ont choisi des voyages organisés qu'il ne faut pas dénigrer parce que nous sommes dans un café-philo ! Sans ces voyages organisés en groupe ils ou elles ne seraient pas parti(e)s !!! Et ce fut une expérience enrichissante malgré tout, bien qu'incomplète. Il y a eu aussi quelques rencontres lors des heures laissées libres, et ce dépaysement total a marqué les mémoires, la vision de la vie de ceux qui ont vécu ces voyages en terres lointaines.</li>
<li>Voyager implique-t-il forcèment d'aller aux antipodes ? Et si nous découvrions mieux notre pays, notre région ? C'est aussi un voyage vers nos racines, une approche de l'humain au sens le plus conncret : dans le quotidien. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>En conclusion un autre conte : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong> <br />
<strong><em>Les deux voyageurs à la porte de la ville</em></strong><br /></h4>
<p><em>Il y a voyage et voyage ... </em><br /></p>
<blockquote><p><strong>Deux voyageurs</strong> arrivent devant la même porte d'une ville. <strong>Un vieil homme</strong> est assis, adossé au chambranle. Ils lui demandent des renseignements sur la ville et les gens qui y habitent. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Porte_vieil_homme_Khaz_.jpg" alt="Vieil homme a la porte de la ville_http://kazimir.eklablog.com/conte-du-mercredi-un-vieil-homme-se-tenait-a-la-porte-d-une-ville-a114621754" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieil homme a la porte de la ville_http://kazimir.eklablog.com/conte-du-mercredi-un-vieil-homme-se-tenait-a-la-porte-d-une-ville-a114621754, mar. 2023" /><br />
Le premier voyageur se plaint de venir d'un lieu où les gens étaient fort désagréables, hypocrites, faux, menteurs, égoïste, des gens qu’il n’est pas bon avoir pour voisin ! <em>Alors je suis parti ...</em> Le vieux sage lui répond qu'il trouvera les mêmes gens ici : <em>Les gens d'ici sont tout aussi méchants et tout aussi égoïstes !</em><br />
Le second voyageur garde un bon souvenir de la ville d'où il vient, les gens y étaient gais, serviables, respectueux. Et le vieil homme lui fait la même réponse qu'au premier voyageur : <em>Tu trouveras les mêmes gens ici : des gens honnêtes, accueillants et pleins de bonté.</em> ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Un berger</strong> faisait boire ses bêtes non loin de là, il a tout entendu. Il interpelle le vieillard :<br />
- <em>Grand-père, je respecte ton grand âge que je croyais associé à la sagesse, mais je t’ai entendu donner deux réponses totalement opposées en parlant de la même ville ! Grand âge serait-il radotage ?</em><br />
- <em>Mon fils, <strong>chacun porte en son cœur son propre univers</strong>. Il le retrouvera en tous lieux. <strong>La paix vient du dedans</strong>, à quoi bon la chercher à l’extérieur ? <strong>Ouvre ton cœur, change ton regard sur les autres et le monde sera changé</strong>.</em><br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p>- <em>Alors, à quoi bon voyager ?</em><br />
-<strong> <em>Aller à la rencontre de l’autre, c’est surtout aller à sa propre rencontre.</em></strong></p></blockquote>
<p><em>Il y a voyage et voyage ...</em> <br />
<br />
<em>Voyager c’est découvrir le monde, mais cela de fait que déplacer nos problèmes tant qu’on ne change pas notre regard sur nous et/ou ce que l’on a vécu. <strong>Au delà des rencontres faites en chemin, voyager c’est partir à sa propre rencontre</strong>.</em><br /></p>
<p><ins>Citations :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres.</em> Texte soufi.</li>
<li><em>La paix vient du dedans. Ne la cherchez pas au dehors.</em> Bouddha</li>
<li><em>Le voyage provoque la rencontre avec l’autre, ce qui sera toujours une manière d’aller à notre propre rencontre.</em> Luis Sepulveda</li>
<li><em>Au delà des rencontres, voyager c’est partir à sa propre rencontre</em>. (Patou)</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li>Conte oriental raconté par Robert Ingersoll : un prêcheur presbytérien, qui a vécu de 1833 à 1899. <em>Conte du vieil homme qui se tenait à la porte d'une ville</em>, <a href="http://kazimir.eklablog.com/conte-du-mercredi-un-vieil-homme-se-tenait-a-la-porte-d-une-ville-a114621754">http://kazimir.eklablog.com/conte-du-mercredi-un-vieil-homme-se-tenait-a-la-porte-d-une-ville-a114621754</a>. Par khaz le 11 Février 2015 à 06:00. Les commentaires sont aussi intéressants que le texte ... L'aquarelle a été faite par Casimir et postée sur son blog.</li>
<li>Conte soufi en ligne : <a href="http://jacques.prevost.free.fr/cahiers/cahier_48.htm#a4">http://jacques.prevost.free.fr/cahiers/cahier_48.htm#a4</a></li>
<li>Extrait du livre de Frédéric Lenoir sur le Bonheur « Du Bonheur, un voyage philosophique » édition Fayard</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Variantes :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/11/08/E-...-comme-exil">E... comme exil - Partir pour mieux se trouver ?</a> vous trouverez le même conte avec une conclusion formulée plus simplement : <br /></li>
</ul>
<blockquote><p>- <em>Comment peux-tu donner deux réponses aussi différentes à la même question ?</em><br />
-<em> C'est simple : chacun porte en lui sa vision du monde. Celui qui n'a rien trouvé de bon dans son passé ne trouvera rien de bon ici non plus. Celui qui avait des amis loyaux dans l'autre ville trouvera des amis loyaux et fidèles ici ; car <strong>chaque être humain a tendance à voir dans les autres ce qu'il est en son propre cœur</strong>.</em> <br /></p></blockquote>
<ul>
<li><em>Le sage et les deux voyageurs</em>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/contes-nomades-sur-les-chemins-des-peuples-nomades-du-monde-entier_Catherine-Gendrin-.jpeg" alt="Contes nomades_Catherine Gendrin_Rue du monde_2011" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes nomades_Catherine Gendrin_Rue du monde_2011, mar. 2023" />conte de Maurinanie, rapporté par Catherine Gendrin dans l'ouvrage" Contes nomades - sur les chemins des peuples nomades du monde entier", Rue du Monde, 2011. Le récit s'étoffe de descriptions et dialogues, avec une conclusion plus humaniste. Pour finir, il y a un retour à la vie quotidienne, ce qui évite de poser le grand-père en donneur de leçons :</li>
</ul>
<blockquote><p>- <em>Je ne te comprends pas, grand-père ! Au premier homme, tu as dit que les habitants de notre ville étaient mauvais, et à l'autre, qu'ils étaient bons ! Où est la vérité ?</em><br />
-<strong><em>Ecoute et apprends</em></strong><em>, mon enfant !</em> <strong><em>Le premier ne pense qu'à prendre, l'autre aime partager.</em></strong> <em>Celui qui n'a su voir et ne rencontre que des gens mauvais dans sa ville ne saura croiser que les mauvais partout où il ira. Sans doute aussi n'y verra-t-il que de la méchanceté parce qu'il n'aura pas su se faire aimer. Celui qui a su se faire des amis fidèles là où il vivait saura se lier partout avec les gens pleins de bonté. Tout simplement parce qu'il évitera les autres, et qu'il saura se rendre utile et agréable avec ceux qui le méritent.</em> <strong><em>Retiens bien cela, aucune ville n'abrite que des bons ou des mauvais. Et ce que tu es capable de donner aux uns, d'autres te le rendront.</em></strong><em> Mais allez, il est tard. Aide-moi à rassembler mes bêtes, il est temps de rentrer.</em></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4><strong>AUTRES CONTES - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<p>Un conte sur le même thème :<br /></p>
<h5><strong><em>Je vois le monde comme je suis</em></strong><br /></h5>
<p>Voici le texte tel que je l'ai lu, augmenté de deux ou trois mots de mon cru mis entre parenthèses, mais on peut transposer ce conte lors d'un pélerinage à Compostelle si on veut absolument rester proche d'un vécu qui nous correspondrait davantage.<br /></p>
<blockquote><p>Deux pèlerins discutaient, de retour de la Mecque :<br />
- <em>Comment avez-vous trouvé ce pèlerinage ?</em><br />
- <em>Un délice ! Et vous ?</em><br />
- <em>Un enfer.</em><br />
- <em>Comment un enfer ?</em><br />
- <em>Les conditions d'hébergement étaient épouvantables. Quelle idée de loger cinq cents personnes en dortoir ! Et le soir, ça baillait, ça ronflait, ça piaffait ou ça rêvait tout haut. Je n'ai pas fermé l'oeil une seule nuit pendant ce séjour dans la ville du Prophète. et vous trouvez moyen d'y voir un délice ?</em><br />
- <em>Parfaitement, car j'y voyais une occasion de méditer sur notre future conditon dans le ciel.</em><br />
- <em>Vous rigolez ? Quelle future condition ?</em><br />
Et la discussion continua sur ce ton sans qu'ils parvinssent à se mettre d'accord, et pour cause ! L'un des pélerins voyait le dortoir comme un avant-goût de l'Enfer où l'on en peut jamais fermer l'oeil (<q>ni trouver le repos</q>), tandis que l'autre le considérait comme un avant-goût du Ciel où l'on vit ensemble (<q>et où on s'apprécie</q>) et non en chambres séparées.</p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch_t.jpg" alt="365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch, mar. 2013" /></p>
<ul>
<li>Muriel Bloch, 365 contes en ville, 6 avril, <em>Je vois le monde comme je suis</em>, d'après le conte <em>Dieu n'est pas sérieux</em>, François-Xavier Damiba, Légendes des mondes, éditions l'Harmattan.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Le trésor du rêve</strong></h5>
<p>Pourquoi voyager si loin ? On va parfois chercher bien loin ce que l'on a à côté de soi ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><ins>Dans la ville d’Ispahan</ins>, vivait autrefois <strong>un paysan miséreux</strong>. Il reposait sous son figuier quand <strong>un rêve</strong> lui vînt. il y avait un grand coffre empli d’or et de pierres précieuses. <strong>Une voix</strong> lui dit : <em>Tu es ici dans la cité du Caire, en Égypte, et ces biens seront à toi.</em>Ces paroles entendues en rêve l’éveille et il part à la recherche de ce trésor lointain. <br />
<ins>Après un long chemin difficile, il parvient au Caire</ins>, au bord du même fleuve, devant le même pont, à la même borne. Mais il n'y avait là qu’un <strong>mendiant</strong> qui tendait la main. Pas de trésor. Désespéré, il tente de se jeter du haut du pont. Le mendiant le retient :<br />
- <em>Pourquoi mourir par un si beau temps ?</em><br />
Le paysan raconte son rêve et le mendiant se met à rire :<br />
- <em>Quelle folie qu'un tel voyage sur la foi d’un rêve !<ins> Moi, toutes les nuits je rêve que je suis dans une ville inconnue dont le nom est Ispahan</ins>. J'y vois une pauvre maison basse couleur de terre, un champ de cailloux avec une source et un figuier. Je creuse un trou au pied du figuier, <ins>et je trouve un coffre empli d’or et de pierres précieuses</ins>. "Songe est mensonge", dit le proverbe. Tu aurais dû demeurer où Dieu t’a mis !</em><br />
Le paysan reconnait sa maison, son figuier !!!<strong> Il retourne à Ispahan, creuse au pied du figuier, et découvre un immense trésor</strong> ...<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.conteuramoureux_t.jpg" alt="Bruno-de-la-Salle_Le-conteur-amoureux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bruno-de-la-Salle_Le-conteur-amoureux, avr. 2010" /> <br /></p>
<ul>
<li>Bruno de La Salle, <em>Le trésor du rêve</em> dans le recueil "Le conteur amoureux", Casterman, 1995, pp 89-93.</li>
<li><em>Le trésor du rêve</em> est inclus dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/11/08/E-...-comme-exil">E... comme exil - Partir pour mieux se trouver ?</a> avec une variante et des commentaires qui compléteront la lecture.</li>
</ul>CAFE PHILO : Notre rapport à l'étranger - Gruissan - 13 janvier 2023urn:md5:e613fea6e5bd05ae4d3475e4de44c8d72023-01-30T21:56:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCONTEconte de sagesseconte soufi<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Michel Tozzi a bien insisté sur les différents degrés dans la notion d'étranger. Il y a une personne différente en face de moi, et cela entraîne forcèment une réaction plus ou moins défensive avant qu'il y ait acceptation puis intégration. <br /></p>
<p>L'étranger à des niveaux différents :</p>
<ul>
<li>ce qui m‘est étranger, choses, gens, coutumes</li>
<li>étranger provisoire : touriste, migrant (forcé ou volontaire) il quitte son lieu de résidence habituel dans l’espoir de trouver la sécurité ou des conditions d’existence plus favorables</li>
<li>étranger résidant : réfugié politique (droit d’asile), immigré : il continue d’appartenir à la population immigrée même s’il devient Français. Plusieurs générations peuvent se succèder avant que l'immigrant et ses enfants se sentent vraiment intégrés.<br /></li>
</ul>
<p>Autant de statuts, autant de réactions ...<br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> : <strong><em>Nasreddine visite l'au-delà</em></strong>. Nasreddine est sérieusement malade ; il se voit déjà mort et visite successivement le Paradis puis, tout en bas, le site concurrent ; mais il n'a pas le temps de tout voir et il apprendra à ses dépens qu' <strong><em>Il ne faut pas confondre tourisme et immigration</em>.</strong></li>
<li><ins>La présentation de Michel Tozzi et quelques notes personnelles</ins><br /></li>
<li><ins>Un conte soufi en conclusion</ins> : <strong><em>Le jour se lève</em></strong>.</li>
<li><ins>Autres contes</ins> sur le même thème : <strong><em>La porte sans clenche</em></strong>, <strong><em>Faut-il dresser un mur ou un pont entre deux frères ?</em></strong>, <strong><em>Le rat célibataire</em></strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>Nasreddine visite l'au-delà</em> - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>Nous n'avons pas la même attitude envers les étrangers de passage (touristes) et les étrangers qui tentent de s'installer dans notre pays (migrants). Les choses se compliquent encore davantage lorsque le résidant étranger s'installe pour vivre désormais "chez nous". Et si c'était nous l'étranger ? Comment vivrions-nous l'accueil et la vie dans ce pays nouveau, étrange et étranger ?<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
Nasreddine, malade, délirant de fièvre, va visiter successivement le Paradis puis tout en bas la résidence concurrente qui lui paraît nettement plus gaie et animéinqe, mais il n'a pas le temps de tout voir ; il apprendra à ses dépens qu' <strong><em>Il ne faut pas confondre tourisme et immigration</em>.</strong> <br /></p>
<p><ins>Création personnelle:</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><strong>Nasreddine a la fièvre</strong> … une forte fièvre … grippe, covid ou ce que vous voulez … il se sent défaillir, il se voit déjà mort … (vous savez comment sont les hommes quand ils sont malades ...). Dans son sommeil tourmenté, <strong>il rêve</strong>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Il monte au <strong>Paradis</strong>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Nasreddine_portes_palais_trekearth_s.jpg" alt="Nasreddine_http://www.trekearth.com/gallery/Middle_East/Turkey/Marmara/Istanbul/photo1295074.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Nasreddine_http://www.trekearth.com/gallery/Middle_East/Turkey/Marmara/Istanbul/photo1295074.htm, mai 2015" />Là bas, tout est calme, tranquille, chaque jour suffit à lui-même, rien à ajouter, rien à enlever. Nasreddine s’ennuie … ce paradis trop parfait pour lui ne lui permet pas d’énoncer la moindre critique, la moindre remarque, le moindre trait d’esprit … cette perfection se suffit à elle-même, aucun espoir d'une nouveauté qui briserait la routine.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.ENFERS-Jigoku-Zoshi_s.jpg" alt="enfers_Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="enfers_Wikimedia, fév. 2011" />Nasreddine décide d’aller visiter l’établissement concurrent,<strong> tout en bas de la montagne céleste</strong>. <strong>Là, ça chauffe ! Il y a une de ces ambiances !</strong> Les gens courent partout, font des feux de joie, sautent au-dessus des flammes, chantent, rient, ils ont l’air de bien s’amuser ! Un pompier pyromane explique comment éteindre les feux de forêt … Les voyages et visites de sites classés sont gratuits et instructifs : l’Etna, Pompéi, La Palma, L’Islande et ses geysers et le plus grand geyser actif au monde à Yellowstone, sans oublier le musée l’Inquisition, le musée de la torture à Carcassonne, les bûchers cathares … magnifique ! Le soir il y a des feux d’artifice, et au sous-sol, dans des caves, une ambiance de boite de nuit, des chants, des rires, des cris : quelle gaieté ! Quelle vie !<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La femme de Nasreddine éponge son front</ins> trempé de sueur en raison de la fièvre et cela réveille Nasreddine qui ne voit pas le reste. Nasreddine guérit et finit par mourir de vieillesse bien des années plus tard. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Il se dirige tout droit vers le monde lumineux des Enfers. Là, il voit les gens hurler dans les flammes, se tordre de douleur, et perdre peu à peu tout espoir. <br />
- <em>Mais ! Ce n’est pas du tout ce que j’ai vu lors de ma première visite ! Appelez-moi le responsable ! Le gérant ! Le propriétaire !</em><br />
Un vieux diable cornu, sabots fendus et queue fourchue – comme il se doit – arrive en boitillant : <br />
- Quoi encore ! Encore un qui se plaint ? <strong>Mais combien de fois faudra-t-il le répéter ! Il ne faut pas confondre tourisme et immigration !!!</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Mais Nasreddine ne veut pas en rester là ; <ins>il demande avec force à migrer vers un monde meilleur</ins> …<strong>Il demande asile là-haut, au Paradis</strong>. Mais on lui exige des papiers et il va falloir justifier sa motivation …... Nasreddine n'ose pas dire d’où il vient (des Enfers ! Du concurrent … de ce sous-monde … ) Nasreddine a beau expliquer qu’il a dû partir précipitamment, qu’il n’a pas ses papiers sur lui, le préposé aux entrées, Saint Pierre, ne veut pas le laisser passer. Il <ins>menace de l’expulser</ins> ! Nasreddine argumente, ça il sait faire ! Il demande le <ins>statut d’immigré réfugié politique</ins> :<br />
- <em>Le sultan, m’a menacé de tortures et de mort, voilà pourquoi je me trouve là, aux portes du paradis !</em><br />
- <em>Mais qu’est-ce qui me prouve que tu as été malmené, martyrisé ?</em><br />
- <em>Le sultan, un jour qu’il n’avait pas apprécié mes réparties, m’a demandé de choisir ma propre mort, pendu, décapité, écartelé par des chevaux, empalé, brûlé, enterré vivant, …</em><br />
- <em>Ah oui … quand même … Et alors ?</em><br />
-<em> Alors j‘ai choisi de mourir de vieillesse, et me voilà ! Je demande donc le statut de réfugié politique pour pouvoir demeurer au Paradis en tant qu’<ins>immigré</ins>.</em><br />
Sa demande fut acceptée, et Nasreddine a pu rester bien heureux parmi les bienheureux, tout en conservant sa manière de penser et de faire rire les anges en se réclamant de ses origines culturelles. Mais faire rire les anges, quel travail ! <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4><strong>Présentation de Michel Tozzi - Notre rapport à l'étranger - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<h5>Définitions :<br /></h5>
<ul>
<li><strong>Etranger</strong> : personne qui n'a pas la nationalité du pays où il se trouve.</li>
<li><strong>Nationalité</strong> : sont <em>Français d'origine</em>, d'une part, les enfants nés d'au moins un parent français (<em>droit du sang</em>, art. 18) et, d'autre part, ceux nés en France à certaines conditions (<em>droit du sol</em>) rattachées à la citoyenneté.</li>
<li><strong>Immigré</strong> : personne née étrangère et résidant en France. <ins>La qualité d'immigré est permanente</ins> : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient Français par acquisition. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d'un immigré.</li>
<li><strong>Migrant</strong> : personne qui quitte ou qui fuit son lieu de résidence habituel pour une nouvelle destination, à l'étranger ou à l'intérieur de son propre pays, dans l'espoir d'y trouver la sécurité ou des conditions d'existence plus favorables. La migration peut être forcée ou volontaire, mais, dans la plupart des cas, elle résulte d'une combinaison de choix et de contraintes, ainsi que de la décision de s'établir ailleurs pour une période durable.</li>
<li><strong> Réfugié politique</strong> : personne qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de ses opinions politiques ou de son appartenance à un certain groupe social, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, du fait de cette crainte, ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays. Certains pays ont signé la Convention de Genève du 28 juillet 1951 qui confère un droit d'asile aux réfugiés politiques.</li>
<li><strong>Demandeur d'asile</strong> : personne qui sollicite la protection d'un pays autre que le sien à titre de réfugié, mais dont la demande n'a pas encore fait l'objet d'une décision.</li>
<li><strong>Touriste</strong> : personne qui voyage pour son plaisir.<br /></li>
</ul>
<h5>L'autre<br /></h5>
<p><strong>En quoi un étranger est-il différent de moi ?</strong> La langue (pas toujours), la religion (pas forcèment), la culture (manière de s'habiller, se nourrir, se loger, coutumes, habitudes ...)<br /></p>
<p><strong>Quels effets produisent sur moi ces différences ?</strong> Dépaysement, étonnement, surprise, (voir les grands voyageurs). Dérangement, désapprobation, dégoût. Mais aussi fascination ... Ambivalence vis-à-vis de l'étarnger. En ce sens, tout ce qui est différent de moi peut être erçu comme étrange, étranger. La personne étrangère personnalise et focalise cete étrangeté.<br /></p>
<p><strong>Qu'entraîne le rejet de l'étranger (exemple : un immigré) ?</strong> La méfiance, la peur, l'exclusion, le racisme, les murs ... Pourquoi ? Concurrence sur le marché du travail, profite de l'Etat Providence, veut imposer sa culture, menace mon identité. Qu'en penser ? Par rapport à l'hospitalité, l'humanisme, les droits de l'homme, le droit d'asile ... En Allemagne, on a besoin des immigrés en raison du vieillissement de la population et le faible taux de fécondité ...<br />
<br /></p>
<h5>Le même<br /></h5>
<p>Et pourtant l'étranger est comme moi un humain. Il me ressemble. Idée de fraternité humaine, d'appartenance à la même espèce : menacée toute entière par les catastrophes écologiques qui s'annoncent.<br />
Mais on est plus sensible aux différences qu'aux ressemblances. Pourquoi ?<br />
<br /></p>
<h4><strong>Débat, quelques idées ... - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<ul>
<li>Pourquoi est-on plus sensible aux différences qu'aux ressemblances ? <ins>Les ressemblances rassurent, les différences inquiètent.</ins> Ainsi que l'a souligné Benoit, notre cerveau reptilien réagit en nous mettant en alerte contre l'étranger, pour notre protection qui pourrait être menacée, pour notre survie, comme aux temps préhistoriques. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Pour la plupart des intervenants, le contact avec des personnes différentes de nous, physiquement et culturellement, est <ins>un enrichissement.</ins> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Quelques cas vécus d'enfance à l'étranger, loin de la France, ont fait sentir ces enfants <em>étrangers</em> partout où ils ont demeuré, y compris lorsqu'ils sont retournés en France, bien que Français de sang, en raison de la différence de leur vécu ailleurs avec celui de leur pays d'origine ou dont ils portent la nationalité. <ins>On peut se sentir étranger en son propre pays</ins> ...<br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Le véritable exil n'est pas d'être arraché de son pays : c'est d'y vivre et de n'y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer.</q> Edgar Quinet, historien, poète, philosophe et homme politique français, républicain et anticlérical. Député en 1848, proscrit au 2 décembre 1851, il demeura en exil en Belgique et en Suisse jusqu'en 1870. Malgré l'amnistie accordée par Napoléon III en 1859, il refuse de rentrer en France. Sa vie est bouleversée : <em>« Au moment où je posais le pied de l'autre côté de la frontière et où je dis à la patrie un adieu peut-être éternel, je me retournai et la terre manqua sous mes pas. Depuis cette heure, mon esprit se sentit déraciné comme la feuille que le vent a détaché de l'arbre… Je n'étais plus l'hôte de personne. Sitôt que j'avais trouvé un foyer quelque part, la menace arrivait ; il fallait songer à partir »</em>. En effet, la Belgique, sa terre d'accueil se méfie de lui et le surveille. Genève lui offre une chaire de philosophie morale, en 1868. La ville suisse le reconnaît alors en tant que champion de la liberté. <br />
<br /></p>
<ul>
<li>Deux ou trois intervenants ont affirmé que les immigrés ne pouvaient pas s'intégrer dans notre société en raison de leurs <ins>différences culturelles</ins> qu'ils comptent bien entretenir. D'après eux, ils n'auraient pas leur place en France. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Pour terminer sur une note positive et répondre à ces affirmations qui tendent à rejeter les migrants, un conte est venu calmer les esprits. Je l'ai dit très lentement dans un grand silence d'écoute ... un moment fort !<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>Le jour se lève</em> - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><q>Je ne sais si je vais faire l'unanimité ... </q> <br />
<q>car le conte que je vous propose est un conte soufi ... ... ... ... ... ...</q> <br />
(rires de l'auditoire après les commentaires précédents exprimant l'avis de refuser "trop" d'étrangers, surtout musulmans, avis d'une minorité, je vous rassure).<br /></p>
<blockquote><p>On raconte qu’un soir, un rabbin interrogea ses étudiants, c'était sa manière de les enseigner :<br />
-<em> A quel signe sait-on que la nuit se dissipe et que le jour se lève ?</em><br />
Long silence ... ... ... ...<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/lever_de_soleil-Elsa_Courtier_Hermantier-x450.jpg" alt="Lever de soleil-Elsa Courtier Hermantier" style="display:block; margin:0 auto;" title="Lever de soleil-Elsa Courtier Hermantier, janv. 2022" /></p>
<blockquote><p>Un jeune homme dit : <br />
- <em>Si l’on peut distinguer un chien d’une brebis, alors on voit, on sait. Il fait jour. C’est le signe.</em><br />
Le rabbin fait non de la tête .<br />
- <em>Enfants, dit-il, cherchez plus haut.</em><br />
Nouveau recueillement, murmures. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Une voix se risque timidement :<br />
- <em>La nuit, je vois deux arbres. Qui sont-ils ? Je ne sais pas. Le ciel pâlit, je les distingue. Là un cèdre, là un figuier. Le jour se lève. C’est le signe.</em><br />
- <em>Non et non, répond le rabbin. Interrogez vos cœurs, ils savent.</em><br />
On se consulte du regard, on ne sait pas.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le rabbin dit enfin :<br />
- <em>Lorsque vous rencontrez un visage étranger et que vous voyez votre frère, en vérité voilà le signe que le jour vient de se lever.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Au lieu de voir les différences, acceptons-nous les uns les autres comme faisant partie d'une même famille. A ce moment-là, la lumière qui vient du cœur nous sort de l'obscurité : le jour se lève.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Henri Gougaud, <em>Le jour se lève</em>, Petits contes de sagesse pour temps turbulents, Albin Michel, 2013, p 30</li>
<li>Lever de soleil sur la mer Méditerranée : Elsa Courtier Hermantier<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Autres contes et autres articles sur le même sujet - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<h5><strong><em>La porte sans clenche</em></strong><br /></h5>
<blockquote><p>Dans une exposition, une peinture retient l’attention des visiteurs ; elle est très belle, et il émane d’elle une certaine lumière qui fait qu’on s’y arrête. Elle représente un étranger qui frappe à la porte d’une maison. <br />
Les gens y voient plus qu’un simple mendiant ou migrant qui frappe à la porte mais une allégorie de l’espoir, la foi, l’amour, le destin qui demande à entrer dans notre vie ... il se dit qu’il n’y a pas de hasard mais des coïncidences qui s’imposent à nous. <br />
Les critiques vont bon train, positives et négatives, jusqu'à ce qu'un observateur attentif remarque quelque chose d'étrange. Il va trouver l'artiste qui a peint le tableau et lui dit :<br />
- <em>C'est une très belle peinture, mais vous avez oublié un détail : la porte à laquelle l’étranger frappe n'a pas de clenche. Comment pourrait-il entrer ?</em><br />
L'artiste répondit :<br />
- <strong><em>Cette porte, c'est la porte de notre cœur. On ne peut l'ouvrir à l’étranger qui se présente que de l'intérieur.</em></strong><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le monde de la philo et de la poésie</em>, <a href="http://www.philosophie-poeme.com/la-porte-sans-clenche-a121032372">La porte sans clenche</a>, Renal dans Paraboles et contes le 5 Octobre 2010 à 08:01<br /></li>
</ul>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/clenche-type-loquet-a-bascule-en-laiton.jpeg" alt="Clenche_La laitonnerie_https://www.la-laitonnerie.com/fermetures-crochets-porte-cadenas-laiton/1805-clenche-type-loquet-a-bascule-en-laiton" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Clenche_La laitonnerie_https://www.la-laitonnerie.com/fermetures-crochets-porte-cadenas-laiton/1805-clenche-type-loquet-a-bascule-en-laiton, mar. 2023" />
<ins>Pour en savoir plus : la clenche </ins><br /></p>
<ul>
<li>Levier oscillant autour de l'axe d'un loquet, venant s'engager dans le mentonnet.</li>
<li>En Belgique, poignée de porte.</li>
<li>Pièce d'un métier à tisser commandant sa mise en marche et son arrêt.</li>
<li><em>La porte sans clenche</em> pourrait aussi s'écrire ainsi : <em>La porte s'enclenche</em>, elle se débloque, elle s'ouvre ... <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong><em>Faut-il dresser un mur ou un pont entre deux frères ?</em></strong></h5>
<p><ins>Résumé :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.Maison_pierres_vallee-aspes-3_s.jpg" alt="Maison_ValléeAspeOssau_http://www.france-voyage.com/guide/photo-vallees-aspe-ossau-653_3.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Maison_ValléeAspeOssau_http://www.france-voyage.com/guide/photo-vallees-aspe-ossau-653_3.htm, déc. 2012" />Deux frères s'opposent. Il n'y a plus de communication possible en raison des malentendus et du silence qui s'est installé entre eux deux. <br />
Arrive un homme à tout faire ; l’aîné des frères lui demande de construire un mur de pierres entre lui et son frère. Il construit un pont. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/mur_pierres_seches-lot-x200.jpg" alt="Mur-pierres-LOT-https://www.ladepeche.fr/article/2012/04/17/1332433-martel-demain-une-journee-sur-les-murs-en-pierres-seches.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Mur-pierres-LOT-https://www.ladepeche.fr/article/2012/04/17/1332433-martel-demain-une-journee-sur-les-murs-en-pierres-seches.html, janv. 2022" /> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Pont_pierres-Betharramx250.jpg" alt="Pont-pierres-Betharram-https://www.larepubliquedespyrenees.fr/pyrenees-atlantiques/lestelle-betharram/lestelle-betharram-le-pont-de-pierre-est-classe-aux-monuments-historiques-depuis-1925-5120835.php" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pont-pierres-Betharram-https://www.larepubliquedespyrenees.fr/pyrenees-atlantiques/lestelle-betharram/lestelle-betharram-le-pont-de-pierre-est-classe-aux-monuments-historiques-depuis-1925-5120835.php, janv. 2022" /><br /><br /><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le cadet, touché, court vers son frère : <br />
- <em>Tu es vraiment formidable ! Construire un pont alors que nous étions si fâchés !</em> <br />
Les voilà réconciliés. <br /></p></blockquote>
<p><q><em>Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.</em></q>− Isaac Newton<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins> <br /></p>
<ul>
<li><em>Deux frères ennemis</em> à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/02/27/E...-comme-Ennemi">E...-comme-Ennemi</a>, c'est le deuxième conte de l'article. <q>Les deux frères voulurent embaucher l'ouvrier qui avait si bien œuvré, mais il refusa : <em>Je voudrais bien rester, mais j'ai encore d'autres ponts à construire…</em></q></li>
<li><em>Conte des deux frères</em>, lu <a href="https://catherineregnier19.wixsite.com/psychoetphotos/post/conte-des-2-fr%C3%A8res">ici</a></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Maison dans la vallée d'Aspe - Ossau</li>
<li>Mur en pierres sèches - Lot : <a href="https://www.ladepeche.fr/article/2012/04/17/1332433-martel-demain-une-journee-sur-les-murs-en-pierres-seches.html">La Depêche</a>, 17 avril 2012</li>
<li>Pont en pierres - Betharram : <a href="https://www.larepubliquedespyrenees.fr/pyrenees-atlantiques/lestelle-betharram/lestelle-betharram-le-pont-de-pierre-est-classe-aux-monuments-historiques-depuis-1925-5120835.php">La Rép des Pyrénées</a>, 20 août 2019 <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong><em>Le rat célibataire arrivé dans un monde étrange</em></strong><br /></h5>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Les_plus_beaux_contes_t.jpg" alt="Les_plus_beaux_contes_de_conteurs_SYROS" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Les_plus_beaux_contes_de_conteurs_SYROS, avr. 2010" /> <em>Le rat célibataire</em>, un conte de MANFEÏ OBIN <ins>in :</ins> Les plus beaux contes de Conteurs, Édition Syros, 1999. <br /></p>
<blockquote><p>Une ravissante <strong>jeune fille</strong> offre au <strong>rat célibataire</strong> de l’épouser s’il est plus rapide qu’elle à la course à pied. Alors qu’il est sur le point de la rattraper, elle plonge dans la rivière. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.monde_envers_s.jpg" alt="http://www.flickr.com/photos/barro/423889780/" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://www.flickr.com/photos/barro/423889780/, avr. 2010" />Le rat plonge aussi et se retrouve au cœur d’une ville fantastique. Des poissons guerriers lui demande ses papiers ... Il n'en a pas, alors il est conduit devant la Reine qui l'informe qu'un cercueil est préparé à tous ceux qui entrent dans son royaume sans papiers. Le rat célibataire lui explique qu'il a suivit une jeune et très belle fille qui lui a promis de l'épouser si il la rattrape à la course. La reine rassemble toutes les jeunes filles de ce monde. En attendant, pendant trois jours le rat célibataire est hébergé dans une petite maison où on lui apporte chaque jour à manger et à boire. Une petite <strong>guêpe</strong> entre par la fenêtre et s'invite à chaque repas, lui promettant de lui être utile le jour de son mariage. Le rat célibataire partage de bon cœur. Dans la salle du trône il y a plus de mille jeunes filles qui l'attendent, et elles se ressemblent toutes. La guêpe tournoie au-dessus de l'une d'entre elle et le rat célibataire la désigne : toute la cour chante sa victoire. La reine lui offre un cheval blanc et il rentre avec sa nouvelle épouse. <br />
Le rat anciennement célibataire raconte son aventure à qui mieux-mieux, et cela ne tarde pas à faire des envieux. <strong>Boton le Lièvre</strong> prétend que c'est son oncle qui lui avait réservé cette jeune fille pour fiancée. Le rat lui répond qu'il y a plein de jeunes filles qui attendent : il n'a qu'à y aller lui aussi ... <br />
Le lièvre se propose alors d’accomplir le même exploit... il se déguise en bûcheron, et attend la jeune et belle jeune fille qui lui apportera une calebasse pleine de victuailles. Il mange goulûment, pressé de faire la course et de s'emparer de la jeune fille. Mais elle saute dans la rivière. Boton fait de même. Il admire les maisons tout en hauteur, bien éclairées ... mais il ne tarde pas à entendre le bruit des bottes qui s'approchent : les poissons guerriers lui demandent ses papiers. Boton qui a bien écouté le récit du rat anciennement célibataire a tout prévu : il présente ses papiers, mais il manque un visa ! ... Il est conduit devant la reine du pays. Elle lui explique qu'un cercueil l'attend s'il ne reconnaît pas la jeune fille qui lui a demandé de faire la course. Mais Boton le lièvre est confiant. Il est sûr de reconnaître la jeune fille. Il est nourri pendant trois jours mais il refuse de partager avec la guêpe qui ne l'aide pas à reconnaître la bonne jeune fille. Pour sauver sa peau, il déclare que les lièvres se multiplient de jour en jour quand ils sont enfermés dans un cercueil, mais que si on le jette dans la rosée du matin, il mourra instantanément : c'est ainsi qu'il atterrit sur la berge et se moque des poissons ... mais il est resté célibataire ...</p>
<p>
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Le_rat_celibataire_t.jpg" alt="Le_rat_célibataire_Manfeï_OBIN" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le_rat_célibataire_Manfeï_OBIN, avr. 2010" /></p></blockquote>
<p><ins>Autre édition :</ins><br />
OBIN Manfeï, <em>Le rat célibataire</em>, Édition Syros jeunesse, coll. Paroles de conteurs, 2006, poche - broché, 47 p.<br />
<br /></p>
<h5><strong>Quelques articles sur le thème de l'étranger</strong></h5>
<p><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2022/01/24/CAFE-PHILO-%3A-Parcours-de-migrantes-Gruissan-21-janvier-2022-">Parcours de migrantes</a> : J'ai trouvé quelques similitudes intéressantes entre le conte de Blanche-Neige et les difficultés rencontrées par les migrantes en particulier.<br />
<br />
<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/07/28/X-...-comme-x%C3%A9nophobe">X... comme Xénophobe</a>. Etre xénophobe, c'est se priver de toute une variété de bonnes choses : beaucoup de produits "exotiques" font désormais partie de notre patrimoine gustatif ; en voici quelques uns : <br /></p>
<ul>
<li><ins>Fruits</ins> : abricot, amande, ananas, bananes, citron, coing, fraise, framboise, grenade, kaki, kiwi, mandarine melon, noix, orange, pamplemousse, pastèque, pèche, poire, pomme, prune, raisin ... <br /></li>
<li><ins>Épices</ins> : poivre, chocolat, vanille ... <br /></li>
<li><ins>Légumes</ins> : Poivrons, patates douces, citrouilles, topinambours, haricot mange-tout, pomme de terre, tomates, maïs, citrouille, tous issus du continent Américain. Aïl, artichaut, asperge, avocat, aubergine, betterave, citrouille, potiron, courgette et autres courges, concombre, cornichon, endive, épinard, haricots, oignons, piment, poireau, poivron, pomme de terre, radis, tomate ... <br /></li>
<li><ins>Céréales</ins> : blé, (moyen-Orient), maïs, riz ... <br /></li>
</ul>
<p><br />
Ah que notre cuisine serait limitée, fade sans épices, fruits, légumes venus d'ailleurs ... Adieu pizza, ratatouilles, frites et gratins de pommes de terre ... et les desserts ... Il ne nous resterait pas même un radis (chinois) mais tout juste des potées de choux et d'herbes sauvages, du pain d'épeautre ("le pain des Gaulois", ancêtre du blé tendre), le tout agrémenté de mûres, de faines de hêtres, de griottes en saison, quelques noisettes ... Vous voyez-bien ... tout ce qui nous vient de l'étranger n'est pas mauvais … Alors, toujours xénophobe ? Devons-nous avoir peur de l'étranger ou l'accueillir ?</p>CAFE PHILO : D'où vient le mal ? - 16 décembre 2022urn:md5:2ddfa8e88d6943cc1fd7ca49d1ab131d2022-12-20T09:15:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieAMERIQUESASIECAFE-PHILOChancechevalCHINEconte avec des animauxconte d auteurconte de sagesseconte étiologiqueCréationDiableMYTHOLOGIEvidéo<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Cette question sur la source du mal a été traitée par Marcelle: <br /></p>
<p><em>La pensée du mal a toujours été une pierre d’achoppement pour les hommes, pour les métaphysiciens, les éthiciens, les théologiens, les écrivains… et pour nous tous qui nous y heurtons quotidiennement. Peut-être nous trouvons-nous là aux limites du sensé ? La réflexion en groupe, si sans doute elle ne nous pas permettra pas de vaincre ce mystère, nous permettra-t-elle d’en tracer au moins les contours ?…</em><br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> : <strong><em>Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà</em></strong>. Puisqu'il faut remonter aux origines, rendons-nous dans le jardin d'Eden, il paraît que c'est là-bas que tout a commencé, la vie, le bien, le mal ...</li>
<li><ins>La présentation de Marcelle et quelques notes personnelles</ins></li>
<li><ins>Un conte chinois en conclusion</ins> : <strong><em>Les chevaux du destin</em></strong> un bien pas toujours bon et un mal pour un bien ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>D'autres contes</ins> sur le thème <strong><em>un mal pour un bien</em></strong> : <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le vieil indien et son petit-fils</em></strong> où le mal et le bien se disputent la meilleure place en nous.<br /></li>
<li><strong><em>Le roi Batcha et les fourmis</em></strong>, conte Tibétain, in Luda : "365 contes de gourmandise", Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier <br /></li>
<li><strong><em>Le clou</em></strong>, in J. et W. Grimm : "Contes, volume II", Flammarion, coll. Grand Format, 1986, p 423. Il faut si peu de choses pour annhiler nos efforts ... Ne négligeons pas les petites choses, ni ceux qui vivent à nos côtés.<br /></li>
<li><strong><em>Le petit malin</em></strong>, in Ré et Philippe Soupault : "Histoires merveilleuses des Cinq Continents", Ed Seghers, 1985, épuisé, p 211. Réédité en 1990. <br /><br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : </strong><br />
<strong><em>Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà </em> - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>D'où vient le mal ? Où trouver son origine ? Pour cela je ne vois qu'une solution : remonter le temps jusqu'à l'origine de notre monde ... Je vous emmène visiter le Jardin d'Eden ... Au commencement, le Bien et le Mal y étaient déjà présents. <br /></p>
<p><ins>Résumé</ins> <br />
Voici un petit résumé humoristique (j'espère) de la venue du mal au monde par jalousie, frustration, envie, désir et esprit de revanche puis de vengeance de la part de Luce (Lu-sait-faire, ou LuSFR, comme on veut) plus connu sous le nom de Lucifer ... l'ange de lumière nommée "étoile du matin" selon son étymologie. <br />
<q>Lucifer, nommée alors <em>Etoile du matin</em>, voulut s'essayer à la création mais il ratait toutes ses tentatives (avec de plus en plus de rage). Cela l'a conduit à se changer en serpent pour manipuler Eve et déclencher chez elle l'envie de goûter au fruit de la connaissance ; ce désir fut tellement fort qu'elle céda à la tentation et désobéit. Adam la suivit pour ne pas la perdre. De désobéissance en rébellion ils furent chassés du Jardin d'Eden car avec la connaissance ils avaient aussi introduit la notion de Bien et de Mal dans le monde. Depuis le mal et le bien sont en concurrence et ces deux énergies opposées font tourner le monde : elles sont bien symbolisées par le yin et le yang où le noir et le blanc s'opposent et s'insèrent l'un dans l'autre.</q><br /></p>
<p><ins>Conte des origines : D'où vient le mal ?</ins><br />
Ce conte a été spécialement écrit pour l'occasion en m'inspirant largement de la Genèse, le premier livre de la Bible. Un récit original et/ou originel (?) de Patricia Gustin pour le café-philo de décembre 2022.<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Au commencement, il y eut un jour et une nuit sur Terre.<strong> <em>Vieux-Père-là-Haut</em></strong> vit que tout cela était bon, beau et bien. Maintenant il s'agissait d'aménager ... Il commença à poser les limites entre les eaux et la terre ferme, à faire de cette terre un jardin, puis à placer toutes sortes de poissons petits et gros dans les mers et les rivières et ensuite tout ce qui vole dans les airs et marche sur le sol. Tout cela était bon, beau et bien. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Au commencement était <strong>un conseiller qui parlait beaucoup</strong>, expliquait, raisonnait, dictait des solutions : un ingénieur nommé <strong><em>Le Verbe</em></strong>, ou <strong><em>La parole</em></strong>, connu plus tard sous le nom de "Jésus" lorqu'il descendit faire son inspection du travail fini. <br />
<br />
<strong>Une autre lumière puissante</strong> observait tout cela et voulait participer. Le nom de ce <em>porteur de lumière</em> était <strong><em>Etoile du matin</em></strong>,devenu par la suite <em>Lucifer</em> avec une autre réputation ... <br />
Etoile du matin voulait absolument créer lui aussi. Lorsque Vieux-Père-là-Haut fit toutes sortes de plantes belles et bonnes à manger, Etoile du matin n'arrêtait pas de dire bien haut : <br />
- <em>Moi aussi ! Moi aussi ! Moi aussi ! Moi, Luz, je sais faire !!!</em> <br />
Depuis on l'appelle <strong><em>Luz-sait-faire</em></strong> ... Vieux-Père-là-Haut laissa faire (un peu) cet ange de lumière si impatient de toucher à tout, comme un enfant qui essayait d'imiter tout ce que faisait son Vieux-Père. Le succès fut mitigé :<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/ETOILES_voie_lactee_Acropolis.jpeg" alt="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/, nov. 2022" /><br />
Lorsque le Créateur fit le soleil pour réchauffer la terre et faire pousser toutes sortes de végétation, Luz fit <strong>la Lune</strong> pour éclairer la nuit. <em>Pas mal ...</em> l'encouragea Vieux-Père. <br />
Mais lorsqu'il fit les étoiles et les constellations, Luz-sait-faire ne put que griffer le ciel de <strong>météorites</strong> <em>Un peu rapide ... Manque de préparation ...</em> commenta le Créateur, bienheureux tout de même d'avoir échappé à un ping-pong des planètes.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les fruits, Luz fit les <strong>noix de coco</strong> trop hautes, très lourdes, mal de crâne assuré si elles tombaient ... <ins><em>maladresse du débutant</em></ins> soupira avec bienveillance Vieux-Père ...<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Ronces_epines_mures_Wiktionnary.jpg" alt="Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce, mar. 2023" />
Lorsque le Créateur fit les framboises, les fraises, Luz voulut aussi essayer mais il fit les <strong>ronces</strong> : beaucoup de <ins>piquants nés de son impatience</ins> ... <em>"Patience et longueur de temps font plus que force ni rage"</em> lui sussura <em>Vieux-Père</em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les poissons de mer, petits et gros comme la baleine ; Luz fit le requin-marteau, l'orque tueuse, le <strong>Léviathan</strong>, monstre marin qui veile dans les profondeurs des fosses abyssales <ins>(il avait envie de prendre sa revanche, trop !</ins>), et lorsque les rivières et les lacs furent peuplés de toutes sortes d'espèces frétillantes, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Crocodile_Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee_s.jpg" alt="Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr, janv. 2013" />Luz voulut se distinguer et fit une <strong>bête amphibie : le crocodile</strong> pas apprécié de tous (<ins>Luz avait les dents longues</ins> et saurait attendre le moment de prendre sa revanche, quitte à faire le tronc flottant pour ne pas faire de vagues). <em>Vieux-Père</em> soupira ... Agacé devant tant de bienveillance divine, Luz-sait-faire bouillonnait ; une <ins>colère explosive</ins> se traduisit par la naissance de quelques volcans et plusieurs îles volcaniques éparpillées dans les océans comme autant de postillons.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les animaux qui peuplent le ciel, les oiseaux, les insectes beaux comme les papillons, bénéfiques comme les abeilles, Luz voulu faire un oiseau très spécial mais il ne réussit qu'à créer que des oiseaux qui ne pouvaient voler (le Dodo, l'autruche, le kiwi, le pingouin, le manchot entre autres curiosités) <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/moustique.jpg" alt="moustique_www.les-amis-des-animaux.be" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moustique_www.les-amis-des-animaux.be, mar. 2011" />et dans un éternuement de rage mit au monde <strong>les mouches, les moustiques, les guêpes, les frelons </strong> ... <ins>il se sentait d'humeur piquante</ins>, de plus en plus agacé de voir ses créations si peu admirées ... <em>Vieux-Père</em> se contenta de l'ignorer, confiant dans les capacités de ses créatures volantes qui sauraient gérer ces choses mal venues. Lucifer se sentait méprisé et jura de prendre sa <ins>revanche</ins>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les animaux qui marchent sur le sol, les éléphants pour tasser le sol, les chevaux pour galoper dans les steppes, les moutons pour brouter l'herbe des plaines, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Bouc_Sabbat_des_sorcieres_Goya.jpg" alt="Bouc_Sabbat des sorcières_Goya" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bouc_Sabbat des sorcières_Goya, mar. 2023" />Luz fit <strong>le bouc puant, désobéissant, qui devint son avatar</strong> ... Pour y remédier et l'utiliser malgré tout, Vieux-Père confia à l'animal la mission de "bouc émissaire" chargé de tous les péchés d'un peuple et chassé dans le désert. <ins>Luz piaffait d'impatience</ins> de montrer tout ce qu'il pouvait faire ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Luz-sait-faire (pas tant que ça d'ailleurs ...) était rongé par le désir de <ins>prendre sa revanche, il était </ins>jaloux<ins> de la puissance et de la réussite de Vieux-père-là-Haut, </ins>la rage de vaincre, la soif d'être admiré++ lui aussi le faisait rôder autour de la Terre : il allait montrer qui il était !<strong> <em>Lumière du matin</em> allait devenir <em>Lucifer</em> et régner sur la face cachée du monde, dans les ténèbres qu'il saurait éclairer de sa seule présence.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Vieux-Père-là-Haut créa l'homme, puis la femme. Là, Lucifer reprit espoir ...</strong> Elle était si naïve, si ignorante, si neuve qu'il saurait l'influencer, la mettre de son côté. Et puis cette histoire d'arbre de la connaissance dont il ne fallait pas cueillir les fruits ... c'était un conte pour enfants ! Voilà de quoi mettre au monde la tentation, le doute, l'envie, le désir irrépressible de décider par soi-même qui ménerait à la désobéissance d'Eve puis d'Adam. <br />
<br />
<ins>Vieux-Père pouvait bien régner sur le monde tel qu'il l'avait construit si lui, Lucifer, pouvait régner sur ses créatures, ce serait match nul !</ins><br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Serpent_couleuvre_balades_naturalistes_hautetfort_s.jpg" alt="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux, fév. 2014" /><strong>Lucifer se fit serpent pour sussurer toutes ces idées nouvelles à l'oreille de Eve qui sut convaincre Adam. Gagné !</strong> <br /></p></blockquote>
<p>Ce qui nous prouve que Adam et Eve n'étaient pas chinois ... Si Adam et Eve avaient été chinois, c'est le serpent qu'ils auraient croqué à belles dents !!! pas la pomme ... Les chinois mangent bien du pangolin et des chauve-souris, alors ...<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Adam_et_Eve_Jardin_Eden_arbre_Michelangelo.jpeg" alt="Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange" style="display:block; margin:0 auto;" title="Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange, mar. 2023" /></p>
<blockquote><p><strong>Avec le serpent la révolte, l'envie</strong> de ne faire que ce qui plaît, la convoitise, le désir de posséder plus de choses et de pouvoir, apportèrent violence, guerre, malheur : <strong>le Mal était entré dans le monde et a étendu son ombre sur le monde. Heureusement le bien a aussi ses adeptes !</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/ange_diable_epaules.jpeg" alt="Ange-Diable_épaules" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ange-Diable_épaules, mar. 2023" />Certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : <ins>un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche</ins> ... <br />
<br />
<strong>Le combat est en nous avant d'être dans le monde extérieur</strong> : la lumière et les ténébres, le chaud et le froid, l'amer et le doux, le positif et le négatif, la force extérieure et la paix intérieure, <strong>le Bien et le Mal cherchent leur équilibre</strong>. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Yin-Yang.jpg" alt="Yin et Yang" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Yin et Yang, mar. 2023" />En Asie, ces deux forces opposées sont symbolisées par <strong>le Yin et le Yang</strong>, ce cercle à moitié noir et à moitié blanc où un point de noir s'ancre dans le blanc et un point blanc contrebalance le noir. <strong>Ces deux énergies entremêlées font tourner le monde ...</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Conclusion (à dire ou pas ...) :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Dès l'origine du Monde, ces deux forces en présence, appelées le Bien et le Mal, s'opposent dans le monde :</strong> <br />
- <ins>un amour inconditionnel nous réconcilie avec le monde tel qu'il est</ins> et on peut y voir le beau, le bon, le vrai. Notre âme s'élève vers plus de spiritualité et c'est bien ...<br />
- <ins>la jalousie, l'envie de ce que possède l'autre, le désir de le surpasser <em>quoi qu'il en coûte</em>, ont fait prospérer la violence</ins> depuis Caïn et Abel, les guerres, la manipulation, les mensonges, la peur ... toutes choses mauvaises et destructrices.<br />
<strong>Le mal peut pénétrer nos coeurs mais l'amour fait aussi partie de nous ... Le combat n'est jamais perdu d'avance ...</strong> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<p><strong>Le Verbe</strong> : <br />
<q><em>Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point saisie.</em></q> (Jean 1, 1-4). <br />
Le Père a créé le Monde par le Verbe. Le Verbe, provient du verbe Être … Celui qui Est.<br />
<br /></p>
<p><strong>Lucifer</strong> : <br />
Lucifer est un <ins>nom latin signifiant <em>"porteur de lumière"</em></ins>, composé de « lux (lumière) » et « ferre (porter) », qui désigne une entité mythologique.<br /></p>
<p><ins>Chez les Romains, Lucifer personnifie l'« astre du matin » (Vénus)</ins> : précédant le lever du soleil, il annonçait la venue de la lumière de l'aurore.<br /></p>
<p><ins>Les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot lucifer (nom commun) puis Lucifer (nom propre)</ins> :</p>
<ul>
<li><em>porteur de lumière</em> avec le sens figuré de « qui porte la vérité »,</li>
<li><em>étoile du matin</em> utilisé dans la Vulgate pour traduire l'expression « astre brillant » du livre d'Isaïe,</li>
<li><em>Lucifer</em> est devenu le nom d'un ange déchu pour s'être rebellé contre Dieu. Certains l'ont rapidement diabolisé et assimilé à Satan. Cette figure, définitive, sera développée jusqu'à nos jours dans les religions chrétiennes et les arts.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>L'ange gardien et le diable tentateur :</strong><br />
En Occident et au Moyen-Orient certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : <strong>un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche</strong> ... Selon une vieille légende, chaque homme a sur ses épaules deux anges invisibles. L'ange de l'épaule droite souffle les bonnes actions à accomplir et les note ; l'ange de l'épaule gauche note les mauvaises. Au jour du jugement dernier, le tout sera pesé, et l'homme sera envoyé au paradis ou en enfer. <br />
<br /></p>
<h4><strong>Présentation de Marcelle - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><ins>En italique quelques petites réflexions :</ins><br />
<em>Dès le départ, "le ver était dans le fruit ..." ou plus précisément le serpent était dans l'arbre ... le désir, la tentation, la remise en question des lois ont déclenché l'action de choisir de s'emparer de la connaissance, de la réflexion par soi-même, de la conscience de soi. Eve s'est laissée séduire, endormir, par les paroles persuasives du serpent.</em> <br /></p>
<p><em>Voilà la version des philosophes chrétiens. Mais quelles sont les autres explications de l'origine du mal dans le monde ?</em><br /></p>
<p><ins>Le texte de Marcelle :</ins><br /></p>
<p>En se demandant d’où vient le mal, on sera amené à croiser d’autres questions : Le mal existe-il ? Il y a-t-il un Principe du mal ? Pourquoi le mal ? Pourquoi faisons-nous le mal ? Le mal peut-il se comprendre, s’expliquer, s’expier, s’éradiquer ?</p>
<h5>Qu'est-ce que le mal ?</h5>
<ul>
<li>Ce qui crée de la <strong>souffrance</strong>.</li>
<li>Ce qui est <strong>moralement mauvais</strong>, sans pour autant créer forcément de la souffrance (ex : une bassesse.)</li>
<li>C’est une imperfection, <strong>une erreur</strong> (« mal » écrit en rouge dans la marge de devoir).</li>
<li>C’est un<strong> péché</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>On distinguera les maux d’origine naturelle</strong> (les maladies, les catastrophes naturelles…) <strong>et les maux d’origine humaine qui font évoquer la méchanceté</strong>. Il faudra prendre en compte que l’<ins>on ne sait pas toujours faire la distinction</ins> entre ces deux catégories de maux (si je suis malade, c’est que j’ai fait des imprudences, si les sauterelles se sont abattues sur les récoltes, c’est que le peuple n’avait pas accompli ses devoirs envers Dieu, si ma maison a subi la crue, c’est que l’on n’aurait pas dû me donner le permis de construire …). <br />
<br />
<strong>On va essayer de se centrer plus spécifiquement sur le mal humain</strong>. <br />
<br />
<ins>Le mythe adamique ouvre des pistes</ins>, sans trancher (au-delà de la première lecture qui peut paraître scandaleuse : avec le péché originel qui en découle, nous sommes coupables avant d’avoir fait quoique ce soit).<br />
<em><ins>Note de patricia :</ins> Ce qui n'a pas été accepté dans le monde parfait du jardin d'Eden était d'oser agir par soi-même en allant contre les principes de vie fondamentaux de ce temps des origines : ne pas goûter au fruit de l'arbre de la connaissance.</em> <br /></p>
<ul>
<li>Il y a le serpent tentateur : <strong>le mal vient de l’extérieur</strong>.</li>
<li>Il y a l’homme (et la femme) qui sont faillibles et transgressifs : <strong>le mal vient de l’intérieur</strong>.</li>
<li>Il y a la liberté des hommes, ils ont fait leur <strong>choix</strong>.</li>
<li>Il y a l’interdit qui fait briller le <strong>désir</strong>.</li>
<li>Il y a la mise en contact avec la possibilité de mal faire qui mène à la découverte de la connaissance du bien et du mal, à l’<strong>apparition de la conscience morale et de la culpabilité</strong>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Est-ce que le mal existe ?</h5>
<p><strong>Oui :</strong></p>
<ul>
<li>C’est même une expérience première, <ins>c’est ce qui fait mal</ins> (Comte Sponville). Plus que l’absence de plaisir, c’est une réalité subjectivement vécue, donc <ins>indéniable</ins>.</li>
<li>C’est aussi l’expérience de la <ins>culpabilité</ins> qui l’atteste,<ins> il y a du mal et j’en suis responsable</ins>.</li>
<li>C’est souvent ce qui est <ins>de l’ordre de l’impensable</ins>, de l’inimaginable, de ce qui est au-delà des mots.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Non :</strong></p>
<ul>
<li><ins>Pour Socrate</ins>, <strong>le mal est une erreur de jugement</strong>. Je fais le mal en croyant que c’est le bien. « Nul n’est méchant volontairement ».</li>
<li><ins>Pour les stoïciens</ins> <strong>le mal est une épreuve formative, dans ce sens il n’est pas véritablement mauvais</strong>.</li>
<li><ins>Pour Saint-Augustin</ins> à la suite de <ins>Platon</ins> : le mal n’existe tout simplement pas. Seul le bien « est », <strong>le mal n’est que du manque à être</strong>.</li>
<li><ins>Pour Leibnitz</ins>, le monde créé par Dieu est considéré comme le meilleur des mondes possibles, même si dans le détail il comporte du mal, <strong>« le monde est globalement bon, positif »</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le Bien n’existerait pas s’il n’y avait son contrepoint le Mal</h5>
<p><ins>Pour Spinoza</ins>, d’une part, il n’y a pas de mal ou de bien dans la nature, <ins>les choses sont ce qu’elles sont</ins>, d’autre part ce que je juge mal peut être expliqué par des causes objectives et subjectives (cela semblerait sous-entendre que le mal est un non-sens !) <strong>Le mal et le bien en soi n’existent pas, il faut y substituer la notion de bon et mauvais pour moi</strong>. <br />
<br />
Cependant pour sortir du relativisme qui en découlerait, Spinoza tire une sorte de loi plus générale qui dit qu’<strong>est mauvais tout ce qui est dans un rapport de décomposition avec moi</strong>. Exemples : les passions tristes, la colère, la haine, le ressentiment, la jalousie impactent négativement ma puissance de vie. Elles sont mauvaises pour moi. <br />
<br /></p>
<h5>Mais comment se fait-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi ce scandale ?</h5>
<p><strong>Le recours à Dieu</strong> <br />
Question épineuse : pourquoi Dieu tout puissant tolère-t-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi a-t-il mis le mal dans sa création ? Pourquoi ne l’élimine-t-il pas ? Alors soit il voudrait l’éliminer, mais ne le peut pas, soit il ne le veut pas : soit il est impuissant soit il est mauvais. Ce ne sont pas les caractéristiques divines… Comte-Sponville<br /></p>
<p><strong>Le manichéisme</strong> <br />
Il exonère Dieu du problème du mal. Il y a deux entités Dieu et le Diable qui lui, est responsable du Mal. <em>Le mal est perçu comme possession du sujet qui, du coup, n’est plus vraiment responsable</em> « tu as le diable au corps ! »<br /></p>
<p><ins>Edgard Morin</ins> parle d’<em>homosapiens/demens</em>. <em>L’homme est double</em>, habité aussi bien par le mal que par le bien. On trouve cela aussi chez <ins>Freud</ins> (Eros/thanatos) et chez <ins>Maffesoli</ins> (la part du diable). Ce sont des sortes de manichéismes laïques.<br /></p>
<p><ins>Kant </ins>: la liberté est ce qui rend le choix du mal possible. Elle peut nous faire choisir de rester hors de la loi morale. <em>C’est au lieu de la décision que se situe la racine de mal</em> (ce que Kant nomme « le mal radical »). <br />
<br /></p>
<h5>Alors d’où vient le mal ? Quelques pistes</h5>
<p>Un certain nombre de <strong>conditions socio-historiques et psychologiques</strong> peuvent faire émerger ici ou là des comportements monstrueux.</p>
<ul>
<li>C’est notre <ins>liberté</ins> qui nous donne la possibilité de mal faire. Elle va de pair avec l’imputabilité et la responsabilité du sujet.</li>
<li>C’est notre <ins>faillibilité</ins>.</li>
<li>C’est un <ins>manque de jugement correct</ins>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
C’est la <strong>banalité du mal</strong> dont parle Hannah Arendt à la suite du procès d’Eichmann.</p>
<ul>
<li>Eichmann, qui a organisé tout au long de la période nazie la déportation et l’extermination des juifs, s’est révélé lors de son procès un homme terne, moyen, fonctionnaire zélé et non animé de haine contre les juifs et sans mobiles abjects. (...)</li>
<li>C’est selon Hannah Arendt l’incapacité de réfléchir par lui-même, de penser notamment du point de vue de quelqu’un d’autre et l’absence de rapport émotionnel qui ont amené Eichmann à « cette obéissance de cadavre ».</li>
<li>Elle explique également que l’oppression totalitaire est susceptible de produire ce vide de la pensée et le suivisme qui en découle.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Prise en compte de l’inconscient</h5>
<p><strong>La Bible</strong> : Mais qu’est-ce qui fait que je vois le bien que je voudrais faire et que je fasse le mal ?<br />
Romains 7: 18-20<q><em>Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.…</em></q><br /></p>
<p><strong>Freud :</strong> Promoteur de la première théorie de l’inconscient, Freud a mis en lumière certaines causes de la « méchanceté » humaine. La civilisation impose aux hommes, pour qu’ils puissent vivre ensemble, limites et contraintes, mais les frustrations qui en découlent génèrent une rébellion qui est occultée par la censure puis par le refoulement. (...). <br />
<q><em>L’homme a une tendance native à la méchanceté, à l’agression, à la destruction et donc aussi à la cruauté <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/22/…" title="…">…</a> L’homme essaie de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.</em></q></p>
<p><strong>Et le mal dans tout ça ?</strong></p>
<ul>
<li>Le mal apparaît plus souvent qu’à son tour sous forme de la <ins>vindicte liée à la frustration ressentie</ins> qui fait retour de manière souvent déplacée et voilée (comportement des conducteurs, incivilités…) (…) <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>C’est la haine de l’autre</ins> (le juif, le communiste, le malade mental, le tzigane…) vécu comme rival comme l’était le père mais aussi les frères, qui a amené à imaginer la solution monstrueuse de son éradication totale. (…)<br /></li>
</ul>
<ul>
<li>La mise en évidence de la structure même du<ins> désir de l’homme qui veut aller vers son assouvissement</ins>, mais qui ne le doit pas pour rester ce qu’il est, nous amène vers cette ligne de crête où le franchissement est toujours possible.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Quelques réflexions personnelles- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<h5><em>Le mieux est l’ennemi du bien</em>. <br /></h5>
<p>Cette citation, <em>Le mieux est l’ennemi du bien</em>, viendrait de Montesquieu. L'expression exacte serait : <em>Le mieux est le mortel ennemi du bien</em>, signifiant qu'à force de chercher la perfection on se décale du but initial. On peut même détruire quelque chose de bien en voulant le rendre meilleur.<br />
<br /></p>
<h5><em>Un mal pour un bien</em>.<br /></h5>
<p><em>A quelque chose malheur est bon</em> dit la sagesse populaire. Il y a toujours quelque avantage à retirer de nos malheurs, si douloureux soient-ils. Avoir cette idée à l'esprit permet de mieux les affronter et de les supporter en attendant des jours meilleurs.<br />
Probablement issu d'une tradition orale, ce proverbe est cité dans un recueil du XVIème siècle ; il a été repris par François Marie Arouet (Voltaire) dans L'Ingénu (1767) : <q><em>Il prit pour sa devise: '"Malheur est bon à quelque chose". Combien d'honnêtes gens dans le monde ont pu dire : malheur n'est bon à rien ! Sans être fataliste, il nous faut bien accepter ce que nous ne pouvons pas changer. Et parfois ce que nous prenons pour un évènement désastreux ouvre la porte à une changement heureux, bien plus que si rien ne s'était passé ...</em></q><br />
<br /></p>
<h4><strong>En conclusion, un deuxième conte : <em>Les chevaux du destin</em> - - - - - -</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un vieux paysan réussit, à force de travail et de lentes économies, à acheter une jument. Elle est belle, racée, en bonne santé : <br />
- <em>"La chance t'a souri"</em> disent ses voisins. <br />
<br />
Mais la jument se sauve. <br />
-<em> "Pas de chance ! tu as tout perdu.....</em>" le plaignent les mêmes voisins. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chevaux-w_s.jpg" alt="http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a, fév. 2010" />Mais quelques mois plus tard, la jument revient avec un étalon et elle attend un poulain ! <br />
- <em>"Quelle chance ! tu es béni des dieux ! Tu as acheté un cheval et tu en as trois dans ton enclos !"</em> s'exclament tous les villageois. <br />
<br />
Le fils du paysan essaie de dompter l'étalon qui se cabre et lui casse la jambe d'un coup de sabot : <br />
- <em>"Quel malheur ! Qui va faire le travail de la ferme ?"</em><br />
Le paysan répond calmement : <br />
- <em>"Malheur, bénédiction ? qui peut savoir ? Un jour mon ciel s'éclaire, le lendemain il se couvre ... Voyons de quoi sera fait demain avant de dire ..."</em> <br />
<br />
Trois jours plus tard, tous les hommes sont réquisitionnés : c'est la guerre ! Tous sauf ... le fils estropié. Le paysan dit à son fils :<br />
- <em>"Bénissons cette maudite bête qui t'a joliment démoli. Rentrons, mangeons. Nous verrons bien de quoi demain sera fait : malheur, bénédiction ? qui peut savoir ?"</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<iframe width="500" height="300" src="https://www.youtube.com/embed/Wata8DvC0PI" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
<br />Un conte chinois : ''Les chevaux du destin'' conté par Laurence Allain</a>
</div>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Conte chinois.</li>
<li>Adaptation personnelle <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Livre_des_chemins_Gougaud_t.jpg" alt="Gougaud_Le_livre_des_chemins" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Gougaud_Le_livre_des_chemins, mar. 2010" />du conte "<em>Calamité, bénédiction</em>"<ins> in</ins> Henri Gougaud :<em> Le livre des chemins, contes de bon conseil pour questions secrètes</em>, Albin Michel, 2009, p 110-112. Ce conte est en ligne dans l'article <em>Malheur ou chance ?</em>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/28/Malheur-ou-chance">ici</a>.</li>
<li>Les chevaux du destin conté par Laurence Allain : https://www.youtube.com/watch?v=Wata8DvC0PI<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Autres contes sur le même thème :</strong><br /></h4>
<p>Le mal et le bien se disputent la meilleure place : <br /></p>
<h5><em>Le vieil indien et son petit-fils</em></h5>
<p>Conte de sagesse des amérindiens publié précédemment dans l'article de ce blog : <em>B… comme bonté</em>, le 23 février 2014.
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Indiens_s.jpg" alt="indiens_http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="indiens_http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles/, fév. 2014" /><strong>Un jour, un vieux Cherokee voit son petit-fils en colère</strong>, après une dispute avec son meilleur ami. Le soir, il lui raconte une histoire, celle de la bataille intérieure menée par chaque être humain sur Terre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <em>Mon fils, il m'arrive parfois de ressentir comme toi de <ins>la haine contre ceux qui se conduisent mal</ins>. <ins>Cette colère ne blesse pas mon ennemi, et elle m'épuise</ins>. C'est comme avaler du poison et désirer que ton adversaire en meure. Souvent, j'ai combattu ce sentiment. C'est un combat quotidien à l’intérieur de moi-même</em>. <br /><br />
<em><strong>C'est une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous</strong>. </em><br />
- <em>L’un est plein d’envie, de jalousie, de colère, d’avarice, d’arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté.</em> <br />
- <em>L’autre est bon, paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai, rempli de compassion, il exerce la bonté envers tous.</em><br /><br />
<em>Cette lutte a lieu en toi mon enfant comme en chaque personne.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le petit-fils réfléchit un instant et interroge son grand-père : <br />
- <em>Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ?</em><br /><br />
Le vieil indien répond simplement :<br />
- <em>Celui que tu nourris.</em></p></blockquote>
<p><ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Indiens : http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Sagesse des Amérindiens en ligne ici : http://amerindien.e-monsite.com/pages/sagesse-amerindienne-1.html/le_vieil_indien_et_son_petit_fils</li>
<li>Dans son livre <em>La Maîtrise de l’Amour</em>, Don Miguel Ruiz, un auteur mexicain, affirme que l’être humain n’est habité que par deux émotions aux fondements de son identité : <strong>la peur</strong> avec toutes les émotions négatives qui en découlent et <strong>l’amour</strong> avec tous les sentiments merveilleux qui en résultent.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le roi Batcha et les fourmis</h5>
<ul>
<li>Conte Tibétain, <ins>in</ins> Luda : <em>365 contes de gourmandise</em>, Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier.</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (1)" publié le 2 février 2010 ; cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/31/Petites-et-grandes-cons%C3%A9quences">Le roi Batcha et les fourmis</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le clou</h5>
<ul>
<li>Conte allemand, <ins>in</ins> J. et W. Grimm : Contes, volume II, Flammarion, coll. Grand Format, 1986, p 423</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (2)" publié le 26 février 2010. Cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/20/Petites-choses%2C-grandes-cons%C3%A9quences">Le clou</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le petit malin</h5>
<ul>
<li>Conte africain, <ins>in</ins> Ré et Philippe Soupault : <em>Histoires merveilleuses des Cinq Continents</em>, Ed Seghers, 1985, épuisé, p 211. Réédité en 1990.</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (3)" publié le 2 mars 2010. Cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/28/Petites-choses%2C-grandes-cons%C3%A9quences-%283%29">Le petit malin</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>CAFE-PHILO - Quelles libertés pour les enfants ? - 18 novembre 2022urn:md5:8e004128c9dd49971ffe057548c2784c2022-11-20T14:07:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieCAFE-PHILOconte de sagesseEUROPEimpatienceTSIGANE<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /><strong>Suzanne et Ode</strong> nous ont présenté ce sujet. <br /></p>
<p>On pourrait se dire que c'est un faux débat car les enfants n'ont pas tant de libertés que cela puisqu'ils dépendent physiquement de leurs parents (nourriture, hébergement, éducation). Au niveau des lois, l'enfant devra attendre l'autonomie et en pratique la majorité (18 ans en France, pour acquérir des droits lui donnant plus de liberté et pas seulement des devoirs ; mais l'enfant peut être "émancipé" pour des raisons fondées : le jeune adulte travaille et a besoin de son autonomie, il veut et il est capable de vivre seul sans ses parents.<br /></p>
<p>Ce sujet étant rarement approfondi, il est intéressant de faire le point sur les libertés acquises et vécues des enfants à notre époque. ...<br /></p>
<p><strong>Peu de contes parlent spécifiquement des libertés des enfants. Dans les contes, les jeunes sont des personnes à part entière et souvent des héros qui réussissent leur vie malgré les difficultés.</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Enfants_Monde_fotolia_s.jpg" alt="enfants_monde_fotolia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="enfants_monde_fotolia, janv. 2010" /> <br />
S'ils ne sont pas libres au départ du récit, ils acquièrent leur autonomie et leur totale liberté de vivre en "mettant le chemin sous leurs pieds", en vivant une quête qui leur permettra de grandir, de prendre leur place dans le monde : ce peut être obtenir la reconnaissance du père, des frères ou du roi, ou un mariage avec une princesse, ou encore revenir avec un objet rare et précieux, des richesses matérielles mais surtout une vraie sagesse intérieure.<br /></p>
<p>Malheureusement, j'étais absente à ce café-philo : souffrante et aphone ... Le comble pour une conteuse !!! Je partage ici malgré tout le fruit de mes réflexions et de mes recherches, la présentation de Suzanne et Ode, puis le résumé du débat transmis par Ode.<br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte français en introduction</ins>: <strong><em>Le fil magique</em></strong> un enfant pressé de grandir pour faire ce qu'il veut s'aperçoit à ses dépens que la vie passe bien vite et mérite d'être vécue en prenant le temps de vivre chaque moment, et l'enfance en est souvent une excellente période qu'il ne faut se presser de vivre.</li>
<li><ins>La présentation de Suzanne et Ode</ins> et quelques notes personnelles<br /></li>
<li><ins>Un conte tzigane en conclusion</ins> : <strong><em>Quatre frères</em></strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte de France : <em>Le fil magique</em> - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>Un enfant pressé de grandir pour faire ce qu'il veut s'aperçoit à ses dépens que la vie passe bien vite et mérite d'être vécue en prenant le temps de vivre chaque moment, et l'enfance en est souvent une excellente période qu'il ne faut pas se presser de vivre.<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p><strong>Pierre</strong> est un garçon très enjoué. Tout le monde l'aime : sa famille, ses professeurs et ses amis, mais il a une faiblesse ; <strong>Il ne parvient pas à vivre dans le présent. Il n'a pas appris à apprécier les petits plaisirs quotidiens.</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ses pensées vagabondent sans cesse, plus vite que les nuages</ins>. Quand on lui demande <br />
- <em>Mais à quoi penses-tu ?</em>, il répond invariablement :<br />
- <em>Au jour où je serai grand.</em><br />
Pierre rêve constamment, les yeux grands ouverts, et ne prend jamais le temps de savourer les instants exceptionnels qui ponctuent ses journées. Quand c'est l'hiver, il ne pense qu'à l'été, et quand l'été arrive, il ne veut rien de plus au monde qu'être en automne. Lorsqu'il est à l'école, il rêve qu'il joue dehors. Lorsqu'il joue dehors, il rêve des grandes vacances.<br />
Ce que Pierre préfère est de jouer avec Lise qui sait courir comme un garçon et ne se fâche jamais, même lorsqu'il perd patience, ce qui lui arrive de plus en plus souvent. Lorsqu'ils jouent ensemble, il pense souvent :<br />
- <em>Si seulement j'étais grand, nous pourrions nous marier !</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Foret-de-Huelgoat_PNR_s.jpg" alt="Foret_Huelgoat_http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Foret_Huelgoat_http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets, fév. 2014" />Un jour d'été, <ins>Pierre se promène dans une forêt près de sa maison.</ins> Se sentant fatigué, il s'allonge au pied d'un chêne et s'endort en rêvant, comme d'habitude, au temps où il sera assez grand pour<ins> choisir sa vie</ins> et épouser Lise. <br />
Il a l'impression d'entendre quelqu'un l'appeler par son nom. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/vieille_dame_brigitisis_200.jpeg" alt="Vieille dame cheveux blancs_http://brigitisis.centerblog.net/8651-arbre-et-la-vieille-dame-aux-cheveux-blancs-alice" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieille dame cheveux blancs_http://brigitisis.centerblog.net/8651-arbre-et-la-vieille-dame-aux-cheveux-blancs-alice, mar. 2023" />Il ouvre lentement les yeux et il est tout surpris de voir <strong>une vieille femme</strong> le regarder. Elle devait avoir plus de cent ans et ses cheveux d'un blanc pur comme la neige pendent le long de ses épaules comme une couverture de laine emmêlée. Fée ou sorcière ? <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/devidoir_100.jpeg" alt="Dévidoir à ficelle_https://www.ebay.fr/itm/115512859859?mkevt=1&mkcid=1&mkrid=709-53476-19255-0&campid=5338722076&customid=&toolid=10050" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Dévidoir à ficelle_https://www.ebay.fr/itm/115512859859?mkevt=1&mkcid=1&mkrid=709-53476-19255-0&campid=5338722076&customid=&toolid=10050, mar. 2023" />Sa main ridée tient <strong>une petite boite ronde comme une balle dont sort un mince fil d'or</strong> :<br />
- <em>Pierre, ceci est le fil de ta vie. Si tu le tires légèrement, une heure passera en quelques secondes. Si tu le déroules un peu plus, des journées entières s'écouleront en quelques minutes. Et si tu tires de toutes tes forces, des mois et même des années passeront en quelques jours.</em> <br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/fil_or_bobine_100.jpeg" alt="Fil d'or_Gingerlily Perles" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Fil d'or_Gingerlily Perles, mar. 2023" />
Pierre s'empresse d'emporter la pelote que la vieille femme lui tend. Il regarde le fil : il lui semble le voir sortir doucement, tout doucement, mais sans pour autant s'allonger. Il aurait bien aimé tirer dessus, mais cela lui fait un petit peu peur.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le lendemain, en classe</ins>, le maître le gronde pour n'avoir pas appris sa leçon. Pierre ne peut résister : il tire très prudemment un petit bout de son fil ... et c'est déjà la fin de journée de classe !<br />
Depuis ce premier essai réussi, Pierre tire de plus en plus souvent sur le fil ; pendant quelques temps il ne vit que les périodes de vacances ! <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p><ins>Mais, très vite, Pierre est fatigué d'être un enfant</ins> : il a envie de passer à l'adolescence, persuadé que cette nouvelle étape se révélera plus amusante. Il tire un morceau de fil assez important et se retrouve accompagné d'une très jolie jeune fille nommée Lise. Pierre se dit aussitôt :<br />
- <em>Que je suis bête ! Si j'étais plus grand, plus d'école ! Je pourrais apprendre un métier et me marier avec Lise !</em><br />
Il tire donc un bon morceau de fil ... et ainsi de suite chaque fois qu'il est pressé de passer à autre chose ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Pierre est maintenant un adulte d'âge mûr</ins>, Lise est son épouse et ils sont entourés d'une nichée d'enfants. Pierre se rend compte qu'il vit les plus belles années de sa vie : il prend la ferme résolution de ne plus sortir la boite de sa poche car il vient de s'apercevoir que sa mère, qu'il aimait tendrement, n'était plus la jeune femme qu'il connaissait, mais une femme aux cheveux grisonnants.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p>Hélas ... vient le temps où ses affaires commencent à mal marcher, il y a aussi pas mal de <ins>problèmes</ins> dus à la gestion du pays, les gens s'appauvrissent, manifestent, Pierre aussi ... et il est arrêté. Mais avant qu'on ne l'amène au poste de police, il sort sa boite et tire, tire ... <ins>Les ennuis passent mais aussi bon nombre d'années</ins>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/fil_argent_Cultura_100.jpeg" alt="fil d'argent _ Cultura" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="fil d'argent _ Cultura, mar. 2023" /><strong>Il regarde le fil et s'aperçoit que le fil qui sortait de la boite n'est plus en or mais en argent ... Le meilleur était passé ...</strong> <br />
On dit <em>Petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis ...</em>. <ins>Pierre veut abréger cette période et voir ses enfants tous établis dans la vie</ins> ... <br />
<br />
<ins>Maintenant, Pierre a des cheveux gris</ins>, sa mère n'est plus de ce monde ... Lise est malade et s'affaiblit de jour en jour ... <strong>Pierre n'a toujours pas appris la patience</strong> : il ne suporte pas de voir sa femme malade, il tire sur le fil, puis encore un peu pour une douleur, un courant d'air ... Pierre tire sur le fil mais ces ennuis reviennent : la vie ne lui semble plus aussi joyeuse, aussi facile ... Il tire une fois de plus sur le fil magique et attend que les changements apparaissent.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ses enfants ont grandi et quitté la maison pour mener leur vie. Pour la première fois, Pierre se rend compte qu'il n'a jamais pris le temps d'apprécier les plaisirs de l'existence.</ins> Il n'est jamais allé à la pêche avec ses enfants. Il ne s'est jamais promené au clair de lune avec Élise. Il n'a jamais planté de fleurs dans un jardin ou lu ces livres que sa mère aimait tant. <strong>Il a brûlé sa vie.</strong><br />
<strong>Un matin le fil d'argent était devenu tout gris</strong>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/fil_gris_100.jpeg" alt="fil gris" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="fil gris, mar. 2023" />Pierre se regarde dans le miroir et voit qu'il est presque chauve et bien ridé ... Lise le presse de s'arrêter pour prendre le temps de profiter de la vie ; il tire le fil une fois encore ... <ins>Enfin la retraite !</ins> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ce jour-là, Il décide d'aller dans la forêt</ins> où il avait l'habitude de se promener lorsqu'il était enfant <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/ARBRE_Chene_de_Salm_en_automne_Wikimedia_.jpg" alt="Gros-Chêne-de-Salm-en-automne_Ji-Elle_WikimediaCommons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Gros-Chêne-de-Salm-en-automne_Ji-Elle_WikimediaCommons, mar. 2023" />pour s'éclaircir les idées et se réchauffer le cœur. Les arbrisseaux de son enfance sont devenus de grands chênes majestueux. La forêt tout entière semble métamorpho-sée. Il s'étend sur l’herbe d’une clai-rière et s'endort profondément, fatigué de sa marche, c'est qu'il n'est plus tout jeune. <br />
Il a alors l'impression que quelqu'un l'appelle, il ouvre les yeux : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/vieille_dame_brigitisis_200.jpeg" alt="Vieille dame cheveux blancs_http://brigitisis.centerblog.net/8651-arbre-et-la-vieille-dame-aux-cheveux-blancs-alice" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieille dame cheveux blancs_http://brigitisis.centerblog.net/8651-arbre-et-la-vieille-dame-aux-cheveux-blancs-alice, mar. 2023" /><strong>la vieille femme</strong> qui lui avait donné la pelote de fil magique de nombreuses années auparavant se tenait devant lui. <br />
- <em>As-tu aimé mon cadeau ? Ta vie a-t-elle été aussi heureuse que tu l'espérais ?</em> demande-t-elle.<br />
- <em>Comment savoir ? Au début c'était amusant, je n'ai guère eu à atendre ni à souffrir dans la vie. Mais <strong>tout est passé bien trop vite</strong>, Je n'ai même pas pris le temps de vivre, je voulais toujours plus, et plus vite. Et me voici vieux et faible. Je n'ose plus tirer sur le fil ... <strong>J'ai vieilli sans rien connaître de l'existence. Je me sens vide</strong>. Pour un peu, je tirerai un bon coup pour que tout soit fini ... Finalement ce cadeau était empoisonné.</em><br />
- <em>Te voilà tellement aigri que tu ne te souviens pas que c'est toi qui a voulu vivre vite, sans attendre de grandir, sans faire face aux difficultés, en espérant que demain serait meilleur mais sans le préparer ... <strong>Que t'aurait-il fallu pour assurer ton bonheur ?</strong></em><br />
-<em> <strong>La même boite mais avec la possibilité de faire rentrer le fil</strong> : on pourrait ainsi recommencer les bons moments mais aussi avoir une chance de réparer ses erreurs</em>.<br />
La vieille femme se mit à rire ... <br />
- <em>ça c'est impossible ... mes soeurs ne le permettraient pas : ma soeur plus jeune veille sur les jours d'avant la naissance, je surveille le fil qui se déroule, ma soeur aînée coupe le fil. <strong>Le temps ne coule que dans un seul sens, on ne peut revenir en arrière</strong> ... Pourtant, je vais t'accorder <strong>un dernier souhait</strong>. Choisis bien cette fois !</em><br />
Après avoir réfléchi Pierre dit d'une voix lente :<br />
- <em>Je voudrais revivre toute ma vie mais sans la boite magique pour ne pas avoir la tentation de tirer sur le fil. J'aimerais revenir au temps où j'étais un jeune écolier et <strong>reprendre le fil de ma vie</strong>.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Pierre se rendort et se réveille dans son lit ! Sa mère est près de son lit. Elle est jeune, en bonne santé et rayonnante. <strong>L'étrange magicienne de la forêt a exaucé son vœu et l'a rendu à sa vie antérieure</strong>. Quelle joie !<br />
- <em>Tu nous a fait peur ! Tu as eu une forte fièvre et tu divaguais sans cesse, parlant dans ton sommeil d'une petite boite d'argent d'où sortait un fil d'or ...</em><br />
- <em>Et Lise ?</em><br />
- <em>Lise est venu prendre de tes nouvelles chaque jour, tiens la voilà !</em><br />
- <em>Je me sens guéri maintenant, vivement que nous retournions ensemble à l'école ! Nous avons tellement de belles choses à vivre ...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Finalement, Pierre se sent tout à fait libre de vivre sa vie en tant qu'enfant. Grandir, il avait bien le temps ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le fil magique</em>, recueil "Contes de tous les pays'', illustré par Niikolaï Ustinov, Albin Michel Jeunesse,1986</li>
<li>Conte en ligne <a href="http://mittelfeld.over-blog.com/article-18317271.html">ici</a>.</li>
<li>forêt : Foret de Huelgoat, Parc Naturel Régional, http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets</li>
<li>vieille femme : http://brigitisis.centerblog.net/8651-arbre-et-la-vieille-dame-aux-cheveux-blancs-alice</li>
<li>dévidoir à ficelle : <a href="https://www.ebay.fr/itm/115512859859?mkevt=1&mkcid=1&mkrid=709-53476-19255-0&campid=5338722076&customid=&toolid=10050">ebay</a></li>
<li>grand chêne : Gros-Chêne-de-Salm-en-automne, Ji-Elle, Wikimedia Commons<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Commentaire :</ins><br />
Pierre cessa dès lors de sacrifier le présent à l'avenir et vécut avec intensité chaque moment d'une existence riche et heureuse.<br />
Mais <em>Pierre et le fil magique</em> n'est qu'un conte de fées. En réalité, nous n'aurons jamais une deuxième chance. La vie que nous menons est la seule occasion qui nous est donnée de nous éveiller aux splendeurs de notre monde et d'apprécier le cadeau de l'existence. <em>Le temps perdu ne se rattrape jamais</em> (Jules Renard). Chaque journée peut donner un sens à la vie. Savourons l'instant présent, et apprenons de nos difficultés pour mieux vivre après. <br />
<br /></p>
<p><ins>Le fil de la vie :</ins><br />
La vie se déroule comme un long fil ... Cette image nous vient des Grecs et des Romains, mais aussi des trois <em>Nornes</em> qui puisaient l'eau au puits du destin pour arroser l'arbre de vie de la mythologie nordique. <br />
Dans la Rome antique <strong><em>Les Parques</em></strong> étaient les trois divinités qui présidaient au destin des Hommes. A l'origine il n'y avait qu'une seule Parque du nom de <em>Parca Maurtia</em> qui était une déesse des naissances, puis, sans doute sous l'influence grecque, les romains adoptèrent le modèle de <strong><em>Moires</em></strong> qui revêtaient l'aspect de <strong>trois fileuses</strong>.</p>
<ul>
<li><em>Nona</em>, Clotho pour les Grecs, signifie « neuf » puisque c'est le temps de gestation de l'espèce humaine et le moment de sa naissance où la femme romaine enceinte l'appelait pour qu'elle commence à <ins>filer le fil de la vie</ins> de son enfant.</li>
<li><em>Decima</em>, Lachésis pour les Grecs nom que l'on peut traduire par « sort » ou « action de tirer au sort », est la Parque qui <ins>déroule le fil</ins> et qui le met sur le fuseau de sa quenouille.</li>
<li><em>Morta</em>, Atropos pour les Grecs, c'est-à-dire « inévitable » en grec, <ins>coupe impitoyablement le fil qui mesure la durée de la vie</ins> de chaque mortel. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/le_reve_Puvis_de_Chavannes_1883_wikimedia.jpg" alt="Puvis de Chabannes_Le rêve_1883_Trois Parques" style="display:block; margin:0 auto;" title="Puvis de Chabannes_Le rêve_1883_Trois Parques, avr. 2023" /><br />
<em>Le Rêve</em>, tableau de Puvis de Chavannes - 1883 - La vie passe comme un rêve ... <br />
Le fil de la vie se déroule malgré nous, le destin détermine l'instant de notre mort.<br /></p>
<p><q><em>Elles sont le symbole de l'évolution de l'univers, du changement nécessaire qui commande au rythme de la vie et qui impose l'existence et la fatalité de la mort.</em></q> Jacques Lacarrière, Au cœur des mythologies : en suivant les dieux, Paris, Gallimard, 2002, 624 p.<br />
<br /></p>
<h4><strong>Présentation de Suzanne - évolution de la liberté des enfants - - - -</strong><br />
<strong>Présentation de Ode - la liberté intérieure- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>Il peut paraître paradoxal de poser la question de la liberté des enfants, ceux-ci étant forcément dans la dépendance des adultes et soumis à leur autorité. Une enfant ne peut pas faire tout ce qu'il veut. En tant qu'enfant, mot emprunté au latin <em>infans, infantis, « celui qui ne parle pas, jeune enfant »</em>, n'avait guère son mot à dire quant aux décisions importantes le concernant.<br /></p>
<p>De l’Antiquité grecque à l’aube du xxe siècle en France, non seulement on ne prêtait pas attention aux paroles des enfants, mais il leur était même souvent, tout simplement, interdit de parler aux adultes.<br /></p>
<h5>On constate que les dernières décennies du xxe siècle ont rompu avec les longues traditions de l’enfance muette.<br /></h5>
<p><strong>Sur le plan juridique : les libertés fondamentales</strong><br /></p>
<p>Aujourd'hui, la Convention internationale des droits de l’enfance (jusqu'à 18 ans, sauf majorité anticipée), dans son article 13, <ins>accorde aux enfants le droit à la liberté d’expression</ins>, l’article 14 leur accorde le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, l’article 15 leur accorde les droits à la liberté d’asso-ciation et à la liberté de réunion en pacifique, sans autre restrictions que celles subies par les adultes. Autrement dit, concernant les libertés fondamentales de pensée, d’expression et
d’association, cette convention met les enfants dans une position identique à celle des adultes.<br /></p>
<p>On peut s'interroger, si au lieu de consacrer des « droits de l’enfant », en le mettant sur un pied d'égalité avec l'adulte, on n'abolit pas les fondements mêmes de la notion d’enfant.<br />
<br /></p>
<p><strong>Sur le plan philosophique : la question de la liberté dans l'éducation des enfants</strong><br /></p>
<p>Au-delà des libertés, se pose la question de la liberté, définie comme absence de contrainte. Les réponses dépendent de présupposés sur des questions essen-tielles, telles que l'enfant est-il un adulte miniature qui possède en lui toutes les capacités nécessaires à son existence ou est-il comme une bête sauvage qu'il faut éduquer pour en faire un homme civilisé ?<br />
L'enfant n'a-t-il pas des manières spécifiques de voir le monde, vision égo-centrée, pensée magique...?
<br /></p>
<h5>Quelques exemples de positions philosophiques sur la liberté dans l'éducation des enfants<br /></h5>
<p>La question de la liberté des enfants est au cœur de grandes options philoso-phiques, sur la nature de l'homme, la vie en société.
Plusieurs philosophes se sont préoccupés de la liberté dans l'éducation des enfants soit comme un moyen soit comme un but, l'une pouvant être exclusive de l'autre.<br /></p>
<p>Ode présentera la position actuelle de Boris Cyrulnik dans son ouvrage <em>Le laboureur et les mangeurs de vent</em>.<br />
<br /></p>
<p><strong>La liberté des enfants comme moyens</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>John Locke</ins>, inspiré par la philosophie empirique, associe le principe d'autorité de l'éducateur à celui de l'écoute de l'enfant. Il affirme la nécessité de respecter la liberté de l'enfant, non pas par laxisme, mais pour permettre d'observer sa nature et d'adapter son enseignement en conséquence.<ins> L'éducation ne peut être rien d'autre que l'adaptation pratique de l'enfant aux réalités de la vie.</ins> L'esprit de l'enfant est malléable (principe de <em>tabula rasa</em>). La dialectique du plaisir et de la douleur est le ressort fondamental sur lequel l'éducateur agit pour apprendre à l'enfant à maîtriser ses passions et à prendre la raison pour guide.<ins> Locke rejette les idées innées</ins>, l'enfant n'ayant aucune connaissance spontanée du bien et du mal (mais il n'est pas bon par nature). Cultiver la réflexion chez l'enfant consiste à procéder à une forme d'introspection sur ce qu'il ressent et non à manipuler des notions abstraites.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins> Jean-Jacques Rousseau remplace la leçon par l’expérience</ins> qui est contact direct (sans intermédiaire) avec le réel. Il veut que l’élève se confronte à la réalité et se mesure aux choses et non aux autres. Dans les premières années de sa vie, l’enfant dépend de ses parents ou d’un autre adulte, il vit sous leur dépendance. Cette dépendance n’est pas un esclavage. Elle ne le devient que si les parents suscitent chez l’enfant des besoins qu’il n’avait pas et qu’il ne pourra pas satisfaire lui-même. Il ne doit rien obtenir parce qu’il le demande (en criant fort, comme disait Locke ). Émile (nom du jeune homme imaginaire dont Rousseau se propose de faire un élève modèle), est libre au sens précis où il n’agit sous l’effet d’aucune contrainte extérieure : c’est toujours le désir ou le plaisir qui produit son attention mais cette liberté est surtout un sentiment de liberté. <q><em>Qu’il croie toujours être le maître et que ce soit toujours vous qui le soyez</em></q>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note :</ins> <em>Émile</em> ou <em>De l’éducation</em> est un traité d'éducation de Jean-Jacques Rousseau publié en 1762. Il demeure, aujourd’hui encore, l’un des ouvrages les plus lus et les plus populaires de philosophie de l'éducation. <q><em>Il s'agit d'un nouveau système d'éducation, dont j'offre le plan à l'examen de tous les sages, et non pas d'une méthode pour les pères, et les mères, à laquelle je n'ai jamais songé.</em></q> Émile est le nom du jeune homme imaginaire dont Rousseau se propose de faire un élève modèle. (Article à consulter : <a href="http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/resume-d-oeuvre/content/1847252-l-emile-de-rousseau-resume">L’Émile de Rousseau : Résumé</a>)<br />
<br /></p>
<p><strong>La liberté comme fin</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>René Descartes prône la liberté de penser</ins> qu'il faut apprendre aux enfants par l'apprentissage du doute en déconstruisant ce qu'il croit savoir. D'une part, l'enfant cherche ce qui est utile, et dans cette logique utilitariste, il fait immé-diatement confiance aux sens. D'autre part, il a une vision égo-centrée du monde qui provient de l’expérience puissante du caprice : l’enfant s’imagine que le monde tourne autour de lui parce qu’il a constaté qu’en pleurant, il finit par obtenir ce qu’il veut.</li>
</ul>
<ul>
<li>Enfin, <ins>l’éducation est d’abord une éducation aux préjugés, ce qui rend incapable de juger par soi-même.</ins><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>La première chose à faire serait de se défaire une bonne fois pour toutes de l’enfant qui est en nous. <ins>Le scandale de la condition humaine, pour Descartes, c’est que l’homme commence par être enfant.</ins> <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note :</ins> Actuellement, on parle plutôt de prendre soin de son enfant intérieur ... Thich Nhat Hanh introduit son livre <ins><em>Prendre soin de l’enfant intérieur</em></ins> en ces termes : <q><em>En chacun de nous se trouve un enfant qui souffre. Nous avons tous connu des périodes difficiles et beaucoup d’entre nous ont été fortement perturbés durant l’enfance. Et pour nous protéger de toute cette souffrance, la seule solution que nous ayons trouvée a été d’oublier ces épisodes douloureux. Chaque fois que la douleur se réveille, cette sensation nous est si insupportable que nous refoulons nos sentiments et nos souvenirs au plus profond de notre inconscient. A tel point que nous pouvons passer des années et des années à négliger cet enfant blessé.</em></q> Thich Nhat Hanh propose 4 pistes pour guérir notre enfant intérieur : l’écouter, lui parler, dialoguer avec lui, partager nos joies avec lui. (<a href="https://apprendreaeduquer.fr/prendre-soin-de-lenfant-interieur/">Prendre soin de l’enfant intérieur : pourquoi ? comment ?</a>)<br />
<br /></p>
<p><strong>La liberté Intérieure</strong><br /></p>
<p>Boris Cyrulnik dans <em>Le Laboureur et les mangeurs de vents</em>, traite entre autres comment acquérir la liberté intérieure. <br /></p>
<ul>
<li>Il qualifie de <strong><em>mangeurs de vent</em></strong> les personnes qui acceptent facilement de suivre des dictateurs, gourous de toutes sortes, y compris scientifiques. Ces personnes se soumettent aux idées dominantes, par facilité et confort sans se remettre en cause.</li>
<li>La confiance en lui et son esprit critique permettent au <strong><em>laboureur</em></strong> de défendre son point de vue.<br /></li>
</ul>
<p><br />
La fabrication de ces deux identités a, pour Boris Cyrulnik, ses racines dans l’enfance. <br /></p>
<ul>
<li><q><em>Nous sommes tous déterminés par notre entourage.</em></q> Dans un premier temps l’enfant a besoin de sécurité, d’attachement et d’idées claires pour créer la confiance en lui. Ceci lui permettra d’oser, vers l’âge de 6, 7 ans, confronter ses idées avec d’autres personnes.</li>
<li><q><em>Ce n’est qu’en poursuivant notre cheminement vers l’autonomie que nous accédons à un degré de liberté intérieure. Alors nous pouvons juger, évaluer, intérioriser ou rejeter les récits qu’on nous propose</em></q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>La plupart du temps, il ne s’agit pas d’un détachement comme on le dit souvent, mais d’un remaniement de l’attachement.</strong> La confrontation des idées par le vécu, permet de se faire sa propre opinion ancrée dans le réel et devenir un homme libre (un <em>laboureur</em>).<br />
<br />
Certains ont terriblement besoin d’appartenir à un groupe (<em>mangeur de vent</em>) pour se sentir en sécurité. Toute critique atténuerait ce réconfortant besoin d’appartenir. Ceux qui veulent adhérer et se fondre dans un groupe se plaisent à réciter les histoires de la doxa comme une certitude délicieuse, une extase qui leur permet de se sentir confiants dans une <em>logique de la déraison</em> dont parlait Hannah Arendt. .... C’est ainsi que la doxa possède un effet sécurisant. <br />
<br />
L’enfant accepte sans discuter parce que la moindre mise en cause atténuerait son effet sécurisant. <br />
<br />
Peut-on alors parler de liberté intérieure pour l'enfant, puisqu'il n'a pas l'expérience, le recul, les facultés de raisonner à son plein niveau ?<br />
<br /></p>
<h4><strong>Un conte tzigane : <em>Quatre frères</em> </strong><br />
Quatre manières de grandir et de vivre - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -<br /></h4>
<p>Je me suis inspirée d'un conte tzigane et de la manière de traverser la vie de quatre frères tziganes pour illustrer quatre manières de vivre selon quatre courants philosophiques différents :<br /></p>
<p><ins>Conte adapté pour le café-philo :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.van_Gogh_Les_roulottes__campement_de_bohemiens_wikimedia_s.jpg" alt="van-gogh_Les-roulottes-campement-de-bohémiens_wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="van-gogh_Les-roulottes-campement-de-bohémiens_wikimedia, fév. 2014" /><strong>Quatre enfants, quatre frères</strong>, vivaient seuls dans une grande misère et une toute petite roulotte. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Un matin, <strong>l'aîné</strong> dit :<br />
- <em>Je vais aller gagner ma vie et quand je serai riche, je reviendrai.</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Engant_tsigane_Gallica-100.jpg" alt="Enfant tzigane_https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9050195h.item" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Enfant tzigane_https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9050195h.item, avr. 2023" /><br />
Pourtant il était bien jeune pour partir seul sur les chemins de la vie. <ins>Il marche au hasard</ins>, qu'importe ! la richesse peut l'attendre n'importe où ... <br />
<br />
Un jour, <ins>affamé, perdu, désespéré, il s'endort au pied d'un arbre</ins>. La voix nasillarde d'un <strong>nain</strong> le réveille :<br />
- <em>Hé ! Paresseux ! Je te donnerai de l'or et de l'argent si tu sais répondre à mon énigme sinon tu deviendras mon valet ! <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Troll_habille_pepo-troll_t.jpg" alt="Troll_habillé_crus-art.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Troll_habillé_crus-art.com, mar. 2013" /><strong>Dans une maison verte, une maman rouge élève ses dizaines d'enfants noirs. Qui est-ce ?</strong></em><br />
L'enfant ne sait pas répondre ... Le nain éclate de rire :<br />
- <em>Imbécile ! c'est la pastèque ! Tu seras mon valet et n'essaie pas de t'enfuir, ma vengeance serait terrible ! Tu m'appartiens désormais !</em><br />
Le nain fait travailler l'enfant tant et tant, que le soir il s'écroule sur sa paillasse, épuisé, sans pouvoir penser ...</p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/ENFANT_garcon_tsigane_Marcelle_Vallet__1907-2000__wikimediacommons.jpg" alt="garçon portant panier_Marcelle_Vallet_https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_01ICO00101P0701_004BIS_N969" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="garçon portant panier_Marcelle_Vallet_https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_01ICO00101P0701_004BIS_N969, avr. 2023" />Le temps passe. Les enfants grandissent. Ne voyant pas son frère revenir, le <strong>second</strong> enfant part à son tour. Il va faire sa propre <ins>expérience</ins>. <ins>Il marche longtemps puis s'endort au pied d'un arbre</ins>. C'est la voix du <strong>nain</strong> qui le réveille et lui tient le même discours avec une autre devinette :<br />
- <em><strong>Bien que les quatres soeurs cavalent, elles ne rattraperont pas le cheval ! Qui sont-elles ?</strong></em><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Troll_habille_pepo-troll_t.jpg" alt="Troll_habillé_crus-art.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Troll_habillé_crus-art.com, mar. 2013" />
Le deuxième frère cherche, il court après sa cervelle, son imagina-tion galope mais il ne trouve pas la bonne réponse. Le nain ricane :<br />
- <em>Bougre d'idiot ! Ce sont les quatre roues de la charrette ! Tu seras mon valet et n'essaie pas de t'enfuir.</em><br />
De l'aube jusqu'à la nuit le pauvre enfant travaille, vaille que vaille, prisonnier comme un poisson dans les mailles d'un filet.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Jeune_tsigane_3.jpg" alt="Jeune tzigane_Demetrio_https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/linternement-des-tsiganes-en-france-1940-1946" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeune tzigane_Demetrio_https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/linternement-des-tsiganes-en-france-1940-1946, avr. 2023" />Le <strong>troisième frère</strong> <ins>décide de partir à la recherche de ses frères.</ins> Il a un peu réfléchi sur la direction à suivre, il part <ins>sûr de lui</ins>. Mais comme les deux autres, il se retrouve dans la maison de pierre et de bois du <strong>nain</strong> car il n'a pas su répondre à l'énigme posée :<br />
- <em><strong>Deux soeurs, deux frères : la première court sans jamais se reposer, la deuxième boit sans être jamais désaltérée, le troisième mange sans être jamais rassasié, le quatrième et toujours présent et pourtant invisible<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Troll_habille_pepo-troll_t.jpg" alt="Troll_habillé_crus-art.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Troll_habillé_crus-art.com, mar. 2013" />. Qui sont-elles et qui sont-ils ?</strong></em><br />
L'adolescent a beau chercher, fouiller dans sa mémoire, farfouiller dans ses souvenirs, trifouiller ses connaissances, gratouiller son esprit ... Rien ! Le nain saute de joie :<br />
- <em>Plus bête que la plus bête des bêtes ! Ce sont les quatre éléments : l'eau qui court, la terre qui boit, le feu qui dévore et l'air invisible ! Allez ! Au boulot !</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/jeune_tzigane_et_freres_fenetre.jpg" alt="jeune tzigane_https://cdn001.tintin.com/public/tintin/img/news/journal/520/tziganes2.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="jeune tzigane_https://cdn001.tintin.com/public/tintin/img/news/journal/520/tziganes2.jpg, avr. 2023" /><ins>Dans la roulotte le temps s'étire tristement pour le<strong> quatrième frère</strong>.</ins> Il a passé son enfance à errer librement sur les chemins, il a grandi guidé par sa bonne étoile, il a chanté avec ses frères et appris de ceux qu'il a croisé sur sa route, mais maintenant ses frères lui manquent. <ins>Il a bien grandi, bien réfléchi, il part ... Il ne cherche pas au hasard la fortune comme l'aîné, il ne cherche pas à accumuler plus d'expériences</ins> et à découvrir le monde comme le second, il ne sait plus si partir pour partir est si bien que cela, <ins>il n'attend pas qu'un signe lui indique le chemin</ins> comme le troisième et les deux autres frères qui ont suivi le nain sans prendre assez de temps pour réfléchir ... Il marche d'un pas régulier, les yeux bien ouverts, les oreilles aux aguets, <ins>les sens en éveil</ins>, car il vaut se faire une idée par lui-même du chemin à prendre.<br />
<br />
<ins>Il rencontre trois compères que la solitude a rassemblé :</ins> à plusieurs on se sent plus fort.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.OURS_Finlande_visitfinland_t.jpg" alt="OURS brun_Finlande_http://www.visitfinland.com/fr/article/rencontre-avec-un-ours/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="OURS brun_Finlande_http://www.visitfinland.com/fr/article/rencontre-avec-un-ours/, fév. 2016" /> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Loup_Fremlin_t.jpg" alt="Loup_Fremlin_http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Loup_Fremlin_http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/, avr. 2011" /> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Renard_t.jpg" alt="Renard_http://www.all-free-photos.com/show/showphoto.php?idph=PI14392&lang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Renard_http://www.all-free-photos.com/show/showphoto.php?idph=PI14392&lang=fr, avr. 2011" />Il y a<strong> un renard, un loup et un ours</strong> chassés de leur famille parce qu'on ne les trouvait pas assez méchants. Ils se prennent d'affection pour ce grand jeune homme qui marche seul lui aussi, à la recherche de ses frères.<br />
<br />
Marcher fait avancer, mais ils sont bien fatigués ... ils s'installent pour la nuit et le jeune gars s'endort au pied d'un arbre. Le <strong>nain</strong> le réveille :<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Troll_habille_pepo-troll_t.jpg" alt="Troll_habillé_crus-art.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Troll_habillé_crus-art.com, mar. 2013" />
- <em>Viens chez moi, il y a de l'or et de l'argent !</em><br />
- <em>Ce sont mes frères qui m'importent !</em><br />
- <em>Ils sont chez moi !</em><br />
<ins>Aussitôt arrivés, le nain le fait prisonnier. Il ne sera libéré, et ses frères avec lui, que s'il répond à une énigme</ins> :<br />
- <em><strong>Ma mère a un drap qu'elle ne peut pas plier, mon père a un ballon qu'il ne peut pas lancer, ma soeur a une pomme qu'elle ne peut pas croquer, mon frère a des milliers de billes qu'il ne peut pas faire rouler. Qui sont-ils ?</strong></em><br />
Le tsigane rit ... Cela fait longtemps maintenant qu'il avance le jour dans la roulotte et qu'il pense à ses frères la nuit en regardant le ciel et les étoiles. Il réfléchit et pense à tout ce que lui a apporté la vie au jour le jour ... et<strong> il donne la réponse</strong> :<br />
- <em>Le ciel nous enveloppe, le soleil nous fixe, la lune nous regarde et des milleirs d'étoiles sont autant de billes dans la nuit.</em><br />
<br />
<strong>Le nain est furieux et refuse</strong> de donner or et argent promis et de délivrer les trois frères prisonniers. Le tzigane se fâche mais le nain, bien que de petite taille est d'une force incroyable et se met à battre le jeune homme pour le réduire à sa merci. <br />
<strong>Le Tzigane appelle ses compagnons à l'aide</strong> : le renard fonce sur le nain et le renverse, le loup le mord cruellement et l'ours l'envoie valdinguer si haut, si haut, qu'il s'est perdu dans les plis du ciel, le soleil l'a brûlé, la lune s'est moquée, et le nain n'est plus qu'une cométe perdue dans l'immensité ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Les quatre frères se sont partagés le trésor du nain, puis ils sont repartis sur les chemins avec le renard, le loup et l'ours : <strong>ils ont quitté l'enfance, leur esprit et leur coeur ont bien grandi</strong> : sans suivre n'importe qui ni écouter n'importe quoi, ils dirigent leurs pas sous le soleil et sous la lune, en regardant toujours plus haut, la tête dans les étoiles,</p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Tout_du_monde_des_contes_sur_les_ailes_d_un_oiseau_Gendrin.jpg" alt="Tout du monde des contes sur les ailes d'un oiseau_Gendrin_Corvaisier_Rue du Monde_2005" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tout du monde des contes sur les ailes d'un oiseau_Gendrin_Corvaisier_Rue du Monde_2005, mar. 2023" /><br /></p>
<ul>
<li>Catherine Gendrin, <em>Quatre devinettes, quatre frères</em>, conte tzigane inclus dans le recueil "Tour du monde des contes sur les ailes d'un oiseau", Rue du Monde, 2005.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>roulotte : Van Gogh, <em>Les roulottes - Le campement de bohémien</em>, Wikimedia Commons</li>
<li>photo d'un enfant tzigane (frère 1) : <em>Le petit Lolak, fils du roi des Tziganes, Michaël II et favori de l'association</em>, photographie de presse Agence Mondial, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9050195h.item</li>
<li>le nain est un dessin de troll : crus-art.com</li>
<li>garçon tzigane (frère 2) : <em>Un garçon tsigane les pied nus portant un panier en oseille</em>, Marcelle Vallet (1907-2000), <a href="https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_01ICO00101P0701_004BIS_N969">bibliothèque municipale de Lyon</a></li>
<li>jeune tzigane (frère 3) : Roger Demetrio, 1944, photographie extraite de son carnet anthropométrique, coll. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, <em>L'internement des tsiganes en France 1940-1946</em>, <a href="https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/linternement-des-tsiganes-en-france-1940-1946">Chemins de mémoire</a>, Ministère des Armées.</li>
<li>jeune tzigane et trois enfants à la fenêtre (frère 4) : https://cdn001.tintin.com/public/tintin/img/news/journal/520/tziganes2.jpg, et un article intéressant sur le peuple tzigane sur tintin.com : <a href="https://www.tintin.com/fr/news/3766/peuple-de-legende-legendes-d-un-peuple">Peuple de légende ; légendes d'un peuple</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Commentaires :</ins><br />
Autant de frères, autant de manières de vivre ... L'enfant a (en principe) la liberté d'orienter sa vie d'une manière ou d'une autre, sauf s'il se laisse balloter par les évènements ou par plus puissant que lui, plus savant, mieux parlant, qui sauront le manipuler.<br /></p>
<p>1/ <em>John Locke</em> n'a pas d'idées préconçues de l'enfant qui peut être bon ou mauvais, mais ne le sait pas encore. Il faut donc laisser l'enfant libre pour observer sa nature. C'est le <ins>premier frère qui part au hasard</ins> sur les chemins tout jeune pour <em>vivre sa vie</em>.<br />
<br />
2/<em> Jean-Jacques Rousseau</em> se confronte à la réalité car pour lui apprendre se fait par l'expérience. L'enfant laissé libre de faire ses propres expériences peut ressentir un "sentiment de liberté" et se croire maître de son destin ; en réalité les adultes dirigent. C'est le <ins>second frère</ins>, qui part un peu plus âgé que le premier, <ins>trop sûr de lui</ins>, croyant diriger ses pas, mais il se retrouve perdu comme le premier frère.<br />
<br />
3/ <em>René Descartes</em> prône la liberté de pensée pour tous. L'enfant l'acquiert par l'apprentissage du doute, c'est-à-dire en déconstruisant ce qu'il croit savoir. Au départ, l'enfant a une vision égocentrée du monde car il s'imagine que le monde tourne autour de lui ;<ins> il suit les "signes de la Providence", le schéma de vie établi pour lui</ins> par la famille, l'éducation, le lieu de naissance mais sans réfléchir. C'est le <ins>troisième frère, adolescent</ins>, qui part avec des idées toutes faites. <ins>Il ne doute de rien au départ. Il est manipulable, il écoute le nain</ins>. Le doute d'être sur le bon chemin viendra trop tard ... il se retrouvera prisonnier comme les deux autres.<br />
<br />
4/ <em>Boris Cyrulnik</em> oppose les <em>mangeurs de vent</em> et le <em>laboureur</em> :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Cyrulnik_Le_laboureur_et_les_mangeurs_de_vent.jpeg" alt="Cyrulnik_Le laboureur et les mangeurs de vent_Odile jacob_2022" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cyrulnik_Le laboureur et les mangeurs de vent_Odile jacob_2022, avr. 2023" /><br /></p>
<p><q><em>Certains ont tellement besoin d’appartenir à un groupe, comme ils ont appartenu à leur mère, qu’ils recherchent, voire chérissent, le confort de l’embriga-dement. Ils acceptent mensonges et manipulations, plongeant dans le malheur des sociétés entières. La servitude volontaire engourdit la pensée. « Quand on hurle avec les loups, on finit par se sentir loup. » Penser par soi-même, c’est souvent s’isoler. Seuls ceux qui ont acquis assez de confiance en soi osent tenter l’aventure de l’autonomie.</em></q><br /></p>
<p>- les <em>mangeurs de vent</em> suivent les idées dominantes parce qu'ils recherchent en priorité la sécurité, un confort intérieur. Enfants, ils ont manqué de sécurité, d'attachement fiable, et d'idées claires sur le sens de la vie. Ce sont les <ins>trois premiers frères</ins> pressés de courir le vaste monde sans objectif si ce n'est de faire fortune le plus rapidement possible et le plus facilement.<br /></p>
<p>- le <em>laboureur</em> - <ins>le dernier frère</ins> - a confiance en lui et un esprit critique ; il sait donc élaborer une réflexion et des pensées par lui-même. Il a eu une petite enfance sécurisante qui lui permet d'être lui-même. Le dernier frère ne part pas sur un coup de tête mais prend d'abord le temps de grandir entouré d'un groupe (les Tziganes), il réfléchit souvent à ce que lui a appris ou apporté la journée en regardant les étoiles. Sa vie n'est pas seulement matérielle car il recherche une certaine spiritualité en regardant plus haut vers la voûte étoilée. Il grandit, acquiert expérience et maturité. Ses frères lui manquent, il part sur les chemins du vaste monde non à la recherche de la fortune (qu'en ferait-il ?) mais à la recherche de ses frères partis nez au vent, sans but précis.<br /></p>