Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - conte étiologiqueLa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-27T10:23:53+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearCAFE PHILO : Le communautarisme - Gruissan - 12 janvier 2024urn:md5:e53290d9224974b5d5dd018d542bc05f2024-01-14T22:27:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophiecommunautéconte de sagesseconte souficonte étiologiquedifférenceEAUMYTHOLOGIESalomonsociété<h3><strong>Le communautarisme</strong> <br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Ce terme est souvent utilisé pour stigmatiser des comportements perçus comme dangereux pour la démocratie. Pourtant, l’individu peut-il vivre sans appartenance à une communauté ? D’où vient alors le problème ?<br />
<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>Babel</em></strong> : sans communication la communauté explose en communautarismes multiples</li>
<li><ins>La présentation de Suzanne</ins> et quelques notes personnelles</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>L’eau qui rend fou </em></strong> peut-on rester seul, isolé, pour rester sain d'esprit ? N'est-ce-pas une folie ?</li>
</ul>
<p><br /><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>La tour de Babel</em> - - - - - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<p>De la communauté au communautarisme ...<br /></p>
<p><ins>La confusion des langues, un récit revisité à ma façon :</ins><br />
Au tout début de la vie en société, une communauté forte a lancé l’idée d’une tour qui toucherait aux cieux. Les hommes, qui se disaient nés à l’image de Dieu, se sont crus Son semblable, puis ont voulu rivalisé avec Lui se prenant eux-mêmes pour des dieux. Cette tour trop haute, trop grosse commençait à menacer l’édredon de ses nuages. Vieux père là-haut ne pouvant tranquillement faire sa sieste du Septième jour, va faire en sorte que les hommes ne se comprennent plus. Diviser pour mieux régner … La confusion des langues a provoqué l’éparpillement de cette communauté humaine initiale, par famille, par tribu, par corps de métiers, par affinités de langue, de croyances, de but … en autant de communautarismes.</p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />En Mésopotamie, les hommes s’étaient multipliés et regroupés en une seule communauté : ainsi <strong>tous réunis ils se sentaient forts, invincibles </strong>; ils se croyaient créés à l’image de Dieu, et peu à peu ils se voulurent Son égal ... Leur chef finit par se prendre lui-même pour un dieu : il ordonna d’ériger <strong>une tour qui toucherait le ciel : leurs dieux étaient des étoiles, ils allaient les atteindre et les défier ! Plus jamais ils ne vivraient dans la crainte des cieux !</strong> <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Tour_de_Babel.jpg" alt="Tour de Babel_Pieter Brueghel l'Ancien_1563" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tour de Babel_Pieter Brueghel l'Ancien_1563, fév. 2024" />Et les ouvriers travaillaient, de gré ou de force, aveuglés, manipulés, dominés, sans se rendre compte qu<ins>’ils quittaient la peur d’en-Haut pour la peur d’en-bas</ins> envers un souverain absolu, grisé par la puissance, ivre d’orgueil, prêt à tout pour dominer le monde. <ins>Leur chef voulait réunir les forces d’en-bas, les forces humaines et les forces célestes.</ins> Il ne pouvait dominer que par un pouvoir absolu, une pensée unique qui n’acceptait aucun doute, aucune critique. <br />
La tour grandissait, s'étirait vers les cieux : 90 m à la base et déjà autant en hauteur … Elle défiait les cieux. Encore un peu et la tour allait égratigner l'édredon des nuages.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Impossible pour Vieux père là-haut de faire la sieste ; on était pourtant au Septième jour, son jour de repos. Quelle agitation ! ces tonnes de briques fabriquées, déplacées, empilées ... Quel bruit ! les ordres hurlés par les chefs d’équipe, les ahanements des porteurs, les cris de douleur des esclaves ... Il risqua un œil vers cette fourmilière humaine … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Décidément ces humains ne comprenaient pas vite … Une tel agrégat d’hommes si différents, certains volontaires d’autres pas, ne pouvait mener qu’à des conflits, la haine, la violence. Il fallait les stopper net et les disperser sur la surface de la Terre. Diviser pour mieux régner ... il y avait une telle diversité dans les origines des hommes employés à la construction …<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Tour_de_Babel_confusion_des_langues.jpg" alt="Tour de Babel_confusion_https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BabelBar.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tour de Babel_confusion_https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BabelBar.jpg, fév. 2024" /><strong> il suffisait de confondre les langues par famille, tribu, corps de métier</strong> … D'un divin claquement de langue, la chose fut résolue. Les architectes, les chefs de chantier, les ouvriers, les esclaves ne pouvaient plus travailler à la construction de la tour : ils avaient beau parler, crier, s’énerver, ils ne se comprenaient plus …Ils se sont dispersés sur toute la surface de la Terre, regroupés par affinités de langue, de mode de vie, de pensée, de croyances … Chacun pour soi ! pour sa propre famille, sa tribu, son métier … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>La force du nombre avait semblé suffisante, un chef avait su imposer un but commun, mais leur communauté s’effondrait maintenant sous son propre poids. Les différences ont fait exploser le groupe. <strong>Sans communication, sans cohésion, sans concertation pas de grand projet !</strong> La communauté a éclaté en communautarismes, chacun tout à fait convaincu qu’il a le meilleur mode de vie, la meilleure culture, LA Vérité … <br /></p></blockquote>
<p>Ainsi va le monde : <br /></p>
<blockquote><p><strong>Chez les humains, le groupe ne rend pas plus intelligent. Les QI ne s'additionnent pas.</strong> Au sein d'une foule on se laisse gagner par les émotions et on devient influençable, voire violent (pour le moins intransigeant). Chaque groupe minoritaire se méfie des autres communautés. Soit il vit replié sur lui-même pour protéger son mode de pensée, ses croyances, soit il se révolte contre la communauté initiale pour imposer son mode de vie … <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<blockquote><p>Pourtant, <strong>tout au contraire de nous, certains groupes d'animaux</strong> (oiseaux, poissons, abeilles, criquets ...), <strong>ont besoin des leurs pour prendre de meilleures décisions</strong> pour se déplacer, se protéger d’un prédateur, choisir le lieu idéal de reproduction … <strong>et sans avoir besoin d’un chef </strong>!!! Le groupe prime sur l’individu pour la protection de l’espèce. Mais chez nous cela tourne vite au despotisme et en conséquence à la révolte.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>La Bible : <strong>Genèse 11:1-9</strong> et la tradition Judéo-chrétienne. Ce mythe a inspiré des réflexions sur l'origine de la diversité des langues, la puissance de l'effort collectif, l'orgueil humain, la fonction civilisatrice de la ville et la totalisation du savoir. On peut y voir aussi une illustration des dangers que représente la recherche de la connaissance, vue comme un défi lancé à Dieu.</li>
<li>Plusieurs éléments du récit biblique sont tirés de l’histoire de la <ins>Mésopotamie</ins>. La tour était perçue comme le moyen de relier le ciel, le monde divin, symbolisé par le temple sommital, avec la terre et le monde souterrain dans lequel est ancrée la base de la ziggurat. Le bâtiment fut placé au centre de la ville, qui selon la croyance des mésopotamiens, au centre de l’univers. Les archéologues pensent que l’édifice servait de temple et que celui-ci était dédié à l’invocation aux étoiles qui étaient censées incarner les dieux.<a href="https://archeologie.culture.gouv.fr/orient-cuneiforme/fr/le-mythe-de-la-tour-de-babel"> https://archeologie.culture.gouv.fr/orient-cuneiforme/fr/le-mythe-de-la-tour-de-babel</a></li>
<li>Le récit de <ins>Flavius Josèphe</ins> dans <em>Les Antiquités judaïques</em> (fin du Ier siècle) ajoute une justification rationnelle à la décision de construire cette tour : Celui qui les exalta ainsi jusqu'à outrager et mépriser Dieu fut Nemrod (Nébrôdès), petit-fils de Cham, fils de Noé, homme audacieux, d'une grande vigueur physique ; il les persuade d'attribuer la cause de leur bonheur, non pas à Dieu, mais à leur seule valeur et peu à peu transforme l'état de choses en une tyrannie.</li>
<li>Le récit de la tour de Babel a été mis en relation avec le <ins>mythe grec de la révolte des Titan contre Ouranos</ins></li>
<li><ins>En Afrique</ins>, dans la mythologie des Lozis (population bantoue d’Afrique australe), des hommes méchants construisent une tour afin de poursuivre le Créateur qui s'est enfui au ciel sur une toile d'araignée, mais les hommes périssent quand les mâts s'écroulent. Au Congo, des hommes dans un village se mettent en tête d'atteindre la Lune en érigeant de longs poteaux les uns sur les autres, jusqu'à ce que le tout s'écroule : depuis ce temps-là, personne n'a plus jamais tenté d'atteindre la Lune.</li>
<li>Le dominicain Pedro de los Rios, qui a vécu en<ins> Amérique centrale</ins> entre 1526 et 1529, rapporte une légende selon laquelle la Grande Pyramide de Cholula aurait été construite par sept géants rescapés du Déluge, sous la conduite de leur frère ainé, Xelhua, surnommé l'Architecte. Ils voulaient construire une pyramide qui atteindrait les cieux, mais les dieux, furieux de voir un tel orgueil, lancèrent le feu du ciel sur la pyramide, tuant nombre d'ouvriers, si bien que la tour est restée inachevée<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>La tour de Babel :</strong><br /></p>
<ul>
<li><q><em>Le premier étage est haut de 33 mètres, le deuxième, de 18 mètres, et chaque étage suivant s’élève à 6 mètres. Le šahuru (temple au sommet de la tour) mesure quant à lui 15 mètres de haut. La hauteur de l’ensemble s’établit donc à 90 mètres, et la tour à étages se présente comme une pyramide parfaite, s’inscrivant dans un cube aux arêtes de 90 mètres.</em></q> National Geographic, Francis Joannès, <em>La tour de Babel : ce que l’archéologie révèle du mythe</em>, Publication 9 août 2021, <a href="https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2021-08/mythe-tour-de-babel-ce-que-revele-archeologie">https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2021-08/mythe-tour-de-babel-ce-que-revele-archeologie</a><br /></li>
<li>En akkadien <em>Bāb-Ilum</em> signifie « la porte des dieux ».</li>
<li>Dans le récit biblique, ce mot prend un tout autre sens en raison d'une confusion avec la racine hébraïque <em>BLBL</em>, qui signifie « bredouiller », « confondre ».</li>
</ul>
<p><br /><br /></p>
<h3><strong>Présentation de Suzanne - Le communautarisme - - - - - - - - - </strong><br /></h3>
<p>En résumé, et complété par quelques réflexions personnelles en note.<br /></p>
<h5><strong>Quelques idées clés :</strong><br /></h5>
<ul>
<li>Le communautarisme est généralement compris, au sens philosophique plus large, comme un ensemble d'interactions, au sein d'une communauté de personnes dans un lieu donné (emplacement géographique), ou au sein d'une communauté qui partage un intérêt ou qui partage une histoire.</li>
<li>Le communautarisme s'oppose généralement à la notion d'individualisme dans son ensemble.</li>
<li>Le terme de communautarisme désigne souvent la tendance au repli, réelle ou supposée, d'une communauté culturelle, ethnique, religieuse ou sociale.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Communauté ou communautarisme ?</strong><br /></h5>
<ul>
<li><ins>Vivre en communauté est rassurant mais réducteur :</ins> <q><em>Le sentiment d’appartenance à un groupe est tellement sécurisant et euphorisant qu’on se laisse griser. C’est là que se cache la force du conformisme. Le bénéfice de la pensée de masse, d’une pensée unique, c’est de se sentir tellement en accord avec le groupe qu’on éprouve l’impression de comprendre. Ce n’est pas l’énoncé qui galvanise, c’est le fait d’être ensemble et de crier haut et fort : Quand on hurle avec les loups, on finit par se sentir loup.</em></q> Boris Cyrulnik, <em>Le laboureur et les mangeurs de vent – liberté intérieure et confortable servitude</em>, Odile Jacob, 2022, p 107.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>Tentation du communautarisme :</ins> On rêve d'une communauté unie où chacun considérerait son semblable égal à lui même, mais à notre époque où la réalisation personnelle prime, chacun revendique sa propre manière de vivre comme étant celle à suivre. Les conflits de personnalités sont inévitables et peuvent même engendrer une division en sous-groupes au sein d'une même communauté, voire une séparation. Les incompréhensions empêchent une bonne communication. Et sans concertation, pas de grande réalisation.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Doit-on, pour vivre en communauté, oublier les valeurs individuelles et craindre le communautarisme ?</li>
<li>Quel équilibre trouver entre individu et communauté ?</li>
<li>Une communauté forte reste unie par un grand projet, sinon elle devient un ensemble de communautarismes : dans ce cas, y a-t-il encore cohésion nationale ? <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note 1 : Trois stades de la vie en groupe</ins><br /></p>
<ol>
<li>Vivre en <ins>groupe</ins> permet de cumuler les forces et les moyens (savoir-faire, outils, ruses, expériences ...) pour mieux survivre. Ce besoin de se regrouper est né des temps où la survie était difficile face à la nature sauvage, les dangers, les fauves, le besoin de nourriture, le froid … <strong>La famille est un refuge, la tribu une protection, la communauté, une force.</strong> MAIS il n'y a pas de vie sociale possible hors du groupe. La seule voie conseillée est la communauté.</li>
<li>En raison des différences revendiquées comme étant une liberté de vivre, des groupes secondaires se créent au nom du <strong>communautarisme</strong>. MAIS Le bien du groupe, pensé par le groupe ou sa majorité, ou ceux qui pensent pour le groupe, l’élite, passe avant le bien des individus. Une pensée unique est prônée. L’Histoire nous a donné plusieurs exemples désastreux du communautarisme : Hitler et tous les dictateurs qui ont voulu ériger une communauté forte.</li>
<li>Le stade ultérieur est le <strong>sectarisme</strong> avec un seul mode de pensée acceptable qui impose de rejeter tout ce qui ne fait pas partie du groupe, de sa manière de fonctionner, règles et croyances. Les individus qui continuent à penser par eux-mêmes et s’interrogent sur le bien-fondé des décisions prises par la communauté sont exclus (excommuniés rejetés, marqués au fer rouge etc.). Il n'y a plus de cohésion avec la communauté initiale (République, famille etc). MAIS en rejetant ce qui ne leur convient pas, les sectes engendrent méfiance, hostilité, haine à leur encontre.<br /></li>
</ol>
<p><br /></p>
<p><q><em>Le groupe est la réalité, le souverain bien, le refuge, la citadelle sans laquelle l’individu serait en péril. L’homme se meut, évolue, se réalise au sein du groupe. Le refus absolu – refus rupture – est une hérésie. Il est désagrégateur du groupe, il fragilise l’individu, le condamne, c’est un suicide.</em></q>Seydou Badian Kouyaté, Origines – 365 pensées de sages africains, Danielle & olivier Föllmi, Ed. De La Martinière.<br /></p>
<p><q><em>N’importe quel groupe, depuis l’association pour la préservation de la saucisse de Morteau jusqu’au parti politique ou la congrégation religieuse, en passant par la bande d’amis d’enfance ou l’équipe de foot du coin, a une dynamique qui lui est propre, qui fait passer les intérêts du collectif avant ceux de l’individu. Autrement dit, votre groupe ne vous veut du bien que tant que vous rentrez dans le rang, que vous ne bronchez pas d’un poil. Une idée originale, une envie différente, et, hop, c’est l’exclusion. Bref, on ne vous aime et on ne vous apprécie qu’idiot et docile.</em></q><em>Plan de bataille pour survivre en entreprise - Je bosse avec des cons et des manipulateurs mais je le vis bien !</em> - Gilles Assopardi, Editions First, un département d’Edi8, coll. Résiste!, 2014, pp 61-62
<br />
<br /></p>
<h5><strong>Définition du communautarisme :</strong><br /></h5>
<p>Répandu dans les années 1990, le terme de communautarisme désigne toute forme d’auto centrisme d’<strong>un groupe religieux ou ethnique valorisant ses différences avec le reste de la société.</strong> <br /></p>
<p><ins>Etymologie :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="livre_010.gif, fév. 2009" />Le terme vient du latin<em> « communis »</em>, formé de <em>« cum »</em> qui signifie « avec, ensemble » et de <em>« munus »</em> signifiant « charges, problèmes, dettes ». D'un point de vue strictement étymologique, le communautarisme désigne donc :</p>
<ul>
<li>le fait de se mettre ensemble pour affronter des problèmes communs, mais le terme a pris une autre tournure : il désigne actuellement le fait de se regrouper autour d’intérêts communs ;</li>
<li>ou au contraire un groupe d'individus possédant comme dénominateur commun le trait religieux, culturel, ethnique, linguistique ou idéologique caractérisant leur « communauté » et les distinguant des autres, de ceux qui n'en font pas partie. <br /></li>
</ul>
<p><ins>Dictionnaire Le Robert :</ins> <br />
<q><em>Tendance à faire prévaloir les spécificités d'une communauté, des communautés (ethniques, religieuses, culturelles, sociales…) au sein d'un ensemble social plus vaste.</em></q><br /></p>
<p><ins>Dictionnaire Larousse :</ins> <br />
<q>1. Souvent péjoratif. Tendance d’une minorité à s’isoler du reste de la société et à revendiquer des droits particuliers.</q><br />
<q>2. Tendance du multiculturalisme américain qui met l'accent sur la fonction sociale des organisations communautaires (ethniques, religieuses, sexuelles, etc.).</q><br />
<br /></p>
<p><ins>Note 2 :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Communautarisme</em> est un terme souvent péjoratif en France, car utilisé pour nommer des communautés que l'on considére fermées sur elles-mêmes, peu intégrées dans la communauté nationale.</li>
<li>Par contre dans les pays anglo-saxons, le communautarisme est un enrichissement de la société. <em>Aux Etats-Unis, le communautarisme est un terme très positif. Là-bas, plus les cultures différentes co-existent, mieux c’est. Les communautés étant considérées de l’autre côté de l’Atlantique comme le meilleur rempart contre l’individualisme et contre le pouvoir de l’Etat.</em> <a href="https://rmc.bfmtv.com/replay-emissions/apolline-matin/expliquez-nous-communautarisme-ou-en-est-on-en-france_AV-202002180440.html">BFM/RMC</a></li>
<li>La manière d’utiliser et de manipuler le terme de « communautarisme », rend difficile ou impossible le débat sur le multiculturalisme, sur l’universalisme, bref le vrai débat sur la gestion d’identités plurielles au sein de notre pays. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<q>Ne cherche pas à faire entrer tous tes frères dans ton monde … Tu leur ôterais toute leur différence.</q>
Nina Mari, indigène Quiché (Guatemala), Révélations – 365 pensées d’Amérique latine, Danielle & olivier Föllmi, Ed. De La Martinière, 2006 <br />
<br /></p>
<h5><strong>Un peu d'Histoire :</strong><br /></h5>
<p>Si « le terme apparaît ponctuellement et dans des usages très variés »<strong> à partir de la fin du XIXe siècle</strong>, « c'est à partir de <strong>1989</strong>, année de la première affaire du foulard islamique à Creil (Oise) qu'il se stabilise comme catégorie péjorative ciblant particulièrement l'islam » en France. Le terme intègre Le Petit Larousse en <strong>1997</strong>, et le <em>Robert</em> en <strong>2004</strong>.<br />
<br />
<strong>Les communautaristes</strong> voient les droits des individus d'abord comme des droits collectifs liés à l'appartenance à une communauté. C'est le sens souvent retenu en France.Charles Taylor précise « Il renvoie plutôt aux communautés qui existent à l'intérieur d'un pays, les communautés culturelles, comme on les appelle au Québec ». Ils peuvent revendiquer des droits différents <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Communautarisme_collectif55_.jpg" alt="Communautarisme_groupes_liens_123FR" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Communautarisme_groupes_liens_123FR, fév. 2024" /> justifiés par l'appartenance à une communauté (droit de régler les problèmes selon des lois propres, de manifester une appartenance religieuse…)<br />
<br />
<strong>Les communautariens</strong> sont un courant qui s'oppose au libéralisme politique. Ils refusent les comportements individuels organisés uniquement par des lois. Les communautariens vont préférer le bien au juste. Comme l'explique Charles Taylor « ...cela équivaut pratiquement au républicanisme français. C'est une philosophie de la communauté nationale envers laquelle ses membres ont des responsabilités et des devoirs ».</p>
<p><ins>Note 3 :</ins> extraits de l'article <em>Le communautarisme et la question du droit des minorités selon Charles Taylor. Contre un déni de justice</em>, Jean-Claude Poizat, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/Le communautarisme et la question du droit des minorités selon Charles Taylor. Contre un déni de justice Jean-Claude Poizat">Cairn info</a>.</p>
<ul>
<li>Dans la pensée de <ins>Rousseau</ins>, le citoyen jouissant d’une égale dignité serait également un citoyen sans réelle identité, existant seulement dans sa simple dimension formelle. Cette absence d’identité n’empêche pas Rousseau d’insister sur la nécessité de mettre fin à la différenciation entre les citoyens. Ce projet ne manque cependant pas d’alimenter les critiques à l’encontre du philosophe, suspecté finalement d’être à l’origine d’une pensée totalitariste, niant les identités individuelles pour ne plus tenir compte que de l’identité uniforme du groupe. …</li>
<li>Selon <ins>John Rawls</ins>, <em>Théorie de la justice</em>, paru en 1971, le communautarisme est une doctrine politique issue d’une réflexion philosophique sur les principes du libéralisme. Le communautarisme exprime la volonté de voir attribuer à certains groupes, définis par des critères socioculturels, des droits particuliers non reconnus par le système libéral classique. <ins>Cette doctrine suppose que le libéralisme exerce une violence cachée.</ins></li>
<li><ins> Taylor</ins> dénonce le fait que le libéralisme, sous couvert d’universalité, se refuse à reconnaître les identités particulières de certains groupes en tant qu’expression d’une forme culturelle spécifique. Selon Taylor, la « politique de reconnaissance » recouvre <strong>deux enjeux : reconnaître l’égale dignité de tous les citoyens au sein d’un système de droit, et reconnaître la spécificité propre à chaque individu en tant que membre d’une communauté.</strong> Le respect de ces deux exigences n’en constitue pas moins une source de conflit. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<h5><strong>Dualisme du communautarisme : </strong></h5>
<ul>
<li><strong>La communauté renforce l’identité de l’individu car il s’identifie à tout un groupe.</strong> <q><em>Le rituel codifie, allie, affilie, structure, renforce les liens, crée la communauté, donc l’identité.</em></q> Griot d’Afrique centrale.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Faire partie d'une communauté, c'est adhérer aux normes communes à ce groupe</strong>, L'individu passe au second plan. Selon <ins>Pierre-André Taguieff</ins> : <q><em>Le communautarisme est défini par ses critiques comme un projet sociopolitique visant à soumettre les membres d'un groupe défini aux normes supposées propres à ce groupe, à telle communauté, bref à <ins>contrôler les opinions, les croyances, les comportements</ins> de ceux qui appartiennent en principe à cette communauté.</em></q><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q><em><strong>Comme tout organisme vivant, la société est pulsatile</strong>. Elle alterne le désir d’explorer avec le besoin de sécurité. <strong>Elle oscille entre la haine de l’étranger et l’amour du proche.</strong></em></q> Boris Cyrulnik, <em>Des âmes et des saisons</em>, Odile Jacob, 2021, p 38<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Note 4 :</ins> extraits de l'article <em>Le communautarisme, qu’est-ce que c’est ?</em> par Marine Carballet, publié le 04/09/2020 <br /></p>
<ul>
<li><em>Il existe en France une très forte spécificité du rapport entre l’État, la société et ses communautés, religieuses notamment, en raison d’un fort attachement à l’universalisme qui voit dans chaque individu avant tout un citoyen et non le tenant d’un groupe ou d’une communauté, et de la laïcité.</em></li>
<li><em>L’idéal d’assimilation qui concernait certaines minorités religieuses, juive et musulmane précisément, a cédé la place à l’impératif de l’intégration puis à la valorisation des différences depuis les années 1980.</em> Ces différences exacerbées posent problème au sein d'une république où les valeurs communes sont Liberté-Egalité-Fraternité.</li>
<li>Pierre-André Taguieff nous invite également à <em><ins>«distinguer idéalement le communautarisme absolu du communautarisme relatif, limité ou tempéré»</ins></em>. <em>Aujourd’hui, le débat sur le communautarisme se focalise essentiellement sur l’islam, ce qui engendre des débats excessifs</em> <a href="https://www.lefigaro.fr/vox/religion/le-communautarisme-qu-est-ce-que-c-est-20200904">Figaro Vox</a> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Du communautarisme au séparatisme : </strong></h5>
<p>Selon la sociologue <ins>Sylvie Tisso</ins>t, la « communauté » se voit « parée de toutes les vertus quand elle est nationale, et elle appelle une allégeance, un amour, un dévouement impérieux et exclusifs (un « bon communautarisme »). Elle devient<strong> suspecte dès qu’elle est régionale, sociale, sexuelle, religieuse, ou dès qu'elle est minoritaire</strong>.<br /></p>
<p><strong>Le terme <em>« séparatisme »</em> tend à remplacer celui de <em>« communautarisme »</em> dans le débat public</strong>, lorsqu'on parle de groupes ethniques ou religieux qui veulent d'abord suivre leurs lois propres (tradition, religion) avant celles de l'Etat. Cette notion empruntée dans un sens ethno-culturel, à Christophe Guilluy qui l'utilise dans son livre Fractures françaises de 2010.<br />
<br /></p>
<h5><strong>La fabrique du communautarisme : </strong></h5>
<p><strong>Le communautarisme pourrait être né d'un sentiment de rejet</strong> vécu par un certain nombre de concitoyens qui ne trouvent pas leur place dans la communauté nationale. Si des individus se reconnaissent davantage dans un groupe particulier plutôt que dans la collectivité nationale, c'est la conséquence de l'échec de la nation à fédérer autour d’un socle commun où tous se reconnaissent.<br />
<br />
Le rejet de certains groupes est lié à la <strong>peur</strong> de la différence en premier, puis la méfiance et l'intolérance amènent le dénigrement qui produit de vives réactions en réponse à la souffrance du mépris, du rejet ressenti, puis vient la colère plus ou moins agressive, et, enfin, la violence engendre la violence. Un chien qui a peur d'être attaqué devient agressif : il mord avant d'être mordu.<br />
<br /></p>
<p>L’acceptation et le respect – ou non – des différences marque une société qui sera selon sa position en paix ou divisée en toutes sortes de communautarismes au risque de se perdre.<br /></p>
<p><ins>Note 5 : </ins><br /></p>
<ul>
<li><q><em>Si la communauté renvoie à des groupes humains d'une grande diversité, le terme « communautarisme » exprime généralement des enjeux relatifs à des appartenances culturelles. (...) <strong>D’une manière générale, le communautarisme est une demande de prise en compte des droits particuliers des communautés culturelles par les législations nationales.</strong> Partant du postulat selon lequel un individu se construit une identité au sein de sa ou ses communauté(s) culturelle(s), les droits individuels des citoyens devraient intégrer la dimension culturelle pour mieux être à même de défendre lesdits citoyen. En échange, les communautés ayant obtenu la reconnaissance de leur identité se soumettent à des règles communes qui garantissent la coexistence. (...) Les opposants à ce courant mettent en avant le danger d’enfermer l’individu au sein de sa communauté et de destruction du « pacte républicain » qui repose sur la base de droits égalitaires attribués à tous les individus.</em></q> <a href="https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/eduquer_contre_racisme/notion_communaute_communautarisme.pdf">Communauté/Communautarisme</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><q><em>Quand la connaissance se réduit à la récitation de <strong>la doxa du groupe</strong>, elle enferme le sujet dans une cage confortable qu’il maîtrise mais qui l’éloigne de ceux qui habitent d’autres mondes. (...) c’est ainsi qu’on se<strong> prépare à la haine de ceux qui voient le monde autrement.</strong> (…) Dans toute population, certaines personnes éprouvent le plaisir du doute qui invite au questionnement. Mais dans la même population vivent ceux pour qui la certitude est une sécurité. Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de guerre ?</em></q> Boris Cyrulnik, Le laboureur et les mangeurs de vent – liberté intérieure et confortable servitude, Odile Jacob, 2022, p 75-77<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>L’eau qui rend fou</em> - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/eau-goutte_Terre-monde.jpg" alt="EAU_goutte_monde_http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="EAU_goutte_monde_http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde, mar. 2016" /></h4>
<p>Ce conte a déjà été publié dans une autre article : <em>L'eau qui rend fou</em>, en mars 2016, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/14/L-eau-qui-rend-fou-Cote-soufi">ici</a> pour accéder à la page.<br />
<br /></p>
<p><ins>Résumé - Adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Autrefois, un sage inspiré lança à l'humanité un avertissement terrible. A une certaine date <strong>toute l'eau de la terre allait disparaître et serait remplacée par une eau nouvelle qui rendrait tous les hommes fous</strong> : ceux qui en boiraient auraient l'illusion d'être intelligents et conscients de tout ce qui se passait mais ils vivraient en réalité dans une sorte de rêve … à moins de préparer avec le plus grand soin des réserves d’eau pure … mais les hommes étant ce qu'ils sont … <strong>un seul homme suivit cet avis</strong>. Il collecta assez d'eau pour abreuver 100 personnes pendant 100 ans au moins. Lorsque les nouvelles pluies remplirent de nouveau les puits, les hommes, pourtant avertis, burent ... et devinrent tous fous. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/eau_verre_israel.jpg" alt="EAU_verre_israel_http://www.europe-israel.org/2015/10/leau-au-moyen-orient-israel-est-la-solution-et-non-le-probleme/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="EAU_verre_israel_http://www.europe-israel.org/2015/10/leau-au-moyen-orient-israel-est-la-solution-et-non-le-probleme/, mar. 2016" />Mais, au bout d'un certain temps, lassé de sa solitude, notre ermite buveur d'eau pure finit par quitter son abri. Il trouve ses anciens compagnons totalement changés : ils tiennent des discours étranges, avec force gestes qui lui paraissait dénués de sens. Ils ont complètement oublié ce qui sest passé. L'homme qui a gardé toute sa raison essaye de leur parler, de leur expliquer les dangers de cette eau : on le prend pour un fou. Beaucoup haussent les épaules, refusent de l'écouter, ou bien on se moque, on le rabroue ... <br />
- <em>Mais il est complètement fou, celui-là ! Qu'est ce qu'il nous raconte avec ses histoires d'eau polluée ... de réserves d'eau pure qu'il veut partager avec nous ... ce n'est pas net tout ça ... tssss !</em><br />
Certains ont pitié de ce pauvre homme qui divague, un doux dingue, un fou ... mais un fou dangereux car subversif .… Ses concitoyens le regardent d'un air méfiant, hostile, il dérange. <strong>Un jour on décide de l’enfermer pour protéger les autres de sa folie.</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>L'homme complètement affolé, rejeté par tous, perd son bon sens avant de perdre la raison :</strong> il court boire l'eau du puits et oublie jusqu'à l’endroit où il gardait sa provision d'eau.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le peuple de la ville le félicite : l'homme était guéri de sa folie. Enfin, il avait rejoint la communauté et se comportait comme tout le monde. <em>Tout semblait aller pour le mieux …</em> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Epilogue :</ins><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<p><q>On peut espérer que dans un autre pays, un sage plus prudent que les autres et quelques-uns de ses amis se soient abstenus de boire de cette eau qui rend fou en faisant des réserves suffisantes d’eau pure. Plutôt que de rester isolés, ils ont recherché ceux qui s'étaient abstenus, comme eux. Une autre communauté s’est ainsi formée</q>.<br />
<br /></p>
<p><ins>Quelques uns ont résisté à la pensée déviante, imposée par la majorité :</ins></p>
<ul>
<li><strong>Alexandre Soljenitsyne</strong> a fait 8 ans de goulag pour avoir dénoncé le comportement des dirigeants de l’URSS. (1945-1959). Plusieurs de ses livres ont été publiés pour témoigner, dont <em>L’Archipel du goulag</em>.</li>
<li><strong>Nelson Mandela</strong> a fait 27 ans de prison avant d’être libéré avec le soutien de centaines, de milliers de personnes qui ont bu à son eau. En tant qu’avocat il participe dans un premier temps à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid avant de mener une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Après vingt-sept années d'emprisonnement dans des conditions souvent difficiles et après avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché le 11 février 1990. Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour aller plus loin :</ins><br /></p>
<ul>
<li>La peur (de la maladie, de la solitude, du rejet etc.) est mauvaise conseillère.</li>
<li>Peut-on avoir raison seul contre tous ? Question traitée à la fin de l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/14/L-eau-qui-rend-fou-Cote-soufi">''L'eau qui rend fou''</a></li>
<li>Faut-il résister au risque de se trouver tout à fait isolé, voire emprisonné ?</li>
<li>Beaucoup ont préféré rejoindre leur famille, les gens qu’ils connaissaient et tant pis si c’était fou ! C’est douloureux d’être séparé des siens, encore plus de vivre exclu d’une communauté. L'humain n'est pas fait pour vivre seul ... il recherche le réconfort, la force, la protection d'un groupe.</li>
<li>Quand une communauté impose une pensée unique, peut-on encore parler de communauté démocratique ? est-ce plutôt du communautarisme ? du sectarisme ?</li>
<li>Le nombre suffit-il à faire la différence entre communauté démocratique et communautarisme ? Les premiers chrétiens étaient traités comme une secte déviante avant de devenir un groupe religieux bien établi et puissant, la chrétienté.<br /></li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/lechat_Geluck_Raison_Majorite.png" alt="Le Chat-Geluck_Raison_Majorite" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le Chat-Geluck_Raison_Majorite, mar. 2016" /><br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs I – Contes philosophiques du monde entier</em>, Plon, 1998, p 368, Une légende populaire arabe <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Khalil Gibran (1883-1931), conte arabe, extrait de "Philo-fables" de Michel Piquemal. <q><strong>Une sorcière</strong> empoisonne le puits de la ville : Tous ceux qui boiront de cette eau deviendront fous." <strong>Seuls le roi puissant et sage et son chambellan sont épargnés</strong>. Le roi ne parvient pas à calmer la population qui se rebelle, ne voulant pas être gouvernée par un roi dément : <ins>ils décidèrent de le détrôner.</ins> Ce soir là, le roi but de l'eau du puits, puis passa le gobelet doré à son chambellan : ils devinrent fous à leur tour, la foule célébra leur guérison et organisa de grandes fêtes.</q> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Conte soufi : <q>Un <strong>fakir</strong>, prévenu par un ange, ne boit pas l'eau empoisonnée qui rend fou. Mais <ins>il parait dès lors tellement différent qu'il fait peur... Bien que sain d'esprit, il passe pour fou aux yeux de tous.</ins> Ils finirent par décider de l'enfermer pour se protéger : « Fakir, nous avons remarqué ces derniers jours que ton comportement était devenu bien étrange ! Tu dis des choses incompréhensibles, tu fais peur à tout le monde, bref nous pensons que tu es devenu fou et nous allons malheureusement devoir <ins>t’enfermer</ins> ! ». A ces mots, le fakir courut boire de l’eau du puits...</q> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Maître Plée, dans son livre<em> L'Art Sublime et Ultime des Points Vitaux</em>, Note de bas de page 119, page 304, conte une histoire de <em>Sapiens</em>, un sage qui ne s'abreuve pas à la même source que les fous : <q><strong>Dieu</strong> trouvant les hommes déraisonnables, modifie la composition de l'eau afin qu'ils perdent le sens de la réalité. A quoi bon les avoir dotés d'intelligence et d'une claire vision des choses si cela était pour se conduire comme des fous nuisibles, si peu attentifs au monde ... Mais <strong>un homme sage est épargné en étant prévenu </strong>: il met en réserve suffisamment d'eau pour abreuver une centaine d'homme pour cent ans. Le roi du pays, aussi fou que son peuple, veut soigner ce dément qui prétend que l'eau potable rend fou... sans résultat car l'homme - pas fou du tout - absorbe les pilules qu'on lui donne avec l'eau de sa citerne ... Mais avec le temps, lassé de vivre dans la solitude, l'homme préservé voulut fonder une famille et avoir des enfants. Mais aucun père ne voulut marier sa fille à un fou ! Un jour, <strong>désespéré, ne voulant pas mourir tout à fait seul et sans descendance</strong>, le seul homme de la terre qui n'était pas fou se décida à boire l'eau de la fontaine publique. Aussitôt, il oublia tout et, devenu fou à son tour, il parut enfin « normal » aux yeux de tous et, fut accueilli avec joie : il était guéri ! Le médecin fut félicité par le Roi pour avoir réussi à rendre lucide et normal ce pauvre fou. Notre homme trouva enfin la fille de ses rêves : en bon fou qu'il était devenu, il choisit bien évidemment la plus folle. <strong>Ils eurent beaucoup d'enfants, tous parfaitement fous</strong> ...</q>. A lire <a href="http://icareouestu.kazeo.com/l-eau-qui-rend-fou-a121198944">ici</a>. <em>Sapiens signifie<ins> le sage ou celui qui sait</ins>. Sapiens est rejeté par tous les hommes comme anormal, mais en réalité il est le seul homme normal car il ne s'abreuve pas à la même source que les fous. Cette histoire nous montre donc qu'être normal ne signifie pas être comme les autres ou accepté par eux, mais être sain d'esprit (et le rester parmi les fous). <ins>Cette histoire nous montre aussi qu'un homme sain d'esprit au milieu des fous ne tient pas indéfiniment. D'où l'utilité de, parfois, cacher son savoir, pour ne pas susciter la jalousie et le rejet, "jouer au fou", pour sembler normal.</ins> Sembler normal en ayant l'air un peu fou, ce qu'il faut sans en faire trop ; être réellement normal, en gardant en soi la lucidité requise à l'action. Telle est la voie tracée par cette histoire de sagesse d'Henri Plée</em>. <ins>Maître Plée</ins>, Henry Plée, est né le 24 mai 1923 à Arras (Nord-Pas-de-Calais) et mort le 19 août 2014 à Paris ; il est un expert français en arts martiaux japonais. 10e dan (Japon) de karaté, Henry Plée est le pionnier du karaté en France et en Europe au début des années 19502. Il est en outre 5e dan de judo, 3e dan d'aïkido et 1er dan de kendo. Il est aussi le maître le plus haut gradé hors du Japon.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins></p>
<ul>
<li>Goutte d'eau : http://www.cieau.com/les-ressources-en-eau/dans-le-monde/ressources-en-eau-monde, mar. 2016</li>
<li>Verre d'eau dans le désert : http://www.europe-israel.org/2015/10/leau-au-moyen-orient-israel-est-la-solution-et-non-le-probleme</li>
<li>Le chat, Geluck<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>La folie du roi Salomon :</strong><br /></h3>
<p>Salomon nous parle de la folie et de la mémoire avec une grande sagesse. La conclusion est différente, plus philosophique, et plus optimiste aussi ... <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.salomon1fa4_s.jpg" alt="Salomon_Kikojo_http://kikojo.over-blog.net/article-10600960.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Salomon_Kikojo_http://kikojo.over-blog.net/article-10600960.html, déc. 2012" />Un jour, le roi Salomon fit venir son conseiller principal et lui dit :<br />
- <em>J'ai lu dans les étoiles que tous ceux qui mangeraient de la récolte de cete année seraient frappés de folie. Qu'allons-nous faire, mon ami ?</em><br />
- <em>Sire, faites donner l'ordre qu'on prépare, à notre intention, des réserves sur les récoltes des années précédentes, et nous ne toucheront en rien à ce qui poussera cette année.</em><br />
- <em>A quoi cela nous servirait-il, mon ami ? Nous resterions seuls, sain d'esprit, parmi tous les hommes frappés de folie. Tous diraient que c'est nous qui sommes fous, et non point eux. Et il ne reste pas assez des récoltes des années précédentes pour nourrir tout le peuple !</em><br />
- <em>Que faire, Sire ?</em> demanda alors le conseiller.<br />
Le roi Salomon lui répondit :<br />
- <em><strong>Nous n'avons pas d'autre solution que d'être fous avec tout le peuple. Mais je voudrais que nous fussions différents en ceci : que nous sachions notre folie !</strong></em><br />
- <em>Comment y parvenir ?</em><br />
- <em><strong>Nous allons, toi et moi, graver sur nos fronts le signe de la folie. Chaque fois que je te regarderai, chaque fois que tu me regarderas, nous saurons l'un et l'autre que nous sommes fous, qu'il fut un temps où nous ne l'étions pas, et que viendra peut-être le jour où nous ne le serons plus !</strong></em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Ben Zimet, <em>Conte des sages du ghetto</em>, Seuil, 2008, p 104, d'après le Talmud. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/CAFE-PHILO-%3A-Le-communautarisme-Gruissan-12-janvier-2024#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15560130Aux origines des Sciences : Le Feuurn:md5:08940d5f9994cc6a3e98850ca4b931602023-12-20T19:52:00+00:00patricia gustinLEGENDES : retour aux sourcesAMERINDIENSAMERIQUE DU SUDCHINEconte avec des animauxconte étiologiqueEUROPEfeuLEGENDEMYTHOLOGIEOCEANIE<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Feu_de_bois_freepik_200.jpg" alt="Feu-de-bois_https://fr.freepik.com/photos-libre/close-up-des-flammes-de-feu_903002.htm#term=feu%20de%20cheminee&page=1&position=2" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Feu-de-bois_https://fr.freepik.com/photos-libre/close-up-des-flammes-de-feu_903002.htm#term=feu%20de%20cheminee&page=1&position=2, fév. 2018" />L'accès au progrès, sciences et techniques, a commencé par <strong>la domestication du feu</strong>, dont les animaux n'ont que faire. C'est la première technique partagée qui a ouvert la porte à la découverte de toutes sortes de techniques : cuisine, chauffage, outils et armes, industrie ... jusqu'au feu nucléaire. Par certains côtés on rejoint la pensée de l'humanisme, qui distingue l'homme de l'animal par la pensée et la valeur qu'il se donne. Partager les connaissances, techniques et sciences pour le bien commun de l'humanité est une des raisons d'être de l'humanisme. <br /></p>
<p>Aux commencements du monde, le bien le plus précieux acquis par ruse et partagé aux hommes a été <strong>le feu</strong>, ainsi que l'expliquent les contes :<br /></p>
<ul>
<li>Depuis que le monde se conte, mythes et légendes narrent la découverte du <strong>feu bon et mauvais tout à la fois, comme l'était le fruit de la connaissance du Bien et du Mal au jardin d'Eden</strong>.</li>
<li><strong> Prométhée, le premier humaniste ?</strong> Selon la mythologie grecque, Prométhée est le premier a vouloir aider les hommes : il a cherché à équilibrer les forces en présence au moment de la création du monde. Les trouvant trop vulnérables, il leur a fait découvrir le feu, ce qui a permis aux hommes de développer toutes sortes de techniques et de sciences.<br /></li>
<li><strong>La vieille femme dérobe le feu</strong> grâce à sa canne (bâton de férule), ou un sixième doigt (conte d'Australie et de Papouasie)</li>
<li><strong>L'araignée et la mouche</strong> l'araignée réussit à dérober le feu sans se brûler en le transportant dans de l'argile (création de la première poterie) mais se fait voler par la mouche ...</li>
<li><strong>Autres animaux, autres légendes</strong></li>
</ul> <h3>A l'origine du monde des hommes était le feu</h3>
<p>Légendes et mythologies essaient d'expliquer à leurs façons, par des images contées et transmises au fil du temps, la venue de l’homme sur terre, comment il pu survivre et apprendre à vivre par lui-même.<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.pomme_p1170843-965ed-e79ab_t.jpg" alt="Pomme-pommier_NatureLN" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Pomme-pommier_NatureLN, déc. 2012" /><strong>Dans le jardin d'Eden</strong>, paradis des origines, il ne fallait cueillir aucun fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal, sous peine d'être chassé du jardin d'Eden où la nourriture était là en abondance et à portée de main. Depuis les hommes travaillent dur pour survivre. <br /></p>
<p>C'est à se demander si l'arbre de la connaissance du bien et du mal ne portait pas des fruits dorés, flamboyant comme le feu :</p>
<ul>
<li>comme dans la légende grecque du jardin des Hespérides et l'arbre aux fruits d'or (un résumé <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/18/Les-trois-oranges-d-amour-%283%29-Un-conte-riche-de-sens">ici</a>),</li>
<li>ou la variante orientale avec des oranges, le jardin des trois oranges ressemble au jardin des Hespérides (mythologie grecque) avec 3 chiens féroces, un géant ou un ogre, ou encore des génies qui le défendent. Le conte des trois oranges à découvrir <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/18/Les-trois-oranges-d-amour-conte-d-Espagne-">ici</a> et <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/18/Les-trois-oranges-d-amour-%2C-un-conte-qui-nous-vient-de-loin-...-4-versions-compar%C3%A9es">là</a>.</li>
<li>L'homme et la femme ont goutế au fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal, et de fruit pourrait avoir été une boule de feu ... ils ont appris comment se saisir et garder le feu, L'humanité grâce à ce savoir, à la maîtrise des arts du feu, a évolué en élaborant toutes sortes d'objets pour se protéger, se chauffer, cuire, fondre le métal, faire des outils et des armes, pour le meilleur et le pire, le Bien et le Mal, jusqu'à vouloir maîtriser un feu invisible qui nous échappe : le feu nucléaire. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Prométhée dérobe le feu des dieux</strong></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Feu-promethee.jpeg" alt="Promethée_Feu_https://citadelle-fr.com/mythologie/promethee" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Promethée_Feu_https://citadelle-fr.com/mythologie/promethee, juin 2021" />Selon la mythologie grecque, est le premier humaniste à vouloir aider les hommes à découvrir les sciences, en commençant par le feu réservé aux Dieux parce qu'ils craignaient que l'homme n'en fasse un mauvais usage. <q>Zeus, le roi des dieux, est furieux ! Prométhée le Titan a volé le feu des Dieux pour le donner aux hommes. La tâche confiée à Prométhée était de donner un souffle de vie à chaque créature, celle de son frère de les armer (griffes, défenses, crocs…) afin qu'elles puissent se défendre. Épiméthée ayant failli, le don du feu devait corriger la faiblesse humaine, et le dérober était justifié aux yeux de Prométhée. Zeus punit Prométhée, non pour avoir donné le savoir aux hommes, mais pour avoir volé les dieux : il envoie à Prométhée et à son frère une mystérieuse femme, Pandore. La vengeance du roi des dieux ne fait que commencer...</q> <br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong>CAFE PHILO : L'homme augmenté</strong> - Gruissan - 1er décembre 2023. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-homme-augment%C3%A9-Le-transhumanisme-Gruissan-1-d%C3%A9cembre-2023">ici</a>. Dans la mythologie grecque, Épiméthée crée l’homme avec ce qu’il reste en stock et Prométhée, le voyant si démuni, se doit de l’augmenter des techniques du feu et des Arts. Ainsi dès le départ, pour survivre, l'homme a été un être augmenté !</li>
<li><strong>CAFE PHILO : Défendre l’humanisme ?</strong> - Gruissan - 7 mai 2021 - Cliquez<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/05/16/CAFE-PHILO-%3A-D%C3%A9fendre-l%E2%80%99humanisme%C2%A0-Gruissan-7-mai-2021"> ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Comment une vieille femme a dérobé le feu</strong></h3>
<ul>
<li><em>La grand-mère qui dérobé le feu aux dieux</em> avec sa canne (bâton de férule). Voici ma version personnelle de ce conte venu du fond des âges :<br /></li>
</ul>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Vieux père, ne peut pas dormir tranquillement durant le septième jour, son jour de repos : ce ne sont qu’odeur de cargolardes, grillades, sardinades qui lui chatouillent le nez ... Vieux-père-là-haut se met en colère ! Le feu, supprimé !!! Fini de cuisiner ! Tous punis ! <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>On en serait encore à manger du steak de mammouth cru si la plus vieille de tout le camp n'était intervenue.</strong> Mais, pas tout de suite, non ... Les plus jeunes gens, fougueux, courageux, présomptueux, sont partis chercher le feu en haut de la montagne qui fume, ils ne sont jamais revenus. Pour ce qui est du feu qui couve sous la terre, on a bien essayé d'envoyer quelques animaux, mais ils n'étaient pas très enthousiastes ... on ne les a jamais revus non plus. Comme il faisait de plus en plus froid, on a cherché des volontaires pour retourner là-haut, pour demander humblement quelques braises. <br />
Qui pourrait bien amadouer, apitoyer les dieux ? Les hommes ne voulaient plus y aller : il fallait garder en vie assez de chasseurs pour assurer la survie du clan. C'était trop loin pour les petites jambes d'un enfant ... C'est alors que tous les regards se sont tournés vers la vieille Mara ... Qu'avait-elle à perdre, elle qui était déjà au bord de l'autre monde ? <br />
Si elle rapportait le feu, elle en serait la gardienne pour le restant de ses jours, bien installée, bien au chaud en hiver, bien nourrie : la première servie. Et puis la plus grande partie du clan faisait partie de ses descendants, de sa famille ... Comment pourrait-elle refuser ? Elle ne refusa pas. Elle demanda simplement de choisir sa place au coin du feu, et les meilleurs morceaux, les bouchées les plus tendres. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.vieille_gwrach1_s.jpg" alt="Vieille_http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieille_http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm, janv. 2013" />Puis elle partit, à petit pas, appuyée sur un long bâton pour l'aider à marcher jusque là-haut. Elle eut le temps de se préparer aux négociations difficiles qui l'attendaient. Sans aucun doute, les dieux si souvent dérangés ces derniers temps n'allaient pas l'accueillir à bras ouverts. Mais elle venait juste prendre quelques braises... Comment les convaincre ? Le temps du voyage lui permis de mettre au point une stratégie. Elle ne venait pas pour s'emparer du feu (avec quelles forces ?) ni en voler un peu (elle ne courait pas assez vite pour se sauver) mais elle venait <strong>négocier</strong> : <br />
- <em>Combien coûte de brandon ? </em><br />
- <em>Pas à vendre.</em><br />
- <em>Et celui-ci vous pouvez bien me le céder ... </em><br />
- <em>Pas à vendre !</em><br />
- <em>Mais celui-là, il est tout petit ... </em><br />
- <em>Non !</em><br />
- <em>Ou bien cet autre ... </em><br />
- <em>Même pas ! </em><br />
- <em>Alors, celui-ci, le tout petit ... </em><br />
- <em>Encore moins ... </em><br />
- <em>Ce riquiqui ? </em><br />
- <em>Sûrement pas ... Même pas en rêve ... </em><br />
- <em>Jamais de la vie, grand-mère</em>... <br />
Dieu était patient. Elle aussi. Et tenace avec ça ! <ins>Elle essaya, encore et encore ... puis lorsque l'aube s'est levée, elle aussi ...</ins> elle est repartie vers la vallée, vers son clan. Toujours tenant son bâton bien serré.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Enfin elle est arrivée au camp... Les jeunes se moquaient : où était le feu qu'elle devait rapporter ? Elle ne s'est pas laissé déstabiliser, elle a rassemblé des brindilles bien sèches, quelques feuilles et des branchettes pour quand le feu démarrerait. Mais avec quoi ? puisque les dieux n'avaient pas voulu lui céder un peu de feu ... La vieille mère a laissé parler les jeunes moqueurs, défaitistes <br />
- <em>Tu n'y arriveras jamais !</em>1<br />
<strong>Lorsque son petit tas de brindille fut prêt, bien équilibré, elle appuya le bout de sa canne</strong> ... de la fumée commença à monter ... elle souffla doucement ... très doucement ... une étincelle, une feuille, une flammèche, une brindille, puis deux, puis une branchette de résineux, puis deux, trois ... Voilà le feu pris. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Feu_Braise_brandon.jpg" alt="braise_brandon" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="braise_brandon, fév. 2018" />Elle avait négocié si longtemps tout en sachant que les dieux ne lui donnerait rien, mais en montrant, touchant du bout de son bâton les braises : <em>celle-ci, celle-là, cette autre</em>, elle avait enflammé le bout de son bâton et<strong> le feu avait couvé à l'intérieur de la longue tige de la férule</strong>, une plante pas comme les autres.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Et depuis ce temps, on dit que pour bien allumer un feu il faut être fou ... ou amoureux. ce qui est à peu près la même chose ...</strong></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>La cargolade</ins> est une préparation culinaire originaire de Catalogne. C'est un plat d'escargots grillés à la braise, tout entiers dans leur coquille.</p>
<p><ins>La Férule :</ins><br /></p>
<ul>
<li>La férule <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Ferule_wikimedia.jpg" alt="Ferule_porter le feu_wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ferule_porter le feu_wikimedia, fév. 2024" />est une plante herbacée aux racines énormes, à la croissance rapide : elle peut ateindre deux mètres en quelques semaines. Sa tige érigée, cylindrique est emplie de moelle. Dans certaines conditions cette moelle peut, plus ou moins, se dégrader, d'où l'affirmation fausse, présente dans certaines flores françaises, que cette tige est creuse. Elle fleurit en mai-juin, se présentant sous forme d'un arbrisseau aux ombelles spectaculaires par leur taille.</li>
<li>La férule est crainte par les bergers : quand elle commence à monter à fleurs, elle élabore un principe anticoagulant ; c’est l’époque de la transhumance, et si les bêtes en mangent elles peuvent mourir d’hémorragie. Cet effet anticoagulant est étudié pour une utilisation en médecine humaine. Quand la férule est sèche, elle gonfle comme une éponge et peut étouffer l’animal.</li>
<li>En Corse, la férule commune est traditionnellement employée à Pâques pour porter le feu nouveau ; la moelle est allumée pour brûler lentement. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La vieille aux six doigts</em>, Isabelle Lafonta, Histoires du bout du nez la pointe des pieds, Flies France, 2007. Conte recueilli dans les îles du détroit de Torres entre l'Australie et la Papouasie Nouvelle-Guinée.<br /></li>
<li>Ce conte a aussi été édité en album jeunesse, <a href="https://www.sebripoll.com/portfolio/qui-ira-chercher-le-feu/">''Qui ira chercher le feu ?''</a> écrit par Céline Ripoll, illustré par Sébastien Ripoll, Moai Editions. <q>Des animaux essaient, les uns après les autres, d’aller voler le secret du feu détenu par Serkar, gardienne du feu qui vit sur l’île d’en face, une femme qui avait six doigts à chaque main. Qui, du serpent, de la grenouille, du lézard, du varan ou du crocodile ira chercher le feu?</q><br /></li>
<li>Le sixième doigt s'apparente à la canne de la grand-mère qui était en réalité un bâton de férule, végétal capable de conserver les braises lorsqu'on devait déplacer le campement.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>L’araignée vole le feu</strong></h3>
<ul>
<li><em>Comment grand-mère araignée dérobé le soleil</em> : L'araignée rapporte le feu fans une poterie. Conte Cherokee (Amérique du Nord) - in "Mythes et Légendes du monde entier", adaptation de Josette Gontier, Gautier-Languereau/Hachette, 1999. <q><em>Le peuple indien vivait dans les ténèbres. Renard parle d'un peuple qui vit de l'autre côté du monde et possède la lumière. Opossum y va pour ramener la lumière dans sa queue. Il se brûle. Faucon essaie de transporter la lumière sur la tête, et depuis il a la tête pelée. Grand-mère araignée fabrique une marmite en argile et rapporte le feu aux Cherokee et leur apprend faire du feu et fabriquer des poteries.</em></q> l'araignée réussit à dérober le feu sans se brûler en le transportant dans de l'argile (création de la première poterie) mais se fait voler par la mouche ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>L'araignée et la mouche</em>, une histoire brûlante ... - <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/araignee_032.gif" alt="araignée_http://gifs.toutimages.com/images/ani_insectes/araignee/araignee_032.gif" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="araignée_http://gifs.toutimages.com/images/ani_insectes/araignee/araignee_032.gif, oct. 2010" />conte russe - à lire <a href="http://www.russievirtuelle.com/contes/mouche.htm">ici</a> : et vous saurez enfin pourquoi l'araignée a une nette préférence pour les mouches ... <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Un feu d'enfer</em> la version de Luda a été reprise par Muriel Bloch dans son recueil "365 Contes des pourquoi et des comment'', Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1997.<q> Les hommes demandent aux animaux d'aller chercher le feu en enfer. Ils offrent une belle récompense : ça encourage ... Celui qui ramènerait le feu sur terre aurait table ouverte dans toutes les demeures de tous les hommes. Lui, sa descendance et tout son peuple pourraient manger et boire à volonté. Jusqu'à la fin des temps et sans même dire merci. Beaucoup échouent. L'araignée réussit mais une fois remontée, elle s'écroule épuisée et à moitié grillée. La mouche s'empare du feu et le porte aux hommes. C'est elle qui a eu la récompense ! Mais l'araignée continue à se venger en tissant sa toile et en dévorant les mouches.</q> Ce conte est présenté dans son intégralité dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2018/01/15/Pourquoi-l-araign%C3%A9e-cherche-%C3%A0-pi%C3%A8ger-la-mouche">L'araignée rusée</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h3><strong>Le vol du feu : autres animaux, autres légendes</strong></h3>
<p>Le vol du feu au profit de l'humanité est un thème qui revient dans de nombreuses mythologies du monde. <br />
<br />
<strong>Dans la mythologie grecque</strong>, le Titan Prométhée vole le feu céleste pour l'humanité, permettant le progrès de la civilisation. <br />
<br />
<strong>Dans la tradition hébraïque</strong>, le Livre d'Hénoch, les anges déchus et Azazel enseignent à l'humanité primitive à utiliser les outils et le feu.<br />
<br />
<strong>En Europe</strong>, c'est un oiseau qui nous a apporté le feu : <em>Rouge gorge ou comment le feu est venu au monde</em>, Pierre Delye, Didier Jeunesse, 2009 : <q>Au commencement du monde, "il y avait des animaux qui étaient moches et surtout mal fichus" : les hommes ! Si vulnérables et si démunis qu'un petit oiseau s'en attriste. Mais à qui demander de l'aide ? Seul quelqu'un de très puissant pourrait peut-être améliorer leur sort. Le petit oiseau vole très loin, très haut, très longtemps ... jusqu'au soleil qui, ému, décide de se montrer généreux : une parcelle de rayon sera rapportée sur terre ; offerte aux hommes elle permettra d'allumer le premier feu. Ses plumes roussies par le précieux et brûlant cadeau qu'il a transporté dans sa gorge vaudront dsormais à cet ami de nos jardins, le joli nom de rouge-gorge.</q><br />
<br />
<strong>Dans la mythologie nordique</strong>, Loki acquiert le secret du feu d'un aigle en échange des jambons et des épaules de bœufs sacrifiés. On retrouve cet épisode dans le récit de Jean de L'ours voyageant sur un aigle qu'il faut nourrir de chair fraîche.<br />
<br />
<strong>Chez les Amérindiens :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Dans la mythologie cherokee, <q>après que l'Opossum et la Buse n'eurent pas réussi à voler le feu, <em><ins>Grand-mère Araignée</ins></em> utilisa sa toile pour se faufiler au pays de la lumière. Elle a volé du feu, le cachant dans un pot d'argile.</q><br /></li>
<li>Parmi les diverses tribus amérindiennes du Nord-Ouest Pacifique et des Premières Nations, le <em><ins>Coyote</ins></em>, le <em><ins>Castor</ins></em> ou le <em><ins>Chien</ins></em> a volé et donné du feu aux humains.<br /></li>
<li>Selon certains membres des Premières nations du Yukon, le <em><ins>Corbeau</ins></em> aurait volé le feu d'un volcan au milieu de l'eau. Dans d'autres contes, Corbeau vole le soleil, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/28/CONTES-POUR-FAIRE-VENIR-LE-SOLEIL-Indiens-Ha%C3%AFdas-Corbeau-vole-la-lumii%C3%A8re">ici</a>. <br /></li>
<li>Selon les Amérindiens creeks, le <em><ins>Lapin</ins></em> a volé le feu des Belettes. <br /></li>
<li>Dans la mythologie algonquin, le Lapin a volé le feu d'un vieil homme et de ses deux filles. <br /></li>
<li>Dans la mythologie ojibwé, Nanabozho le<ins> lièvre</ins> a volé le feu et l'a donné aux humains. en ligne <a href="http://unpeudetao.unblog.fr/la-legende-du-feu-mythologie-amerindienne/">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Amérique du Sud :</strong><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment Iabouti découvrit le feu</em> : <q><ins>La tortue</ins> ne veut pas que l’on sache qu’elle sait faire le feu, après l’avoir longtemps observée, le chef du village recevra en cadeau les pierres qui font des étincelles et donnent le feu.</q> Dans le recueil Contes d'Amérique du sud racontés par Vladimir Hulpach.<br /></li>
<li>Au Brésil, un <ins>jaguar</ins> court après le soleil croyant qu’il lui donnera du feu. <em>L'origine du feu</em>, Contes du Brésil, contes documentés réunis par Pascale Fontaine.</li>
<li><em>L’enfant, le jaguar et le feu</em> Un mythe brésilien raconté par Muriel BLOCH. Adaptation et traduction d'après le livre de Mercedes Dorson et Jeanne Wilmot : "Botoque, the jaguar and the fire, Tales from the rain forest" : <q>Un jeune garçon, victime d'un accident de chasse, est abandonné dans la jungle. Il est recueilli par un jaguar qui l'élève comme son propre fils et lui fait découvrir le secret du feu. Un jour, l'enfant souhaite retourner dans sa tribu. Mais, alors qu'il avait promis de ne pas révéler l'existence du feu, il trahit sa promesse. Les hommes s'en emparent et le jaguar devient un animal féroce</q>. Une autre version dans Mille ans de contes<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>En Australie :</strong><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment les gens ont reçu le feu et la nuit</em>, Contes d'Australie et d'Océanie : <q>C’est en passant de l’autre coté du fleuve en croyant mourir que E Mkong va recevoir en cadeau le feu, la nuit et le grillon.</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Dans les îles du Pacifique</strong> on retrouve la grand-mère :<br /></p>
<ul>
<li><em>Comment Mahoki-le-troisième conquit le feu</em>, Contes du Pacifique racontés par Henri Gougaud : <q>Mahoki-le-troisième le plus futé des trois frères , trouve la formule secrète de son père pour aller dans le monde d’en bas. C’est là qu’il retrouve sa grand-mère devant un feu, et il part à la recherche de son terrible grand-père ; par ruse, il apprendra comment faire le feu à partir d’un bâton, d’une planche trouée et d’un petit tas de paille sèche.</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Chine :</strong><br /></p>
<ul>
<li><em>La découverte du feu</em> (Suiren Shi) : <q>Autrefois, les hommes vivaient sans Feu. Le Feu était contrôlé par le Dieu de la Foudre, génie à tête humaine et au corps de Dragon. Le Feu existait, il se trouvait dans les lointaines contrées désertiques de l'ouest, là où les rayons du Soleil et de la Lune n'arrivaient même pas, là où il n'y avait pas d'hiver mais un éternel printemps sans nuit et avec une constante lumière. En effet, à cet endroit se trouvait là un grand arbre, si grand que cent personnes se tenant par la main ne seraient pas arrivées à en faire le tour. Son feuillage touffu couvrait des milliers et des milliers de kilomètres. Son tronc et ses branches donnaient la lumière et répandaient la chaleur : On l'appelait l'"Arbre de Feu". Un jeune homme part à sa recherche. En s'approchant de l'Arbre, il vit une nuée d'oiseaux becqueter le tronc et les branches sans arrêt. Chaque coup de bec produisait une étincelle. Le jeune homme comprit alors immédiatement le procédé de fabrication du feu. Il grimpa sur l'arbre, coupa des branches et les frotta l'une contre l'autre. Des étincelles jaillirent. Tout heureux, il rejoignit sans tarder son pays natal. Là, il apprit aux hommes le secret du feu.</q> En ligne <a href="https://chine.in/guide/decouverte-feu-suiren-shi-conte_354.html">ici</a>.</li>
<li><em>Dragon de feu</em> un conte illustré et écrit par Chen Jiang Hong.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Afrique :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Jean Muzi, Contes d'Afrique, Pere Castor, 2011. 26 contes qui explique le pourquoi et le comment du monde.</li>
<li><em>Le Feu</em>, conte sénégalais du recueil de Jean Muzi, présente une humanité digne et déjà adroite de ses mains. Cette brave humanité se montre peut-être trop insouciante et exigeante devant le soleil, comme un jeune enfant gâté. Dieu aurait puni les hommes en les forçant à créer eux mêmes le feu, alors qu'auparavant il leur était offert. Comme l'illustrait antérieurement la morale de la fable d'Ésope par son « aide-toi et Dieu t'aidera », l'homme devra grandir, laisser son orgueil près du baobab, chercher les moyens à sa propre survie, à son propre bonheur d'en apprécier toute la valeur.<br /></li>
<li><em>L'origine du feu</em>, conte bété, dogon, Kikuyu : <q>un homme perd la lance que lui a prêté un homme de sa tribu. Il doit aller la chercher dans le terrier du porc-épic et découvre des hommes en train de cuisiner autour d'un feu. Il rapporte la lance qu'il restitue ; il hésite à partager le feu mais le sage tranche : le feu sera pour tous mais comme il l'a rapporté, il sera le chef.</q> (<a href="https://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1968_num_8_30_3349#cea_0008-0055_1968_num_8_30_T1_0198_0000">Persée</a>) <br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Conte soufi :</strong><br /></p>
<ul>
<li>L’histoire du feu : <q>chaque groupe vit cette découverte du feu d'une manière différente ; certains sont plus attachés à leurs traditions qu'au bon usage du feu en lui-même. La découverte et la maîtrise du feu illustre la transmission de la connaissance, et l'art de savoir enseigner : ne dit-on pas avoir <em>le feu sacré</em> ?</q> <em>Le maître dit à ses disciples : Vous devez apprendre à enseigner, car les hommes ne veulent pas être instruits. Pour commencer, il vous faudra leur enseigner comment apprendre. Et avant cela, vous devrez leur enseigner qu’il y a encore quelque chose à apprendre. Ils imaginent être prêts à apprendre. Mais ils veulent apprendre ce qu’ils imaginent devoir apprendre, non ce qu’il leur faut apprendre d’abord. Quand vous aurez appris tout cela, alors vous pourrez élaborer les voies de votre enseignement. La connaissance sans l’aptitude à enseigner, ce n’est pas la même chose que la connaissance et l’aptitude.</em> à lire <a href="http://unpeudetao.unblog.fr/lhistoire-du-feu/">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Le guichet du savoir <a href="https://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?t=57813">ici</a><br /></li>
<li>La symbolique du feu, <a href="https://www.ledifice.net/7042-3.html">ici</a></li>
<li>James George FRAZER, <em>Mythes sur l’origine du feu</em>, 1930, document en pdf <a href="http://www.anthropomada.com/bibliotheque/FRAZER-James-Mythes-sur-lorigine-du-feu.pdf">ici</a> Table des matières - Présentation de l’Éditeur - Préface de l’auteur</li>
</ul>
<p>1. Introduction
2. L'origine du feu en Tasmanie
3. L'origine du feu en Australie
4. L'origine du feu dans les iles du détroit de Torrès et en Nouvelle-Guinée
5. L'origine du feu en Mélanésie
6. L'origine du feu en Polynésie et en Micronésie
7. L'origine du feu en Indonésie
8. L'origine du feu en Asie
9. L'origine du feu à Madagascar
10. L'origine du peu en Afrique
11. L'origine du feu en Amérique du sud.
12. L'origine du feu en Amérique centrale et au Mexique
13. L'origine du feu en Amérique du nord
14. L'origine du feu en Europe
15. L'origine du feu dans la Grèce antique.
16. L'origine du feu dans l'Inde ancienne
17. Résumé et conclusion</p>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/06/20/Prom%C3%A9th%C3%A9e-%3A-le-premier-Humaniste#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/13016012CAFE PHILO : D'où vient le mal ? - 16 décembre 2022urn:md5:2ddfa8e88d6943cc1fd7ca49d1ab131d2022-12-20T09:15:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieAMERIQUESASIECAFE-PHILOChancechevalCHINEconte avec des animauxconte d auteurconte de sagesseconte étiologiqueCréationDiableMYTHOLOGIEvidéo<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Cette question sur la source du mal a été traitée par Marcelle: <br /></p>
<p><em>La pensée du mal a toujours été une pierre d’achoppement pour les hommes, pour les métaphysiciens, les éthiciens, les théologiens, les écrivains… et pour nous tous qui nous y heurtons quotidiennement. Peut-être nous trouvons-nous là aux limites du sensé ? La réflexion en groupe, si sans doute elle ne nous pas permettra pas de vaincre ce mystère, nous permettra-t-elle d’en tracer au moins les contours ?…</em><br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> : <strong><em>Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà</em></strong>. Puisqu'il faut remonter aux origines, rendons-nous dans le jardin d'Eden, il paraît que c'est là-bas que tout a commencé, la vie, le bien, le mal ...</li>
<li><ins>La présentation de Marcelle et quelques notes personnelles</ins></li>
<li><ins>Un conte chinois en conclusion</ins> : <strong><em>Les chevaux du destin</em></strong> un bien pas toujours bon et un mal pour un bien ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>D'autres contes</ins> sur le thème <strong><em>un mal pour un bien</em></strong> : <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le vieil indien et son petit-fils</em></strong> où le mal et le bien se disputent la meilleure place en nous.<br /></li>
<li><strong><em>Le roi Batcha et les fourmis</em></strong>, conte Tibétain, in Luda : "365 contes de gourmandise", Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier <br /></li>
<li><strong><em>Le clou</em></strong>, in J. et W. Grimm : "Contes, volume II", Flammarion, coll. Grand Format, 1986, p 423. Il faut si peu de choses pour annhiler nos efforts ... Ne négligeons pas les petites choses, ni ceux qui vivent à nos côtés.<br /></li>
<li><strong><em>Le petit malin</em></strong>, in Ré et Philippe Soupault : "Histoires merveilleuses des Cinq Continents", Ed Seghers, 1985, épuisé, p 211. Réédité en 1990. <br /><br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : </strong><br />
<strong><em>Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà </em> - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>D'où vient le mal ? Où trouver son origine ? Pour cela je ne vois qu'une solution : remonter le temps jusqu'à l'origine de notre monde ... Je vous emmène visiter le Jardin d'Eden ... Au commencement, le Bien et le Mal y étaient déjà présents. <br /></p>
<p><ins>Résumé</ins> <br />
Voici un petit résumé humoristique (j'espère) de la venue du mal au monde par jalousie, frustration, envie, désir et esprit de revanche puis de vengeance de la part de Luce (Lu-sait-faire, ou LuSFR, comme on veut) plus connu sous le nom de Lucifer ... l'ange de lumière nommée "étoile du matin" selon son étymologie. <br />
<q>Lucifer, nommée alors <em>Etoile du matin</em>, voulut s'essayer à la création mais il ratait toutes ses tentatives (avec de plus en plus de rage). Cela l'a conduit à se changer en serpent pour manipuler Eve et déclencher chez elle l'envie de goûter au fruit de la connaissance ; ce désir fut tellement fort qu'elle céda à la tentation et désobéit. Adam la suivit pour ne pas la perdre. De désobéissance en rébellion ils furent chassés du Jardin d'Eden car avec la connaissance ils avaient aussi introduit la notion de Bien et de Mal dans le monde. Depuis le mal et le bien sont en concurrence et ces deux énergies opposées font tourner le monde : elles sont bien symbolisées par le yin et le yang où le noir et le blanc s'opposent et s'insèrent l'un dans l'autre.</q><br /></p>
<p><ins>Conte des origines : D'où vient le mal ?</ins><br />
Ce conte a été spécialement écrit pour l'occasion en m'inspirant largement de la Genèse, le premier livre de la Bible. Un récit original et/ou originel (?) de Patricia Gustin pour le café-philo de décembre 2022.<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Au commencement, il y eut un jour et une nuit sur Terre.<strong> <em>Vieux-Père-là-Haut</em></strong> vit que tout cela était bon, beau et bien. Maintenant il s'agissait d'aménager ... Il commença à poser les limites entre les eaux et la terre ferme, à faire de cette terre un jardin, puis à placer toutes sortes de poissons petits et gros dans les mers et les rivières et ensuite tout ce qui vole dans les airs et marche sur le sol. Tout cela était bon, beau et bien. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Au commencement était <strong>un conseiller qui parlait beaucoup</strong>, expliquait, raisonnait, dictait des solutions : un ingénieur nommé <strong><em>Le Verbe</em></strong>, ou <strong><em>La parole</em></strong>, connu plus tard sous le nom de "Jésus" lorqu'il descendit faire son inspection du travail fini. <br />
<br />
<strong>Une autre lumière puissante</strong> observait tout cela et voulait participer. Le nom de ce <em>porteur de lumière</em> était <strong><em>Etoile du matin</em></strong>,devenu par la suite <em>Lucifer</em> avec une autre réputation ... <br />
Etoile du matin voulait absolument créer lui aussi. Lorsque Vieux-Père-là-Haut fit toutes sortes de plantes belles et bonnes à manger, Etoile du matin n'arrêtait pas de dire bien haut : <br />
- <em>Moi aussi ! Moi aussi ! Moi aussi ! Moi, Luz, je sais faire !!!</em> <br />
Depuis on l'appelle <strong><em>Luz-sait-faire</em></strong> ... Vieux-Père-là-Haut laissa faire (un peu) cet ange de lumière si impatient de toucher à tout, comme un enfant qui essayait d'imiter tout ce que faisait son Vieux-Père. Le succès fut mitigé :<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/ETOILES_voie_lactee_Acropolis.jpeg" alt="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/, nov. 2022" /><br />
Lorsque le Créateur fit le soleil pour réchauffer la terre et faire pousser toutes sortes de végétation, Luz fit <strong>la Lune</strong> pour éclairer la nuit. <em>Pas mal ...</em> l'encouragea Vieux-Père. <br />
Mais lorsqu'il fit les étoiles et les constellations, Luz-sait-faire ne put que griffer le ciel de <strong>météorites</strong> <em>Un peu rapide ... Manque de préparation ...</em> commenta le Créateur, bienheureux tout de même d'avoir échappé à un ping-pong des planètes.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les fruits, Luz fit les <strong>noix de coco</strong> trop hautes, très lourdes, mal de crâne assuré si elles tombaient ... <ins><em>maladresse du débutant</em></ins> soupira avec bienveillance Vieux-Père ...<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Ronces_epines_mures_Wiktionnary.jpg" alt="Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce, mar. 2023" />
Lorsque le Créateur fit les framboises, les fraises, Luz voulut aussi essayer mais il fit les <strong>ronces</strong> : beaucoup de <ins>piquants nés de son impatience</ins> ... <em>"Patience et longueur de temps font plus que force ni rage"</em> lui sussura <em>Vieux-Père</em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les poissons de mer, petits et gros comme la baleine ; Luz fit le requin-marteau, l'orque tueuse, le <strong>Léviathan</strong>, monstre marin qui veile dans les profondeurs des fosses abyssales <ins>(il avait envie de prendre sa revanche, trop !</ins>), et lorsque les rivières et les lacs furent peuplés de toutes sortes d'espèces frétillantes, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Crocodile_Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee_s.jpg" alt="Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr, janv. 2013" />Luz voulut se distinguer et fit une <strong>bête amphibie : le crocodile</strong> pas apprécié de tous (<ins>Luz avait les dents longues</ins> et saurait attendre le moment de prendre sa revanche, quitte à faire le tronc flottant pour ne pas faire de vagues). <em>Vieux-Père</em> soupira ... Agacé devant tant de bienveillance divine, Luz-sait-faire bouillonnait ; une <ins>colère explosive</ins> se traduisit par la naissance de quelques volcans et plusieurs îles volcaniques éparpillées dans les océans comme autant de postillons.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les animaux qui peuplent le ciel, les oiseaux, les insectes beaux comme les papillons, bénéfiques comme les abeilles, Luz voulu faire un oiseau très spécial mais il ne réussit qu'à créer que des oiseaux qui ne pouvaient voler (le Dodo, l'autruche, le kiwi, le pingouin, le manchot entre autres curiosités) <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/moustique.jpg" alt="moustique_www.les-amis-des-animaux.be" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moustique_www.les-amis-des-animaux.be, mar. 2011" />et dans un éternuement de rage mit au monde <strong>les mouches, les moustiques, les guêpes, les frelons </strong> ... <ins>il se sentait d'humeur piquante</ins>, de plus en plus agacé de voir ses créations si peu admirées ... <em>Vieux-Père</em> se contenta de l'ignorer, confiant dans les capacités de ses créatures volantes qui sauraient gérer ces choses mal venues. Lucifer se sentait méprisé et jura de prendre sa <ins>revanche</ins>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les animaux qui marchent sur le sol, les éléphants pour tasser le sol, les chevaux pour galoper dans les steppes, les moutons pour brouter l'herbe des plaines, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Bouc_Sabbat_des_sorcieres_Goya.jpg" alt="Bouc_Sabbat des sorcières_Goya" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bouc_Sabbat des sorcières_Goya, mar. 2023" />Luz fit <strong>le bouc puant, désobéissant, qui devint son avatar</strong> ... Pour y remédier et l'utiliser malgré tout, Vieux-Père confia à l'animal la mission de "bouc émissaire" chargé de tous les péchés d'un peuple et chassé dans le désert. <ins>Luz piaffait d'impatience</ins> de montrer tout ce qu'il pouvait faire ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Luz-sait-faire (pas tant que ça d'ailleurs ...) était rongé par le désir de <ins>prendre sa revanche, il était </ins>jaloux<ins> de la puissance et de la réussite de Vieux-père-là-Haut, </ins>la rage de vaincre, la soif d'être admiré++ lui aussi le faisait rôder autour de la Terre : il allait montrer qui il était !<strong> <em>Lumière du matin</em> allait devenir <em>Lucifer</em> et régner sur la face cachée du monde, dans les ténèbres qu'il saurait éclairer de sa seule présence.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Vieux-Père-là-Haut créa l'homme, puis la femme. Là, Lucifer reprit espoir ...</strong> Elle était si naïve, si ignorante, si neuve qu'il saurait l'influencer, la mettre de son côté. Et puis cette histoire d'arbre de la connaissance dont il ne fallait pas cueillir les fruits ... c'était un conte pour enfants ! Voilà de quoi mettre au monde la tentation, le doute, l'envie, le désir irrépressible de décider par soi-même qui ménerait à la désobéissance d'Eve puis d'Adam. <br />
<br />
<ins>Vieux-Père pouvait bien régner sur le monde tel qu'il l'avait construit si lui, Lucifer, pouvait régner sur ses créatures, ce serait match nul !</ins><br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Serpent_couleuvre_balades_naturalistes_hautetfort_s.jpg" alt="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux, fév. 2014" /><strong>Lucifer se fit serpent pour sussurer toutes ces idées nouvelles à l'oreille de Eve qui sut convaincre Adam. Gagné !</strong> <br /></p></blockquote>
<p>Ce qui nous prouve que Adam et Eve n'étaient pas chinois ... Si Adam et Eve avaient été chinois, c'est le serpent qu'ils auraient croqué à belles dents !!! pas la pomme ... Les chinois mangent bien du pangolin et des chauve-souris, alors ...<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Adam_et_Eve_Jardin_Eden_arbre_Michelangelo.jpeg" alt="Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange" style="display:block; margin:0 auto;" title="Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange, mar. 2023" /></p>
<blockquote><p><strong>Avec le serpent la révolte, l'envie</strong> de ne faire que ce qui plaît, la convoitise, le désir de posséder plus de choses et de pouvoir, apportèrent violence, guerre, malheur : <strong>le Mal était entré dans le monde et a étendu son ombre sur le monde. Heureusement le bien a aussi ses adeptes !</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/ange_diable_epaules.jpeg" alt="Ange-Diable_épaules" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ange-Diable_épaules, mar. 2023" />Certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : <ins>un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche</ins> ... <br />
<br />
<strong>Le combat est en nous avant d'être dans le monde extérieur</strong> : la lumière et les ténébres, le chaud et le froid, l'amer et le doux, le positif et le négatif, la force extérieure et la paix intérieure, <strong>le Bien et le Mal cherchent leur équilibre</strong>. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Yin-Yang.jpg" alt="Yin et Yang" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Yin et Yang, mar. 2023" />En Asie, ces deux forces opposées sont symbolisées par <strong>le Yin et le Yang</strong>, ce cercle à moitié noir et à moitié blanc où un point de noir s'ancre dans le blanc et un point blanc contrebalance le noir. <strong>Ces deux énergies entremêlées font tourner le monde ...</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Conclusion (à dire ou pas ...) :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Dès l'origine du Monde, ces deux forces en présence, appelées le Bien et le Mal, s'opposent dans le monde :</strong> <br />
- <ins>un amour inconditionnel nous réconcilie avec le monde tel qu'il est</ins> et on peut y voir le beau, le bon, le vrai. Notre âme s'élève vers plus de spiritualité et c'est bien ...<br />
- <ins>la jalousie, l'envie de ce que possède l'autre, le désir de le surpasser <em>quoi qu'il en coûte</em>, ont fait prospérer la violence</ins> depuis Caïn et Abel, les guerres, la manipulation, les mensonges, la peur ... toutes choses mauvaises et destructrices.<br />
<strong>Le mal peut pénétrer nos coeurs mais l'amour fait aussi partie de nous ... Le combat n'est jamais perdu d'avance ...</strong> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<p><strong>Le Verbe</strong> : <br />
<q><em>Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point saisie.</em></q> (Jean 1, 1-4). <br />
Le Père a créé le Monde par le Verbe. Le Verbe, provient du verbe Être … Celui qui Est.<br />
<br /></p>
<p><strong>Lucifer</strong> : <br />
Lucifer est un <ins>nom latin signifiant <em>"porteur de lumière"</em></ins>, composé de « lux (lumière) » et « ferre (porter) », qui désigne une entité mythologique.<br /></p>
<p><ins>Chez les Romains, Lucifer personnifie l'« astre du matin » (Vénus)</ins> : précédant le lever du soleil, il annonçait la venue de la lumière de l'aurore.<br /></p>
<p><ins>Les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot lucifer (nom commun) puis Lucifer (nom propre)</ins> :</p>
<ul>
<li><em>porteur de lumière</em> avec le sens figuré de « qui porte la vérité »,</li>
<li><em>étoile du matin</em> utilisé dans la Vulgate pour traduire l'expression « astre brillant » du livre d'Isaïe,</li>
<li><em>Lucifer</em> est devenu le nom d'un ange déchu pour s'être rebellé contre Dieu. Certains l'ont rapidement diabolisé et assimilé à Satan. Cette figure, définitive, sera développée jusqu'à nos jours dans les religions chrétiennes et les arts.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>L'ange gardien et le diable tentateur :</strong><br />
En Occident et au Moyen-Orient certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : <strong>un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche</strong> ... Selon une vieille légende, chaque homme a sur ses épaules deux anges invisibles. L'ange de l'épaule droite souffle les bonnes actions à accomplir et les note ; l'ange de l'épaule gauche note les mauvaises. Au jour du jugement dernier, le tout sera pesé, et l'homme sera envoyé au paradis ou en enfer. <br />
<br /></p>
<h4><strong>Présentation de Marcelle - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><ins>En italique quelques petites réflexions :</ins><br />
<em>Dès le départ, "le ver était dans le fruit ..." ou plus précisément le serpent était dans l'arbre ... le désir, la tentation, la remise en question des lois ont déclenché l'action de choisir de s'emparer de la connaissance, de la réflexion par soi-même, de la conscience de soi. Eve s'est laissée séduire, endormir, par les paroles persuasives du serpent.</em> <br /></p>
<p><em>Voilà la version des philosophes chrétiens. Mais quelles sont les autres explications de l'origine du mal dans le monde ?</em><br /></p>
<p><ins>Le texte de Marcelle :</ins><br /></p>
<p>En se demandant d’où vient le mal, on sera amené à croiser d’autres questions : Le mal existe-il ? Il y a-t-il un Principe du mal ? Pourquoi le mal ? Pourquoi faisons-nous le mal ? Le mal peut-il se comprendre, s’expliquer, s’expier, s’éradiquer ?</p>
<h5>Qu'est-ce que le mal ?</h5>
<ul>
<li>Ce qui crée de la <strong>souffrance</strong>.</li>
<li>Ce qui est <strong>moralement mauvais</strong>, sans pour autant créer forcément de la souffrance (ex : une bassesse.)</li>
<li>C’est une imperfection, <strong>une erreur</strong> (« mal » écrit en rouge dans la marge de devoir).</li>
<li>C’est un<strong> péché</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>On distinguera les maux d’origine naturelle</strong> (les maladies, les catastrophes naturelles…) <strong>et les maux d’origine humaine qui font évoquer la méchanceté</strong>. Il faudra prendre en compte que l’<ins>on ne sait pas toujours faire la distinction</ins> entre ces deux catégories de maux (si je suis malade, c’est que j’ai fait des imprudences, si les sauterelles se sont abattues sur les récoltes, c’est que le peuple n’avait pas accompli ses devoirs envers Dieu, si ma maison a subi la crue, c’est que l’on n’aurait pas dû me donner le permis de construire …). <br />
<br />
<strong>On va essayer de se centrer plus spécifiquement sur le mal humain</strong>. <br />
<br />
<ins>Le mythe adamique ouvre des pistes</ins>, sans trancher (au-delà de la première lecture qui peut paraître scandaleuse : avec le péché originel qui en découle, nous sommes coupables avant d’avoir fait quoique ce soit).<br />
<em><ins>Note de patricia :</ins> Ce qui n'a pas été accepté dans le monde parfait du jardin d'Eden était d'oser agir par soi-même en allant contre les principes de vie fondamentaux de ce temps des origines : ne pas goûter au fruit de l'arbre de la connaissance.</em> <br /></p>
<ul>
<li>Il y a le serpent tentateur : <strong>le mal vient de l’extérieur</strong>.</li>
<li>Il y a l’homme (et la femme) qui sont faillibles et transgressifs : <strong>le mal vient de l’intérieur</strong>.</li>
<li>Il y a la liberté des hommes, ils ont fait leur <strong>choix</strong>.</li>
<li>Il y a l’interdit qui fait briller le <strong>désir</strong>.</li>
<li>Il y a la mise en contact avec la possibilité de mal faire qui mène à la découverte de la connaissance du bien et du mal, à l’<strong>apparition de la conscience morale et de la culpabilité</strong>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Est-ce que le mal existe ?</h5>
<p><strong>Oui :</strong></p>
<ul>
<li>C’est même une expérience première, <ins>c’est ce qui fait mal</ins> (Comte Sponville). Plus que l’absence de plaisir, c’est une réalité subjectivement vécue, donc <ins>indéniable</ins>.</li>
<li>C’est aussi l’expérience de la <ins>culpabilité</ins> qui l’atteste,<ins> il y a du mal et j’en suis responsable</ins>.</li>
<li>C’est souvent ce qui est <ins>de l’ordre de l’impensable</ins>, de l’inimaginable, de ce qui est au-delà des mots.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Non :</strong></p>
<ul>
<li><ins>Pour Socrate</ins>, <strong>le mal est une erreur de jugement</strong>. Je fais le mal en croyant que c’est le bien. « Nul n’est méchant volontairement ».</li>
<li><ins>Pour les stoïciens</ins> <strong>le mal est une épreuve formative, dans ce sens il n’est pas véritablement mauvais</strong>.</li>
<li><ins>Pour Saint-Augustin</ins> à la suite de <ins>Platon</ins> : le mal n’existe tout simplement pas. Seul le bien « est », <strong>le mal n’est que du manque à être</strong>.</li>
<li><ins>Pour Leibnitz</ins>, le monde créé par Dieu est considéré comme le meilleur des mondes possibles, même si dans le détail il comporte du mal, <strong>« le monde est globalement bon, positif »</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le Bien n’existerait pas s’il n’y avait son contrepoint le Mal</h5>
<p><ins>Pour Spinoza</ins>, d’une part, il n’y a pas de mal ou de bien dans la nature, <ins>les choses sont ce qu’elles sont</ins>, d’autre part ce que je juge mal peut être expliqué par des causes objectives et subjectives (cela semblerait sous-entendre que le mal est un non-sens !) <strong>Le mal et le bien en soi n’existent pas, il faut y substituer la notion de bon et mauvais pour moi</strong>. <br />
<br />
Cependant pour sortir du relativisme qui en découlerait, Spinoza tire une sorte de loi plus générale qui dit qu’<strong>est mauvais tout ce qui est dans un rapport de décomposition avec moi</strong>. Exemples : les passions tristes, la colère, la haine, le ressentiment, la jalousie impactent négativement ma puissance de vie. Elles sont mauvaises pour moi. <br />
<br /></p>
<h5>Mais comment se fait-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi ce scandale ?</h5>
<p><strong>Le recours à Dieu</strong> <br />
Question épineuse : pourquoi Dieu tout puissant tolère-t-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi a-t-il mis le mal dans sa création ? Pourquoi ne l’élimine-t-il pas ? Alors soit il voudrait l’éliminer, mais ne le peut pas, soit il ne le veut pas : soit il est impuissant soit il est mauvais. Ce ne sont pas les caractéristiques divines… Comte-Sponville<br /></p>
<p><strong>Le manichéisme</strong> <br />
Il exonère Dieu du problème du mal. Il y a deux entités Dieu et le Diable qui lui, est responsable du Mal. <em>Le mal est perçu comme possession du sujet qui, du coup, n’est plus vraiment responsable</em> « tu as le diable au corps ! »<br /></p>
<p><ins>Edgard Morin</ins> parle d’<em>homosapiens/demens</em>. <em>L’homme est double</em>, habité aussi bien par le mal que par le bien. On trouve cela aussi chez <ins>Freud</ins> (Eros/thanatos) et chez <ins>Maffesoli</ins> (la part du diable). Ce sont des sortes de manichéismes laïques.<br /></p>
<p><ins>Kant </ins>: la liberté est ce qui rend le choix du mal possible. Elle peut nous faire choisir de rester hors de la loi morale. <em>C’est au lieu de la décision que se situe la racine de mal</em> (ce que Kant nomme « le mal radical »). <br />
<br /></p>
<h5>Alors d’où vient le mal ? Quelques pistes</h5>
<p>Un certain nombre de <strong>conditions socio-historiques et psychologiques</strong> peuvent faire émerger ici ou là des comportements monstrueux.</p>
<ul>
<li>C’est notre <ins>liberté</ins> qui nous donne la possibilité de mal faire. Elle va de pair avec l’imputabilité et la responsabilité du sujet.</li>
<li>C’est notre <ins>faillibilité</ins>.</li>
<li>C’est un <ins>manque de jugement correct</ins>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
C’est la <strong>banalité du mal</strong> dont parle Hannah Arendt à la suite du procès d’Eichmann.</p>
<ul>
<li>Eichmann, qui a organisé tout au long de la période nazie la déportation et l’extermination des juifs, s’est révélé lors de son procès un homme terne, moyen, fonctionnaire zélé et non animé de haine contre les juifs et sans mobiles abjects. (...)</li>
<li>C’est selon Hannah Arendt l’incapacité de réfléchir par lui-même, de penser notamment du point de vue de quelqu’un d’autre et l’absence de rapport émotionnel qui ont amené Eichmann à « cette obéissance de cadavre ».</li>
<li>Elle explique également que l’oppression totalitaire est susceptible de produire ce vide de la pensée et le suivisme qui en découle.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Prise en compte de l’inconscient</h5>
<p><strong>La Bible</strong> : Mais qu’est-ce qui fait que je vois le bien que je voudrais faire et que je fasse le mal ?<br />
Romains 7: 18-20<q><em>Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.…</em></q><br /></p>
<p><strong>Freud :</strong> Promoteur de la première théorie de l’inconscient, Freud a mis en lumière certaines causes de la « méchanceté » humaine. La civilisation impose aux hommes, pour qu’ils puissent vivre ensemble, limites et contraintes, mais les frustrations qui en découlent génèrent une rébellion qui est occultée par la censure puis par le refoulement. (...). <br />
<q><em>L’homme a une tendance native à la méchanceté, à l’agression, à la destruction et donc aussi à la cruauté <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/22/…" title="…">…</a> L’homme essaie de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.</em></q></p>
<p><strong>Et le mal dans tout ça ?</strong></p>
<ul>
<li>Le mal apparaît plus souvent qu’à son tour sous forme de la <ins>vindicte liée à la frustration ressentie</ins> qui fait retour de manière souvent déplacée et voilée (comportement des conducteurs, incivilités…) (…) <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>C’est la haine de l’autre</ins> (le juif, le communiste, le malade mental, le tzigane…) vécu comme rival comme l’était le père mais aussi les frères, qui a amené à imaginer la solution monstrueuse de son éradication totale. (…)<br /></li>
</ul>
<ul>
<li>La mise en évidence de la structure même du<ins> désir de l’homme qui veut aller vers son assouvissement</ins>, mais qui ne le doit pas pour rester ce qu’il est, nous amène vers cette ligne de crête où le franchissement est toujours possible.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Quelques réflexions personnelles- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<h5><em>Le mieux est l’ennemi du bien</em>. <br /></h5>
<p>Cette citation, <em>Le mieux est l’ennemi du bien</em>, viendrait de Montesquieu. L'expression exacte serait : <em>Le mieux est le mortel ennemi du bien</em>, signifiant qu'à force de chercher la perfection on se décale du but initial. On peut même détruire quelque chose de bien en voulant le rendre meilleur.<br />
<br /></p>
<h5><em>Un mal pour un bien</em>.<br /></h5>
<p><em>A quelque chose malheur est bon</em> dit la sagesse populaire. Il y a toujours quelque avantage à retirer de nos malheurs, si douloureux soient-ils. Avoir cette idée à l'esprit permet de mieux les affronter et de les supporter en attendant des jours meilleurs.<br />
Probablement issu d'une tradition orale, ce proverbe est cité dans un recueil du XVIème siècle ; il a été repris par François Marie Arouet (Voltaire) dans L'Ingénu (1767) : <q><em>Il prit pour sa devise: '"Malheur est bon à quelque chose". Combien d'honnêtes gens dans le monde ont pu dire : malheur n'est bon à rien ! Sans être fataliste, il nous faut bien accepter ce que nous ne pouvons pas changer. Et parfois ce que nous prenons pour un évènement désastreux ouvre la porte à une changement heureux, bien plus que si rien ne s'était passé ...</em></q><br />
<br /></p>
<h4><strong>En conclusion, un deuxième conte : <em>Les chevaux du destin</em> - - - - - -</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un vieux paysan réussit, à force de travail et de lentes économies, à acheter une jument. Elle est belle, racée, en bonne santé : <br />
- <em>"La chance t'a souri"</em> disent ses voisins. <br />
<br />
Mais la jument se sauve. <br />
-<em> "Pas de chance ! tu as tout perdu.....</em>" le plaignent les mêmes voisins. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chevaux-w_s.jpg" alt="http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a, fév. 2010" />Mais quelques mois plus tard, la jument revient avec un étalon et elle attend un poulain ! <br />
- <em>"Quelle chance ! tu es béni des dieux ! Tu as acheté un cheval et tu en as trois dans ton enclos !"</em> s'exclament tous les villageois. <br />
<br />
Le fils du paysan essaie de dompter l'étalon qui se cabre et lui casse la jambe d'un coup de sabot : <br />
- <em>"Quel malheur ! Qui va faire le travail de la ferme ?"</em><br />
Le paysan répond calmement : <br />
- <em>"Malheur, bénédiction ? qui peut savoir ? Un jour mon ciel s'éclaire, le lendemain il se couvre ... Voyons de quoi sera fait demain avant de dire ..."</em> <br />
<br />
Trois jours plus tard, tous les hommes sont réquisitionnés : c'est la guerre ! Tous sauf ... le fils estropié. Le paysan dit à son fils :<br />
- <em>"Bénissons cette maudite bête qui t'a joliment démoli. Rentrons, mangeons. Nous verrons bien de quoi demain sera fait : malheur, bénédiction ? qui peut savoir ?"</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<iframe width="500" height="300" src="https://www.youtube.com/embed/Wata8DvC0PI" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
<br />Un conte chinois : ''Les chevaux du destin'' conté par Laurence Allain</a>
</div>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Conte chinois.</li>
<li>Adaptation personnelle <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Livre_des_chemins_Gougaud_t.jpg" alt="Gougaud_Le_livre_des_chemins" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Gougaud_Le_livre_des_chemins, mar. 2010" />du conte "<em>Calamité, bénédiction</em>"<ins> in</ins> Henri Gougaud :<em> Le livre des chemins, contes de bon conseil pour questions secrètes</em>, Albin Michel, 2009, p 110-112. Ce conte est en ligne dans l'article <em>Malheur ou chance ?</em>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/28/Malheur-ou-chance">ici</a>.</li>
<li>Les chevaux du destin conté par Laurence Allain : https://www.youtube.com/watch?v=Wata8DvC0PI<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Autres contes sur le même thème :</strong><br /></h4>
<p>Le mal et le bien se disputent la meilleure place : <br /></p>
<h5><em>Le vieil indien et son petit-fils</em></h5>
<p>Conte de sagesse des amérindiens publié précédemment dans l'article de ce blog : <em>B… comme bonté</em>, le 23 février 2014.
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Indiens_s.jpg" alt="indiens_http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="indiens_http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles/, fév. 2014" /><strong>Un jour, un vieux Cherokee voit son petit-fils en colère</strong>, après une dispute avec son meilleur ami. Le soir, il lui raconte une histoire, celle de la bataille intérieure menée par chaque être humain sur Terre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <em>Mon fils, il m'arrive parfois de ressentir comme toi de <ins>la haine contre ceux qui se conduisent mal</ins>. <ins>Cette colère ne blesse pas mon ennemi, et elle m'épuise</ins>. C'est comme avaler du poison et désirer que ton adversaire en meure. Souvent, j'ai combattu ce sentiment. C'est un combat quotidien à l’intérieur de moi-même</em>. <br /><br />
<em><strong>C'est une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous</strong>. </em><br />
- <em>L’un est plein d’envie, de jalousie, de colère, d’avarice, d’arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté.</em> <br />
- <em>L’autre est bon, paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai, rempli de compassion, il exerce la bonté envers tous.</em><br /><br />
<em>Cette lutte a lieu en toi mon enfant comme en chaque personne.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le petit-fils réfléchit un instant et interroge son grand-père : <br />
- <em>Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ?</em><br /><br />
Le vieil indien répond simplement :<br />
- <em>Celui que tu nourris.</em></p></blockquote>
<p><ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Indiens : http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Sagesse des Amérindiens en ligne ici : http://amerindien.e-monsite.com/pages/sagesse-amerindienne-1.html/le_vieil_indien_et_son_petit_fils</li>
<li>Dans son livre <em>La Maîtrise de l’Amour</em>, Don Miguel Ruiz, un auteur mexicain, affirme que l’être humain n’est habité que par deux émotions aux fondements de son identité : <strong>la peur</strong> avec toutes les émotions négatives qui en découlent et <strong>l’amour</strong> avec tous les sentiments merveilleux qui en résultent.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le roi Batcha et les fourmis</h5>
<ul>
<li>Conte Tibétain, <ins>in</ins> Luda : <em>365 contes de gourmandise</em>, Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier.</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (1)" publié le 2 février 2010 ; cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/31/Petites-et-grandes-cons%C3%A9quences">Le roi Batcha et les fourmis</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le clou</h5>
<ul>
<li>Conte allemand, <ins>in</ins> J. et W. Grimm : Contes, volume II, Flammarion, coll. Grand Format, 1986, p 423</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (2)" publié le 26 février 2010. Cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/20/Petites-choses%2C-grandes-cons%C3%A9quences">Le clou</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le petit malin</h5>
<ul>
<li>Conte africain, <ins>in</ins> Ré et Philippe Soupault : <em>Histoires merveilleuses des Cinq Continents</em>, Ed Seghers, 1985, épuisé, p 211. Réédité en 1990.</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (3)" publié le 2 mars 2010. Cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/28/Petites-choses%2C-grandes-cons%C3%A9quences-%283%29">Le petit malin</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>Pourquoi la mer est-elle salée ?urn:md5:bb786a58061db4af2b2b3248741588352022-03-26T19:03:00+00:00patricia gustinContes des Pourquoi et des CommentCHINECONTEconte merveilleuxconte étiologiquediable trompéEUROPELEGENDEMERmoulinNORVEGEselSUEDE<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /></p>
<p><ins>L'article précédent</ins> a donné la valeur du sel à travers les âges, quelques expressions populaires plus ou moins salées ont introduit plusieurs contes où le sel prend une place importante. Pour finir, le bon usage du sel au quotidien nous a rappelé qu'en toute chose, il faut user de modération. <br />
<br /></p>
<ul>
<li><em>Un amour bon comme le sel</em> : trois variantes</li>
<li><em>Un amour sucré-salé</em> : comme la vie</li>
<li><em>Une soupe trop salée</em> : chacun y a mis son grain de sel ...</li>
<li><em>Nasreddine et le bon usage du sel</em> : un peu d'humour pour conclure</li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/MER_etang_de_Gruissan_Patricia_GUSTIN_x200.JPG" alt="MER_etang Gruissan_barque_Patricia Gustin" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MER_etang Gruissan_barque_Patricia Gustin, mar. 2022" /><br />
<ins>Et maintenant</ins> abordons la réponse à une question que les enfants et les hommes se sont posés depuis la nuit des temps : <br /></p>
<ul>
<li><strong>Pourquoi la mer est-elle salée ?</strong></li>
</ul>
<p><br />
Des contes d'Europe du Nord, de Bretagne, de Chine et des Comores vous l'expliquent !!!<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<strong>Mon conte sort du sac !</strong><br /></p> <h3><strong>Pourquoi la mer est-elle salée ?</strong><br /></h3>
<p><strong>Aujourd'hui</strong> nous savons que la mer, à l'origine, était due à la condensation de l'eau en suspension dans l'atmosphère des débuts de la Terre. Puis, l’évaporation ayant eu lieu grâce à la chaleur du soleil, l'eau s'est concentrée de plus en plus en sel minéraux : elle est devenue salée ... là où la quantité initiale d'eau ne pouvait être renouvelée par l'eau douce de pluie ou des rivières.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/MER_plage_des_Chalets_Gruissan_Patricia_Gustinx500.JPG" alt="MER_plage Chalets_Gruissan_PatriciaGustin" style="display:block; margin:0 auto;" title="MER_plage Chalets_Gruissan_PatriciaGustin, mar. 2022" /></p>
<p><strong>Mais longtemps le sel de la mer resta un mystère pour l’homme.</strong> Comment expliquer l'inexplicable si ce n'est par un récit magique, un conte ? On retrouve des versions du conte expliquant pourquoi la mer est salée tout autour du monde, mais le conte, porté par les marins certainement, a-t-il voyagé des pays du Nord en Chine ou l'inverse ? <br />
<br /></p>
<h4>Le moulin du bonheur - un conte de Suède</h4>
<p>Un moulin magique, un jeune roi insatiable, deux géantes épuisées se vengent, les Vikings s'emparent du moulin, le drakkar coule mais le moulin continue à moudre le sel.<br /></p>
<blockquote><p>Dans cette<ins> île du Nord</ins> (Gotland) vivait autrefois un roi qui régnait sagement et avec justice. Il était aimé de tous dans son royaume… Vous avez compris : c'est un conte … <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/meule-pierre_OgnjenO-Shutterstock_Futura-Sciences_x200.jpg" alt="meule-pierre_Futura Sciences_https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-meule-histoire-geologie-pierres-meulieres-1412/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="meule-pierre_Futura Sciences_https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-meule-histoire-geologie-pierres-meulieres-1412/, mar. 2022" />Sur cette île il y avait deux énormes meules de moulin, si grandes et si lourdes que personne ne pouvait les déplacer … alors c'est le moulin que l'on a construit autour de ces pierres. <strong>Ce moulin était magique : il avait un étrange pouvoir : il pouvait moudre tout ce que l'on désirait …</strong> Comme tous les sujets du royaume ne souhaitaient que la paix et le bonheur, le moulin enchanté offrait à chacun la joie et la tranquillité, en leur apportant la prospérité : ils avaient l'assurance de ne manquer de rien. <strong>C'est pourquoi on appelait ce moulin « Le Moulin du Bonheur ».</strong><br />
Mais après la mort du roi sage et juste, son fils, jeune ambitieux, lui succéda. Il avait un royaume en paix, un royaume prospère, mais il voulait aussi plus de pouvoir.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Un jour, le jeune roi est invité par le roi de Suède</ins>. Là, il voit à la cour de son hôte deux esclaves imposantes : c'était des filles de géant. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Moulin_a_bras_Olive_Press_in_Pompeji_Heinz-Josef_Lucking__wikimedia_x200.JPG" alt="moulin-à-bras_Heinz-Josef Lücking_CC BY-SA 3.0 DE <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en>" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin-à-bras_Heinz-Josef Lücking_CC BY-SA 3.0 DE <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en>, mar. 2022" /><strong>Le jeune roi est riche : il achète les deux sœurs pour travailler à son moulin : il leur ordonne de faire tourner la meule sans arrêt pour lui moudre de l'or et du pouvoir </strong>: des trésors amassés jaillit l'or fin. Mais le travail au moulin est très pénible ; les deux esclaves ne peuvent pas prendre un instant de repos tant le jeune roi est avide … Alors, pour se donner du courage, les deux esclaves chantent :<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Toujours plus / Toujours plus</em><br />
<em>Plus d'or, de richesses, de pouvoir</em> <br />
<em>Or, richesses, pouvoir …</em><br />
<em>Pour un temps / Plus pour longtemps.</em> (bis)<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Épuisées elles s'arrêtent un instant. Mais le roi entend le silence du moulin au repos et ordonne aux deux esclaves de reprendre le travail : <br />
- <em>Après le premier chant du coucou, vous n'avez plus le droit de vous reposer !</em><br />
Les deux géantes reprennent leur travail et le moulin continue à moudre de l'or, des richesses, du pouvoir. Elles reprennent leur chant. Si le roi avait pris le temps de les écouter, il aurait tremblé : <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Ô roi si peu intelligent</em><br />
<em>Tu ignores que nous sommes filles de géants.</em><br />
<em>Nous avons roulé des blocs de pierre</em><br />
<em>et fait trembler les montagnes</em><br />
<em>Nous avons déplacé ces meules de pierre</em><br />
<em>pour les hommes des campagnes</em><br />
<em>Aujourd'hui, esclaves sans repos</em><br />
<em>La vengeance il nous faut !</em><br />
<em>Nous allons conduire des armées</em><br />
<em>Et faire de l’ennemi une seule bouchée.</em><br /></p>
<p>
<em>Moulin du Bonheur </em><br />
<em>Du roi fait le malheur.</em><br />
<em>Toujours plus / Toujours plus</em><br />
<em>Plus d'or, de richesses, de pouvoir</em><br />
<em>Or, richesses, pouvoir …</em><br />
<em>Pour un temps / Plus pour longtemps.</em> (bis)<br />
<em>Moulin du Bonheur</em><br />
<em>Du roi fait le malheur.</em></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/moulin-a-bras-Durst_x200.jpeg" alt="moulin-à-bras_Dürst_https://notrehistoire.ch/entries/3p8DOEEGB5A" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin-à-bras_Dürst_https://notrehistoire.ch/entries/3p8DOEEGB5A, mar. 2022" />Toute la nuit, elles tournent les meules de pierremais ce n'est plus de l'or et des richesses qui apparaissent : <ins>elles broient de l'acier désormais et des hommes armés sortent du moulin et encerclent le château du roi.</ins> Les meules tournent de plus en plus vite, les murs du moulin tremblent et se lézardent … <strong>Le moulin s'écroule, les meules s'arrêtent : Tout est moulu !</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong> Un bateau viking accoste</strong> : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/bateau_Viking_x250.jpg" alt="bateau-Viking-http://walkingwithancestors.blogspot.com/2014/07/my-viking-origins-rollo-ragnsvaldsson.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bateau-Viking-http://walkingwithancestors.blogspot.com/2014/07/my-viking-origins-rollo-ragnsvaldsson.html, mar. 2022" />leur chef lance l'assaut l'armée de fer et d'acier attaque avec lui… Tout est moulu ! Tout est perdu ! Le château est assiégé, les portes défoncées, les tours rasées, le roi tué, la ville pillée. <br />
<strong>Le chef des Viking</strong> <ins>ordonne aux deux filles des géants de porter les meules du Moulin du Bonheur jusqu'à son navire</ins>, le drakkar le plus grand. Dès que la flotte quitte le port, il <strong>ordonne de moudre du sel</strong>. Il a l'or, la richesse, les trésors, la gloire et savoure sa victoire. Le sel est précieux : il permet de conserver la viande et de faire des provisions pour les mois noirs, les mois glacés de la longue nuit du Nord. Le sel est une monnaie d'échange de grande valeur. Les deux géantes travaillent jusqu'au soir et même pendant la nuit. A minuit, elles s'arrêtent et vont trouver le roi : une colline de sel emplie le bateau, le navire s'enfonce déjà jusqu'au plat-bord. <br />
- <em>Seigneur, le navire est surchargé de sel. Accorde-nous enfin le repos.</em><br />
- <em>Je suis votre maître et vous vous arrêterez seulement lorsque je vous l'ordonnerai ! Reprenez le travail !</em><br />
Encore un peu et la colline devient montagne : <ins>le navire s'enfonce dans les profondeurs sous-marines</ins>… En coulant, il entraîne les autres navires dans un gigantesque tourbillon, un maelstrom… <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le sel s'est dilué, les courants l'ont dispersé, et si la mer est salée c'est que le moulin magique continue à moudre du sel, encore et toujours … Personne n'a donné l'ordre d'arrêter aux deux géantes …</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/poissons_pagre_x200.jpg" alt="poisson_pagre_https://www.gastronomiac.com/lexique_culinaire/pagre-poisson/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poisson_pagre_https://www.gastronomiac.com/lexique_culinaire/pagre-poisson/, mar. 2022" /><br />
<em>Moulin du Bonheur</em><br />
<em>Du roi fait le malheur.</em><br />
<em>Mais a rendu les poissons meilleurs</em><br />
<em>En cuisine, c'est le bonheur !</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Le moulin à sel en Islande :</ins><br />
Le travail manuel de meunerie est régulièrement décrit comme l’un des travaux les plus éreintants de la ferme. Il nécessite plusieurs heures d’un travail ingrat ne rapportant au mieux que 3 à 6 kilogrammes de farine par heure. Ce sont les enfants, les femmes et les hommes à tout faire, enfin, ceux qui ne travaillent pas au dehors, qui se chargent de cette besogne . <a href="http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00432686/file/Meules_et_moulins_en_Islande.pdf">http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00432686/file/Meules_et_moulins_en_Islande.pdf</a></p>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le moulin du Bonheur</em></strong>, conte de Suède :<q><em>En Islande deux géantes actionnent deux énormes meules qui meulent tout ce que l'on désire – un prince avide demande du sel parce qu'il s'agit d'une denrée précieuse, mais il ne sait pas comment arrêter le moulin : les meules tombent au fond de la mer et personne n'a arrêté la production de sel.</em></q></li>
<li>meule : OgnjenO-Shutterstock, <a href="https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-meule-histoire-geologie-pierres-meulieres-1412/">Futura-Sciences</a></li>
<li>moulin à bras : Heinz-Josef Lücking <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2022/03/26/CC BY-SA 3.0 DE <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en>">Wikimedia Commons</a></li>
<li>moulin à bras : <a href="https://notrehistoire.ch/entries/3p8DOEEGB5A">Dürst</a></li>
<li>Drakkar : <a href="http://walkingwithancestors.blogspot.com/2014/07/my-viking-origins-rollo-ragnsvaldsson.html">bateau viking</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le moulin qui moulait au fond de la mer - Norvège</h4>
<p>Deux frères, l'un pauvre, l'autre riche, le moulin du Diable, un capitaine et un conte !<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Il était deux frères. L’un était riche et l’autre pauvre.</strong> Le pauvre se trouva sans rien à manger ni à boire et il alla supplier son frère qui lui demande en échange de faire tout ce qu'il lui demande. Le pauvre promet. L'homme riche lui lance un jambon et ces mots : <em><strong>Et maintenant, va en enfer !</strong></em><br />
Le pauvre marche jusqu'aux portes de l'Enfer ; un bûcheron l'apostrophe : <br />
- <em>Si tu acceptes de vendre ton jambon, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/moulin-a-bras__kabylie_x150.jpg" alt="moulin-à-bras_Kabylie_http://labellerebellekabylie.centerblog.net/rub-artisanat-.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin-à-bras_Kabylie_http://labellerebellekabylie.centerblog.net/rub-artisanat-.html, mar. 2022" />exige qu’on te donne en échange ce<strong> moulin à bras</strong>, là, derrière la porte.</em><br />
<strong>Le Diable</strong> finit par accepter le marché. Le vieux bûcheron explique le bon fonctionnement du moulin. <br />
Arrivé chez lui, le pauvre essaie le moulin. Voyant que le moulin se met aussitôt à faire ce qu’on vient de lui demander, la femme du frère pauvre interroge son mari mais il ne veut pas répondre mais il se sert du moulin chaque jour et s'enrichit.<br />
<strong>Le frère riche est dévoré par l’envie.</strong> A force de sollicitations, il finit par obtenir le moulin. Le frère pauvre se dit qu'il a moulu suffisamment pour bien vivre jusqu'à la fin de sa vie. Mais le prêteur se garde bien de révéler l’art et la manière de moudre à l’emprunteur... <br />
Le frère riche manque de se noyer dans la soupe. impossible de stopper le moulin ! Suite à cela il paye une jolie somme à son frère pour connaître la formule pour arrêter le moulin. <br />
Un jour, <strong>un capitaine</strong> qui avait entendu parler du moulin magique l'achète et se dépêche de prendre le large de peur que le vendeur ne change d’avis, si vite qu'il <strong>a oublié de demander le mode d’emploi.</strong> Arrivé au large, le capitaine essaie le moulin : il demande du sel. Quand le bateau fut plein, le marin voulut tout arrêter, mais il eut beau faire, tourner et retourner l’objet, rien n’y fit : le sel continua de se répandre. Il monta, monta, monta si haut qu’à la fin le navire coula purement et simplement. Aujourd’hui, le moulin est toujours au fond de la mer et il continue de moudre, imperturbablement, et c’est pour cela que l’eau des océans est salée.<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>P. C. Asbjornsen, J. Moe, <em>Contes de Norvège</em> - Tome II, Paris, L’Esprit Ouvert, 2001.</li>
<li>à lire sur le site <a href="https://contesarever.wordpress.com/2012/04/28/le-moulin-qui-moulait-au-fond-de-la-mer/">"Contes à rêver"</a></li>
<li>moulin à bras : http://labellerebellekabylie.centerblog.net/rub-artisanat-.html</li>
<li>Conté au Musée océanographique de Monaco : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=y8jwgzb23Kg">https://www.youtube.com/watch?v=y8jwgzb23Kg</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Variante de Bretagne ou de Terre-Neuve :</h4>
<p>Un capitaine, le moulin d'un magicien et un conte qui pourra étoffer le précédent.<br /></p>
<p><ins>Résumé </ins> <br /></p>
<blockquote><p><strong>Un capitaine au long cours fit escale dans un port de la Norvège</strong>. Il vendit les derniers sacs de blé et acheta <ins>une pleine cale de blocs de sel</ins>. L’affaire conclue, il reprit sa route <strong>vers Terre-Neuve</strong>. La mer encombrée d’icebergs obligea le bateau à zigzaguer entre ces montagnes de glace. Ainsi le navire dévia de sa route et passa au large d’une<ins> île inconnue</ins> recouverte de l’épaisse couche blanche des hivers.<br />
Soudain <ins>un bruit terrible</ins> déchira le ciel. Il sembla à l’équipage que l’île se fendait. On aurait dit que les rochers étaient réduits en bouillie ! <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/MER_chemin_Corbusier_Patricia_GUSTIN_x200.JPG" alt="MER_Côte Azur_Patricia Gustin" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MER_Côte Azur_Patricia Gustin, mar. 2022" />Le bruit provenait d’une falaise qui s’élevait devant eux. En haut de la falaise un homme vêtu d’une peau de renne, les cheveux hirsutes, la barbe épaisse, criait des incantations. C'était <strong>Ulrik le magicien</strong>, connu et redouté de tous dans le Grand Nord. Il se tenait devant une curieuse machine qui faisait ce bruit effroyable : des rochers volaient vers elle, tombaient dans un entonnoir sur le haut, et la meule crachait du sable sur le côté. <br />
Le capitaine et ses hommes s'emparèrent du moulin qui moudra sans peine toutes sortes de grains pour eux. Mais une fois qu'elle fut transportée sur le bateau et qu'ils aient pris le large, la tentation fut trop grande pour attendre : <ins>il fallait essayer ce moulin fabuleux</ins> ... le capitaine y jeta un bloc de sel de la cargaison, le sel déborda sur le pont tant et tant que la panique s’empara de l’équipage. <strong>Rien ne pouvait arrêter le moulin</strong> ; la coque s’enfonçait doucement dans la mer. impossible d'arrêter la machine ensorcelée. Le bateau coula corps et bien, <ins>Tout le monde ne peut pas être magicien</ins>.<br />
Mais c’est depuis ce temps-là que la mer est salée. Car, ne vous y trompez pas : quelque part, au fond de l’océan, le moulin du sorcier Ulrik continue à moudre des blocs de sel…<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li><em>Le moulin magique où comment la mer est devenue salée</em>, Mille ans de contes de mer, ed Milan, 1994.</li>
<li>à lire sur le site <a href="https://lescontesmagiques.com/contes-et-legendes-le-moulin-magique-ou-comment-la-mer-est-devenue-salee/">"Contes et légendes magiques"</a>.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le moulin du Diable - France, Bretagne</h4>
<p>En Bretagne le Diable n'est jamais loin ... Dans ce conte un meunier qui ne moud rien en raison d'un moulin mal placé, un marché passé avec le Diable qui déplace le moulin, mais l'épouse fait échouer le contrat passé en échange de l'enfant à naître - à une pierre près - en faisant chanter plus tôt que prévu le coq ... <br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>A peu de distance de Guérande, sur la route menant à Herbignac, s'élève un fort beau moulin qui, dans des temps devenus lointains, suscita de nombreuses légendes auxquelles il doit d'ailleurs son nom de... Moulin du Diable...<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/MOULIN_du_Diable_GUERANDE_carte_postale_x500.jpeg" alt="MOULIN du diable_Carte postale_Guérande" style="display:block; margin:0 auto;" title="MOULIN du diable_Carte postale_Guérande, mar. 2022" /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/MOULIN_Herbignac_landieuil50_x200.jpg" alt="MOULIN_Herbignac_https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/herbignac.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MOULIN_Herbignac_https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/herbignac.htm, mar. 2022" />En dehors de la pauvre masure, la richesse des Kerbic se répartissait entre une bourse plus plate qu'une punaise, un lopin de terre inculte, une faillie meule de foin, un poulailler dont les occupants étaient si déplumés et si âgés qu'ils semblaient sortis tout droit de l'Arche de Noé et … d'un moulin à vent qui ne tournait pas ... <strong>Ce moulin était construit au mauvais endroit</strong>, entre deux collines, et là pas un souffle d'air ... peut-être y avait-il eu un couloir de vent dans le passé, mais plus maintenant. <br />
Un jour, un voyageur s'arrête et salue avec ironie le meunier qui doit tourner à bras sa meule :<br />
- <em>Il est bien beau ce moulin !</em><br />
- <em>Il est fort beau mais il ne moud rien ! Si ses ailes tournaient, ce moulin m'apporterait la richesse ou tout au moins une certaine aisance… Mais voilà ! Il pourrait faire un vent à décorner tous les bœufs de la contrée que ses ailes ne bougeraient pas plus qu'un menhir ! C'est bien pourquoi on ne me confie rien… Même si un fermier m'apportait son grain, il me serait impossible de le moudre…</em><br />
- <em>Je viens très sérieusement te proposer <strong>un marché... Donnant, donnant...</strong> </em><br />
mais le meunier lui rétorque qu'il ne possède aucune richesse ... <strong>Le Diable</strong>, car c'était lui, lui propose d'échanger l'enfant qui naîtra bientôt, sa vraie richesse, contre le vent dans les voiles du moulin : une fois sa parole donnée, le moulin sera déplacé pierre par pierre sur la colline qui domine la vallée.<br />
- <em>Allons, mon gars... Décide-toi... Un simple oui et tes ennuis disparaissent... Ta famille connaîtra enfin l'aisance... Tu n'auras plus aucun souci...</em><br />
<strong>Le meunier</strong> hésite ... à quoi bon un enfant s'il ne peut le nourrir ... et d'ici là, il aura bien trouvé une solution pour payer le service. Et puis tout cela lui semble tellement irréel ... Alors il laisse échapper un oui ... Mais c'est la figure bien sombre qu'il est rentré chez lui ... et si cet accord allait se faire ? et son enfant ? et puis, d'abord, est-ce que sa femme attendait bien un enfant ?<br />
La nuit fut agitée ... par les cauchemars du meunier et par un bruit de roulement continu, mais ce n'était pas le tonnerre ... Son <strong>épouse</strong> se vêtit à la hâte et regarda par la fenêtre. Là, sous les pâles éclats de la lune, elle les vit… Les corps d'un noir d'ébène ployant sous la charge, les queues fouettant l'air, une centaine de diablotins vaquaient méthodiquement au délicat travail assigné par leur démoniaque maître. A coups de cornes ou s'aidant de leurs griffes acérées, ils descellaient les pierres une à une, puis les hissaient en haut de la colline et les réassemblaient. L'aube était encore lointaine et l'œuvre était déjà aux trois quarts terminée. Le temps pressait... Et La pauvre mère tournait en tous sens cet horrible problème : comment sauver l'âme de son enfant à naître. Quand soudain lui vint une idée… <br />
- <em>Répète-moi mot pour mot les conditions de ton… pacte ? J'ai bien dit mot pour mot !</em><br />
-<strong><em>Si, cette nuit, le moulin est entièrement reconstruit sur la colline, sans qu'il y manque une seule pierre, et ceci avant le premier chant du coq, l'enfant, qu'il soit garçon ou fille, appartiendra au Diable…</em></strong><br />
- <em>Tout n'est donc pas perdu…</em>, murmura-t'elle, avec un faible sourire plein d'espoir.<br />
Avec une paire de pincettes, y pris quelques tisons encore rougeoyants. Puis, elle ouvrit discrètement la porte et à pas de loup se dirigea vers la meule de foin, située non loin du poulailler.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/coq_chante_x150.jpeg" alt="COQ_chant_https://www.rtbf.be/article/le-coq-qui-chante-a-5h-du-matin-c-est-insupportable-10715062?id=10715062&programId=25" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="COQ_chant_https://www.rtbf.be/article/le-coq-qui-chante-a-5h-du-matin-c-est-insupportable-10715062?id=10715062&programId=25, mar. 2022" /> L'herbe sèche s'enflamme, <strong>le feu</strong> illumine la nuit : <strong>le coq chante !</strong> <br />
Ce fut une totale débandade ! Un sauve-qui-peut général chez les diables ! Il restait une pierre, une seule pierre à poser… Le chant du coq rendait le marché caduc ... Avec un soupir de soulagement, Madame Kerbic retourna tranquillement se coucher.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/MOULIN_du_Diable_Vierge_x150.JPG" alt="MOULIN du diable_statue Vierge_http://ker-mary.over-blog.com/article-32027515.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MOULIN du diable_statue Vierge_http://ker-mary.over-blog.com/article-32027515.html, mar. 2022" />Dès les premières lueurs de l'aube, <ins>les époux Kerbic se rendirent au moulin et placèrent à l'endroit de la pierre manquante une statuette de la Vierge, en faïence du Croisic</ins>. Le Diable eut beau déchaîner une tempête infernale, à raser toutes les collines, le moulin tint bon. Les ailes du moulin tournèrent, tournèrent, rattrapant le temps perdu et la prospérité s'installa enfin dans la demeure des Kerbic.</p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>à lire sur le site <a href="http://fmsaph.free.fr/contes/moulin.html">http://fmsaph.free.fr/contes/moulin.html</a></li>
<li>photo du moulin d'Herbagnac transmise par Yann Delanoë : <a href="https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/herbignac.htm">moulins-a-vent.net</a></li>
<li>photo de coq : <a href="https://www.rtbf.be/article/le-coq-qui-chante-a-5h-du-matin-c-est-insupportable-10715062?id=10715062&programId=25">RTBF.be</a></li>
<li>photo de la vierge du moulin du Diable, nommé aujourd'hui Moulin de Crémeur : <a href="http://ker-mary.over-blog.com/article-32027515.html">Ker Mary</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>La mer n'a pas toujours été salée - Bretagne</h4>
<p>Un autre conte breton explique que la mer était douce, douce, au tout début du monde mais à cause d'un certain coquillage, elle est devenue salée ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins></p>
<blockquote><p>C'était il y a si longtemps que le grand-père de ton grand-père n'était pas encore né. En ce temps-là, l'eau de la mer…n'était pas salée ! Les pêcheurs en rapportaient carpes et goujons, truites et brochets, mais jamais la moindre sardine, jamais le plus petit merluchon.<br />
<ins>Le père Pélage était le plus ancien marin de Trévignon</ins>. Ce soir-là, il hissait à bord son orin, la corde reliée à l'extrémité d'un filet calé au fond de la mer, lorsqu'il vit s'agiter au fond du casier une étrange créature : ce n'était ni un poisson ni un crabe comme il l'espérait mais une sorte de paquets d'algues d'où émergeaient de minuscules bras et une tête ébouriffée. Jamais, de toute sa vie, il n'avait vu chose pareille. Avec précaution, il la sortit de sa prison, la débarrassa des algues qui l'entravaient. Il découvrit alors une espèce de petit homme, grand comme la main et dont les jambes auraient été remplacées par un queue de poisson d'un vert fluorescent. Le roi des Ondins le suppliait de le remettre à la mer :<br />
- <em>Je m'apprêtais justement à déposer une carpe dans ton casier quand tu l'as relevé et je suis resté dans le piège. Si tu me relâche, je te récompenserai, car notre pouvoir est très grand.</em>
Mais, aussi éberlué qu'amusé, Pélage déposa tout doux le roi des Ondins, sans rien demander. Le gros coquillage qui restait au fond du filet suffirait bien à son repas ... Mais le roi des Ondins voulut le remercier : <br />
- <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/coquillage_buccin_onde_x200.jpg" alt="Coquillage_Buccin ondé_https://presqu-ile-de-crozon.com/faune/identification-coquillages-001.php" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Coquillage_Buccin ondé_https://presqu-ile-de-crozon.com/faune/identification-coquillages-001.php, mar. 2022" /><em>Garde bien ce coquillage que tu as pêché, car il est magique. Chaque fois que tu désireras quelque chose, dis exactement : <strong>" Petit coquillage des ondins, tourne, tourne sur toi-même et tourne ceci en mes mains "</strong>. Pour l'arrêter, il suffira de lui dire : <strong>" Petit coquillage des ondins, arrête ton moulin. Repose-toi jusqu'à demain ! "</strong> Surtout n'oublie pas ces formules, sinon le coquillage ne t'obéirait plus. </em><br />
En débarquant sur les rochers de Trévignon, Pélage fredonnait. Il n'était pas sûr, au fond, de n'avoir pas rêvé toute cette histoire. Au moment de se mettre à table devant son éternel bol de soupe, il se prit à soupirer :<br />
- <em>Que j'aimerais, ce soir, manger <ins>un rôti de porc bien doré</ins> ...</em> et il se dit qu'il pourrait essayer le coquillage pour voir s'il avait rêver ou non.<br />
- <em> Petit coquillage des ondins, tourne, tourne sur toi-même et tourne un rôti en mes mains.</em><br />
La phrase était à peine achevée qu'un énorme rôti, doré à point, lui sautait dans les mains. De surprise, le vieux pêcheur lâcha ce mets tombé du ciel mais un second rôti semblable vint aussitôt le remplacer.<br />
- <em>Oh là ! c'en est trop ! Petit coquillage des ondins, arrête ton moulin. Repose-toi jusqu'à demain.</em><br />
Le lendemain il changea sa voile toute rapiécée pour une voile neuve, et par la suite il ne lui manqua de rien. Ce qui ne manqua pas d'étonner ses voisins qui l'avaient toujours connu pauvre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Un voisin</ins> encore plus curieux que les autres l'espionne la nuit, par la fenêtre, et voit le coquillage au travail. Il attend que Pélage soit bien endormi et s'empare du coquillage. A l'aube,<ins> Younnic le voleur embarque sur son bateau</ins> avec un sac de marin contenant quelques affaires et surtout le coquillage qu'il a bien l'intention d'essayer au large : il demande une goélette toute équipée, un équipage pour le conduire aux Amériques où il fera fortune sans nul besoin de travailler... Mais pour l'heure, il se prépare <ins>une omelette</ins>, hélas dans sa précipitation il a oublié à terre sel et poivre. Passe encore une omelette sans poivre, mais sans sel quel triste menu ! Il utilise le coquillage mais ne sait pas comment l'arrêter : le fond de la barque est maintenant recouvert d'une épaisse couche blanche qui roule en vagues au gré du roulis. Si seulement il pouvait retrouver le coquillage et le jeter à l'eau pour ne pas couler ! Le marin saisit une brassée de lièges suspendus au mât et saute à l'eau…<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Filet-peche_flotteurs_liege_x150.jpg" alt="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg, mar. 2022" />Quelques semaines plus tard, un trois-mâts faisait escale aux Amériques. Le cuisinier du bord s'appelait Younnic. Un drôle de cuisinier, à vrai dire, car il refusait toujours de mettre du sel dans le rata de l'équipage. On racontait qu'il avait été repêché en pleine mer, un paquet de lièges en guise de bouée…<br />
<ins>A Trévignon comme ailleurs, les pêcheurs s'aperçurent qu'ils ne rapportaient plus les mêmes espèces dans leurs filets</ins> ; c'étaient maintenant des maquereaux, des sardines et des rougets. Voilà des poissons qui avait du goût ! <br />
Et puis un jour, un petit enfant qui apprenait à nager au bord de la plage revint en hurlant vers sa mère : <br />
- <em>Elle est salée ! Elle est salée !</em><br />
Quelque part, au fond de la mer, un très vieux coquillage tourne sans cesse sur lui-même et l'on raconte qu'au large des Glénan, l'Océan est toujours plus salé qu'en tout autre point du Globe.<br /></p></blockquote>
<p><ins><em>orin :</em></ins><br /></p>
<ul>
<li>filin reliant l'ancre à la bouée qui permet de la repérer.</li>
<li>Terme de pêche : corde reliée à l'extrémité d'un filet (ou casier) calé au fond de la mer.<br /></li>
</ul>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>à lire sur le site <a href="http://raconte.forumactif.com/t246-contes-de-mer" title="http://raconte.forumactif.com/t246-contes-de-mer">http://raconte.forumactif.com/t246-...</a></li>
<li>coquillage : buccin ondé, <em>Buccinum undatum</em>, <a href="https://presqu-ile-de-crozon.com/faune/identification-coquillages-001.php">Crozon</a></li>
<li>filets et flotteurs de liège : http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le moulin qui moulait au fond de la mer - Chine</h4>
<p>Deux frères, l'un pauvre, l'autre riche, un moulin trouvé sur le chemin, un frère envieux qui s'en sert sans savoir l'arrêter ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Il y a fort longtemps vivaient en Chine<strong> deux frères Wang ; l'aîné, était le plus fort et brimait sans cesse son cadet.</strong> À la mort de leur père, Wang-l'aîné accapara tout l'héritage du père. Il refuse même de prêter du riz à son frère pauvre. Il rentrait chez lui les mains vides, la tête basse, le cœur lourd quand soudain, <ins>il aperçut une meule au milieu de la route.</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/moulin_manuel_dreamstime_x150.jpeg" alt="moulin_main_pierre_antique_dreamstime" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin_main_pierre_antique_dreamstime, mar. 2022" /> « Ça pourra toujours servir ! » pensa-t-il en ramassant la meule, et il la rapporta à la maison. <br />
Mais une fois de retour chez lui sa femme lui fit remarquer qu'ils n'avaient rien à moudre ... il ne restait pas un seul grain à la maison. Wang-cadet posa la meule par terre et, de dépit, lui donna <ins>un coup de pied</ins>. <strong>La meule se mit à tourner, à tourner et à moudre. Et il en sortait du sel, des quantités de sel.</strong> Et le sel coûtait très cher à cette époque ... La meule tournait, tournait et le tas de sel grandissait, grandissait. Wang-cadet commençait à avoir peur et se demandait comment il pourrait bien arrêter la meule. Il pensait, réfléchissait, calculait, il ne trouvait aucun moyen. Soudain, il eut enfin l'idée de la retourner, et elle s'arrêta.<br />
À partir de ce jour, chaque fois qu'il manquait quelque chose dans la maison, Wang-cadet poussait la meule du pied et obtenait du sel qu'il échangeait avec ses voisins contre ce qui lui était nécessaire. Ils vécurent ainsi à l'abri du besoin, lui et sa femme.<br />
<strong>Mais le frère aîné apprit bien vite comment son cadet avait trouvé le bonheur et il fut assailli par l'envie.</strong> Il demanda la meule et comme son frère plus jeune avait un profond respect pour lui, son frère aîné, et il n'osa pas refuser. Wang-l'aîné était tellement pressé d'emporter la meule que Wang-cadet n'eut pas le temps de lui expliquer comment il fallait faire pour l'arrêter. <br />
Très heureux, le frère aîné rapporta la meule chez lui et la poussa du pied. La meule se mit à tourner et à moudre du sel. Elle moulut sans relâche, de plus en plus vite. Le tas de sel grandissait, grandissait sans cesse. Il atteignit bien vite le toit de la maison.<ins> Les murs craquèrent.</ins> La maison allait s'écrouler. Wang-l'aîné prit peur. Il ne savait pas comment arrêter la meule. <strong>Il eut alors l'idée de la faire rouler hors de la maison, qui était sur une colline. La meule dévala la pente, roula jusque dans la mer et disparut dans les flots</strong>.<br />
Depuis ce temps-là, la meule continue à tourner au fond de la mer et à moudre du sel. Personne n'est allé la retourner. Et c'est pour cette raison que l'eau de la mer est salée.<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Un conte chinois à lire <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/comment-l-eau-de-mer-est-devenue-salee-biblidcon_013#histoire">ici</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>La mer n'a pas toujours été salée - Comores</h4>
<p>Un roi avare et cupide veut garde l'eau de la mer pour lui : elle est sucrée, douce à boire. ... mais un jour l'eau est devenue salée ... pour tout le monde !<br /></p>
<p><ins>Résumé à ma façon :</ins><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p>En ce temps-là, la mer était douce, sucrée, avec un goût léger de pétales d'hibiscus ... Le roi voulait en garder l'usage exclusif. Alors, il interdit à ses sujets de recueillir de l'eau de la mer. Il leur demanda même le prix de son regard et de sa parole, dès le jour même, sous peine de mort ! Oui, le prix de son regard et de sa parole ! Quand il croisait quelqu'un, il le regardait, l’arrêtait et lui ordonnait : - <em>Rends-moi mon regard !</em> <br />
Mais comment faire ? Terrorisés les paysans donnaient ce qu'ils possédaient pour ne pas subir la colère du roi : quelques oeufs, une poule ... Les gens évitaient de marcher sur les routes de peur de croiser le roi ... Ne parlons pas du prix de sa parole ... vaches, récoltes, tout y passa.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/lac-Gnamawi_COMORE_x200.jpg" alt="Lac salé_Grande Comore_http://les-secrets-dodile.wifeo.com/grande-comore-4.php" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Lac salé_Grande Comore_http://les-secrets-dodile.wifeo.com/grande-comore-4.php, mar. 2022" />Mais certains allaient de nuit chercher la bonne eau de la mer. Le roi fit construire un mur au bord de la mer. Des gardes armés surveillaient jour et nuit. La pêche était interdite. Seul le roi avait le droit de vendre l'eau sucrée de l'Océan. Les gens pauvres devaient marcher longtemps pour boire à l'eau de sources cachées dans les montagnes.<br />
Un jour, le roi eut envie de s'amuser en narguant les gens assoiffés : il fait apporter un fût entier d'eau sucrée pour se régaler devant tout le monde. Il s'installe confortablement, ouvre grand la bouche, se fait verser le contenu du fût directement dans le gosier et recrache tout en s'étouffant !!! <em>Arrêtez ! Arrêtez !</em><br />
Le premier ministre goûte : <br />
- <em>Mais cette eau n'est pas sucrée, elle est salée !</em> <br />
Tout le monde se précipite à la mer pour vérifier.<br />
La mer est bien devenue salée ... <br />
Les anciens trouvèrent une explication :<br />
- <em>C'est pour punir le roi de sa boulimie égoïste que Vieux Père là-haut a versé du sel dans l'eau douce.</em> <br />
Mais la mer est restée salée depuis ce jour. Pourquoi ? <br />
- <em>C'est parce qu'il ne restait plus une pincée de sucre pour changer le goût de la mer.</em> <br />
Tant pis ! la mer restera amère ...<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>S. Hatubou, <em>Contes et légendes des Comores</em>, Paris, Flies france, 2004, p. 102-105</li>
<li>Isabelle Lafonta, <em>Histoires de la mer</em>, Paris, Flies france, 2005, p. 5-8</li>
<li>Lac Gnamawi et ses hautes rives : Ce lac salé s’est formé aux creux d’un ancien cratère volcanique au bord de la mer.</li>
<li>Histoire du Lac Gnamawi : <a href="https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html">https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html</a></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Comores :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Les Comores sont situées au canal du Mozambique à son entrée nord, et entre la côte est de l’Afrique et l’île de Madagascar, qui est de nature volcanique.</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/lac-sale_COMORE_x200.jpg" alt="Lac salé_Grande Comore_https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Lac salé_Grande Comore_https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html, mar. 2022" />Le Lac Gnamawi se situe au nord de l’île de N’Gazidja dans la Grande Comore. La place qu'il occupe était celle d’un ancien village.</li>
<li><ins>Une légende explique pourquoi ce lac est salé.</ins> <br /></li>
</ul>
<blockquote><p>Les villageois incarnaient l’avarice, la gourmandise, la paresse, l’orgueil, la luxure, l’envie et la colère. Une nuit, un va-nu-pieds vint demander de l’aide: il s’arrêta devant la première maison, la gorge totalement desséchée, il demanda de l’eau pour se rafraîchir. Il essuya un refus catégorique. A la seconde maison, pareil. Ensuite, sa troisième tentative fût encore plus humiliante : en plus de refuser de lui apporter de l’aide, la femme qui le recevait lui jeta de l’eau sale sur la tête en hurlant : <em>« Déguerpis d’ici, sinon mon mari viendra te découper en petits morceaux ! »</em>. Il fit le tour du village sans qu’aucun villageois n’accepte de lui donner un peu d’eau pour se rafraîchir. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors qu’il était sur le point de quitter le village, le va-nu-pieds entend une voix qui fredonnait une berceuse. Il aperçoit une maison éclairée par une lumière tremblante. Il s’approche de la maison et demande de l’aide. Enfin, une femme généreuse accepte : elle lui offre un repas chaud, à boire et un feu pour se tenir au chaud. Reconnaissant de cette hospitalité, le va-nu-pieds propose à la vieille femme de quitter le village avec lui.<br />
Tandis qu’ils s’éloignent du village, une forte pluie s’abat sur le village. La pluie est tellement forte qu’elle commence à inonder les habitations et emporte les villageois en formant un lac connu aujourd’hui sous le nom de Lac Gnamawi, qui signifie « Mauvaise chair ». Aujourd’hui, tout le monde parle encore de ce village maudit.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p>Le lac aurait dû rester d'eau douce mais un passage s'est créé vers la mer salée toute proche pour qu'on se souvienne des habitants de ce village comme des personnes au cœur desséché, aussi peu désaltérant que le sel ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h3>Autres contes étiologiques</h3>
<p>Un conte étiologique c’est un récit qui explique les origines et le pourquoi des choses d’une manière fantaisiste.<br /></p>
<p>Une professeure de français a produit avec sa classe des contes étiologiques sur la Mer. Les enfants ont trouvé d'autres explications aux mystères de la mer que celles convenues. Vous pourrez lire leurs contes <a href="http://www.nds.edu.lb/sites/default/files/EB5B-Fr.pdf">ici</a>.<br /></p>
<p>Éduquer c’est épanouir, c’est instruire et susciter un questionnement sur l’environnement et le rôle à jouer pour le préserver. <br /></p>
<p><strong>Contes des pourquoi et des comment présentés dans ce blog :</strong><br /></p>
<ul>
<li>CONTES POUR FAIRE VENIR LE SOLEIL - Indiens Haïdas - <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/28/CONTES-POUR-FAIRE-VENIR-LE-SOLEIL-Indiens-Ha%C3%AFdas-Corbeau-vole-la-lumii%C3%A8re">Corbeau vole la lumière</a> et les articles sur le thème du retour du soleil.</li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/01/27/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-25-janvier-2014">Le geai</a> - conte occitan qui explique pourquoi le geai crie au lieu de chanter - conté par Michèle lors d'une réunion-conte.</li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/24/Les-trois-grains-magiques">Le grain, le noyau et le pépin magiques</a> ou comment les pays autour de la Méditerranée sont-ils devenus les pays du pain, des olives et du vin ...</li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/08/Y-a-plus-de-saison-...-Si-%21-Heureusement-%21">Les saisons</a> : le mythe de Perséphone nous explique le cycle des saisons.</li>
</ul>Le printemps en quelques contesurn:md5:2224b95b5cf43f80122d9150ea22ab582016-03-21T13:36:00+00:00patricia gustinContes de SaisonCONTEconte avec des animauxconte merveilleuxconte étiologiqueMYTHOLOGIEPrintempssaisons<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.Lac_parcourscanada_s.jpg" alt="Lac_Canada_parcourscanada.com" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Lac_Canada_parcourscanada.com, fév. 2016" />Lorsque les jours allongent, les hommes se réjouissent, heureux d'avoir échappé au froid et aux jours noirs de l'hiver. La terre se réveille, le printemps amorce le renouveau de la nature. De tout temps les contes ont expliqué à leur manière ce cycle des saisons, réconfortant ainsi ceux qui doutent de revoir le soleil ou ceux qui aimeraient mieux comprendre...<br /></p>
<p>Voici ci-dessous quelques références et les liens vers les contes de la lumière et du printemps, notamment les récits présentés en détail dans le blog.<br />
<br /></p> <h4>Le retour de la lumière et du soleil<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/corbeau-aurore-boreale_Hallgrimur-P-Helgason_petit.jpg" alt="Corbeau_aurore boréale_koreus.com/modules/news/article21137.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Corbeau_aurore boréale_koreus.com/modules/news/article21137.html, mar. 2016" /></h4>
<ul>
<li><strong> Corbeau vole la lumière</strong> conte Haïda in "365 contes des Pourquoi et des comment", Muriel Bloch Giboulées/Gallimard, 1997. Issu de "Le Dit du Corbeau", Bill Reid, robert Bringhurst, Atelier Alpha Bleue. Photo d'aurore boréale prise en Islande par Hallgrimur P. Helgason. A lire <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/28/CONTES-POUR-FAIRE-VENIR-LE-SOLEIL-Indiens-Ha%C3%AFdas-Corbeau-vole-la-lumii%C3%A8re">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le renne du soleil</strong> in : Contes sibériens. Le renne du soleil, contes traduits, choisis, adaptés par Anne-Marie Pssaret, Neuf de l'Ecole des Loisirs 2000. A lire <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/18/CONTES-POUR-FAIRE-REVENIR-LE-SOLEIL-Le-renne-du-soleil">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>L'ours a volé le soleil</strong> conte du Canada, deux versions à découvrir <em>L'ours qui avait volé l'été</em> in : « Trois contes sauvages », contes réunis et adaptés par Isabelle Lafonta, Flies France, 2005 ; <em>Le maître de Lumière</em> in : « 365 contes des pourquoi et des comment », réunis par Muriel Bloch, Gallimard Jeunesse / Giboulées, 1997. A lire <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/11/CONTES-POUR-FAIRE-REVENIR-LE-SOLEIL-1-L-ours-qui-avait-vol%C3%A9-le-soleil">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Le voleur de l'été</strong> in :« L'hiver », Hachette, coll. Mes premières légendes, 1991. Légende en ligne <a href="http://users.skynet.be/sky42184/Amer_BonGenieSoleil.htm">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
D'autres contes sont référencés dans l'article : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/20/CONTES-POUR-FAIRE-REVENIR-LE-SOLEIL">CONTES POUR FAIRE REVENIR LE SOLEIL</a><br />
<br /></p>
<h4>Le printemps fleuri<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Cosmos_Eden-Brothers_s.jpg" alt="Cosmos_Eden-Brothers" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Cosmos_Eden-Brothers, avr. 2012" /></h4>
<ul>
<li><strong>Perséphone</strong> ou l'alternance des saisons. Mythologie grecque. A lire <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/08/Y-a-plus-de-saison-...-Si-%21-Heureusement-%21">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Le retour des Fleurs</strong> conte australien. Ré et Philippe Soupault, "Histoires merveilleuses des cinq continents", Seghers, 1985 - Réédition: Seghers, juin 1990. Texte en ligne <a href="http://feeclochette.chez.com/Ailleurs/fleurs.html">ici</a>.</li>
</ul>CONTES POUR FAIRE VENIR LE SOLEIL - Indiens Haïdas - Corbeau vole la lumièreurn:md5:038cd992c2015c60d99b5aa26bdcdf172016-02-28T21:19:00+00:00patricia gustinLEGENDES : retour aux sourcesAMERIQUESCONTEconte avec des animauxconte étiologiquecorbeauLEGENDEsoleil<p>Au commencement du monde, avant que vienne la lumière et le premier jour ... qu'y avait-il ?</p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Totem_haida_corbeau2_wikimedia.jpg" alt="Totem_Haïda_corbeau_Wikimedia_Hans Weingartz" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Totem_Haïda_corbeau_Wikimedia_Hans Weingartz, fév. 2016" />CORBEAU !!! qui a toujours été là et sera toujours présent... et un vieil homme et sa fille qui gardait bien cachée dans un coffre toute la lumière du monde ...<br />
<br />
C'est ce qu'expliquent les Haïdas, peuple amérindien de la côte Ouest du Canada et du Nord des États-Unis, ainsi qu’une partie Sud-Est de l’Alaska, le long de la côte du Pacifique, et dans l'archipel Haida Gwaii en particulier. Sur ce mât totémique sont sculptés tout en haut Corbeau, puis Sisutl, le serpent à deux têtes et un personnage levant les mains en signe de bienvenu, en bas un chef avec objet en forme de bouclier.</p>
<p>Chez les peuples indiens de la côte nord-ouest, Corbeau organise le monde, répand la civilisation et la culture, créé et libère le soleil...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
<q>Tout au début, lorsque le monde était encore plongé dans les ténèbres, la lumière était cachée dans la hutte du Vieux Pêcheur. Corbeau, qui voulait s'emparer du trésor, décide de se transformer en une feuille et est alors avalé par la fille du Vieux Pêcheur. Une fois né de nouveau comme le fils de celle-ci, Corbeau se met à supplier et à implorer son grand-père pour qu'il sorte la boîte contenant la lumière. Poussé à bout par les pleurnichements de l'enfant, le Vieux Pêcheur ouvre huit boîtes contenues les unes dans les autres jusqu'à ce que le dernier couvercle soit soulevé et que la hutte soit inondée de lumière. Émerveillé, l'enfant court dans toute la maison en jouant avec la boule de feu. Il demande qu'on enlève les planches du plafond qui obstruent le trou à fumée. Dès qu'elles sont enlevées, l'enfant reprend son aspect de Corbeau, saute sur le toit et lance la boule de lumière dans le ciel, où elle devient le soleil.</q><br />
<br /></p> <h4>Corbeau vole la lumière</h4>
<blockquote><p>Avant qu'il y eût quoi que ce fût au monde, avant que les eaux eussent tout recouvert puis se fussent retirées, avant qu'il y eût sur la terre des animaux, dans l'air des oiseaux, dans la mer des poissons, des baleines et des phoques, il y avait <strong>un vieil homme</strong> qui vivait dans <ins>une maison, au bord d'une rivière</ins>, avec son unique enfant, <strong>une fille</strong>. Qu'elle fût belle comme les branches du sapin ciguë sur un ciel de printemps au lever du soleil ou laide comme une limace de mer est à vrai dire de peu d'importance dans cette histoire qui se passe à peu près complètement dans l'obscurité.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Haida_habitation_maquette.jpg" alt="Haida_habitation_http://firstpeoplesofcanada.com/fp_groups/fp_nwc2.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Haida_habitation_http://firstpeoplesofcanada.com/fp_groups/fp_nwc2.html, fév. 2016" /> Car le monde en ce temps-là était tout entier dans le noir. Un noir d'encre, un noir de poix, un noir où tout se noie, un noir plus noir que la plus noire des nuits d'hiver, plus noir que tout ce que l'on a connu depuis de plus noir.<br />
S'il faisait si noir, c'est que le vieil homme avait dans sa maison au bord de la rivière un coffre qui contenait un coffre qui contenait un coffre qui contenait une infinité de coffrets, chacun d'eux contenant un coffret légèrement plus petit que lui jusqu'au dernier, le huitième, qui était si petit qu'il ne pouvait rien contenir d'autre que toute la lumière de l'univers.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.corbeau_rocher_s.jpg" alt="http://thierryvatin.e-monsite.com/rubrique,corbeau,412862.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://thierryvatin.e-monsite.com/rubrique,corbeau,412862.html, mar. 2010" /><strong>Corbeau</strong>, qui existait bien sûr à cette époque puisqu'il a toujours existé et existera toujours, n'était pas très content de cet état de choses. Il se cognait partout, trébuchait ici et là et cela le freinait considérablement dans sa quête de plaisirs en tout genre et dans ses incessants efforts pour changer le monde et se mêler de tout.<br />
Ses errances dans l'obscurité finirent par le mener jusqu'à la cahute du vieil homme. Il commença par entendre<ins> une petite voix qui chantonnait</ins> à quelque distance. En suivant la voix, il ne tarda pas à se trouver près d'une maison et, lorsqu'il eut collé son oreille contre les planches de la paroi, il parvint à capter ce qui suit : <br />
<em>"J'ai chez moi un coffre, et à l'intérieur de ce coffre il y a beaucoup de coffrets et dans le plus petit de tous il y a toute la lumière du monde; tout ça m'appartient, et je ne laisserai jamais qui que ce soit y toucher, même ma fille, car, qui sait, elle est peut-être aussi laide qu'une limage de mer, et ni elle ni moi n'avons envie de le savoir."</em><br />
Il ne fallut qu'un instant à Corbeau pour décider de s'approprier la lumière, mais il lui fallut beaucoup plus longtemps pour imaginer comment s'y prendre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>D'abord il chercha à localiser la porte</ins>. Mais il eut beau faire mille et mille fois le tour de la maison et tâter les planches une à une pendant des heures, il ne put trouver la moindre ouverture. Il lui arrivait parfois d'entendre le vieil homme ou sa fille quitter leur logis pour aller chercher de l'eau ou pour toute autre raison, mais ils sortaient immanquablement par la façade opposée à celle devant laquelle il se trouvait, et, si vite qu'il se précipitât de l'autre côté, c'était toujours pour arriver devant une paroi désespérément lisse.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Découragé, <ins>Corbeau se mit à arpenter le bord de la rivière</ins> en se creusant la tête pour découvrir le moyen de pénétrer dans la maison. Ce faisant, l'idée de la jeune personne qui s'y trouvait commença à faire quelque effet sur son imagination, et sur autre chose aussi. <em>"Il est probable qu'elle soit laide comme une limace de mer, se dit-il, mais d'un autre côté elle pourrait bien être belle comme les branche d'un sapin ciguë sur un lever de soleil de printemps, si seulement il y avait assez de lumière pour qu'il y en eût un."</em> Ce furent ces réflexions quelque peu oiseuses qui lui suggérèrent la solution à son problème.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Sapins_riviere_Canada.jpg" alt="Sapin_riviere_https://kakanada.wordpress.com/author/jeannegouvrion/" style="display:block; margin:0 auto;" title="Sapin_riviere_https://kakanada.wordpress.com/author/jeannegouvrion/, fév. 2016" /><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Sapin-cigue_Tsuga-canadensis.jpg" alt="Sapin ciguë_pruche du Canada" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Sapin ciguë_pruche du Canada, mar. 2016" />Il attendit que la jeune fille, dont il pouvait maintenant distinguer les pas de ceux de son père, vînt à la rivière pour y quérir de l'eau. Se changeant alors en <strong>aiguille de pin</strong>, il se laissa tomber dans le flot et descendit le courant juste à point pour être pris dans le seau qu'elle remplissait. Même sous cette dimension réduite, Corbeau était encore capable d'exercer ses pouvoirs magiques, assez tout au moins pour donner si soif à la jeune personne qu'elle but une grande gorgée d'eau et avala l'aiguille.<br />
Quand il eut dégringolé<ins> bien au fond de son petit ventre chaud</ins>, Corbeau se nicha dans un coin confortable, se transforma une fois de plus, cette fois en un <strong>minuscule être humain</strong>, et partit pour un long sommeil. Tout en dormant, il se mit à grandir.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Corbeau_lumiere_HAIDA.gif" alt="Corbeau-vole-la-lumiere_Haïda" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Corbeau-vole-la-lumiere_Haïda, fév. 2016" />La jeune fille ne comprenait goutte à ce qui lui arrivait, et naturellement elle n'en dit mot à son père, qui, étant donné qu'il faisait tout noir, ne remarqua rien d'anormal, jusqu'au jour où il ne put pas ne pas noter une nouvelle présence dans la maison, Corbeau y ayant fait une apparition triomphale sous la forme d'un nouveau-né de sexe masculin.<br />
C'était - ou ç'aurait été si quelqu'un avait pu le voir - <strong>un garçonnet d'étrange apparence</strong>, doté d'un long nez en forme de bec et de quelques plumes par ci par là. Il possédait aussi les yeux brillants de Corbeau, ce qui aurait donné à sa physionomie un air vif et fureteur - si air il avait pu y avoir au regard de quiconque.<br />
Et quel tintamarre il faisait ! Son cri était à la fois celui d'un enfant gâté et celui de Corbeau dans ses heures de colère - et pourtant sa voix pouvait avoir aussi la douceur du vent dans les branches de pin; il y passait alors quelque chose de ce sublime chant de cloche dont la gorge de Corbeau a le privilège.<br />
Dans ces moments-là, <ins>son grand-père se prenait à adorer ce bizarre nouveau venu</ins> et passait de longues heures à lui fabriquer des jouets et à lui inventer des jeux.<br />
Tout en travaillant à renforcer l'affection et la confiance du vieil homme envers lui, <ins>Corbeau intensifiait ses recherches dans la maison</ins>. Au terme d'explorations multiples,<ins> il en vint à la conviction que la lumière était cachée dans le grand coffre</ins> qui était posé dans un coin. Il en souleva un jour précautionneusement le <strong>couvercle</strong>, mais ne put bien sûr rien voir. Il put seulement sentir un autre coffre à l'intérieur. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Haida_habitation_coffre.jpg" alt="Haida-habitation-coffre_http://patenvadrouille.over-blog.com/2015/08/alaska-2015-4-tlingit.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Haida-habitation-coffre_http://patenvadrouille.over-blog.com/2015/08/alaska-2015-4-tlingit.html, fév. 2016" />Cela avait suffi pour que le grand-père se rendît compte qu'il était arrivé quelque chose à son précieux réceptacle; il réprimanda très sévèrement le voleur potentiel, le menaçant des pires punitions s'il touchait encore au coffre.<br />
Cette algarade déclencha une suite de <ins>protestations assourdissantes, suivies de tendres supplications</ins> par lesquelles, sans jamais mentionner la lumière, l'enfant Corbeau se contentait d'implorer que lui fût donné le plus grand coffre. Ce coffre, disait-il, était la seule chose qui lui manquait pour être tout à fait heureux. Comme la plupart des grands-parents sinon tous l'ont fait depuis le commencement des temps, le vieil homme finit par céder et donna à son petit-fils le coffre extérieur, ce qui le satisfît pour un bout de temps. Mais, comme la plupart des petits-enfants sinon tous l'on fait depuis le commencement des temps, Corbeau ne tarda pas à demander le coffre suivant.<br />
Cela lui prit des jours et des jours, il lui fallut des cajoleries sans nombre coupées de crises de rage savamment orchestrées, mais il obtint, l'un après l'autre, tous les coffrets. Déjà quand il n'en restait plus que quelques-uns,<strong> une étrange luminosité</strong>, jamais encore observée, avait commencé à pénétrer l'obscurité, faisant apparaître des formes vagues et les ombres, rien encore de bien défini. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Au dernier coffret</ins>, l'enfant Corbeau use de sa voix la plus irrésistible pour prier le vieil homme de lui laisser tenir la lumière rien qu'un tout petit peu. Sa requête fut immédiatement rejetée, mais naturellement le grand-père au bout d'un certain temps finit par céder. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/corbeau-vole-la-lumiere.jpg" alt="Corbeau_haida_coffret_vole la lumiere" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Corbeau_haida_coffret_vole la lumiere, mar. 2016" /><strong>Du dernier coffret il sortit la lumière, sous la forme d'une belle boule incandescente, et la lança à son petit-fils</strong>. Il n'aperçut que pendant une fraction de seconde l'enfant à qui il avait prodigué tant d'amour car, dans le temps même où la lumière allait vers lui, sa forme humaine disparut pour laisser place à une masse énorme, noire et brillante, ailes déployées et bec ouvert, en position d'attente. Corbeau se saisit de la boule de feu, jeta ses larges ailes derrière son dos et se catapulta à travers le conduit de cheminée dans l'obscurité du vaste monde. Celui-ci fut instantanément transformé. Les montagnes et les vallées apparurent, précisément dessinées ; les rivières prirent un éclat étincelant; partout la vie se mit en mouvement.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Canada_paysage_sensationsdumonde.jpg" alt="Canada_ColombieBritannique_http://www.sensationsdumonde.com" style="display:block; margin:0 auto;" title="Canada_ColombieBritannique_http://www.sensationsdumonde.com, fév. 2016" /></p>
<blockquote><p>A l'autre bout du ciel, une autre grande masse ailée fit irruption dans l'espace: la lumière avait frappé pour la première fois le regard de <strong>l'aigle</strong> et lui avait montré sa cible. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Aigle_royal_Wikimedia.jpg" alt="Aigle_royal_http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royal" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Aigle_royal_http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royal, janv. 2013" /><br />
Corbeau évoluait dans le ciel, tout à la joie que lui donnait son précieux butin, admirant l'effet que celui-ci produisait sur le monde au-dessous de lui, se félicitant de ce qu'il voyait maintenant où il allait au lieu de voler comme avant à l'aveuglette en priant pour qu'il ne lui arrivât pas trop de catastrophes. <br />
<ins>Il était si heureux qu'il n'aperçut l'aigle que quand celui-ci était déjà presque sur lui.</ins> Dans sa panique, il fit une embardée pour éviter les serres cruelles de son ennemi et, ce faisant, <ins>laissa échapper une bonne moitié de la lumière qu'il tenait dans son bec</ins>. Celle-ci tomba brutalement sur les rochers qu'il était en train de survoler et s'y brisa en éclats - un gros et une infinité de petits - qui rebondirent jusque dans le ciel où, devenus <strong>la lune et les étoiles</strong>, ils rendent encore aujourd'hui gloire à la nuit.<br />
<ins>L'Aigle pourchassa sa proie jusqu'aux confins du monde</ins> ; là, épuisé par cette longue traque,<strong> Corbeau finit par lâcher son dernier morceau de lumière</strong>. Celui-ci, après s'être posé en douceur sur un lit de nuages, s'éleva tout doucement <strong>au-dessus des montagnes à l'est</strong>.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Canada_montagne_lever_de_soleil_m.jpg" alt="Mont Baker vu de Victoria, en Colombie-Britannique, Canada" style="display:block; margin:0 auto;" title="Mont Baker vu de Victoria, en Colombie-Britannique, Canada, fév. 2016" /></p>
<blockquote><p>Ses premiers rayons pénétrèrent par le conduit de la cheminée jusque dans la maison près de la rivière où le vieil homme pleurait amèrement sur la perte de son trésor et sur la trahison de son petit-fils. Mais lorsque la clarté fit irruption il leva les yeux et pour la première fois aperçut sa fille, qui était restée tranquillement assise dans un coin pendant tout ce temps, complètement ahurie par cette succession d'événements. Le vieil homme vit alors que son enfant était belle comme les branches du sapin ciguë sur un ciel de printemps au lever du soleil et il commença à se sentir un peu mieux.<br />
Ainsi, il y eut un premier jour, et il vit que cela était bon ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br />
Conte Haïda : les Haïdas, peuple premier, vivent sur la côte Ouest du Canada et du Nord des États-Unis, ainsi qu’une partie Sud-Est de l’Alaska, le long de la côte du Pacifique, et dans l'archipel Haida Gwaii en particulier.<br />
<br /></p>
<ul>
<li><em>Corbeau vole la lumière</em>, Recueil de mythes haïdas, Traduction de The Raven Steals the Light, par Bill Reid et Robert Bringhurst , illustrations de Bill Reid, Préface de Claude Lévi-Strauss. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>précédemment publié sous le titre<em> Le dit du Corbeau</em> aux Éditions Atelier Alpha bleue (9782864690573)</li>
<li>inclus dans le recueil "365 contes des Pourquoi et des comment", Muriel Bloch Giboulées/Gallimard, 1997, conte Haïda , 1er -6 mars</li>
<li>inclus dans le recueil de Praline Gay-Para : <em>Contes très merveilleux - des quatre coins du monde</em>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Contes-tres-merveilleux-4coins-du-Monde_PralineGayPara.GIF" alt="Contes tres merveilleux_4 coins du monde_Praline Gay Para" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes tres merveilleux_4 coins du monde_Praline Gay Para, mar. 2016" />Actes sud col. Babel, format poche, 2014. Les contes du monde entier réunis ici ont en commun leur exubérance et leur beauté : intrigues prodigieuses, sortilèges étonnants, animaux extraordinaires, jeunes gens remarquables, décors enchanteurs... ils provoquent l'émerveillement par la puissance de leur imaginaire. Une épouse répudiée cherche à reconquérir son empereur de mari ("L'arbre d'or") ; une jeune femme harcelée par sa belle-mère trouve un étrange refuge ("La jeune femme dans la lune") ; les éléments déchaînés s'apaisent par la douceur ("Kotura, le dieu des vents") ; le vaillant soldat qui devient général et épouse la fille du roi n'est pas celui que l'on croit ("La jeune fille soldat") ; l'amitié et la générosité peuvent faire éclore des lieux paradisiaques ("Le jardin merveilleux") ; et lorsque la lumière jaillit c'est pour mieux révéler la beauté d'une jeune fille ("Corbeau vole la lumière"). Salutaire avertissement en même temps que vœu bienveillant, le récit liminaire intitulé "Celui qui connaît un conte ne doit pas le garder" rappelle à quel point raconter des histoires relève du partage le plus évident et le plus joyeux. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Variantes :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le corbeau et le soleil</em>, conte Inuit (Russie – Kamtchatka) : in "365 contes des Pourquoi et des comment", Muriel Bloch Giboulées/Gallimard, 1997. Issu de "Cet endroit-là dans la taïga", Contes du Grand Nord, Luda, Fées et Gestes, Hatier. <q>L'ours blanc garde le soleil pour lui. Ours Blanc et Ours Noir vivent ensemble. Un jour une querelle éclate entre eux et Ours Noir est mis à la porte. Vexé, Ours Blanc décide de vivre tout seul avec sa fille et décroche le soleil pour le suspendre dans sa maison. Tous les animaux de la région vont se plaindre au Corbeau. Celui-ci réussit à entrer dans la maison en prenant la forme de l'enfant de sa fille. Il insiste si longtemps pour jouer avec le soleil que Ours banc cède. Le Corbeau s'empare du soleil et le jette dans le ciel. Ours Blanc se met en colère, il chasse alors tous les animaux et les hommes de la région</q>. Ce mythe permet d'expliquer pourquoi l'ours blanc vit seul sur la banquise et pourquoi il est si féroce.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Coyote et le soleil</em>, conte Amérindien : in <em>365 contes des Pourquoi et des comment</em>, Muriel Bloch Giboulées/Gallimard, 1997, conte du 14-16 mai. Issu de "Contes et Légendes des Indiens Peaux-Rouges", Hélène Fouré-Selter, Nathan. <q>Même trame mais avec coyote qui pénètre dans la maison du chef du village du pays où est gardé le soleil en se changeant en branche que sa fille ramasse ...</q><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Le géant qui vola le soleil</em>, Afghanistan : in "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999. <q><strong>Un géant</strong> qui habite les plus hautes montagnes (Hindu Kuch) garde jalousement le soleil, rien que pour lui. Le dieu Mari prend l'apparence d'un petit enfant pour pénétrer chez lui. La mère du géant va le protéger ...</q>Trame assez similaire à <em>Corbeau vole la lumière</em><br /><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Poteau totem haïda : Par Leonce49 sur Wikipedia allemand (Hans Weingartz) CC-BY-SA-3.0 via Wikimedia Commons. Poteau totem de chief Tony Hunt des Kwakiutl. De haut en bas : le corbeau, Sisutl, le serpent à deux têtes et personnage levant les mains en signe de bienvenu, chef avec objet en forme de bouclier. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BNWAPPF1.jpg?uselang=fr</li>
<li>Habitation Haïda : http://firstpeoplesofcanada.com/fp_groups/fp_nwc2.html et/ou http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/aborig/haida/havho06f.shtml</li>
<li>Corbeau : http://thierryvatin.e-monsite.com/rubrique,corbeau,412862.htm</li>
<li>Corbeau : Bill Reid, « Children of the Raven »,1977, Sérigraphie sur papier, collection de la Fondation Bill Reid, photo de Kenji Nagai, http://theravenscall.ca/fr/art</li>
<li>Sapins et rivière : https://kakanada.wordpress.com/author/jeannegouvrion/l</li>
<li>Coffre : http://patenvadrouille.over-blog.com/2015/08/alaska-2015-4-tlingit.html</li>
<li>Corbeau vole la lumière : art Haida, via pinterest</li>
<li>Paysage du Canada en Colombie britannique, pays des Haïdas :</li>
<li>Aigle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_royal</li>
<li>Paysage, lever de soleil : Mont Baker vu de Victoria, en Colombie-Britannique, Canada</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<p>Le territoire d’Haïda gwaii est constitué de 138 îles, le nom haïda gwaii veut dire « les îles du peuple ». Les premiers témoignages démontrant la présence des haïdas consistent en des outils de pierre grossièrement taillées. Les pirogues permettaient à ces peuples de communiquer avec leurs voisins du nord auxquels ils empruntèrent de nouveaux outils appelés microlames, faits en obsidienne. Les fouilles archéologiques sur les sites de haïda gwaii indiquent une présence importante il y a 5000 ans. Les Haïdas passaient La plus grande partie de l’année dans leurs villages mais pendant la saison de pêche ils gagnaient alors les ruisseaux pour pêcher. http://cocomagnanville.over-blog.com/canada-/-etas-unis-les-ha%C3%AFdas<br /></p>
<p>A quoi ressemblait les habitations des Haidas, peuple pêcheur de la côte nord-ouest du Canada ?<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Haida_habitation.jpg" alt="Haida_habitation_http://www.encyclopediecanadienne.ca/en/search/?keyword=haida" style="display:block; margin:0 auto;" title="Haida_habitation_http://www.encyclopediecanadienne.ca/en/search/?keyword=haida, fév. 2016" />
http://www.encyclopediecanadienne.ca/en/search/?keyword=haida<br />
<br /></p>
<p><ins>Symbole du corbeau chez les peuples premiers du Canada et du Grand nord :</ins> <br /></p>
<p>Dans les civilisations nomades de chasseurs et de pêcheurs que le corbeau a un aspect positif, à la différence des civilisations sédentaires et agraires.<br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Corbeau_children_of_the_raven_Bill_Reid.jpg" alt="Corbeau_bill reid_Les enfants du Corbeau_1977" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Corbeau_bill reid_Les enfants du Corbeau_1977, mar. 2016" />Chez les indiens Tlingit (Nord-ouest du Pacifique), le corbeau est la figure divine centrale ; il organise le monde, répand la civilisation et la culture, créé et libère le soleil. En Amérique du Nord il est aussi la personnification de l'être suprême, du vent qu'il fait surgir d'un battement d'aile, du tonnerre et de la foudre. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li>Chez les indiens Haïda (côte nord-ouest du Canada), le Corbeau subtilise le soleil au chef du ciel pour le rendre au peuple de la terre. Corbeau possède une pirogue magique : il peut la faire changer de taille, petite comme une aiguille de pin jusqu'à contenir l'univers tout entier.</li>
</ul>
<p><br />
<em>Illustration :</em> Bill Reid, « Children of the Raven »,1977, sérigraphie sur papier, collection de la Fondation Bill Reid, photo de Kenji Nagai, http://theravenscall.ca/fr/art<br /></p>
<p><em>Pour en savoir plus sur la symbolique du corbeau :</em><br /></p>
<ul>
<li>Consulter le billet :<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/03/04/%22Ravitaill%C3%A9-par-les-corbeaux%222"> "Ravitaillé par des corbeaux"</a></li>
<li>Un article en ligne : http://pleinderessources.gouv.qc.ca/chronique/capsule/pleins-feux-sur-halloween-corneille-corbeau-131.html</li>
</ul>''Le gâteau-terre et le gâteau-ciel''urn:md5:56a6d3457506829836a5149b5e398cae2014-02-07T16:24:00+00:00patricia gustinLEGENDES : retour aux sourcesASIECONTEconte de gourmandiseconte étiologiqueLEGENDE<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Fetes___Traditions/.GateauxTet_banh-tet_banh-chung_s.jpg" alt="GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_http://www.circuits-au-vietnam.com/2013/02/plats-au-tet-vietnam.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_http://www.circuits-au-vietnam.com/2013/02/plats-au-tet-vietnam.html, fév. 2014" />En 2014, la fête du Têt a lieu le 31 janvier. Basé sur le calendrier lunaire, le Têt a lieu chaque année entre mi-janvier et mi-février. Commencent alors cinq jours de fêtes. <br />A cette occasion, la coutume est de confectionner et d'offrir des <em>Banh Tét</em> (gâteaux-ciel), des gâteaux de riz de forme cylindrique, fourrés de viande. On les coupe en tranches épaisses avant de les faire réchauffer à la vapeur ou pour les faire frire à la poêle. Ils ont alors une forme circulaire, à l'image du ciel selon la tradition chinoise. Il existe aussi des <em>Banh Chung</em> de forme carrée (gâteaux-terre). <br />
Une légende vietnamienne raconte comment et pourquoi s'est installée cette tradition. <br /></p> <h4><em>Le gâteau-terre et le gâteau-ciel</em></h4>
<p>Adaptation personnelle, d'après deux versions (et plus, dont celle que je tiens de ma belle-mère vietnamienne) ...<br /></p>
<blockquote><p>Le roi Hung avait de nombreux fils... et encore plus d'épouses. Vingt-deux fils ! Sentant sa fin approcher, il les convoque et leur dit :<br />
- <em>Pour gouverner un pays, courage et sagesse ne suffisent pas. Il faut de l’imagination. Les fêtes du Têt approchent. Je désire offrir à nos ancêtres des mets savoureux, recherchés et originaux tout à fait préparés spécialement à l'occasion des fêtes du Têt. <strong>Me succédera sur le trône celui d’entre vous qui me fera un cadeau inoubliable, un cadeau aussi agréable aux dieux qu'à moi-même et qui fera plaisir à tout notre peuple.</strong></em><br />
Obéissants, les princes se mettent en quête des mets les plus exquis, les plus coûteux et les plus goûteux. <br />
<strong>Seul un jeune prince, le prince Lang Lieu, reste seul chez lui, sans rien faire. Il est pauvre et pense n'avoir aucune chance.</strong> Le roi, son père, ne lui a jamais témoigné la moindre affection et sa mère est morte en disgrâce, tout à fait oubliée du souverain qui a tant de belles et jeunes épouses. Il ne fait rien mais il a honte car il vénère ses ancêtres ; il aimerait tant offrir un mets tout à fait spécial qui corresponde à l'attente de son père... ainsi il montrerait combien il a du respect pour la lignée de ses ancêtres, et cela malgré sa position d'oublié.<br />
Il est tellement tourmenté, qu'il a un sommeil agité la nuit. Il voit en rêve un génie qui l'emporte dans les airs, au-dessus de ses champs de riz, la seule possession qui lui vient de sa mère. Et le génie lui souffle dans l'oreille :<br />
- <em>Le riz est le plus précieux de tous les trésors de la terre. Nul ne se lasse jamais de sa saveur incomparable, qu'on soit pauvre paysan ou riche commerçant, et même roi. Le riz est nourrissant et bon pour la santé. Il se prépare de multiples façons et peut rassasier un pays entier.</em> <br />
Il voit les champs vert-jaune bien délimités par les murets de terre qui retiennent l'eau, le vert sombre des forets qui les bordent. Au-dessus s'incurve une coupe renversée un ciel blanc de chaleur. <br />
Un serviteur l'interroge :<br />
- <em>Les Anciens disent que le ciel est rond, mais que la terre est carrée. Alors où sont les quatre coins de la terre ?</em><br />
Le prince répond :<br />
- <em>Là où se lève le soleil et là où il se couche sont deux angles de la terre. Et les deux autres angles sont juste entre eux, l'un en face de l'autre.</em><br />
Le prince se réveille alors en sursaut :<br />
- <strong><em>Je sais ce que je vais offrir à mon père : le monde sous la forme de deux gâteaux !</em> </strong><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Fetes___Traditions/.banh-tet_banh-chung_vietnam_s.jpg" alt="GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_http://360degresvietnam.com/vietnam-zig-zag/le-banh-chung/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_http://360degresvietnam.com/vietnam-zig-zag/le-banh-chung/, fév. 2014" /> Il prépare <strong>un gâteau rond et blanc</strong> (comme le ciel du printemps) représentant le ciel ; sa forme cylindrique (comme un long saucisson qu'on coupe en tranches un peu épaisses avant de le réchauffer à la vapeur) . Et il prépare aussi <strong>un gâteau carré</strong> représentant la terre car, en ce temps-là, on pensait que la terre était carrée. Il se sert de riz gluant (comme les sushis), le fourre de pâte de haricots mungo, d'oignons et de viande (pour symboliser la terre, les végétaux et les animaux) et l'entoure de feuilles parfumées (représentant la forêt autour des rizières).
Le roi voit ces gâteaux et les trouve beaux. Il les goûte et les trouve bons. Quand il sait ce qu'il représentaient, il les trouve merveilleux. Il fait de ce fils oublié de tous son <strong>successeur</strong>.<br />
Depuis ce jour, ces gâteaux sont offerts sur l'autel des ancêtres et dégustés lors des fêtes du nouvel an. Au Sud Vietnam, lors des fêtes du Têt (nouvel an) on prépare le gâteau-ciel (rond) et lors des mariages on offre et déguste le gâteau-terre (carré). <br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le cadeau</em>, légende vietnamienne, rapporté par Luda <ins>in :</ins> 365 contes de gourmandises, Gallimard Jeunesse, coll. giboulées, 1999 (page du 26 janvier)</li>
<li><em>Le gâteau-terre et le gâteau-ciel</em>, conte vietnamien adapté par Isabelle Lafonta, <ins>in :</ins> Histoires de pains et de gâteaux, Flies France, 2003</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>http://www.circuits-au-vietnam.com/2013/02/plats-au-tet-vietnam.html</li>
<li>http://360degresvietnam.com/vietnam-zig-zag/le-banh-chung/</li>
<li>http://ame-vietnamienne.over-blog.com</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Le gâteau de riz gluant fait parti des traditions vietnamiennes depuis la période du roi Hung VII (1631 – 1432 avant JC.). Il est le symbole du nouvel An lunaire, et de l’arrivée du printemps. Les rois mythiques Hung ont été les ancêtres de la nation, règnant sur le Van Lang, premier et antique nom du Vietnam.</li>
<li>Plus de détails sur les coutumes vietnamiennes <a href="http://site.forumvietnam.fr/le-tet-le-nouvel-an-vietnamien/">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Fetes___Traditions/.GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_s.jpg" alt="GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_http://ame-vietnamienne.over-blog.com/article-banh-ch-ng-banh-tet-la-recette-66205732.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GateauTerre_GateauCiel_BanhChung_BanhTet_http://ame-vietnamienne.over-blog.com/article-banh-ch-ng-banh-tet-la-recette-66205732.html, fév. 2014" /> Dans le Nord du Vietnam, on confectionne de délicieux <em>banh chung</em> (en vietnamien, bánh chưng), de forme carré, et dans le Sud (mais aussi dans le Centre), on confectionne de succulents <em>banh tet</em> (en vietnamien, Bánh Tét), de forme cylindrique (symbole du ciel et de la fécondité), avec les mêmes ingrédients mais souvent agrémentés d’oignon, d’épices, de jus de coco, etc, selon goût. Cependant, pas de clivage culinaire régional : dans tout le pays, le <em>banh chung</em> et le <em>banh tet</em> se dégustent aussi bien au Nord comme au Sud. (<a href="http://misstamkitchenette.com/vietnam-banh-tet-du-sud-gateau-du-nouvel-an/">La kitchenette de Miss Tam</a> où vous trouverez une recette détaillée).</li>
<li>Recette en photos <a href="http://360degresvietnam.com/vietnam-zig-zag/le-banh-chung/">ici</a></li>
<li>La recette des gâteaux-terre, ingrédients et vidéo est <a href="http://ba-noi.com/blog/le-gateau-de-riz-gluant-pour-la-fete-du-tet-banh-chung/">ici</a></li>
<li>La recette des gâteaux-ciel est en vidéo <a href="http://www.youtube.com/watch?v=H_s0GFQUYYc#t=23">là</a></li>
<li>La recette originale utilise des des feuilles de dong (de la famille de l’arrow-root, très difficile voire impossible à trouver en France) ou par défaut, dans des feuilles de bananier. Il existe aussi une version sucrée à base de bananes ou encore, une version végétarienne à base de haricots noirs, enveloppés dans des feuilles de bananier.</li>
</ul>Contes en Pays Narbonnais : le 25 janvier 2014urn:md5:3d415f57eaa110f86aff2f32dde3a2552014-01-27T10:38:00+00:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!AndersenCONTEconte avec des animauxconte de sagesseconte facétieuxconte merveilleuxconte étiologiqueEUROPEGrimmINDESORIENTréunion des conteuses<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" />Une soirée au coin du feu comme on les aime ... <br /></p>
<ul>
<li><strong>Michel :</strong> <em>Le Petit Cordonnier ou Sept d'un coup</em>, conte détourné, une nouvelle fantaisie de Michel (création personnelle)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>Pedilestu et Mustaccina</em>, conte corse avec vendetta, bien entendu ! - (randonnée)</li>
<li><strong>Abessia :</strong> <em>Ce que le Père fait est bien fait</em>, conte d'Andersen (conte facétieux)</li>
<li><strong>Nanette :</strong> <em>Le paradis du Hérisson</em>, on est tellement mieux chez soi ... - (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Dominique :</strong> <em>La fille dans l'arbre creux</em>, un conte fort ; les bras m'en tombent ... avec les mains de la jeune fille - (conte merveilleux)</li>
<li><strong>Michèle : </strong> <em>Le geai</em> - conte occitan qui vous apprend pourquoi le geai crie au lieu de chanter - (conte étiologique)</li>
<li><strong>Viviane : </strong> <em>Le roi aux pieds sales</em> - conte des Indes - où une petite fille pertinente - et un peu impertinente comme le sont les enfants avec leur franc-parler - conseille le roi - (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Joris (13 ans) :</strong> <em>Le dromadaire et l'âne</em>, conte palestinien conté cet été à Narbonne par Praline Gay-Para - (conte facétieux et de sagesse)</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h5><strong>Prochain Rendez-Vous-Contes :</strong></h5>
<ul>
<li><strong>le samedi 22 février 2014</strong> date et lieu à confirmer</li>
<li>Courriel : patricia.gustin@hotmail.fr</li>
</ul> <h4>Rendez-Vous-Conte du samedi 25 janvier 2014 chez Patricia :</h4>
<p><strong>Michel : <em>Le Petit Cordonnier ou Sept d'un coup</em></strong>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />conte détourné, une nouvelle fantaisie de Michel (création personnelle)<br /></p>
<blockquote><p><strong>Le petit cordonnier</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/.cordonnier_Romans_s.jpg" alt="cordonnier_Romans_http://www.lumieresdelombre.com/a'rchives/2013/02/08/26365484.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="cordonnier_Romans_http://www.lumieresdelombre.com/archives/2013/02/08/26365484.html, janv. 2014" />vivait dans la petite ville d'Heimat, dans le carré délimité par l'abattoir, l’équarrisseur, le boucher et le tanneur. Il était donc bien placé pour choisir le meilleur cuir. Malheureusement, était-ce à cause de cette situation et de l'odeur pestilentielle qui en résultait, il avait peu de clients. Pour la même raison, il abattait dans la journée un grand nombre de mouches sur son établi qu'il claquait entre deux savates (les mouches, pas l'établi). Un jour qu'il en avait claqué 7 d'un coup, il en eut assez. Il prit sa large ceinture de flanelle, y broda l’inscription <strong>"7 d'un coup"</strong>, la ceignit, prit son baluchon et partit.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Il arriva bientôt au pays du <strong>Petit Chaperon Rouge</strong>. En voyant un si valeureux chasseur, la mère et la grand'-mère le supplièrent de leur ramener le Petit Chaperon Rouge. Il partit donc à la recherche de l'antre du loup, et quand il le trouva, il entra sans bruit la nuit, cousu les pattes du loup qui dormait, réveilla le Petit Chaperon Rouge et s’enfuit avec elle. Mais avant il avait pris soin de ramasser sous les oreillers des 7 louveteaux la dent de lait qu'ils venaient de perdre (car même les loups ont de dents de lait quand ils sont petits) et en avait fait un collier. En rentrant triomphalement il avait expliqué qu'il avait vaincu une horde de 7 loups pour délivrer le Petit Chaperon Rouge. Et le Petit Chaperon Rouge qui aimait bien les histoires pour enfant, avait rajouté quelques détails. Puis il était reparti, suivi du Petit Chaperon Rouge qui voulait voir le monde, ou plutôt précédé par elle, qui racontait ses exploits.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Chemin faisant, ils rencontrèrent <strong>Blanche Neige</strong>, qui était terrorisée parce qu'elle savait que la méchante Reine avait envoyé les 7 chevaliers de l'Apocalypse pour la tuer. Vite, le petit cordonner acheta chez le boucher un cœur de porc et un litre de sang. Il en aspergea Blanche Neige et lui demanda de faire la morte, et quand les 7 chevaliers de l'Apocalypse arrivèrent, il brandit le cœur en disant : <em>J'ai été plus rapide que vous. Voilà le cœur de Blanche Neige pour la reine.</em> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ensuite Blanche Neige les guida au pays des <strong>7 nains</strong> où elle avait vécu et où ceux-ci retenait prisonnière <strong>La Belle au Bois Dormant</strong>. Ils n'eurent aucun mal à la trouver car les 7 nains avaient organisé une visite touristique pour admirer la Belle au Bois Dormant, tout en tenant éloigné par un sortilège les princes qui auraient pu la réveiller. En voyant cette exploitation éhontée, le petit cordonnier tua les 7 nains, embrassa la Belle au Bois Dormant qui se réveilla et se joignit à eux.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Dans la forêt, ils remarquèrent des petits cailloux blancs qui les menèrent chez l'<strong>Ogre</strong>. Celui-ci venait de tuer 4 de ses 7 filles et de les manger, grâce au stratagème de Hans, le frère de Gretel. Le petit cordonnier qui avait bon cœur, dit à l'Ogre : <em>Arrête, arrête! Tu es en train de manger tes filles !</em> L'ogre s'arrêta, goba Hans et offrit ses 3 filles restantes au petit cordonnier pour le remercier. Celui-ci repartit donc avec elles 3 plus Gretel qui s'était cachée sous le lit. <br />
<strong>Elles étaient maintenant 7 à suivre le Petit Cordonnier.</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ils arrivèrent au pays du Prophète, qui les reçut avec ses 7 femmes. Durant la nui, le Petit cordonnier échangea les 3 petites ogresses contre 3 filles du Prophète.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/.cordonnier_pantoufle_cendrillon_s.jpg" alt="Cordonnier_affiche_pantoufle_cendrillon_http://coeremieu.duo.free.fr/coeremieu.duo/La_Boite_a_Musiques/Entrees/2013/9/1_A_courir_sur_le_pave,_mes_souliers_se_sont_troues....html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cordonnier_affiche_pantoufle_cendrillon_http://coeremieu.duo.free.fr/coeremieu.duo/La_Boite_a_Musiques/Entrees/2013/9/1_A_courir_sur_le_pave,_mes_souliers_se_sont_troues....html, janv. 2014" />Quand ils revinrent au pays, on organisa une grande fête et un grand mariage où<strong> le Petit Cordonnier épousa les 7 filles d'un coup. D'où le nom : <em>Sept d'un coup !</em></strong> ...</p></blockquote>
<p><br />
<ins>Chansons : </ins><br /></p>
<div class="external-media" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;">
<iframe class="embedly-embed" src="http://infodoc.blog.free.fr//cdn.embedly.com/widgets/media.html?url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3Di7zwp_-CAA4&src=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fembed%2Fi7zwp_-CAA4%3Ffeature%3Doembed&image=http%3A%2F%2Fi1.ytimg.com%2Fvi%2Fi7zwp_-CAA4%2Fhqdefault.jpg&type=text%2Fhtml&schema=youtube" width="160" height="120" scrolling="no" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<br /><a href="http://www.youtube.com/watch?v=i7zwp_-CAA4">Aux marches du Palais - Marie Laforêt</a>
</div>
<ul>
<li>Suggéré par Michel : "Aux marches du Palais(bis) / C'est un petit cordonnier (bis) / Qu'a eu sa préférence, Lonla (bis)'' <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Petit cordonnier t´es bête / Qu´est-ce que t´as donc dans la tête ?/Crois-tu que mon cœur s´achète/ Avec une paire de souliers ? / Mais à peine la belle avait-elle fait trois pas / Que ses p !@#$%^&* souliers furent ensorcelés / Elle se mit à tourner comme une toupie déréglée</em>. Ainsi, il saura gagner le cœur de la belle… Chanson de Francis Lemarque <a href="http://gauterdo.com/ref/pp/petit.cordonnier.html">ici</a>. Rendez-vous sur la page de la boite à musique par <a href="http://coeremieu.duo.free.fr/coeremieu.duo/La_Boite_a_Musiques/Entrees/2013/9/1_A_courir_sur_le_pave%2C_mes_souliers_se_sont_troues....html">là</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Photo de <a href="http://www.lumieresdelombre.com/archives/2013/02/08/26365484.html">"Lumières de l'ombre"</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Michel s'est inspiré (au début du moins) du conte de Grimm : <em>Le valeureux petit tailleur - Sept d'un coup</em>, devenu ici un cordonnier. A lire sur <a href="http://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/le_valeureux_petit_tailleur">grimmstories.com</a>. Le conte relate comment un simple petit tailleur plein d'astuce et de ruse épouse une princesse et devient roi au terme de toute une série d'aventures : <q>Un tailleur se prépare à manger une tartine de crème, mais elle attire les mouches. Le tailleur, excédé, frappe dans le tas avec une pièce d'étoffe et en tue sept d'un coup. Pour marquer cet exploit, il se fabrique une ceinture sur laquelle il brode les mots : « Sept d'un coup ». Stimulé par son haut fait, il part dans le monde, décidé à relever tous les défis. Il part avec, en poche, seulement un fromage et un oiseau. Il rencontre un géant qui, en voyant sa ceinture, s'imagine que « Sept d'un coup » fait référence à sept hommes. Le géant décide alors de mettre le tailleur à l'épreuve, mais le petit tailleur vaincra par la ruse. Le récit des exploits du tailleur parvient aux oreilles du roi, qui l'engage à son service pour combattre d'autres géants, puis capturer une licorne et un sanglier. Le petit tailleur finit par épouser la princesse, échappe à un complot et devient roi.</q>Plus de détails <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vaillant_Petit_Tailleur">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><em>Heimat</em> est un mot allemand impossible à traduire qui désigne à la fois le pays où l'on naît, le village où l'on a grandi, mais aussi la maison où on a passé son enfance ou celle où on est chez soi.<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><em>Le Petit Poucet</em> a semé des petits cailloux blancs. Hébergé chez un Ogre et une Ogresse, il échange pendant la nuit les bonnets de ses frères et le sien avec les couronnes des filles de l'ogre : l'ogre tranchera la tête de ses filles.<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><em>Hans et Gretel</em>, rencontrés chez l'ogre de Michel, sont d'autres personnages de contes (Grimm). Dans le conte originel, ils sont prisonniers d'une sorcière dans une maison en pain d'épices, mais Gretel pousse la sorcière dans le four. D'autres contes montrent l'ogre en train de dévorer sa fille à la place de son prisonnier, comme dans <em>Les canards d'argent du Troll</em>, objet d'un article précédent : cliquer<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/04/11/A...-comme-Askeladd-et-les-canards-d-argent"> ici</a> pour accéder au texte. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><em>Les 7 chevaliers de l'Apocalypse</em> : Le livre de l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, décrit (ch 6) l’Agneau (Jésus-Christ) ouvrant le premier de sept sceaux. Les 4 premiers sceaux libèrent 4 cavaliers : un archer monté sur un cheval blanc, signe de guerre de conquête ; un cavalier chevauchant un cheval roux, ayant le pouvoir d’enlever la paix sur la terre ; un cavalier sur un cheval noir, symbolisant une pénurie de nourriture entraînant la famine ; un cavalier sur un cheval d’une couleur verdâtre, annonciateur d'épidémies, ayant le pouvoir sur le quart de la terre. Les trois sceaux suivant apportent de grands troubles avant le jugement final et la fin du monde. (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Quatre_Cavaliers_de_l%27Apocalypse_%28Bible%29">Les quatre cavaliers de l'Apocalypse</a>)<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Patricia : <em>Pedilestu et Mustaccina</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Contes_Corses_Orsoni_Nathan_1993_s.jpg" alt="Contes-et-légendes-Corses_Francette_Orsoni_Nathan_1993" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes-et-légendes-Corses_Francette_Orsoni_Nathan_1993, déc. 2013" />, conte corse avec <em>vendetta</em>, bien entendu ! (randonnée). <ins>in :</ins> Francette Orsoni, "Fiordilisa et autres contes corses", Syros Jeunesse, coll. Paroles de Conteurs, 2002 ; présent également dans le recueil "La vengeance du Catenacciu et autres contes de Corse : récits du folklore corse", Francette Orsoni, hachette Jeunesse, Le Livre de poche, 1993. <br /></p>
<blockquote><p><strong>C'est l'histoire de deux bandits Corses. <em>Pedilestu</em>, "Pied leste", et <em>Mustaccina</em>, "Belles moustaches".</strong> L'hiver approchant, ils s'étaient trouvé un repaire à l'écart de tout, dans une ferme. Le fermier leur laissait faire ce qu'ils voulaient, sieste avant tout, et leur offrait le gîte et le couvert en échange d'un peu de surveillance : ils veillaient à ce qu'aucun rôdeur ne pénètre dans la ferme. <em>Todo va bene</em> ... <em>Piano ma sano</em>. Mustaccina avait l’œil et savait organiser les bons plans tandis que Pedilestu les exécutait. Pour l'instant, ils pouvaient aller partout dans lap ferme, sauf au grenier qui leur était strictement interdit. Ce qui excitait la curiosité de Mustaccina. Elle veillait aux allers et venues du fermier. Oui, "elle" ! Malgré ses belles moustaches, c'était une beauté méditerranéenne... et une grande chasseresse : pas un ne survivait à ses attaques, ni rat, ni souris, pas même un mulot... Vous avez compris, ces deux bandits corses étaient un chat et une chatte.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Chats_tigres_2_s.jpg" alt="Chats_tigrés_2_http://www.adosbox.fr/Articles/deux-chats-tigres_images_49.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chats_tigrés_2_http://www.adosbox.fr/Articles/deux-chats-tigres_images_49.htm, janv. 2014" /><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Mustaccina veillait - sauf pendant la sieste bien sur, sacrée en Corse. <ins>Au printemps, le fermier ouvre le grenier et dresse l'échelle</ins> : il va chercher quelques sacs de provisions. Mustaccina qui dormait - mais d'un œil - sur une branche de l'olivier de la cour voit cela. Elle alerte Pedilestu et l'envoie en reconnaissance. L'échelle est restée en place. Le fermier est parti. Mustaccina monte avec souplesse et renifle tout : ses belles moustaches frémissent. Tout de suite elle a repéré du lard en train de sécher, un jambon, mais les sacs l'intriguent. Elle veut savoir ce qu'il y a dedans ... Quelques coups de griffes libèrent ici des amandes ici, et là des noix, des noisettes ... <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.noisette_Haselnuss_Gr_99_wikipedia_t.jpg" alt="Noisette_Wikipedia_Horst Frank_ Creative Commons Attribution-Share Alike" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Noisette_Wikipedia_Horst Frank_ Creative Commons Attribution-Share Alike, janv. 2014" /> Mustaccina veut goûter ces drôles de croquettes. Pedilestu la met en garde : <em>Fais attention, Mustaccina, il faut d'abord casser la coque avant de croquer la noisette.</em> <strong>Mustaccina coince une noisette entre ses crocs et croque ... mais la noisette glisse et se coince dans sa gorge ... Elle s'étouffe</strong> ...
Son compagnon Pedilestu va chercher du<ins> lard</ins> à la cuisine pour faire glisser la noisette, mais <ins>le placard est fermé à cl</ins>é ... Pour avoir la clé, il devra aller voir le<ins> serrurier</ins> qui lui demande de l'argent que le chat demande au riche <ins>fromager</ins> qui doit vendre plus de fromage, donc il lui faut <ins>plus de lait</ins> ; le chat court demander aux <ins>vaches</ins> du lait, mais pour cela il leur faut de <ins>l'herbe</ins> mais le pré demande de la <ins>pluie</ins> ; heureusement le <ins>Ciel</ins> a bien voulu aider Pedilestu. <strong>En Corse, plus qu'ailleurs, il faut prendre le temps de ...</strong> L'herbe pousse, les vaches broutent, donnent du lait en abondance, le fromager vend davantage de fromages, prête une pièce ou deux à Pedilestu qui paye le serrurier, la clef ouvre la porte du placard, il prend le lard, court au grenier, mais ... trop tard ! <strong>Mustaccina s'est étouffée ... Pedilestu est effondré</strong>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Comme il est Corse avant d'être chat, Pedilestu veut venger la mort de sa compagne</strong> ... <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Vendetta_romana_DVD_t.jpg" alt="Vendetta_Romana_www.cinemapassion.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vendetta_Romana_www.cinemapassion.com, janv. 2014" /><em>Vendetta ! Mustaccina, ta mort ne restera pas impunie, je le jure !</em> Il réunit une assemblée des chats, convoque <em>la famiglia</em> : un soir de nuit sans lune, ils se glissent dans la cour de l'auberge, derrière les poubelles. Pedilestu crie Vengeance et déclare la grève : on ne chasse plus les souris, encore moins les rats. Et une nuit, le fromager qui n'a pas voulu prêter l'argent se fait ronger le nez et les oreilles. Mustaccina est vengée ! <br />
Mais la misère s'installe dans le village car les souris dévorent toutes les provisions. Le fromager et ruiné, bien fait ! <em>Todo va bene</em> : Mustaccina est vengée ! mais les boutiques ferment aussi les unes après les autres. Qui plus est, le Ciel a écouté Pedilestu et n'envoie plus de pluie. Les chats quittent le village ruiné... <br />
Tout ça pour quoi ? Deux chats qui entrent au grenier malgré l'interdiction de leur maître... Une noisette ... et la Vendetta ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Abessia : <em>Ce que le Père fait est bien fait</em></strong>, un conte d'Andersen (Danemark), facétieux, qui plaît beaucoup aux hommes. Lisez-le et vous comprendrez pourquoi ... mais ... le conteur se moque de la naïveté de certains, de la sottise de ceux qui croient faire des affaires par le troc et des Anglais connus pour leur manie de parier ! Heureusement tout est bien qui fini bien ...<br />
<ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Un couple de vieux</strong> habite une maison encore plus vieille qu'eux et bien délabrée. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.cheval_blanc_t.jpg" alt="Cheva_aveugle_http://www.chevalannonce.com/forums-6902038-vieux-cheval-probleme-d-yeux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cheva_aveugle_http://www.chevalannonce.com/forums-6902038-vieux-cheval-probleme-d-yeux, mai 2013" />Ils n'ont rien, sauf un <ins>cheval</ins> qu'ils prêtent de temps en temps aux voisins ou utilisent pour aller à la ville.<br />
<ins>Un jour</ins>, le vieil homme décide de le vendre ou de l'échanger au marché. Sa femme est d'accord et lui dit : <strong><em>Fais pour le mieux, mon vieux, ce que tu feras sera bien fait. </em></strong><br />
Sur le chemin il rencontre un homme qui tire une <ins>vache</ins>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Vache_Aubrac_Bailleul_wikimedia_t.jpg" alt="vache : Vache_Aubrac_Jean-Luc Bailleul_wikimedia common" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="vache : Vache_Aubrac_Jean-Luc Bailleul_wikimedia common, janv. 2014" />Le vieux la trouve si belle qu'il propose à l'homme de l'échanger contre son cheval. Il pense au bon lait que donnera la vache. L'homme accepte.<br />
Le vieil homme est heureux et reprend son chemin. Au bout d'un moment, il dépasse un homme qui mène un beau <ins>mouton</ins> au marché. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Mouton_solognot_Eponimm_wikimedia_commons_t.jpg" alt="Mouton_solognot_eponimm_http://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AMouton_solognot_101.JPG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Mouton_solognot_eponimm_http://commons.wikimedia.org/wiki/File%3AMouton_solognot_101.JPG, janv. 2014" />Le vieil homme lui propose d'échanger la vache contre le mouton <em>Nous aurions bien assez de nourriture pour lui sur le bord du fossé, et en hiver nous pourrions le garder dans notre chambre. Au fond, un mouton vaudrait mieux pour nous qu'une vache.</em> L'homme accepte avec plaisir, on le comprend !<br />
Tout à coup le vieux voit, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Oie_cendree_H005_wikimedia_commons_t.jpg" alt="Oie_cendrée_H005 denoised by Pro2_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Oie_cendrée_H005 denoised by Pro2_wikimedia commons, janv. 2014" />dans un petit sentier, un homme portant une <ins>grosse oie</ins> sous le bras. Il se dit <em>Elle a beaucoup de plumes et est bien grasse. Ça ferait bien l'affaire de la mère !</em> Il propose de l'échanger contre le mouton. L'autre ne demande pas mieux. Un mouton contre une oie ... quelle affaire ! Notre paysan repart avec l'oie.<br />
A l'entrée de la ville il voit une <ins>belle poule rousse</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Poule-Pekin_Camille-Gillet_wikimedia-commons_t.jpg" alt="Poule-Pekin_Camille-Gillet_wikimedia-commons_ the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license." style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Poule-Pekin_Camille-Gillet_wikimedia-commons_ the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license., janv. 2014" />. Il la trouve si belle qu'il échange l'oie contre la poule ! <em>Jamais je n'ai vu si belle poule. Elle est plus belle même que la poule du pharmacien ! Une poule trouve toujours à se nourrir sans qu'on s'occupe d'elle. Ce serait un bon échange.</em><br />
Content de ses affaires, le vieux s'apprête à entrer dans une<ins> auberge</ins> pour se restaurer. Mais au même moment arrive un garçon portant sur le dos un plein<ins> sac de pommes gâtées pour les cochons</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Pommes_a_cidre_wikimedia_commons_t.jpg" alt="Pommes-à-cidre_Mnemosyne3_wikimedia-commons_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pommes-à-cidre_Mnemosyne3_wikimedia-commons_, janv. 2014" />. Le vieux se dit : <em>Tout un sac plein de pommes ? Quelle richesse ! Voilà ce que je voudrais bien apporter à ma femme. L'an dernier, nous n'avons eu qu'une pomme sur notre vieux pommier ; nous l'avons laissée sur notre commode jusqu'à ce qu'elle pourrisse. "Cela prouve qu'on est à son aise ", disait la mère. Mais, cette fois, je pourrais lui montrer quelque chose de mieux.</em> <br />
L'échange fait, ils entrent à l'auberge. Le vieux s'installe près du feu à une table occupée par <strong>deux Anglais</strong> et pose son sac. Une drôle d'odeur envahit l'auberge : c'est le sac de pommes qui commence à chauffer et répand une drôle d'odeur. Le vieil homme récupère son sac avant qu’il ne brûle. Les deux anglais lui demandent ce qu'il contient. Le vieil homme raconte sa journée. Parti avec un cheval, il revient avec un sac de pommes pourries. Les deux Anglais se moquent de lui et lui prédisent une fameuse engueulade avec sa femme. On sait que les Anglais sont presque toujours si riches que leurs poches sont bondées d'or. De plus ils aiment à parier, à propos de n'importe quoi, rien que pour se créer une émotion passagère qui les change un instant de leur froideur continuelle. Le vieil homme sourit : <br />
- <em>Battu ? Non, non ! J'aurai un baiser et l'on me dira : "Ce que le père fait est toujours bien fait."</em><br />
- <em>Tu n'as qu'un boisseau de pommes, nous parierions bien un boisseau d'or que tu te trompes ; cent pièces d'or, si tu veux.</em><br />
Ils empruntent la carriole de l'aubergiste et rentrent. Les voici arrivés.<br />
- <em>Bonsoir, la mère !</em><br />
- <em>Dieu te garde, mon vieux !</em><br />
- <em>L'échange est fait.</em><br />
- <em>Ah ! tu t'y entends</em>, dit la paysanne pendant que son mari l'embrassait.<br />
- <em>Oui, j'ai troqué notre cheval contre une vache.</em><br />
- <em>Dieu soit loué !</em> dit la mère.<em> Je pourrai désormais faire des laitages, du beurre, du fromage. Excellent échange !</em><br />
- <em>Oui, mais j'ai ensuite échangé la vache contre une brebis.</em><br />
- <em>C'est encore mieux. Nous avons juste assez de nourriture pour une brebis. Nous aurons du lait, du fromage, des bas de laine et des gilets. Une vache ne donne pas de laine. Comme tu penses à tout !</em><br />
- <em>Ensuite j'ai troqué le mouton contre une oie.</em><br />
- <em>Est-ce vrai ? Alors, nous pourrons manger de l'oie rôtie à Noël ! Tu penses à tout ce qui peut me faire plaisir, mon bon vieux. C'est bien à toi. Nous pourrons attacher notre oie dehors avec une ficelle pour qu'elle ait le temps d'engraisser.</em><br />
- <em>Oui, mais j'ai troqué mon oie contre une poule.</em><br />
- <em>Une poule ! Oh ! la bonne affaire. Elle nous donnera des œufs. Nous les ferons couver et nous aurons des poussins. J'ai toujours rêvé d'en avoir.</em><br />
- <em>Oui, oui, mais j'ai échangé la poule contre un sac de pommes pourries.</em><br />
- <em>Cette fois, il faut que je t'embrasse,</em> dit la paysanne ravie. <em>Je te remercie, mon cher homme. Et il faut que je te raconte tout de suite quelque chose. Après que tu as été parti ce matin, je me suis demandé ce que je pourrais te faire de bon pour ton retour. J'avais des œufs mais il fallait bien aussi du persil pour te préparer une omelette. Je vais chez la voisine, mais elle m'a répondu qu'elle n'a rien à prêter ; elle a bien un jardin avec un pommier, mais pas une seule pomme, même pas une pomme pourrie ! " Maintenant, c'est moi qui pourrais lui en prêter, et tout un sac, même. Tu penses si j'en suis contente, mon petit père !</em><br />
Les deux Anglais n'en reviennent pas : ils éclatent de rire. <br />
- <em>Bravo ! cette dégringolade d'échanges ne lui a pas enlevé sa gaieté. Cela vaut bien l'argent. L'ami, tu as gagné ton pari : voici les 100 pièces d'or.</em><br /></p></blockquote>
<p>Morale d'Andersen (omise par Abessia) :<br /></p>
<blockquote><p>C'est ce qui prouve que la femme doit toujours trouver que son mari est le plus avisé de tous les hommes, et que ce qu'il fait est toujours parfait. Dites donc toujours que : <em>CE QUE LE PERE FAIT EST BIEN FAIT.</em></p></blockquote>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Texte intégral à lire sur le site de la fée clochette : cliquez <a href="http://feeclochette.chez.com/Andersen/bienfait.html">ici</a></li>
<li>Liste des contes d'Andersen sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_contes_d%27Andersen">wikipedia</a>. Certains titres renvoient à des pages où est fait le résumé.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>cheval : www.chevalannonce.com/forums-6902038-vieux-cheval-probleme-d-yeux</li>
<li>vache : vache de l'Aubrac, Jean-Luc Bailleul, Wikimedia commons</li>
<li>mouton : mouton solognot, Eponimm, Wikimedia commons</li>
<li>oie : oie cendrée, H005 denoised by Pro2, wikimedia commons</li>
<li>poule rousse : Poule-de-Pékin_Camille Gillet_Oie_cendrée_H005 denoised by Pro2_Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license.</li>
<li>pommes : Pommes-à-cidre_Mnemosyne3_Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Nanette : <em>Le paradis du Hérisson</em></strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Contes_des_sages_betes_JJ_Fdida_s.jpg" alt="Contes_des_sages_bêtes_et_animaux_impertinents_Jean-Jaques Fdida_Seuil_2011" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes_des_sages_bêtes_et_animaux_impertinents_Jean-Jaques Fdida_Seuil_2011, mar. 2013" /> un petit conte piqué de sagesse, trouvé dans le recueil de Jean-Jacques Fdida, ''Contes des sages bêtes et animaux impertinents", seuil 2011. Cet ouvrage fait partie d'une jolie collection de livres de contes, par thématique, et dirigée par Henri Gougaud.<br /></p>
<blockquote><p>Un hérisson se retrouve au Paradis. Il y est parfaitement bien, mais décide de renter chez lui. Ses compagnons l'interrogent : <br />
- <em>C'est parce que je peux me mettre en boule quand je veux, étirer mes pattes comme je veux.</em> <br />
- <em>Mais tu peux faire exactement la même chose ici au Paradis !</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.herisson_prince_jardinier_t.jpg" alt="hérisson_http://www.princejardinier.fr/magazine/spip.php?article342" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="hérisson_http://www.princejardinier.fr/magazine/spip.php?article342, mar. 2013" /><br />
- <em>Justement</em>, a répondu le hérisson, <em>Si c'est pareil je préfère le faire chez moi.</em></p></blockquote>
<p>Comme le dit le proverbe : <em>Mieux vaut un petit chez soi qu'un grand chez les autres .</em><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Vous pourrez entendre une version de ce conte repris par Murielle Bloch avec un autre "décor", <a href="http://pratiques.fr/spip.php?action=acceder_document&arg=1884&cle=cb2aad938c8d30ae568889c167812252b209b973&file=swf%2Fparadis_videopad2.swf">ici</a>. Cette vidéo provient de <a href="http://pratiques.fr/Paradis-Non-merci.html">Pratiques</a> : <em>le regard amusé de l’artiste raconte la rébellion du hérisson qui préfère son chez-soi au paradis.</em> Un conte thérapeutique ?</li>
<li><em>Le paradis du hérisson</em> est inclus dans le recueil "365 contes pour tous les âges", Gallimard, 1995, au 23 avril.</li>
<li>Photo de hérisson : http://www.princejardinier.fr/magazine/spip.php?article342<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Dominique : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.contes-legendes-arbre_Espinassous_s.jpg" alt="Contes_et_Legendes_de_l'arbre_Louis_ESPINASSOUS_Hesse_2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes_et_Legendes_de_l'arbre_Louis_ESPINASSOUS_Hesse_2004, janv. 2014" /><em>La fille dans l'arbre creux</em></strong>, Louis Espinassous, "Contes et légendes de l'arbre creux", Editions Hesse, 2003. Trente-trois contes du monde entier inspirés par l'arbre qui occupe une place majeure dans l'imaginaire de l'homme. Le conte choisi par Dominique est un conte fort et poignant. Elle-même en était émue. Et nous avons tous été très attentifs. Il s'agit d'une variante du conte de "La fille sans mains". Les bras m'en tombent ... avec les mains de la jeune fille.<br />
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.fille_arbre_Aron_Wiesenfeld__s.jpg" alt="Fille_arbre_creux_tableau_Aron Wiesenfeld" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Fille_arbre_creux_tableau_Aron Wiesenfeld, janv. 2014" />C’est l’histoire d’une jeune fille qui se retrouve les mains coupées par son père… ordre de la marâtre qui vouait qu'il la tue ! Lui, dans son désarroi tombe à terre et s’enfonce une épine noire lui blesse le genou (je-nous) et l'empoisonne petit à petit. Seule sa fille pourra la lui retirer (grâce au pardon). Elle fuit et se cache dans un arbre creux. Un chien vient la nourrir. son maître, le prince, va voir et découvre la jeune fille sans mains. Il l'épouse. La reine-mère est jalouse de cette fille dont on ne sait rien. Le prince s'absente plusieurs mois et pendant son absence la fille sans mains met au monde 2 enfants : le garçon a une croix d'argent et la fille une croix d'or sur le front. La Reine envoie un mauvais message à son fils, disant que son épouse a mis au monde un veau et un chiot. Le prince réponde qu'il faut les garder car ce sont ses enfants tout de même. La reine cache le message et ordonne qu'on tue les enfants. Leur mère entend, met une hotte sur son dos avec les deux enfants. Elle part dans la forêt. Les enfants pleurent de soif. Elle voudrait les faire boire à la rivière mais a peur de les laisser tomber en se penchant au-dessus de l'eau : sans mains, elle ne pourrait les rattraper. Elle est là, agenouillée quand arrive une belle dame tout de vert vêtue qui lui dit qu'elle peut se pencher sans crainte. Elle se penche, le garçon tombe, elle veut le rattraper : elle retrouve une de ses mains. Même chose pour la fille, sa seconde main se reforme. Elle élève ses enfants dans la campagne jusqu’au retour du prince, son mari. Il ne la reconnaît pas tout de suite, mais voit les croix d'or et d'argent sur les enfants qui l'appellent papa. Elle raconte tout ce qui s'est passé. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Prunellier__AnRo0002_Wikimedia_s.jpg" alt="Prunellier_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20130421Schlehdorn_Saarbruecken1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Prunellier_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20130421Schlehdorn_Saarbruecken1.jpg, janv. 2014" />Ils reviennent au château, mais avant elle veut voir son père. Il est couché depuis qu'il a l'épine dans la chair : un prunellier est sorti de l'épine et a poussé dans la chambre. La fille lui arrache l'épine, il est guéri mais le prunellier est resté dans la maison, et longtemps après que la maison soit tombée en ruines, il était toujours là...<br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustrations : </ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La fille dans l'arbre</em> : Tableau d'<a href="http://www.aronwiesenfeld.com/">Aron Wiesenfeld</a>. n’hésitez pas à visiter son site : c'est beau, doux et profond à la fois ; un univers de rêve romantique un peu magique ...</li>
<li>Prunellier <em>Prunus spinosa</em> : AnRo0002, licence Creative Commons, CC-O, <a href="http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20130421Schlehdorn_Saarbruecken1.jpg">Wikimedia</a> "L’Épine noire" ou "Prunellier" est un arbuste de la famille des <em>Rosaceae</em>. Il est parfois appelé, selon les régions, Buisson noir, Épinette, Belossay, Créquier, Fourdinier, Fourdraine, Mère-du-bois, Pelossier ou Prunellier commun. En raison de son caractère épineux et d'une forte tendance à drageonner, il est très utilisé pour former des haies infranchissables pour le bétail.(Wikipédia)</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Autre version : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Epine-Bruno-de-la-Salle-Casterman_t.jpg" alt="L-épine_Bruno-de-la-Salle_Casterman_1988" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="L-épine_Bruno-de-la-Salle_Casterman_1988, janv. 2014" />Bruno de la Salle, <em>L'épine</em>, Casterman, coll. "Contes de toujours", 1988</li>
</ul>
<ul>
<li>Le conte que nous a donné Dominique est une<ins> variante d'un conte de Grimm, <em>La fille sans mains</em></ins> à lire sur <a href="http://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/la_jeune_fille_sans_mains">Grimm Stories</a>, ou en plus gros et illustré d'aquarelle sur le blog de <a href="http://lachenaie.over-blog.fr/article-conte-de-la-jeune-fille-sans-mains-1-38567007.html">Lachenaie</a> (en plusieurs articles). Résumé : <q>Suite à un pacte avec le diable le meunier doit livrer sa fille. Le Diable ne peut l’approcher car c'est une âme pure. Il ordonne au père de couper les mains de sa fille. Il implore le pardon de sa fille, et elle accepte. (il n'y a pas d'épine noire). Plutôt que de rester dans un beau château, elle part sur les routes comme une mendiante. Pour se nourrir, elle croque des poires dans le verger du prince qui la découvre. L'arbre s'abaisse pour qu'elle puisse se nourrir. Elle épouse le prince, a un enfant (pas deux) mais le diable change les messages. La reine mère ne peut tuer la fille sans mains, attacher son enfant à sons sein et l'aide à fuir. (un cœur de biche sera présenté). Les esprits de la forêt veillent sur elle et la conduisent à une auberge où elle restera 7 ans. Petit à petit, ses mains repoussèrent. Ce furent d'abord des mains d'un nourrisson, d'un rose nacré, puis des mains de petite fille et enfin des mains de femme. Pendant ce temps, le roi revint de la guerre. Le roi fit le vœu de rester sans boire et sans manger et de voyager jusqu'aux extrémités du ciel pour les retrouver. Il chercha pendant 7 ans. Il la retrouve, guidé par les esprits protecteurs de la forêt. Le roi, la reine et leur fils reviennent auprès de la vieille mère, se marient une seconde fois.</q></li>
</ul>
<ul>
<li><ins> L'analyse</ins> qu'en fait Etienne Duval est en ligne <a href="http://etienneduval.perso.neuf.fr/mythesfondateurs/Analyse%20de%20La%20jeune%20fille%20sans%20mains.htm">ici.</a>. Il faut être courageux, voir qu'il ne faut pas continuer à vivre dans l'envie des richesses sinon on vend son âme au diable, ce qu'a fait le meunier. Notre héroïne a rencontré l'obscur et le lumineux et préfère une mutilation de ses mains que de perdre sa liberté intérieure. Voir le livre de Clarissa Pinkola Estès, Femmes qui courent avec les loups, Grasset.</li>
</ul>
<ul>
<li><ins>Les enfants marqués au front</ins> (parfois une étoile d'or et une lune d'argent pour les identifier comme fils de roi) apparaissent dans d'autres contes tel <em>L'oiseau de Vérité</em> à lire <a href="http://lachenaie.over-blog.fr/article-un-conte-merveilleux-l-oiseau-de-verite-56482401.html">ici</a>, Merci Kasimir ... <q>Un jour, un fils de roi, chassant dans la forêt, découvre une maisonnette où logent trois sœurs. Ces trois jeunes filles semblent mourir d’amour. Le jeune prince les fait venir toutes trois au château et les marie selon leurs souhaits. L’aînée sera promise à un cuisinier, la cadette au costumier. La plus jeune sera l’épouse du prince car elle lui promet trois enfants trois enfants, deux beaux garçons et une fille, portant étoile et soleil sur le front. Effectivement, trois enfants naissent de ce mariage mais les sœurs du roi remplacent les enfants par un chiot, un petit chat et un morceau de bois. La Reine-Mère, terrible marâtre, ne tarde pas à se venger et fait disparaître dans la rivière les enfants, marqués au front par des signes d'or. Mais le roi qui est resté silencieux par deux fois, se met dans une terrible colère à la troisième naissance enferme la reine dans une cage et ordonne à ses sujets de cracher chaque jour sur elle pour lui faire expier son crime. Les enfants, Grand Soleil, Petit Soleil et Belle Étoile, ont été recueillis par un couple de vieux pêcheurs et grandissent, jusqu’au jour où ils apprennent qu’ils sont les enfants de la rivière. Commence alors pour eux la recherche de l’Oiseau de vérité, seul capable de leur annoncer leurs origines.</q>. A écouter, une version audio de ce conte sur France inter : <em>Conte de geste (XIVème siècle) - L'oiseau de vérité (ou le conte des trois sœurs jalouses).</em> Le fond de l'histoire provient des "contes des mille et une nuits" (traduits et réécrits par Antoine Galland au début du XVIII). Cette version fut un énorme succès populaire, si bien que par une diffusion verticale depuis les classes élevées de la société française, jusqu'au peuple des campagnes, le conte, réapproprié, est devenu un conte français, dont la trace se trouve en Picardie, au Québec, en Bretagne. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Michèle : <em>"Lo gag sentinèla del bosc"</em> ou <em>Le geai, sentinelle du bois</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.GeaiDesChenes_ChristianAussaguel_s.jpg" alt="Geai_des_chênes_Christian_Aussaguel_http://www.lpo.fr/actualit%C3%A9/la-liste-des-esp%C3%A8ces-dites-nuisibles-sallonge-encore-la-lpo-invite-%C3%A0-r%C3%A9agir" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Geai_des_chênes_Christian_Aussaguel_http://www.lpo.fr/actualit%C3%A9/la-liste-des-esp%C3%A8ces-dites-nuisibles-sallonge-encore-la-lpo-invite-%C3%A0-r%C3%A9agir, janv. 2014" />Ce conte occitan, dit en français par Michèle, nous explique pourquoi le geai crie au lieu de chanter. "Lo Mèrle blanc", Conte de la cigale, Jaumet Dmeso, La Calandreta e lo Buoudmesa. <q>Un geai, perché tout en haut d'un arbre se prenait pour un petit roi. Il dominait. Il était bien là-haut et les autres en bas. Il finit par prendre son rôle au sérieux. Il regardait, surveillait et criait si nécessaire. Un jour il voit arriver un homme muni d'un long bâton. C'était un chasseur... Il avertit ses congénères : il crie. Le chasseur cherche et reste là. Le geai crie plus fort d'une voix rauque. Le chasseur épaule et attend. Le geai crie et s'envole : il faut absolument avertir toutes ces petites têtes d'oiseaux qui ne voient pas le danger. Le chasseur tire ! et le manque ... Le geai a eu tellement peur qu'il en a gardé cette voix rauque et grinçante et il continue d'avertir la forêt au moindre danger.</q>Photo : <a href="http://www.lpo.fr/actualit%C3%A9/la-liste-des-esp%C3%A8ces-dites-nuisibles-sallonge-encore-la-lpo-invite-%C3%A0-r%C3%A9agir">Christian Aussaguel-LPO</a><br />
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<p><strong>Viviane : <em>Le roi aux pieds sales</em> </strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Histoires_du_soir_Grund_2012_t.jpg" alt="Histoires_du_soir_Grund_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Histoires_du_soir_Grund_2012, janv. 2014" />conte des Indes - où une petite fille pertinente - et un peu impertinente comme le sont les enfants avec leur franc-parler - conseille le roi (conte de sagesse) <ins>in :</ins> "Histoires du soir, Contes et légendes", Gründ, 2012. L'illustration provient de cet ouvrage.<br />
<ins>Résumé de Viviane :</ins></p>
<blockquote><p><strong>Il était une fois un roi qui ne se lavait jamais.</strong> Il sentait très mauvais mais personne n'osait le lui dire, c'était le roi ... <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Roi_aux_pieds_sales_nouvelles_histoires_du_soir_s.jpg" alt="Roi_aux_pies_Grund_http://www.livres-et-merveilles.fr/2013/06/livre-enfants-contes-fables-legendes.htmlales_Nouvelles_Histoires_du_Soir_G" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Roi_aux_pies_Grund_http://www.livres-et-merveilles.fr/2013/06/livre-enfants-contes-fables-legendes.htmlales_Nouvelles_Histoires_du_Soir_G, janv. 2014" /><br />
Il sortait souvent avec sa suite et ses éléphants visiter son royaume. Un jour, il arriva dans un village. <strong>Une petite fille</strong> s'est approchée de lui remettre une guirlande autour du cou, et lui dit :<br />
- <em>Pouah ! tu sens mauvais !</em><br />
Elle se fait gronder par sa mère mais elle insiste et le roi lui demande si elle se lave : <em>Oui, tous les jours !</em> ; il interroge ses suivants aussi, et tous dirent oui.<br />
<strong>Le roi voulut se laver dans la rivière mais en ressortant il avait ses pieds sales</strong> ; il recommença à tremper ses pieds mais sitôt sorti, ils étaient toujours sales. Il fit nettoyer la berge mais elle était pleine de boue ...<br />
Alors la petite fille fit un chemin avec des <ins>tapis</ins> et le roi garda ses pieds propres. il fit couvrir son royaume de tapis. Et depuis il avait toujours les pieds propres, mais plus personne ne l'approchait, tout le monde était triste.<br />
<ins>Il revint un an plus tard à la rivière</ins> mais personne n'était là pour l'accueillir. Et toujours la même petite fille lui dit que les gens mouraient de faim car plus rien ne poussait sous les tapis. Le roi était perplexe... <br />
Alors la petite fille alla chercher des <ins>ciseaux</ins> et découpa dans un tapis de cuir une pièce qu'elle attacha au pied gauche puis en fit de même pour le pied droit : ainsi le roi eut les pieds propres. <br />
On enleva les tapis et tout le monde découpa des morceaux de cuir, ou de tissu, et<strong> c'est ainsi que sont nées les chaussures</strong>.</p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Un peu d'histoire, ça nous fera les pieds !</ins><br /></p>
<ul>
<li>La plus vieille chaussure du monde a 5 500 ans et a été découverte dans une grotte en Arménie. Il s'agit d'une pièce de cuir cousue pour recouvrir un avant pied comme un mocassin. (Wikipedia)</li>
<li>Dans l’Egypte ancienne, les chaussures étaient des sandales qui se déclinaient en différents matériaux. Elles étaient fabriquée en cuir, en paille tressée, avec des lanières de feuilles de palmier ou de papyrus, voire en or pour les pharaons.</li>
<li>A Rome, la sandale était un signe distinctif qui différenciait les hommes libres des esclaves puisque ces derniers n’avaient pas le droit d’en porter.</li>
<li>A partir du Moyen Age, l’histoire des chaussures, de même que celle du costume, devient non seulement une affaire de statut social mais aussi de mode.</li>
<li>Au XIIIe siècle, la forme des souliers évolue avec la mode des chaussures à bouts longs et pointus : les poulaines. Ces chaussures de forme allongée étaient dotées d’une extrémité pointue, généralement relevée, pouvant mesurer jusqu'à 50 cm. Le bout des chaussures était alors rembourré avec de la mousse ou du chanvre pour rendre la pointe rigide. Plus le rang social d’une personne était élevé, plus la pointe de sa chaussure était longue. Pour les rois, elle pouvait être aussi grande qu’ils le voulaient.</li>
<li>Au XVIe siècle, les souliers à pied d'ours ou bec de canard sont en vogue. Ce sont des souliers très ouverts à large bout carré dont le bout pouvait atteindre 15 cm de large !! (bec d’ornithorynque ?)</li>
<li>A la Renaissance, les chaussures retrouvent des bouts plus larges et plus pratiques.</li>
<li>Au cours du XXe siècle, l’histoire des chaussures a été marquée par une grande diversification des formes, de l’invention des des Converse en 1908 à celle des Dr Martens à bout d'acier en 1960 en passant par les talons aiguilles dans les années 1950. <br /></li>
</ul>
<p><br />
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<p><strong>Joris (13 ans) : <em>Le dromadaire et l'âne</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.7crins_magiques_Praline_Gy-Para_t.jpg" alt="Sept_crins_magiques_Praline_Gay-Para_Syros" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sept_crins_magiques_Praline_Gay-Para_Syros, janv. 2014" />conte palestinien conté cet été à Narbonne par Praline Gay-Para (conte facétieux et de sagesse) <ins>in :</ins> Les sept crins magiques et autres contes de Palestine, Syros, coll. Paroles de Conteurs, 2011. Sommaire du recueil<a href="http://www.opalivres.com/selection-2012/contes-1-semestre/les-7-crins-magiques/"> ici</a>. Conte à lire dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/01/28/D...-comme-dromadaire">D... comme Dromadaire</a>. Vaut le détour ... Photo : http://www.lesgrandespersonnes.org/spip.php?article111<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.Dromadaire_Ane_deguisements_m.jpg" alt="Dromadaire_Ane_déguisements_http://www.lesgrandespersonnes.org/spip.php?article111" style="display:block; margin:0 auto;" title="Dromadaire_Ane_déguisements_http://www.lesgrandespersonnes.org/spip.php?article111, janv. 2014" />.</p>Contes en Pays Narbonnais : le 26 octobre 2013urn:md5:c3abe8c068533d2a66eb4af502b06a652013-10-30T07:35:00+00:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!CONTEconte avec des animauxconte de sagesseconte facétieuxconte merveilleuxconte ZENconte étiologiqueréunion des conteuses<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" />Je n'y étais pas, mais voici tout de même "le programme" ... Pour en savoir plus, il vous faudra contacter les conteurs ... C'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux contes (ou de nouvelles variantes) et de jolis albums qui plaisent à tout âge.<br /><br />
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<ul>
<li><strong>Abessia :</strong> <em>Le sac rouge</em> (création personnelle)</li>
<li><strong>Dominique :</strong> <em>Le jamais content</em>, comment un éternel insatisfait devient de plus en plus étrange avant de se retrouver bien seul ...(conte avec des animaux - étiologique)</li>
<li><strong>Michel-le-Pet :</strong> <em>L'arbre aux poires d'or</em>, conte celte - (Conte merveilleux)</li>
<li><strong>Jacqueline :</strong> <em>Quand il y a trop, il y a rien</em>, de Muriel Bloch, un roman qui se dit comme un conte - (récit farci d'humour et agrémenté d'une pointe de sagesse)</li>
<li><strong>Michèle : </strong> <em>Les deux hérons et la tortue</em>, conte Zen - (conte avec des animaux - sagesse)</li>
<li><strong>Michel :</strong> <em>La grue cendrée</em>, conte Zen - (conte avec des animaux - merveilleux)</li>
<li><strong>Viviane : </strong> <em>Les deux maisonnettes</em> - (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Aurélien (11 ans) :</strong> <em>Le serpent blanc</em>, conte de Grimm - (conte merveilleux)</li>
<li><strong> Charlélie (7 ans 1/2) :</strong> <em>La hyène, le léopard, le lion et le cobra</em> (conte avec des animaux)</li>
</ul>
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<h5><strong>Prochain Rendez-Vous-Contes :</strong></h5>
<ul>
<li><strong>le samedi 8 décembre 2013</strong> chez Michel et Michèle</li>
<li>Courriel : patricia.gustin@hotmail.fr</li>
</ul> <h4>Rendez-Vous-Conte du samedi 26 octobre 2013 chez Viviane :</h4>
<p><strong>Dominique : <em>Le jamais content</em>.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.jamais_content_Pere_Castor_s.jpg" alt="Le_jamais_content_Flammarion_2001" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le_jamais_content_Flammarion_2001, fév. 2014" /></strong>Vassilissa et Romain Simon, Flammarion, Les Mini Castor, 2001. Un petit album fort joliment illustré. Comment un éternel insatisfait devient de plus en plus étrange avant de se retrouver bien seul ... Voici un petit résumé inspiré des commentaires laissé sur le site Amazone :
<q>A peine sorti de l’œuf, le petit poussin jaune commence à se plaindre : Sa mère le nomme <em>Jamais-content</em>. Il ne sera content que lorsqu'il aura pris le meilleur de chacun des animaux qui l'entoure. Il vient continuellement réclamer à Dame Nature ce qu’il ne possède pas : pattes palmées, bec de canard, poils de loutre, etc… Il finit par se retrouver seul de son espèce. Lassée par les jérémiades d’un poulet devenu un curieux hybride, Dame Nature le condamne à se cacher dans le terrier qu’il se creusera… Rejeté par ses anciens pairs, il s’ennuie et retourne timidement voir Dame Nature qui devance son dernier vœu en lui présentant la compagne (idéale) : <em>Toujours Contente</em>… Ainsi sont peut-être nés les ornithorynques, que l’on n’entend jamais se plaindre…''</q> <br />
<br />
<br /></p>
<p><strong>Michel-le-Pet :</strong> <em>L'arbre aux poires d'or</em>, conte celte, ou breton, collecté par Anatole Le Braz, Editions Gisserot. Autre édition : Du Laurens de la Barre, "Contes populaires et légendes de Bretagne", les Presses de la Renaissance, Paris, 1974. Texte intégral en ligne <a href="http://eprimaire.free.fr/contes/tradi/br31.html">ici</a>. Vous pourrez lire ce conte en entier suivi de quelques notes dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/02/04/L-arbre-aux-poires-d-or">''L'arbre aux poires d'or''</a>.<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.cognassier-coing_t.jpg" alt="Cognassier_coing_http://www.petitpepinieriste.fr/arbre-fruitier/cognassier.htm" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Cognassier_coing_http://www.petitpepinieriste.fr/arbre-fruitier/cognassier.htm, fév. 2014" />Il y avait une fois un Roi, <strong>un petit Roi</strong>, qui n'avait pour tout royaume qu'une métairie, une mauvaise place, une ferme aride, une terre à lapins plutôt qu'un terrain exploitable. Il avait en outre un petit verger où <ins>un beau poirier rapportait tous les ans trois belles poires</ins> ; et c'était là toute la fortune du Roi... quand il pouvait les cueillir, ce qui n'arrivait pas souvent.En juillet, les poires, grosses comme des melons, étaient d'argent, mais en août, elles ressemblaient à des citrouilles et elles étaient d'or ! Le tout était de les cueillir à point : or notre pauvre Roi n'y arrivait jamais. S'il avait su se contenter de ses poires d'argent, nul doute qu'il n'y fût parvenu ; mais l'avarice et l'ambition, ces deux lèpres du monde, le poussaient toujours à reculer. <ins>En regardant ses poires d'argent, il se disait encore une semaine et elles seront d'or ; et il attendait si bien que les poires disparaissaient une à une.</ins> <br />
Le fils aîné demande sa part ; le père répartit les poires d'or ainsi : une à chacun des <strong>deux fils</strong> et une pour les filles d'un petit roi. <ins>L’aîné décide de surveiller l'arbre.</ins> Mais la nuit, <strong>un géant</strong> vole deux des trois poires d'or.<br />
<ins> La troisième nuit</ins>, <strong>le cadet, joueur de biniou,</strong> veille <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Main_coup_e_deguisement_s.jpg" alt="Main_coupée_http://www.big-deguisement.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Main_coupée_http://www.big-deguisement.com, fév. 2014" />tandis que son aîné est endormi, abruti par l'alcool qu'il a bu ; lui, il joue pour rester éveillé. Au dernier coup de minuit, il voit une main énorme s'avancer entre le feuillages ... il tranche la main du géant et se lance sur ses traces jusque dans la forêt du Kranou... Le Roi-géant de la forêt fait annoncer qu'il donnera la main de sa fille (en mariage) en échange de sa main coupée mais à condition qu'on la lui recolle comme il faut. <br />
Notre sonneur de biniou va consulter un <strong>sorcier</strong> puis entre dans la forêt. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Fileuse_vieille_bretagne_t.jpg" alt="Fileuse_vieille_bretagne" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Fileuse_vieille_bretagne, fév. 2014" /><strong>Une vieille fileuse</strong> va le conseiller. Arrivé au château du géant, il joue de son biniou. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.biniou_illustration_t.jpg" alt="Biniou_chocolat_Besnier" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Biniou_chocolat_Besnier, fév. 2014" />Le biniou, ensorcelé par la vieille, contraint tous les habitants du château à danser : la princesse à qui cela plaît beaucoup, les cuisiniers tournent avec leurs broches ; les dragons avec les lions, et les chiens de garde dansent avec les loups. Le Géant, malgré sa faim et sa colère, sautille malgré lui en hurlant : <em>Qu'on le mette à la broche !</em> mais la danse continuait plus furieuse que jamais ...<br />
<ins>Le joueur de biniou recolle la main du géant et lui rappelle sa promesse de donner sa fille en mariage</ins>. Le géant le regarde de travers : il est tellement surpris qu'il a une attaque et meurt.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Poirier_Or_s.jpg" alt="Poirier_http://montour1959lasuite.blogspot.fr/2010/10/cent-dix-neuvieme-sortie.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Poirier_http://montour1959lasuite.blogspot.fr/2010/10/cent-dix-neuvieme-sortie.html, fév. 2014" />Et c'est ainsi qu'un joueur de biniou épousa une princesse.<strong>Le poirier d'or donna toujours des fruits mûrs au bon fils.</strong> Il dota ses sœurs généreusement . De ce joli mariage, ne vint au monde qu'une fille unique, ressemblant à sa mère et pendant mille ans et plus, les chevaliers de tous pays firent force prouesses afin de cueillir les poires d'or et la fleur héréditaire du Kranou. Et l'on dit que, même en ce temps-ci, les jeunes gens à marier veulent encore trouver l'héritière de notre fameux poirier. C'est là, Messieurs, ce que je vous souhaite.</p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Cognassier : http://www.petitpepinieriste.fr/arbre-fruitier/cognassier.htm</li>
<li>Main coupée : http://www.big-deguisement.com</li>
<li>Vieille fileuse : carte postale ancienne sur eBay</li>
<li>Joueur de biniou dansant : image du Chocolat Besnier</li>
<li>Poirier : http://montour1959lasuite.blogspot.fr/2010/10/cent-dix-neuvieme-sortie.html</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Jacqueline : <em>Quand il y a trop, il y a rien</em></strong>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Quand-y-a-trop-y-a-rien.jpg" alt="Quand-y-a-trop-y-a-rien_Muriel-Bloch_http://www.editions-thierry-magnier.com/9782364742642-l-muriel-bloch-quand-y-a-trop-y-a-rien.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Quand-y-a-trop-y-a-rien_Muriel-Bloch_http://www.editions-thierry-magnier.com/9782364742642-l-muriel-bloch-quand-y-a-trop-y-a-rien.htm, fév. 2014" /> de Muriel Bloch, éditions Thierry Magnier, 2013 : un roman qui ressemble à un conte ... humour et sagesse ? <q> Lotte (treize ans) fait la chronique de sa famille déjantée. Sa mère, Adrienne dite Tia, est une collectionneuse, entasseuse, récolteuse effrénée. Leur appartement regorge d’objets accumulés au cours de ses voyages ou promenades. C’est au fond une artiste qui compose chez elle des paysages, des oeuvres. Mais René, le père plus raisonnable, en a assez : il faut faire le vide. Qu’à cela ne tienne ! Tia transporte ses oeuvres sur le trottoir : une installation est repérée par un spécialiste d’art contemporain, et une carrière internationale s’ouvre pour Adrienne… Bonne humeur et désordre sont les maîtres mots de cette comédie truculente.</q> (note de l'éditeur)<br />
<br />
<ins>Extrait :</ins> (<a href="http://www.editions-thierry-magnier.com/9782364742642-l-muriel-bloch-quand-y-a-trop-y-a-rien.htm">site de l'éditeur</a>)<br /></p>
<blockquote><p>Du haut de mes 13 ans et de mon mètre 65, je ne l’ai pas vu venir. Pourtant, j’étais habituée, c’était pas la première fois qu’ils se disputaient :Elle entasse, il débarrasse.<br />
Elle c’est ma mère. Elle répète que la pomme ne tombe jamais loin du pommier. C’est à cause de sa mère à elle qui avait connu la guerre et qui remplissait les placards par peur de manquer. Du coup ma mère a gardé l’horreur du vide.<br />
Lui, mon père, il aime la philosophie Zen, les « empty space », les endroits dépouillés.<br />
« Autant vivre dans un appartement-témoin ! » lui a lancé un jour ma mère. Il a tellement peur des maladies, qu’à la maison, la seule chose qu’il entasse, ce sont les médicaments.(...) Avec sa peur de manquer, elle achète toujours trop. (...) Quand ma mère aime quelque chose, faut en manger tous les jours, jusqu’au dégoût… Mon père affirme que grâce à elle, le prix du chou rouge a grimpé le mois dernier rapport à la demande ! Je sais pas comment vérifier ça…<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Michèle : <em>Les deux hérons et la tortue</em></strong>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Les_plus_beaux_contes_Zen_Brunel_Blanc_t.jpg" alt="Les_plus_beaux_contes_Zen_Henri Brunel_lu par dominique Blanc" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Les_plus_beaux_contes_Zen_Henri Brunel_lu par dominique Blanc, fév. 2014" />conte Zen rapporté par : Henri Brunel, Dominique Blanc (narrateur), CD audio <em>Les Plus beaux contes Zen</em>, éditeur Frémeaux & Associés, 2002, 2 disques compacts + 1 livret (8 p.)<br /></p>
<p><ins>Résumé:</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.2-herons_t.jpg" alt="Hérons_2_http://www.petcaregt.com/blog/herons.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Hérons_2_http://www.petcaregt.com/blog/herons.html, fév. 2014" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Tortue_asiatique_geante_des_marais_wikipedia_t.jpg" alt="Tortue_Asiatique_marais_Drew-Avery_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giant_Asian_Pond_Turtle_heosemys_grandis.jpg?uselang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tortue_Asiatique_marais_Drew-Avery_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giant_Asian_Pond_Turtle_heosemys_grandis.jpg?uselang=fr, fév. 2014" />En ce temps-là, dans la province du Hou-Nan, au sud-est de la Chine, sur les bords d’un lac tranquille, trois amis vivaient en paix. Deux hérons cendrés nommés Tching et Tchang, et une dame tortue d’un âge avancé, Pi-Houan.<br />
Or un été, ils connurent une sécheresse terrible. Une période de famine s’annonçait. Un soir, les trois amis tinrent conseil et décidèrent de partir, emportant la tortue mordant un solide bâton tenu de part et d'autre par les deux hérons. Tout va bien, jusqu’à ce qu'un enfant se moque de cette balourde de tortue, provoquant une riposte acerbe ... et une chute dans l'herbe.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.heron_tortue_m.jpg" alt="Héron_Tortue_http://overmyrainbow.over-blog.com/article-couple-atypique-au-bord-de-l-eau-78136467-comments.html#anchorComment" style="display:block; margin:0 auto;" title="Héron_Tortue_http://overmyrainbow.over-blog.com/article-couple-atypique-au-bord-de-l-eau-78136467-comments.html#anchorComment, fév. 2014" /></p>
<blockquote><p><em>Le sage, dit le maître du Zen, accueille d'un cœur égal la flatterie ou le mépris. Nul ne peut nous agresser moralement sans notre consentement, c'est nous qui ouvrons les écluses au chagrin. Aucune injure ne pouvait faire lâcher prise à la tortue. L'insulte, le mépris, l'anathème représentent l'opinion de celui qui les profère, c'est son problème, pas le nôtre. Il se peut au demeurant que le blâme soit justifié, nous l'acceptons comme tel. Qui est parfait ? Il se peut aussi qu'il soit erroné, partial, injuste, nous le laissons dans la bouche de celui qui l'a prononcé. Notre paix, notre destin sont entre nos mains. "Entre nos dents", bougonne le fantôme de la tortue.</em><br /></p></blockquote>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Hérons bleus : http://www.petcaregt.com/blog/herons.html</li>
<li>Tortue : Drew Avery, Giant Asian Pond Turtle heosemys grandis, licence Creative commons, paternité, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Giant_Asian_Pond_Turtle_heosemys_grandis.jpg?uselang=fr</li>
<li>Dialogue sur un tronc : merci à Claire d'avoir répondu à ma demande en m'envoyant copie de sa photo. blog <a href="http://overmyrainbow.over-blog.com/article-couple-atypique-au-bord-de-l-eau-78136467-comments.html#anchorComment">Over my rainbow photographie</a></li>
</ul>
<p><br /><br />
<ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Conte à lire <a href="http://www.encyclopedie-incomplete.com/?La-Tortue-et-les-Deux-Herons,895">ici</a></li>
<li>A écouter sur le site <a href="http://theatroreille.ch/index.php/contes/contes-du-mois/99-la-tortue-et-les-deux-herons">Théâtre de l'oreille</a></li>
<li>Avez-vous remarqué la troublante similitude entre ce conte chinois et la fable de La Fontaine « La Tortue et les Deux Canards », parue en 1678, en ligne <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/La_Tortue_et_les_deux_Canards">ici</a></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Michel :</strong> <em>La grue cendrée</em>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Brunel-Henri-Les-Plus-Beaux-Contes-Zen-T-2-La-Grue-Cendree-Livre-895053878_ML_s.jpg" alt="Brunel_Henri_La_grue_cendrée_Calmann Levy_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Brunel_Henri_La_grue_cendrée_Calmann Levy_1999, fév. 2014" />conte Zen rapporté par Henri Brunel, CD audio <em>Les Plus beaux contes Zen</em>, Dominique Blanc : Narrateur, éditeur Frémeaux & Associés, 2002, 2 disques compacts + 1 livret (8 p.) Existe aussi en version poche chez Calmann Levy (1999), et en collection Folio.<q> Un jeune homme soigne une grue blessée qui pour le remercier se change en femme. Ils vivent heureux, mais quand l'argent vient à manquer, elle demande un métier à tisser et s'enferme avec ordre de ne pas chercher à la voir. Elle produit une étoffe somptueuse que le mari vend un bon prix. Nouveaux soucis d'argent, nouvel enfermement. Le mari transgresse la promesse et voit devant le métier la grue cendrée qui arrache ses plumes de son poitrail en sang. Elle est obligée de partir. Il ne la reverra jamais.</q> <br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br />
Rendez-vous sur le site "Forum de conteur", pour avoir toutes sortes de références de contes sur le filage et tissage ... cliquez <a href="http://www.conteur.com/forum/read.php?1,13942">ici</a><br /></p>
<p><ins>Un projet oiseau :</ins><br />
Des maquettes volantes d'oiseaux grands voiliers confectionnées par des collégiens grâce à Michel : <a href="http://projetoiseaucollegemontesquieu.blogspot.fr/">http://projetoiseaucollegemontesquieu.blogspot.fr/</a>. Sur ce site sont réunis les fiches explicatives et les vidéos des essais, entre autres <a href="http://www.youtube.com/watch?v=V4-IqFYgpgg">celle-ci</a>.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Viviane : <em>Les deux maisonnettes</em></strong> <a href="http://www.amazon.fr/deux-maisons-Didier-Kowarsky/dp/2278054511/ref=pd_bxgy_b_img_b"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Sel_Sucre_2maisons_t.jpg" alt="Sel_Sucre_2 maisons_http://www.amazon.fr/deux-maisons-Didier-Kowarsky/dp/2278054511/ref=pd_bxgy_b_img_b" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sel_Sucre_2 maisons_http://www.amazon.fr/deux-maisons-Didier-Kowarsky/dp/2278054511/ref=pd_bxgy_b_img_b, août 2010" /></a> Didier Kowarsky (Auteur), Samuel Ribeyron (Illustrations), conte grec, Ed. Didier jeunesse, Collection "A petits petons", 2004. Le texte de Didier Kowarsky est tiré d'un conte populaire d’origine grecque. Un texte rythmé, une jolie mise en page, pour un thème difficile : celui des difficultés de vivre ensemble, de s’accepter tel qu’on est. Entre photographie, personnages en trois dimensions et dessins, le traitement graphique de cet album est tout à fait original, saisissant avec humour et tendresse, les petits riens de la vie quotidienne. Une belle lecture au goût sucré-salé. (http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/8734-les-deux-maisons). <q>Voici deux personnages, deux petits vieux : l’un est de sucre, l’autre est de sel. Un jour de grosse dispute, le petit vieux, tout en sel, met la p’tite vieille, tout en sucre, dehors. Le p’tite vieille est bien triste, mais ne peut pas pleurer, sous peine de fondre. Bon gré mal gré, elle recommence à vivre, seule, se construit une petite maison, toute en terre. La p’tite vieille se désespère tant, elle invoque le ciel et qu’il se met à pleuvoir. La pluie fait fondre la maison en sel du petit vieux, si bien qu’il n’a d’autre solution que se réconcilier avec la p’tite vieille. Depuis, ils sont toujours d’accord.</q><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
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<li>Le texte du conte grec (Conte grec - Les plus beaux contes du monde, Gründ) est en ligne sur le site d'Etienne Duval ; cliquez <a href="http://etienneduval.perso.neuf.fr/mythesfondateurs/Les%20deux%20maisonnettes.htm">ici</a></li>
<li>Plusieurs versions à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/08/21/A-...-comme-Amour-sucr%C3%A9/sal%C3%A8">A ... comme Amour ... au goût sucré/salè</a></li>
</ul>
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<p><strong>Aurélien (11 ans) : <em>Le serpent blanc</em></strong>, conte de Grimm. Un conte merveilleux que nous a déjà conté Abessia <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/03/08/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-3-mars-2012">le 3 mars 2012</a>. Merci Aurélien pour ce conte !<br />
<ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Serpent_blanc__t.jpg" alt="Serpent_blanc_http://smile-and-happy-x.skyrock.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Serpent_blanc_http://smile-and-happy-x.skyrock.com, mar. 2012" />Un jeune homme mange un morceau de serpent blanc dans le plat du roi et comprend le langage des animaux. En parcourant le vaste monde il rendra service à 3 poissons, épargnera des fourmis et nourrira 3 jeunes corbeaux qui l'aideront à réussir 3 épreuves et lui permettront ainsi d'épouser une princesse.</p></blockquote>
<p><br />
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<p><strong> Charlélie (7 ans 1/2) :</strong> <em>La hyène, le léopard, le lion et le cobra</em>, un conte Peul à lire <a href="http://assomalicia.net/aio.php?lng=fr&pg=207">ici</a>.<br />
<ins>Résumé:</ins><br /></p>
<blockquote><p>La hyène, le léopard, le lion et le cobra s'associent. Ils se disent chacun ce qu'ils en supportent pas. Un jour, ils s’avertirent les uns les autres. Chacun dit ce qu’il détestait.<br />
L’hyène parle la première : <em>«Pour moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est d’être interrogée sur ce que je mange.»</em><br />
Le léopard dit «<em>Moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est d’être montré du doigt.»</em><br />
Puis le cobra, à son tour, dit <em>«Moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est qu’on me marche sur la queue.»</em><br />
Enfin, le lion déclare <em>«Moi, il n’y a rien que je déteste, si ce n’est qu’on me jette de la poussière.»</em><br />
Mais un jour, lors d'une dispute, chacun fait ce qui provoque la colère de l'autre. Il se battent tous ! <br />
Dans la confusion, ils marchent sur la queue du cobra : <em>«Ne vous ai-je pas dit que je ne voulais pas qu’on me marche sur la queue? »</em> Il se retourne, et il mord l’hyène, qui crève, il mord le lion, qui crève, il mord le léopard, qui crève. <br />
Le cobra resta seul propriétaire de la demeure.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/serpent.gif" alt="serpent_brun" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="serpent_brun, août 2009" /></p></blockquote>
<p><br />
<br /></p>
<p><q>Un album à découvrir :</q><br /></p>
<p><strong>Nilda Fernandez, <em>SinFanaï Retu</em></strong> : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Sinfanai_Retu_s.jpg" alt="Sinfanï Retu_Nilda_Fernandez_Zepanto_2013" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sinfanï Retu_Nilda_Fernandez_Zepanto_2013, fév. 2014" />Un album joliment illustré. Un conte de Nilda Fernandez pour les enfants de tous les âges. Nilda Fernandez (Auteur), Helen Ross Revutsky (Illustration), <em>Sinfanaï Retu</em>, "Il était une fois un rêve", Zanpano (Editeur), 2013. Daniel dit Nilda Fernandez est né à Barcelone (Espagne) le 27 octobre 1957, dans une famille protestante. Quand il a sept ans, sa famille s'installe à Lyon. Le garçon étudie la musique (piano, guitare) et se passionne pour le flamenco. Depuis il compose ses chansons et parcout le monde. Helen entend la voix de Nilda en Russie puis à Londres. à l’occasion d’un concert, elle vient à sa rencontre pour lui proposer l’illustration d’une de ses chansons, Sinfanaï retu. (<a href="http://www.zanpano.com/catalogue31.php">Zanpano</a>)<br /></p>
<blockquote><p>Daniel était un garçon rêveur... qui n’aimait pas dormir. Et un rêveur qui n’aime pas dormir, ça pose des problèmes de rêve ! Songez un peu : à la nuit tombée, les yeux écarquillés dans l’obscurité, Daniel luttait contre la lourdeur des paupières en évitant de regarder le miroir de la penderie où, soir après soir, apparaissait l’affreux bonhomme qu’il redoutait. Au matin, quand les rêves partaient en fumée, il s’apercevait qu’il avait tout de même fini par s’endormir. S’il n’avait aucun regret pour les scènes de cauchemar imposées par l’abominable créature du miroir, il éprouvait un sentiment de gâchis en repensant à celles, beaucoup plus belles, qui ne lui seraient d’aucune utilité pendant le jour.<br /></p></blockquote>
<p>Le même titre se retrouve dans l'album : <em>Los Dias Aquellos</em>. A écouter sur <a href="http://www.jukebox.fr/nilda-fernandez/clip,sinfanai-retu,ufxm0.html">JukeBox</a>.<br />
<br />
<br /></p>Le grain, le noyau et le pépin magiquesurn:md5:415779403b1b0e406991d9497e2d54d82011-04-24T22:21:00+01:00patricia gustinContes des Pourquoi et des CommentbléCONTEconte merveilleuxconte étiologiqueMEDITERRANEEolivepoissonraisin<h4>Comment les pays autour de la Méditerranée sont-ils devenus les pays du pain, des olives et du vin ? <br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Contes_autour_Mediterranee_DEROUIN.gif" alt="Contes_autour_Mediterranee_DEROUIN" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes_autour_Mediterranee_DEROUIN, avr. 2011" /> J'ai trouvé la réponse dans un recueil de contes : Claire Derouin. <em>Contes autour de la Méditerranée</em>.<em> "Le grain, le noyau et le pépin magique"</em>. Nathan, coll. Contes et légendes, 1996. pp 29-51. ISBN : 2-09-282304-3. Certains conteurs ont le don de vous résumer des siècles d'histoires en une seule histoire ...<br />
J'ai conté ce récit <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/18/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-16-avril-2011">le 16 avril</a>, lors du Rendez-Vous Contes des Conteuses de l'Aude en pays Narbonnais, et je vous le transmet à mon tour. Ainsi est le conte : <em>Plus je le garde, plus je le perd, plus le le donne, plus je le garde</em>. A vous de recevoir ce récit maintenant, comme un grain magique, pour le transmettre à votre tour. Il fera votre richesse.<br /></p>
<p><strong>Et cric et crac !</strong></p> <blockquote><p><ins>Dans la ville de TYR</ins>, vivait un riche commerçant qui possédait 40 gigantesques navires de commerce qui transportaient d'une rive à l'autre de la Méditerranée de luxueuses marchandises : étoffes les plus fines, verreries, bijoux, pourpre ... <strong>HIRAM</strong> était connu pour son sens du commerce et il aimait alors déambuler fièrement le long des quais où il récoltait sur son passage, salutations, courbettes, flatteries … Mais dans son dos les pêcheurs se moquaient de ses airs de grand seigneur et de son allure de GROS-HOMME-ROUGE ». Non seulement Hiram avait une silhouette très arrondie, mais il portait une tunique pourpre et un NEZ assorti qui grossissait à vue d'œil lorsqu'il se mettait en colère (au moins une fois par jour …) Son nez passait alors au rouge puis devenait violacé et enflait comme une aubergine ! <br />
Les affaires marchaient bien. Hélas, son fils unique <strong>YAM</strong> était tout le contraire de son père. Longiligne, fin et élancé, la peau mate, les yeux en amande et pourvu d'un tout petit nez, Yam n'avait pas du tout le sens du commerce … Il parlait peu, ne savait pas marchander, négocier. Yam se contente de secouer ses cheveux bouclés dans le vent qui emporte de douces paroles que nul ne comprend vraiment. Yam est poète, pas commerçant ! <br />
<br />
<ins>Un jour, Hiram décide qu'il était temps de prendre en main l'éducation de son fils</ins>, et que à force de patience et de ténacité, il parviendrait à faire de cet enfant son digne héritier. Il le fait venir.<br />
- <em>Yam, mon fils, tu n'as jamais gagné le moindre argent de ta vie. Mais tu n'as jamais cherché non plus à profiter de ma richesse, et de cela je veux te récompenser tout en te donnant une chance de devenir le digne fils de ton père !</em><br />
Hiram se tait et attend la réponse de son fils. Seul le vent dans ses cheveux se fait entendre. Alors, Hiram sent la colère lui monter au nez, qui commençe à grossir et à prendre une belle couleur cramoisie.<br />
- <em>Yam dit quelque chose ! J'ai toujours été très patient avec toi, mais là, tu dépasses les bornes1 ! Tu es tellement ignorant en matière de négoce, que les gens te prennent pour un véritable crétin ! Tu ne t'intéresses qu'aux poissons ! On te donnerait 10 coffres d'or que tu n'en voudrais même pas ! Tu ne saurais qu'en faire ! Ou pire, tu irais les semer dans le désert, des fois que ça pousse ! C'est la dernière fois que je te le répète : un Tyrien doit être un bon commerçant, un commerçant malin, au pied marin !</em> Et Hiram se mit à hurler, son nez grossissant à vue d'œil et plus violacé que jamais : <em>Nous sommes les plus grands commerçants de la Méditerranée !</em> Il prend un air menaçant et agite le doigt devant le petit nez de Yam : <br />
-<em><strong>Je t'ai fait construire une barque que j'ai fait chargée de poissons</strong>. Tu partiras dès le lever du soleil. Et ne reviens pas tant que tu n'auras pas vendu ton lot de sardines. C'est un ordre !</em><br />
<strong>Yam part à l'aube. Mais le vent d'Est souffle si fort qu'il pousse la barque jusqu'en Sicile</strong>. Un choc brutal réveille Yam en pleine nuit : la barque s'est échouée au milieu d'un <strong>marais salant</strong>. Le choc a éjecté les cagettes de poissons : les sardines gisent ça et là dans le sel des marais. Un autre que lui aurait abandonné. Mais Yam savait qu'il n'oserait plus rentrer à Tyr s'il ne vendait pas sa cargaison. Il entend déjà les cris de son père … Il plisse les yeux, secoue ses boucles noires, et ramasse patiemment ses sardines, une à une, puis les étale avec soin au fond de sa barque. <em>Yam, sage et posé, reste confiant en son destin</em> ; il remet sa barque à flot et repart.<br />
Cette fois le soleil brille si fort que Yam attrape une <strong>insolation.</strong> La barque dérive plusieurs jours avant d'atteindre le rivage de la<strong> Libye</strong> (avant Khadafi), touchant les portes du désert du Sahara. Les sardines sont devenues dures comme du bois ! Elles sont parfaitement sèches et bien conservées par le sel. Yam remercie les dieux pour avoir immortalisé ses sardines !<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Caravane_Touareg_Mali_LoicBaron_2006_s.jpg" alt="Caravane_Touareg_Mali_2006_LoïcBaron_http://baron.loic.free.fr/Mali/DOC/Rapport.Mali.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Caravane_Touareg_Mali_2006_LoïcBaron_http://baron.loic.free.fr/Mali/DOC/Rapport.Mali.html, avr. 2011" /> En longeant la côte, Yam aperçoit une<strong> caravane</strong> qui longe la plage. Hommes et chameaux ont l'air exténués et accablés. Ému par leur misère Yam se dirige vers eux et appelle leur chef qui explique qu'ils se sont laissés prendre par une tempête de sable : les vivres sont perdus et ils meurent presque de faim. Yam ferme ses yeux en amande, secoue ses boucles noires, prend les sardines et les offre aux hommes du désert. <br />
Le chef des nomades veut remercier ce voyageur qui a eut pitié d'eux : il soulève les pans de sa longue tunique bleue, extrait un bourse en cuir d'où il sort avec précaution un petit rouleau de toile. Il dénoue le fil qui le tient fermé, déroule le morceau de tissu, et dans sa main apparaît <strong>un grain doré</strong> de la taille d'une dent de lait. <br />
- <em>C'est un génie du désert qui me l'a donné en disant ces mots mystérieux :</em> <strong><em>Des 3 tu en possèdes un, réunis les 3 et tu deviendras le roi</em></strong>. <br />
Yam prend le grain, remercie et repart en direction de Tyr.<br />
<br />
<ins>A Tyr,</ins> Hiram guette le retour de son fils, assis sur le quai du port. La barque de Yam accoste enfin. Le jeune homme descend, salue son père. Hiram ne prend même pas le temps de serrer son fils dans ses bras :<br />
<strong><em>Combien ?</em></strong> demande aussitôt le gros commerçant.<br />
Yam tend le cadeau du nomade. Hiram n'en croit pas ses yeux, il n'ose pas comprendre … puis il pique une terrible colère et son nez enfle démesurément :<br />
<strong><em>Yam ! Tu n'es qu'un crétin ! 3 tonnes de sardines et tu les échanges contre un grain !</em></strong> <br />
Furieux, Hiram lance le grain par dessus son épaule droite. Le grain tombe sur la colline de droite. Cette colline appartient aux voisins de droite, qui ont une fille superbe aux cheveux dorés comme le soleil, qu'elle tresse en épis autour de sa tête.<br />
<em>Aie !</em> Fait la colline<br />
<em>Aïe !</em> Fait le grain<br />
Yam ferme ses yeux en amande et secoue ses boucles noires.<br />
<br />
Hiram a finit par se calmer, son nez a dégonflé. Un beau matin, il fait venir son fils : il a décidé de lui donner une deuxième chance. <strong>Sa barque est chargée de beaux maquereaux.</strong><br />
Yam, mon fils, je reste plein d'espoir pour ton avenir. Je ne te demande pas grand-chose, seulement <ins>quelques piécettes</ins> ! Je crois avoir été bien clair cette fois-ci ! (Et le nez commence à mûrir...)<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Sardaigne_Benjamine_Scalvenzi_s.jpg" alt="Sardaigne_Benjamine Scalvenzi_http://fr.fotopedia.com/items/U8q0hLYqn4s" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sardaigne_Benjamine Scalvenzi_http://fr.fotopedia.com/items/U8q0hLYqn4s, avr. 2011" />Yam part sans attendre, mais <strong>les vagues et les courants contraires le portent jusqu'en Sardaigne.</strong> En voyant cette ile montagneuse, il se dit que les gens d'ici seront bien content de goûter du poisson. Il charge les maquereaux sur son dos et commence à grimper jusqu'à un village haut perché. Par chance, c'est jour de marché et les<strong> bergers</strong> achètent tous les poissons ! Yam se retrouve avec <strong>30 pièces d'argent</strong>. Il espère que son père sera content. Avant de redescendre vers sa barque, il se rafraîchit à la fontaine du village. Là, il entend des pleurs... il fait le tour de la fontaine et voit un petit berger en larmes. Attristé, Yam s'approche de l'enfant et sèche ses larmes. Le petit berger se décide à parler :<br />
<em>Que les dieux te protègent, toi, le voyageur qui a pitié de moi. Je pleure mon troupeau de brebis qu'un bandit vient de me voler. Je ne peux plus rentrer chez moi … mon père va me tuer !</em><br />
Yam ferme ses yeux en amande et secoue ses boucles noires. Il comprend … oh oui ! Il comprend ! <ins>Il offre alors ses 30 pièces d'argent</ins> pour que le jeune berger puisse racheter de nouvelles bêtes. Le jeune garçon ne sait comment le remercier, puis il a une idée : il sort de l'épaisse toison de son gilet en peau de mouton une boulette de laine pas plus grosse qu'un petit oignon, en écarte doucement les fibres et fait apparaître … <strong>un noyau de la taille d'une crotte de moineau</strong>, un noyau de forme oblongue, un peu allongé, noir, brun et coloré d'un peu de vert. <br />
- <em>C'est un génie des montagnes qui me l'a donné l'été dernier. Il a dit ces mots mystérieux : Des 3 tu en possèdes un, réunis les 3 et tu deviendras le roi</em>.<br />
Yam prend le noyau, remercie l'enfant et s'en va.<br />
<br />
<ins>A Tyr,</ins> Hiram guette impatiemment le retour de son fils, en faisant les cent pas sur le quai du port. La barque de Yam accoste enfin. Hiram est si impatient qu'il n'attend même pas que Yam l'ait salué : <br />
-<strong> <em>Combien ?</em></strong> demande aussitôt le gros commerçant en tremblant d'émotion.<br />
En guise de réponse, (comment expliquer quoi que ce soit à Hiram ?) Yam tend le noyau. Hiram contient sa colère en attendant des explications. Yam lui raconte son aventure. Hiram se dit que puisque son fils a tout de même réussi à vendre les poissons il n'est pas aussi crétin qu'il en a l'air. Son bon cœur l'a égaré, erreur de jeunesse ! Tout n'est pas perdu … Alors Hiram décide de ne se mettre en colère que par principe : <br />
- <strong><em>Yam ! Tu n'es qu'un demi-crétin ! 3 tonnes de maquereaux et tu oses me rapporter un noyau !</em></strong> <br />
Hiram lance le noyau par dessus son épaule gauche. Le grain tombe sur la colline de gauche. Cette colline appartient aux voisins de gauche, qui ont une fille magnifique d'un teint mat fascinant aux reflets tantôt noirs, tantôt olivâtre, tantôt bruns.<br />
- <em>Aie !</em> Fait la colline<br />
- <em>Aïe !</em> Fait le grain<br />
Yam ferme ses yeux en amande et secoue ses boucles noires.<br />
<br />
Le temps passe … « Jamais 2 sans 3 ! » se dit un jour le Gros-Homme-Rouge. Il fait charger la barque de Yam d'une cargaison spéciale et appelle son fils. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.poisson-volant_Dr_Jean_Fortunet_Jdontfight_Wikimedia_s.jpg" alt="poisson-volant_Dr Jean Fortunet Jdontfight_Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poisson-volant_Dr Jean Fortunet Jdontfight_Wikimedia, avr. 2011" />- <em>Yam, mon fils, <strong>10 poissons volants</strong> d'une espèce très rare t'attendent au port dans une cage à oiseaux. Tires-en un bon prix et j'oublierai nos petits différents ...</em><br />
Yam descend au port, prend sa cage, sa barque et la mer... <strong>Ce jour-là, le vent soufflait faiblement et l'embarcation dérive lentement jusqu'à l'archipel des Cyclades, en Grèce.</strong> Il se disait que les gens de là-bas avaient des pouvoirs magiques … ils jetaient des sorts, envoûtaient les gens. Mais <em>Yam ne s'inquiète pas. Il a confiance en son destin.</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/Sirenes_Oiseaux_Antiquite.jpg" alt="Sirène_Luis García (Zaqarbal), 2009_Musée archéologique national de Madrid" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Sirène_Luis García (Zaqarbal), 2009_Musée archéologique national de Madrid, avr. 2011" />Quelques instants plus tard, <strong>3 superbes sirènes, des femmes oiseaux au plumage vert</strong>, viennent voler au-dessus du bateau en invitant Yam à venir se reposer sur leur île. « Etrange !» se dit Yam. D'ordinaire les sirènes cherchent à noyer les marins, faire échouer les navires sur les écueils pour les empêchent d'accoster sur leur île … Yam accoste et se laisse conduire au palais. Là, les femmes-oiseaux lui proposent de s'allonger mollement sur un <ins>lit d'oursin</ins> :<br />
- <em>Les piquants te feront du bien, il n'y a plus moelleux !</em><br />
Et elles se mettent à chanter mais faux, <strong>faux</strong> !!! Décidément, se dit Yam, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ! Yam demande des explications.<br />
- <em>Que les dieux te protègent, toi, le voyageur qui se soucie de notre sort. Depuis que notre reine est prisonnière d'un démon des Airs, nous faisons tout de travers !</em><br />
Yam secoue ses boucles brunes, ouvre la cage de roseaux :<br />
- <strong><em>Poissons volent !</em></strong> <br />
Et les poissons s'envolent haut dans le ciel et libèrent la reine des sirènes en prenant leur place. La reine, très reconnaissante offre à Yam ce qui est le plus cher, un cadeau fait par un marin qu'elle a aimé passionnément. Elle sort une poignée de duvet de son plumage vert, à l'endroit du cœur, souffle dessus, et apparaît dans sa main griffue … <strong>un minuscule pépin</strong><br />
- <em>Il a une grande valeur sentimentale pour moi. Le marin que j'aimais me l'a confié avant de mourir. Il le tenait d'un génie des eaux qui lui en avait fait cadeau en lui disant : Des 3 tu en possèdes un, réunis les 3 et tu deviendras le roi.</em> <br />
Yam prend le pépin, remercie la reine, qui le conduit à la salle aux trésors pour qu'il emporte quelques bijoux – en souvenir. Yam prend <strong>3 petits anneaux</strong> (3 comme les 3 cadeaux, 3 génies, 3 voyages) et c'est tout !<br />
<br />
<ins>A Tyr,</ins> Hiram guette le retour de son fils sur le quai du port. Il ne tient pas en place. La barque de Yam entre enfin dans le port. Hiram est si impatient qu'il n'attend même pas que Yam ait accosté à quai : <br />
- <strong><em>Combien ?</em></strong> demande aussitôt le gros commerçant de loin en faisant tinter quelques pièces dans sa main.<br />
Aussitôt débarqué, Yam tend le pépin et raconte son aventure. Mais quand il avoue n'avoir pris que 3 anneaux dans le trésor, Hiram devient fou de rage, son nez fait concurrence à l'aubergine la plus colorée, il hurle : <br />
-<strong> <em>Yam ! Triple crétin !</em></strong> <br />
Hiram lance de toutes ses forces le pépin doit devant lui. Le grain tombe sur la <ins>colline au centre de Tyr</ins>. Cette colline appartient aux voisins qui habitaient juste en face de chez Hiram et Yam. Ces voisins-là ont une fille aux lèvres pulpeuses, rouge vermillon et des cheveux qui s'envolent en boucles légères ...<br />
- <em>Aie !</em> Fait la colline<br />
- <em>Aïe !</em> Fait le grain<br />
A ce moment-là tout va très vite. <strong>3 génies</strong> surgissent de nulle part : le génie du désert (le grain) le génie des montagnes (le noyau) et le génie des eaux (le pépin). Et ils s'adressent à Yam tous les trois en chœur :<br />
- <em>Des 3 tu possèdes les 3, du grain poussera le blé, du noyau sortira l'olivier, du pépin jaillira le raisin. Des 3 tu possèdes les 3, le soleil du désert, la terre des montagnes, l'eau des rivières.<strong> Des 3 tu possèdes les 3, tu es devenu le roi de la Méditerranée.</strong></em><br />
- <strong><em>Ouais ! Le roi des crétins !</em></strong> Hurle Hiram qui ne décolère pas...<br />
Clac ! Fait la claque que lui donne le génie du désert sur la joue droite<br />
Clac ! Fait la claque que lui donne le génie des montagnes sur la joue gauche<br />
Clac ! Fait la claque que lui donne le génie des eaux, derrière la tête.<br />
Yam ne peut s'empêcher de rire en voyant la tête de son père. Les génies disparaissent.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Champ_de_ble_Myrabella_Wikimedia_s.jpg" alt="Champ_de_blé_Myrabella_Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Champ_de_blé_Myrabella_Wikimedia, avr. 2011" /><br />
<br />
Alors poussent instantanément sur la colline de droite des épis de <strong>blé doré</strong> ondoyant au soleil (comme les cheveux de la fille qui habite cette colline), <br /><br /><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.oliviers_Sfax_s.jpg" alt="Oliviers_Sfax_Wikimedia" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Oliviers_Sfax_Wikimedia, avr. 2011" /><br />
<br />
<br />
... sur la colline de gauche de magnifiques <strong>oliviers</strong> chargés d'olives noires (comme la peau mate de la superbe fille de cette colline), <br /><br />
<br />
... et sur la colline du centre, des centaines de <strong>pieds de vignes</strong> bien alignés et chargés de lourdes grappes vermeilles comme les lèvres de la fille de la colline. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Vignes_Jean-Marc_Rosier__http___www.rosier.pro_s.jpg" alt="Vignes_Jean-Marc_Rosier_ http://www.rosier.pro.JPG" style="display:block; margin:0 auto;" title="Vignes_Jean-Marc_Rosier_ http://www.rosier.pro.JPG, avr. 2011" /><br />
Émerveillés par un tel prodige,<strong> les habitants de Tyr font de Yam leur roi</strong>. Les voisins de droite, de gauche, et du centre lui proposent <ins>leur filles en mariage</ins>. Heureusement, Yam avait <ins>trois anneaux</ins> … Yam, confiant en son destin (ou ne sachant pas laquelle choisir) les accepte toutes les trois (Je sais cette histoire n'a pas de morale ...) Depuis ce jour, Yam est le roi du commerce maritime. Au printemps, il charge les 40 cargos de son père et part vendre sa farine de froment, son huile d'olive et son vin. <strong>Son père ne l'a plus jamais traité de crétin</strong> et s'est retiré des affaires, à ce qu'on m'a dit. <br />
Des trois Yam possède les trois, il est devenu le roi de la Méditerranée. Si, par bonheur, au cours de ses voyages il rencontre quelqu'un de grande sagesse, il lui offre tantôt un grain, tantôt un noyau, tantôt un pépin. Et c'est depuis cette époque que la Méditerranée est le pays du pain, des olives et du vin !<br /></p></blockquote>
<p><ins> Source :</ins><br />
Claire Derouin. <em>Contes autour de la Méditerranée</em>. "Le grain, le noyau et le pépin magique" Nathan, coll. Contes et légendes, 1996, ISBN : 2-09-282304-3<br /></p>
<p><ins>Les sirènes :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Dans l'Antiquité, les hommes imaginaient les sirènes comme des femmes-oiseaux charmeuses aux pouvoirs maléfiques.</li>
<li>Elles n'ont été représentées avec des queues de poisson qu'à partir du Moyen-Age en s'inspirant des mythes nordiques.<br /></li>
<li>Selon Homère, les sirènes sont des divinités de la mer qui séjournent à l'entrée du détroit de Messine en Sicile. Musiciennes dotées d’un talent exceptionnel, elles séduisaient les navigateurs qui, attirés par les accents magiques, de leurs lyres et flûtes perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses. Pour résister à leur envoûtement, Ulysse bouche les oreilles de ses compagnons avec de la cire, puis se fait lier au mât de son navire, pour pouvoir entendre ce chant merveilleux en toute sécurité.</li>
<li>L'origine des sirènes n'est pas très claire. Elles seraient filles du fleuve Achéloos et de la nymphe Calliope. Pour les Romains, les sirènes seraient à l'origine des femmes normales, compagnes de Koré (devenue par la suite "Perséphone"), et auraient laissé Hadès l'emmener. Les sirènes auraient été métamorphosée en femmes-oiseau (corps d'oiseau mais visage de femme) comme punition et depuis, chanteraient prophéties et chansons relatives au royaume d'Hadès (le royaume des morts). (Wikipédia). Pour découvrir comment étaient représentées les sirènes par les Grecs et les romains, cliquer<a href="http://www.mediterranees.net/mythes/ulysse/epreuves/sirenes/iconographie.html"> ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Les phéniciens :</ins><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/bateau_marchand_Phenicie_Corbita_Wikipedia.jpg" alt="bateau_marchand_PHENICIE_Cirbita_Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bateau_marchand_PHENICIE_Cirbita_Wikimedia, avr. 2011" /><em>Les Phéniciens ont amélioré la technique navale égyptienne</em>. La flotte phénicienne bénéficiait des progrès accomplis en matière de construction navale : usage de la quille, des membrures et des clous, et construction d’enceintes protégeant les hommes et les marchandises de la houle. En outre, les marins phéniciens savaient se diriger grâce aux étoiles. C’est ainsi qu’en dehors de leurs grandes villes de Syrie, ils fondèrent aussi de nombreuses colonies marchandes. Cette expansion maritime était purement commerciale. Ils se tournent d’abord vers Chypre où Kition et Paphos étaient leurs deux principaux comptoirs : Chypre est d’ailleurs la région du monde qui a livré le plus grand nombre d’inscriptions phéniciennes. Puis, poussés par l’esprit d’aventure ou bannis pour raison politique, certains allèrent vers le couchant et fondèrent leurs premières colonies à partir du Xe - IXe siècle avant J.-C. : sur les côtes africaines (Utique , Carthage, et en Libye), en Afrique du nord (Carthage, Rachgoun, Mogador), en Sicile (Motyé), Sardaigne, Espagne (Cadix, Tartessos ), à Malte, construisant ainsi un véritable « triangle phénicien ». La recherche des minerais nécessaires pour l’élaboration du bronze conduisit même les Phéniciens jusqu’en Cornouailles. (<a href="http://www.cliolamuse.com/spip.php?article536">http://www.cliolamuse.com/spip.php?article536</a>)<br /></li>
<li><em>La réussite de Carthage s’explique aussi par ses prouesses en matière d’agronomie</em>. Les Carthaginois sont parvenus à développer les techniques agricoles parmi les plus efficaces de l’Antiquité puisque celles-ci furent reprises par les Romains ... dont un processus de vinification. La plantation des oliveraies obéissait à des règles précises, en particulier l’espacement entre les plants, règles parfois encore respectées de nos jours. Le matériel agricole jouait un rôle important dans l’amélioration de la production, comme en témoignent les représentations de charrues, notamment sur une sculpture retrouvée sur le territoire de la Libye actuelle.</li>
</ul>Y'a plus de saison ... Si ! Heureusement !urn:md5:884880f3481e4b0bf37e1dee813877072011-04-08T17:12:00+01:00patricia gustinContes des Pourquoi et des Commentconte étiologiqueMYTHOLOGIEsaisons<p>Les temps changent, le temps change, l'heure aussi … et hop ! un petit retrait sur nos montres et voici l'heure d'été (deux heures de décalage au soleil, tout de même...) Mais savez-vous pourquoi nous connaissons le cycle des saisons ?<br />
Voici un conte tiré de la mythologie Grecque, revisité par mes soins, qui nous explique pourquoi il y a des saisons, année après année. <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></a><br /></p>
<p><strong>Et cric, et crac !</strong><br /></p> <blockquote><p>Certains esprits scientifiques vous expliqueront par de savants calculs qu'en raison d'une certaine inclinaison de la terre, lorsqu'elle tourne autour du soleil, et sur elle-même, les rayons du soleil n'ont pas la même incidence, ils n'ont pas le même angle lorsqu'il frappent la surface de notre terre … lorsque les rayons sont plus directs, il fait chaud (c'est l'été) et lorsque la distance est plus grande, c'est l'hiver ...<br />
Pour d'autres, c'est ENCORE ! La faute d'une femme !!! C'est vrai, on avait déjà Eve qui, par curiosité ou gourmandise goûta au fruit défendu et le fit partager à Adam, et maintenant, ce serait la faute à une naïve jeune fille, et pour quelques grains de grenade !!! Mais c'est sans tenir compte du beau ténébreux qui l'a enlevée sur son bolide et l'a entraînée malgré ses cris dans les entrailles de la terre, séquestrée dans son palais obscur au cœur d'une grotte secrète ...<br />
Alors, Mesdames, Messieurs, jeunes filles, et jeunes gens, je vous prend à témoin : écoutez bien l'histoire de Perséphone pour savoir qui est responsable des changements de saisons.<br />
.... <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/.persephone_s.jpg" alt="Perséphone_http://mariadolorestorres.blogspot.com/2007/03/hades.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Perséphone_http://mariadolorestorres.blogspot.com/2007/03/hades.html, avr. 2011" />
<br />
<strong>Perséphone</strong> est une toute jeune fille, d’une rare beauté, et sa mère Déméter (déesse de la Terre) l’élève au secret en Sicile, son île favorite, où la jeune fille est en sécurité. <br />
<strong>Déméter</strong> est toujours très occupée à surveiller l'envol des graines, l'éclosion des fleurs, la pousse des feuilles, la maturation des fruits qu'elle veut juteux et délicieux, la blondeur des blés et autres céréales... Son bonheur le plus grand est de voir sa fille Perséphone jouer dans les prés. Elle s'amuse de voir sa fille jouer à cache-cache avec les <ins>nymphes</ins> qui trichent un peu, il faut bien le dire : les nymphes des bois font corps avec les troncs des arbres, on ne voit que leurs yeux rieurs … les nymphes des eaux peuvent rester indéfiniment sous l'eau, bercées par le courant comme une truite, muettes comme des carpes et il faut de bons yeux pour les apercevoir … les nymphes des près peuvent prendre racine derrière un buisson ou se dissimuler, fleurs parmi les fleurs. Mais Perséphone connait si bien la terre, son jardin, qu'elle gagne toujours.<br />
Mais arrive le jour du rapport annuel de Déméter. Ministre du développement durable et de l'environnement, elle doit présenter son bilan sur le mont Olympe, le palais des Dieux. Elle n'aime pas laisser sa fille seule (Les Dieux, elle les connait, trop … elle sait qu'ils sont prêts à tout pour séduire une si belle jeune fille). Mais lorsqu'elle la voit en compagnie des Océanides, les nymphes des eaux, elle se sent rassurée. Un dernier regard plein d'amour, et la voilà partie.<br />
Perséphone et ses amies organisent un concours : Qui fera la plus belle couronne de fleurs ? <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Narcissus_BerndH_Wikipedia_s.jpg" alt="Narcisse_BerndH_Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Narcisse_BerndH_Wikipedia, avr. 2011" />Perséphone s’écarte du groupe, pour cueillir <ins>un narcisse</ins>. Mais la fleur résiste. Perséphone tire plus fort ... Le narcisse reste planté solidement ... Perséphone insiste ... le narcisse résiste. <em>Mais cette fleur a donc les racines qui traversent la terre !</em> s'exclame Perséphone qui ne veut pas céder. Mais lorsque le narcisse cède, tout un pan de terre vient avec la tige ... <br />
La lumière du soleil pénètre dans le royaume souterrain des Enfers ébranlé par la secousse. Des galeries souterraines s'effondrent, le palais du Roi <strong>Hadès</strong> est fissuré. Furieux, le seigneur des ténèbres saute sur son char taillé dans l'onyx couleur de nuit, mené par 9 chevaux noirs comme l'ébène. Il se précipite pour savoir qui est à l'origine de ce séisme. <br />
Mais au moment même où il jaillit à à la lumière de toute la puissance de sa 9 chevaux (<em>mieux qu'une Maserati</em>), boucles brunes au vent, teint sombre, yeux noirs étincelant d'un feu intérieur, il découvre Perséphone, sa nièce. <strong>Eros</strong>, le dieu de l'amour, qui folâtrait dans la prairie, taquinant les nymphes, tire une de ses flèches et atteint en plein cœur Hadès. Les flèches d'Eros ne sont pas mortelles, mais elles vous laissent au cœur une blessure causée par la passion d'aimer, de posséder celui que l'on découvre à cet instant. Voyant la beauté toute fraîche de Perséphone Hadès souhaite en faire sa reine. Tout de suite ! Il l'enlève (<em>ce taciturne n'est pas doué pour les discours romantiques</em>). Ils parcourent des galeries sombres à toute vitesse, le char jette des étincelles qui éclairent des lignes de diamants, des gisements de rubis ou d'émeraude, des saphirs et toutes sortes de pierres précieuses. Ils traversent des grottes sinueuses éclairées par les forges où travaillent des cyclopes. Et ils s'enfoncent de plus en plus profond sous terre. Perséphone se débat, crie pour tenter d'alerter sa mère. Hélas, Déméter arrive trop tard. <br />
Personne n’ayant rien vu, <strong>Déméter</strong> part à la recherche de sa fille unique. Elle parcourt la Terre entière pendant <strong>neuf jours et neufs nuits</strong> sans plus se préoccuper des fleurs, des fruits et des récoltes. Ses cris résonnent dans le ciel et font fuir les oiseaux, ses larmes créent des inondations, puis son angoisse brûlante dessèche ce qui a survécu. Elle veut sa fille chérie et déclare : <em>« La Terre sera affamée tant que je n’aurai pas retrouvé ma fille. »</em> <br />
Déméter finit par retrouver une <ins>ceinture</ins> flottant sur la rivière près de l'endroit où jouait sa fille. <ins>Déméter interroge les nymphes des eaux</ins>. Elle finit par apprendre que la nymphe <strong>Cyane</strong> avait tenté de s'interposer mais en vain. Cyane, toujours en larmes, fut changée en<em> fontaine</em>. <strong>Hélios</strong>, le soleil décide alors de révéler à Déméter que c’est Hadès qui a enlevé sa fille. <br />
<ins>La déesse se précipite aux Enfers pour chercher sa fille chérie</ins>. <strong>Hadès refuse de la rendre</strong>, alors Déméter refuse de reprendre ses fonctions sur Terre. <br />
<strong>C'est la famine</strong>. Partout des pleurs d'enfants, des larmes de femmes, des soupirs des hommes. Leurs cris et leurs plaintes montent jusqu'aux cieux, jusqu'à l'Olympe, jusqu'à Zeus. S'il n'intervient pas l'humanité risque de disparaître, et avec elle disparaîtra aussi la bonne odeur des sacrifices. Après tout, les dieux tirent leur force de l'adoration que leur vouent les humains. Il faut faire quelque chose ! <br />
Mais Zeus n’est pas capable de prendre une décision car il ne veut pas froisser Déméter ni son frère, Hadès. <br />
Zeus convoque <strong>Hermès</strong>, le messager des Dieux chaussé des ses <em>"Converse</em>" ailées (ses chaussures les plus légères, spéciales longues distances). Zeus l'envoie en ambassadeur pour négocier la libération de Perséphone. <br />
<strong>Hadès veut bien relâcher Perséphone, mais uniquement si elle n'a rien mangé pendant son séjour chez les morts</strong>. Sinon, elle restera avec lui.<br />
<ins>Perséphone prétend n'avoir rien mangé, mais</ins> ... après avoir pleuré toutes les larmes de son corps après son enlèvement, Perséphone a visité son nouveau royaume, cherchant une sortie, et voulant savoir si ce qu'on disait sur les Enfers était exact. Il se disait qu'il existait un jardin mystérieux sous terre, où certaines graines d'en haut sommeillaient mais où poussaient d'autres plantes étranges et magnifiques. Perséphone, s'armant de courage était sortie du palais d'Hadès. Elle s'ennuyait à vrai dire. Ce palais tout de granit était richement décoré d'or et de pierres précieuses (Hadès était riche de toutes les richesses du sous-sol), éclairé par de grandes flammes éternelles, mais il lui semblait sinistre, dépourvu de vie. Sans couleurs, sans fleur, sans la douce chaleur du soleil, Perséphone dépérissait, se languissait de sa mère. Hadès avait laissé à Perséphone pour lui tenir compagnie <ins>Cerbère</ins>, son chien qui lui faisait fête lorsqu'il rentrait d'une de ses rondes dans son royaume immense : Cerbère frétillait de la queue comme un boxer bringé et Hadès s'amusait à lui lancer le premier fémur venu <em>"Rapporte, bon chien !"</em>. Et Cerbère saisissait l'os dans une de ses gueules et revenait aux pieds de son maître. Mais ce jeu dégoutait Perséphone qui ne voulait même pas caresser une des têtes de Cerbère : imaginez un énorme chien sombre, à trois têtes, une tête de dogue encadré par une tête de rotweiller et une tête de pit-bull ... Pas vraiment un chien de salon ... Les fleurs parfumées manquaient terriblement à Perséphone. Elle décida d'explorer ce royaume inconnu. Elle longea le marais des âmes martyrisées, dépassa la salle des remords résonnant de pleurs et de gémissements, et découvrit une grotte éclairée par un feu souterrain qui se reflétait sur les parois aux mille facettes d'une <ins>géode géante</ins>.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Grenade_Wikipedia_Shivanayak_s.jpg" alt="grenade_Wikipedia_Shivanayak" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenade_Wikipedia_Shivanayak, avr. 2011" /> Au centre se tenait <strong>un arbre immense couvert de fruits</strong> ronds, d'un beige rosé. Par terre, quelques fruits étaient éclatés. Perséphone qui ne connaissait pas cette espèce en saisit un. Par la fente de la peau épaisse de ce fruit jaillissaient à la lumière des grains d'un rouge carmin translucide. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Grenade_ouverte_Wikipedia__s.jpg" alt="grande_ouverte_Fir0002/Flagstaffotos_GNU_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pomegranate02_edit.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grande_ouverte_Fir0002/Flagstaffotos_GNU_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pomegranate02_edit.jpg, avr. 2011" />(<em>Certains disent que c'est Hadès lui-même qui lui mit de force 6 grains de grenade dans la bouche</em>). Perséphone suça quelques grains de cette grenade. Puis les recracha car elle s'était bien juré de ne rien accepter de ce royaume des morts. Mais quelques gouttes de jus de grenade ont tâché sa tunique. Cela, elle ne peut le cacher. Et pour aggraver les choses, un des jardiniers d'Hadès, du nom d'<ins>Ascalaphos</ins>, témoigne qu'il l'a vu cueillir une grenade, le fruit des morts, et en manger un ou sept grains. Il aurait mieux fait de se taire ... Déméter, furieuse, le changea en <em>chouette</em>, cet oiseau de nuit qui hulule tristement, oiseau de malheur...<br />
Constatant que Perséphone a mangé <ins>six ou sept graines de grenades</ins>, le fruit des morts, Zeus devrait ordonner à Perséphone de rester aux Enfers. Cependant il décide d’un compromis.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/arbre_4_saisons.gif" alt="arbre_4_saisons_gif" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="arbre_4_saisons_gif, fév. 2011" /><strong>La jeune fille passera six mois aux Enfers</strong> aux côtés de son époux qu’elle finit par apprécier et aimer. C'est la période hivernale où Déméter, attristée, délaisse la Terre. <strong>Le reste de l’année elle retournera sur Terre aider sa mère pendant le printemps et l’été</strong>. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-cloches_gif_anime.gif" alt="clochettes_roses_animées" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="clochettes_roses_animées, juil. 2009" /><br />
Alors jaillissent des fleurs par milliers comme les rires de joie de Déméter et Perséphone.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-jaune_gif_anime.gif" alt="petite_fleur_jaune_animée" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="petite_fleur_jaune_animée, juil. 2009" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-marguerittes_Gif_anime-7.gif" alt="marguerite_animée" style="display:block; margin:0 auto;" title="marguerite_animée, juil. 2009" /><br />
<a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="display:block; margin:0 auto;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></a> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-rouge_Gif_anime.gif" alt="pousse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="pousse, juil. 2009" /><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Géode :</ins> Une géode (du grec γεώδης - geodes, «comme la terre» : γη̃ (guê) « terre » et de -ειδής de ει̃δος (eïdos) « forme, aspect ») est une cavité rocheuse tapissée de cristaux. Les géodes peuvent se former à partir des bulles de gaz dans les roches magmatiques en voie de solidification.<br /></p>
<p><ins>Grenade : </ins> La grenade est depuis des temps immémoriaux symbole de vie et de fertilité, mais aussi de puissance (orbe impériale), de sang et de mort. D’autre part, la grenade est chez beaucoup de peuples symbole d’amour, de fertilité et d’immortalité (à cause de ses nombreux pépins)<br /></p>
<p><ins> <em>Perséphone</em> allias <em>Poserpine</em> :</ins> Perséphone (Persefonh) était la fille de Zeus et de Démèter ou selon d'autres sources la fille de Zeus et de Styx. On l'appelait aussi Coré ou Cora c'est à dire la "jeune fille", par opposition à Déméter, « la mère ». On la retrouve chez les Romains sous le nom de Proserpine. Elle épousa Hadès contre son gré et devint la reine des Enfers.</p>
<p><ins>Quelques références :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Gougaud, Henri. "Déméter et Perséphone" <ins>in :</ins> <em> L'arbre aux trésors</em>, Seuil, coll. Points, 1997, ISBN : 9782020317184</li>
<li>Keller, Jacqueline. "Perséphone, la connaissance du soir" <ins>in : </ins><em> Les femmes éternelles</em>, Anne Carrière, 1998, ISBN : 9782843370366</li>
<li>Evetts-Sucker, Joséphine. <em>Mére et filles - Contes</em>. "Déméter et Perséphone. Ed. Abbeville, Paris, La colonie des Griffons, 1996. épuisé</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://mythologica.fr/grec/persephone.htm - http://www.histoiredumonde.net/article.php3?id_article=27">http://mythologica.fr/grec/persephone.htm - http://www.histoiredumonde.net/article.php3?id_article=27</a></li>
<li><a href="http://etienneduval.perso.neuf.fr/mythesfondateurs/D%E9m%E9ter%20et%20Pers%E9phone.htm"> http://etienneduval.perso.neuf.fr/mythesfondateurs/D%E9m%E9ter%20et%20Pers%E9phone.htm</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Epilogue :</ins><br />
<em>A Hadés,</em> <br />
<em>Pour m'avoir enseigné la douceur de la grenade et la beauté des ténèbres</em>
<em>Éternellement reconnaissante</em>, <br />
<em>Perséphone</em></p>Contes en Pays Narbonnais : le 26 mars 2011urn:md5:d0658bd46ebd16745662b8b8f8fe2f502011-03-28T02:35:00+01:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!CONTEconte avec des animauxconte de sagesseconte facétieuxconte étiologiqueMYTHOLOGIENarbonneréunion des conteuses<h5>Rendez-Vous-Conte du samedi 26 mars chez Michel :<br /></h5>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /> <br />
Des contes dans toutes leur variété : création personnelle, conte traditionnel, conte mythologique, conte humoristique et poésie se sont donnés rendez-vous. <br />
<br /><br /></p>
<ul>
<li><strong>Michel :</strong> <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></a><em>Le début des Tah-Hons</em> – un conte écrit par Michel à partir d'un récit de Rudyard Kipling (conte facétieux - conte d'animaux).</li>
<li><strong>Geneviève :</strong> <em>Kacob Karo, le petit chien chiffonné et la petite fenêtre en papier</em> – Conte tchéque - suivi de "Demain, dès l'aube" poème de Victor Hugo</li>
<li><strong>Viviane :</strong> <em>Le tailleur et le cordonnier</em> – Conte populaire (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>Pourquoi y a-t-il des saisons ?</em> conte tiré du mythe de Perséphone (mythologie grecque).</li>
<li><strong>Joris :</strong> <em>Le bonheur des mamans</em> - Conte basque (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Marie-Eve :</strong> <em>Les trois petites cochonnes</em> – Conte moderne (conte facétieux - conte d'animaux)</li>
<li><strong>Amelia :</strong> <em>Les cinq petits cochons</em> - Conte moderne (conte d'animaux)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>Les trois petits cochons gagnés à la tombola</em> (conte facétieux)</li>
</ul>
<p>Lors de notre repas convivial, aussi diversifié et savoureux que nos contes, il y avait (entre autres délices) un flan à la pistache. Devant une aussi belle couleur, je n'ai pas pu résister à l'envie de raconter <em>Le loukoum à la pistache</em> ...
<br />
<strong>Prochaine réunion-contes : le samedi 16 avril 2011 à 18h00 chez Abessia </strong>. <br />
N'hésitez pas à vous joindre à nous ! Vous pouvez nous contacter par courriel à l'adresse suivante : patricia.gustin@hotmail.fr<br /></p>
<p><strong>et Cric ! et Crac !</strong><br /></p> <p><strong>Michel :</strong> <em>Le début des Tah-Hons</em> – Noam, Eloïm et Michel, Plage de Mikri Vigla, 2006. Ce conte a été écrit par Michel pour et avec deux enfants en s'inspirant d'un récit de Rudyard Kipling ("Le début des tatous" <ins>in :</ins> <em>Histoires comme ça</em>, 1902).<br /></p>
<blockquote><p>En ce temps-là, Ô ma Préférée, les animaux parlaient, mais tous n'existaient pas encore. C'était un temps très ancien, d'avant les dinosaures.
Rudyard Kipling a déjà raconté ces histoires, dans Just So Stories, mais il en a oublié une; vous allez savoir laquelle.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/.Le_Penseur_Rodin_t.jpg" alt="-‡" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_Penseur_rodin_Wikipédia, mar. 2011" />L'homme existait déjà, et passait son temps assis au bord de la rivière, à attendre que le poisson morde. Pour ceux qui croient que tout ça, c'est que des histoires, il existe une preuve, un fossile très célèbre, le Pêcheur de Rodin.<br />
<br />
En ce temps-là, Ô Mieux Aimée, il y avait <strong>le Pêcheur, Petit Pigeon et Maman Pigeon, Mme Tah la Mouche et Monsieur Hon le Moustique.</strong> Le Pêcheur, qui restait toute la journée assis au bord de la rivière en attendant que le poisson morde, n'avait pas la vie facile ; Il devait claquer le moustique qui se posait sur son bras : comme ça ! Il devait chasser les mouches qui se posaient sur son poisson : comme ça !<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Pigeon_Ciwir_s.jpg" alt="pigeon_Wikimediacommons_Ciwir" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="pigeon_Wikimediacommons_Ciwir, mar. 2011" />Chaque jour Maman Pigeon apprenait à Petit Pigeon tout ce qu'un petit pigeon doit savoir.<br />
- <em>Tu dois chasser le moustique d'un coup de bec, en te posant : comme ça ! Tu dois chasser la mouche en passant au-dessus : comme ça !</em><br />
Alors Petit Pigeon part à la chasse. Il part vers la rivière, parce qu'il sait qu'à la rivière il y a le moustique.<br />
Et si il y a le moustique, il y a le pêcheur.<br />
Et si il y a le pêcheur, il y a le poisson.<br />
Et si il y a le poisson, il y a la mouche.<br />
Petit Pigeon rencontre Mme Tah la Mouche et Monsieur Hon Le Moustique, deux bons amis qui vont bien ensemble.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.mouche_domestique_t.jpg" alt="mouche_domestique_www.les-amis-des-animaux.be" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mouche_domestique_www.les-amis-des-animaux.be, mar. 2011" /><br />
- <em>Bonjour, pouvez-vous me dire qui est la mouche et qui est le moustique ?</em><br />
- <em>Le moustique est gris et noir, et je suis la mouche</em>, répond madame Tah.<br />
-<em> La mouche est noire et grise, et je suis le moustique</em>, répond Monsieur Hon.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.moustique_t.jpg" alt="moustique_www.les-amis-des-animaux.be" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moustique_www.les-amis-des-animaux.be, mar. 2011" /><br />
Petit Pigeon a un peu de mal à suivre, mais il dit :<br />
- <em>Et comment est-ce qu'on vous attrape ?</em><br />
Madame Tah étend ses ailes au maximum, et d'une voix de grand seigneur, lui dit :<br />
- <em>Comme l'aigle, tu passes au-dessus de la mouche et tu la gobes au passage ; comme ça !</em><br />
- <em>Ma maman ne m'a pas parlé de l'aigle, mais continuez</em>.<br />
Monsieur Hon gonfle au maximum ses poils, et dit d'une voix stridente :<br />
- <em>Comme la poule tu te poses et d'un coup de bec tu piques le moustique ; comme ça !</em><br />
- <em>Ma maman ne m'a pas parlé de la poule, mais merci.</em><br />
Une fois Petit Pigeon parti, Mme Tah et Monsieur Hon tiennent un conseil de guerre :<br />
- <em>Ô my Gentleman and Content of my Heart</em>, dit la mouche au moustique, <em>tu dois apprendre à ouvrir grandes tes oreilles pendant que tu suces le sang, et à t'envoler quand tu entends arriver le pigeon.</em><br />
- <em>Ô my Lady and Delight of my Life</em>, dit le moustique à la mouche, <em>tu dois apprendre à rester calme quand tu entends arriver le pigeon, et à ne pas t'envoler.</em><br />
Car en ce temps-là, Ô Mieux Aimée, les animaux parlaient aussi anglais, Ô my Best Beloved.<br />
Le lendemain, Petit Pigeon part à la chasse. Il arrive au pêcheur juste quand le moustique se pose sur son bras. Il se pose aussi sur le bras et donne un grand coup de bec. Mais Monsieur Hon, le moustique, s'est envolé. Le pêcheur donne une grande claque sur le pigeon :<br />
- <em>Quel est ce pigeon stupide qui picore mon bras ?</em><br />
Petit Pigeon s'envole, le bec de travers et les plumes ébouriffées :<br />
- <em>Maman Maman bobo !</em><br />
Le lendemain, Petit Pigeon repart à la chasse. Il arrive au pêcheur, qui a fait bonne pêche, et la mouche est posée sur les poissons. Il passe majestueusement au-dessus, mais Madame Tah la mouche qui l'a entendu arriver reste calme et ne s'envole pas et Petit Pigeon va percuter la canne à pêche et s'emmêle dans la ligne.<br />
- <em>Quel est ce pigeon stupide qui se prend pour un poisson ?</em> se demande le pêcheur en le délivrant.<br />
Il pourrait le garder pour le manger, car sa femme se plaint de manger du poisson tous les jours, ce qui, c'est vrai, n'est pas drôle. Mais comme il a fait bonne pêche, il est de bonne humeur et lui donne de la mie de pain. Et Petit Pigeon s'envole, le bec de travers et les plumes ébouriffées, mais il ne dit pas <em>"Maman Maman bobo"</em> parce qu'il a le ventre plein.<br />
<br />
Et c'est depuis ce temps-là, Ô Mieux Aimée, que les promeneurs lancent de la mie de pain aux pigeons.<br />
Et c'est depuis ce temps-là, Ô Ma Préférée, qu'il y a au bord des rivières des Mouches-Tiques, que ceux qui savent appellent des Taons<a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="display:block; margin:0 auto;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></a>
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.taon_t.jpg" alt="taon_www.les-amis-des-animaux.be" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="taon_www.les-amis-des-animaux.be, mar. 2011" /><br /></p></blockquote>
<p><ins>Notes :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Vous l'avez deviné, "Le pêcheur de Rodin" pense ... C'est l'une des plus célèbres sculptures en bronze d'Auguste Rodin. Elle représente un homme en train de méditer, semblant devoir faire face à un profond dilemme.</li>
<li>Les photos d'insectes proviennent du site <a href="http://www.les-amis-des-animaux.be/BIODIVERSITE/biodiversite16.html">Les amis des animaux</a> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Geneviève :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Nouvelles_histoires_du_soir_t.jpg" alt="Nouvelles_histoires_du_soir_Grund_s." style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Nouvelles_histoires_du_soir_Grund, mar. 2011" /><em>Jacob Karo, le petit chien griffonné et la petite fenêtre en papier</em> <ins>in :</ins> <em>Les nouvelles histoires du soir</em>. Gründ. 2007. p 136.<br />
<ins>Résumé de Geneviève :</ins> <q>C'est l'histoire d'un petit garçon qui aime peindre et colorier. Il est agile et travaille avec assiduité. Sa maman le fait hâter, il s'énerve et par une tache de peinture, un coup de crayon, il découpe le papier et le jette. La nuit, le dessin vit et la tache devient un petit chien malheureux qui, dans un train va retrouver son ami le pantin. Heureusement, le petit Jeannot prend de bonnes résolutions. Il dessinera lorsqu'il aura assez de temps devant lui ...</q> <br /></p>
<p>Geneviève a tenu à nous donner un poème, car ce poème est particulier par ce qu'il raconte et aussi pour elle ... Petite, elle n'osait pas parler devant toute la classe. Et son institutrice, agacée, lui a dit un jour : "Si tu n'essaies pas maintenant, tu n'y arriveras jamais !". La petite Geneviève s'est sentie piquée au vif ... et s'est dit en elle-même : "Cette maîtresse, qu'est-ce qu'elle croit ? Que je n'y arriverai jamais ? Attends, je vais lui montrer !" Cela a été sa première poésie donnée en public. avec succès.</p>
<blockquote><p>Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/.leopoldine_t.jpg" alt="Leopoldine_http://www.victorhugo2002.culture.fr/culture/celebrations/hugo/fr/fampg6.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Leopoldine_http://www.victorhugo2002.culture.fr/culture/celebrations/hugo/fr/fampg6.htm, mar. 2011" /><br />
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.<br />
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.<br />
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.<br />
<br />
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,<br />
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,<br />
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,<br />
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.<br />
<br />
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,<br />
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,<br />
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe<br />
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.<br />
<br />
VICTOR HUGO<br /></p></blockquote>
<p>Victor Hugo a écrit ce poème à la mémoire de sa fille, Léopoldine, qui s'est noyée ainsi que son mari, un oncle et un cousin. Leur barque a chaviré sur la seine le 4 septembre 1843. Quatre ans plus tard, il composera ces trois strophes d'amour et de célébration car tel est le pouvoir de la poésie.<br />
<br /></p>
<p><strong>Viviane :</strong> <em>Le tailleur et le cordonnier</em> – <ins>in :</ins> Maugard, Gaston. <em>Conte des Pyrénées</em>, Editions Erasme. Paris. 1955 <br />
<ins>Résumé de Viviane :</ins> <a href="http://www.flickr.com/photos/alainbachellier/62766509/sizes/m/in/photostream/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.tailleur_Bachellier_s.jpg" alt="Tailleur_Bachellier_http://www.flickr.com/photos/alainbachellier/62766509/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tailleur_Bachellier_http://www.flickr.com/photos/alainbachellier/62766509/sizes/m/in/photostream/, avr. 2011" /></a><br /></p>
<blockquote><p><strong>L'un était tailleur, l'autre cordonnier.</strong> <br />
Les deux compères ne travaillaient pas beaucoup. Ils n'étaient pas âpres au travail. Ils se plaignaient de leur vie sans cesse. <br />
<a href="http://www.flickr.com/photos/kinoun/1159261334/sizes/m/in/photostream/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.cordonnier_KinouN_s.jpg" alt="cordonnier_KinouN_http://www.flickr.com/photos/kinoun/1159261334/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="cordonnier_KinouN_http://www.flickr.com/photos/kinoun/1159261334/sizes/m/in/photostream/, avr. 2011" /></a>
Ils décident de partir sur les routes et de <ins>se faire mendiants</ins>. L'un se ferait passer pour aveugle, l'autre serait celui qui l'aiderait, le seconderait. Il en fut ainsi, et ils gagnaient bien leur vie. <br />
<br />
Mais un jour, <strong>une vieille femme</strong> percluse de douleurs les croise et se dit : "Il y a pire que moi" et leur jette une pièce qui tombe à côté de la sébile. Le guide ne la voyant pas, l'aveugle la ramasse. Et la bonne femme de crier au scandale ! La foule s'amasse, les gendarmes arrivent et nos hommes s'enfuient après une bonne bastonnade. Ils décident donc que l'un d'eux doit se faire <strong>aveugle</strong> pour de bon en se crevant les yeux. Le tailleur accepte, mais il fait promettre au cordonnier de tout partager équitablement avec lui. <br />
Cependant, au bout d'un certain temps le cordonnier est las de conduire l'aveugle, de l'aider à marcher, manger, boire ... Il n'en peut plus de ce "boulet" à traîner. En traversant une <ins>rivière</ins>, l'aveugle ne voyant rien se cogne à un arbre qui filait dans le courant et il perd connaissance : le cordonnier s'enfuit !<br />
<ins>A la fraîcheur de la nuit</ins>, l'aveugle reprend connaissance sur la rive, et se dirige cahin-caha, en tâtonnant il s'agrippe à un arbre, et de peur de mauvaises rencontres, il grimpe le plus haut possible sur cet arbre pour passer la nuit hors d'atteinte des bêtes qui pourraient rôder dans la forêt. Il fait bien ! <br />
<br />
<ins>Sur les coups de minuit</ins> arrivent <strong>l'ours, le renard et le loup</strong> ; ils se racontent leurs bonnes fortunes. <a href="http://www.flickr.com/photos/fredericsalein/4063524517/sizes/m/in/photostream/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.ours_Salein_s.jpg" alt="ours_Frederic_Salein_http://www.flickr.com/photos/fredericsalein/4063524517/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="ours_Frederic_Salein_http://www.flickr.com/photos/fredericsalein/4063524517/sizes/m/in/photostream/, avr. 2011" /></a> <br />
<br />
<ins>L'ours :</ins> "<em>Dans mon pays, je mange ce que je veux : les hommes sont trop affaiblis par la sécheresse. Ah ! S'ils savaient qu'il faut <strong>creuser la roche pour avoir de l'eau</strong> ...</em>"<br />
<br />
<ins>Le loup :</ins><a href="http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Loup_Fremlin_s.jpg" alt="Loup_Fremlin_http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Loup_Fremlin_http://www.flickr.com/photos/fremlin/2384478345/sizes/m/in/photostream/, avr. 2011" /></a> "<em>Les gens sont tous aveugles, y compris les bergers... Je prend les moutons que je veux ! Mais s'ils se frottaient les yeux avec<strong> les feuilles de cet arbre</strong>, ils recouvreraient la vue !</em>"<br />
<br />
<ins>Le renard :</ins> <a href="http://www.all-free-photos.com/show/showphoto.php?idph=PI14392&lang=fr"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Renard_s.jpg" alt="Reanrd_http://www.all-free-photos.com/show/showphoto.php?idph=PI14392&lang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Reanrd_http://www.all-free-photos.com/show/showphoto.php?idph=PI14392&lang=fr, avr. 2011" /></a><em>"Chez moi c'est la calamité : la fille du roi se meurt. Un <strong>crapaud</strong> vient toutes les nuits sucer son sang ; il faut le tuer pour sauver la princesse.</em><br />
<br />
<strong>Le tailleur a tout entendu.</strong> <br />
<strong>Le matin, il cueille des feuilles</strong>, frotte ses yeux et recouvre la vue. Puis il emplit son sac de ces feuilles, et va au royaume de la <ins>jeune fille malade</ins>. Il obtient du roi de passer une nuit dans la chambre de l<ins>a princesse</ins> pour tuer le crapaud.<br />
Comme promis le roi lui accorde la main de sa fille, mais le tailleur a d'autres affaires à régler. Il doit s'absenter mais reviendra dans un an et un jour.<br />
Il part pour le pays où tous sont <ins>aveugles</ins> et distribue les feuilles qui rendent la vue. Évidemment, tous les animaux furent bien gardés !<br />
Ensuite il part dans le pays où sévit la <ins>sécheresse</ins> avec une armée de terrassiers munis de piques, de pioches et de bêches. Il leur indique l'endroit où trouver de l'eau. Ainsi tous ont pu s'abreuver, bêtes et hommes.<br />
<strong>Il rentre, sa tache accomplie, lourdement chargé de richesses</strong>. Le mariage est célébré et tous les sujets du roi sont conviés à la fête. C'est alors que le tailleur voit son ex-compagnon, le cordonnier ... Son ancien compagnon de route est tout étonné de le voir si bien mis et surtout ayant récupéré la vue. L'ex-aveugle-tailleur, lui raconte son aventure. <br />
<br />
<strong>Le cordonnier décide donc de revenir vers cet arbre miraculeux</strong> en espérant faire fortune en découvrant d'autres secrets.<br />
<ins>A minuit</ins>, <strong>l'ours, le loup et le renard se retrouvent</strong> et chacun d'eux se plaint de leurs malheurs respectifs. L'ours déplore la fin de la sécheresse car les hommes ayant reprit toutes leurs forces repartent à la chasse à l'ours ; les aveugles sont guéris, le loup ne peut plus manger tranquillement ; et la princesse est guérie, comme par miracle ... Tout ces coïncidences sont bien étranges ... et ils se doutent que quelqu'un les a entendus. Ils lèvent la tête pour vérifier qu'il n'y ait personne caché dans l'arbre et voient l'homme tremblant comme une feuille ... Le cordonnier est tellement effrayé qu'il tombe ! et se fait dévorer par les trois affamés !</p></blockquote>
<p>Un malhonnête de moins sur terre ! Espérons que l'ours, le loup et le renard n'ont pas eu de problèmes de digestion ...<br />
<br />
<ins>Variante :</ins> <em>Les deux compagnons en tournée</em>, conte des frères Grimm, en ligne sur <a href="http://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/les_deux_compagnons_en_tournee">grimmstories</a><br />
<br /></p>
<p><strong>Patricia :</strong> <em>Pourquoi y a-t-il des saisons ?</em> ou "Perséphone et Déméter" (mythologie grecque).<br /></p>
<blockquote><p><em>Les temps changent, le temps change, l'heure aussi … car nous allons passer à l'heure d'été dimanche prochain... Mais savez-vous pourquoi nous connaissons le cycle des saisons ?</em><br />
<em>Certains esprits scientifiques vous expliqueront par de savants calculs qu'en raison d'une certaine inclinaison de la terre, lorsqu'elle tourne autour du soleil, et sur elle-même, les rayons du soleil n'ont pas la même incidence, ils n'ont pas le même angle lorsqu'il frappent la surface de notre terre … lorsque les rayons sont plus directs, il fait chaud (c'est l'été) et lorsque la distance est plus grande, c'est l'hiver ...</em><br />
<em>Pour d'autres, c'est ENCORE ! La faute d'une femme !!! C'est vrai, on avait déjà Eve qui, par curiosité ou gourmandise goûta au fruit défendu et le fit partager à Adam, et maintenant, ce serait la faute à une naïve jeune fille, et pour quelques grains de grenade !!! Mais c'est sans tenir compte du beau ténébreux qui l'a enlevée sur son bolide et l'a entraînée malgré ses cris dans les entrailles de la terre, séquestrée dans son palais obscur au cœur d'une grotte secrète ...</em><br />
<em>Alors, Mesdames, Messieurs, jeunes filles, et jeunes gens, je vous prend à témoin : écoutez bien l'histoire de Perséphone et vous jugerez par vous-même qui est responsable des changements de saisons</em>.<br /></p></blockquote>
<p>L'intégralité de mon texte est dans le billet consacré aux saisons : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/08/Y-a-plus-de-saison-...-Si-%21-Heureusement-%21">Y'a plus de saison ...</a> <br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Perséphone</strong> est une toute jeune fille, d’une rare beauté, et sa mère Déméter (déesse qui veille sur la terre et les moissons) l’élève au secret en Sicile, son île favorite, où la jeune fille est en sécurité.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Narcissus_BerndH_Wikipedia_t.jpg" alt="Narcisse_BerndH_Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Narcisse_BerndH_Wikipedia, avr. 2011" />Perséphone se divertit en compagnie des Océanides, les nymphes des eaux. Un jour, alors qu’elles sont occupées à cueillir des fleurs, Perséphone s’écarte du groupe, pour cueillir <ins>un narcisse</ins>. Qui lui résiste tant que lorsqu'elle réussit à l'arracher tout un pan de terre vient avec, laissant pénétrer la lumière dans le royaume d'au-dessous. <br />
<strong>Hadès</strong>, son oncle, se précipite. Voyant la beauté toute fraîche de Perséphone il souhaite en faire sa reine. Il l'enlève (ce taciturne n'est pas doué pour les discours romantiques) Mais Perséphone se débat et d’un cri alerte sa mère. Hélas, celle-ci arrive trop tard. <br />
Personne n’ayant rien vu, <strong>Déméter</strong> part à la recherche de sa fille unique pendant neuf jours et neufs nuits avant de déclarer : <em>« La Terre sera affamée tant que je n’aurai pas retrouvé ma fille »</em>. Le soleil décide alors de révéler à Déméter que c’est Hadès qui a enlevé sa fille. <br />
La déesse ira aux Enfers la chercher mais <ins>Hadès refusera de la rendre</ins>. Déméter refuse de reprendre ses fonctions sur Terre. C'est la famine. <br />
L’affaire est portée devant <strong>Zeus</strong>. Zeus n’est pas capable de prendre une décision car il ne veut pas froisser Déméter ni son frère, Hadès. Constatant que Perséphone a mangé <ins>sept graines de grenades</ins>, le fruit des morts, elle doit rester aux Enfers. Cependant Zeus décide d’un compromis.<br />
<strong>La jeune fille passera six mois aux Enfers</strong> aux côtés de son époux qu’elle finit par apprécier et aimer. C'est la période hivernale où Déméter, attristée, délaisse la Terre. <strong>Le reste de l’année elle retournera sur Terre aider sa mère pour le printemps et l’été</strong>. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-cloches_gif_anime.gif" alt="clochettes_roses_animées" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="clochettes_roses_animées, juil. 2009" /><br />
Alors jaillissent des fleurs par milliers comme les rires de joie de Déméter et Perséphone.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-jaune_gif_anime.gif" alt="petite_fleur_jaune_animée" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="petite_fleur_jaune_animée, juil. 2009" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-marguerittes_Gif_anime-7.gif" alt="marguerite_animée" style="display:block; margin:0 auto;" title="marguerite_animée, juil. 2009" /> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-rouge_Gif_anime.gif" alt="pousse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="pousse, juil. 2009" /><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Joris :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/naissance_de_la_nuit.gif" alt="naissance_de_la_nuit_FDIDA" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="naissance_de_la_nuit_FDIDA, avr. 2011" /><em>Le bonheur des mamans</em> - Conte basque <ins>in :</ins> Fdida, Jean-Jacques. <em>La naissance de la nuit et autres contes du monde entier</em>. Didier Jeunesse.2006. ISBN : 2278056699 <br /></p>
<blockquote><p>Il était une fois une petite fille et un petit garçon. Leur mère était souvent couchée car elle était malade, mais eux montaient aux pâturages pour y garder les chèvres et les moutons. <br />
Un matin, ils entendent le docteur parler à la voisine :<br />
- <em>Ce qu'il lui faudrait pour la guérir vraiment, c'est un peu de bonheur !</em><br />
En chemin, en menant les bêtes, les deux enfants s'interrogent :<br />
- <em>Tu sais ce que c'est, toi, le bonheur ?</em><br />
- <em>Non ... Et toi, tu sais ?</em><br />
- <em>Non plus ... tu crois que c'est cher ?</em><br />
- <em>On pourrait essayer d'en trouver !</em><br />
<ins>Devant un ruisseau d'eau vive</ins>, la petite fille a chuchoté :<br />
- <em>Ruisseau, ruisseau chantant, es-tu le bonheur de notre maman ?</em><br />
Et le ruisseau a répondu : <em>Mon eau est fraiche et limpide, mais moins claire que le bonheur de votre maman !</em><br />
<ins>Devant la montagne </ins>, le garçon a demandé :<br />
- <em>Montagne de géant, es-tu le bonheur de notre maman ?</em><br />
Et la montagne a répondu : <em>Mes chemins sont nombreux et sans fin, mais moins vastes que le bonheur de votre maman !</em><br />
<ins>Sous le vent </ins>, ils ont soufflé :<br />
- <em>Brise du vent, es-tu le bonheur de notre maman ?</em><br />
Et le vent a répondu : <em>Mon souffle est doux et pur, mais moins que le bonheur de votre maman !</em><br />
<ins>Au nuage </ins>, ils ont crié :<br />
- <em>Nuage, es-tu le bonheur de notre maman ?</em><br />
Et le nuage a répondu : <em>Mon corps est léger et moelleux, mais moins tendre que le bonheur de votre maman !</em><br />
<ins>Au soleil brillant </ins>, ils ont chanté :<br />
- <em>Soleil, es-tu le bonheur de notre maman ?</em><br />
Et le soleil a répondu : <em>Je suis chaud et brillant, mais moins que le bonheur de votre maman !</em><br />
Enfin, les enfants sont arrivés au sommet de la montagne et comme il ne savaient plus à qui demander, ils se sont mis à pleurer. Mais <strong>à l'endroit où leurs larmes ont coulé, une rose sauvage a poussé</strong> et leur a susurré dans un souffle parfumé :<br />
- <em>Cueillez-moi les enfants, je serai le bonheur de votre maman.</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-petales_gif_anime.gif" alt="fleur-rouge_élosion" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="fleur-rouge_élosion, juil. 2009" /><br />
Le soir venu, les enfants ont offert la rose à leur maman et son visage s'est éclairci, ses yeux ont brillé, et son souffle s'est fait plus ample en respirant le parfum délicat de cette rose sauvage, cueillie pour elle au sommet de la montagne. Son cœur s'est empli d'une douce chaleur, de tendresse pour ses deux petits ; et les forces lui sont revenues.<br />
Il se dit que depuis ce jour poussent dans le pays basque ces roses sauvages qui sentent étrangement bon : ce sont les larmes d'amour des deux enfants qui leur ont donné un parfum d'amour et d'affection : <strong>le bonheur des mamans</strong>.</p></blockquote>
<p><br />
<br />
<strong>Marie-Eve :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.3_petites_cochonnes_Stehr_s.jpg" alt="3_petites_cochonnes_Stiehr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="3_petites_cochonnes_Stiehr, avr. 2011" /><em>Les trois petites cochonnes</em> de STEHR, Frédéric. L'Ecole des loisirs, 1999.<br />
Vous croyiez tout savoir sur l'histoire des trois petits cochons ??? Et bien non, on ne sait jamais tout ! Et si les trois petits cochons étaient trois petites cochonnes ... Le problème, c’est que le loup sait très bien se déguiser en cochon idéal. Un conte revisité avec un humour digne des fêtes de carnaval ! <br />
<q>Les trois petites cochonnes quittent leur mère, chacune avec un sac de pièces d’or, pour trouver un mari. Elles s’achètent chacune une maison (devinez en quoi ces maisons sont construites !!). Mais quelqu'un vient frapper à la porte de la première. C'est un beau cochon, il a une bonne tête, de bons biceps, de larges épaules, il est bien habillé, il doit être riche ... Notre petite cochonne est ravie ! Elle ouvre ... C'est le loup déguisé ! Horreur ! Et le pire est qu'il a encore faim ... Il frappe à la porte de la deuxième petite cochonne, tout aussi réjouie de voir un si beau cochon frapper à sa porte en bois ... Hé non, ce n'est pas le "cochon charmant" ... Avalée, la petite cochonne. La troisième, attend le loup le pied ferme et c'est lui qui va être pris à son propre piège : la petite cochonne se déguise en ... grand méchant loup ! Elle s'approche du loup (qui porte toujours son masque de cochon), complétement avachi au pied d'un arbre, plongé dans une laborieuse digestion ... "Mmmmh ! fait-elle, un beau, bon et bien gras cochon ! " Le loup se réveille en sursaut et terrorisé réalise qu'il a toujours son déguisement ... Il détrompe son agresseur en retirant précipitamment son masque. Le faux-loup-vrai-cochonne réussit à se débarrasser de ce grand méchant loup. Puis elle va tranquillement s'installer dans sa maison de paille, où elle attend le cochon idéal qui comblera sa vie. Elle n'a plus à chercher, il y a devant sa porte toute une file d'attente de soupirants car l'histoire a fait le tour du pâté (de maison), puis s'est répandue dans toute la région. Le conte ne dit pas qui a été l'heureux élu, mais ce qui est sûr, c'est que plus personne n'a entendu parler du grand méchant loup ...</q><br />
<br /></p>
<p><strong>Amelia :</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.5_petits_cochons_Zemanel_s.jpg" alt="5_petits_Cochons_Zemanel" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="5_petits_Cochons_Zemanel, avr. 2011" /> <em>Les cinq petits cochons</em>, Zemanel et Bérengère Delaporte, Lito, coll. «La minute du papillon», 24 p.<br />
<q>Un jour, sur la plage, un petit cochon trouve un message dans une bouteille : <em>" Si tu es rose, rond, avec la queue en tire-bouchon, viens sur mon île : tu auras des fruits bien juteux et de la citronnade glacée. "</em>. Il court en parler à ses 4 frères. Ils montent tous les 5 sur un radeau. Mais y aura-t-il assez à manger pour tous ? Un dispute s'ensuit : 4 petits cochons reprochent au 5ème d'être trop noir : ils le jettent à l'eau (heureusement il sait nager ...). La traversée continue ... 3 petits cochons reprochent au 4ème d'être trop gros (trop gourmand ?) : ils le jettent à l'eau (heureusement il sait flotter ...). La traversée continue ... 2 petits cochons reprochent au 3ème sa queue pas assez tirebouchonnée : ils le jettent à l'eau (heureusement il sait nager le crawl...). La traversée continue ... Il ne reste plus que deux cochons, mais le plus avide de gourmandises jettera l'autre à l'eau (heureusement il s'accroche à une branche qui passait par là et rentre en battant des pieds). Un petit cochon arrive sur l'île ... mais devinez qui avait envoyé l'invitation ... un grand méchant loup très affamé ...</q> Bien fait !
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<br /></p>
<p><strong>Patricia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.3cochons_t.jpg" alt="3cochons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="3cochons, oct. 2010" /><em>Les trois petits cochons" ... gagnés à la tombola (conte facétieux) Edith Montelle. </em>Contes ritournelles'', Gulf stream éd., Coll. chemin des contes, 2006. <br /></p>
<blockquote><p>Il était une fois deux enfants, un garçon et une fille, frère et sœur, qui se rendent à la fête du village. Ils achètent ensemble un billet de tombola. Et ils gagnent ! Le premier lot ! Trois petits cochons qu'ils ramènent chez eux. En chemin, ils se disent qu'il faut leur donner un nom. Et puisqu'ils ont acheté le billet ensemble, ils cherchent ensemble un nom pour chacun.<br />
- <em>Tiens, dit la fillette, celui-ci est presque tout noir, on va l'appeler "Poivre" ! </em><br />
- <em>D'accord</em>, dit son frère,<em> et maintenant celui-ci qui est tout rose ..</em>.<br />
- <em>On va l'appeler "Sel"</em> dit sa sœur en lui coupant la parole.<br />
Le petit frère n'est pas content. Ils ont gagné les cochons ensemble et il voudrait bien décider aussi du nom qu'ils vont porter ! Bon, il reste un nom à trouver ... Mais sa sœur est plus rapide que lui et dit :<br />
- <em>Le dernier, rose avec une tache brune, on va l'appeler ...</em><br />
-<em>"Ça suffit !"</em> crie le petit frère très fâché ...<br />
Et c'est comme ça que le troisième petit cochon s'est appelé ...<em>"Ça suffit"</em>...<br />
Les deux enfants et les 3 petits cochons rentrent à la maison. Mais la maman ne veut pas de petits cochons dans sa cuisine (enfin ... pour l'instant ...). Alors les enfants les emmènent au bois manger des glands. Mais en chemin, comme tous les frères et sœurs, ils se disputent. Le petit gars tire les tresses de sa sœurs, qui le pousse, mais il recommence, elle lui donne une gifle ... et ils entendent alors : <br />
- <em>Ttttt! Ttttt ! Ttttt ! Les enfants ... Ne vous disputez pas comme ça ... Vous feriez-mieux de surveiller vos petits cochons ...</em> <br />
C'est une petite grand-mère, assise sur un muret, appuyée sur sa canne ... Les enfants regardent autour d'eux ... plus de cochons ... Il s'inquiètent ...<br />
- <em>Vous cherchez vos cochonnets ? Ah, ils ne sont pas loin, juste dans le champ de pommes de terre derrière moi. Et vous feriez bien d'aller les chercher avant qu'ils ne fassent plus de dégâts ...</em><br />
Les enfants se précipitent, ramènent les 3 petits cochons et remercient la petite vieille, qui est bien contente d'avoir de la compagnie. Elle leur demande leur prénom, leur âge, et pour leur faire passer le temps pendant que les petits cochons mangent des glands, elle leur raconte des histoires, des contes ... Par exemple <em>Le début des Tah-Hons</em>, <em>Le petit chien chiffonné et la petite fenêtre en papier</em>, <em>Le tailleur et le cordonnier</em>, l'histoire de Perséphone, puis celle des fleurs parfumées du pays basque, et même des histoires de petits cochons ... <br />
- <em>Au fait, vos petits cochons, vous leur avez donné un nom ?</em><br />
- <em>Mais oui !</em> dit la fillette, <em>ils s'appellent "Poivre", "Sel" et ...</em><br />
- <em>"Ça suffit"!</em> ajoute précipitamment le garçon.<br />
- <em>Comment ça, ça suffit ! Bien, si vous ne voulez plus m'écoutez, je rentre chez moi !</em><br /></p></blockquote>
<p>Et cric, et crac !</p>
<p>L'astuce est de citer les contes précédemment conté dans la soirée car ce conte facétieux permet de clôturer une séance de contes lorsque les enfants en redemandent encore et encore ...<br />
<br />
<ins>Plein d'autres petits cochons :</ins> Voici quelques contes détournés de cochons (et de loup) à découvrir, pour rire : <br /></p>
<ul>
<li><em><a href="http://www.amazon.fr/v%C3%A9ritable-histoire-trois-petits-cochons/dp/2070631044/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1302298343&sr=1-2">La véritable histoire des trois petits cochons</a></em>, album de Eric Blegvad.Gallimard-Jeunesse, coll. Folio junior, 2010. ISBN : 978-2070631049. Ce petit album souple raconte l'histoire des trois petits cochons dans sa version anglaise authentique, traduite par Elisée Escande. Elle est assez dure pour de jeunes lecteurs car deux cochons sont mangés par le loup et ne reviennent pas ! Mais elle met bien en valeur le courage et la prévoyance.</li>
<li><em><a href="http://www.amazon.fr/V%C3%A9rit%C3%A9-laffaire-trois-petits-cochons/dp/2092224085/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1302298604&sr=1-1">La Vérité sur l'affaire des trois petits cochons</a></em>, album de J. Scieska illustré par Lane Smith : le loup livre sa version des faits et se défend d'être le grand méchant.</li>
<li><em> <a href="http://www.amazon.fr/Trois-cochons-David-Wiesner/dp/2878332849/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1302298678&sr=1-1">Les Trois cochons</a>,</em> album de David Wiesner : lorsque les trois petits cochons décident de s'échapper des pages du livre, le loup a beau souffler, pousser, comme il commence à avoir l'habitude de le faire, toute la suite de l'histoire change…</li>
<li><em><a href="http://www.amazon.fr/3-petits-cochons-Tarek/dp/2848101210/ref=sr_1_13?s=books&ie=UTF8&qid=1302298796&sr=1-13">Les 3 petits cochons</a></em>, bande dessinée de Tarek, Aurélien Morinière et Svart : " Shalom " et " Salam ", deux loups très gentils et pacifistes sont convoqués par un magicien dans la grande forêt humide. Ce dernier leur apprend qu’ils sont les heureux élus d’un nouveau conte. Après s’être perdus dans la grande forêt humide, nos deux loups apprennent avec horreur que leur mission est la suivante : être de grands méchants loups et dévorer les cochons. Mais c’est impossible, nos deux loups ne mangent pas de cochons et ils en ont assez de se faire traiter de méchants alors qu’ils n’ont rien fait. Un conte sur la tolérance qui nous interroge sur nos différences socio-culturelles.</li>
<li><em><a href="http://www.amazon.fr/trois-petits-loups-m%C3%A9chant-cochon/dp/2227705590/ref=pd_sim_b_2">Les trois petits loups et le grand méchant cochon</a></em> album de Eugène Trivizas illustré par Helen Oxenbury : trois petits loups tout doux veulent se construire une maison. Mais voici que surgit le terrible Grand Méchant Cochon ! Ce conte a été donné par Marie-Eve<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/02/20/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-19-f%C3%A9vrier-2011"> le 19 février 2011</a></li>
<li><ins> un répertoire de contes détournés</ins> "autour des trois petits cochons" rédigé par E.Lépinard en ligne et en fichier joint : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/lire_en_reseau_3ptcochdoc.pdf">Lire-en-reseau-3-petits_cochons_Lepinard</a></li>
<li><ins> une bibliographie d'albums</ins> de cochons et de loup <a href="http://materalbum.free.fr/alpetitscochons/fichiers.htm">ici</a></li>
</ul>
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<br /></p>
<p><strong>Patricia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/loukoum.jpg" alt="Le_loukoum_a_la_pistache_Zarcate" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le_loukoum_a_la_pistache_Zarcate, avr. 2011" /><em>Le loukoum à la pistache</em> de Catherine Zarcate, Syros jeunesse, coll. Parole de conteurs, 2006.<br />
<q>La bague du Grand Vizir glisse de son doigt au hammam mais au lieu de couler, elle reste à la surface... c'est trop beau pour être vrai ! Alors le Grand Vizir comprend que les choses vont changer pour lui ... Effectivement, le lendemain il est accusé de complot contre le Sultan et il se retrouve en prison dans la pire des cellules. Sept ans passent. L'ex-grand-vizir a une obsession, déguster un loukoum à la pistache. Quand enfin, son geôlier a pitié de lui et lui apporte ce fameux loukoum à la pistache, un rat, un immonde rat, se précipite sur le loukoum, le Vizir le chasse, le rat, de peur ou de rage, pisse sur le loukoum ! ... Et le vizir rit aux éclats ! Le geôlier pense qu'il est devenu fou. Mais non, dès le lendemain, le Sultan envoie des gardes le libérer, il est innocenté.</q> Un conte persan jubilatoire sur la vie, ses hauts... et ses bas !<br />
Vous trouverez ce conte en ligne, illustré par des enfants, <a href="http://ecdomchl.edres74.ac-grenoble.fr/spip.php?rubrique87">ici</a>.</p>