Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - YIDDISHLa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-28T20:02:07+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearLes traditions : elles rassemblent ou divisenturn:md5:d3d7c3579a8f4e5a94f9873a7322f2052024-02-01T15:09:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophiechatconte de sagesseconte ZENEUROPEJaponsociétéYIDDISH<p>Le dernier café-philo portait sur <strong>le communautarisme, né, le plus souvent, des différences que l'on ne veut pas gommer</strong> : croyances, coutumes, traditions. Lorsqu'une minorité ne se sent plus assez respectée dans ses différences, elle crée son propre groupe au sein de la communauté : c'est la venue du communautarisme. Plus la société regroupe d'individus, plus se forment des sous-groupes qui veulent se faire entendre et respecter en tant que tels ; il peut exister plusieurs communautarismes au sein de la communauté d'origine. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.labyrinthe-gaston_m.jpg" alt="Gaston_labyrinthe" style="display:block; margin:0 auto;" title="Gaston_labyrinthe, août 2009" /><br />
Les tradtions ont-elles une influence positive ou négative sur l'ensemble de la société ?</p>
<ul>
<li><strong>Les traditions unissent</strong> un groupe et renforce l'identité des individus qui se sentent compris : elles donnent un sens à leur vie : transmettre ces traditions à leurs descendants.</li>
<li><strong>Les traditions divisent</strong> lorsqu'elles marquent les différences de ce groupe avec la communauté initiale.<br /></li>
</ul>
<p><br />
Faut-il les respecter uniquement parce qu'on a toujours fait comme ça ou parce qu'elles sont le socle, l'histoire, d'un groupe ou d'un peuple ?<br />
<br />
Faut-il continuer à les suivre alors que le monde change ? Ont-elles encore leur utilité ? Faut-il respecter les traditions même si on n'y adhère pas ? <br />
<br />
Faut-il les rejeter parce qu'elles appartiennent à un passé révolu qui peut même nourrir de vieilles rancunes, ou des haines ?<br />
<br />
<ins>La force des traditions en trois contes et trois positions</ins> :</p>
<ul>
<li>1/ <strong><em>Les mots oubliés</em></strong> : influence positive ; croyances et traditions unissent tout un groupe et valorisent l'individu en donnant un sens à sa vie..</li>
<li>2/ <strong><em>L'importance du chat dans la méditation</em></strong> : une tradition qui a perdu son sens n'a plus de raison d'être ;</li>
<li>3/ <strong><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em></strong> : influence néfaste ; rester figé dans le passé pour se préserver conduit à se méfier des autres, voire les rejeter, et nourrit la haine. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Et cric et Crac !</strong><br />
<br /></p> <h3>La force des traditions : Bonne ou mauvaise influence ?</h3>
<p>Faut-il préserver les traditions à tout prix ? Sont-elles un facteur d'unité ou un critère du passé qui divise ?<br /><br /></p>
<p>Elles peuvent être un trait d'union au sein d'un groupe et donnera à chaque individu du sens à sa vie (Voir le conte <em>Les mots oubliés</em>) :<br /></p>
<ul>
<li><q>L'utilité en particulier d'une tradition est d'offrir à tous ceux qui l'énoncent et la reproduisent au jour le jour <strong>le moyen d'affirmer leur différence et, par là même, d'asseoir leur autorité</strong>.</q> Gérard Lenclud, <a href="https://journals.openedition.org/terrain/3195#tocto1n1">''La tradition n'est plus ce qu'elle était...''</a>, §35.<br /></li>
</ul>
<p><br />
Par contre, préserver les traditions sans savoir pourquoi est un appauvrissement de l'esprit, comme le montrent les deux autres contes ci-dessous.<br /></p>
<ul>
<li><q>Ce ne serait donc pas la tradition qui ferait les sociétés traditionnelles mais le degré de soumission à ce qu'elle énonce. Les sociétés traditionnelles seraient des sociétés de conformité (...) Mais <strong>moins l'homme en est conscient, plus il obéit à la tradition</strong>...</q>. Gérard Lenclud, <a href="https://journals.openedition.org/terrain/3195#tocto1n1">''La tradition n'est plus ce qu'elle était...''</a>, § 39 <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>1/ <strong><em>Les mots oubliés</em></strong> :</h4>
<p>Effet positif de la tradition transmise : même si on ne sait plus comment elle s'est construite, elle peut unir et donner force.
Croyances et traditions unissent tout un groupe et valorisent l'individu en donnant un sens à sa vie. Elles constituent le lien qui unit les individus et renforce le communautarisme. Le simple fait de suivre une tradition et d'y croire fait du bien ...
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Foret-de-Huelgoat_PNR_s.jpg" alt="Foret_Huelgoat_http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Foret_Huelgoat_http://www.pnr-armorique.fr/Decouvrir/Le-patrimoine-naturel/Milieux-remarquables/Forets, fév. 2014" />Le rabbin Baal Shem Tov, connu comme un<strong> homme sage</strong>, ne supportait plus la misère dans laquelle se trouvait son peuple. Il allait un certain soir, dans une certaine forêt, au milieu d'une certaine clairière, y faire un feu d'une certaine façon et implorait Dieu d'une certaine manière, avec certaines paroles. (Mais rien n'est certain ...) <strong>Il priait et il était exaucé</strong>, la misère qui s'abattait sur son peuple s'adoucissait.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Après sa mort</strong>, les persécutions revinrent : brimades, pogroms, ghetto ... Ses successeurs voulurent s'adresser à Dieu comme ils l'avaient vu faire mais <ins>ils ne se souvenaient pas de la façon dont il formulait la prière</ins>. Mais ils allèrent quand même, la nuit qu'il fallait, dans la forêt et la clairière qu'ils connaissaient, faire un feu comme ils l'avaient vu faire et en connaissant plus les mots de la prière demandèrent seulement que leurs souffrances soient adoucies. Ils furent exaucés.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Des générations plus tard</strong>, quand les difficultés réapparurent, on se souvint du bon rabbin et de ses successeurs qui allaient implorer Dieu un certain soir, dans une certaine forêt, dans une certaine clairière, en faisant un feu d'une certaine façon, en priant d'une certaine manière. Mais <ins>on ne savait plus</ins> avec quels mots prier, ni comment faire le feu, même pas où étaient la forêt et la clairière... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors,<strong> ils se racontèrent l'histoire et ils implorèrent Dieu</strong> d'adoucir leurs épreuves <strong>et ils furent exaucés</strong>.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source</ins> :<br /></p>
<ul>
<li><em>Les mots oubliés</em>, Bruno de la Salle, "Le conteur amoureux", Casterman 1995, pp 27-28((/public/couvertures/.conteuramoureux_t.jpg|Bruno-de-la-Salle_Le-conteur-amoureux|R|Bruno-de-la-Salle_Le-conteur-amoureux, avr. 2010)</li>
<li>Le personnage central est Israël ben Eliezer, rabbin connu sous le nom de Baal Shem Tov (qui signifie Maître du Bon Nom), né le 25 août 1698 et mort le 22 mai 1760 en Pologne. Il est né seulement cinquante ans après les pogroms des cosaques qui, en 1648, ont ravagé les communautés juives d’Europe orientale : 100 000 Juifs sont massacrés dans toute l’Ukraine. Pour aider son peuple à surmonter ces épreuves physiques et morales, le Baal Chem Tov prône la joie populaire contre l’austérité et l’élitisme des autorités religieuses de son temps. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>2/ <strong><em>L'importance du chat dans la méditation</em></strong> <br />
ou les traditions mal comprises</h4>
<p>Bien souvent le sens des traditions se perd avec le temps, et seuls quelques initiés y trouvent un sens, mais l'obligation de la transmission demeure. Une tradition qui a perdu son sens n'a plus de raison d'être ; c'est un lien qui muselle de l'esprit.<br /></p>
<p><strong>Nombre de règles auxquelles nous obéissons de nos jours n'ont aucun fondement, ou bien le sens s'est perdu</strong> car il ne correspond plus à notre mode de vie. Pourtant si nous désirons agir autrement, nous sommes considérés comme immature, <em>fou</em> ou déviant. (Voir le conte <em>L'eau qui rend fou</em> <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/03/14/L-eau-qui-rend-fou-Cote-soufi">ici</a>). Puis avec le temps, et avec le nombre d'adhérents, s'installe une nouvelle norme. A nous de nous interroger : quel est le sens des traditions anciennes ou nouvelles ? faut-il y adhérer ?<br />
<br />
<strong>Un conte zen du japon</strong> illustre ceci en deux épisodes : <br />
<ins>Résumé :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Chat_aux_aguets-souris-160.jpeg" alt="Chat aux aguets-trou de souris-https://www.wikistrike.com/article-un-parasite-fait-perdre-aux-souris-leur-peur-des-chats-116869183.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chat aux aguets-trou de souris-https://www.wikistrike.com/article-un-parasite-fait-perdre-aux-souris-leur-peur-des-chats-116869183.html, mar. 2021" />
<em>Les rats viennent manger les offrandes exposées dans un temple bouddhique ; le panchen-lama (c'est le deuxième chef spirituel du bouddhisme tibétain, après le dalaï-lama) recommande de prendre un chat. Le chat est très utile, le lama s'y attache et aime l'avoir près de lui. Le chat enseigne à un samouraï l'art de la méditation, la patience et la concentration pour agir au bon moment. Ainsi, le chat est entré dans le temple par utilité, puis s'est installé par affection, et y est resté par habitude. On en a fait une tradition suivie de génération en génération. Mais on ne sait plus pourquoi le chat est dans le temple. Puis vint un moine qui ne supportait pas les chats : il les décrète inutiles, encombrants, coûteux. Plus de chat dans le temple ... Mais l'enseignement reste le même.</em> <br />
<ins>En conclusion :</ins> Lorsqu'on ne sait pas donner sa place au chat, il s'en va ... Ne sont restés que des écrits savants sur la méditation AVEC ou SANS le chat ... Pas de quoi fouetter un chat ! qui, lui, reste fidèle à lui-même, indépendant mais bienveillant pour celui qui l'accueille.<br />
<br /></p>
<p>Dans sa <ins>première version</ins>, qui explique la venue du chat au temple, ce conte zen montre que le chat du temple est un maître à sa façon quand, après des heures de méditation somnolentes, il peut, d'un seul bond, neutraliser le rat qui narguait le samouraï. <em>Le chat du temple</em> est à lire dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/02/01/CAFE-PHILO-Le-sauvage%2C-bon-ou-mauvais-Gruissan-269-janvier-2021">''Le sauvage, bon ou mauvais ?''</a>. Cette version explique et justifie la présence du chat ... <ins>Petit résumé</ins> :<br /></p>
<h4><em>Le chat du temple</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></h4>
<blockquote><p>Le chat du temple est un vieux chat endormi sur un coussin au pied du moine ; il va le confier pour quelque temps à un samouraï qui ne peut méditer dans sa retraite en raison des rats. En effet, lui dit le maître zen, <em>depuis que ce chat est là nous n'avons plus aucune souris et encore moins de rat</em>. Le chat, par sa présence, sa stratégie toute féline, va être un maître pour le samouraï : il va comprendre qu'en fin stratège le chat a endormi la vigilance de son adversaire avant d'attaquer. Il y a beaucoup à apprendre en observant le côté sauvage en nous et autour de nous ..<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>Puis <ins>ce conte japonais a été revisité par Paulo Coelho</ins> et montre les aléas de la transmission d'une tradition et en conséquence sa perte de sens :<br /></p>
<h4><em>L'importance du chat dans la méditation</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></h4>
<blockquote><p><strong>Un grand maître bouddhiste zen</strong>, responsable du monastère de Mayu Kagi, <strong>avait un chat qu'il aimait beaucoup</strong>. Il gardait le chat près de lui, à ses pieds, sur un coussin, même pendant ses leçons de méditation. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/chat_zen-moine.jpeg" alt="Chat-Zen-Temple-moine-Flickr-https://www.flickr.com/photos/14577467@N06/10492839773/in/photolist-aeZMFF-7Xwh8L-636An-7Xwfw3-7a6RAa-7aaHTb-aPmvP2-aRA8ii-2TUGt-ckNA6o-dBqfnM-8k3bn6-afiJEm-7menka-6qjBEQ-dArcxN-dAkHzn-at8Fv-7mifyW-6bFr2u-8Qu7Zh-6kuP9a-dWp5AE-" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chat-Zen-Temple-moine-Flickr-https://www.flickr.com/photos/14577467@N06/10492839773/in/photolist-aeZMFF-7Xwh8L-636An-7Xwfw3-7a6RAa-7aaHTb-aPmvP2-aRA8ii-2TUGt-ckNA6o-dBqfnM-8k3bn6-afiJEm-7menka-6qjBEQ-dArcxN-dAkHzn-at8Fv-7mifyW-6bFr2u-8Qu7Zh-6kuP9a-dWp5AE-, mar. 2021" /><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le maître, très âgé, mourut. En souvenir de son ancien maître, son successeur permis au chat de continuer à fréquenter les leçons de bouddhisme zen. Ce chat fut cité en exemple dans les autres monastères ; ils introduisirent peu à peu les chats dans leurs méditations. <br />
Les années passèrent, le chat de Mahgu Kagi mourut à son tour ; les élèves du monastère étaient tellement habitués à sa présence qu'ils adoptèrent un autre chat. <strong>Les autres monastères suivirent cet exemple : ils croyaient que le chat était un élément clé de l'enseignement du Mayu Kagi ; ils avaient oublié que c'était l'ancien maître qui était un excellent enseignant.</strong><br />
Une génération passa et l'on vit apparaître quantité de traités techniques sur l'importance du chat dans la méditation zen. Une thèse affirmait même que le félin avait la capacité d'augmenter la concentration humaine en éliminant les énergies négatives <em>De l'importance du chat dans la méditation zen</em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Pendant un siècle, le chat fut considéré comme une partie essentielle de l'étude du bouddhisme zen dans cette région. <strong>Puis apparut un maître allergique au chat</strong> ... il décida de l'éloigner de ses pratiques quotidiennes avec les élèves. Il y eut une vive réaction de refus, de déception, mais le nouveau maître insista. Comme c'était un excellent enseignant, le niveau de ses élèves demeura le même, malgré l'absence du chat.<br />
Peu à peu, les monastères lassés de devoir nourrir la multitude de chats qui s'étaient installés dans les temples, retirèrent les animaux des leçons.<br />
Au bout de vingt ans, apparurent de nouvelles thèses : <em>L'importance de la méditation SANS le chat</em> ou <em>Equilibrer l'univers zen par le seul pouvoir de l'esprit, sans l'aide d'animaux</em>.<br />
Un autre siècle passa et le chat sortit totalement du rituel de la méditation zen dans cette région. Il fallut tout ce temps pour que tout redevienne normal, sans que plus personne ne s'interroge sur la présence ou l'absence du chat ... si sa présence était utile, requise, tolérée, ou non venue ....<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>En fait, depuis le début, <strong>personne ne s'était posé la simple question de savoir pourquoi</strong> le chat se trouvait là ... <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L'importance du chat dans la méditation</em>, Paulo Coelho, "Comme le fleuve qui coule - récits 1998-2005", Flammarion, 2006, pp 124-126</li>
<li><em>Le chat du temple</em>, "Contes des sages samouraïs", Pascal Fauliot, Seuil, 2019. Ce conte est aussi connu sous le titre : "Le chat zen''. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Méditation sur ce conte, avec ou sans chat, comme on voudra :</ins><br /></p>
<p>J'ai un chat que j'aime énormément et il serait très bien dans le rôle d'un maître zen. Sa présence m'apporte beaucoup. Pourtant il doit se faire "discret" lorsque j'ai la visite d'un petit-fils allergique aux chats (et aux chevaux, mais je n'ai pas de cheval dans mon salon). Ainsi, mon chat est là ou pas ... Mais il garde toute mon affection, et je sais pourquoi. <br /></p>
<p><ins>Ce conte japonais a été revisité par Paulo Coelho,</ins> non pour nous faire croire que les chats sont inutiles ou nuisibles, mais pour servir de prétexte à se poser quelques questions sur notre façon d'interpréter ce qui fait partie de notre vie, nos habitudes, <ins>les traditions que nous nous imposons sans réfléchir</ins> :</p>
<ul>
<li>Combien de "chats" servent à justifier de nouvelles règles ? <br /></li>
<li>Combien d'entre nous, dans la vie, osent se demander : <em>Pourquoi dois-je agir de la sorte ?</em><br /></li>
<li>Jusqu'à quel point, dans nos actes, nous servons-nous de "chats" pour justifier un mode de vie auquel nous nous soumettons sans réfléchir ? <br /></li>
<li>On nous a dit que les chats étaient importants pour que tout fonctionne bien : combien de "chats" nous sont imposés sans raison valable ? <br /></li>
<li>Combien de "chats" n'avons nous pas le courage d'éliminer s'ils encombrent-ils notre quotidien sans aucune raison ?</li>
<li>Pourquoi ne cherchons-nous pas une manière d'agir différente ?<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>3/ <strong><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em></strong> :</h4>
<p>Rester figé dans le passé pour se préserver conduit à se méfier des autres, puis la peur incite à attaquer ; un conte qui dénonce un communautarisme excessif car il peut aller jusqu'au séparatisme assorti de représailles.<br />
<br />
<em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em> est un conte de sagesse écrit par Michel Piquemal. Des événements du passé transmis de génération en génération comme une tradition peuvent détruire le présent, par peur, parce qu'on vit dans le traumatisme du passé au lieu de penser l'avenir.<br /></p>
<blockquote><p>- <em>Maître, demanda un jour un de mes compagnons, vous ne nous racontez jamais les grandes histoires glorieuses du passé. N'est-il pas bon de se souvenir ?</em><br />
- <em><strong>Se souvenir, oui !</strong></em> répondit Sophios. <em><strong>Mais ne pas se laisser envahir ou ensevelir !</strong> Écoutez l'histoire des Monates</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>II y eut autrefois un peuple appelé Monates, qui fut massacré par ses voisins, les Crébins</ins>. Ce fut une affreuse tuerie que rien ne pouvait justifier et les survivants vécurent désormais avec cette blessure ouverte en eux.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>À force de courage, ils réussirent à refonder des familles et éduquèrent leurs enfants dans le souvenir de ces horribles souffrances. Les enfants firent de même, ainsi que les enfants de leurs enfants ; et <ins>les Monates vécurent alors dans une véritable obsession de ce qu'on avait fait à leurs ancêtres.</ins> <strong>Les souvenirs prirent la dimension d'un mythe qui étouffait les enfants dès leur naissance</strong>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Par crainte de voir leur massacre recommencer un jour, les Monates s'armèrent</strong>, au point d'avoir bientôt l'armée la plus puissante de la région. Partout ils en vinrent à <ins>soupçonner</ins> des ennemis qui les menaçaient, des ennemis qu'<ins>il fallait contrôler, surveiller, voire anéantir</ins> avant qu'ils ne se montrent dangereux. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Et bientôt, ce fut à leur tour de tuer et de retourner vers les autres cette violence qui les emprisonnait depuis des siècles</strong>. <br />
<strong>Car s'il est bon de se souvenir, il n'est pas bon de laisser les morts gouverner les vivants.</strong> <br /></p></blockquote>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/PIQUEMAL-petites-grandes-fables_de_Sophios_x150.jpeg" alt="PiQUEMAL-Fables Sophios-Albin Michel, 2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="PiQUEMAL-Fables Sophios-Albin Michel, 2004, mai 2021" />
Ceci ne vous évoque-t-il pas un conflit actuel au Moyen-Orient ?<br />
<br /></p>
<p><ins>Source</ins> :<br /></p>
<ul>
<li><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em>, Michel Piquemal, "Petites et Grandes Fables de Sophios", Albin Michel, 2004.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Pour en savoir plus sur la transmission des traditions<br /></h4>
<p>Voici quelques idées intéressantes à retenir sur les notions de tradition et de société traditionnelle en ethnologie, et sur le mode de transmission des traditions qui façonnent la pensée du groupe qui la reçoit et y adhère. Ci-dessous quelques extraits de l'article de Gérard Lenclud, <a href="https://journals.openedition.org/terrain/3195#tocto1n1">''La tradition n'est plus ce qu'elle était...'</a>. <br /></p>
<p><em>De même que tout ce qui survit du passé n'est pas </em>ipso facto<em> traditionnel, tout ce qui se transmet ne forme pas nécessairement tradition. (...) Ce qui la caractériserait n'est pas seulement le fait qu'elle soit transmise mais le moyen par lequel elle a été transmise. <q><strong> le terme « tradition » vient du latin <ins>traditio</ins> qui désigne non pas une chose transmise mais l'acte de transmettre.</strong></q></em><br /></p>
<p><em> <strong>De manière très générale, on peut dire qu'est traditionnel ce qui passe de génération en génération par une voie essentiellement non écrite, la parole en tout premier lieu mais aussi l'exemple.</strong> </em><br />
<br /></p>
<p><em>Cette notion de tradition associe en réalité trois idées fort différentes et point nécessairement cohérentes entre elles ... chacun de ces <ins>trois éléments de définition</ins> prête à équivoque.</em></p>
<ul>
<li><em>celle de conservation dans le temps,</em></li>
<li><em>celle de message culturel,</em></li>
<li><em>celle de mode particulier de transmission.</em> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><q><em><strong>La tradition réside dans un message transmis de génération en génération</strong> (...) la tradition est, peu ou prou, une sorte de « théorisation » du monde mais tout semble se passer comme si la « tradition » n'était pas dans les idées mais résidait dans les pratiques elles-mêmes, comme si elle était moins un système de pensée que des façons de faire. (...)</em></q> <br /></p>
<ul>
<li><q><em>Ce n'est pas le passé qui produit le présent mais le présent qui façonne son passé. La tradition est un procès de reconnaissance en paternité.</em></q><br /></li>
<li>Les traditions suivies au présent justifient le passé. Si on s'en souvient, on se dit que c'est important, juste ou justifié.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><q><em>(...) <strong>l'écriture</strong> tend à éliminer la part de créativité dans la constitution au jour le jour de la tradition. Mais, en même temps, l'écriture va autoriser l'éclosion d'un autre type de créativité. Puisque dans ces sociétés la tradition est précisément consignée, transcrite dans sa lettre, on peut s'en écarter et surtout s'en écarter délibérément. </em></q> <br />
Puisque la tradition est figée dans l'écriture, cela permet le changement : on peut l'oublier, s'en détacher, au moins en partie, puisqu'on n'est plus tenu de la conserver telle qu'elle dans la mémoire.<br />
<q><em>moins une société a les outils et le souci de la conservation littérale du passé, moins elle détient la capacité sinon de changer du moins de projeter le changement. Faute de tradition dûment enregistrée, on s'en tient à... la tradition.</em></q><br /></p>http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/22/Les-traditions-%3A-elles-rassemblent-ou-divisent#comment-formhttp://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15560240Optimiste ou pessimiste ???urn:md5:37ecc6684ce9d89341ca6219592740402021-08-11T22:22:00+01:00patricia gustinBILLET D'HUMEUR ou D'HUMOUR, c'est selon ...HumourYIDDISH<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.bocal_democratie_s.jpg" alt="Le_fond_du_bocal_démocratie_POUPON" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_fond_du_bocal_démocratie_POUPON, mar. 2012" />Une petite phrase prononcée devant l'Assemblée Nationale m'a laissé rêveuse ... <br /></p>
<p><q><em>"Tout porte à croire que nous avons pris de l'avance sur le scénario du pire".</em></q><br /></p>
<p>Est-ce une marque d'optimisme ou de pessimisme au vu de la situation sanitaire actuelle ? <br /></p>
<p>Ceci fait écho à une histoire courte opposant un optimiste et un pessimiste ; à découvrir ci-dessous.<br />
<br /></p> <p>Devant l'Assemblée Nationale du mercredi 21 juillet, Olivier Véran a évoqué un "possible pic épidémique d'ici la fin de cet été" (…) Il a toutefois souhaité être rassurant et a affirmé : <q>"Tout porte à croire que nous avons pris de l'avance sur le scénario du pire".</q><br /></p>
<p>Ces propos révèlent-ils un certain optimisme ou un pessimisme certain ? Prendre de l’avance sur le scénario du pire, c’est monter en première ligne du pire ! Un exploit pour le pessimiste qui a osé glissé une pointe d’optimisme (prendre de l’avance) dans l’avancée annoncée du pire, vision on ne peut plus pessimiste. Humour noir (involontaire?) de la part du ministre de la santé ? <br />
<br /></p>
<p>Ceci fait écho à une petite histoire humoristique :<br /></p>
<h4>Un espoir en temps de crise</h4>
<blockquote><p>La situation est mauvaise, très mauvaise. <br />
<br />
Le pessimiste dit :<br />
- <em>Pire que ça, ce n’est pas possible.</em> <br />
<br />
Et l’optimiste :<br />
- <em>Si ! C’est possible ! C‘est possible !</em></p></blockquote>
<p>Alors … Olivier Véran optimiste ou pessimiste ? Je ne sais plus ...</p>
<p>Actuellement on cherche à arrêter l’avancée invasive d’un virus par une ligne Maginot vaccinale, ne serait-il pas plus adéquat de préparer la résistance à l’invasion par des traitements éprouvés ? L’Histoire nous apprend que cette ligne de défense Maginot que l’on croyait inviolable (mais trop coûteuse à mettre en place) s’est révélée inefficace ; l'envahisseur est passé par les points faibles et pire, les armements ont été récupérés par l’ennemi pour être utilisés dans sa ligne de défense de l’Atlantique veillant à empêcher un débarquement des forces alliées. La résistance a été initiée par de petits groupes d'individus. Pour finir, il a fallu une aide extérieure. Et si le virus nous rejouait l’histoire ? <br />
<br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Assemblée Nationale du mercredi 21 juillet : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/seance/session-extraordinaire-de-2020-2021/premiere-seance-du-mercredi-21-juillet-2021</li>
<li><em>Un espoir</em> : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Cercle_des_menteurs_2_t.jpg" alt="Cercle des menteurs 2" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cercle des menteurs 2, juin 2010" />court conte humoristique rapporté par Jean-Claude Carrière dans <em>Contes philosophiques du monde entier - Le cercle des menteurs 2</em>, Plon, 2008 et aussi dans le CD <em>Petites histoires du monde</em> - Auteur: Jean-Claude Carrière, illustratrice: Anna Forlati, compositeur: Lionel Rolland - Éditions Bulles de savon, novembre 2014. <em>« Depuis toujours, partout dans le monde, les hommes se racontent des histoires. Des histoires belles, drôles, philosophiques, qui n’appartiennent à personne, qui deviennent populaires au fil du temps. Le vrai et le faux se mêlent, comme dans la vie. Une histoire inventée doit paraître vraie, une histoire vraie doit paraître inventée. Pendant 25 ans, dans tous les pays où je suis allé, j’ai découvert de nouvelles histoires. Je les ai patiemment collectées. Aujourd’hui je vous les lis. J’espère que vous aurez autant de plaisir à les entendre que j’en ai eu à vous les raconter. »</em> Jean-Claude Carrière</li>
<li>La ligne Maginot : Wikipédia, <em>La ligne Maginot : ce qu'on ne vous a pas dit</em>, vidéo de 39:42 mn relatant l'histoire de cette ligne fortifiée depuis la construction jusqu'à la dislocation ; présentée comme inviolable elle n'empêchera pas la défaite. J'y vois quelques similitudes avec ce que nous vivons, <em>"Nous sommes en guerre"</em> a affirmé dès le départ le Président de la République... En fin de vidéo, une phrase percutante : <q><em>Un homme qui oublie son passé est condamné à le revivre</em></q><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Il y a toujours deux manières de voir les choses : dramatiser ou essayer d'en tirer du positif car chaque épreuve nous fait avancer sur le chemin de notre vie (une fois l'amertume dissipée). Pour finir un petit conte :</p>
<h4>Deux manières de voir la maladie</h4>
<blockquote><p>Dans un jardin public, un homme est installé paisiblement sur un banc. Arrive une dame qui marche la tête baissée, à pas lents. Elle s’assoit à l’autre bout du banc, toute tristounette, et laisse échapper un léger soupir.<br />
Une petite discussion s’installe entre eux : <br />
- <em>Quel beau soleil aujourd’hui,</em> dit l’homme. <em>Mais vous avez l’air bien fatiguée, ou préoccupée …</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Expressions__dictons__mots_d_enfants/maux_mots_platon_200.jpg" alt="Platon-maux-mots-âme" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Platon-maux-mots-âme, août 2021" /><br />
- <em>Oui, il y a de quoi : j’ai eu trois cancers …</em> nouveau soupir de la dame.<br />
Un petit silence s’installe ; l’homme réfléchit : comment réconforter cette dame ?<br />
- <em>Vous les avez bien eu ces trois cancers, mais ils ne vous ont pas eu !</em><br />
La dame éclate de rire :<br />
- <em>Oui, je les ai bien eus ...</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4>Un rire salvateur</h4>
<p><q><em>Cette histoire n’est pas un conte. Elle pourrait l’être, assurément, mais il se trouve qu’elle est vraie. C’est Christophe Nick, journaliste, qui la raconte.</em></q> - Henri Gougaud<br /></p>
<blockquote><p><em>Mon grand-père fut déporté à Buchenwald. Un jour d’hiver, en colonne vers la carrière, il glissa sur une plaque de glace et se retrouva par terre. Le SS qui escortait son groupe arma son fusil. Mon grand-père eut alors la présence d’esprit d’éclater de rire. Le SS éclata de rire aussi. Mon grand-père se releva. Il survécut à la déportation.</em> - Christophe Nick<br /></p></blockquote>
<p>Le rire, expression de l'amour inconditionnel pour la vie, a éloigné la mort … <br /></p>
<p><q><em>Il raconta plus tard qu’un ange l’avait sauvé de la mort en lui avait inspirant ce rire</em> dont il ne se sépara jamais, heureux de vivre en toutes circonstances.</q> - d'après Henri Gougaud<br />
<br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Ben Zimet, <em>Contes des sages du ghetto</em>, Seuil, 2003 : texte de Christophe Nick placé en exergue du recueil de contes.</li>
<li>Henri Gougaud, <em>Le livre des chemins - Contes de bons conseils pour questions secrètes</em>, Albin Michel, 2009, p 35 : <em>Rire pour vivre</em> récit de Christophe Nick adapté par Henri Gougaud.</li>
</ul>CAFE PHILO : Le Juge et Le Politique - Gruissan - 16 avril 2021urn:md5:a3f7cc789b8543bd1a6f0bf7fd4b19352021-04-23T17:39:00+01:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-Philosophieconte de sagesseconte facétieuxJugeNasreddine HodjaYIDDISH<h5>Le Juge et Le Politique : <br /></h5>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Nous avons parcouru les siècles et les lois et évoqué quelques affaires actuelles. Pour l'occasion deux contes ont été donnés, en introduction et à la fin du Café-philo.<br /></p>
<p><ins> Présentation de Daniel Lacoste :</ins><br /></p>
<p><q><em>Ministres, premier ministre, présidents de la République, voilà d’anciens responsables politiques du plus haut niveau condamnés par des juges à des peines de prison, parfois de prison ferme ! Que se passe-t-il dans notre douce France ? Est-ce l’avènement du « Gouvernement des juges » ? Quelques informations et réflexions pour tenter de comprendre la situation.</em></q><br />
<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>En introduction : un conte</ins>, <strong>Les deux épiciers</strong> : Que justice soit rendue ! Mais en respectant l’ordre public … Choix politique ? ...<br /></li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.balance_justice_s.jpg" alt="balance_justice" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="balance_justice, juil. 2011" /><ins>La présentation de Daniel Lacoste </ins>dans les grandes lignes, juste un résumé<br /></li>
<li><ins>Juste quelques mots</ins> : le juste résumé de nos échanges</li>
<li><ins>Nasreddine s'est invité en conclusion </ins> : il a gardé sa liberté de parole en toute occasion, y compris devant les juges du sultan <strong>Le Jugement de Nasreddine suivi de sa (presque) nomination en tant que ministre</strong> .<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>A mettre en balance : d'autres contes sur le thème du Juge et de la Justice.</ins><br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h2>En introduction : un premier conte - - - - - - - - - - - -</h2>
<h4><strong>Les deux épiciers</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins> Un crime a été commis. La loi impose une vie pour une vie. Mais la condamnation du meurtrier n'est pas sans conséquence sur la vie de la cité. Alors c'est un autre qui sera désigné ... <br /></p>
<p><ins>Conte revisité à ma façon :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Mon conte se situe dans la bonne ville de Khelm, en Pologne. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Les habitants de Khelm sont de braves gens sur lesquels on raconte bien des histoires. Ils sont un peu pour les Polonais ce que sont les Belges pour nous...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.cordonnier_KinouN_s.jpg" alt="cordonnier_KinouN_http://www.flickr.com/photos/kinoun/1159261334/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="cordonnier_KinouN_http://www.flickr.com/photos/kinoun/1159261334/sizes/m/in/photostream/, avr. 2011" />Un jour, <strong>le cordonnier de Khelm assassina sa femme</strong>, coupable de l’avoir trompé avec son voisin.<br />
Après avoir délibéré 7 jours et 7 nuits, comme le veut la tradition, le Grand Conseil des Sages de Khelm condamna à mort le cordonnier. Une vie pour une vie, c’est la loi. Mais, une fois la sentence rendue, l’un des plus grands sages connu et réputé dans toute la ville de Khelm, <strong>le bourgmestre</strong>, se leva et dit :<br />
- <em>Oui, mais si nous pendons le cordonnier, qui nous réparera nos chaussures ? Comment les affaires pourraient-elles bien marcher dans notre ville si plus personne ne marche correctement ? Le cordonnier tient un commerce essentiel à la bonne marche de la cité !</em><br />
<br />
C’est que personne à Khelm n’avait pensé à cela ! Un grave débat s’ensuivit.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/epicerie_jaune-150.jpg" alt="Epicerie Jaune-Yiddish-http://travelcook.over-blog.com/article-la-boutique-jaune-yiddish-sandwich-au-pastrami-et-autres-douceurs-88692815.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Epicerie Jaune-Yiddish-http://travelcook.over-blog.com/article-la-boutique-jaune-yiddish-sandwich-au-pastrami-et-autres-douceurs-88692815.htm, mai 2021" />Ayant délibéré une seconde fois 7 jours et 7 nuits, le Grand Conseil des Sages de Khelm ordonna que, à la place du cordonnier (commerce essentiel qui doit rester ouvert), l’on pende <strong>l’épicier</strong> (après tout il était dans la même rue que le cordonnier). <br />
<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Epicerie_bleue-150.jpeg" alt="Epicerie bleue-Florence Kahn-https://www.likealocalguide.com/paris/florence-kahn" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Epicerie bleue-Florence Kahn-https://www.likealocalguide.com/paris/florence-kahn, mai 2021" />
Nouvelle objection : <br />
- <em>Mais l’épicerie est un commerce essentiel !!!</em><br />
- <em>Oui, mais … puisque nous en avons deux …</em> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>C’est ainsi que justice fut faite, le Juge en accord avec le Politique pour veiller à la paix sociale de la bonne ville de Khelm. <br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Ben Zimet, <em>Les deux épiciers</em>, Contes des sages du Ghetto, Seuil, 2003.</li>
<li>Cordonnier : <a href="http://www.flickr.com/photos/kinoun/1159261334/sizes/m/in/photostream/">cordonnier Kinoun</a>, Flickr</li>
<li>Epicerie jaune : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/05/16/<img src="/public/CONTES/epicerie_jaune-150.jpg" alt="http://travelcook.over-blog.com/article-la-boutique-jaune-yiddish-sandwich-au-pastrami-et-autres-douceurs-88692815.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Epicerie Jaune-Yiddish-http://travelcook.over-blog.com/article-la-boutique-jaune-yiddish-sandwich-au-pastrami-et-autres-douceurs-88692815.htm, mai 2021" />l">La boutique jaune</a></li>
<li>Epicerie bleue : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/05/16/<img src="/public/CONTES/Epicerie_bleue-150.jpeg" alt="https://www.likealocalguide.com/paris/florence-kahn" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Epicerie bleue-Florence Kahn-https://www.likealocalguide.com/paris/florence-kahn, mai 2021" />">Florence Kahn</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Présentation de Daniel - - - - - - - - - - - - - - - - - - -<br /></h2>
<p>En cas de conflit, le juge est l'arbitre entre le pouvoir et le peuple. <br /></p>
<p><strong>Un peu d'histoire :</strong><br /></p>
<p><ins>Philippe IV</ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/Philippe_IV_le_bel_Bezard-Wikimedia-150.jpg" alt="ROI-Philippe IV-Le Bel-Bézard-Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="ROI-Philippe IV-Le Bel-Bézard-Wikimedia, mai 2021" /> dit <em>Le Bel</em> ou <em>Le roi de fer</em>, se démarque par sa personnalité rigide et sévère. A cette époque le patrimoine du Roi était plus ou moins le patrimoine du Royaume. Il emprunte auprès des usuriers juifs (les prêtres catholiques interdisaient l'emprunt d'argent). Il réussit à enrichir le Trésor du Royaume par des pratiques douteuses : en ajoutant plus de cuivre à l'or et l'argent de la monnaie. Voilà un roi faux-monnayeur ! Sous le règne de Philippe IV, les traditions féodales sont abandonnées pour mettre en place une administration moderne. Mais la centralisation monarchique mécontente les grands seigneurs et les nouveaux impôts dressent les bourgeois contre le pouvoir royal. Philippe IV entra en conflit avec le Pape qu'il fit emprisonner. Il a su assainir les caisses du Royaume en supprimant les puissances financières qui sont devenues un État dans l'État. Pour s'accaparer leurs biens, il expulsa les juifs, les Lombards (prêteurs sur gages du Moyen Âge, un type de banque qui apparaît en Lombardie au Nord de l'Italie), et fit arrêter les Templiers, fort riches à l'époque, parce qu'ils constituaient une véritable puissance financière internationale. Il centralise et réforme la collecte des droits fiscaux en punissant les auteurs de malversations, ce qui lui vaut d'être détesté par une certaine bourgeoisie financière qui profitait de la faiblesse du règne précédent. Les responsables ont été condamnés mais comme les juges étaient au service du roi ... Les légistes, apparus sous Philippe Auguste, sont formés au droit romain pour faire évoluer une monarchie féodale, où les pouvoirs du roi sont limités par ses vassaux, vers une monarchie absolue. Nous sommes dans le cadre d'un <ins>absolutisme du Politique</ins>. <ins>La justice, les juges ne sont pas indépendants</ins>.<br />
<br />
<ins> Louis XVI</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/Louis_XVI_Callet_Wikipedia_150.jpg" alt="ROI-Louis XVI-Antoine Callet-1779-Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="ROI-Louis XVI-Antoine Callet-1779-Wikipedia, mai 2021" /> hérite d'un royaume au bord de la banqueroute. Il lance plusieurs réformes financières portées par les ministres des Finances, comme le projet d'un impôt direct égalitaire, mais les réformes échouent toutes face au blocage des parlements (un à Paris, un en Province), du clergé, de la noblesse et de la cour. Louis XVI est en conflit avec les juges du Parlement de Paris. Les magistrats, issus de l'aristocratie, sont inamovibles. Le roi les exile à Troyes et les remplace par de nouveaux magistrats qu'il pense mieux contrôler. <ins>L'absolutisme fait loi.</ins><br />
<br />
<ins>Montesquieu</ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/Montesquieu-Wikipedia-150.png" alt="JUGE-Montesquieu" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="JUGE-Montesquieu, mai 2021" /> issu d'une famille de magistrats est magistrat lui-même. Il écrit <em>De l’esprit des Lois</em> (1748), dans lequel il développe sa réflexion sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ». Son contenu va inspirer la Constitution des USA en 1787, puis la Constitution de 1789, et la Constitution française de 1791. <q><em> Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits</em></q>. La liberté est limitée par le pouvoir. Ses conceptions — notamment en matière de <ins>séparation des pouvoirs</ins> — ont contribué à définir le principe des démocraties occidentales. Montesquieu distingue : Le pouvoir exécutif (le gouvernement) / Le pouvoir judiciaire (les juges) / Le pouvoir législatif (les députés). Mais <q><em>tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser</em></q>. Montesquieu se méfiait de la nature humaine ... à juste titre ... <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/De_Gaulle_1961_wikipedia_150.jpg" alt="President-Charles de Gaulle-wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="President-Charles de Gaulle-wikipedia, mai 2021" /><br />
<br /><br />
<ins>Le Général de Gaulle</ins> crée en 1958 une <ins>autorité judiciaire</ins>. Les institutions sont placées au-dessus des pouvoirs judiciaire et législatif. Le juge n'est plus un pouvoir, le contrôle du gouvernement ne passe plus par les juges. Le ministre de la Justice est nommé par le Conseil de la Magistrature. <br /></p>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/Mitterand_1988_Wikipedia_150.jpg" alt="President_Mitterand-Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="President_Mitterand-Wikipedia, mai 2021" /> <br />
<ins>Mitterrand</ins> nomme les magistrats. Il n'y a <ins>pas de véritable indépendance entre le juge et le politique</ins>.<br />
<br />
<br /></p>
<p><strong>Quelques affaires opposant Juge et Politique :</strong><br /></p>
<p>A l'heure actuelle, ces politiques sont condamnés mais toujours "présumés innocents" parce qu'ils ont fait appel, sauf Jacques Chirac qui n'a pas fait appel et reste condamné. Les accusés contestent le jugement en avançant comme raisons que les juges ne sont pas du même bord, ou qu'il y a complot, diffamation ... <br /></p>
<ul>
<li><ins> Affaire François Léotard :</ins> En 2021, jugé par la Cour de justice de la République pour complicité d’abus de biens sociaux dans le cadre du volet financier de l’affaire Karachi, il est condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 100 000 euros d'amende. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>Affaires Nicolas Sarkozy :</ins> <em>l'affaire Sarkozy-Kadhafi</em> (financement illicite de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens en examen), <em>l'affaire Bygmalion</em> (pour masquer des dépassements des frais de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012, la société Bygmalion aurait fait des fausses factures de ses prestations auprès de l'UMP. Sarkozy sera jugé pour « financement illégal de campagne électorale » à partir du 20 mai 2021) et <em>l'affaire Sarkozy-Azibert</em> (dite aussi affaire des écoutes ou affaire Paul Bismuth, débute en mars 2014, à la suite d'écoutes judiciaires qui révèlent la tenue de conversations entre Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, et son avocat Thierry Herzog : ils sont suspectés d'avoir corrompu un magistrat). En 2021, Sarkozy est condamné (affaire Azibert) en première instance à un an de prison ferme pour corruption et trafic d'influence, un jugement dont il interjette appel. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>Affaire François Fillon :</ins> premier ministre du gouvernement Sarkozy, il est mis en examen puis jugé en correctionnelle en 2020 pour des accusations d’emploi fictif de son épouse. En sus d'une amende de 375 000 euros, et le remboursement de plus d’un million d'euros à l'Assemblée nationale, il est condamné en première instance à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour détournement de fonds publics. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins> Affaire Patrick Balkani :</ins> impliqué dans plusieurs affaires politico-financières, pour prise illégale d'intérêts, déclarations mensongères de patrimoine et de blanchiment de fraudes fiscales (1997, 2013, ...). En 2019, il est condamné à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale, et il est emprisonné à la prison de la Santé, puis libéré cinq mois plus tard pour raisons de santé ; le jugement est confirmé en appel en 2020. Également condamné à dix ans d’inéligibilité, il est démis de son mandat de maire. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>Affaire Jérôme Cahuzac :</ins> mis en examen pour blanchiment d'argent provenant de fraude fiscale, le 8 décembre 2016, il est condamné en première instance à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. Il décide alors d'interjeter appel de cette condamnation ce qui en suspend l'exécution. En mai 2018, Cahuzac est finalement condamné à deux ans de prison ferme, une peine aménageable, 300 000 € d'amende et 5 ans d'inéligibilité. La peine de prison est en réalité transformée en avril 2019 en port de bracelet électronique dans sa résidence de Corse. <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>Affaires Jacques Chirac :</ins> Au total, depuis les années 1990, le nom de Jacques Chirac est régulièrement évoqué dans huit affaires judiciaires impliquant notamment la mairie de Paris, parmi lesquelles l'affaire des emplois fictifs, l'affaire des faux chargés de mission, ou encore l'affaire des HLM de Paris. Le 15 décembre 2011, le tribunal correctionnel de Paris condamne Jacques Chirac à deux ans d’emprisonnement avec sursis pour «détournement de fonds publics», «abus de confiance», «prise illégale d'intérêts» et «délit d'ingérence». Depuis 2004, Jacques Chirac et la présidence de la République seraient mêlés à ces pressions sur la justice (affaire Borrel). <ins>C'est la première fois qu'un ancien président de la République française est condamné par la justice</ins>. Jacques Chirac décide de ne pas interjeter appel de cette décision, mais « conteste catégoriquement ce jugement ». <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Il y a des conflits d'intérêt.</ins> Les procureurs qui ont le pouvoir de diligenter les enquêtes sont soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, qui lui même est placé sous l’autorité du chef de l’État. En France, à la différence de nombreuses autres grandes démocraties, la séparation des pouvoirs – et notamment la séparation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire – est une fiction. Ce qui nuit très gravement à l’impartialité de la justice. Aux USA les juges sont élus, et seraient donc plus indépendants du pouvoir, mais il y a d'autres problèmes. Le juge peut décider d'ouvrir une enquête, comme le procureur. En France le juge est dépendant du pouvoir exécutif et doit rendre compte des avancées de l'enquête ; si un membre du pouvoir exécutif est inculpé il y aura donc de grand retards. C'est comme si un des joueurs de foot ou rugby était en même temps arbitre. <br />
<br />
<q><em>La justice n'est pas indépendante, mais elle est dépendante des lois, donc du Politique ; mais on lui demande d'être impartiale</em></q><br />
<a href="https://www.bfmtv.com/politique/sophia-chikirou-la-justice-n-est-pas-independante-mais-on-lui-demande-d-etre-impartiale_VN-201909250232.html">Sophia Chikirou</a> (25-09-2019) <br />
<br />
<ins>Une loi d'amnistie</ins> efface les enquêtes, inculpations en cours. Le nouveau président peut gracier les condamnés de droits commun. Les hommes politiques sont condamnés pour des infractions de droit commun, comme n'importe qui. <br /></p>
<p><ins>La justice est une autorité, pas un pouvoir.</ins> (article 64 de la Constitution). Une autorité provient d’un pouvoir qui la délègue, l’attribue, l’institue en quelque sorte. Mais <q><em>Il n’y a point de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutive</em></q> (Montesquieu, de l'Esprit des Lois). <em>C’est plutôt, par conséquent, l’indépendance réelle des juges qu’un statut constitutionnel incertain, en garantissant des décisions de justice à l’abri de l’influence du pouvoir politique, qui permet à une magistrature professionnelle de prendre des décisions fondées en droit.</em> (<a href="https://www.cairn.info/revue-apres-demain-2011-4-page-16.htm">Cairn</a>)<br />
<br />
<strong>Bibliographie :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Eva Joly : <em>La force qui nous manque</em>, Les Arènes, 2007 - <em>Notre affaire à tous</em>, Gallimard, 2002.</li>
<li>Renaud Van Ruymbeke : <em>Mémoire d'un juge trop indépendant</em>, Tallandier, 2021</li>
<li>Eric de Montgolfier (procureur) : <em>Le devoir de déplaire</em>, Michel Lafon, 2006 - <em>Une morale pour les aigles, un morale pour les pigeons</em>, Michel Lafon, 2014.</li>
<li>Gilbert Thiel : <em>On ne réveille pas un juge qui dort</em>, Fayard, 2002 - <em>Magistrales insomnies</em>, Fayard, 2005 - <em>Solitudes et servitudes judiciaires - Le juge antiterroriste : juge ou partie ?</em>, Fayard, 2008 - Mafias, Fayard, 2014.</li>
<li>Eric Halphen : <em>Sept ans de solitude</em>, Gallimard, 2002 (affaire des HLM d Paris, Jacques Chirac) - <em>Les ennemis jurés - Juges et Politiques</em>, Robert Laffont, 2020<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Juste quelques mots - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</h2>
<p><strong>Le juste résumé de nos échanges :</strong><br /></p>
<ul>
<li>En Angleterre, le ministre actuel a essayé de fermer le Parlement. C'était une ruse car en fait la Cours de Jugement Suprême ne lui en donne pas le droit. C'est Le Juge contre Le Politique. - Pedro</li>
<li>Juges et Politiques sont en conflit permanent dans toutes les démocraties occidentales. Les démocraties sont en position de faiblesse dans leur rapport avec le pouvoir judiciaire et aussi envers le pouvoir législatif. Le Parlement ne fait qu'enregistrer les faits, les lois du gouvernement - Bernard et Régine</li>
<li>Une séparation stricte, aucune relation entre les pouvoirs, est théorique, mais dans les faits n'est pas possible. Le procureur dépend du gouvernement, le pouvoir exécutif. Donc il y a un lien avec le pouvoir judiciaire. Le pouvoir exécutif a beaucoup de pouvoir, plus que le législatif dans la V° République. Les sanctions pour un homme politique devraient être la perte aux élections. Ce n'est pas toujours le cas : le citoyen juge le Politique selon les actions politiques tandis que le juge sanctionne les infractions pénales : par exemple Trump a déclaré publiquement que s'il tuait le premier venu il serait quand même élu, on continuerait à voter pour lui ... - Daniel</li>
<li>Le pénal permet de condamner une certaine politique (ex : détournement d'argent pour financer les élections). Si on avait la possibilité de démettre de ses fonctions un politique, on n'aurait pas besoin de passer par le pénal. - Bernard</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.balance_justice_t.jpg" alt="balance_justice" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="balance_justice, juil. 2011" />Et encore, la sanction est différente si le détournement de fonds est pour financer une campagne, un parti (ex : Léotard), ou s'il s'agit d'un enrichissement personnel où la sanction devrait être plus forte (ex : Sarkozy). Mais il est très difficile de déterminer la part personnelle et la part politique - Daniel</li>
<li>Il y a souvent deux poids, deux mesures, surtout quand un politique est incriminé - Pedro</li>
<li><q><em>Les jugements de cour vous feront blancs ou noirs</em></q> de La Fontaine. Autre référence : <em>Une morale pour les aigles, un morale pour les pigeons</em> de Eric de Montgolfier (procureur). Les moyens ne sont pas les mêmes. par exemple, la Suisse ne reconnaît pas la fraude fiscale (normal, elle en bénéficie) ; il faut au moins deux ans pour prouver si un compte a été ouvert en Suisse ou pas. - Daniel</li>
<li><q><em>Ne pouvant faire qu'il soit force d'obéir à la justice, on a fait qu'il soit juste d'obéir à la force. Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force, afin que le juste et le fort fussent ensemble, et que la paix fût, qui est le souverain bien.</em></q> Pascal, Pensées, 81-299. <em>Une décision est juste quand elle pourrait être approuvée, en droit, par tous (par tout un peuple, dit Kant) et par chacun (s'il fait abstraction de ses intérêts égoïstes ou contingents : c'est ce que Rawls appelle la "positon originelle" ou le "voile d'ignorance"). Cela vaut pour l’État, mais tout autant pour les individus.</em> André Comte-Sponville, ''Dictionnaire philosophique, p 329 - Patricia</li>
<li>Mitterand a nommé une juridiction composée de députés qui jugent actes des hauts politiques dans l'exercice de leur fonction, comme Léotard jugé pendant l'exercice de son ministère. En France, le Parlement, réuni en <ins>Haute Cour</ins>, est chargé de prononcer la destitution du président de la République, « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », selon l’article 68 de la Constitution de la Cinquième République, dont la rédaction actuelle date de 2007. Si les délits sont commis hors de l'exercice de la fonction politique, c'est une autre juridiction qui le jugera. - Daniel</li>
<li>Les dysfonctionnements répétés sont liés à la Constitution de la V° République (1958) : il y a depuis un renforcement significatif du pouvoir exécutif au détriment du pouvoir législatif. - Bernard</li>
<li>La République a connu un problème d'instabilité gouvernementale : l'Assemblée pouvait faire tomber un gouvernement en 24 heures, empêchant une politique suivie. Maintenant nous avons un autre système qui pose d'autres problèmes. Résoudre une difficulté en provoque une autre ... - Daniel</li>
<li>L'homme ne voit souvent que son intérêt immédiat et fait de la République une institution dévoyée qui ne sert plus à ce qu'elle devrait. Le contexte est différent qu'au moment de la constitution de 1958. Nous ne sommes plus en état de "guerre froide", les institutions ne sont plus en concordance avec l'époque. - Bernard (prof d'histoire ...)</li>
<li>Faut-il changer d'abord de constitution pour changer de République ? - Pedro</li>
<li>Oui. Bien qu'il soit possible de la modifier. Il y a eu quelques changements depuis 1958 sans pour autant changer de République, comme en 1962 où Charles de Gaule a proposé par référendum le suffrage universel nécessaire à l'élection du Président, mais ce changement n'a pas été considéré comme fondamental, donc pas de nouvelle république. Autres modifications : le quinquennat et la réforme constitutionnelle de 2008 favorisent l'émergence de nouveaux débats sur l'équilibre des pouvoirs. Exemples : Le droit de grâce ne peut plus être exercé par le président de la République qu'à titre individuel. La grâce collective lui est désormais impossible. Le président de la République ne peut dorénavant exercer plus de deux mandats consécutifs. Le <em>défenseur des lois</em>, autorité administrative indépendante créée par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, est chargé de défendre les droits des citoyens face aux administrations et dispose de prérogatives particulières en matière de promotion des droits de l'enfant, de lutte contre les discriminations, du respect de la déontologie des activités de sécurité. - Daniel</li>
<li>Le contexte dans lequel nous vivons est différent qu'en 1958 : Internet a amplifié les malversations, une monnaie virtuelle est envisagée. Il y a des choses fondamentales qui bougent. La constitution bouge-t-elle ? - Régine</li>
<li>Malgré internet et autres moyens techniques, la lenteur de la justice entre pays demeure. - Daniel</li>
<li>Les journalistes (Le Canard Enchaîné) dévoilent les délits et font bouger les choses : il n'y a plus d'impunité pour un homme politique dans l'exercice de ses fonctions. - Danièle<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Le mot de la fin :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Il est difficile pour le pouvoir de tout cacher. Les affaires en cours concernent le plus souvent des détournements de fonds. Malgré la défense qui invoque partialité ou complot "C'est la droite qui m'accuse parce que je suis de gauche", et inversement,<ins> les faits sont là malgré tout</ins>. Un viol sera puni, qu'il s'agisse d'un pauvre ou d'un homme politique. <strong>Un homme politique se doit d'être exemplaire sinon c'est la fin de la démocratie.</strong> Il y a les enquêtes des juges et des policiers, mais il faut qu'ils soient d'accord pour que l'affaire passe en correctionnelle, puis en appel, puis en cassation. Cela fait beaucoup de gens pour dire si les inculpés sont coupables ou non. On est loin de l'adage <em>"juge unique, juge inique"</em>. - Daniel</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h2>En conclusion : un deuxième conte - - - - - - - - - - - -</h2>
<h4><strong>Nasreddine et les juges</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins> Nasreddine amuse ... Nasreddine abuse ... Le Sultan le convoque devant la Haute Cour de Justice. Nasreddine mettra en doute les capacités des juges. Texte en ligne <a href="https://lechantdelunivers.fr/nasrudin-et-les-sages">ici</a>.<br /></p>
<p><ins>Conte revisité à ma façon :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Nasreddin, amuseur du sultan le fait rire et sourire. Mais parfois le sultan rit jaune : Nasreddine l’agace autant qu’il le délasse … Nasreddine amuse ... Nasreddine abuse … <br />
Un jour, le sultan, se sentant un peu trop ouvertement critiqué, le convoque devant la Haute Cour de Justice. Nasreddine demande si ces juges sont vraiment impartiaux et capables de juger une telle affaire.<br />
- <em>Bien sûr qu’ils sont capables !</em> s’insurge le Sultan, <em>je les ai nommés moi-même !!!</em><br />
- <em>Pour être parfaitement rassuré, j’aimerais leur poser une question avant de commencer le jugement …</em> <br />
- <em>Pourquoi, pas, tu m’amuseras 5 minutes …</em> <br />
- <em>Je souhaiterais qu'on donne du papier et de quoi écrire aux membres du jury. Et que chacun écrive sur une feuille sa définition du pain.</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.pain_la_mie_caline_t.jpg" alt="Pain_boule_La mie caline" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pain_boule_La mie caline, déc. 2012" />Bien entendu, chacun a mis une définition différente (aliment sacré, nourriture essentielle, farine sel eau et levain, pâte fermentée cuite au four, symbole des transformations de notre esprit …) <br />
-<em> Si ces juges ne sont même pas capables de se mettre d’accord sur une chose aussi simple que le pain, que tout le monde connaît, que l'on consomme chaque jour, comment pourraient-ils juger une affaire aussi complexe que la mienne, le sens des mots, leur interprétation et le droit de s’exprimer ?</em><br /></p></blockquote>
<h4><strong>Nasreddine, ministre de la Marine</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins> Nasreddine sait se sortir de toutes les situations ... Le roi veut le faire ministre : que choisir ? Accepter c'est courir le risque d'avoir la tête tranchée si on mécontente le Sultan. Refuser un tel cadeau c'est vexer le Sultan et la mort assurée ... Et puis, est-ce vraiment utile et opérationnel un ministre ? <br /></p>
<blockquote><p>Nasreddin est revenu dans les bonnes grâces du sultan. Pour lui avoir ouvert les yeux sur ses conseillers, le sultan veut le récompenser en le nommant ministre. <br />
- <em>Nasreddine, quelles fonctions voudrais-tu exercer en tant que ministre ? Ministre des Arts et de la Culture ?</em><br />
Nasreddine réfléchit … c’est qu’il le connaît bien le Sultan … Sous ces airs débonnaires, il cache souvent un piège … et puis, ministre ... Est-ce vraiment une bonne place ? <br />
- <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Nasreddine_Sagesses_et_malices_tome1_Albin_Michel_Jeunesse_2000_s.jpg" alt="Nasreddine_Sagessses et malices_tome 2_Jihad Darwiche_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Nasreddine_Sagessses et malices_tome 2_Jihad Darwiche_, mai 2013" /><em>ô Sultan, Lumière de l’Orient, je préférerais être nommé ministre de la Marine.</em> <br />
- <em>Désolé, Nasreddine, je ne peux te nommer ministre de la marine ; nous n’avons pas de bateau, pas de flotte. Choisis autre chose</em> <br />
- <em>Je ne vois vraiment pas où est le problème … Qu’est-ce qui t’empêche de me nommer ministre de la Marine ? Nous avons bien un ministre de la Justice ...</em><br /></p></blockquote>
<p><br />
<br /></p>
<h2>Autres contes, autres juges ...<br /></h2>
<p>Dans certains contes, le juge est juste et perspicace. Mais d'autres récits font la satire d'une justice lourde, longue, coûteuse, et difficile à comprendre. Un article est consacré au Juge :<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/05/02/J...-comme-Juge"> J... comme Juge.</a> <br /></p>
<p>Vous y découvrirez d'autres contes, d'autres juges :<br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le partage selon Dieu ou la Justice des hommes ?</em></strong> Adaptation personnelle d'après un court récit de Nasreddine. repris par Henri Gougaud dans <em>Le livre des chemins - Contes de bon conseils pour questions secrètes</em>, Albin Michel, 2009.</li>
<li><strong><em>Un singe pour tout un fromage</em></strong> ou <em>Le jugement du singe</em> - Conte du Cap-Vert, Marilyn Plénard, Histoires de singes, Editions Flies <q>Le singe, choisi comme juge pour partager en deux parties inégales un fromage, rabote le morceau le plus grand qui devient le plus petit, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste rien.</q>.<br /></li>
<li><strong><em>Le jugement de Salomon</em></strong>, écrit tiré de la Bible où <q>Salomon saura déterminer à qui est le bébé réclamé par deux mères</q>.</li>
<li><strong><em>Le juge habile</em></strong>, conte russe, Léon Tolstoï.</li>
<li><strong><em>Le jugement de Chemiaka</em></strong>, conte russe rapporté par Afanassiev</li>
<li><strong><em>Le juge et le bœuf</em> - un juge avide</strong>. <q>Le juge aurait bien aimé avoir une belle part du bœuf, objet de litige de ce procès contre un paysan. Il échafaude un stratagème avec la complicité du paysan. Le juge est rusé mais pas autant que le paysan !</q> <em>Le juge et le pauvre</em> ou <em>le partage du bœuf</em>' ... en ligne <a href="http://www.cafignons.net/contes-divers/pauvre.html">ici</a>.</li>
<li><strong> <em>La toute petite femme et le juge</em></strong>, conte libanais et conte d'Egypte raconté par Praline Gay-Para<q>la toute petite femme est méprisée par le Juge qui ne lui vient pas en aide ; la toute petite femme saura se débrouiller toute seule ...</q></li>
<li><strong><em>La gifle</em></strong>, Michel Piquemal, Les Philofables, Albin Michel Jeunesse, 2003, p 128. <q>Un riche gifle un pauvre. Le juge le condamne à payer en compensation un bol de riz. Le pauvre gifle le juge qui pourra toujours se dédommager avec le bol de riz …</q><br /></li>
<li><strong> <em>Le pilon et le mortier</em></strong> ou "Le roi et le fou", conte Peul, Amadou Hampaté Bâ, "Contes des sages d'Afrique" Seuil, 2004. <q>Le roi pose des énigmes et condamne à mort celui qui ne saurait répondre. "Quand on laisse tomber un pilon dans un mortier vide, le bruit qui en résulte vient-il du mortier ou du pilon ? " Un fou gifle le roi pour lui apporter sa réponse : <em>Eh bien, ô Roi ! Est-ce de ma main ou de ta joue qu’est sorti le bruit, et dans quelle proportion ?</em> Il faut souvent un fou pour instruire un despote.</q></li>
<li><strong><em>Une fausse note : la vantardise du prince</em></strong> , conte chinois, variante du précédent conte : <q>un musicien envoie son luth sur le prince lorsqu'il l'entend tenir des propos choquants. Ce rappel à l'ordre est un garde-fou pour le prince.</q></li>
</ul>Ça pourrait être pire ...urn:md5:2d50613009f38cfb1e728e8751fc94d62014-02-24T09:07:00+00:00patricia gustinPetits contes de sagesseconte de sagesseEUROPEYIDDISH<p><strong><em>Ça pourrait être pire</em></strong> est un conte issu de la sagesse yiddish venu de Pologne, mais sa portée est universelle. Conté par Patricia le 22 février 2014, chez Viviane.<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong></p> <h4>Ça pourrait être pire<br /></h4>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Famille_juive_1922_s.jpg" alt="Portrait d'une famille juive_Pinsk_Pologne_1922_" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Portrait d'une famille juive_Pinsk_Pologne_1922_, fév. 2014" /><ins>Dans un petit village de Pologne, il y a de cela fort longtemps, vivait une famille pauvre, mais riche d'enfants.</ins> Que voulez-vous .. les enfants viennent plus vite que la fortune… Il vivaient dans <strong>une seule et unique pièce</strong>, heureusement assez grande pour être séparée en deux. Les rayonnages d'une <ins>bibliothèque</ins> remplie du sol au plafond servait de cloison.<strong> D'un côté le tailleur et sa femme</strong> Malka y dormaient, le tailleur y cousait, Malka y cuisinait, tandis que de l'autre côté, dans un espace encore plus étroit, <strong>les enfants</strong> y dormaient jusqu'à leur mariage, le plus souvent deux par deux, tant l'espace était étriqué.<br />
Malka était une femme solide de taille à affronter les difficultés de la vie, mais vers le milieu de sa vie, elle eut une défaillance - Que celui ou celle qui n'a jamais connu un instant de découragement lui jette le premier reproche !<br />
A ce moment-là, une dizaine de personnes âgées de quelques mois à 39 ans respiraient, dormaient, piaillaient, tétaient, s'agitaient, faisaient pipi et le reste, buvaient et mangeaient se chamaillaient et s'aimaient de part et d'autre de la cloison de livres. Et Malka se dit, que tout de même, son logis pourrait, pour le bien de tous, être un peu plus grand, une pièce de plus, par exemple. Son rêve d'un tel luxe tournait à l'obsession. Alors se sentant sur le point de "craquer", elle alla faire part de ce cruel problème au Rabbin du village. Cet homme pieux, connu pour sa science et sa sagesse, trouverait peut-être une solution ? … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le Rabbin écouta Malka avec attention et recueillement. Il resta silencieux un long moment, montrant ainsi que ses conseils étaient bien réfléchis, et sûrement inspirés par l'Eternel… et loin de critiquer Malka pour son désir de luxe lui demanda : <br />
- <em>Malka, qu'est-ce qu'ils mangent, les enfants ?</em><br />
Malka resta sans voix ... ce qui lui arrivait rarement . Quel rapport cela pouvait bien avoir avec un logement trop petit ? Et puis elle dit ce qui lui venait à l'esprit :<br />
- <em>Qu'est-ce qu'ils mangent, qu'est-ce qu'ils mangent ? ils mangent ce qu'on a, ce qu'on trouve. Ils mangent un œuf…</em><br />
- <em>Un œuf, c'est bien. Et tu as des poules ?</em><br />
- <em>Grâce à Dieu, non ! Où mettrais-je des poules ? J'achète les œufs au marché, ou à la voisine quand elle en a.</em>
- <em>Prends des poules chez toi, tu auras des œufs.</em><br />
- <em>Mais Rabbin, c'est petit chez moi, justement, je suis venue vous dire…</em><br />
- <em><strong>Prends des poules</strong>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Poule-Pekin_Camille-Gillet_wikimedia-commons_t.jpg" alt="Poule-Pekin_Camille-Gillet_wikimedia-commons_ the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license." style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Poule-Pekin_Camille-Gillet_wikimedia-commons_ the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license., janv. 2014" />fais ce que je te dis. Les enfants doivent avoir des œufs chaque jour.</em><br />
Malka n'était pas de ces femmes sans foi qui discutent interminablement la parole du rabbin et n'en font ensuite qu'à leur tête. Confiante en la sagesse du saint homme, bien que totalement incompréhensible - <em>Les voies du Seigneur sont impénétrables</em> se dit-elle en levant les yeux au ciel-, elle acheta des poules au marché. Alors ce fut un tourment de chaque instant. <br />
<em>Dans la pièce unique séparée en deux par la bibliothèque, une dizaine personnes respiraient, dormaient, piaillaient, tétaient, s'agitaient, faisaient pipi et le reste, buvaient et mangeaient se chamaillaient et s'aimaient.</em> Mais en plus de tout cela,<ins> la nuit les poules s'agitaient</ins>, se grattaient, se réveillaient avant tout le monde et réveillaient les plus petits par leur caquetage au lever du jour. <ins>Le jour les poules gloussaient sans cesse</ins>, s'introduisaient dans les meubles, (<em>il n'y a pas plus curieux et indiscret qu'une poule</em>), se faufilaient avec maladresse dans les jambes des plus grands, déposaient une fiente flasque à chaque pas, picoraient à même l'assiette des humains, et finissaient par sauter sur l'ouvrage du<em> tailleur qui se retrouvait avec un tissu pied de poule</em>, tout tâché des traces de pattes des volatiles. Et ne parlons pas de la stupidité de leur œil rond, et de l'odeur, et quelle odeur ! <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>N'y tenant plus, Malka retourna chez le Rabbin pour lui expliquer que la situation était encore bien pire. Et c'est la voix tremblante, comme retenant des sanglots, qu'elle lui dit : <br />
- <em>Qu'est-ce que vous m'avez fait faire ? C'était déjà dur chez moi, maintenant, je deviens folle !</em> <br />
Le rabbin la regarda, réfléchit quelques instants et lui demanda : <br />
- <em>Qu'est-ce qu'ils boivent, les enfants ?</em> <br />
Malka resta interloquée, muette de surprise, une minute au moins (ce qui était tout à fait exceptionnel ..), avant d'oser dire d'une voix faible : <br />
- <em>Les enfants, ils boivent de l'eau, et aussi souvent que je peux, ils boivent du lait.</em> <br />
- <em>Et tu as une chèvre ?</em> <br />
- <em>Grâce à Dieu, non je n'ai pas de chèvre. Où est-ce que je mettrais une chèvre ? je vous ai déjà dit, c'est tellement petit chez moi, et avec les poules maintenant …</em> <br />
- <em><strong>Prends une chèvre</strong>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Chevre_magro_kr_FlickR_s.jpg" alt="Chèvre_blanche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chèvre_blanche, juin 2011" />il faut que tu aies une chèvre, tes enfants doivent boire du lait tous les jours sans faute.</em> <br />
Malka rentra chez elle toute retournée, et versa quelques larmes, soupçonnant le rabbin de lui avoir infligé une pénitence pour des péchés qu'elle ne savait pas avoir commis. Puis en femme pieuse, confiante en la sagesse du Très-haut (<em>Les voies du Seigneur sont impénétrables</em>), elle alla au marché en soupirant, et acheta une chèvre avec ses maigres économies.<br />
<strong>Alors là … Malka vécut des jours et des nuits insupportables avec le sentiment qu'elle ne savait plus qui elle était, ni où elle habitait : elle ne savait plus si elle avait une chèvre chez elle, ou si elle habitait chez une chèvre …</strong> <em>Dans la pièce unique séparée en deux par la bibliothèque, une dizaine de personnes respiraient, dormaient, piaillaient, tétaient, s'agitaient, faisaient pipi et le reste, buvaient et mangeaient se chamaillaient et s'aimaient. Mais en plus de tout cela, il y avait les poules, et maintenant une chèvre, d'un naturel aimable au demeurant, mais qui paraissait occuper tout l'espace intérieur de la maisonnette.</em> Bon, elle amusait beaucoup les enfants … mais Malka soupirait sans cesse, en perdait le sommeil : la chèvre suivait chacun de ses pas, semant au passage d'innombrables petites crottes noires, et répandait une odeur, une odeur telle que les effluves de basse-cour apportées par les poules paraissaient un doux parfum … Et cette chèvre broutait tout ce qui était à sa portée, jusqu'au bois des tables et des chaises, jusqu'aux livres… Avec les poules le tailleur s'était retrouvé avec du tissu "pied-de-poules" et maintenant, avec la chèvre, il avait des pantalons à franges ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Cette fois-ci c'est le tailleur qui envoya Malka chez le rabbin pour le prier de bien vouloir ordonner de mettre fin à l'expérience en cours.<br />
- <em>Si seulement j'avais un logement plus grand …</em> se lamentait Malka<br />
Imperturbable, le rabbin reprit la conversation où il l'avait laissée la dernière fois :<br />
- <em>Et les enfants, tu leur fais cuire des petits pains, des galettes, des crêpes ?</em><br />
- <em>Et comment je pourrais leur faire des galettes ? Je ne peux pas garder de farine à la maison, les souris la mangent toute.</em><br />
- <em>Vous avez des souris à la maison ? Pourquoi ne prends-tu pas un chat ? Le chat mangera les souris, tu pourras garder de la farine et les enfants auront de bonnes galettes avec des œufs, de la farine et du lait. <strong>Prends un chat !</strong></em><br />
Malka se dit que quand on a la foi, il ne faut pas chercher à comprendre ...
<ins>Alors ce fut l'enfer !</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Chat-Saut-videobuzzy_s.jpg" alt="Chat_saut_http://www.videobuzzy.com/Le-chat-qui-saute-a-2m-du-sol:Jumping-cat-6285.news" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chat_saut_http://www.videobuzzy.com/Le-chat-qui-saute-a-2m-du-sol:Jumping-cat-6285.news, fév. 2014" /><em>Dans la pièce unique séparée en deux par la bibliothèque,une dizaine de personnes respiraient, dormaient, piaillaient, tétaient, s'agitaient, faisaient pipi et le reste, buvaient et mangeaient se chamaillaient et s'aimaient. Mais en plus de tout cela, ils y avait les poules au caquetis incessant, la chèvre broutant tout goulûment, et maintenant le chat !</em> <br />
Bon ! <ins>le chat croqua bien quelques souris, mais il ne fit pas de différence avec les poussins nés entre-temps des œuvres du coq du voisinage</ins>. Le chat réussit à exterminer à leu tout seul tous les poussins au milieu de glapissements de la volaille qui courait dans tous les sens complètement affolée, et même voletait jusqu'en haut de l'armoire pour échapper à ce monstre redoutable. Et tout cela dans un grand nuage de plumes ! <br />
<ins>La chèvre, si brave et paisible jusqu'à présent, fit front des deux cornes aux gesticulations du chat,</ins> puis s'enhardissant elle contre-attaqua, prit goût à la bataille, et entreprit de charger le chat chaque fois qu'elle l'apercevait. Le chat crachait tant et plus, tout à fait scandalisé, et fonçait à travers la pièce, faisant fuir en tous sens les poules qui poussaient d'incoercibles cris d'horreur. <em>A l'assassin ! coôot ! A l'assassin ! coôot ! </em><br />
Cela faisait beaucoup rire les enfants ! Ce qui n'aidait pas à ramener le calme … <br />
Et Malka soupirait maintenant nuit et jour : <br />
- <em>Pourquoi n'ai-je pas un logement plus grand ? Pourquoi le rabbin ne m'écoute-t-il pas quand je l'appelle à l'aide ?</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ce fut une Malka épuisée, désolée, désespérée, qui se rendit pour la quatrième fois chez le rabbin, poussée par l'énergie du désespoir :<br />
- <em>Rabbi, ça ne peut plus durer. C'est à en perdre la tête. Je vais devenir folle. Je ne sais plus quoi faire... Je sens que je vais mourir.</em><br />
- <strong><em>Mourir ? Tu n'y penses pas ! Cours au marché dès demain, vends poules et chèvre au premier client venu et donne ton chat à qui le voudra.</em></strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Malka ne se le fit pas dire deux fois. Et <ins>la maison devint tout de suite calme, propre, spacieuse, vraiment grande</ins>. <br />
<strong>Malka comprit la leçon et courut chez le rabbin pour le remercier</strong> :<br />
- <em>Merci ! Merci ! La sagesse de l'Eternel est sans limite, bien qu'impénétrable ! Sans vous je ne me serais jamais rendu compte à quel point nous avons de la place chez nous ! La maison me paraît grande, grande, maintenant ! </em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Portrait d'une famille juive. Pinsk, Pologne, vers 1922 : http://www.ushmm.org/wlc/fr/gallery.php?ModuleId=21&MediaType=PH</li>
<li>Poule : Camille-Gillet, wikimedia-commons (the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license)</li>
<li>Chèvre : Magro kr, FlickR</li>
<li>Chat : http://www.videobuzzy.com/Le-chat-qui-saute-a-2m-du-sol:Jumping-cat-6285.news</li>
</ul>
<p><br />
<br />
<ins>Source :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Rocheman_Contes_Grand-pere_Schlomo_t.jpg" alt="Rocheman_Contes de Grand-pere Schlomo_Stoch_1990" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rocheman_Contes de Grand-pere Schlomo_Stoch_1990, fév. 2014" /> <br /></p>
<ul>
<li>Lionel Rocheman,"Les contes de grand-père Schlomo", Stock 1981, 1990<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Variantes et autres contes yiddish :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Cela aurait pu être pire</em>, adapté par la conteuse Muriel Bloch<ins> in :</ins> <em>Contes Juifs</em>, Editions Circonflexe</li>
<li><em>ça pourrait être pire</em>, Margot Zemach, traduction de Muriel Bloch, Ed. Circonflexe, coll. Aux couleurs du temps, 1996. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.ca_pourrait_etre_pire_Zemach_t.jpg" alt="Zemach_ça pourrait être pire_circonflexe_1996" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Zemach_ça pourrait être pire_circonflexe_1996, fév. 2014" /><q>Un conte yiddish traditionnel, où le rabbin semble devenir fou. Un homme vient chercher secours auprès de lui parce qu'il n'en peut plus de vivre avec sa famille nombreuse et bruyante, le religieux recommande alors de faire entrer sous son toit poules, oie, chèvre, vache. Histoire de mieux apprécier la situation antérieure.</q></li>
<li><em>Contes Yiddish</em> en bandes dessinées, Editions Petit à Petit, adaptés Thierry Lamy. Ces contes juifs sont mis en images par différents dessinateurs. On retrouvera, entre autres, <q> « Cela aurait pu être pire » où il est question d’un homme qui n’en peut plus de vivre dans une toute petite maison avec ses enfants, sa femme, la grand-mère, le chat et le chien. Jusqu’au jour où il demande de l’aide au rabbin qui lui donne de bien étranges conseils…</q></li>
<li><em>Tsila et autres contes déraisonnables de Chelm</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Tsila_contes_de_Chelm_Muriel_Bloch_t.jpg" alt="Tsila_contes_de_Chelm_Muriel_Bloch" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tsila_contes_de_Chelm_Muriel_Bloch, fév. 2011" /> (contes yiddish), Muriel Bloch, Syros, Coll. Paroles de conteurs, 1998, 2002</li>
<li><em>Sagesse et malices de la tradition juive</em>, Muriel Bloch, Albin Michel jeunesse, Coll. Sagesses et malices, 2004</li>
<li><em>La princesse perdue et autres contes yiddish</em>, Ben Zimet, Syros, Coll. Paroles de conteurs, 1996</li>
<li><em>Debout sur un pied</em>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.debout_sur_un_pied_Nina_Jaffe_t.jpg" alt="Debout-sur-un-pied_Nia-Jaffe_Steve-Zeitlin" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Debout-sur-un-pied_Nia-Jaffe_Steve-Zeitlin, mar. 2013" /> Nina Jaffe, Steve Zeitlin, L'Ecole des loisirs, 1994.<q> Au cours de ces quatorze petites histoires, vous êtes chaque fois conviés à rivaliser d'intelligence avec le héros ou l'héroïne. Vous pouvez être pris au piège... Rappelez-vous que vous devez être vif, et prendre des décisions rapides et sages, "debout sur un pied"!</q>Un extrait <a href="http://educalire.fr/extraits-debout-sur-un-pied.php">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>Contes en Pays Narbonnais : le 22 février 2014urn:md5:92ed935efe4e852597b98522cd93166e2014-02-23T10:44:00+00:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!AFRIQUEconte d auteurconte de sagesseconte facétieuxEUROPEloupréunion des conteusesSUEDEYIDDISH<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /> <br />Dans les contes, la sagesse se transmet avec humour ... <br />
La gourmandise aussi ...<br /><br /><br /><br /></p>
<ul>
<li><strong>Michel R. :</strong> <em>Le pilon et le mortier</em> - conte Peul, Amadou Hampaté Bâ, "Contes des sages d'Afrique" (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>ça pourrait être pire</em> - conte yiddish (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Jacqueline :</strong> <em>Le chevalier qui cherchait ses chaussettes</em> - un conte humoristique par ses anachronismes voulus et le désarroi d'un chevalier qui ne peut suivre sa feuille de route tellement il est perturbé par la perte de ses chaussettes ... - (conte détourné)</li>
<li><strong>Viviane : </strong> <em>Intelligence et bonté</em> - un conte qui nous vient de Suède (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Michèle : </strong> <em>Le gland et la citrouille</em> - fable de La Fontaine - (Fable, sagesse)</li>
<li><strong>Michel V. :</strong> <em>Le Petit Cordonnier ou Sept d'un coup</em> - Michel a repris sa dernière création avec plus d'aisance - (conte détourné)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Michel & Michèle</strong> : une recette partagée <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/14/Z%C3%A9ro-beurre-Z%C3%A9ro-farine-%21">Zéro beurre Zéro farine !</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Prochain Rendez-Vous-Contes :</strong></h5>
<ul>
<li><strong>le samedi 29 mars 2014</strong> chez Michel R.</li>
<li>Courriel : patricia.gustin@hotmail.fr<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4>Soirée Conte du 22 février 2014 chez Viviane</h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Contes_des_sages_Afrique_s.jpg" alt="Contes_des_Sages_Afrique_Amadou Hampâté Bâ_Seuil_2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Contes_des_Sages_Afrique_Amadou Hampâté Bâ_Seuil_2004, fév. 2014" /><br /></p>
<p><strong>Michel R. : <em>Le pilon et le mortier</em> ou "Le roi et le fou"</strong> conte Peul, Amadou Hampaté Bâ, "Contes des sages d'Afrique" Seuil, 2004. <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.roi-africain_s.jpg" alt="Roi-Afrique_http://club.doctissimo.fr/linda-moni/rois-africains-216565/photos.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Roi-Afrique_http://club.doctissimo.fr/linda-moni/rois-africains-216565/photos.html, fév. 2014" /> Au cœur <br />
de la forêt <br />
régnait <strong>un Roi despote</strong> appelé Hediala, nom qui signifie "angoisse". Chaque matin, la malignité de ce Roi produisait de quoi faire bouillir d’angoisse la cervelle de ses sujets. Ses conseillers avaient beau faire, Hediala, têtu comme une mule, avait décidé une fois pour toutes de torturer tous ceux qui faisaient parler d’eux. Sourcils toujours froncés, il ne levait le bras que pour frapper, n’ouvrait la bouche que pour insulter. Il demandait aux uns d’avaler des flammes, aux autres de lécher un couteau tranchant, et Dieu sait quoi encore !<br />
Or, dans la région, vivait un homme réputé connaître beaucoup de choses. Chacun vantait sa grande sagesse. Il n’en fallait pas plus pour que Hediala veuille le tracasser : aussi le manda-t-il auprès de lui. Le jour de la rencontre, la foule nombreuse s’assembla, chacun tenant à assister à ce qui allait se passer.<br />
- <em>Il m’est revenu, dit le Roi, que tu te piques de tout connaître ?</em><br />
- <em>Seigneur</em>, répondit le sage, <em>je n’ai jamais prétendu à la connaissance totale. Je ne connais que ce que je sais. Et je sais qu’une goutte d’eau alors que ce que je ne sais pas est un océan immense</em>.<br />
-<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.mortier_pilon_afrique_dogon_s.jpg" alt="motier_pilon_Afrique_dogon_http://www.art-afrique-dogon.fr/mortier-pilon-dogon-ancien-africain.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="motier_pilon_Afrique_dogon_http://www.art-afrique-dogon.fr/mortier-pilon-dogon-ancien-africain.html, fév. 2014" /> <em>Ah ! ah ! Tu ne sais donc rien et cependant tu fais le gros dos au milieu de tes prétendus élèves ! Eh bien, tu vas devoir faire un plongeon dans la petite goutte de ton savoir pour y trouver la réponse à cette question : quand on laisse tomber un pilon dans un mortier vide, le bruit qui en résulte vient-il du mortier ou du pilon ? Réfléchis bien et réponds, sinon je te ferai pendre immédiatement !</em><br />
Le sage garda un moment le silence, puis il dit :<br />
- <em>Le bruit vient des deux.</em><br />
- <em>Mais dans quelle proportion d’intensité ?</em> demanda encore le Roi.<br />
Le sage, ne sachant quoi répondre, resta interdit. Hediala reprit :<br />
-<em> Dépêchons-nous, fameux sage dont la connaissance se situe en deçà d’un mortier et d’un pilon !</em><br />
A ce moment, un fou écarta la foule et s’avança vers Hediala.<br />
- <em>Ô Roi ! s’écria-t-il. Aucun homme n’ayant été frappé de commotion cérébrale ne poserait pareille question, et pour y répondre il faut avoir l’esprit fêlé. Aussi est-ce moi qui vais te donner satisfaction.</em><br />
En levant le bras, il assena au Roi une gifle si sonore que chacun l’entendit dans tout le village. Puis il éclata de rire :<br />
- <em>Eh bien, ô Roi ! Est-ce de ma main ou de ta joue qu’est sorti le bruit, et dans quelle proportion ?</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Moralité :</ins><strong> il faut souvent un fou pour instruire un despote</strong>.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Amadou Hampâté Bâ</ins> est né à Bandiagara, au pied des falaises du pays Dogon, et mort en 1991 à Abidjan. Historien, écrivain, conteur poète, penseur, frère des hommes, il est surtout connu en France pour la lutte qu’il mena à l’UNESCO, de 1962 à 1970, en faveur de la réhabilitation des traditions orales africaines en tant que source authentique de connaissance et partie intégrante du patrimoine culturel de l’humanité. (Seuil)<br /></p>
<p><ins>Illustrations</ins> :<br /></p>
<ul>
<li>Roi Africain : http://club.doctissimo.fr/linda-moni/rois-africains-216565/photos.html</li>
<li>Mortier et pilon : http://www.art-afrique-dogon.fr/mortier-pilon-dogon-ancien-africain.html</li>
</ul>
<p><br /><br /></p>
<p><strong>Patricia : <em>Ça pourrait être pire</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Rocheman_Contes_Grand-pere_Schlomo_s.jpg" alt="Rocheman_Contes de Grand-pere Schlomo_Stoch_1990" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rocheman_Contes de Grand-pere Schlomo_Stoch_1990, fév. 2014" />un conte de sagesse yiddish venu de Pologne, mais universel. Lionel Rocheman, "Les contes de grand-père Schlomo", Stock 1990. Texte à lire dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/02/23/%C3%87a-pourrait-%C3%AAtre-pire">Ça pourrait être pire ...</a><br />
<ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><ins>Dans un petit village de Pologne, il y a de cela fort longtemps, vivait une famille pauvre, mais riche d'enfants.</ins> … Il vivaient dans <strong>une seule et unique pièce</strong>, heureusement assez grande pour être séparée en deux. Les rayonnages d'une <ins>bibliothèque</ins> remplie du sol au plafond servait de cloison.<strong> D'un côté le tailleur et sa femme</strong> Malka y dormaient, le tailleur y cousait, Malka y cuisinait, tandis que de l'autre côté, dans un espace encore plus étroit, <strong>les enfants</strong> y dormaient jusqu'à leur mariage, le plus souvent deux par deux, tant l'espace était étriqué. Une dizaine de personnes âgées de quelques mois à 39 ans respiraient, dormaient, piaillaient, tétaient, s'agitaient, faisaient pipi et le reste, buvaient et mangeaient se chamaillaient et s'aimaient de part et d'autre de la cloison de livres. Et Malka se dit, que tout de même, son logis pourrait, pour le bien de tous, être un peu <ins>plus grand</ins>, une pièce de plus, par exemple. Son rêve d'un tel luxe tournait à l'obsession. Alors se sentant sur le point de "craquer", elle alla faire part de ce cruel problème au <strong>Rabbin</strong> du village. Cet homme pieux, connu pour sa science et sa sagesse, trouverait peut-être une solution ? … Mais <ins>les réponses du rabbin sont inattendues :</ins> il conseille à Malka de prendre <strong>des poules</strong> chez elle (pour que les enfants aient des œufs chaque jour), puis <strong>une chèvre</strong> (pour le lait), puis <strong>un chat</strong> qui chassera les souris, ce qui lui permettra de conserver la farine pour le pain, les galettes et les crêpes mais aussi les poussins et rendra d'humeur belliqueuse la chèvre jusque là paisible !!! Malka ne sait plus quoi penser, que faire, ni où elle habite. Il lui vient l'envie de mourir ... Heureusement le rabbin trouve la solution : elle se débarrasse des animaux et sa maison lui parait vraiment grande et tellement propre et tellement calme ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Jacqueline : <em>Le chevalier qui cherchait ses chaussettes</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Chevalier_Chaussettes_OSTER_s.jpg" alt="Le chevalier qui cherchait ses chaussettes_Christian Oster_Ecole des Loisirs" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le chevalier qui cherchait ses chaussettes_Christian Oster_Ecole des Loisirs, fév. 2014" />, de Christian Oster, <em>Le chevalier qui cherchait ses chaussettes</em>, coll. mouche à l'école des Loisirs, 2007. Un conte humoristique par ses anachronismes voulus, et le désarroi d'un chevalier qui ne peut suivre sa feuille de route (Délivrer la princesse - Tuer le dragon - Épouser la princesse) tellement il est perturbé par la perte de ses chaussettes ... <br />
<ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>La journée a bien commencé. Le <strong>chevalier</strong> tire la fermeture éclair de son sac de couchage et se lève. Bien. Il s'habille. Mais <ins>il ne trouve pas ses chaussettes</ins>. Le chevalier était très ennuyé car il a <ins>un programme chargé</ins> : <em>un dragon à tuer, une princesse à délivrer, plus encore deux ou trois choses imprévues...</em> ce qui n'est pas facile quand on ne peut pas enfiler ses bottes. Impossible de se présenter comme ça devant la princesse, il lui faut absolument retrouver ses chaussettes. A défaut de trouver ses chaussettes, il part tuer le <strong>dragon</strong>, pieds nus, monté sur son cheval.<br />
Nouveau programme : <em>D’abord, délivrer le dragon, se dit-il ; ensuite, le trouver ; puis réveiller mes chaussettes ; enfin, combattre la princesse.</em> Il bataille férocement contre le dragon quand il voit voler devant la grotte un <strong>canard</strong> coiffé d'une de ses chaussettes ...<br />
- <em>Attends un minute ! Je reviens ! Je vais d'abord récupérer ma chaussette.</em><br />
Le dragon, tout dépité d'être planté là en plein milieu d'un si beau combat, accompagne le chevalier pour l'aider à récupérer sa chaussette, ça ira plus vite ... Il vole derrière le canard, crache et voilà le canard qui tombe tout rôti, mais la chaussette aussi ! Le chevalier n'est pas très content (pour la chaussette...). Très en colère il tue le dragon. <br />
A ce moment précis il voit courir dans l'herbe un <strong>lutin</strong> coiffé de sa seconde chaussette ... il lui court après et réclame sa chaussette que le lutin avait "empruntée" parce qu'il avait perdu son bonnet. Il faut maintenant retrouver le bonnet du lutin pour l'échanger contre la chaussette.<br />
Le chevalier - toujours sans chaussettes - et le lutin vont demander l'aide d'un <strong>magicien</strong> qui décide de cloner la chaussette pour que cela fasse la paire. Il la jette dans sa marmite fumante ... et il en sort... le bonnet du lutin ! Rien ne va plus ! Le chevalier ne sait plus trop ce qu'il doit faire : <em>Tricoter des chaussettes, tuer la princesse, épouser le dragon ...</em> <br />
Il revient à la grotte où il y a <strong>un nouveau dragon</strong>, il le tue. Découvre la <strong>princesse</strong> attachée avec des chaînes. Pour passer le temps, <ins>elle tricote... des chaussettes !!!</ins> Elle lui sourit : <br />
<em>Tu as bien fait de ne pas me délivrer tout de suite : cela m'a laisser le temps de finir la seconde chaussette !</em></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Radioroman à l'école François de Laval 2012 :</ins><br /></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe class="embedly-embed" src="http://infodoc.blog.free.fr//cdn.embedly.com/widgets/media.html?url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DJWLUmFUyuZM&src=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fembed%2FJWLUmFUyuZM%3Ffeature%3Doembed&image=http%3A%2F%2Fi1.ytimg.com%2Fvi%2FJWLUmFUyuZM%2Fhqdefault.jpg&type=text%2Fhtml&schema=youtube" width="480" height="360" scrolling="no" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<br /><a href="http://www.youtube.com/watch?v=JWLUmFUyuZM"> ''Le chevalier qui avait perdu ses chaussettes - raconté par des enfants</a>
</div>
<p><ins>L'auteur :</ins> Christian Oster présente sa façon de ré-écrire les contes dans un interview mis en ligne par la BNF. Cliquer <a href="http://enfants.bnf.fr/modules/video/video.php?param=v023">ici.</a><br />
<br /><br /></p>
<p><strong>Viviane : <em>Intelligence et bonté</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Histoires_du_soir_Grund_2012_t.jpg" alt="Histoires_du_soir_Grund_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Histoires_du_soir_Grund_2012, janv. 2014" />Un conte de sagesse qui nous vient de Suède <ins>in :</ins> "Histoires du soir - contes et légendes", Gründ.
<ins>Résumé de Viviane :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Quand l'hiver est là, les paysans sont souvent sans occupation. Sauf l'un d'eux : ingénieux, il sculptait divers outils et surtout fabriquait des tonneaux si bien faits que les voisins proches et lointains ne voulaient que ceux-là.<br />
<ins>Un jour, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Tonneau_traineau_s.jpg" alt="Tonneau_Traineau_http://www.erabliere-lac-beauport.qc.ca/blonde.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tonneau_Traineau_http://www.erabliere-lac-beauport.qc.ca/blonde.htm, fév. 2014" />il quitte la ferme en traîneau pour livrer un tonneau dans le village voisin</ins> où se prépare un mariage. Pour aller plus vite il traverse la rivière gelée quand soudain, des <strong>loups</strong> apparaissent. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.LOUPS_s.jpg" alt="Loups_meute_http://belgarath.centerblog.net/rub-Le-loup.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Loups_meute_http://belgarath.centerblog.net/rub-Le-loup.html, fév. 2014" /> Mais il n'a aucun soucis à se faire : son cheval est rapide et le traîneau solide. Il fait claquer son fouet et accélère son allure mais les loups le suivent toujours... <br />
Au loin, il voit une sorte de tas de haillons..; mais il se rend vite compte que c'est une <strong>vieille femme boiteuse</strong> qui se dirige vers lui et vers la meute de loups. <br />
<ins>Que faire ?</ins> Son esprit aiguisé par le danger lui suggère ceci :<br />
- <em>Si je passe à-côté d'elle avec les loups qui me suivent, ils vont se jeter sur elle et je serais ainsi très vite au village...</em> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.vieille_gwrach1_s.jpg" alt="Vieille_http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieille_http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm, janv. 2013" /><br />
Mais sa <strong>conscience</strong> lui dit : <br />
- <em>Oui, mais si tu le fais tu ne dormiras plus jamais tranquille. Arrête-toi et sauve la !</em><br />
Mais la mauvaise voix lui dit :<br />
- <em>Mais si tu la prends dans le traîneau, il sera trop lourd, cela va te ralentir et les loups vous rattraperons et vous dévorerons tous les deux...</em><br />
Le paysan, qui n'était pas un mauvais bougre, décide quand même d'arrêter son traîneau et de faire monter la vieille dame. Et, effectivement, malgré le fouet, les loups commencent à rattraper le traîneau. Le paysan se prépare à mourir, hélas ! Mais la mendiante lui dit :<br />
- <em>Pourquoi ne pas jeter le tonneau, nous serions plus légers.</em><br />
Le paysan s'apprête à défaire les courroies qui retiennent le traîneau quand il se dit :<br />
- <em>De toute manière, c'est trop tard. Mon cheval se fatigue. Nous n'arriverons jamais au village.</em><br />
Mais il a une idée. Il dit à la mendiante :<br />
- <em>Mène le traîneau au village et raerbemène les hommes ici !</em><br />
Puis<ins> il saute du traîneau <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Tonneau_tonnelier_Vin_Cellier_s.jpg" alt="Tonneau_http://blogue.saq.com/cellier/un-grand-oublie-dans-la-production-du-vin-le-tonnelier%E2%80%A6/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Tonneau_http://blogue.saq.com/cellier/un-grand-oublie-dans-la-production-du-vin-le-tonnelier%E2%80%A6/, fév. 2014" />et se cache dans le tonneau renversé. </ins> Les loups s'arrêtent, flairent le tonneau, tournent autour... ils griffent le bois mais le tonneau est solide. Bientôt le pays entend des coups de fusil, les loups s'enfuient.<br />
- <em>Tu vois,</em> lui dit sa conscience <strong><em>l'intelligence permet d'échapper au danger, mais la bonté est aussi importante car elle réchauffe le cœur.</em></strong></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Tonneau sur le traîneau : http://www.erabliere-lac-beauport.qc.ca/blonde.htm</li>
<li>Loups :http://belgarath.centerblog.net/rub-Le-loup.html</li>
<li>Vieille mendiante : gwrach - http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm</li>
<li>Tonneau : http://blogue.saq.com/cellier/un-grand-oublie-dans-la-production-du-vin-le-tonnelier%E2%80%A6/<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>A méditer ...</ins><br /></p>
<ul>
<li><q>La véritable intelligence, c'est la bonté.</q> Marcel Proust</li>
<li><q>L'intelligence sans bonté est une arme bien dangereuse.</q> Françoise Sagan</li>
<li><q>Une intelligence sans bonté est comme un costume de soie porté par un cadavre.</q> Christian Bobin</li>
<li><q>Il (Lorenzo) ne demanda rien et n'accepta rien en échange, parce qu'il était bon et simple, et ne pensait pas que faire le bien dût rapporter quelque chose.</q> Primo Levi, "Si c'est un homme" (p.128) <br /></li>
</ul>
<p><br />
D'autres contes sur la bonté dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/02/24/B...-comme-Bont%C3%A9">B... comme bonté.</a><br />
<br /></p>
<p><strong>Michèle : <em>Le gland et la citrouille</em> </strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.La_Fontaine_Gland_Citrouille_s.jpg" alt="La Fontaine_Glad_Citrouille_http://lusile17.centerblog.net/11738-fable-de-la-fontaine" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="La Fontaine_Glad_Citrouille_http://lusile17.centerblog.net/11738-fable-de-la-fontaine, fév. 2014" />fable de La Fontaine, à lire sur le blog <a href="http://lusile17.centerblog.net/11738-fable-de-la-fontaine">Les preferences de LUSILE</a>. <em>Le titre de la fable, " Le Gland et la Citrouille ", prête à sourire, mais la fable n'en traite pas moins d'un sujet sensible au XVII e siècle puisqu'il s'agit de l'ordre divin qui se manifeste dans la nature. L'enjeu de la fable est donc de contester cette harmonie de l'ordre divin, mais par le truchement d'un personnage ridicule et vain. D'où une difficulté pour en déduire une quelconque position de La Fontaine vis-à-vis de la religion. On se trouve en fait devant une esthétique ironique qui se dissimulerait derrière un retour à la simplicité de la croyance.</em> (Etudier.com.)<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Cette fable est inspirée du « Recueil général des œuvres et fantaisies de Tabarin ». Elle répond à la question « Si la nature fait quelque chose de mauvais » dès les premiers mots : <em>Dieu fait bien ce qu'il fait.</em></li>
<li>La Fontaine a pris son sujet directement au théâtre populaire. Le nom de Garo est certainement emprunté au Pédant joué de Cyrano de Bergerac.</li>
</ul>
<p><br />
<br />
<strong>Michel : <em>Le Petit Cordonnier ou Sept d'un coup</em> </strong> Michel a repris sa dernière création avec plus d'aisance. A lire ou relire dans l'article résumant <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/01/27/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-25-janvier-2014">la soirée du 25 janvier</a>. Le récit a été simplifié, ce qui nous a permis de mieux suivre la quête du cordonnier qui avait tué 7 mouches d'un coup et délivre 7 princesses. <ins>Petite modification :</ins> le petit cordonnier soulève le couvercle en verre de Blanche-Neige, l'embrasse, ce qui la ramène à la vie, puis ils vont réveiller sa sœur jumelle, la Belle-au-bois-dormant (plus de cavaliers de l'Apocalypse) et l'histoire se termine dans un grand lit carré avec 7 princesses d'un coup !<br />
<br />
<br />
<strong>Patricia : <em>Le loup sentimental</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Loup_sentimental_t.jpg" alt="Le-loup-sentimental_Geoffroy-de-Pennart" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le-loup-sentimental_Geoffroy-de-Pennart, janv. 2014" />Un conte détourné de Geoffroy de Pennart, Kaléidoscope, 1998. <q>Le "grand méchant loup" devient un jeune loup, curieux de courir le monde, et muni d'une liste de ce qu'il peut manger (il est intolérant au lactose...) : La chèvre et ses chevreaux, le petit chaperon rouge, les trois petits cochons, Pierre et le Loup ... Mais à chaque rencontre, il n'a pas le cœur de dévorer ces personnages de contes connus par tous, car il l'attendrissent en lui rappelant sa famille : il les laisse partir. Trop sentimental, le loup... Il a de plus en plus faim et finit par frapper à une cabane perdue au fonds des bois ... et cette rencontre inattendue (ce vilain personnage ne figure pas sur sa liste) mais goûteuse va changer définitivement le menu du loup sentimental ... Dorénavant il mangera les ogres !</q> Un conte à lire sur le site de <a href="http://cancoillotte.eklablog.com/le-loup-sentimental-a45854935">Cancoillote</a>.</p>