Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - ENIGMELa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-27T10:23:53+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearCommunauté - Communautarisme - Traditionsurn:md5:8675a8b89d89b66346e3628f96af929f2024-01-16T12:01:00+00:00patricia gustinCAFE-PHILO et Pop-PhilosophieAFRIQUEAMERINDIENScommunautéconte avec des animauxconte de sagesseENIGMEEUROPEoiseausociétésolidaritétravailler en équipevieillesse<p>Lors au Café-Philo du 12 janvier 2024 ayant pour thème <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/CAFE-PHILO-%3A-Le-communautarisme-Gruissan-12-janvier-2024">''Le Communautarisme''</a>, deux contes ont été donnés : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Communautarisme_collectif55_.jpg" alt="Communautarisme_groupes_liens_123FR" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Communautarisme_groupes_liens_123FR, fév. 2024" /> <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>La tour de Babel ou la confusion de langues</em></strong> pour évoquer la division d'une communauté écrasante qui explose en communautarismes, et</li>
<li><strong><em>L'eau qui rend fou</em></strong> qui explique la tentation de rester dans le groupe, ou le rejoindre, quitte à renier sa vérité profonde par peur d'être exclu d'une communauté.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>D'autres contes apportent des éclairages différents</ins> qui pourraient aider à la réflexion :</p>
<ul>
<li><strong><em>Les canards de la discorde</em></strong> : l'étonnante origine des langues</li>
<li><strong><em>Les oiseaux dans le filet</em></strong> : leur union leur permettra de s'échapper ou pas ...</li>
<li><strong><em>Le roi qui voulait tuer tous les vieux</em></strong> : Le roi voulait, faire du tri dans la société, éliminer tous les vieux pour faire une nation forte. Lorsque le bien du groupe passe au-dessus de l’individu c'est dramatique : c'est se priver de certaines richesses humaines. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Le conte africain est aussi long qu'une soirée de palabres ... <em>Le roi qui voulait tuer les vieux</em> contient de nombreux rebondissements pour nous montrer que les vieux, même improductifs, ont leur importance dans la société moderne. Nous ne pouvons pas nous passer d'un groupe d'âge, comme nous ne pouvons pas gommer toutes les différences. Nous ne pouvons pas faire table rase du passé, ni de ce qui nous le rappelle : les anciens, et les traditions. Mais jusqu'à quel point ? Ce sera l'objet de l<strong>'article suivant</strong> <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/22/Les-traditions-%3A-elles-rassemblent-ou-divisent">Les traditions : elles rassemblent ou elles divisent</a><br />
<br /></p>
<p><strong>Et cric et Crac !</strong><br />
<br /></p> <h3>L'étonnante origine des langues et des migrations<br />
<strong><em>Les canards de la discorde</em></strong><br /></h3>
<p>Ce conte des<ins> Indiens d'Amérique du Nord</ins> nous conte la confusion des langues et la dispersion des hommes par groupe, en communautarisme en quelque sorte. Ainsi, le mythe de la tour de Babel (conté lors du dernier <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/15/CAFE-PHILO-%3A-Le-communautarisme-Gruissan-12-janvier-2024">Café-Philo : le communautarisme</a>) a fait le tour du monde avec quelques variantes : ici pas de tour qui monte jusqu'au ciel mais des oiseaux et une dispute au sujet des cris et sifflements produits par un vol de canards, puis la séparation en tribus nomades.<br /></p>
<p><ins>Résumé à ma façon :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p>Lorsque nos arrière-arrière-grands-parents n'étaient pas encore nés, <strong>tous les Indiens vivaient ensemble dans la paix et l'harmonie</strong>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/canards_Amerique_Bernard_Tremblay.jpg" alt="Canards siffleurs d’Amérique_Bernard Tremblay_http://www.foudesoiseaux.com/observations/1910" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Canards siffleurs d’Amérique_Bernard Tremblay_http://www.foudesoiseaux.com/observations/1910, fév. 2024" /><br />
En ces temps lointains, durant les longs mois d'hiver, <strong>les canards sauvages se rassemblaient par milliers,</strong> pour former de gigantesques hordes qui s'envolaient dans un sifflement assourdissant dès qu'on s'approchait d'elles.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Un jour,<strong> deux chasseurs</strong> tuent deux volatiles et se mettent à parler du vacarme que font les canards.<br />
- <em>Ce sont sûrement <ins>leurs ailes</ins> qui provoquent ce son strident.</em> dit le premier chasseur.<br />
- <em>Pas du tout, ce sont leurs becs !</em> réplique le second.<br />
<ins>Une dispute s'ensuit.</ins> Ils demandent au <strong>chef</strong> de les départager. Le chef demande à voir les oiseaux, mais comme ils sont morts, on ne peut savoir avec certitude d'où sort ce sifflement. <br />
<strong>Le grand conseil</strong> est réuni rapidement car en ce temps-là les indiens parlaient tous la même langue et avaient le même grand-chef. Les avis sont partagés et les sages décident d'écouter de leurs propres oreilles ces fameux canards siffleurs. Mais les canards volent trop haut pour qu'on puisse déterminer si le vacarme qui les accompagne est produit par des milliers de bec cancanant de concert ou par le bruissement incessant de leurs ailes fendant l'air avec force. Tous crient pour se faire entendre, les canards et les hommes ... Les indiens se séparent en colère sans avoir pu faire accepter un point de vue ou un autre. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La querelle se poursuivit tout l'hiver !</ins> Peu à peu, déchirées par ce conflit, les familles se sont divisées, les amis se sont fâchés, et pour la première fois <strong>deux clans</strong> se sont formés : le clan des becs et le clan des ailes. <br />
<ins>Au printemps</ins>, incapables de cohabiter plus longtemps car des regards haineux empếchaient tout dialogue, il fut décidé qu'un clan partirait au loin, vers le sud, en se choisissant un nouveau chef et en se donnant un nouveau nom. C'est ainsi que se formèrent<strong> les deux premières tribus que la terre ait jamais connues</strong>. <br />
Après un long voyage, la seconde tribu s'installa sur un territoire bien différent que celui qu'elle avait quitté. Au fil du temps de nombreux mots furent inventés pour désigner les animaux , les plantes, puis les objets nouveaux <strong>Au bout de quelques années apparut une langue qui avait peu de choses à voir avec l'ancienne</strong>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Dès lors, <strong>la discorde s'installa définitivement parmi les Indiens</strong>. Dès qu'une dispute éclatait, de nouvelles tribus se formaient et de nouveaux chefs étaient désignés. A chaque migration des mots inédits apparaissaient. Peu à peu les tribus dissidentes voyagèrent de plus en plus loin et finirent par se répandre dans le vaste monde, multipliant les nouveaux dialectes, les nouvelles langues, les nouvelles manières de chasser, pêcher, manger ; certains se déplaçaient sans cesse, d'autres construisaient pour cultiver. Mais toujours ils se disputaient comme des canards siffleurs, avec des cris stridents.</p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>Cette histoire a fait plus d'un "couac" ... et quelles prises de bec !<br />
Il ne restait plus qu'à partir à tire-d'aile ...<br />
<br />
<ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li><em>Les canards de la discorde</em> <ins>in :</ins>"Histoires de voyages extraordinaires", Isabelle Lafonta, Flies France, coll. La caravane des Contes, 2014.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Canard siffleur d'Amérique :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Canard_front_blanc_Amerique.jpg" alt="Canard d'Amerique_https://azmartinique.com/fr/tout-savoir/animaux/oiseaux/canard-d-amerique" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Canard d'Amerique_https://azmartinique.com/fr/tout-savoir/animaux/oiseaux/canard-d-amerique, fév. 2024" /></ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Les canards de la discorde sont des canards à front blanc, connus sous le nom de <em>canards siffleurs d'Amérique</em>. Le cri caractéristique du mâle s'achève par un sifflement bruyant qui a donné son nom à l'espèce. La femelle ne siffle pas mais pousse des cris rauques. Ces palmipèdes passent la belle saison près des étendues d'eau douce et des fleuves du Canada, en Alaska ou dans le nord des Etats-Unis, puis ils hivernent au Mexique, dans les Antilles ou en Colombie-Britannique. Leur nourriture se compose principalement d'herbes et de plantes aquatiques. <br /></li>
</ul>
<p><br />
photographies :</p>
<ul>
<li>canards d’Amérique en vol : <a href="http://www.foudesoiseaux.com/observations/1910">Bernard Tremblay</a></li>
<li>canard à front blanc, mâle : belles photos et présentation très intéressante sur <a href="https://azmartinique.com/fr/tout-savoir/animaux/oiseaux/canard-d-amerique">AZMartinique</a> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Les oiseaux dans le filet</strong></h3>
<p>Deux attitudes sont possibles :</p>
<ul>
<li>leur union leur permettra de s'échapper</li>
<li>le refus d'un message nouveau, différent, entraînera la perte de tous.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong><em>L'union fait la force</em></strong> : <q><em>Seul on va plus vite. Ensemble on va plus loin.</em></q> <br /></p>
<blockquote><p>Des <strong>colombes</strong> se trouvent prisonnières, enfermées bien serrées dans le filet d'un oiseleur. L'une d'elles, de plus grande expérience peut-être, apaise ses compagnes et leur dit : <br />
- <em>Ne vous affolez pas !<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.colombes_s.jpg" alt="http://thumbs.dreamstime.com/thumb_1/1095358377LLX7XS.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://thumbs.dreamstime.com/thumb_1/1095358377LLX7XS.jpg, nov. 2009" /> Il suffit que nous prenions chacune une maille du filet dans notre bec, nous allons nous envoler <strong>toutes ensemble</strong> car le filet s'envolera avec nous, et nous pourrons nous échapper.</em> <br />
C'est ainsi qu'elles emmenèrent le filet haut dans le ciel et purent s'échapper d'un coup d'aile, toutes ensemble.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<strong><em>Les prisonnières</em></strong> <q><em>Sans concertation, pas de réalisation</em></q><br /></p>
<blockquote><p>Un autre jour, ce furent des <strong>perdrix</strong> qui se trouvèrent prisonnières du filet. L'une d'elle qui avait un peu voyagé, cria plus fort que les autres : <br />
- <em>Ne vous affolez pas ! J'ai vu des colombes se libérer d'un même filet : il suffit que nous prenions chacune une maille du filet dans notre bec, et le filet s'envolera avec nous, et nous pourrons nous échapper.</em><br />
Ce fut un beau tohu-bohu, criailleries, chamailleries, et cris en tout genre ... <br />
- <em>Mais qui c'est celle-là qui veut nous commander ?</em> <br />
- <em>C'est moi la plus ancienne : suivez-moi !</em> <br />
- <em>Et pourquoi elle ? c'est moi qui ait le plus de famille ici !</em> <br />
- <em>Non, faites comme moi !</em> etc.<br />
<strong>Faute de pouvoir s'accorder</strong>, de suivre une seule direction, le filet est retombé sur elles toutes ... et<strong> elles sont restées prisonnières</strong>.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li><em>L'union fait la force</em> <ins>in :</ins> Nicola BAXTER, 80 histoires autour du monde, Ed. Piccolia, 2002.</li>
<li><em>Les prisonnières</em>, conte entendu lors d'un Festival des Contes à Limoux, mais j'en ai oublié la source ...</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h3>Faire du tri dans la société ? <br />
<strong><em>Le roi qui voulait tuer tous les vieux</em></strong></h3>
<p>Voici un conte africain rapporté par Amadou Hampaté Ba, mais ce conte comporte une multitude de variantes dans chaque culture, car il y a des vieux partout ! Certains, peu respectueux les croient inutiles car improductifs, mais ils sont la sagesse, la mémoire, l'expérience de tout un peuple. En Afrique, Tunisie, Arménie, Russie, Italie, France, au Moyen-Orient, au Japon ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
<em>Le roi voulait éliminer tous les vieux pour faire une nation forte, jeune, entreprenante, que les groupes voisins craindront et respecteront. Les vieux qui ne travaillent plus semblent inutiles à la société. Un seul fils cache son vieux père au lieu de le jeter du haut d'une falaise. L'empereur met à l'épreuve l'intelligence ds jeunes nobles de sa cour en leur posant des énigmes. Aucun ne peut répondre, sauf celui qui interroge son vieux père qui répondra grâce à son expérience, sa sagesse, sa connaissance personnelle, à des énigmes que les jeunes gens n’ont pu résoudre.</em> <br />
<br />
Vivre en communauté donne de la puissance, facilite la vie, mais nier les valeurs individuelles c’est se priver de connaissances, de sagesse, de savoir-faire uniques, et c’est aller aussi à la catastrophe. Lorsque le bien du groupe passe au-dessus de l’individu c'est dramatique..<br />
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Jeune-homme_africain_s.jpg" alt="Jeune-homme-Africain" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeune-homme-Africain, juin 2015" />Dans une cité de haute brousse, au coeur du royaume de Toula-Heela, un jour le roi mourut. M'Bonki, son fils unique, lui succéda. Hélas, <strong>encore jeune et inexpérimenté, M'Bonki fut si grisé par le pouvoir dont il venait d'hériter que bientôt il aspira à l'exercer sans limites, et surtout sans se heurter aux éternelles remontrances des vieux</strong>. Il ne voulait qu'une chose : pouvoir commander librement aux jeunes de son village et leur faire subir toutes ses fantaisies sans être gêné par personne.<br /></p></blockquote>
<p>M'Bonki est un nom peul qui signifie <em>mauvais</em>, <em>mal</em>.</p>
<blockquote><p><ins>Une nuit, il rêva</ins> que des vieillards, marchant à la queue leu leu, venaient l'un après l'autre lui faire la leçon et contrecarrer ses volontés. Le matin-même, il fit réunir tous les jeunes gens du village sur la grand-place qui faisait face au palais, et<strong> donna ordre à chacun d'eux d'aller tuer son père, ses grands-pères... bref, de tuer tous les vieux du village! Et il les menaça de mort s'ils ne s'exécutaient pas.</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.mort_s.jpg" alt="mort" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mort, mar. 2010" /><br />
- <em>Je veux, leur dit-il, que mon pays soit comme la nature aux premières pluies de l'hivernage, qu'il n'y ait partout que de l'herbe verte et pas un seul brin d'herbe desséchée ou jaunie par le temps. <strong>Désormais, je ne veux voir partout que des visages jeunes !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Accablés, les garçons se retirèrent et firent ce qu'on leur avait ordonné.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadou_Hampate_Ba_Unesco.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" /> Tous, sauf un.</strong> Ce dernier, nommé <strong>Taasi, était très attaché à son vieux père, dont il admirait la sagesse</strong>. Aussi, à la nuit tombée, sans faire de bruit, il le fit sortir de sa case. Coupant à travers les hautes herbes pour échapper aux regards, il le conduisit jusqu'à une <ins>grotte</ins> qu'il avait découverte au flanc d'une colline. Il l'y installa, plaça à côté de lui une bonne provision de nourriture et d'eau, et <ins>promit de revenir le voir chaque soir en cachette</ins>.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Premier défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Le lendemain matin, le roi réunit de nouveau les jeunes gens.</ins><br />
- <em>Alors, tous les vieux sont-ils morts ?</em><br />
- <em>Oui</em> répondirent les jeunes gens.<br />
- <em>C'est bien. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/entrave-sable-cheval_cliccroquette.jpg" alt="Entrave de sable_https://www.cliccroquette.com/accueil-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc/639-entrave-pour-cheval-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Entrave de sable_https://www.cliccroquette.com/accueil-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc/639-entrave-pour-cheval-animalerie-en-ligne-cliccroquette-maroc.html, fév. 2024" />Maintenant, je vais vous demander de faire quelque chose pour moi. Voilà ; je voudrais que vous réalisiez pour ma monture royale, cet alezan doré qui, comme vous le savez, ne boit que du lait provenant de vaches blanches du Sahel, <strong>une entrave uniquement tressée avec des grains de sable fins</strong>. Apportez-la-moi dans trois jours. Sinon, le bourreau que voilà vous coupera la tête !</em><br />
Tout content, il rentra dans son palais.<br />
Les jeunes gens, stupéfaits, restèrent figés sur place. Pendant un moment, ils en perdirent même l'usage de la parole. Comme ils retrouvaient leurs esprits, les exclamations fusèrent de tous côtés :<br />
- <em>Comment ! une entrave faite avec du sable ? Mais c'est impossible ! Par quel moyen allons-nous y arriver ? On tise de fibres, pas du sable !</em><br />
- <em> Attention !</em> fit le plus âgé, <em>Quand le roi dit quelque chose, il le fait. Et si nous n'arivons pas à lui fournir ce qu'il demande, il va tous nous tuer !</em><br />
Ils avaient beau réfléchir, se lamenter, invoquer les mânes des ancêtres, aucun ne trouva de solution miracle ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le soir venu, Taasi</ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" /> le garçon qui avait sauvé son père, alla retrouver celui-ci dans sa grotte afin de lui apporter son repas du soir. Conformément à l'usage, il attendit que son père ait fini de se restaurer pour lui paler de ce qui le tourmentait.<br />
- <em>Père,<strong> le roi M'Bonki, après avoir fait tuer tous les vieux, s'apprête exécuter tous les jeunes.</strong></em><br />
- <em>Qu'il s'en garde bien !</em> s'exclama le vieil homme. <em><ins>Un chef qui tue tous ses sujets ne deviendra rien d'autre qu'un gardien de cimetière ... Et pourquoi ferait-il cela ?</ins> </em><br />
- <em>Il vient de demander à tous les jeunes du village de réaliser une chose impossible. Il nous a ordonné de confectionner une entrave pour son cheval, mais il vaut que cette entrave soit faite de grains de sable tressés ensemble. Et si nous ne lui apportons pas dans trois jours, il nous fera couper la tête. Qu'allons-nous devenir ? Comment lui donner satisfaction ?</em><br />
- <strong><em>C'est tout simple</em>, dit le vieil homme</strong>. <em>Mon fils, approche ton oreille afin que ma bouche y dépose ce que tu diras au roi M'Bonki quand tu seras en face de lui.</em><br />
Taasi prêta docilement son oreille à la bouche de son père, et retint la leçon que le vieux lui dicta.</p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Au matin du troisième lever de soleil</ins>, les jeunes gens se tenaient sur la place du palais, la tête basse, les yeux rougis à force d'avoir réfléchi jour et nuit à ce qui les attendait. Le roi apparut. <br />
- <em>Alors, avez-vous tressé mon entrave ?</em><br />
Personne n'osa prendre la parole. Un lourd silence s'installa.<br />
- <em>Je vous donne le temps de dix battements de paupières pour répondre</em>, tonna le roi. <em>Sinon, le bourreau commencera son travail et sa main ne s'arrêtera que lorsqu'il ne restera plus aucun d'entre vous !</em><br />
S'armant de courage, Taasi fit un pas en avant et dit :<br />
- <em>Ô roi, chevalier hors pair dont l'alezan doré en vit que du lait des vaches blanches du Sahel, nous sommes tous tes sujets dévoués jusqu'à la mort. N'avons-nous pas tué nos pères sur un seul mot de toi ? Si nous n'avons pas encore tissé ton entrave, ce n'est nullement par esprit de refus, car pour rien au monde nous ne voudrions te mécontenter. Mais dans notre souci de te satisfaire et d'accomplir un travail parfait, nous voudrions que tu nous montres <strong>ta vieille entrave de sable afin qu'elle nous serve de modèle</strong>. Nous en étudierons la trame et tisserons pour toi une nouvelle entrave si belle qu'elle fera l'admiration de tous !</em><br />
Un frémissement de soulagement parcourut l'assemblée des jeunes ...<br />
Le roi resta silencieux un moment. Puis il se leva brusquement, fit un signe de la main et dit d'un ton bougon :<br />
- <em>Bon, partez ! Et revenez demain matin !</em><br /></p></blockquote>
<p><ins>Second défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Le lendemain,</ins> il leur dit :<br />
- <em><strong>Hier vous vous êtes montrés très insolents</strong>.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/palais_Mali.jpg" alt="palais de Kadhafi https://www.dakaractu.com/Guerre-au-Mali-Tombouctou-Le-palais-de-Kadhafi-a-ete-bombarde-par-les-Francais_a37994.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="palais de Kadhafi https://www.dakaractu.com/Guerre-au-Mali-Tombouctou-Le-palais-de-Kadhafi-a-ete-bombarde-par-les-Francais_a37994.html, fév. 2024" /> Non seulement vous n'avez pas exécuté l'ordre que je vous avais donné, mais, avec votre demande, vous m'avez ôté toute possibilité de vous mettre en accusation. Ne vous croyez pas quittes pour autant ! Aujourd'hui, je vous donne l'ordre de me <strong>bâtir un palais flottant entre terre et ciel</strong>. Allez, exécutez-vous, et revenez ici dans une semaine ! Il y va de votre tête.</em><br />
Plus abattus que jamais, les jeunes gens se dispersèrent. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Comme d'habitude, le soir venu. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" />Taasi alla retrouver son père en secret. <br />
- <em>Père, ce matin le roi nous a demandé de lui construire un palais suspendu entre terre et ciel. Cette fois-ci nous sommes perdus ! </em><br />
- <em>Mais non !</em> le rassura le vieil homme. Et il déposa dans son oreille ce qu'il fallait réponde au roi.</p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le lendemain</ins>, Taasi déclara à ses camarades que, dans la nuit, une nouvelle idée lui était venue. Il la leur expliqua. Pour éviter d'attirer sur lui seul la colère du roi, il fut convenu que, le jour du rendez-vous, le plus âgé d'entre eux prendrait la parole en leur nom à tous.<br />
<ins>Le matin du septième jour arriva.</ins> Tous les jeunes gens se tenaient sur la place. Le roi sortit de son palais, flanqué de deux serviteurs armés de larges éventails pour chasser les mouches et lui faire du vent. Persuadé que, cette fois-ci, ses jeunes sujets n'auraient pas le dernier mot, il vint s'asseoir, l'air satisfait, sur l'estrade royale. <br />
- <em>Alors ? Avez-vous pensé à ce que je vous ai demandé ? Êtes-vous prêts ? </em><br />
Le doyen des jeunes gens s'avança.<br />
- <em>Oui, roi, nous sommes prêts. Nous avons réuni tous les matériaux nécessaires, et nous sommes prêts à commencer immédiatement le travail. Mais pour être certains que le palais suspendu correspondra exactement à ce que tu désires, qu'il ne sera ni trop grand ni trop petit, ni trop haut ni trop bas, <strong>nous te demandons de tracer pour nous entre terre et ciel le plan de ses fondations</strong> </em><br />
Furieux, le roi les renvoya et rentra chez lui.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Troisième défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p><ins>Quelques jours plus tard</ins>, il leur dit :<br />
-<em><strong>Pour vous punir</strong>, je vous ordonne de vous réunir <ins>tous demain sur la place des exécutions publiques</ins>, au moment où le soleil surplombera les canes des hommes, les cimes des arbres et les dos des animaux. J'y viendrai moi-même, accompagné du bourreau. <strong>Si je vous trouve au soleil, je dirai au bourreau de vous couper la tête. Et si je vous trouve à l'ombre, ce sera la même chose.</strong> Allez ! à demain !</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le soir même, Taasi désespéré, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" />fit part de cette nouvelle exigence à son père qui le rassura une fois de plus :<br />
- <em>Ce n'est pas grave ; voici ce qu'il faut faire...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Et <ins>le lendemain matin</ins>, quand le roi arriva sur la place des exécutions,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Filet-peche_flotteurs_liege_x150.jpg" alt="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg, mar. 2022" /> à son immense surprise il trouva tous les jeunes gens abrités sous des nasses à poissons, mais ces nasses étaient tressées avec de larges cordes dont le nattage était si lâche qu'il laissait passer la lumière. Si bien que <strong>l'on trouvait sur la peau des jeunes gens à la fois de l'ombre et du soleil</strong> ...<br />
- <em>Ah ! ah ! Vous vous êtes mis à l'ombre ! s'exclama-t-il.</em><br />
- <em>Non, roi ! Regarde, nous sommes au soleil</em> Et ils montrent les taches du soleil sur leur peau.<br />
- <em>Alors, vous êtes au soleil ?</em><br />
- <em>Non, roi, nous sommes à l'ombre !</em> Et ils montraient les taches d'ombre sur leur peau.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Quatrième défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>- <em>Vous avez encore eu le dernier mot, s'irrita le roi. Mais la prochaine fois, vous ne vous en tirerez pas si aisément. <strong>Venez tous sur la place du palais demain matin. Si vous êtes sur une monture, le bourreau vous tuera. Et si vous venez à pied, il vous tuera aussi.</strong></em><br />
Et il reprit le chemin du palais,la colère le faisant marche plus vite qu'il ne sied à un roi respectable.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Taasi retourna voir son père. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" />Au lieu d'être atterré par la nouvelle demande du roi, le vieil homme sourit :<br />
- <em>La solution est très facile, mon fils ! Voici ce qu'il faut faire ...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Et <ins>le lendemain matin</ins>, quand le roi M'Bonki sortit du palais, il découvrit sur la grand-place un spectacle si étonnant qu'il lui arracha un sourire : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/ane-3_jeunes_africains.jpg" alt="ane-3 africains_https://sentinellebf.com/le-kenya-interdit-le-commerce-des-anes/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="ane-3 africains_https://sentinellebf.com/le-kenya-interdit-le-commerce-des-anes/, fév. 2024" />les jeunes gens étaient tous montés sur des<strong> ânons si petits que leurs pieds traînaient à terre</strong>. Et tout en étant assis sur leurs montures, ils marchaient en tous sens à travers la place, à grands coups de jambes maladroits ... La situation commençait à amuser le roi.<br />
- <em>Ah ! A ce que je vois vous êtes tous montés !</em><br />
-<em>Non, roi ! Regarde, nous marchons ...</em><br />
-<em>Alors, vous êtes venus à pied ?</em><br />
-<em>Non roi ! Tu le vois, nous sommes tous sur le dos de nos montures</em><br /></p></blockquote>
<p>La draisienne était inventée ...<br />
<ins>Cinquième défi :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>Piqué au vif, le roi chercha une nouvelle astuce :<br />
-<em><strong>Revenez demain ! Si vous venez en riant, on vous coupera la tête ; et si vous venez en pleurant, on vous la coupera aussi. J'ai dit !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadpu_Hampate_Ba_Unescox100.jpg" alt="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Amadou Hampâté Bâ_http://unesco.sorbonneonu.fr/amadou-hampate-ba-la-tradition-orale-africaine-a-lunesco/, fév. 2024" /><br />
Le lendemain, toujours sur les conseils du vieux père de Taasi, les jeunes gens s'inondèrent les yeux de jus d'<strong>oignon</strong>. Si bien que lorsqu'ils pénétrèrent sur la grand-place, ils versaient des larmes abondantes tout en riant aux éclats, tellement ils étaient heureux de jouer ce nouveau tour au roi<br />
<br />
Le roi sortit du palais. quand il les vit,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/oignons.jpg" alt="oignons_https://www.jaimefruitsetlegumes.ca/fr/aliments/oignon/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="oignons_https://www.jaimefruitsetlegumes.ca/fr/aliments/oignon/, fév. 2024" /> pleurant et riant à la fois, <strong>il ne put s'empêcher de rire lui aussi. Son coeur se calma, et il comprit que seul un vieil homme caché quelque part avait pu conseiller ainsi les jeunes gens</strong>.<br /></p></blockquote>
<p>Une révélation ... enfin ! <br /></p>
<blockquote><p>- <em> Allons, rassurez-vous ! Je ne vous ennuierai plus. tout ce que je vous demande, c'est de<strong> me dire si l'un de vous a conservé son vieux</strong>. Les réponses que vous m'avez données chaque fois ne peuvent pas venir de vous. Seule l'expérience d'une longue vie peut inspirer une telle sagesse ...</em><br />
<br />
<ins>Tout le monde garda le silence. Méfiant, Taasi se taisait aussi.</ins><br />
- <em>Si vous me dites la vérité,</em> ajouta le roi, <em>je ne vous ferai aucun mal. Moi, M’Bonki, roi au pays de Toula Heela, je déclare sur les mânes de mes ancêtres que si l’un de vous a caché son père quelque part, il peut me l’avouer sans crainte.<strong> J’accorderai la vie sauve au vieil homme</strong>. Mieux, je lui donnerai une place d’honneur auprès de moi, car je viens de comprendre qu’un roi dépourvu de vieux conseillers est semblable à une force aveugle qui cogne sans mesure et va droit au suicide. Voyager par une nuit obscure n’est pas dépourvu de danger : or <strong>un pays privé de vieux sages est comme un voyage par une nuit sans lune</strong>. Que celui qui a sauvé son père me parle donc sans inquiétude. </em><br />
<ins>Rassuré, Taasi s'avança :</ins><br />
- <em>Ô roi ! Tes sages paroles ont rafraîchi nos coeurs. C'est moi qui ai conservé mon vieux père, et c'est lui qui m'a dicté toutes nos réponses. </em><br />
- <em>Fais-le venir</em>, dit le roi.<em> Je serai heureux de connaître un tel sage. </em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Les jeunes allèrent tous ensemble chercher le vieux dans sa grotte, et le ramenèrent en triomphe au village.</strong> <br />
Le roi<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Amadou_Hamapte_Ba_Fondation.jpg" alt="Créfit photo : Fondation Amadou Hampâté Bâ" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Créfit photo : Fondation Amadou Hampâté Bâ, fév. 2024" />, reconnaissant ses erreurs et son inexpérience, prit le vieil homme auprès de lui et <strong>en fit son conseiller pour le restant de sa vie</strong>. Et c’est depuis ce temps-là, dit-on, que les rois africains se sont toujours fait entourer d’un « Conseil de vieux ». <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins></p>
<ul>
<li>Le vieux sage photographié est Amadou Hampâté Bâ lui-même.</li>
<li><em><strong>Le roi qui voulait tuer tous les vieux</strong> ou </em><strong>Nul ne peut voir tout seul le sommet de son crâne</strong><em>, Contes des sages d’Afrique</em>, Ed. du Seuil, conte recueilli par Amadou Hampaté Ba, pp 43-60</li>
<li>Le conte lu par Ariane Mawaffo, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=yyoPJkrTXBo">youtube</a>, 22 avr. 2020, durée 15:57</li>
<li>231 citations de Amadou Hampâté Bâ sur <a href="https://www.babelio.com/auteur/Amadou-Hampate-Ba/6837/citations#!">Babelio</a>.</li>
<li>documentaire : <em><a href="https://www.youtube.com/watch?v=t1i3rweFa48">Amadou HAMPÂTÉ BÂ – La tradition orale africaine</a></em>, 1969, durée 57:31. L'introduction explique la place de la tradition orale dans la société africaine. Les métaphores et récits transmis oralement sont une façon d'enseigner. <q><em>Une pensée qui n'est que dans la tête des vieillards est une pensée morte : il faut la semer dans la tête des jeunes</em></q>. minute 37:00<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Variantes du conte autour du monde :</strong></p>
<p>Ce conte est connu dans de nombreux pays, avec des variantes. Amadou Hampâté Bâ a confié un jour que les deux derniers épisodes (les jeunes gens montés sur de petits ânons et le recours au jus d'oigon) lui avaient été racontés par M. El Mndjara, son collège marocain au Conseil exécutif de l'Unesco (entre 1962 et 1970). Il les a ajoutés à son récit.<br />
<br />
<ins>Niger :</ins> <em>Le village des jeunes</em>. Contes et Légendes du Niger, Ed. Flies France, p. 114. <q>Il était une fois un village où les jeunes étaient aussi nombreux que les vieux. Un jour les jeunes décidèrent qu’ils subissaient trop de contraintes de la part des anciens qui étaient trop exigeants avec eux. Ils ne les laissaient pas vivre leur vie de jeunes et leur imposaient trop de règles. Un jour donc les jeunes se réunirent et convoquèrent les anciens : <em>Trop c’est trop</em>, dirent-ils, <em>nous avons décidé de quitter ce village et d’en fonder un autre où nous ferons ce que nous voudront…</em> Les anciens répondirent <em>Nous sommes d’accord mais vous vous assumerez jusqu’au bout, nous ne serons plus là pour rattraper vos bêtises</em></q><br />
<br />
<ins>Turquie :</ins> <em>Salomon et le vautour</em>. Contes des sages juifs chrétiens et musulmans, Ed. du Seuil, par J.J. Fdida.<br />
<br />
<ins> Arménie :</ins> <em>La sagesse du vieillard</em>. <em>Contes et Légendes d’Arménie</em>, Nathan, p.105.<q> Bien au-delà de la 7ème montagne, du 5ème fleuve et de la 3ème mer s’étendait un royaume heureux… … hélas un jour le vieux roi mourut et son fils le remplaça sur le trône… il en voulait à son père d’avoir régné trop longtemps, de ne pas avoir abdiqué pour lui céder le trône ; il en voulait à tous les vieux de la terre qu’il accusait de s’obstiner à commander jusqu’à la fin de leur vie. Son premier acte de roi fut d’ordonner le bannissement de tous les vieux du royaume. Chacun devait jeter à la rue ses parents, ses grands parents sous peine d’être puni de mort. Les supplications se heurtèrent à la volonté inflexible du roi qui tenait à débarrasser son royaume de tous les inactifs qui mangent sans produire, de tous les malades qui coûtent sans rapporter… Une guerre survient, les rois s’affrontent par le biais d’énigmes qui ne sont résolues que grâce à l’aide d’un vieillard resté en vie et caché par son fils. Le roi change d’attitude… <em>et quand d’aventure, passait par le pays un vieux moine ou un vieux pèlerin, les portes du château lui étaient toujours ouvertes. Le roi le recevait avec bienveillance, le logeait au château et lui lavait les pieds en signe de respect.</em></q><br />
<ins> Arménie :</ins> <em>Le vase d’Or</em> rapporté par Natha Caputo, <em>Contes des 4 vents</em>, Nathan, p. 126.<q> Il était une fois il y a très longtemps un sultan très méchant. Son cœur était dur aux hommes comme aux bêtes. Jamais il n’avait pitié de personne, jamais il n’aurait caressé un chien. Tous le craignaient. Et lui ne craignait qu’une seule chose, la vieillesse. Tous les jours pendant des heures, il restait assis sur ses coussins, une glace à la main. Et il examinait son visage. S’il remarquait un cheveu gris, vite il le faisait teindre. S’il apercevait une seule ride, il se massait doucement pour tenter de la faire disparaître. Car, disait-il, tout le monde me craint tant que je suis jeune et fort, mais quand je serai vieux, personne ne m’obéira plus. Et pour que rien ne vienne lui rappeler la vieillesse, le cruel sultan avait ordonné que tous les vieillards soient tués. - <em>Je ne veux voir que des visages jeunes autour de moi</em>, disait-il. Malheur à celui dont les cheveux devenaient gris. Il était emmené par les gardes du Sultan, conduit sur la place publique, là il avait la tête tranchée. De toutes parts, des femmes et des enfants, des jeunes gens, venaient supplier le Sultan d’épargner leur mari ou leur père…</q><br />
<br />
<ins>Russie :</ins> <em>Pourquoi on ne chasse plus les vieillards</em>. Contes et légendes de Russie, Ed. Flies France, p. 40. <q>Il était une fois un tsar si cruel qu’il ordonna de chasser tous ceux qui ne pouvait pas travailler ou qui étaient trop vieux…</q><br /> Autre ruse russe : <q>un prince exige que le moulin du meunier tourne alors qu'il n'y a pas de vent ce jour-là : <em>Un moulin à vent est fait pour tourner ! J'exige qu'il tourne ! Débrouille-toi ! Je repasserai demain et gare à toi si tu ne m'as pas obéi !</em> Le lendemain, le meunier explique au prince qu'il a fait le nécessaire en donnant l'ordre au moulin de tourner : <em>Le moulin 'a écouté et m'a répondu. Il m'a dit : Je suis prêt à t'obéir. Mais va dire au prince, qui est plus puissant que toi, de commander au vent de se lever.</em></q> <em>Le prince et les moulins à vent</em>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier - I</em>, p 280. ''<br />
<ins>Ukraine :</ins> <em>Pourquoi on ne tue plus ses parents</em>. Contes et Légendes d’Ukraine, Ed. Flies France, p. 51<br />
<br />
<ins>Japon :</ins> <em>La montagne où on abandonne les vieux</em>. <q>Jadis vivait un fils très pieux. En ces temps-là, les vieux étaient considérés comme des personnes gênantes. On les transportait à dos d’homme jusqu’à la montagne, et on les y abandonnait à leur sort. Le père de notre fils pieux a soixante ans, il faut donc s’en débarrasser…</q>. <em>Ubasute</em> est au Japon une pratique consistant à porter un infirme ou un parent âgé sur une montagne, ou un autre endroit éloigné et désolé, pour le laisser mourir. L'ubasute apparaît parfois comme une métaphore du traitement réservé aux personnes âgées par le Japon contemporain, où les taux de suicide sont supérieurs à la moyenne. Cette ancienne pratique a marqué le folklore japonais, il est à la base de beaucoup de légendes, poèmes et kōan. <br />
<ins>Conte zen</ins> : Dans une allégorie bouddhiste, <q>un fils porte sa mère sur une montagne sur son dos. Pendant le trajet, elle tend les bras, attrape les brindilles et les éparpille sur leur passage, pour que son fils puisse retrouver le chemin du retour</q>. <br />
<br />
<ins>Italie :</ins> <em>Pourquoi on ne tue plus les vieux</em>, Contes et légendes d’Italie, Ed. Flies France, p. 83. <q>Dans les temps anciens, il était coutume de tuer les personnes âgées tous les cinquante ans…</q>. <em>Le vieux père</em> (même ouvrage, p. 86)<br />
<br />
<ins>France :</ins> Un conte d'Alphonse Daudet <em>Le secret de Maître Cornille</em>, <em>Lettres de mon moulin</em>, parle plutôt d'entraide et du savoir irremplaçable des anciens.<q> Le moulin de maître Cornille est le seul encore en activité depuis qu’une minoterie à vapeur s’est installée. Or, depuis longtemps, plus personne ne lui apporte de blé alors que les ailes du moulin continuent de tourner. On découvre que le meunier fait passer pour des sacs de farine de simples sacs de plâtre. Les villageois décident alors d’apporter du blé au moulin. Maître Cornille pleure de joie en les voyant tous arriver ; il avait toujours cru qu'un jour les gens reviendraient chez lui moudre du blé, bien qu'il commençât progressivement à perdre espoir. Durant toute la fin de la vie de maître Cornille, les gens de la région continuèrent à lui apporter régulièrement quelques sacs à moudre, mais quand le vieux meunier mourut, le dernier des moulins à vent s'éteignit avec lui</q><br />
<br /></p>
<p><strong>Défis similaires à résoudre par la ruse :</strong><br /></p>
<p><ins>Cameroun :</ins> <em>Les poutres d'eau</em>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier - I</em>, p 280. <q>Le chef des mânes fit savoir qu'il donnerait sa fille en mariage à celui qui lui apporterait des poutres d'eau. Chacun se récria : <em>Des poutres d'eau ! Comment est-ce possible ?</em> Seule la tortue, l'animal-aux-100-solutions, accepta la proposition du chef. Elle se rendit au bord de la rivière, commença à tapoter l'eau de ses pattes, puis elle envoya un messager au chef pou rlui dire : <em>Les poutres d'eau sont prêtes. Qu'il m'envoie rapidement une ficelle de fumée de sa pipe, pour les attacher. Et je les lui enverrai aussitôt.</em> Le chef des mânes donna sa fille à la tortue.</q><br />
<br />
<ins>Maroc :</ins> <em>La robe de marbre</em>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs - Contes philosophiques du monde entier - I</em>, p 279. <em><strong>Toutes les traditions s'accordent là-dessus, la ruse est l'arme la plus subtile et la plus efficace que l'homme puisse opposer à l'exercice du pouvoir</strong></em>. <q>Un sultan ordonna à un pauvre tailleur de Fez de lui fabriquer une robe de marbre, faute de quoi il aurait la tête tranchée. Le pauvre homme se mit à pleurer, ne voyant aucun secours. Mais sa fille, à l'esprit délié, lui vint en aide. Quand le sultan fit réclamer la robe de marbre, le pauvre homme lui fit répondre : <em>Le robe est prête. Mais il me faut des fils de sable pour la coudre. Peux-tu me les faire envoyer ?</em></q><br />
<br />
<ins>France :</ins> L'énigme du quatrième défi : <em>Si vous êtes sur une monture, le bourreau vous tuera. Et si vous venez à pied, il vous tuera aussi.</em>, est connue en France par Henri Pourrat, <em>La fille à l'esprit délié</em> in : "Le trésor des contes", livre VII (1956)</p>
<blockquote><p>Un pêcheur a maille à partir avec son voisin, qui plus riche que lui, porte le différend devant le juge. Sa fille décide d'aller parler au juge qui la trouve trop jeune pour démêler cette affaire. Pour mettre son esprit à l'épreuve, il lui demande de revenir<strong> <em>ni nue ni habillé, ni à pied ni à cheval, ni les mains vides ni garnies de quelque présent que je puisse prendre.</em></strong> La fille se présente vêtue seulement d'un filet, montée sur un gros lièvre qu'elle tenait d'une main par les oreilles, et de l'autre main elle apportait une caille ... qui s'envola avant que le juge put saisir ce cadeau ... Le juge dit alors : <br />
- <em>Fille au filet tu as l'esprit bien subtil. Démêle donc pour moi toute l'affaire de ton père.</em> <br />
Elle l'a si bien démêlée, si finement et si clairement, qu'elle a su emporter la décision du juge et son père a gagné le procès. Depuis, elle façonne des devinettes en façonnant des nasses ...<br /></p></blockquote>
<p><br />
La suite enrichie d'autres énigmes sont à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>, les réponses aussi. Et comme je suis gentille, regardez dans les commentaires, tout en bas de cette page ...</p>
<ul>
<li>Qu'est-ce qui a l’œil à la pointe de la queue ?</li>
<li>Qu'est-ce qu'on pend par les yeux ?</li>
<li>Chemine sans avoir de pieds et retourne au sein de sa mère ...</li>
<li>Leur mère les fait pâtir, leur père les fait mourir ... <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Une variante grecque</ins> de ce conte, citée à la suite, <em>La spirituelle fille du pauvre homme</em>, pose cette énigme : <q><em>Tu dois chevaucher et ne pas chevaucher, m'apporter un cadeau et ne pas l'apporter. Nous tous, petits et grands, nous sortirons pour t'accueillir, et il te faudra amener les gens à te recevoir et pourtant à ne pas te recevoir.</em></q> Réponse dans l'article du 16 décembre 2012 cité plus haut : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br /></p>
<p>Vous aimez les énigmes, les devinettes ?<br />
En voici d'autres dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/04/09/R...-comme-R%C3%A9ponses-Bonnes-r%C3%A9ponses-...">R... comme Réponses - Bonnes réponses ...</a><br />
<br />
<br /></p>
<h3><strong>La force des traditions</strong> : Bonne ou mauvaise influence ?</h3>
<p>Nous ne pouvons pas faire table rase du passé, ni de ce qui nous le rappelle : les anciens, et les traditions. Mais faut-il préserver les traditions à tout prix ?</p>
<ul>
<li>Sont-elles un facteur d'unité ou un critère du passé qui divise ?</li>
<li>Sont-elles une des bases du communautarisme ?</li>
<li>Préserver les traditions sans se poser de question, est un appauvrissement de l'esprit.</li>
<li>Quel impact peuvent avoir sur notre société "moderne" les traditions ? <br /></li>
</ul>
<p><br />
Ce sera l'objet de l<strong>'article suivant</strong> avec trois nouveaux contes :<br /></p>
<p><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/22/Les-traditions-%3A-elles-rassemblent-ou-divisent">La force des traditions : elles rassemblent ou divisent</a></ins><br /></p>
<ul>
<li>1/ <strong><em>Les mots oubliés</em></strong> : croyances et traditions unissent tout un groupe ; elles renforcent l'individu en donnant du sens à sa vie.</li>
<li>2/ <strong>L'importance du chat dans la méditation</strong> : une tradition qui a perdu son sens n'a plus de raison d'être ; c'est un appauvrissement de l'esprit.</li>
<li>3/ <strong><em>Lorsque les morts gouvernent les vivants</em></strong> : rester figé dans le passé pour se préserver conduit à se méfier, puis la peur incite à attaquer ; un conte qui dénonce un communautarisme excessif qui conduit au séparatisme. <br /></li>
</ul>R... comme Réponses - Bonnes réponses ...urn:md5:3104ba1340d6f8c19156d7cc1cb535012013-04-05T15:46:00+01:00patricia gustinContes facétieuxCONTEconte de sagesseconte facétieuxENIGME<p>Avoir l'esprit vif et perspicace permet de trouver la, ou les bonnes réponses qui permettent de se sortir d'une situation embarrassante. Dans les contes, comme dans la vie, seuls ceux qui savent observer la vie trouvent ! Ils peuvent être jeunes et avoir l'esprit délié ou vieux et sages car ils ont de l'expérience. <br /></p>
<p>Je vous propose de découvrir <strong>Talyqut ou la perle rare</strong>, où une jeune servante répond à 10 énigmes.</p>
<p>D'autres contes à énigmes sont cités en complément mais pour découvrir leurs redoutables énigmes( et les réponses ...) consultez l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a><br /></p>
<p><ins>Pour commencer deux ou trois devinettes :</ins><br /></p>
<ol>
<li><em>Il suffit de dire son nom pour le rompre.</em></li>
<li><em>Il est là quand on le cherche. Il n’est plus quand on le trouve ?</em><br /></li>
<li><em>Qui devras-tu voir si tu veux te voir ?</em><br /></li>
<li><em>Plus il y en aura, moins ça pèsera ….</em></li>
<li><em>Sans être facteur, j’ai des lettres / Sans être un arbre, j’ai des feuilles / Sans être reine, j’ai des pages… Qui suis-je ?</em></li>
<li><em>Je m’en vais, elle reste. Qui est-elle ?</em></li>
<li><em>Un porte-plume sur un portefeuille ...</em> <br /></li>
</ol>
<p>Réponses en fin d'article ...</p>
<p><strong>Et cric, et crac !</strong><br /></p> <h2><strong>Jeunes gens vifs d'esprit ....</strong></h2>
<h4>10 questions pour une épouse</h4>
<p>Conte à énigmes de Atanane Ayt Oulahyane, <a href="http://art-amazigh.discutforum.com/t239-talyaqut-la-perle-rare-conte-a-enigmes">''Talyqut ou la perle rare''</a>, trouvée sur art-amazigh.discutforum.com<br /></p>
<blockquote><p>Il était une fois, tout là-bas, entre les montagnes de l’Atlas et l’immense Sahara, <ins>une ravissante oasis appelée le royaume de Tafaska</ins>, c’est à dire le « don de Dieu », car il y faisait tellement bon vivre dans les villages et les sept cités, où les habitants étaient comblés de richesses et de paix.<br />
Amuqran, <strong>un roi bienveillant mais très âgé</strong> régnait depuis très longtemps déjà sur ce petit royaume de verdure, perdu dans les sables et l’aridité qui l’environnaient. Rien ne lui faisait tant plaisir que le bonheur de sa famille et de ses sujets, aussi croyait-il toujours leur faire du bien en les honorant de cadeaux fastueux, en érigeant des temples et des monuments splendides, pour être estimé des siens, étendre sa renommée bien au delà de ses frontières et ainsi rivaliser de faste et de grandeur avec les pays voisins, qui étaient bien plus grands et plus puissants que le sien. Jamais il ne lésinait sur les dépenses et si ce n’était<strong> la reine</strong>, une femme douée de sagesse et de bonté, le petit royaume aurait été ruiné depuis bien longtemps, endetté et annexé par ses voisins qui le convoitaient .<br />
<br />
<ins>Un beau jour</ins>, profitant d’une promenade en compagnie de <strong>son fils Amray</strong>, il lui confia en contemplant des oiseaux construire leur nid :<br />
- <em>Amray, te voilà devenu un homme, maintenant, et je suis las du pouvoir et très âgé. Bientôt je partirai rejoindre nos ancêtres et tu es appelé à me succéder. Je sais que tu es valeureux, intelligent et que tu seras un grand roi. Mais il me manque, pour savourer mes derniers jours, de voir mes petits enfants ; ainsi je considère qu<ins>’il est temps pour toi de te marier</ins>. Qu’en penses-tu ?</em><br />
Le jeune homme, qui vénérait son père plus que tout et avait horreur de le contrarier lui répondit tout simplement :<br />
- <em>Père, qu’il en soit fait selon ton désir.</em><br />
<br />
Le roi, réjoui de l’obéissance de son fils convoqua le soir même ses plus proches conseillers et il leur parla ainsi :<br />
- <em>Voilà, comme il est d’usage chez nous, un roi qui accède au trône doit être marié. Désirant préparer ma succession dans la sérénité je veux marier Amray mon héritier au printemps prochain. Je vous charge donc d’une mission spéciale, vous qui connaissez si bien notre pays et nos voisins, de <strong>lui trouver la jeune fille la plus sublime qui soit</strong>. Veuillez donc vous mettre à la recherche de cette Perle rare dès maintenant, c’est un ordre !</em><br />
Et aussitôt ses serviteurs partirent partout dans le royaume de Tafaska et bien au-delà, en quête d’une fiancée pour Amray. <br />
<br />
<ins>Au bout d’un mois d’investigations chaque responsable de région revint au palais avec les plus belles filles qui soient dignes d’un grand prince</ins>. En tout elles étaient quarante, toutes désireuses de gagner les faveurs du jeune homme, aussi le choix de l’élue s’avéra fort difficile car elles étaient très belles. Une journée entière fut consacrée à cette sélection. On fit attendre les belles dans une cour ombragée attenante à la salle de réception et un chambellan, sur un geste de la main du roi, devait les faire entrer les unes après les autres.<br />
- <em>Mon fils, celles que tu auras choisies, tu leur donneras l’un des <ins>dix foulards rouges ; aux autres tu donneras les foulards bleus, pour qu’on puisse les récompenser de leur venue et les consoler de ne pas avoir été choisies.</ins></em><br />
Malgré les protestations de la reine qui trouvait cette façon de procéder ridicule, humiliante pour les filles et bien étrange, il en fut ainsi : sur un geste du roi, confortablement assis sur un trône surélevé, entouré de ses proches et de ses conseillers, le chambellan appelait les jeunes filles que l’on faisait entrer dans leurs plus beaux atours, elles marchaient avec grâce, en souriant devant l’assemblée qui les regardait et on entendait des « oh ! » et des « ah ! » remplis d’admiration. Puis l’on observait le prince qui prenait un foulard dans une corbeille comme son père lui avait dit de faire, le mettait sur les épaules de la jeune fille choisie, qu’une servante accompagnait ensuite soit vers la porte de droite, soit vers celle de gauche, selon la couleur qu’elle obtenait.<br />
Cette cérémonie se poursuivit ainsi jusqu’à la fin de l’après midi ; alors il y eut une fête, un grand repas où tous les convives étaient réunis autour des tables garnies de mets les plus succulents ; en attendant les résultats ils conversaient des qualités et des défauts des candidates, pendant que les musiciens et les danseurs animaient la soirée. Autour d’une table isolée le vieux roi était assis sur des coussins moelleux, fort amusé par l’originalité de l’événement et impatient comme un enfant de connaître l’issue de la sélection. Il était entouré de sa femme qui ne semblait pas du tout convaincue par ce procédé, de son fils qui avait l’air de s’ennuyer et de quelques uns de ses plus proches ministres.<br />
- <em>Oh ! Amray ! Elles sont plus ravissantes et plus parfaites les unes que les autres et je dois reconnaître que tu as bon goût ! Il te sera bien difficile de n’en choisir qu’une seule, comme le veut la tradition !</em><br />
- "Comme si une épouse ne peut se réduire qu’à son apparence physique ! Mon pauvre ami, <ins>on ne choisit pas la femme de sa vie comme on achèterait un beau meuble ou un joli vêtement !</ins> Je dois te dire que tu ne fais pas preuve de beaucoup de sagesse...'' lui fit remarquer sa femme.<br />
- <em>Mais moi je te dis que la future épouse d’un prince doit être la plus belle femme du royaume, une merveille de perfection qui ferait chavirer les cœurs et rendre jaloux les autres monarques ! Et puis c’est moi le roi et je ne désire que le meilleur pour mon fils.</em><br />
Pendant qu’ils se chamaillaient le prince avait remarqué dans la salle bondée <strong>une servante</strong> qui s’affairait à servir les invités et tout en prêtant une oreille distraite à la conversation de ses parents il ne la quittait pas des yeux. Cette fille à l’apparence humble n’avait rien pour plaire, elle ne portait pas le moindre bijou ni de vêtements fastueux, pourtant il émanait d’elle un charme étrange, une ombre de mystère qu’accentuaient ses manières modestes et discrètes, comme si elle fut étrangère en ce lieu ; elle s’effaçait dans cette assemblée où tout un chacun essayait de se montrer sous son meilleur aspect, jouant le rôle qui était le sien. Et c’était justement son extrême insignifiance qui la distinguait de tout cet apparat clinquant où l’on rivalisait de beauté, de faste et d’esprit. Elle baissait la tête, toujours silencieuse, elle se tenait derrière les convives pour remplir un verre, reprendre une carafe vide, furtive et affairée comme une fourmi, elle s’éclipsait un moment puis revenait portant une corbeille de pain par ci, un plateau de fruits par là, remettait une chaise déplacée à sa place, débarrassait une table des reliefs d’un repas, invisible mais <strong>attentionnée à tout ce qui se passait</strong>.<br />
- <em>Je trouve que vous avez raison, tous les deux, la beauté, certes, a de la valeur, mais que serait-elle sans l’esprit et l’intelligence ? <ins>La beauté n’est que l’écrin mais la sagesse est la pierre précieuse qu’il contient</ins>. Si l’on ne juge que sur l’apparence de l’être on en oublie la quintessence.</em> se permit de faire remarquer <strong>Akuk</strong>, l’anechad du roi, son <strong>bouffon</strong> et aède à la fois.<br />
- <em>C’est bien beau ce que tu dis là, Akuk, mais comment faire pour juger de ces jeunes filles en si peu de temps ? Une soirée n’est pas suffisante pour les éprouver.</em> dit le roi excédé à son impertinent bouffon. <br />
Mais ce dernier avait son idée. <br />
- <em>En effet, on ne connaît la valeur d’une personne qu’à sa façon de réagir face aux épreuves de la vie. Comme nous n’avons pas le temps de sonder leur tempérament, je vous propose un jeu d’esprit, qui sera un divertissement supplémentaire. Je soumettrai des <strong>énigmes</strong> à nos belles et celle qui aura élucidé le plus grand nombre de mystères gagnera les faveurs de notre prince. Qu’en pensez-vous ?</em><br />
Le roi fut étonné par cette proposition, tandis que le prince qui s’ennuyait se ranima tout à coup et sembla vivement intéressé.<br />
- <em>C’est une excellente idée, Akuk ! Comme elles sont si belles les unes que les autres, éprouvons leur sagacité ! Je t’accorde la permission de procéder de la sorte. Ainsi je dirai mon dernier mot et je ferai plaisir à mes parents !</em><br />
<br />
On convoqua alors les superbes demoiselles, que l’on invita à s’asseoir sur des divans au milieu de l’assemblée. Akuk le sage se présenta devant elles et leur parla ainsi :<br />
- <em>Mes demoiselles, vous êtes assurément de cette oasis les plus belles et aucune ne peut dépasser l’autre en merveille ! Il est impossible de vous départager, car vous êtes toutes des reines de beauté ; aussi je vous propose<strong> dix énigmes</strong>, celle d’entre vous qui en résoudra le maximum aura gagné ! qu’en pensez-vous ?</em><br />
Les jeunes filles se regardèrent les unes les autres, fort surprises, car aucune d’elles ne s’attendait à cette curieuse épreuve. De toutes façons aucune ne pouvait refuser, sinon elle aurait été éliminée, et surtout aucune d’elles ne voulait paraître manquer d’intelligence. De plus, le roi était tout frétillant de plaisir, la reine les défiait du regard et le jeune prince semblait laisser Akuk désormais maître de la cérémonie.<br />
- <em>Si vous ne dites rien cela signifie que vous êtes prêtes ! Alors je commence et je convie toute l’assistance à participer aussi en silence, car il y aura un prix pour le gagnant ! Voici donc la première devinette :</em><br />
1/<strong>« Je me dénude quand vient l’hiver, le vent alors hurle mes misères, aux beaux jours je m’habille de vert, et les oiseaux m’offrent leurs plus beaux airs ! Qui suis-je ? »</strong><br />
Il y eut comme un brouhaha de déception parmi les convives, tant la réponse était facile et cela réconforta les candidates qui semblaient avoir trouvé la réponse si évidente. A l’aide d’un sablier le bouffon mesura le temps nécessaire pour répondre puis il passa parmi les jeunes filles avec un stylet et une tablette pour noter les points obtenues par chacune d’elles. Quand elles chuchotèrent toutes leurs réponses à son oreille, afin de n’être entendues par personne d’autre que lui, il consulta un moment les résultats et parut fort satisfait :<br />
- <em>Bien ! C’est très bien ! Neuf candidates sur dix ont trouvé la bonne réponse !</em> Et il y eut un rire dans le public, puis Akuk imperturbable déclara : <em>Attendez donc s’il vous plaît jusqu’à la fin, alors peut-être vous rirez moins ! Je continue ; voici la deuxième énigme</em> :<br />
<br />
2/<strong>« Plus je dévore et plus j’ai faim, avec le vent je cours sans fin, et de noir je trace mon chemin... Qui suis-je ? »</strong><br />
On entendit alors un « oh ! » de surprise et certains semblaient avoir déjà trouvé la réponse, tandis que la plupart demeuraient perplexes, même le roi qui commença à trouver le jeu un peu difficile. La reine, quant à elle, restait calme et souriait, regardait les jeunes filles qui paraissaient cette fois-ci déroutées. Le bouffon attendit que le sable s’écoulât, puis il passa recueillir les réponses parmi les belles.<br />
- <em>Oh ! S’exclama-t-il. Seulement quatre de nos filles ont trouvé la bonne réponse ! Allons, il ne faut pas perdre espoir et continuons. Voici la troisième question :</em><br />
<br />
3/<strong>« Lorsque j’apparais il se retire, et quand il s’éveille je peux partir, son vêtement est d’or, son baiser ardent, mon sourire est froid et ma robe est d’argent... Qui sommes nous ? »</strong><br />
Cette fois-ci les sourires réapparurent sur les visages. Même les prétendantes au trône eurent l’air réjouies et reprirent espoir. Le juge-bouffon consulta son sablier puis récolta les réponses : <br />
- <em>Aha ! S’exclama-t-il en regardant sa tablette. Ça progresse, ça progresse ! Ne nous arrêtons pas en si bon chemin ! Continuons !</em><br />
<br />
4/<strong>« Quand je suis plein alors je chante, quand je suis creux je me lamente, sans moi tu ne peux rien faire, et tu ne vis que pour me satisfaire ! Qui suis-je ? »</strong><br />
Cette fois-ci le public parut encore amusé, il y eut des rires car la réponse semblait facile et drôle pour beaucoup. Les princesses de beauté, plus ou moins souriantes, donnèrent leurs réponses et le jeu se poursuivit.<br />
Amray, quoique attentif aux questions du bouffon royal, jetait de temps en temps un regard sur la domestique qui écoutait les énigmes, toute aussi attentive que les autres personnes ; elle se tenait à côté de ses autres collègues serviteurs, car le chambellan leur avait donné la permission de cesser leurs tâches, sur ordre de la reine, pour participer comme tous au jeu. Akuk reprit ses questions :<br />
<br />
5/<strong>« J’aime porter plusieurs habits, on pleure quand on m’apprécie et mon odeur déplaît aussi. Qui suis-je ? »</strong><br />
Visiblement, de nombreuse candidates trouvèrent la solution, elles semblaient contentes de souffler leurs réponses au juge qui souriait de plaisir. Leur joie fut de courte durée, car après avoir comptabilisé leurs points le maître du jeu déclara :<br />
- <em>Bien ! La première partie du jeu s’est bien déroulée et nos princesses s’en sortent plutôt bien. Nous allons maintenant commencer la deuxième manche, un peu plus difficile... Alors soyez tous plus attentifs. Voici la sixième énigme :</em><br />
<br />
6/<strong>« Libre, je cours par monts et par vaux, sans couleur et sans odeur de peau, dur comme la pierre quand j’ai froid aux os, et je m’envole si haut quand j’ai très chaud ! Qui suis-je ? »</strong><br />
A ce stade les choses se corsèrent un peu et l’atmosphère devint plus sérieuse. Plus personne ne jubilait, on suivait la procédure du juge qui commençait à avoir une attitude plus sévère. On attendit la septième énigme qu’on écouta dans le plus grand silence :<br />
<br />
7/<strong>« Je revis lorsqu’on m’enterre, car je donne ma vie pour mes frères, et chaque été je reviens, riche et fier ! Qui suis-je ? »</strong><br />
Le même manège du juge reprit ; les jeunes filles semblaient de plus en plus désemparées. Même le roi paraissait renfrogné et on eût dit qu’il était dépassé par la difficulté de la question. La reine restait impassible et Amray contemplait la servante qui était absorbée par le jeu. Mais à un moment leurs regards se rencontrèrent un court instant et ils furent comme subjugués l’un par l’autre. Ils durent se ressaisir lorsque Akuk interrompit le silence qui régnait dans la salle :<br />
<br />
8/<strong>« Impalpable et léger je suis. Sans pieds ni tête je m’enfuis ; je ne me repose ni le jour ni la nuit, et j’emporte tout, sans faire de bruit... Qui suis-je ? »</strong><br />
L’attention était à son comble ; personne ne semblait élucider ce nouveau mystère mais chacun essayait de trouver seul la réponse malgré la difficulté ; même la reine n’avait pas le droit de souffler mot à son auguste époux fort ennuyé par ce jeu de plus en plus compliqué. Le bouffon du roi, mi-sérieux, mi-amusé, nota les réponses des filles puis continua :<br />
<br />
9/<strong>« Quand on me donne je guéris les vieilles blessures, j’efface toutes les larmes, j’apaise les cœurs durs, j’étouffe les feux mal éteints qui perdurent, j’apporte la lumière dans les âmes obscures, j’enterre le passé et j’ouvre le futur... Qui suis-je ? »</strong><br />
Parmi l’assistance ce fut le summum de la perplexité ; les pauvres candidates étaient effarées sur leurs sièges, elles avaient perdu de leur superbe du début. Le monarque se tassait dans ses coussins royaux, se grattant la barbe nerveusement, n’ayant pas l’habitude d’être éprouvé au-delà de ses capacités. Le jeune prince quant à lui souriait béatement, il semblait rêvasser, comme à son habitude il regardait dans le vide, mais en fait il contemplait la jeune servante qui ne le quittait plus du regard, désormais. Une merveilleuse connivence était née dans leurs deux cœurs et malgré leur différence de rang il y avait un sentiment d’amour sublime qui les unissait et que personne ne remarquait, tant l’attention de toutes les personnes présentes était concentrée sur le bouffon-sage, qui levait déjà la main pour délivrer sa<ins> dernière énigme</ins> :<br />
<br />
- <em>Nous voici donc arrivés au terme de notre jeu, alors écoutez bien cette question :</em> 10/<strong>« Plus tu me donnes, plus je t’enrichis et jamais je ne t’appauvris. Qui suis-je ? »</strong><br />
<br />
Tous attendirent patiemment que le sablier s’écoulât deux fois et c’est avec soulagement qu’ils accueillirent la fin de l’épreuve. Ils attendirent que Akuk procédât à l’annonce des résultats, car il était en train de compter les points obtenues par les jeunes filles, qui semblaient avoir perdu toutes illusions. Après un moment d’attente il releva son regard vers l’assistance et déclara :<br />
<em>" Une seule de nos charmantes candidates a trouvé quatre bonnes réponses ; quatre ont eu trois réponses exactes sur dix, quatre n’ont élucidé que deux énigmes et l’une des jeunes filles n’a pas daigné participer à ce jeu car elle n’a marqué aucun point ! Mais ce n’est plus à moi de conclure cette séance divertissante, mais à notre charmant prince qui est le véritable maître du jeu ! »</em><br />
Le prince se mit debout et après un moment d’hésitation il parla si doucement que tous étaient obligés d’écouter attentivement son discours :<br />
- <em>Mon cher Akuk, je te félicite pour ton jeu si subtil et divertissant ; malgré la difficulté de quelques unes de tes questions je suis certain que tous ici ont passé comme moi un agréable moment. Je tiens à féliciter nos candidates si courageuses et il faut l’avouer, peu d’entre nous auraient fait mieux qu’elles. Comme j’ai l’honneur de présider cette cérémonie, j’aimerai dire un secret merveilleux que la nature m’a appris : ce sont parfois les fleurs les plus anodines, celles qui sont dénuées de charme et de couleurs vives qui exhalent les parfums les plus suaves ; les pierres précieuses également, l’or, les rubis et les diamants, ne se trouvent-ils pas dans la boue, au creux de la terre et dans les remous des torrents ? A plus forte raison l’être humain recèle aux tréfonds de son âme ce qu’il a de plus beau en lui : la bonté, la patience, le courage, la sagesse, la liberté de l’esprit et la force du pardon, l’espérance et l’amour surtout sont des qualités précieuses, invisibles à l’œil nu, des trésors inestimables et impérissables que l’on ne peut ni acheter, ni imiter, ni déguiser sous des vêtements d’apparat, hériter avec la couronne d’un roi ou trouver dans les pans des robes immaculées des prêtres. Seules la providence, les épreuves de la vie et l’attention de parents vertueux peuvent nous prodiguer ces richesses toutes intérieures... Tout ceci vous le saviez, mais je tenais à l’exprimer avant de clore ce jeu. Maintenant, y a-t-il parmi vous des personnes qui ont trouvé cinq bonnes réponses ?</em><br />
Beaucoup de personnes levèrent la main et Akuk les consulta secrètement ; puis Ameray demanda à ceux qui avaient six bonnes réponses de se manifester à leur tour. Le bouffon du roi vérifia leurs dires et parmi eux il y avait le roi, assez satisfait de son score. A partir de sept réponses trouvées il y eut beaucoup moins de personnes à se déclarer. La reine s’était manifestée à son tour avec les rares personnes qui avaient trouvé huit solutions ; il y avait avec elle un simple soldat, deux domestiques et un conseiller du roi. Quand Akuk hocha la tête, signifiant qu’ils avaient raison, ils furent très applaudis par le public. Le prince observait toujours la jeune servante, qui n’avait fait signe à aucun moment. Cela l’intriguait et il se demandait si elle n’avait pas du tout participé au jeu. Puis, quand les applaudissements cessèrent, il continua :<br />
- <em>J’espère avoir trouvé neuf bonnes réponses aux dix énigmes ; que ceux qui pensent avoir trouvé autant que moi se déclarent aussi !</em><br />
Et parmi la centaine de personnes présentes au salon seules quatre se présentèrent devant Akuk pour lui chuchoter leurs résultats, et le prince fit comme elles. Un ministre fut éliminé par le juge qui considéra qu’il avait deux erreurs. Ils furent également très applaudis et le roi se leva personnellement pour les féliciter ; il serra fièrement son fils contre lui ; on estima alors que la cérémonie était finie, les convives commençaient à se congratuler et à s’agiter, impatients de connaître les solutions des énigmes et surtout la décision finale du prince. Ce dernier frappa énergiquement dans ses mains pour rappeler tout le monde à l’ordre puis il dit :<br />
- <em>Je réclame le silence absolu, s’il vous plaît, car nous voici parvenus à la fin du jeu. Quelqu’un parmi vous estime-t-il connaître toutes les réponses aux énigmes ?</em><br />
Pour détendre l’atmosphère Akuk leva la main et s’écria : <em>« Moi ! Moi ! »</em> Et le public se mit à rire. Alors on entendit une petite voix timide dire :<br />
- <em>Mon prince, j’espère connaître les réponses aux dix questions, si vous permettez que je participe.</em><br />
Toute l’assistance fut saisie d’étonnement, on cessa de rire et on se pencha pour regarder cette jeune fille frêle, la seule qui prétendait connaître toutes les solutions. Le jeune prince stupéfait resta interdit et ce fut la reine qui répondit à sa place :<br />
- <em>Bien sûr que tu as le droit de parler, ma fille, si tu estimes connaître toutes les réponses. Approche-toi, n’aie pas peur et à toi l’honneur de conclure.</em><br />
La jeune fille avança, toute hésitante, puis d’une voix distincte elle énonça les réponses les unes après les autres :<br />
<br />
Pour la première énigme, nous savons tous que c’est<ins> l’arbre</ins> qui se dénude l’hiver ;<br />
La réponse à la deuxième question , c’est <ins>le feu</ins> qui consume tout sur son passage, poussé par le vent, réduisant tout derrière lui en cendres et en charbon. <br />
Bien sûr, ce sont <ins>le Soleil et la Lune</ins> qui parcourent le ciel sans jamais se rencontrer ; <br />
Pour la quatrième énigme il s’agit du <ins>ventre</ins> et nous connaissons tous la nécessité de manger et la tyrannie de la faim. <br />
La cinquième énigme, mon bon prince, concerne<ins> l’oignon</ins> ; <br />
La sixième la réponse est<ins> l’eau</ins> car rien ne l’arrête quand elle coule, elle devient glace quand il fait froid et s’évapore quand il fait très chaud. <br />
Pour la septième énigme il ne peut s’agir que de <ins>la graine</ins> : lorsqu’elle est semée elle reprend vie, donnant naissance à un épi de blé doré plein de nouvelles graines. <br />
La huitième réponse c’est <ins>le temps</ins>, car il est impalpable, sans début ni fin, jamais il ne s’arrête et en effet il emporte tout dans son cours silencieux. <br />
Pour l’avant dernière énigme il ne peut s’agir que du <ins>pardon</ins> ; en effet lui seul apaise les cœurs amers et efface les rancœurs, les disputes cessent, on oublie l’offense subie et on peut alors renouer de nouveaux liens. <br />
Pour finir, il n’y a qu’une seule chose que l’on peut donner sans compter et qui nous grandit, c’est <ins>l’amour</ins> : plus on en donne plus nous sommes heureux, épanouis et aimés en retour... »<br />
<br />
Toute l’assistance était sidérée par la justesse des réponses de cette modeste domestique et l’on trouvait que ses paroles tombaient sous le sens, tellement évidentes et vraies, on la regardait avec admiration en attendant que le bouffon-juge donnât son verdict final. Elle voulut regagner sa place, se dissimuler parmi les convives et les domestiques mais Amray la retint auprès de lui.<br />
- <em>S’il te plaît, reste ici auprès de moi ! Akuk, à toi de parler !</em><br />
Le bouffon était aussi ébahi que les autres et pour exprimer son admiration il dit à la jeune fille :<br />
- <em>Mademoiselle, je vous félicite pour votre sagacité et votre sagesse. C’est bien la première fois que quelqu’un réussit à résoudre toutes mes énigmes !</em><br />
Il y eut alors des applaudissements, des bravos et cette fois-ci ce fut la reine qui s’était levée pour l’embrasser et la serrer contre elle pour lui témoigner toute sa sympathie et son estime. Et tout en la tenant dans ses bras elle dit à son fils, qui semblait aux anges :<br />
- <em>Amray, je crois que tu as trouvé la Perle précieuse, celle qui se cache dans sa modeste coquille. Je vous ai observés durant toute la soirée et je sais que vous vous aimez... On ne peut pas cacher ces choses à une femme, surtout à une maman...</em> <br />
Puis elle se retourna vers son mari qui ne disait mot, dépassé par les événements :<br />
- <em>Alors, qu’en pensez-vous, cher ami ?</em><br />
- <em>Heu... » Balbutia-t-il, « S’ils sont heureux et consentants tous les deux, je ne peux que les bénir et leur souhaiter tout le bonheur du monde.</em><br />
<br />
Et il y eut une salve d’applaudissements, des vivats et la fête reprit de plus belle. Même les jeunes filles candidates au mariage avec le prince félicitèrent la princesse élue, l’embrassèrent et lui firent leurs vœux de bonheur. Seul Akuk marmonnait encore des énigmes, mais plus personne ne voulait l’écouter.<br />
<strong>La jeune servante et le jeune prince se marièrent au printemps suivant,</strong> comme convenu ; ils eurent de beaux enfants si sages et si doux qui comblèrent de joie le vieux roi et la reine et la vie reprit son cours paisible au royaume des oasis, où la rocaille et les sables sont le refuge des amours les plus exquises.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4>Autres bonnes réponses ....</h4>
<p><strong>Henri Pourrat, <em>Le conte des folles réponses</em> <ins>in :</ins> "La queue du Diable", Gallimard, coll. 1000 soleils, 1974</strong><br />
<q>Le métayer doit une jolie somme à son propriétaire. Son fils, un garçon plein de réparties, gagne sa dette en expliquant les paroles énigmatiques qu'il adresse au propriétaire venu récupérer son argent ...</q> la suite dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a><br /></p>
<p><strong>Afanassièv, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Afanassiev_Contes_MaisoneuveLarose_t.jpg" alt="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999, janv. 2012" /><em>La fillette de sept ans</em> <ins>in :</ins> "Les contes populaires russes", Maison neuve et Larose</strong><br />
<q>Deux frères voyageaient ensemble, l'un était pauvre, l'autre riche. Le pauvre avait une jument, le riche un cheval hongre. Pendant la nuit la jument met bas un poulain et le hasard fait que le poulain roule sous la charrette du riche qui prétend le lendemain que sa charrette a accouché d'un poulain. Ils se rendent chez le juge : <em>le riche sort son porte-monnaie, le pauvre n'a que ses paroles</em>. L'affaire monte jusqu'au tsar qui demande aux deux frères de résoudre quatre énigmes</q> ... la suite dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br /></p>
<p><strong>Henri Pourrat, <em>La fille à l'esprit délié</em> <ins>in :</ins> "Le trésor des contes", livre VII (1956)</strong><br />
<q>Un pêcheur a maille à partir avec son voisin, qui plus riche que lui, porte le différend devant le juge. Sa fille décide d'aller parler au juge qui lui demande de revenir <em>ni nue ni habillé, ni à pied ni à cheval, ni les mains vides ni garnies de quelque présent que je puisse prendre.</em> Son père a gagné le procès et depuis elle façonne des devinettes en façonnant des nasses.</q> ... la suite dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br /></p>
<p><strong>Conte Grec : <em>La spirituelle fille du pauvre homme</em>, en ligne<a href="http://www.contes.biz/conte-401-La_spirituelle_fille_du_pauvre_homme.html"> ici</a></strong>, résumé dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br />
<q>Un roi proposait des énigmes à son peuple et promettait à celui qui pourrait les résoudre une poignée de pièces d'or. La fille d'un pauvre trouva les réponses. Le roi veut la voir : <em>Amène-la moi afin qu'elle tue cette pierre devant tout le peuple. Je veux qu'elle la tue de manière à ce que le sang en coule.</em> Le roi rit à sa réponse et lui propose de l'épouser mais il y met trois conditions : <em>Tu dois chevaucher et ne pas chevaucher, m'apporter un cadeau et ne pas l'apporter et il te faudra amener les gens à te recevoir et pourtant à ne pas te recevoir.</em> Elle réussit cette épreuve et épouse le roi qui lui demande de ne se mêler sous aucun prétexte des affaires d’État. Mais elle aide les femmes à se débarrasser du monstre marin qui menace le pays. Le roi la chasse en lui laissant emporter ce qu'elle a de plus précieux ; c'est son royal époux endormi qu'elle fera transporter dans un coffre ....</q><br /></p>
<p><strong>Conte de Flandre : <em>L'ingénieuse fille du fermier</em></strong><br />
Maurice Lomré, "Contes de Flandre : Le fils du pêcheur et la princesse et autres contes", Neuf de l'école des loisirs, 2008... présenté dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br />
<q>Deux fermiers, un riche et un pauvre, se disputent un lopin de terre abandonné. Ils vont voir le roi pour trouver une solution à cette affaire. Pour les départager, le roi leur soumet trois devinettes, il pense ainsi découvrir quel est la personnalité de chacun en fonction de leurs réponses. La fille du pauvre fermier souffle les réponses à son père. Le roi la convoque <em>ni de jour ni de nuit, ni à pied ni à cheval, ni nue ni vêtue</em>. Le roi l'épouse mais elle ne devra pas faire profiter quelqu'un d'autre de son esprit. Mais un jour, la reine conseille un fermier. Le roi la chasse mais l'autorise à emporter avec elle ce qui lui est le plus cher...</q><br /></p>
<p><strong>Un conte oriental de Jihad Darwiche </strong><br />
De fines réponses à écouter sur le site <a href="http://www.contes-et-conteurs.com/Les-sept-perles-de-la-Mediterranee.html">contes-et-conteurs.com</a>, extrait du spectacle de <strong>Jihad Darwiche</strong> : <em>Les sept perles de la Méditerranée</em>. Vous trouverez le résumé (et les énigmes) dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br /></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe src="http://player.vimeo.com/video/4548438" width="500" height="275" frameborder="0" webkitAllowFullScreen mozallowfullscreen allowFullScreen></iframe>
</div>
<p><br />
<br /></p>
<h2><strong>... ou Vieux Sages</strong></h2>
<p><strong>Afanassièv, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Afanassiev_Contes_MaisoneuveLarose_t.jpg" alt="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999, janv. 2012" /><em>Les bonnes réponses</em> <ins>in :</ins> "Les contes populaires russes", Maison neuve et Larose</strong>. Présenté dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Enigme</a>.<br />
<q>Après 25 années de service, un soldat demande à voir le Tsar. Il répond avec esprit à toutes les questions du tsar : Le Tsar remit 1000 roubles au soldat qui rentra chez lui et se mit à vivre libre et sans souci.</q><br />
<br /></p>
<p><strong>Conte de Mongolie : <em>Les trois énigmes</em>, en ligne <a href="http://alexina93-histoire-du-soir.blogspot.fr/2012/04/les-trois-enigmes.html">ici</a> </strong><br />
<q>Un très vieux gouverneur dirigeait avec sagesse une province de la vaste Mongolie, mais des courtisans jaloux médisent de lui. Il est convoqué devant le Grand Khan. L'intendant Général le met à l'épreuve en lui posant trois énigmes : il a sept jours pour trouver les bonnes réponses sinon il sera destitué. Arrivé devant le Grand Khan, le vieux gouverneur donne les réponses et révèle qu'il a été conseillé par sa fille. Le grand Khan ordonne qu'on aille la chercher et, comme elle était non seulement vive d'esprit, mais aussi très belle, il l'épouse. Le vieux gouverneur conserva ainsi son poste, toujours conseillé par sa fille dans les affaires difficiles.</q><br />
<br /></p>
<h4>Réponses aux devinettes :<br /></h4>
<ol>
<li><em>Il suffit de dire son nom pour le rompre.</em> - Le silence<br /></li>
<li><em>Il est là quand on le cherche. Il n’est plus quand on le trouve ?</em> - Le secret<br /></li>
<li><em>Qui devras-tu voir si tu veux te voir ?</em> - Le miroir<br /></li>
<li><em>Plus il y en aura, moins ça pèsera ….</em> - Du vide<br /></li>
<li><em>Sans être facteur, j’ai des lettres / Sans être un arbre, j’ai des feuilles / Sans être reine, j’ai des pages… Qui suis-je ?</em> - Le livre<br /></li>
<li><em>Je m’en vais, elle reste. Qui est-elle ?</em> - La trace de pas dans la neige</li>
<li><em>Un porte-plume sur un portefeuille ...</em> - Un oiseau sur une branche</li>
</ol>E... comme Enigmeurn:md5:e0d00b0760331791a7650395bb5e1fd62012-12-16T15:38:00+00:00patricia gustinABC de Sagesse & Sentimentsconte de sagesseconte facétieuxENIGMEEUROPEfilleruse<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/enigmes.jpg" alt="Enigme _ http://francesmq.blogspot.fr/2010/06/des-enigmes-pour-samuser.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Enigme _ http://francesmq.blogspot.fr/2010/06/des-enigmes-pour-samuser.html, déc. 2012" />Des énigmes, vous en trouverez dans les contes ... les <strong>princesses</strong> savent en poser pour se protéger des prétendants mal venus, les <strong>filles avisées</strong> savent ainsi répondre aux <strong>rois</strong> et délivrer leur père, et les bergers aussi peuvent en poser ... tout comme les conteurs qui mettent en éveil leur auditoire par des devinettes propres à ouvrir l'esprit, et les oreilles ...<br />
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Quelques contes à énigmes pour pimenter notre esprit alourdi par le train-train quotidien ...
<q><em>Article complété le 15 janvier 2013</em></q><br />
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<strong>Et cric, et crac !</strong><br /><br /></p> <h4><strong> <em>La princesse qui résout les énigmes</em></strong></h4>
<p><strong>Carmen Bravo-Villasante,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.17_contesEspagne_s.jpg" alt="17_Contes d'Espagne_Bravo-Villasante" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="17 Contes d'Espagne_Bravo-Villasante, déc. 2012" /> <em>Les trois devinettes</em>, conte merveilleux traditionnel <ins>in :</ins> <em>17 Contes d'Espagne</em>, Flammarion, Castor Poche n° 185.</strong> Conté par Michèle lors du <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/10/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-8-d%C3%A9cembre-2012">Rendez-Vous Conte du 8 décembre 2012</a>.<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
<q>Un<strong> roi</strong>, peu pressé de marier sa<strong> fille</strong>, annonce qu'il ne la donnera en mariage qu'à celui qui proposera une <strong>énigme</strong> ou une devinette qu'elle ne saurait résoudre. Quelques princes tentèrent l'aventure et en perdirent la tête ... Un jeune<strong> berger</strong> décide de tenter sa chance et fait ses adieux à sa mère, qui, certaine qu'il va droit à la mort, lui prépare un gâteau pour le voyage, mais elle y met une forte dose de poison. Le garçon donne un morceau à sa chienne qui l'accompagne et la voit convulser et mourir. 3 corbeaux qui commencent à picorer le cadavre meurent. Le berger tend un piège pour attraper du gibier. Il tue une hase (femelle du lièvre) et trouve dans son ventre trois lapereaux qu'il fait rôtir. Cela lui permet de poser la devinette suivante : <em>En chemin, voici ce qui m'est arrivé : <strong>Le gâteau a fait mourir Adèle, Adèle en a tué trois, j'ai fait rôtir trois viandes qui n'étaient pas encore nées </strong>...</em> La princesse n'a pu répondre. Mais le roi ne voulait pas d'un simple berger pour gendre, alors il lui donne une épreuve pour savoir s'il est à la hauteur : il doit <ins>garder 10 lapins et les ramener tous les 10 le soir</ins>. En chemin, le berger aide une <strong>vieille</strong> qui lui donne un <strong>sifflet</strong> qui lui permet de faire venir ses lapins. Le roi, voyant cela, envoie <strong>la servante</strong> acheter un lapin. La servante accepte de s'allonger sur l'herbe avec le berger mais au retour le lapin revient au son du sifflet. Elle dit qu'elle n'a pu acheter de lapin. Le roi envoie la <strong>reine</strong> qui fait pareil avec le même résultat. Le roi demande alors comme seconde épreuve de remplir <strong>un sac de vérité</strong> : le berger raconte comment la servante a eu un lapin et s'apprête à parler de la reine quand le roi l'interrompt brutalement : le sac est plein ! Et cric et crac !</q><br /></p>
<p>Le conte <em>Les trois devinettes</em> est plus connu sous le titre : <em>Le troupeau de lapins</em> ou <em>Le sac de vérités</em>, T 570 selon la classification d’Aarne et Thompson. Pour en savoir plus sur les autres versions de ce conte, consulter l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/11/Le-sifflet-magique">"Le sifflet magique"</a> où vous trouverez plus ou moins détaillées les péripéties du jeune berger, mais pas forcément l'énigme posée au départ.
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<p><strong>Jean-Claude Carrière,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Cercle_des_menteurs_1_t.jpg" alt="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière, oct. 2010" /> <em>Question sans réponse</em> <ins>in :</ins> "Le cercle des menteurs I", Plon 1998, p 311.</strong> variante du conte <em>Les trois devinettes</em><br />
Dans cette histoire populaire grecque, la formule de l'énigme est présente mais pas les épreuves. L'introduction rend le récit plus explicite. C'est la princesse qui ne veut pas se marier ; elle impose à son futur époux de lui poser une énigme qu'elle ne saurait pas résoudre, ce qui implique qu'elle épouserait un homme assez fin pour la mettre en défaut. La mère, davantage présente, met en garde son fils contre les dangers de tenter l'épreuve et le prévient de faire goûter le gâteau à sa chienne en premier ; elle prend le risque d'empoisonner son fils pour lui éviter d'avoir la tête tranchée, mais s'il voit la chienne malade, mauvais présage, elle lui recommande de revenir à la maison. <q>La princesse ne veut pas se marier ; elle implore son père : <em>Je n'épouserai que l'homme qui me posera une question à laquelle ne ne pourrai répondre. Que tous les autres aient la tête tranchée.</em> La mère recommande au fils : <em>"Avant de goûter à ce gâteau, tu dois en donner un petit morceau à ta chienne. Si tu vois qu'il lui arrive quelque chose, ne continue pas, reviens ici, car ce sera un très mauvais présage."</em> La chienne meurt. Trois corbeaux qui avaient commencer à la becqueter meurent empoisonnés eux aussi. Le berger cherche des baies pour se nourrir et trouve une vache crevée avec un veau dans son ventre. Il le fait cuire avec les livres de messe qu'il trouve dans une chapelle et boit l'eau qui était au fond de la lame à huile. Voici l'énigme à laquelle la princesse ne put répondre : <strong><em>Le petit gâteau a fait périr la mignonnette. La mignonnette morte a fait périr trois nègres. J'ai fait rôtir avec des lettres la viande qui n'était pas encore née et j'ai bu de l'eau qui n'était ni dans le ciel ni sur la terre.</em></strong></q><br />
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<p><strong>François-Marie Luzel, <em>Petit-Jean et la princesse devineresse</em> <ins>in :</ins> "Contes populaires de Basse-Bretagne", 1881, conté par Guillaume Garandel à Plouaret en1871.</strong> Texte intégral en ligne sur <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/Wikisource">Wikisource</a>], la bibliothèque libre.<br /></p>
<blockquote><p>La princesse passait tout son temps à résoudre des énigmes (...) Elle fit publier, dans tout le royaume, qu’elle prendrait pour époux l’homme, quel qu’il fût, qui lui proposerait une énigme dont elle ne fournirait pas la solution, dans trois jours ; mais, en revanche, à chaque problème qu’elle résoudrait, celui qui l’aurait proposé serait aussitôt mis à mort. Il y avait au pays de Tréguier un jeune seigneur nommé Fanch de Kerbrinic, pas des plus fins, et qui pourtant voulait aller aussi proposer une énigme à la princesse. (...) A la chasse, il rencontra, sur la grand’route, un soldat revenant de la guerre, et qui avait nom Petit-Jean. (...) Le jeune seigneur ne connaît que deux devinettes trop faciles pour qui a la réponse comme Petit-Jean qui lui propose de l’emmener : <em>Emmenez-moi avec vous, suivez de point en point mes instructions, et je vous réponds du succès ; vous vaincrez la princesse, vous l’épouserez et vous serez roi de France.</em> Ils se rendent au château de Kerbrinic, mais la mère ne veut pas laisser partir son fils dans cette aventure : <em>Jamais ! répondit la mère, et j’aimerais mieux le voir mourir, sous mes yeux.</em> (...) Au moment du départ, elle donne une liqueur. Elle lui verse du poison préparé par la vieille sorcière, et en présente également à Petit-Jean ; puis elle baisse les yeux vers la terre et fait mine de pleurer. Petit-Jean, ayant remarqué l’aspect étrange de la liqueur, flaire une trahison, et il dit doucement à son compagnon : <em>Ne buvez pas ! faites semblant de boire seulement, et laissez la liqueur tomber dans l’oreille de votre cheval.</em> Vers le coucher du soleil, leurs chevaux meurent. Alors, les deux voyageurs vont loger dans une auberge, au bord de la route. Ils passent la nuit dans cette auberge, et, le lendemain matin, ils se remettent en route, aussitôt le soleil levé. Quand ils repassent à l’endroit où leurs chevaux sont tombés morts, ils voient sur eux quatre pies, également mortes. Plus loin, ils s'arrêtent à un fournil où l'on cuit le pain. Le boulanger les met en garde : le chemin le plus court est de passer par le bois, mais une bande de voleurs y rôdent. Les deux garçons préparent huit pains avec des restes de pâte donnés par les femmes qui travaillent au fournil et les garnissent chacun d'une moitié de pie. Ils se perdent et se dirigent vers un feu. Seize hommes sont assis en rond autour d’un grand feu où cuit un mouton entier à la broche. es deux voyageurs offrent le pain empoisonné. Les voleurs meurent. Arrivés au château de la princesse devineresse, Petit-Jean propose une énigme qu'elle ne saura résoudre : <strong><em>Quand nous partîmes de la maison, nous étions quatre ; de quatre, il est mort deux ; de deux il est mort quatre ; de quatre nous avons fait huit ; de huit il est mort seize, et nous sommes encore venus quatre vous voir. Comprenez-vous ?</em></strong> <br />
La princesse est fort contrariée. Elle dit enfin qu’elle répondrait, dans trois jours. L’idée lui vint alors que le compagnon de celui qui la mettait dans un si grand embarras pouvait connaître le secret de son maître, et qu’il serait possible de le lui arracher, avec de l’argent. Elle envoya donc une de ses femmes trouver Petit-Jean, avec cent écus. Petit-Jean répond ceci : <em>- Venez me trouver, dans ma chambre, ce soir, entre dix et onze heures, et je vous ferai connaître le secret de mon maître, tout en vous laissant les cent écus de votre maîtresse.</em> La jeune fille fait d’abord des façons et finit par promettre de venir, si sa maîtresse y consentait. La servante va faire part des exigences de Petit-Jean à la princesse, qui lui dit qu’il lui fallait le secret, coûte que coûte, et que, par conséquent, il fallait aller au rendez-vous. Elle lui promit cent écus pour elle-même. Petit-Jean, de son côté, conte tout à Kerbrinic et lui dit : <em>- Comme ma chambre est au-dessus de la vôtre, en veillant et en prêtant l’oreille, vous pourrez savoir quand la femme de chambre de la princesse entrera chez moi. Quand elle y sera, depuis une demi-heure environ, je tousserai fort, et aussitôt, vous vous mettrez à faire du bruit, à jurer et à tempêter, disant qu’on veut vous voler, et vous monterez à ma chambre, furieux, ou du moins faisant semblant de l’être, et votre épée nue à la main.</em> Petit-Jean a pris soin de cacher les vêtements de la fille sous le lit. Quand Kerbrinic surgit épée à la main, la servante, folle de frayeur, se précipite dans l’escalier, toute nue et abandonnant ses vêtements et son argent. Grâce à l’obscurité qui règne dans les corridors, elle peut arriver à sa chambre, sans aucune fâcheuse rencontre, et elle s’habille et se rend aussitôt auprès de sa maîtresse. Voilà la princesse bien contrariée. Elle passe encore le reste de la nuit et toute la journée suivante à chercher la solution de l’énigme, ou un moyen de faire parler Petit-Jean, et elle ne trouve rien de mieux que d’envoyer encore, la nuit suivante, une autre de ses femmes, avec une somme double de la première. Même résultat. La nuit suivante, la princesse y va elle même sans plus de succès. La Devineresse est forcée de s’avouer vaincue, et elle prie le seigneur de Kerbrinic de lui expliquer son énigme. Mais, dans la crainte de se tromper, Kerbrinic la lui fait expliquer par Petit-Jean, qui a l’esprit et la langue plus déliés que lui. Elle reconnaît que c’était parfait, ce qui lui coûta beaucoup, sa science comme devineresse ne s’étant jamais trouvée en défaut, jusqu’alors.<br />
Elle propose alors : <em>- <strong>Emplissez-moi ce sac de vérités</strong>, et alors, je n’aurai plus d’objection à faire et nos noces seront aussitôt célébrées.</em> Kerbrinic demande de rassembler, pour le demain matin, à dix heures, toute la maison, et, devant tout le monde, il remplira le sac de vérités. Le lendemain, en présence du roi, de la reine et de toute la cour, Petit-Jean dénoue les cordons du sac et en tire, au grand étonnement des assistants, d’abord, une robe de femme, et l’élevant en l’air, pour que chacun la voit bien, il demande si une des personnes ici présentes reconnaît cette robe comme étant la sienne. Pas de réponse .. Il désigne la première servante. Même jeu pour la suivante... Arrive le tour de sortir la troisième robe, le jupon, le corsage, le corset, les bas ... <em>- Voilà donc deux vérités sorties de mon sac ; passons, à présent, à la troisième.</em> Mais, la princesse se leva aussitôt et lui dit, d’un ton impérieux :<em>- Arrêtez ! n’allez pas plus loin, je vous l’ordonne.</em>. Le roi sent qu'il vaut mieux ne pas aller au fond des choses ni au fond du sac ... et fait diversion : <em>Seigneur de Kerbrinic, vous êtes l’homme le plus spirituel et le plus savant de mon royaume ; je suis enchanté de vous avoir pour gendre, et les noces seront célébrées dans la quinzaine, avec toute la pompe et la solennité possibles. Mais, faites-nous encore le plaisir de donner ici, devant toute ma maison, l’explication de votre énigme, qui est la plus merveilleuse qu’on ait jamais entendue.</em>. Petit-Jean explique. <br />
Fanch de Kerbrinic devint roi de France, grâce à l’esprit de Petit-Jean. Aussi, ne l’oublia-t-il pas, et il en fit son premier ministre.</p></blockquote>
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<p><strong>Bruno de la Salle, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/La-Demoiselle-aux-Enigmes.jpg.gif" alt="La-demoiselle-aux-enigmes_Bruno-de-la-Salle_Casterman2008" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="La-demoiselle-aux-enigmes_Bruno-de-la-Salle_Casterman2008, déc. 2012" /><em>La demoiselle aux énigmes</em>, Casterman, Contes de Toujours, 1990</strong>. Ce conte a été repris dans le recueil <em>Le conteur amoureux</em>, Casterman, 1995<br />
La demoiselle ne se mariera qu'avec celui qui répondra à ses questions. Plusieurs devinettes sont posées ... un jeune homme, le treizième garçon d'une famille nombreuse y répondra. Et elle ? pourra-t-elle répondre à celles qu’on lui posera ? Cette histoire d'origine iranienne et présente dans certains contes des Mille et Une Nuits, raconte comment un jeune homme se sort de la misère et met fin à le barbarie d'une femme par la sagesse de ses réponses. <q>C'était une famille heureuse et nombreuse : un homme et une femme qui avaient eu douze garçons, puis un treizième qui était venu bien plus tard. Mais ils subissent un revers de fortune. Les uns après les autres les douze premiers ils partent et abandonnent leurs parents à leur misère. Seul le dernier fils, <em>Silence</em>, reste sans rien dire et sans faire de reproche aux autres. Un jour, ils partent tous les trois dans un autre pays et s'arrêtent dans une ville magnifique où le maître de la cité est juste. <em>Silence</em>, le treizième, propose comme serviteurs ses parents en échange d'un alezan et d'un bel habit, puis il part dans le vaste monde, jusqu'à une ville où règne désordre, cris et batailles. Les gens pensent qu'il vient pour la <em>Demoiselle aux Enigmes</em> : il faut répondre ou mourir. Suivent 26 devinettes auxquelles <em>Silence</em> répond, puis il demande à poser une question : si elle répond, il perd, sinon elle l'épouse. Elle accepte mais ne peut trouver réponse à l'énigme suivante : <strong><em>Comment se fait-il que moi qui suis devant toi à cheval, je sois à cet instant précis, assis sur le dos de mon père et que je porte sur mon propre dos une mère que j'aime tant ?</em></strong> La princesse donne alors la clé de la tour où elle réside et recolle les têtes décapitées précédemment : les douze frères reprennent vie. Après leur mariage, le jeune couple revient dans la cité où <em>Silence</em> a laissé ses parents : il rend le cheval et l'habit, et demande au maître de la cité de lui rendre ses parents. Mais entre-temps, le maître de la cité est devenu l'ami des parents et propose de les garder près de lui en partageant ses biens. <em>Silence</em> ne peut s’empêcher de le remercier pour son aide mais il doit partir avec son épouse pour rembourser sa dette. Il racheta tout ce que la vie leur avait pris. Il reprit le gouvernement que ses parents avaient perdu. A la mort des ses parents et du maître de la cité, il devient roi de trois royaumes à la fois. <em>Ainsi, si nous savons nous taire et parler quand c'est nécessaire, c'est que l'homme dont je viens de vous raconter l'histoire est certainement notre ancêtre.</em></q> <br />
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<p><strong>Jean Muzi, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.MUZI_15contes_Tunisie_t.jpg" alt="15_contes_Tunisie_Jean Muzi_Père Castor-Flammarrion" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="15_contes_Tunisie_Jean Muzi_Père Castor-Flammarrion, janv. 2013" /><em>L’histoire de Toufik</em> <ins>in :</ins> Contes de Tunisie, Père Castor - Flammarion, 2003</strong> Quinze contes à lire comme autant de leçons de vie.<br />
<q>Après avoir vendu ses parents -à leur demande_ pour échapper à la pauvreté, Toufik part à l'aventure. Il arrive devant une ville dont les hauts remparts sont décorés de têtes. Les commerçants ne veulent pas répondre à ses questions pour éviter à un jeune étranger de perdre la tête, lui aussi. en effet, la fille aînée du roi est très belle et son père souhaite la marier, mais comme est est aussi très capricieuse, elle n’accordera sa main qu'à celui qui lui posera une énigme insoluble. Si elle parvient à résoudre l'énigme proposée, le malheureux est décapité. Le lendemain Toufik se présente avec cette énigme : <strong><em>Qui est celui qui a chevauché son père, s'est vêtu de sa mère, a frappé ce qu'il a mangé et a bu une eau ne provenant ni du sol ni des cieux ?</em>.</strong> La princesse convoque sa nourrice, les femmes de sa suite... en vain... Une femme aborde Toufik alors qu'il rentre sous sa tente. Elle se présente comme étant sorcière et le dit en grand danger. Toufik finit par lui raconter son histoire . Avant de partir la femme conseille à Toufik de quitter rapidement la ville et abandonne discrètement ne bourse pleine de pièces d'or. La femme rapporte la réponse de l'énigme à la princesse qui prétend avoir eu la réponse en rêve : <em>Celui qui a chevauché son père et s'est vêtu de sa mère est celui qui a vendu ses parents pour acheter un cheval et de beaux vêtements. Il a frappé ce qu'il a mangé en chassant pour se nourrir. Il a bu une eau ne provenant ni du sol ni des cieux , c'est à dire sa sueur, pour survivre dans le désert. Ce jeune homme est celui qui se trouve devant nous.</em> Toufik comprend qu'il a été trompé et lance une autre énigme : <em>Ah, Princesse ! L'oiseau de proie qui est venu visiter mon id hier après-midi avant d'y abandonner une de ses plumes n'est pas très loin ! Vous a-t-il parlé de sa visite ?</em> La princesse est très intelligente : elle interroge sa nourrice qui avoue. Elle admet alors qu 'elle n'est pas parvenue à résoudre l'énigme et accepte le mariage. Toufik fait venir ses parents et les installe dans un appartement confortable du palais royal.</q><br />
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<p><strong>Afanassièv, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Afanassiev_Contes_MaisoneuveLarose_t.jpg" alt="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999, janv. 2012" /> <em>La princesse qui résout les énigmes</em> <ins>in :</ins> "Les contes populaires russes", Maison neuve et Larose</strong><br />
<q>Un vieux avait 3 fils, et le Tsar une fille qui aimait résoudre les énigmes : si elle résolvait l'énigme, la tête de celui qui l'aura posée serait tranchée, et si elle ne la résolvait pas, elle se résoudrait à épouser. Nombreux furent les prétendants à perdre la tête. Ivan l'idiot - le troisième fils du vieux paysan - se proposa. Son père le bénit. En chemin il chassa une jument d'un champ de blé avec son fouet, tua de sa pique un serpent. voici l'énigme qu'il posa : <strong><em>Comme je venais chez vous en chemin, j'ai vu du bien et dans le bien du bien. J'ai pris mon bien et j'ai chassé le bien avec mon bien ; en voulant échapper à mon bien, le bien a quitté le bien !</em></strong>. La princesse demanda d'attendre le lendemain. Elle envoya sa plus fidèle servante auprès d'Ivan en lui promettant tout ce qu'il voudra d'or ou d'argent. Mais Ivan demande que la princesse reste debout dans ma chambre toute la nuit. Au matin il lui donna la réponse mais proposa une seconde énigme : <strong><em>Comme je venais chez vous en chemin, j'ai vu le mal, je l'ai frappé avec le mal, et le mal a péri par le mal.</em></strong> La princesse ne peut répondre et le soir, envoie sa servante chez Ivan l'Idiot qui refuse l'argent mais demande que la princesse reste debout dans ma chambre toute la nuit. Au matin il lui donna la réponse mais proposa une troisième énigme mais après que tous les sénateurs soient réunis et il posa comme énigme que la princesse n'ayant pu résoudre ses énigmes elle lui avait envoyé la servante pour l'acheter. elle dut répondre publiquement "Je ne sais pas" et on les maria.</q><br />
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<p><strong> Opéra de Puccini : <em>Turandot</em></strong> : L'intrigue repose sur une légende persane médiévale qui apparaît dans les Mille et Un Jours de François Pétis de la Croix (1710) et sur <a href="http://books.google.fr/books?id=CSmLpNK-o60C&pg=PA138&lpg=PA138&dq=La+princesse+qui+r%C3%A9sout+les+%C3%A9nigmes&source=bl&ots=I3hJqPokyT&sig=i3Ba8VJDyZmOgiEpCKggNAn9hAo&hl=fr&sa=X&ei=PMXJUM-4I-Sa0QXW_ICYBg&ved=0CHAQ6AEwCTgK#v=onepage&q=La%20princesse%20qui%20r%C3%A9sout%20les%20%C3%A9nigmes&f=false">books.google</a> : La princesse, La princesse Turandot, fille de l'empereur de Chine, épousera l'homme qui saura résoudre les trois énigmes qu'elle lui proposera. L'échec est sanctionné par la mort. Giacomo Puccini en a fait un Opéra, créé le 25 avril 1926 à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini, sur un livret de Giuseppe Adami et Renato Simoni d’après Carlo Gozzi. Turandot, signifie « fille de Touran » (l'Asie centrale et, par extension, la Chine). <br /></p>
<blockquote><p>La princesse Turandot, fille de l'empereur, épousera l'homme qui saura résoudre les trois énigmes qu'elle lui proposera. L'échec est sanctionné par la mort.<br />
- <em>Dans la nuit sombre vole une ombre irisée. Elle s’élève et déploie ses ailes sur la noire, innombrable humanité ! Tout le monde l’invoque, tout le monde l’implore ! Mais l’ombre disparaît avec l’aurore pour renaître dans le cœur et elle renaît chaque nuit, et chaque jour elle meurt avec confiance ». Que suis-je ?</em><br />
- <em>Vif comme la flamme, il n’est pas flamme ! Il est parfois délire, élan de fièvre, ardeur ! L’inertie le transmute en langueur ! Si tu te perds ou t’éteins, il se glace ! Si tu rêves de conquête, il s’enflamme ! Il possède une voix qu’en tremblant tu écoutes et la vive lumière du soleil qui se couche ! Qui est-ce ?</em><br />
- <em>Glace qui t’enflamme et se glace de ton feu ! Blanche et obscure ! En te voulant libre, elle te rend esclave, en t’acceptant pour esclave, elle te fait roi ! La glace qui enflamme, qu’est-ce donc ? </em><br />
Réponses : <em>Espérance, Sang, Turandot</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>Quelques bonnes réponses</em></strong></h4>
<p><strong>Henri Pourrat, <em>Le conte des folles réponses</em> <ins>in :</ins> "La queue du Diable", Gallimard, coll. 1000 soleils, 1974</strong><br /></p>
<blockquote><p>Le métayer doit une jolie somme à son propriétaire. Son fils, un garçon plein de réparties, gagne sa dette en expliquant les paroles énigmatiques qu'il adresse au propriétaire venu récupérer son argent : <br />
- <em>Mon père il est à faire un trou pour en boucher un autre</em> <br />
- <em>Ma mère ? Elle cuit la fournée du pain que nous avons mangé la semaine passée.</em> <br />
- <em>Ma sœur ? Elle se tient les côtes du rire qui lui a pris l'an dernier.</em> <br />
- <em>Mon frère ? Il enterre des vivants pour faire pousser des morts.</em> <br />
- <em>Moi ? Je suis un garde-culottes !</em> <br />
Une vraie famille de fous ! Apparemment ... car le père est allé emprunter à un riche fermier pour payer son métayage - La mère cuit une fournée pour rendre les pains empruntés la semaine dernière - La sœur est en train d'accoucher de l'enfant conçu au bal de la Saint Jean - Le frère retourne un champ de trèfles pour semer de l'avoie - Le garçon est garde-culottes, car s'il ne retient pas son chien ... <br />
Le monsieur regarde le chien, regarde le drôle, c'est qu’il n'a pas l'air de plaisanter .. et remet la dette. Il s'en retourne chez lui en se disant qu'il y a des jours comme ça, où il vaut mieux rester chez soi !<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Afanassièv, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Afanassiev_Contes_MaisoneuveLarose_t.jpg" alt="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999, janv. 2012" /><em>Les bonnes réponses</em> <ins>in :</ins> "Les contes populaires russes", Maison neuve et Larose</strong><br /></p>
<blockquote><p>Après 25 années de service,<strong> un soldat demande à voir le Tsar</strong> qui l'interroge ainsi : <br />
- <em>Quelle est la hauteur du ciel par rapport à la terre ?</em><br />
- <em>Elle est telle que lorsqu'on donne un coup là-haut, on l'entend ici-bas !</em><br />
- <em>Quelle est la largeur de la Terre ?</em><br />
- <em>Elle est comprise entre l'endroit où le soleil se lève et l'endroit où il se couche.</em><br />
- <em>Quelle est sa profondeur ?</em><br />
- <em>Mon aïeul est mort il y a maintenant 90 ans, et il n'est pas encore revenu ; il faut croire qu'elle est profonde !</em><br />
Le Tsar le fit mettre en prison en lui disant : <br />
-<em>Je vais t'envoyer 30 dindons, débrouille-toi pour leur arracher une plume à chacun !</em><br />
Le Tsar fit venir 30 riches marchands et leur posa les mêmes questions qu'au soldat ; ils réfléchirent, réfléchirent mais ne purent trouver les réponses. Le tsar les envoya tenir compagnie au soldat qui leur demanda à chacun 1000 roubles pour avoir les réponses.<br />
Au bout de deux jours, le tsar les convoqua tous et reposa les questions et renvoya les marchands dès qu'ils eurent donnés les bonnes réponses. Le tsar posa une dernière question au soldat : <br />
- <em>Est-ce loin d'ici chez toi ?</em><br />
- <em>On ne voit pas maison d'ici, donc ce doit être loin.</em><br />
Le Tsar remit 1000 roubles au soldat qui rentra chez lui et se mit à vivre libre et sans souci.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Catherine Zarcatte, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Les_plus_beaux_contes_t.jpg" alt="Les_plus_beaux_contes_de_conteurs_SYROS" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Les_plus_beaux_contes_de_conteurs_SYROS, avr. 2010" /><em>L'enfant de cinq ans et les voleurs</em> <ins> in :</ins> "Les plus beaux contes de conteurs ", Syros</strong> <br />
<q>Trois voleurs ont amassé un tel butin qu'ils se méfient désormais les uns des autres et préfèrent se séparer. Mais leur bourse contient exactement mille pièces d'or... Impossible à répartir en trois ! Ils décident alors de réunir mille deux cents pièces d'or et, en attendant, de confier le magot à la vieille femme qui les loge. Mais les choses se retournent contre elle ! Seul un enfant de cinq ans, très malin, saura l'aider.</q><br />
<br /></p>
<h4><strong><em>La fille avisée</em></strong></h4>
<p><strong>Afanassièv, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Afanassiev_Contes_MaisoneuveLarose_t.jpg" alt="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999, janv. 2012" /><em>La fillette de sept ans</em> <ins>in :</ins> "Les contes populaires russes", Maison neuve et Larose</strong><br /></p>
<blockquote><p>Deux frères voyageaient ensemble, l'un était pauvre, l'autre riche. Le pauvre avait une jument, le riche un cheval hongre. pendant la nuit la jument met bas un poulain et le hasard fit que le poulain roule sous la charrette du riche qui prétend le lendemain que sa charrette a accouché d'un poulain. Ils se rendent chez le juge : <em>le riche sort son porte-monnaie, le pauvre n'a que ses paroles</em>. L'affaire monte jusqu'au tsar qui demande aux deux frères de résoudre quatre énigmes :<br />
- <strong><em>Qu'y a-t-il au monde de plus fort et plus rapide ? </em></strong><br />
- <strong><em>Qu'y a-t-il de plus gras ?</em></strong><br />
- <strong><em>Qu'y a-t-il de plus mou ?</em></strong><br />
- <strong><em>Qu'y a-t-il de plus délicieux ?</em></strong><br />
Il leur laisse trois jours. <br />
Le riche consulte sa commère (sa femme) qui lui suggère ces réponses : <em>Le plus fort et le plus rapide : la jument baie. Le plus gras : le verrat. Le plus mou : l'oreiller de duvet. Le plus délicieux : mon petit-fils Ivanouchka !</em><br />
Le pauvre rentre chez lui où l'accueille sa fillette de sept ans qui lui conseille ceci : <em>Va voir le Tsar et dis-lui hardiment : il n'y a plus plus fort ni plus rapide que le vent ; pas plus gras que la terre qui nourrit tout ce qui pousse et tout ce qui vit ; pas plus mou que la main car on pose toujours sa main sous sa tête peu importe où l'on s'allonge ; et il n'y a rien de plus délicieux que le songe !</em>'<br />
Après avoir entendu les deux frères, le tsar demande au pauvre qui l'a aidé. <em>Puisque ta fille en sait si long, va lui apporter ce fil de soie : <ins>qu'elle me tisse avec, pour demain, avec une serviette brodée !</ins></em>'<br />
La fille casse une verge du balai et la tend au père : <em>Va dire au tsar de trouver un artisan qui confectionne avec cette verge le métier qu'il faut pour tisser la serviette !</em><br />
En réponse, <ins>le tsar donne 150 œufs et demande que la fille envoie demain 150 poussins</ins> !<br />
La fillette fait cuire les œufs dur puis envoie son père avec ces mots : <em>Va dire au Tsar que ces poussins ont besoin de grain, poussé en un jour, et moissonné et vanné et qu'ils refuseront toute autre nourriture!</em><br />
Le tsar écoute et dit :<strong> <em>Puisque ta fille en sait si long, qu'elle se présente demain matin ni a pied ni à cheval, ni vêtue ni dévêtue, ni avec un cadeau ni sans cadeau !</em></strong><br />
Le lendemain matin, la fillette se déshabille, s'enveloppe d'un filet de pêche, prend en mains la caille, monte sur un lièvre et gagne le palais dans cet équipage. <br />
Le tsar la félicite et lui demande comment ils vivent, son père et elle. La fillette répond : <br />
- <em>De poisson : mon père le pêche sur la berge et moi je le ramasse dans ma jupe et j'en fais une soupe !</em><br />
- <em>Petite sotte ! Comme si les poissons vivaient sur la berge !</em><br />
- <em>Et toi ? Où as-tu jamais vu une charrette mettre bas un poulain ?</em><br />
Le tsar ordonne alors de donner le poulain au pauvre paysan et prend la fillette chez lui. Lorsqu'elle fut assez grande, il l'épousa et elle devint tsarine.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Afanassièv, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Afanassiev_Contes_MaisoneuveLarose_t.jpg" alt="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Afanassiev_Contes populaires russes_MaisonneuveLarose_1999, janv. 2012" /><em>La fille avisée</em> <ins>in :</ins> "Les contes populaires russes", Maison neuve et Larose</strong><br /></p>
<blockquote><p>L'oncle recueille son neveu orphelin et l'emploie à garder les moutons. Pour éprouver son astuce, il lui demande de <strong>mener 100 moutons à la foire, de faire une vente avantageuse de manière à ce qu'il soit nourrit lui-même et que les moutons reviennent sains et saufs avec l'argent !</strong> Le malheureux s'assoit en chemin et se met à pleurer. Une jeune fille lui donne la réponse : <strong><em>Loue quelques paysannes pour tondre les moutons, vend les toisons à la foire, puis châtre les moutons et cela fera bien de quoi te nourrir.</em></strong> L'oncle devine que son neveu n'a pas trouvé cela tout seul. Ils vont chercher la jeune fille. Arrivés dans la cour de la ferme, l'oncle demande :<br />
- <em>Où faut-il mettre le cheval ?</em><br />
- <em>Attachez-le soit pour l'hiver soit pour l'été</em> mais les deux hommes ne comprennent pas. <em>Benêts ! Attachez-le au traîneau ou à la charrette !</em><br />
- <em>Où est ton père, jeune fille ?</em><br />
- <em>Il est parti échanger 100 roubles contre 15 kopecks</em><br />
- <em>Et quand rentrera-t-il ?</em><br />
- <em>S'il fait le tour, il sera là ce soir, et s'il revient tout droit, il n'y sera que dans trois jours !</em><br />
- <em>Qu'est-ce que c'est que ces bizarreries ?</em><br />
- <em>Mon père est parti chasser le lièvre : s'il en ramène un, il aura gagné 15 kopecks, et s'il éreinte le cheval il aura perdu 100 roubles. S'il va tout droit, il devra traverser le marais (3 jours), mais s'il fait le tour, il prendra le chemin et arrivera ce soir.</em><br />
Stupéfait de l'esprit de la jeune fille, l'oncle lui fit épouser son neveu.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Henri Pourrat <em>La fille à l'esprit délié</em> <ins>in :</ins> "Le trésor des contes", livre VII (1956)</strong><br /></p>
<blockquote><p>Un pêcheur a maille à partir avec son voisin, qui plus riche que lui, porte le différend devant le juge. Sa fille décide d'aller parler au juge qui la trouve trop jeune pour démêler cette affaire. Pour mettre son esprit à l'épreuve, il lui demande de revenir<strong> <em>ni nue ni habillé, ni à pied ni à cheval, ni les mains vides ni garnies de quelque présent que je puisse prendre.</em></strong> La fille se présente vêtue seulement d'un filet, montée sur un gros lièvre qu'elle tenait d'une main par les oreilles, et de l'autre main elle apportait une caille ... qui s'envola avant que le juge put saisir ce cadeau ... Le juge dit alors : <br />
- <em>Fille au filet tu as l'esprit bien subtil. Démêle donc pour moi toute l'affaire de ton père.</em> <br />
Elle l'a si bien démêlée, si finement et si clairement, qu'elle a su emporter la décision du juge et son père a gagné le procès. Depuis, elle façonne des devinettes en façonnant des nasses : <br />
<strong><em>Qu'est-ce qui a l’œil à la pointe de la queue ?</em></strong> (la poêle à frire)<br />
<strong><em>Qu'est-ce qu'on pend par les yeux ?</em></strong> (les ciseaux pendus à son tablier au bout d'une chaîne)<br />
<strong><em>Chemine sans avoir de pieds et retourne au sein de sa mère ...</em></strong> (L'Allier, la rivière qui retourne à la mer d'où montent sur les vents les nuées et les pluies)<br />
<strong><em>Leur mère les fait pâtir, leur père les fait mourir ...</em></strong> (Les étoiles que la lune efface à moitié, que le soleil tue tout à fait ...)<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Conte de Mongolie : <em>Les trois énigmes</em>, en ligne <a href="http://alexina93-histoire-du-soir.blogspot.fr/2012/04/les-trois-enigmes.html">ici</a> </strong><br /></p>
<blockquote><p>Un très vieux gouverneur dirigeait avec sagesse une province de la vaste Mongolie, mais des courtisans jaloux médisent de lui. Il est convoqué devant le Grand Khan. L'intendant Général le met à l'épreuve en lui posant trois énigmes :<br />
- <strong><em>Combien me faudrait-il de temps pour faire le tour de la terre ?</em></strong><br />
- <strong><em>Si tu devais m'acheter, à quelle somme estimerais-tu mon prix ?</em></strong><br />
- <strong><em>Dis-moi ce que je ressens en ce moment, qui n'est pas la vérité ?</em></strong><br />
Il a sept jours pour trouver les bonnes réponses sinon il sera destitué. Il a beau réfléchir, il ne trouve pas, mais sa fille sait quoi répondre. Arrivé devant le Grand Khan, le vieux gouverneur donne les réponses suivantes aux énigmes posées par l'Intendant Général:''<br />
- <em>Votre éminence, pour faire le tour de la terre, il vous faudra vingt-quatre heures si vous marchez aussi rapidement que le soleil. </em><br />
- <em>Pour le prix auquel je vous estime, il est de cinquante möngös</em> (L'unité de monnaie mongole est le tugrik. Un tugrik est divisé en cent möngös)<br />
- <em>Cinquante möngos seulement ! Ce n'est pas cher pour le deuxième personnage de l'empire !</em><br />
- <em>Sauf votre respect, votre éminence, c'est la moitié de ce que vaut le grand Khan, dont le portrait figure sur nos pièces d'un tugrik*, il est juste que votre prix soit moindre.</em><br />
- <em>On a voulu te faire passer pour un sot afin de t'évincer, mais je vois que tu es un homme de grande réflexion ! Et quelle est ta troisième réponse ?</em><br />
- <em>Ce que vous pensez en ce moment, votre éminence, est que j'ai trouvé moi-même ces réponses. Ce n'est pas la vérité. Ces réponses m'ont été soufflées par ma plus jeune fille.</em><br />
Le grand Khan ordonna qu'on aille chercher la fille de son gouverneur sur-le-champ. Quand il put juger qu'elle était non seulement vive d'esprit, mais aussi très belle, il la demanda en mariage. Le vieux gouverneur conserva son poste, toujours conseillé par sa fille dans les affaires difficiles.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Conte Grec : <em>La spirituelle fille du pauvre homme</em>, en ligne<a href="http://www.contes.biz/conte-401-La_spirituelle_fille_du_pauvre_homme.html"> ici</a></strong><br /></p>
<blockquote><p>Un roi proposait des énigmes à son peuple et promettait à celui qui pourrait les résoudre une poignée de pièces d'or. La fille d'un pauvre trouva les réponses.<br />
- <em>Qui embrasse le monde entier et ne rencontre personne qui lui ressemble?</em><br />
- <em>Mais c'est<ins> le soleil</ins>, dit la jeune fille. Il embrasse le monde entier et ne rencontre personne qui lui ressemble. Quelle est la deuxième ?</em><br />
- <strong><em>Qui est celle qui nourrit ses petits enfants et dévore les grands ?</em></strong><br />
- <em>C'est<ins> la mer</ins>. Elle dévore les grands fleuves. Et quelle est la dernière ?</em><br />
-<strong> <em>Quel est l'arbre à demi noir et à demi blanc ?</em></strong><br />
- <em>C'est <ins>l'année</ins>, mon bon père, avec ses nuits et ses jours</em><br />
L'homme court au port, et donne les réponses. Le roi est incrédule :<br />
-<em>Ton cerveau vieux et fatigué ne pouvait trouver les solutions. Qui t'a donné les réponses ?</em><br />
- <em>C'est ma fille, noble sire. Elle a résolu les énigmes.</em><br />
- <em>C'est bien, dit le roi. J'aimerais voir, à présent, si ta fille est vraiment aussi spirituelle.<strong> Amène-la moi afin qu'elle tue cette pierre devant tout le peuple. Je veux qu'elle la tue de manière à ce que le sang en coule.</strong></em><br />
Sur le port, les gens s'esclaffaient. Ils attendaient la fille du pauvre homme. Leur attente ne fut pas très longue. Déjà la fille s'avançait vers le roi, son couteau à la main.<br />
-<em><ins>Voici mon couteau, noble sire, je vais tuer ta pierre mais avant cela, il faut que tu lui donnes une âme, car seul ce qui est vivant saigne.</ins> Si après cela, je ne la tue pas, fais-moi couper la tête.</em><br />
Le roi rit à cette réponse et comme en plus d'être intelligente, la fille du pauvre homme était aussi très belle, le roi ajoute :<br />
- <em>J'aimerais faire de toi ma reine. D'ici trois jours, tu devras être dans mon château. J'y mets cependant trois conditions :<strong> Tu dois chevaucher et ne pas chevaucher, m'apporter un cadeau et ne pas l'apporter. Nous tous, petits et grands, nous sortirons pour t'accueillir, et il te faudra amener les gens à te recevoir et pourtant à ne pas te recevoir.</strong></em><br />
La jeune fille revint chez elle et demanda à son père de l'aider à attraper <ins>quatre lièvres</ins> et deux pigeons vivants. Au troisième jour, elle mit les lièvres dans un sac, les donna à porter à son père en lui demandant de les laisser partir à son signal. <ins>Elle prit les deux pigeons, s'assit à califourchon sur une chèvre</ins> et s'en alla vers le château du roi. Dès qu'elle aperçut les courtisans, elle donna le signal pour libérer les lapins et tous se mirent à les poursuivre, afin de les rapporter. La jeune fille, assise à califourchon sur la chèvre, tantôt marchait sur ses pieds, la chèvre entre les jambes, tantôt, levait les pieds et chevauchait sur le dos de la chèvre. Elle s'avança vers le roi en tirant les deux pigeons de sa poche et les lui tendit. Au moment où il voulut s'en saisir, la fille ouvrit la main et les pigeons s'envolèrent. Le roi la prit pour reine mais lui demandant toutefois qu'elle ne se mêle sous aucun prétexte des affaires d'Etat, car il tient à gouverner seul.<br />
Mais un monstre marin menace le pays et les femmes viennent lui demander conseil ... elle donnera une astuce. Le roi devine que c'est la Reine qui a aidé les femmes à trouver les mots justes ; il la chassera en lui laissant emporter ce qu'elle a de plus précieux, et c'est son royal époux endormi qu'elle fera transporter dans un coffre ....<br />
- <em>Rentrons au château, ma mie,</em> s'écria le roi en se levant. <em>Il n'existe nulle part sur terre une femme plus spirituelle que toi, et je t'appartiens comme tu m'appartiens.</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><strong>Conte de Flandre : <em>L'ingénieuse fille du fermier</em></strong><br />
Maurice Lomré, "Contes de Flandre : Le fils du pêcheur et la princesse et autres contes", Neuf de l'école des loisirs, 2008. <br /></p>
<blockquote><p><strong>Deux fermiers, un riche et un pauvre</strong>, se disputent un lopin de terre abandonné. Ils décident de s'en occuper à tour de rôle, chacun sept ans. Le fermier pauvre fertilise la terre, et obtient sept belles récoltes. Quand vient le tour du fermier riche la terre ne donne presque plus rien. Nouvel essai, même résultat. Il tient son voisin pour responsable ; ils vont voir le roi pour trouver une solution à cette affaire.<br />
<strong>Pour les départager, le roi leur soumet trois devinettes</strong>, il pense ainsi découvrir quel est la personnalité de chacun en fonction de leurs réponses :<br />
- <strong><em>Qu'est-ce qui fait le plus de bruit sur terre ?</em></strong><br />
- <strong><em>Qu'est-ce qui nourrit le mieux sur terre ?</em></strong><br />
- <strong><em>Qu'est-ce qui brille du plus bel éclat sur terre ?</em></strong><br />
- <em>Celui qui, demain matin, me donnera la meilleure réponse obtiendra grain de cause et deviendra le propriétaire du lopin de terre.</em><br />
Le riche fermier rentre chez lui sans douter un seul instant que le terrain lui appartiendra, tandis que le pauvre fermier est bien malheureux parce qu'on doute de son honnêteté et qu'il ne sait comment prouver son innocence en répondant aux devinettes. Il se confie à sa fille : elle va souffler de bonnes réponses à son père.<br />
<ins>Le lendemain, le riche fermier répond le premier :</ins><br />
- <em>Ce qui fait le plus de bruit sur terre, c'est le bruit de mon argent. Ce qui nourrit le mieux la terre c'est mon cochon. ce qui brille du plus bel éclat sur terre c'est mon enfant, c'est la plus belle jeune fille du pays.</em><br />
<ins>Le pauvre fermier s'avance tout timide et donne les réponses que sa fille lui a soufflées :</ins><br />
- <em>Ce sont les paroles de la Vierge Marie "Ô mon fils, montre ta force et fais connaître qui tu es" qui font le plus de bruit. Ce qui nourrit le mieux, c'est la terre. Ce qui brille du plus bel éclat, c'est le soleil sans qui la vie n'est pas possible.</em><br />
Le roi lui demande d'où il tient une telle sagesse. En apprenant qu'il s'agit de sa fille il ordonne qu'elle vienne au palais <strong>ni de jour ni de nuit, ni à pied ni à cheval, ni nue ni vêtue</strong>, sinon elle sera pendue. La fille se présente à la nuit tombante, sur un petit âne, vêtue seulement d'un voile.<strong> Le roi l'épouse mais elle ne devra pas faire profiter quelqu'un d'autre de son esprit.</strong><br />
<ins>Mais un jour, la reine entend les plaintes d'un fermier :</ins> sa jument a mis bas d'un poulain alors qu'il était en voyage et le le fermier à côté de lui a profité de son absence pour attacher ce poulain à sa charrette en prétendant que tout ce qui est attaché à sa charrette lui appartient. Et le roi lui a donné raison. La reine comprenant cette erreur conseille le fermier :<br />
- <em>Reviens demain à dix heures lorsque le roi se promène sur la plage. Prends avec toi un filet de pêche que tu traîneras sur le sable. Quand le roi te demandera ce que tu fais, tu lui diras que tu pêches des poissons dans le sable car tout est possible dans un pays où les charrettes mettent bas des poulains.</em><br />
Le roi, troublé, comprend que son jugement de la veille était stupide. Il interroge le fermier qui lui avoue qu'il a agit sur un <strong>conseil de la reine</strong>. <ins>Le roi, furieux, chasse la reine mais il l'autorise à emporter avec elle ce qui lui est le plus cher.</ins> <br />
La reine fait boire au roi une poudre soporifique, l'emporte avec elle et le dépose dans l'étable de son père. Le roi comprend qu'il a une épouse exceptionnelle et ils rentrent ensemble au palais où ils régnèrent longtemps pour le plus grand bonheur du peuple.<br /></p></blockquote>
<p>Pour éviter tout aspect lié à la religion, on peut remplacer la réponse à la première devinette par "Le tonnerre" ... ou changer de questions en empruntant une autre énigme à un autre récit.
<br />
<br />
Un conte oriental aux fines réponses à écouter sur le site <a href="http://www.contes-et-conteurs.com/Les-sept-perles-de-la-Mediterranee.html">contes-et-conteurs.com</a>, extrait du spectacle de Jihad Darwiche : <em>Les sept perles de la Méditerranée</em>. <br />
<ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un simple paysan voyage en compagnie d'un prince qui lui semble avoir totalement perdu tout sens pratique : ses réflexions n'ont aucun sens. Lorsqu'il raconte cela à sa fille elle lui explique tout ! <br />
Lorsque le prince lui demande s'il préfère le porter ou être porter, il propose de dire ou d'écouter un conte car quand on conte on ne compte pas ses pas.<br />
Lorsque le prince croise un cortège portant un cercueil il demande si cet homme est mort ou encore vivant : il demande si c'est un homme honoré et honorable dont on se souviendra longtemps ou un homme sans valeur
Lorsque le prince demande si le champ de blé est déjà mangé alors qu'il n'est pas moissonné c'est pour s'informer s'il servira à payer les dettes du paysan ou à nourrir sa famille<br />
Le lendemain, le paysan va s'excuser pour son silence de la veille - il prétend qu'il était trop fatigué pour parler - et le Prince lui donne 5 dinars pour lui acheter de l'ombre. La fille envoie son père acheter un chapeau de paille au marché.<br />
Le prince donne alors 10 dinars au paysan pour lui acheter une monture qui le porte et qu'il porte en même temps. La fille envoie le père acheter un belle paire de babouche<br />
Le prince demande alors au paysan de se présenter ni nu, ni habillé (filet), chevauchant et marchant en même temps (bouc), pleurant et riant en même temps (penser à quelque chose qui fait rire et se frotter les yeux avec un oignon)<br />
Le prince comprend que le paysan a été aidé. Il s'engage à épouser sa fille même s'il elle est laide, aveugle ou boiteuse. Mais elle est aussi belle qu'elle est fine d'esprit. Le mariage se fait. Mais le prince dit à son épouse qu'il lui laisse diriger la maison mais qu'elle ne se mêle pas des affaires du royaume.<br />
Suit l'affaire du poulain attribué à la mule d'un compagnon de voyage malhonnête et la princesse suggère au paysan volé de se plaindre que les poissons ont mangé toute sa récolte ... Le prince devine qui l'a conseillé et chasse son épouse qui emporte son époux endormi par un puissant somnifère car il lui a permis d'emporter avec elle ce qui lui est le plus cher dans ses appartements. Une fois réveillé dans la maison de son beau-père, le prince comprend, reprend sa femme et accepte dorénavant ses conseils : on dit qu’ils ont gouvernés ensemble...</p></blockquote>
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</div>
<p><br />
<br /></p>
<h4><strong>Un paysan sans fille reste sans réponse :</strong><br /></h4>
<p>J'ai trouvé sur le blog de Dominique Bardosenos, (<a href="http://pennbazh.over-blog.com/article-les-trois-enigmes-37946817.html">''Le passager''</a>) ce conte facétieux qui met un paysan breton en peine de répondre aux trois énigmes posées par un Korrigan qu'il croise sur la lande : <br /></p>
<blockquote><p>- <em>Tu passeras mais à la condition de répondre à l’une des questions que je vais te poser. Mais attention ! Si tu ne réponds pas, panse gonflera. Voici ma première énigme. __De la cour d’en bas je suis le roi. Qui suis-je ?</em>__<br />
L’homme se gratta la tête et bredouilla.<br />
- <em>Une cour, un roi, dame ! Je ne sais pas.</em><br />
- <em>Paysan stupide !</em> s’exclama le korrigan. <em>La cour d’en bas c’est la basse cour et son roi, c’est le coq.</em><br />
Le ventre du paysan se mit à gonfler.<br />
- <em>Peut être auras-tu plus de chance avec ma deuxième énigme. <strong>De ce rusé couleur rouan on en fit un roman.</strong></em><br />
L’homme se mit à bredouiller en triturant son choux.<br />
- <em>Qu’est ce que j’en sais ! Moi, je ne sais pas lire.</em><br />
- <em>Triple buse ! Un rusé à poil roux et blanc, c’est le renard , <strong>le roman de renard</strong>.</em><br />
Le ventre de notre ami se mit à gonfler de nouveau.<br />
- <em>Écoute-moi bien,</em> dit le korrigan <em>car ceci est ma dernière énigme. <strong>Du trône de mon premier il a l’arôme, rapide comme mon second il vous fait faire un bond</strong>.</em><br />
Mordant les bords de son chapeau le paysan ne su que répondre et son ventre gonfla de nouveau au point de devenir aussi gros que son choux qu’il laissa choir. Le korrigan ramassa prestement le choux et…<br />
-<em> Idiot ! <strong>Le trône du coq c’est le fumier et pour le reste …</strong></em> faisant un bon le korrigan lâche un énorme <strong>pet</strong> et dans la lande disparaît.<br />
<br />
Moralité : dans la lande, le soir avec un choux jamais ne vous promenez, vous risqueriez d’y rester constipé. <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4><strong>Une ou deux énigmes à résoudre :</strong></h4>
<p><ins>Conte-devinette de Grimm :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Trois femmes avaient été métamorphosées en fleurs</strong> et brillaient ainsi dans la campagne. Cependant le charme permettait que l'une d'elles retournât chaque nuit dans sa demeure. Il y avait quelque temps qu'elle subissait cette métamorphose, lorsqu'elle dit à son mari: <br />
- <em>"L'aurore va paraître, et je devrai te quitter de nouveau pour rejoindre mes compagnes et redevenir, comme elles, fleur des champs; mais si tu arrives aujourd'hui avant midi, et que tu me cueilles, l'enchantement cessera, et je ne le quitterai plus désormais."</em><br />
Vous me demanderez maintenant comment son mari aura pu la reconnaître, puisque toutes les fleurs étaient pareilles ?<br />
<br />
Je vous répondrai : Son mari la reconnut, parce qu'elle avait passé la nuit à la maison et non dans les champs, et qu'ainsi la rosée, qui était tombée sur les autres, ne se trouva pas sur elle.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Comment toucher une princesse sans bouger ?</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un roi voulait marier sa fille. Quatre princes vinrent pour demander sa main. Ne voulant offenser aucun d'eux, le roi décida de choisir l'heureux élu ainsi Dans une pièce, il disposa quatre grandes boites carrées, chacune dans un coin de la pièce. Il demanda aux princes de se mettre debout, chacun sur une boite, et pria la princesse de se mettre au milieu de la pièce. Puis, il dit aux princes :<br />
- <em>Le premier qui touche la princesse l'épouse sachant que pour vous déplacer vous n'avez pas le droit de toucher le sol ou les murs avec vos mains ou pieds.</em><br />
Un des quatre princes réussit. Comment a-t-il fait ?<br />
L'un d'eux dit : « Princesse, viens à moi ! » </p></blockquote>
<p>Et la princesse est venue vers lui ... mais qu'avait-il de plus que les autres ? <br /></p>
<ul>
<li>une bague (richesse, pouvoir) ?</li>
<li>son sourire (apparence, beauté, séduction) ?</li>
<li>ou sa parole (qu'avait-il à lui dire de si près... une devinette ?) ???<br /></li>
</ul>
<p><br />
Je vous laisse finir ce conte à votre façon ...<br />
<br />
Finalement, c'est toujours la même histoire : Comment gagner le cœur de sa princesse ? Et c'est elle qui choisira ... ou pas ... Si elle est futée, elle aura le dernier mot !</p>Contes en Pays Narbonnais : le 8 décembre 2012urn:md5:c321b0a59b6b2115c4d1859b6d20eec12012-12-10T08:31:00+00:00patricia gustinRENDEZ-VOUS CONTE !!!CONTEconte avec des animauxconte facétieuxconte merveilleuxENIGMEfableinsoliteLEGENDEMEDITERRANEEMYTHOLOGIENarbonneoiepartageruseréunion des conteuses<h4><strong>Rendez-Vous-Conte du samedi 8 décembre chez Patricia :</strong></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /><br /> Petite rencontre au coin de la cheminée où se sont invités une drôle de dinde de Noël, deux fabliaux, et deux contes merveilleux. <br /><br /><br /></p>
<ul>
<li><strong>??? :</strong> <em>La Dinde Farcie</em> - librement interprété d'après une histoire du Père Castor (conte facétieusement moderne)</li>
<li><strong>Joris :</strong> <em>La farce au jambon</em> - fabliau du Moyen Age réécrit par Henri Gougaud et adapté par Joris - (conte facétieux)</li>
<li><strong>Quentin</strong> : <em>Le corbeau et le renard</em> fable connue mais en argot ... de Pierre Perret ... ce qui change tout (ou presque), surtout la morale ...</li>
<li><strong>Michèle :</strong> <em>Les trois devinettes</em> - conte merveilleux traditionnel - (conte merveilleux)</li>
<li><strong> Viviane :</strong> <em>Le prince aux oreilles d'âne</em> - adaptation de la légende du Roi Midas (conte merveilleux)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>Les trois pains de la vieille</em> - conte de la Méditerranée - (conte merveilleux)</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Beaucoup n'ont pu venir pour raison de maladie ou divers empêchements, mais ce n'est que partie remise ! <br /></p>
<h5><strong>Prochain Rendez-Vous-Contes :</strong></h5>
<ul>
<li><strong>le samedi 12 janvier 2013</strong> à 18h00 chez Viviane<br /></li>
<li>Courriel : patricia.gustin@hotmail.fr</li>
</ul> <h5>DINDE FARCIE...</h5>
<p><strong>??? :</strong> <em>La Dinde Farcie</em> - librement interprété d'après <em>La dinde de Noël</em> de Elodie Agin, une des <em>Petites histoires du Père Castor pour Noël</em>, Flammarion. 80 pages et CD, écouté sur Radio Classique,"Des histoires en musique'', le vendredi à 20 heures. <q>Monsieur Gronchon porte bien son nom : il déteste Noël et son réveillon ! Pourtant, la dinde égarée dans son jardin pourrait finir dans son assiette...</q> Voilà ce qu'est devenue cette petite dinde ...<br /></p>
<blockquote><p>Ce conte m'ayant été transmis oralement et ayant mauvaise ouï, il se peut que le cri de la dinde et autres détails soient déformés...<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Dinde_Noel_ElodieAgin.jpg" alt="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004, déc. 2012" /><strong>Monsieur Ronchon</strong> n'est jamais content <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> Quand les gens le croisent et le voient faire grise mine <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> ils font grise mine <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> :-( <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> :-( <img src="/themes/default/smilies/sad.png" alt=":-(" class="smiley" /> et Monsieur Ronchon pense : <em>"Le monde va mal, le monde va mal"</em>.<br />
Quand le ballon des enfants atterrit dans son jardin, Monsieur Ronchon ne le renvoie pas, et les enfants sont privés de ballon. Monsieur Ronchon n'est vraiment pas marrant.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>C'est bientôt Noël.</ins> Monsieur Ronchon reçoit des monceaux de publicité dans sa boîte aux lettres, où il y a écrit : "pas de publicité". Il feuillette les catalogues, avant de les jeter dans le conteneur vert pour le papier.<br />
<em>"À quoi servent tous ces jouets? Est-ce que j'avais un hélicoptère radiocommandé quand j'étais petit? Non, un ballon suffit aux enfants pour s'amuser"</em> pense Monsieur Ronchon.<br />
Et il y a le pire, les pages alimentaires : les têtes de veau, les pieds de porc avec les manchons de papier découpés, les dindes farcies en dentelle. Toute cette boustifaille en promotion lui donne la nausée. Il ne veut rien connaître des plaisirs de la bouche, du goût de l'eau, du noir d'un petit moka corsé, du lumineux d'un Lap sou chong, de l'onctueux d'un Van Houten, du rond en bouche, du gouleyant dans le gosier, du gargouillant dans l'estomac d'un petit ballon de Monserrat au parfum de fraise et de banane. Monsieur Ronchon est un vrai assiette : assiette de riz, assiette de pâtes, toujours la portion congrue, c'est un pionnier de la cause nationale contre le gâchis alimentaire.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ce soir-là quand Monsieur Ronchon rentre chez lui</ins>,<strong> il trouve dans le jardin une jeune dinde qui court de droite à gauche et roule des yeux affolés</strong> :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.dinde_Herbe-a-dinde_Achillee_dame-nature-oree-du-bois--2.html_t.jpg" alt="Herbe-à-dinde_http://veloursnoir.centerblog.net/rub-dame-nature-oree-du-bois--2.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Herbe-à-dinde_http://veloursnoir.centerblog.net/rub-dame-nature-oree-du-bois--2.html, déc. 2012" /><br />
- <em>Cot cot cot, Rrou…Rrrou…RRRoucou….</em><br />
<em>Sans doute une jeune orpheline de la ferme à côté</em>. Il veut la chasser, elle bat des ailes, mais impossible de franchir le grillage du jardin. Alors Monsieur Ronchon pense que c'est bientôt le repas de Noël :<br />
- <em>Pourquoi pas, puisqu'elle est là...</em> <br />
Mais il la trouve bien maigrelette, alors pour l'engrosser il lui donne du grain.<br />
<ins>Ce sont les premiers frimas de l'hiver</ins>, la nuit il gèle et quand Monsieur Ronchon ouvre la porte la pauvre poulette claque des dents : <br />
- <em>"Ma pauvre petite oie"</em> dit Monsieur Ronchon qui s'y connaît peu en gallinacés malgré son écologie, mais a lu "Les contes de ma mère l'Oye"de Prévert. <em>Puisque tu es là ...</em>, dit-il, et il la fait entrer dans la maison.<br />
<ins>À l'intérieur</ins> il fait meilleur mais pas très chaud, à cause de l'effet de serre et du réchauffement climatique. La petite dinde saute sur les genoux de Monsieur Ronchon, qui sent une douce chaleur envahir ses membres.<br />
- <em>Puisque tu es là ...</em>, dit Monsieur Ronchon, et il se met à la caresser avec son index là où ça fait du bien, derrière les oreilles. <em>Rron….rrrron</em> ronronne la petite dinde.<br />
<ins>Au repas de Noël</ins> Monsieur Ronchon a complètement oublié son premier plan. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.dinde_dentelle_ddb943c57f745ab98cc000011db51fa2486b4882678ed_t.jpg" alt="Dinde-et-dentelles_ParisHilton_http://www.staragora.com/news/paris-hilton-prise-la-main-dans-la-dinde/105585" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Dinde-et-dentelles_ParisHilton_http://www.staragora.com/news/paris-hilton-prise-la-main-dans-la-dinde/105585, déc. 2012" /><br />
- <em>Puisque tu es là ...</em>, dit-il, et il l'invite à partager son repas.<br />
<ins>Après le repas</ins>, Monsieur Ronchon invite la jeune dinde à monter se coucher avec lui.<br />
- <em>Puisque tu es là ...</em>, dit-il<br />
- <em>Cot cot cot, Rrou…Rrrou…RRRoucou…. Rron….rrrron</em><br />
La jeune dinde est toute contente.<br /></p></blockquote>
<p><strong>NOTA BENE :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.Front-liberation-dindes_HUMOUR_s.jpg" alt="Dindes_Front-de-Libération_Humour.com" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Dindes_Front-de-Libération_Humour.com, déc. 2012" /> Tous les propos rapportés dans le conte ci-dessus n'appartiennent qu'à leur auteur - qui entend garder l’anonymat - et n'engagent personne d'autre.<br />
Je soupçonne fortement le <em>Front de Libération des Dindes</em> d'être l'auteur de cette farce pour se venger de celles qu'il a dû se farcir ...<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Noel_PereCastor_t.jpg" alt="Petites-Histoirees-du-Pere-Castor-Noël_Flammarion" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Petites-Histoirees-du-Pere-Castor-Noël_Flammarion, déc. 2012" /><em>Petites histoires du Père Castor pour Noël</em>, Flammarion. 80 pages et CD : Dans ce recueil du Père Castor, Noël se décline en dix histoires rigolotes, tendres, ou traditionnelles. Ces petits récits peuvent être classiques (Le Bonhomme Hiver, Michka, Ivan et l'oie de Noël ...) humoristiques ou exotiques de la Russie à la Polynésie (Un Noël tombé du ciel, inspiré d'un conte polynésien) en passant par la jungle africaine), voire très modernes : la dernière histoire, très moderne puisqu'elle fait intervenir la technologie et les virus informatiques ! Toutes les histoires sont très joliment illustrées, dans des styles très différents et un comédien raconte ces histoires en musique dans le CD qui accompagne cet album. A écouter le soir pour s'endormir dans la magie de Noël. Dès 3 ans. <ins>10 contes de Noël :</ins> Chic, le Père Noël ! ; La dinde de Noël ; Ivan et l'oie de Noël ; Bonhomme Hiver ; Dans le ciel de Noël ; Cette nuit-là... ; Michka ; 24 petites souris et la neige de Noël ; un Noël tombé du ciel ; Sauvons le Père Noël !</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Dinde_Noel_ElodieAgin_t.jpg" alt="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="La_dinde-de-Noel_ElodieAgin_PereCastor2004, déc. 2012" />Elodie Agin : <em>La dinde de Noël</em>, Castor Poche Benjamin, 2004. <q>Monsieur Gronchon porte bien son nom : il déteste Noël et son réveillon ! Pourtant, la dinde égarée dans son jardin pourrait finir dans son assiette... Mais avant le réveillon il faut bien la nourrir ... et comme elle tremble de froid, monsieur Gronchon allume (enfin !) le chauffage ... Arrive le grand jour ... et il n'a plus le cœur de tuer cette dinde qui l'a apprivoisé. C'est bien mieux de passer un soir de fête en compagnie !</q></li>
<li>Radio Classique,"Des histoires en musique<em>, émission présentée par Elodie Fondacci. Du lundi au vendredi de 20h à 20h05, rediffusion de l'intégrale de la semaine samedi de 9h à 9h30. Elodie Fondacci raconte un conte de fée en musique pour endormir les plus petits et divertir les plus grands. </em>"La dinde de Noël"'', de Elodie Agin, a été diffusée, dans sa version originale et enfantine, le vendredi 7 décembre 2012 à 20 heures (http://www.radioclassique.fr/index.php?id=14&id_emission=225&is_podcast=1)</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>L'herbe à dindes : http://veloursnoir.centerblog.net/rub-dame-nature-oree-du-bois--2.html</li>
<li>Dinde et dentelles : Paris Hilton vue sur http://www.staragora.com/news/paris-hilton-prise-la-main-dans-la-dinde/105585</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>L'Herbe-à-dindes :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Achillea_millefolium_-_Kohler_s_Medizinal-Pflanzen-149_t.jpg" alt="Achillée_Herbe--dindes_Wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Achillée_Herbe--dindes_Wikipedia, déc. 2012" /><q><em>L'achillée</em> (<em>Achillea millefolium</em>) tire son nom d'Achille, qui aurait découvert et utilisé la plante pour guérir les blessures de ses soldats lors de la guerre de Troie. Encore que certains affirment qu'il s'agissait d'une tout autre plante. On l'a aussi appelée herbe à la coupure, herbe à la saignée, herbe-aux-charpentiers, herbe-aux-militaires, saigne-nez, tous des noms qui indiquent ses emplois traditionnels pour soigner les plaies et blessures de toutes sortes. Quant au nom de « sourcil de Vénus », son origine reste obscure. Peut-être fait-il référence au fait que la plante était censée aider les femmes à découvrir qui serait leur prince charmant ? Au Québec, on l'a appelée « herbe à dinde » et « herbe au dindon » par allusion à l'emploi de la plante dans l'alimentation de cette volaille. Enfin, le nom de « millefeuille » lui vient de ce que sa feuille est très finement découpée et donne l'impression qu'il y en a mille là où il n'y en a en réalité qu'une seule.</q> (http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/HerbierMedicinal/Plante.aspx?doc=achille_millefeuille_hm / illustration Franz Eugen Köhler - Wikipedia)<br />
<br /><br /></p>
<h5>FARCE AU JAMBON ...</h5>
<p><strong>Joris :</strong> <em>La farce au jambon</em> - fabliau du Moyen Age réécrit par Henri Gougaud et adapté par Joris. Henri GOUGAUD <strong>Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes</strong>, Albin Michel, 2012, pp 113-115 :<br /></p>
<blockquote><p><strong>Un marchand ambulant</strong>, colporteur le jour, maraudeur un petit peu voleur à ses heures, en un mot : un pauvre diable, va de porte en porte, de ferme en ferme. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Jambon_douceuretdetente_s.jpg" alt="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1, déc. 2012" />Dans une riche propriété, la porte s’entrouvre : il voit, suspendu à une poutre du plafond, entre les oignons et les tresse d'ail ... un magnifique <strong>jambon</strong>. De la viande, cela fait bien longtemps qu'il rêve d'en manger...<br />
<ins>Le soir</ins>, lorsque tout le monde est couché, les chiens et les chats endormis, il pénètre dans la salle. Le jambon est trop haut perché ... Il improvise un échafaudage: sur la table de ferme l pose une chaise ... pas assez haut ... un petit tonneau sur la chaise qui est sur la table ... pas encore assez haut ... un tabouret sur le tonneau posé sur la chaise qui est sur la table ... Il grimpe comme il peut, sort son couteau, et sur la pointe des pieds saisit la ficelle qui tient solidement le jambon accroché à la poutre ... Il tend le bras, s'étire de tout son long, toujours sur la pointe des pieds, coupe la ficelle, attrape le jambon au vol et s'envole avec lui ... Patatras ! Il entraîne avec lui l'escabeau improvisé ...Une bombe n'aurait pas fait davantage de bruit ... Toute la maisonnée est réveillée en sursaut : les chiens aboient, les chats miaulent, les souris couinent, les enfants pleurent, la grand-mère appelle son mari défunt (Alphonse ! Alphonse !) la fermière crie et rue comme une jument affolée, le fermier saute du lit en trois cabrioles arrière, se souvient qu'il a été soldat et se précipite dans la salle en saisissant au passage un balai qu'il tend devant lui dans l’obscurité :<br />
- <em>Halte ! Qui va là ?</em><br />
Le colporteur-maraudeur-tout-à-fait voleur, improvise :<br />
- <em><strong>C'est le Diable ! ...</strong></em><br />
- <em>Le diable ! Arrière Satanas !</em><br />
- <em>Mais c'est ma nuit de bonté : je viens t'apporter un jambon...</em><br />
- <em>Ah, non ! je ne signe rien : ni reçu, ni pacte !</em><br />
- <em>Alors, aide-moi : arrime-moi ce jambon sur l'épaule que j'aille le proposer à quelqu'un d'autre ... Aïe, aïe, aïe, mes vieux os, mes tibias, mes genoux, mon dos ...</em><br />
Le fermier, tout à fait désorienté, plaque le jambon sur le dos du diable et le pousse vers la porte qu'il ferme précipitamment et retourne se coucher à moitié rassuré.<br />
<ins>Cette nuit-là</ins>, notre pauvre diable de marchand ambulant a fait un repas digne d'un roi, il s'est cru au Paradis ...<br />
<ins>Le lendemain matin</ins>, le fermier s'est levé, avec des poches sous les yeux, et lorsqu'il a pu ouvrir tout à fait ses quinquets, il a vu, ou plutôt il n'a pas vu, le jambon ! Disparu ! <br />
- <em>Par tous les diables ! Il m'a bien eu !</em> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Au_Bon_Bec_2012_s.jpg" alt="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012, déc. 2012" />Henri GOUGAUD <strong>Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes</strong>, Albin Michel, 2012, pp 113-115 : <q><em>La farce au jambon, ce n'est pas une recette, c'est juste un conte pour accompagner le pain.</em></q><br /><br /></li>
</ul>
<p>Henri Gougaud écrit dans un vocabulaire soutenu, riche en adjectifs qui nous font des images des temps anciens. Parti de ce texte un peu difficile par la richesse des termes employés, certains vieillis, Joris a trouvé sa version, avec quelques variantes : au lieu de ramper sur une poutre, notre voleur se fabrique un échafaudage improvisé qui s'écroule avec lui au moment où il saisit le jambon.<br />
<br />
Hélas, Gougaud ne cite pas ses sources ... et c'est un reproche qu'on lui fait souvent ... il dit simplement à la fin du conte : <q><em>C'était la farce au jambon cru façon village polonais.</em></q> Quelques recherches m'ont fait remonté le temps jusqu'au Moyen Age :<br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.RAUX_Jeux_et_farces_t.jpg" alt="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955, déc. 2012" />Jacques RAUX, <em>Jeux pour tréteaux</em>SUDEL, 1952</li>
<li>Jacques RAUX, <em>Jeux et Farces</em> : Pitalugue; Le Faucon; Le dit des perdrix; Bernibus; Le jugement de Jean le fou; Verjus; La farce du jambon, SUDEL, 1955</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Farce :</ins><br />
<strong>Le titre donné au conte, <em>La farce au jambon</em> est un jeu de mot, entre la farce qui sert en charcuterie et la farce ou courte comédie jouée au Moyen Age.</strong> <br />
On appelle farces les pièces de théâtre comiques composées du XIII jusqu'au XVI siècle. On ne les nomme pas comédies parce que, selon les Arts poétiques du Moyen Âge, ce terme s'applique aux poèmes dont le début est triste et la fin plutôt joyeuse. On trouve le terme de farce qualifiant une pièce de théâtre à partir de 1398. Vers la fin du Moyen Âge, nombreuses sont les pièces intitulées farce ou moralité, sottie ou farce. Des acteurs installaient des tréteaux, souvent en plein air à l'occasion d'une fête, d'un marché, dans la rue, et même, plus tard, sur le Pont-Neuf à Paris (...) Le point culminant, c'est la farce, pièce comique qui présente des situations et des personnages ridicules où règnent tromperie, équivoques, ruses, mystifications. (http://www.universalis.fr/encyclopedie/farce/)<br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus : </ins><br />
Les fabliaux du Moyen Age, farces ou contes facétieux, se sont transmis de bouche à oreille jusqu’à nous, car quel plaisir pour les gens du peuple de rire de ceux qui les dirigent et les asservissent ! <br /></p>
<ul>
<li><em>Fabliaux du Moyen Âge</em>, de Pierre-Marie Beaude, Folio Junior Textes classiques - N° 1589 : Un paysan devenu médecin malgré lui... Un prêtre victime de son propre sermon... Un voleur trahi par son bonnet... Un bourgeois si sot qu'il entend parler son chien... Dans les fabliaux du Moyen Âge, on rit de tout et de chacun avec une joyeuse liberté. Riches et pauvres, rusés et nigauds, nul n'est épargné dans ce savoureux jeu de massacre. Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale en classe de 5e. Fiche pédagogique téléchargeable gratuitement sur www.cercle-enseignement.com.</li>
</ul>
<p><br />
Plusieurs contes facétieux se font un plaisir de vous mettre l'eau à la bouche en racontant comment la gourmandise alliée à la ruse peuvent faire des miracles ... En voici un exemple :<br /></p>
<ul>
<li><em>L'aile de l'oie</em>, "Récits & contes populaires du Languedoc/3 recueillis par Claudine et Daniel Fabre dans le Narbonnais", Gallimard, 1978 : <q>Marguerite, servante du curé de Saint-Martin était <em>gourmande comme une chienne et fière comme une oie</em>. elle prépare une oie farcie pour le réveillon de Noël, mais le Curé voisin vient sonner à la porte. Marguerite imagine un stratagème pour qu'il ne reste pas manger l'oie, lui faisant croire que son curé est devenu fou et se plaît à couper nez et oreilles de ses invités au lieu de la volaille, car elle compte bien déguster cette oie avec le curé et se servir un bon morceau ...</q></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>DE FARCE EN FABLE</h5>
<p><strong>Quentin</strong> : <em>Le corbeau et le renard</em> fable connue mais en argot ... de Pierre Perret ... ce qui change tout (ou presque), surtout la morale ...<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.corbeau_freux_t.jpg" alt="http://arbrealettres.wordpress.com/2009/10/14/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://arbrealettres.wordpress.com/2009/10/14/, mar. 2010" />Maître Corbeau sur un chêne mastard<br />
Tenait un from'ton dans le clapoir.<br />
Maître Renard reniflant qu'au balcon<br />
Quelque sombre zonard débouchait les flacons<br />
Lui dit: <em>"Salut Corbac,</em><br />
<em>C'est vous que je cherchais.</em><br />
<em>A côté du costard que vous portez, mon cher,</em><br />
<em>La robe du soir du Paon est une serpillière.</em><br />
<em>De plus, quand vous chantez, il paraîtrait sans charre</em><br />
<em>Que les merles du coin en ont tous des cauchemars."</em><br />
A ces mots le Corbeau plus fier que sa crémière,<br />
Ouvrit grand comme un four son piège à ver de terre.<br />
Et entonnant "Rigoletto" il laissa choir son calendo.<br />
Le Renard le lui pique et dit: <em>"Apprends mon gars</em><br />
<em>Que si tu ne veux point tomber dans la panade</em><br />
<em>N'esgourde point celui qui te passe la pommade ..."</em><br /></p></blockquote>
<p>Moralité :<br /></p>
<blockquote><p>On doit reconnaître en tout cas<br />
Que grâce à Monsieur La Fontaine<br />
Très peu de chanteurs d'opéra<br />
Chantent aujourd'hui la bouche pleine.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Une fable universelle ?</ins><br />
Jean-Jacques Rousseau :<q> Je demande si c’est à des enfants de six ans qu’il faut apprendre qu’il y a des hommes qui flattent et mentent pour leur profit ? On pourroit tout au plus leur apprendre qu’il y a des railleurs qui persiflent les petits garçons, et se moquent en secret de leur sotte vanité : mais le fromage gâte tout ; on leur apprend moins à ne pas le laisser tomber de leur bec qu’à le faire tomber du bec d’un autre.</q><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.Corbeau_Renard_BD_m.jpg" alt="Corbeau_Renard_http://www.hellocoton.fr/to/rfTD#http://madanimalstories.blogspot.com/2012/10/le-corbeau-et-le-renard-et-le-fromage.html" style="display:block; margin:0 auto;" title="Corbeau_Renard_http://www.hellocoton.fr/to/rfTD#http://madanimalstories.blogspot.com/2012/10/le-corbeau-et-le-renard-et-le-fromage.html, déc. 2012" /><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://argot.abaabaa.com/Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre_PERRET.php?Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre">http://argot.abaabaa.com/Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre_PERRET.php?Fable_de_la_Fontaine_en_argot_par_Pierre</a></li>
<li>''Pierre Perret chante 20 fables inspirées de Jean de La Fontaine, CD Adèle, Une Musique/Carrère Music 50 5301995, 1995</li>
<li>Jean de La Fontaine : Le corbeau et le renard</li>
<li>Illustration : http://www.hellocoton.fr/to/rfTD#http://madanimalstories.blogspot.com/2012/10/le-corbeau-et-le-renard-et-le-fromage.html</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h5>DE LA FABLE AU CONTE FACÉTIEUX : MERVEILLEUX !</h5>
<p><strong>Michèle :</strong> <em>Les trois devinettes</em> - conte merveilleux traditionnel tiré du recueil de Carmen Bravo-Villasante, <em>17 Contes d'Espagne</em>, Flammarion, Castor Poche n° 185. Des énigmes, vous en trouverez dans les contes ... les princesses savent en poser pour se protéger des prétendants mal venus, les filles avisées savent ainsi répondre aux rois et délivrer leur père, et les bergers aussi peuvent en poser .... Le conte <em>Les trois devinettes</em> est plus connu sous le titre : <em>Le troupeau de lapins</em> ou <em>Le sac de vérités</em>, T 570 selon la classification d’Aarne et Thompson. <br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
<q><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3_t.jpg" alt="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Princesse_pensive_jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3, déc. 2012" />Un<strong> roi</strong>, peu pressé de marier sa<strong> fille</strong>, annonce qu'il ne la donnera en mariage qu'à celui qui proposera une <strong>énigme</strong> ou une devinette qu'elle ne saurait résoudre. Quelques princes tentèrent l'aventure et en perdirent la tête ... Un jeune<strong> berger</strong> décide de tenter sa chance et fait ses adieux à sa mère, qui, certaine qu'il va droit à la mort, lui prépare un gâteau pour le voyage, mais elle y met une forte dose de poison. Le garçon donne un morceau à sa chienne qui l'accompagne et la voit convulser et mourir. 3 corbeaux qui commencent à picorer le cadavre meurent. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.berger_chien_s.jpg" alt="Berger_chien_http://histoirecenthistoires.blogspot.fr/2012_03_01_archive.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Berger_chien_http://histoirecenthistoires.blogspot.fr/2012_03_01_archive.html, déc. 2012" /> Le berger tend un piège pour attraper du gibier. Il tue une hase (femelle du lièvre) et trouve dans son ventre trois lapereaux qu'il fait rôtir. Cela lui permet de poser la devinette suivante : <em>En chemin, voici ce qui m'est arrivé : <strong>Le gâteau a fait mourir Adèle, Adèle en a tué trois, j'ai fait rôtir trois viandes qui n'étaient pas encore nées ...</strong></em> La princesse n'a pu répondre. Mais le roi ne voulait pas d'un simple berger pour gendre, alors il lui donne une épreuve pour savoir s'il est à la hauteur : il doit <ins>garder 10 lapins et les ramener tous les 10 le soir</ins>. En chemin, le berger aide une <strong>vieille</strong> qui lui donne un <strong>sifflet</strong> qui lui permet de faire venir ses lapins. Le roi, voyant cela, envoie <strong>la servante</strong> acheter un lapin. La servante accepte de s'allonger sur l'herbe avec le berger mais au retour le lapin revient au son du sifflet. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Lapins_sauvages_t.jpg" alt="lapins_sauvages" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="lapins_sauvages, sept. 2011" />Elle dit qu'elle n'a pu acheter de lapin. Le roi envoie la <strong>reine</strong> qui fait pareil avec le même résultat. Le roi demande alors comme seconde épreuve de remplir <strong>un sac de vérité</strong> : le berger raconte comment la servante a eu un lapin et s'apprête à parler de la reine quand le roi l'interrompt brutalement : le sac est plein ! Et cric et crac !</q><br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Berger et son chien : http://histoirecenthistoires.blogspot.fr/2012_03_01_archive.html</li>
<li>Princesse pensive : jeune-femme-pensive-par-le-peintre-russe-grigory-sedov-19c3</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Carmen Bravo-Villasante, <em>Les trois devinettes</em> <ins>in :</ins> "17 Contes d'Espagne", Flammarion, Castor Poche n° 185. Pour consulter le sommaire de ce recueil cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/SOMMAIRES">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Variantes :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Claude Carrière,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Cercle_des_menteurs_1_t.jpg" alt="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cercle des menteurs 1_ JC Carrière, oct. 2010" /> <em>Question sans réponse</em> <ins>in :</ins> "Le cercle des menteurs I", Plon 1998, p 311. Dans cette histoire populaire grecque, la formule de l'énigme est présente mais pas les épreuves. L'introduction rend le récit plus explicite : c'est la princesse qui ne veut pas se marier et impose une énigme qu'elle ne saurais pas résoudre (ce qui implique qu'elle épouserait un homme assez fin pour la mettre en défaut et la mère, davantage présentée, met en garde son fils contre les dangers de tenter l'épreuve et le prévient de faire goûter le gâteau à sa chienne en premier ; elle prend le risque d'empoisonner son fils pour lui éviter d'avoir la tête tranchée, mais s'il voit la chienne malade, mauvais présage, elle lui recommande de revenir à la maison. <q>La princesse ne veut pas se marier ; elle implore son père : <em>Je n'épouserai que l'homme qui me posera une question à laquelle ne ne pourrai répondre. Que tous les autres aient la tête tranchée.</em> La mère recommande au fils : <em>"Avant de goûter à ce gâteau, tu dois en donner un petit morceau à ta chienne. Si tu vois qu'il lui arrive quelque chose, ne continue pas, reviens ici, car ce sera un très mauvais présage."</em> La chienne meurt. Trois corbeaux qui avaient commencer à la becqueter meurent empoisonnés eux aussi. Le berger cherche des baies pour se nourrir et trouve une vache crevée avec un veau dans son ventre. Il le fait cuire avec les livres de messe qu'il trouve dans une chapelle et boit l'eau qui était au fond de la lame à huile. Voici l'énigme à laquelle la princesse ne put répondre : '<strong>'Le petit gâteau a fait périr la mignonnette. La mignonnette morte a fait périr trois nègres. J'ai fait rôtir avec des lettres la viande qui n'était pas encore née et j'ai bu de l'eau qui n'était ni dans le ciel ni sur la terre.''</strong></q></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>François-Marie Luzel, <em>'Petit-Jean et la princesse devineresse</em> <ins>in :</ins> "Contes populaires de Basse-Bretagne", 1881, conté par Guillaume Garandel à Plouaret en1871. Une énigme très complexe, mais pas d'épreuves, si ce n'est rempli un sac de vérités. L'énigme est ainsi formulée : <q><strong><em>Quand nous partîmes de la maison, nous étions quatre ; de quatre, il est mort deux ; de deux il est mort quatre ; de quatre nous avons fait huit ; de huit il est mort seize, et nous sommes encore venus quatre vous voir. </em></strong> 2 hommes et 2 chevaux, 2 chevaux morts, puis 4 pies ; ils ont fait 8 petits pains fourrés chacun d'une moitié de pie, et ont empoisonnés ainsi 16 voleurs.</q> Texte intégral en ligne sur <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/10/Wikisource">Wikisource</a>], la bibliothèque libre.</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Pour en savoir plus sur les autres versions de ce conte, <em>Le troupeau de lapins</em> ou <em>Le sac de vérités</em>, consulter l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/11/Le-sifflet-magique">"Le sifflet magique"</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Quelques contes à énigmes à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/E...-comme-Enigme">E... comme Énigme</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>UN CONTE MERVEILLEUX LIÉ A UNE ANCIENNE LÉGENDE</h5>
<p><strong> Viviane :</strong> <em>Le prince aux oreilles d'âne</em> <ins>in :</ins> "Histoires du soir - Magie et contes de fées", Gründ, 2012. Adaptation de la légende du Roi Midas
<br />
<ins>Résumé de Viviane :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Un roi riche et puissant</strong> avait tout pour être heureux mais il n'avait pas d’héritier.<br />
Un jour, il s'en va dans les bois voir <strong>trois fées</strong> pour demander leur aide. Et effectivement, au bout d'un an, la reine met au monde <strong>un fils</strong>. Quelques temps lus tard, les fées viennent voir l'enfant et chacune lui offre une qualité. Il sera : <br />
1. Le plus beau<br />
2. Le plus sage et le plus honnête<br />
3. mais il aura <strong>des oreilles d'âne pour ne pas être trop orgueilleux</strong>.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.midas_s.jpg" alt="Midas_oreilles-d-ane_http://kidmythica.voila.net/le_roi_midas.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Midas_oreilles-d-ane_http://kidmythica.voila.net/le_roi_midas.html, déc. 2012" /><ins>Le prince grandit</ins> et devient un beau jeune homme mais ses oreilles grandissent aussi. Le roi lui ordonne de porter toujours un <ins>bonnet</ins>. Mais il faut bien lui faire couper les cheveux et la barbe ... Le roi fait promettre au <strong>barbier</strong> de taire ce secret : en échange de son silence il fera de lui un homme riche. Ce qui fut fait. Mais le barbier maigrissait de mois en mois, rongé, desséché par ce secret. <br />
<strong>Un vieil ermite</strong> lui conseille d'aller dans la campagne, loin de tout, de creuser un trou et de confier ce secret à la terre.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.syrinx_s.jpg" alt="syrix_http://www.flutes-en-bambou.com/images/syrinx.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="syrix_http://www.flutes-en-bambou.com/images/syrinx.jpg, déc. 2012" /><ins>Quelques temps plus tard</ins>, des bambous poussent à cet endroit et des bergers en coupent quelques uns pour en faire des pipeaux. Mais en soufflant dedans les <strong>pipeaux</strong> se mettent à chanter : <em>Le prince a des oreilles d'âne</em> ...<br />
Ce murmure arrive aux oreilles du roi qui constate lui-même les faits en soufflant dans les pipeaux. Au moment où il va faire couper la tête à son barbier, son fils le prince intervient et déclare au roi que, malgré ses oreilles d'âne, il peut tout de même régner avec sagesse. Cette réflexion en elle-même est déjà une marque de sagesse et d'humilité ... <br />
<strong>Les trois fées entendent cela et voyant que le prince n'est pas devenu orgueilleux, elles remplacent ses oreilles d'âne par de oreilles normales... et les pipeaux ne chantèrent plus leur chanson.</strong></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Midas : http://kidmythica.voila.net/le_roi_midas.html</li>
<li>Syrinx, flûte en bambou : http://www.flutes-en-bambou.com/images/syrinx.jpg</li>
<li>Bonnet phrygien et casques : http://racines.traditions.free.fr/narval/narval9.jpg<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Aux origines : Une légende grecque ...</ins><br />
Midas aurait régné de 715 à 676 av. J.-C. Midas fut un puissant roi, qui étendit le royaume de Phrygie, vers l’est jusqu’à l’Ourartou, dont les mines d’or, de cuivre et de fer tombèrent ainsi entre ses mains. Il disposait en outre des mines d’or de Phrygie et des paillettes du célèbre fleuve Pactole.<br />
Midas est aussi le héros de nombreuses histoires. (http://www.cliolamuse.com/spip.php?article273) (Wikipedia) <br /></p>
<ul>
<li><q>Un jour, Silène, ayant bu plus que de raison, s'égare jusque sur les terres de Midas, qui le recueille et lui offre l'hospitalité. Dionysos, à sa recherche, le trouve là et remercie l'hôte de celui qui l'a élevé en lui accordant un vœu. <strong>Midas demande alors la faculté de transformer en or tout ce qu'il touche.</strong> Incapable de manger et de boire, il supplie le dieu de reprendre son présent. Dionysos lui ordonne alors de se laver les mains dans les eaux du Pactole, dont le sable se change en or.</q> Cette légende explique le caractère aurifère du Pactole, auquel la Phrygie doit une bonne partie de son empire.<br /></li>
</ul>
<ul>
<li>Dans une autre légende, les talents de musicien de Midas (il a été l'élève d'Orphée) sont requis : il est appelé à être<ins> juge dans le concours de musique</ins> entre le satyre Marsyas, joueur de flûte, et Apollon, qui joue de la lyre (Ovide, au livre XI de ses Métamorphoses, situe le concours entre Pan et Apollon). Il donne Marsyas vainqueur, alors que les Muses, qui jugent également, préfèrent Apollon au satyre. <q><strong>Apollon, pour se venger, lui donne des oreilles d'âne.</strong> Midas pour cacher sa disgrâce portait jour et nuit, un bonnet conique maintenu par deux bandeaux noués sous le menton qui dissimulait ses oreilles (bonnet phrygien). mais un serviteur découvre son secret en lui coupant les cheveux. Le barbier n’osait pas répandre la nouvelle et son mutisme lui pesait. Un jour, n’y tenant plus, il creusa un trou dans le sable au bord d’une rivière, y dit : « Le roi Midas a des oreilles d'âne » et rebouche le trou. Peu après, des roseaux poussèrent à cet endroit ; agités par la brise, ils répétaient à tous les échos la phrase : « Le roi Midas a des oreilles d’âne. »</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.bonnet_phrygien_s.jpg" alt="Bonneet_phrygien_http://racines.traditions.free.fr/narval/narval9.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bonneet_phrygien_http://racines.traditions.free.fr/narval/narval9.jpg, déc. 2012" />Il se peut que la coiffure des souverains de Phrygie ait été une sorte de mitre faite de la peau du crâne d’un âne à laquelle adhéraient encore les oreilles. Les Grecs auraient inventé l’histoire de Midas et l’auraient enjolivée <em>a posteriori</em> pour expliquer cette coutume insolite. Ce bonnet devint plus tard le symbole des esclaves affranchis, c’est la raison pour laquelle les révolutionnaires français le reprirent comme emblème et qu’il devint l’un des symboles de la République Française. Ce <strong>bonnet phrygien</strong> a été adopté par la Marianne qui représente notre République ... Cacherait-elle des oreilles d'âne ???<br />
<br /></p>
<h5>UN CONTE MERVEILLEUX ET UN ROI LÉGENDAIRE</h5>
<p><strong>Patricia :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.25Contes_Mediterranee_JeanMuzi_t.jpg" alt="25contes-de-la-Méditerranée_Jean-Muzi_Flammarion2011" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="25contes-de-la-Méditerranée_Jean-Muzi_Flammarion2011, déc. 2012" /><em>Les trois pains de la vieille</em> - conte de la Méditerranée d'après <em>Le jugement de Salomon</em><ins> in :</ins> Jean Muzi, « 25 Contes de la Méditerranée », Flammarion jeunesse, poche, 2011. Pour consulter le sommaire de ce recueil cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/12/SOMMAIRES">ici</a><br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
<q><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.3_pains_t.jpg" alt="Trois pains_http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Trois pains_http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg, déc. 2012" />Une pauvre vieille à court de réserves, balaie le grenier d'un riche marchand et réussit à faire 3 boules de pains. Mais, au moment de manger, un pauvre vient frapper à sa porte, puis un second. Généreuse et touchée par leurs malheurs, elle donne deux de ses pains. Il lui en reste un : elle va trancher ce pain durement et honnêtement gagné et mérité quand le vent s'engouffre et l'emporte vers la mer ... La pauvre petite vieille crie à l'injustice. <strong>Elle décide de porter plainte ... contre le vent !</strong> Elle se rend au palais de justice du Roi Salomon, réputé pour son sens de la justice et son intelligence à résoudre les affaires les plus délicates...</q> (Illustration : http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg)<br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br />
Consulter l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/05/Les-trois-pains-de-la-vieille">''Les trois pains de la vieille''</a> où vous trouverez le conte dans son intégralité, adapté d'après deux ou trois versions, et quelques détails sur <strong>Salomon</strong> et le <strong>pain</strong>, symbole de vie et de partage.</p>Sérendipitéurn:md5:a71888d2d8d497a56a3a0d6e8762e14d2009-02-14T05:01:00+00:00patricia gustinPetit lexiquechameauCONTEconte avec des animauxconte de sagesseENIGMEsérendipitévidéovocabulaire<p>Ce terme traduit de l'anglais tire en fait son origine du conte persan : <em>Les trois princes de Serendip</em> ... tout un chemin à l'image de son étymologie... et un conte...<em></em></p>
<p><ins>Mise à jour le 27 février 2012 :</ins> document en PDF.<br />
<em>Le long voyage d’une notion : La sérendipité, de la fiction à la science</em>.<br />
<ins>Mise à jour le 14 mars 2023 :</ins> <em>Innovation et sérendipié</em>, fichier en PDF</p> <h4><em><strong>Définition :</strong></em> <br /></h4>
<p><q>La<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/07/26/Internet-permet-de-se-tenir-connect%C3%A9%2C-ou-pi%C3%A8ge-de-la-surinformation%2C-nous-d%C3%A9connecte-de-nous-m%C3%AAmes"> sérendipité</a> est une découverte, provoquée par une attitude d'esprit, qui consiste à rebondir sur les conséquences d'une aventure, d'une rencontre, d'une recherche ou d'une expérience.</q> (Wikipédia)<br /></p>
<p><q>Sérendipité... vous ne connaissez pas encore ce mot ? C’est le don de faire des trouvailles, de trouver ce qu’on ne cherche pas, dans la science, la technique, l’art, la politique, le droit. Ce sont des découvertes, des inventions et des créations “accidentelles”. Un cas de sérendipité, par définition, est une observation surprenante suivie d’une explication juste.</q> <a href="http://www.cersa.cnrs.fr/spip.php%3Farticle1249.html">CERSA</a><br /></p>
<h4><strong><em>Origines du mot :</em></strong> <br /></h4>
<p>Le mot anglais serendipity fut créé par Horace Walpole le 28 janvier 1754 dans une lettre à son ami Horace Mann, envoyé du roi George II à Florence.
Il y fait mention d'un conte persan, <em>Les Trois Princes de Serendip</em>, publié en italien en 1557 par l'éditeur Vénitien Michele Tramezzino puis traduit dès 1610 en français. Serendib ou Serendip était l'ancien nom donné au <em>Sri Lanka</em> en vieux persan.<br /></p>
<p>Walpole précise dans sa lettre que les jeunes princes font simplement preuve de sagacité, et que leurs découvertes sont purement fortuites.<br /> <br /></p>
<h4><strong><em>A lire :</em></strong><br /></h4>
<p>De Pek van Andel et <a href="http://www.cersa.cnrs.fr/spip.php%3Farticle58.html">Danièle Bourcier</a> :<br /></p>
<ul>
<li><em>Le long voyage d’une notion : La sérendipité, de la fiction à la science</em> ci-joint en PDF. <a href="http://infodoc.blog.free.fr/public/Lexique/SERENDIPITE_Le_long_voyage_d_une_notion.pdf">Le long voyage d’une notionLa-sérendipité-de-la-fiction-à-la-science_Pek-van-Andel_Danièle-Bourcier</a></li>
</ul>
<ul>
<li><em>De la sérendipité dans la science, la technique, l’art et le droit</em>, L’Act Mem, coll. Libres sciences, Chambery, 2008 : <q> Ce mot imprononçable, forgé par Horace Walpole en 1754 et utilisé d’abord par des bibliomanes, a été importé par les sciences exactes, puis par les sciences sociales et le monde de la décision. Ce livre décrit la théorie, la pratique, des types et des cas de sérendipité : chaque cas est une idée forte, une leçon d’interprétation de l’inattendu, comme la radioactivité naturelle ou l’effet pervers d’une loi. Il rend compte de la part du hasard comme source d’improvisation dans la genèse des idées et l’histoire des hommes. Pek van Andel, chercheur en sciences médicales à l’Université de Groningue et Danièle Bourcier, directrice de recherche au CNRS en sciences sociales, explorent la sérendipité dans tous les domaines. Cet ouvrage, illustré et documenté, s’adresse à tout créateur, innovateur, lecteur curieux. Et bien sûr, parce que ce sujet est didactique et drôle, aux enseignants et aux chercheurs, qui s’y reconnaîtront.</q> article du <a href="http://www.cersa.cnrs.fr/spip.php%3Farticle1249.html">CERSA</a>.</li>
</ul>
<ul>
<li>Charles-Edouard Bernaille, Marguerite Clark, Vincent Louvet, Vincent Calvez, <em>INNOVATION ET SERENDIPITE</em>, Master I, Management de l’Innovation et de la Création, Ecole ESSCA, <a href="http://ce.bernaille.free.fr/documents/innovation_serendipite.pdf">http://ce.bernaille.free.fr/documents/innovation_serendipite.pdf</a>. Bien des trouvailles furent faites lors d'instants consacrés à la sérendipité, l'esprit voyageant librement, errant, mais fécond. Entre autres citons l'astrolabe, la loi de la gravitation, la radioactivité, le néoprène, l'aspartame, la super glue, la gomme, le kleenex, le stéthoscope, la dynamite, la pilule contraceptive, le lego (très utile en cas d'oubli de la pilule ...)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>Conte persan :</em></strong> en musique ...<br /></h4>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: right;">
<iframe width="320" height="230" src="http://www.youtube.com/embed/uHHXmRKy4x4?fs=1&feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
</div>
<p><br />
<strong>Les trois fils du roi de Serendip</strong> refusèrent de succéder à leur père. Ils voulaient courir le vaste monde pour parfaire leur éducation. Le roi les expulsa. Il partirent à pied pour voir des pays différents et bien des choses merveilleuses.</p>
<p><strong>Un jour, ils passèrent sur les traces d'un chameau.</strong></p>
<ul>
<li><strong>L'aîné</strong> observa que l'herbe à gauche de la trace était broutée mais que l'herbe de l'autre côté ne l'était pas. Il en conclut que le chameau ne voyait pas de l'œil droit.</li>
<li><strong>Le cadet</strong> remarqua sur le bord gauche du chemin des morceaux d'herbes mâchées de la taille d'une dent de chameau. Il en déduit alors que le chameau aurait perdu une dent.</li>
<li>Du fait que les traces d'un pied de chameau était moins marquée dans le sol, <strong>le benjamin</strong> inféra que le chameau boitait.</li>
</ul>
<p>Tout en marchant, un des frères observa des colonnes de fourmis ramassant de la nourriture. De l'autre côté, un essaim d'abeilles, de mouches et de guêpes s'activait autour d'une substance transparente et collante. Il en déduisit que le chameau était chargé d'un côté de beurre et de l'autre de miel.
Le deuxième frère découvrit des signes de quelqu'un qui s'était accroupi. Il trouva aussi l'empreinte d'un petit pied humain auprès d'une flaque humide. Il toucha cet endroit mouillé et il fut aussitôt envahi par un certain désir. Il en conclut qu'il y avait une femme sur le chameau.
Le troisième frère remarqua les empreintes des mains, là où elle avait uriné. Il supposa que la femme était enceinte car elle avait utilisé ses mains pour se relever.
<br /></p>
<p><strong>Les trois frères rencontrèrent sur leur route un chamelier</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/chameau.jpeg" alt="chameau dans le désert" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="chameau dans le désert, fév. 2009" /> qui leur demanda s'ils avaient vu "par hasard" un de ses chameaux égarés. Comme ils avaient déjà relevé beaucoup d'indices, ils lancèrent comme boutade au chamelier qu'ils avaient vu son chameau et, pour rendre leur blague plus crédible, ils énumérèrent les sept signes qui caractérisaient l'animal. <br /></p>
<ul>
<li><em>Oui, nous avons bien vu ton chameau. N'est-il pas borgne ?</em> déclara <strong>l'aîné</strong> pour s'amuser de la surprise de l'homme. <em>Il était chargé de beurre et de miel.</em></li>
<li><em>Ne lui manque-t-il pas une dent ?</em> affirma <strong>le cadet</strong>.<em> Il portait une femme.</em></li>
<li><em>Ne serait-il pas boiteux ?</em> lança <strong>le benjamin</strong>. <em>Et je peux te dire que la femme était enceinte.</em></li>
</ul>
<p>Tout était juste !!!</p>
<p>Étonné d'entendre si bien décrire son chameau, le chamelier acquiesça et continua de chercher son chameau dans la direction d'où venaient les trois frères. Il ne doutait pas de le retrouver sous peu. Mais le chamelier eut beau cherché, il ne retrouva jamais son chameau. <strong>Il pensa avoir été volé et fit arrêter les trois frères</strong> qui furent immédiatement jetés en prison, puis jugés.
<br />
<strong>Lors de leur défense</strong>, les trois jeunes princes expliquèrent comment les indices observés sur le sol leur avaient permis de savoir à quoi ressemblait l'animal qui les avait précédés bien qu'ils ne l'aient jamais vu auparavant.
<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le frère aîné</strong> prit la parole :</li>
</ul>
<p><em>J'ai cru, seigneur, que le chameau était borgne, en ce que j'ai remarqué d'un côté que l'herbe était toute rongée, et beaucoup plus mauvaise que celle de l'autre, où il n'avait pas touché ; ce qui m'a fait croire qu'il n'avait qu'un œil, parce que, sans cela, il n'aurait jamais laissé la bonne pour manger la mauvaise.</em>
Et il expliqua comment il avait pu en déduire que le chameau était chargé d'un côté de beurre et de l'autre de miel.
<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le frère cadet</strong> dit :</li>
</ul>
<p><em>A voir la manière dont les touffes d'herbes étaient coupées : il restait toujours quelques brins d'herbe sur le côté droit, j'en ai déduit qu'il manquait une dent à ce chameau.</em>
Et il dit comment il avait conclu qu'une femme voyageait sur le chameau.
<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le benjamin</strong>, le plus jeune, parla enfin :</li>
</ul>
<p><em>Les empreintes de pas dans le sable étaient plus rapprochées et moins marquées d'un côté. C'est cela qui m'a fait dire que ce chameau était boiteux</em>
Et il expliqua aussi comment il avait pu conclure que la femme était enceinte.
<br />
<br />
Ce ne fut qu'après que le chameau fut retrouvé sain et sauf par un villageois, qu'ils furent libérés. Alors, l'empereur, fortement impressionné par la justesse de leur raisonnement, les nomma conseillers du pays qu'il gouvernait.
<br />
<br />
<br />
<em>Ce texte est un fragment résumé du conte "Les pérégrinations des trois fils du roi de Serendip" d'Amir Khusrau, un grand poète persan. C'est le premier conte de son recueil Hasht Bihist (Les huit Paradis, 1302).</em>
<br /></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
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<br /><a href="http://www.youtube.com/watch?v=05YLlI0VN9M&feature=related">''Le désert'' - lechienmauve - le 8 nov. 2009 </a>
</div>
<p>Musique : Ali Abdul Satar "Zakartak", extrait de l'album "Al Risalah" (2000)</p>
<p><br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/look1.gif" alt="look1.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="look1.gif, fév. 2009" /> <strong>Source du conte :</strong> Sylvie Fayet-Scribe : "La table des matières", Ed Panama, 2007, pp 320-322. Cet ouvrage a été présenté dans <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/02/20/Lu%2C-Vu%2C-Entendu">Un livre à lire...</a></p>