Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - CHINE
La veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.
2024-03-27T10:23:53+01:00
Patricia GUSTIN
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Aux origines des Sciences : Le Feu
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2023-12-20T19:52:00+00:00
patricia gustin
LEGENDES : retour aux sources
AMERINDIENSAMERIQUE DU SUDCHINEconte avec des animauxconte étiologiqueEUROPEfeuLEGENDEMYTHOLOGIEOCEANIE
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Feu_de_bois_freepik_200.jpg" alt="Feu-de-bois_https://fr.freepik.com/photos-libre/close-up-des-flammes-de-feu_903002.htm#term=feu%20de%20cheminee&page=1&position=2" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Feu-de-bois_https://fr.freepik.com/photos-libre/close-up-des-flammes-de-feu_903002.htm#term=feu%20de%20cheminee&page=1&position=2, fév. 2018" />L'accès au progrès, sciences et techniques, a commencé par <strong>la domestication du feu</strong>, dont les animaux n'ont que faire. C'est la première technique partagée qui a ouvert la porte à la découverte de toutes sortes de techniques : cuisine, chauffage, outils et armes, industrie ... jusqu'au feu nucléaire. Par certains côtés on rejoint la pensée de l'humanisme, qui distingue l'homme de l'animal par la pensée et la valeur qu'il se donne. Partager les connaissances, techniques et sciences pour le bien commun de l'humanité est une des raisons d'être de l'humanisme. <br /></p>
<p>Aux commencements du monde, le bien le plus précieux acquis par ruse et partagé aux hommes a été <strong>le feu</strong>, ainsi que l'expliquent les contes :<br /></p>
<ul>
<li>Depuis que le monde se conte, mythes et légendes narrent la découverte du <strong>feu bon et mauvais tout à la fois, comme l'était le fruit de la connaissance du Bien et du Mal au jardin d'Eden</strong>.</li>
<li><strong> Prométhée, le premier humaniste ?</strong> Selon la mythologie grecque, Prométhée est le premier a vouloir aider les hommes : il a cherché à équilibrer les forces en présence au moment de la création du monde. Les trouvant trop vulnérables, il leur a fait découvrir le feu, ce qui a permis aux hommes de développer toutes sortes de techniques et de sciences.<br /></li>
<li><strong>La vieille femme dérobe le feu</strong> grâce à sa canne (bâton de férule), ou un sixième doigt (conte d'Australie et de Papouasie)</li>
<li><strong>L'araignée et la mouche</strong> l'araignée réussit à dérober le feu sans se brûler en le transportant dans de l'argile (création de la première poterie) mais se fait voler par la mouche ...</li>
<li><strong>Autres animaux, autres légendes</strong></li>
</ul> <h3>A l'origine du monde des hommes était le feu</h3>
<p>Légendes et mythologies essaient d'expliquer à leurs façons, par des images contées et transmises au fil du temps, la venue de l’homme sur terre, comment il pu survivre et apprendre à vivre par lui-même.<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.pomme_p1170843-965ed-e79ab_t.jpg" alt="Pomme-pommier_NatureLN" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Pomme-pommier_NatureLN, déc. 2012" /><strong>Dans le jardin d'Eden</strong>, paradis des origines, il ne fallait cueillir aucun fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal, sous peine d'être chassé du jardin d'Eden où la nourriture était là en abondance et à portée de main. Depuis les hommes travaillent dur pour survivre. <br /></p>
<p>C'est à se demander si l'arbre de la connaissance du bien et du mal ne portait pas des fruits dorés, flamboyant comme le feu :</p>
<ul>
<li>comme dans la légende grecque du jardin des Hespérides et l'arbre aux fruits d'or (un résumé <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/18/Les-trois-oranges-d-amour-%283%29-Un-conte-riche-de-sens">ici</a>),</li>
<li>ou la variante orientale avec des oranges, le jardin des trois oranges ressemble au jardin des Hespérides (mythologie grecque) avec 3 chiens féroces, un géant ou un ogre, ou encore des génies qui le défendent. Le conte des trois oranges à découvrir <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/18/Les-trois-oranges-d-amour-conte-d-Espagne-">ici</a> et <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/03/18/Les-trois-oranges-d-amour-%2C-un-conte-qui-nous-vient-de-loin-...-4-versions-compar%C3%A9es">là</a>.</li>
<li>L'homme et la femme ont goutế au fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal, et de fruit pourrait avoir été une boule de feu ... ils ont appris comment se saisir et garder le feu, L'humanité grâce à ce savoir, à la maîtrise des arts du feu, a évolué en élaborant toutes sortes d'objets pour se protéger, se chauffer, cuire, fondre le métal, faire des outils et des armes, pour le meilleur et le pire, le Bien et le Mal, jusqu'à vouloir maîtriser un feu invisible qui nous échappe : le feu nucléaire. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Prométhée dérobe le feu des dieux</strong></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Feu-promethee.jpeg" alt="Promethée_Feu_https://citadelle-fr.com/mythologie/promethee" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Promethée_Feu_https://citadelle-fr.com/mythologie/promethee, juin 2021" />Selon la mythologie grecque, est le premier humaniste à vouloir aider les hommes à découvrir les sciences, en commençant par le feu réservé aux Dieux parce qu'ils craignaient que l'homme n'en fasse un mauvais usage. <q>Zeus, le roi des dieux, est furieux ! Prométhée le Titan a volé le feu des Dieux pour le donner aux hommes. La tâche confiée à Prométhée était de donner un souffle de vie à chaque créature, celle de son frère de les armer (griffes, défenses, crocs…) afin qu'elles puissent se défendre. Épiméthée ayant failli, le don du feu devait corriger la faiblesse humaine, et le dérober était justifié aux yeux de Prométhée. Zeus punit Prométhée, non pour avoir donné le savoir aux hommes, mais pour avoir volé les dieux : il envoie à Prométhée et à son frère une mystérieuse femme, Pandore. La vengeance du roi des dieux ne fait que commencer...</q> <br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong>CAFE PHILO : L'homme augmenté</strong> - Gruissan - 1er décembre 2023. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-homme-augment%C3%A9-Le-transhumanisme-Gruissan-1-d%C3%A9cembre-2023">ici</a>. Dans la mythologie grecque, Épiméthée crée l’homme avec ce qu’il reste en stock et Prométhée, le voyant si démuni, se doit de l’augmenter des techniques du feu et des Arts. Ainsi dès le départ, pour survivre, l'homme a été un être augmenté !</li>
<li><strong>CAFE PHILO : Défendre l’humanisme ?</strong> - Gruissan - 7 mai 2021 - Cliquez<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/05/16/CAFE-PHILO-%3A-D%C3%A9fendre-l%E2%80%99humanisme%C2%A0-Gruissan-7-mai-2021"> ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Comment une vieille femme a dérobé le feu</strong></h3>
<ul>
<li><em>La grand-mère qui dérobé le feu aux dieux</em> avec sa canne (bâton de férule). Voici ma version personnelle de ce conte venu du fond des âges :<br /></li>
</ul>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Vieux père, ne peut pas dormir tranquillement durant le septième jour, son jour de repos : ce ne sont qu’odeur de cargolardes, grillades, sardinades qui lui chatouillent le nez ... Vieux-père-là-haut se met en colère ! Le feu, supprimé !!! Fini de cuisiner ! Tous punis ! <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>On en serait encore à manger du steak de mammouth cru si la plus vieille de tout le camp n'était intervenue.</strong> Mais, pas tout de suite, non ... Les plus jeunes gens, fougueux, courageux, présomptueux, sont partis chercher le feu en haut de la montagne qui fume, ils ne sont jamais revenus. Pour ce qui est du feu qui couve sous la terre, on a bien essayé d'envoyer quelques animaux, mais ils n'étaient pas très enthousiastes ... on ne les a jamais revus non plus. Comme il faisait de plus en plus froid, on a cherché des volontaires pour retourner là-haut, pour demander humblement quelques braises. <br />
Qui pourrait bien amadouer, apitoyer les dieux ? Les hommes ne voulaient plus y aller : il fallait garder en vie assez de chasseurs pour assurer la survie du clan. C'était trop loin pour les petites jambes d'un enfant ... C'est alors que tous les regards se sont tournés vers la vieille Mara ... Qu'avait-elle à perdre, elle qui était déjà au bord de l'autre monde ? <br />
Si elle rapportait le feu, elle en serait la gardienne pour le restant de ses jours, bien installée, bien au chaud en hiver, bien nourrie : la première servie. Et puis la plus grande partie du clan faisait partie de ses descendants, de sa famille ... Comment pourrait-elle refuser ? Elle ne refusa pas. Elle demanda simplement de choisir sa place au coin du feu, et les meilleurs morceaux, les bouchées les plus tendres. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.vieille_gwrach1_s.jpg" alt="Vieille_http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieille_http://an-uhelgoad.franceserv.com/cadregouffre.htm, janv. 2013" />Puis elle partit, à petit pas, appuyée sur un long bâton pour l'aider à marcher jusque là-haut. Elle eut le temps de se préparer aux négociations difficiles qui l'attendaient. Sans aucun doute, les dieux si souvent dérangés ces derniers temps n'allaient pas l'accueillir à bras ouverts. Mais elle venait juste prendre quelques braises... Comment les convaincre ? Le temps du voyage lui permis de mettre au point une stratégie. Elle ne venait pas pour s'emparer du feu (avec quelles forces ?) ni en voler un peu (elle ne courait pas assez vite pour se sauver) mais elle venait <strong>négocier</strong> : <br />
- <em>Combien coûte de brandon ? </em><br />
- <em>Pas à vendre.</em><br />
- <em>Et celui-ci vous pouvez bien me le céder ... </em><br />
- <em>Pas à vendre !</em><br />
- <em>Mais celui-là, il est tout petit ... </em><br />
- <em>Non !</em><br />
- <em>Ou bien cet autre ... </em><br />
- <em>Même pas ! </em><br />
- <em>Alors, celui-ci, le tout petit ... </em><br />
- <em>Encore moins ... </em><br />
- <em>Ce riquiqui ? </em><br />
- <em>Sûrement pas ... Même pas en rêve ... </em><br />
- <em>Jamais de la vie, grand-mère</em>... <br />
Dieu était patient. Elle aussi. Et tenace avec ça ! <ins>Elle essaya, encore et encore ... puis lorsque l'aube s'est levée, elle aussi ...</ins> elle est repartie vers la vallée, vers son clan. Toujours tenant son bâton bien serré.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Enfin elle est arrivée au camp... Les jeunes se moquaient : où était le feu qu'elle devait rapporter ? Elle ne s'est pas laissé déstabiliser, elle a rassemblé des brindilles bien sèches, quelques feuilles et des branchettes pour quand le feu démarrerait. Mais avec quoi ? puisque les dieux n'avaient pas voulu lui céder un peu de feu ... La vieille mère a laissé parler les jeunes moqueurs, défaitistes <br />
- <em>Tu n'y arriveras jamais !</em>1<br />
<strong>Lorsque son petit tas de brindille fut prêt, bien équilibré, elle appuya le bout de sa canne</strong> ... de la fumée commença à monter ... elle souffla doucement ... très doucement ... une étincelle, une feuille, une flammèche, une brindille, puis deux, puis une branchette de résineux, puis deux, trois ... Voilà le feu pris. <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Feu_Braise_brandon.jpg" alt="braise_brandon" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="braise_brandon, fév. 2018" />Elle avait négocié si longtemps tout en sachant que les dieux ne lui donnerait rien, mais en montrant, touchant du bout de son bâton les braises : <em>celle-ci, celle-là, cette autre</em>, elle avait enflammé le bout de son bâton et<strong> le feu avait couvé à l'intérieur de la longue tige de la férule</strong>, une plante pas comme les autres.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Et depuis ce temps, on dit que pour bien allumer un feu il faut être fou ... ou amoureux. ce qui est à peu près la même chose ...</strong></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>La cargolade</ins> est une préparation culinaire originaire de Catalogne. C'est un plat d'escargots grillés à la braise, tout entiers dans leur coquille.</p>
<p><ins>La Férule :</ins><br /></p>
<ul>
<li>La férule <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Ferule_wikimedia.jpg" alt="Ferule_porter le feu_wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ferule_porter le feu_wikimedia, fév. 2024" />est une plante herbacée aux racines énormes, à la croissance rapide : elle peut ateindre deux mètres en quelques semaines. Sa tige érigée, cylindrique est emplie de moelle. Dans certaines conditions cette moelle peut, plus ou moins, se dégrader, d'où l'affirmation fausse, présente dans certaines flores françaises, que cette tige est creuse. Elle fleurit en mai-juin, se présentant sous forme d'un arbrisseau aux ombelles spectaculaires par leur taille.</li>
<li>La férule est crainte par les bergers : quand elle commence à monter à fleurs, elle élabore un principe anticoagulant ; c’est l’époque de la transhumance, et si les bêtes en mangent elles peuvent mourir d’hémorragie. Cet effet anticoagulant est étudié pour une utilisation en médecine humaine. Quand la férule est sèche, elle gonfle comme une éponge et peut étouffer l’animal.</li>
<li>En Corse, la férule commune est traditionnellement employée à Pâques pour porter le feu nouveau ; la moelle est allumée pour brûler lentement. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La vieille aux six doigts</em>, Isabelle Lafonta, Histoires du bout du nez la pointe des pieds, Flies France, 2007. Conte recueilli dans les îles du détroit de Torres entre l'Australie et la Papouasie Nouvelle-Guinée.<br /></li>
<li>Ce conte a aussi été édité en album jeunesse, <a href="https://www.sebripoll.com/portfolio/qui-ira-chercher-le-feu/">''Qui ira chercher le feu ?''</a> écrit par Céline Ripoll, illustré par Sébastien Ripoll, Moai Editions. <q>Des animaux essaient, les uns après les autres, d’aller voler le secret du feu détenu par Serkar, gardienne du feu qui vit sur l’île d’en face, une femme qui avait six doigts à chaque main. Qui, du serpent, de la grenouille, du lézard, du varan ou du crocodile ira chercher le feu?</q><br /></li>
<li>Le sixième doigt s'apparente à la canne de la grand-mère qui était en réalité un bâton de férule, végétal capable de conserver les braises lorsqu'on devait déplacer le campement.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>L’araignée vole le feu</strong></h3>
<ul>
<li><em>Comment grand-mère araignée dérobé le soleil</em> : L'araignée rapporte le feu fans une poterie. Conte Cherokee (Amérique du Nord) - in "Mythes et Légendes du monde entier", adaptation de Josette Gontier, Gautier-Languereau/Hachette, 1999. <q><em>Le peuple indien vivait dans les ténèbres. Renard parle d'un peuple qui vit de l'autre côté du monde et possède la lumière. Opossum y va pour ramener la lumière dans sa queue. Il se brûle. Faucon essaie de transporter la lumière sur la tête, et depuis il a la tête pelée. Grand-mère araignée fabrique une marmite en argile et rapporte le feu aux Cherokee et leur apprend faire du feu et fabriquer des poteries.</em></q> l'araignée réussit à dérober le feu sans se brûler en le transportant dans de l'argile (création de la première poterie) mais se fait voler par la mouche ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>L'araignée et la mouche</em>, une histoire brûlante ... - <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/araignee_032.gif" alt="araignée_http://gifs.toutimages.com/images/ani_insectes/araignee/araignee_032.gif" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="araignée_http://gifs.toutimages.com/images/ani_insectes/araignee/araignee_032.gif, oct. 2010" />conte russe - à lire <a href="http://www.russievirtuelle.com/contes/mouche.htm">ici</a> : et vous saurez enfin pourquoi l'araignée a une nette préférence pour les mouches ... <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Un feu d'enfer</em> la version de Luda a été reprise par Muriel Bloch dans son recueil "365 Contes des pourquoi et des comment'', Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1997.<q> Les hommes demandent aux animaux d'aller chercher le feu en enfer. Ils offrent une belle récompense : ça encourage ... Celui qui ramènerait le feu sur terre aurait table ouverte dans toutes les demeures de tous les hommes. Lui, sa descendance et tout son peuple pourraient manger et boire à volonté. Jusqu'à la fin des temps et sans même dire merci. Beaucoup échouent. L'araignée réussit mais une fois remontée, elle s'écroule épuisée et à moitié grillée. La mouche s'empare du feu et le porte aux hommes. C'est elle qui a eu la récompense ! Mais l'araignée continue à se venger en tissant sa toile et en dévorant les mouches.</q> Ce conte est présenté dans son intégralité dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2018/01/15/Pourquoi-l-araign%C3%A9e-cherche-%C3%A0-pi%C3%A8ger-la-mouche">L'araignée rusée</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h3><strong>Le vol du feu : autres animaux, autres légendes</strong></h3>
<p>Le vol du feu au profit de l'humanité est un thème qui revient dans de nombreuses mythologies du monde. <br />
<br />
<strong>Dans la mythologie grecque</strong>, le Titan Prométhée vole le feu céleste pour l'humanité, permettant le progrès de la civilisation. <br />
<br />
<strong>Dans la tradition hébraïque</strong>, le Livre d'Hénoch, les anges déchus et Azazel enseignent à l'humanité primitive à utiliser les outils et le feu.<br />
<br />
<strong>En Europe</strong>, c'est un oiseau qui nous a apporté le feu : <em>Rouge gorge ou comment le feu est venu au monde</em>, Pierre Delye, Didier Jeunesse, 2009 : <q>Au commencement du monde, "il y avait des animaux qui étaient moches et surtout mal fichus" : les hommes ! Si vulnérables et si démunis qu'un petit oiseau s'en attriste. Mais à qui demander de l'aide ? Seul quelqu'un de très puissant pourrait peut-être améliorer leur sort. Le petit oiseau vole très loin, très haut, très longtemps ... jusqu'au soleil qui, ému, décide de se montrer généreux : une parcelle de rayon sera rapportée sur terre ; offerte aux hommes elle permettra d'allumer le premier feu. Ses plumes roussies par le précieux et brûlant cadeau qu'il a transporté dans sa gorge vaudront dsormais à cet ami de nos jardins, le joli nom de rouge-gorge.</q><br />
<br />
<strong>Dans la mythologie nordique</strong>, Loki acquiert le secret du feu d'un aigle en échange des jambons et des épaules de bœufs sacrifiés. On retrouve cet épisode dans le récit de Jean de L'ours voyageant sur un aigle qu'il faut nourrir de chair fraîche.<br />
<br />
<strong>Chez les Amérindiens :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Dans la mythologie cherokee, <q>après que l'Opossum et la Buse n'eurent pas réussi à voler le feu, <em><ins>Grand-mère Araignée</ins></em> utilisa sa toile pour se faufiler au pays de la lumière. Elle a volé du feu, le cachant dans un pot d'argile.</q><br /></li>
<li>Parmi les diverses tribus amérindiennes du Nord-Ouest Pacifique et des Premières Nations, le <em><ins>Coyote</ins></em>, le <em><ins>Castor</ins></em> ou le <em><ins>Chien</ins></em> a volé et donné du feu aux humains.<br /></li>
<li>Selon certains membres des Premières nations du Yukon, le <em><ins>Corbeau</ins></em> aurait volé le feu d'un volcan au milieu de l'eau. Dans d'autres contes, Corbeau vole le soleil, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/28/CONTES-POUR-FAIRE-VENIR-LE-SOLEIL-Indiens-Ha%C3%AFdas-Corbeau-vole-la-lumii%C3%A8re">ici</a>. <br /></li>
<li>Selon les Amérindiens creeks, le <em><ins>Lapin</ins></em> a volé le feu des Belettes. <br /></li>
<li>Dans la mythologie algonquin, le Lapin a volé le feu d'un vieil homme et de ses deux filles. <br /></li>
<li>Dans la mythologie ojibwé, Nanabozho le<ins> lièvre</ins> a volé le feu et l'a donné aux humains. en ligne <a href="http://unpeudetao.unblog.fr/la-legende-du-feu-mythologie-amerindienne/">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Amérique du Sud :</strong><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment Iabouti découvrit le feu</em> : <q><ins>La tortue</ins> ne veut pas que l’on sache qu’elle sait faire le feu, après l’avoir longtemps observée, le chef du village recevra en cadeau les pierres qui font des étincelles et donnent le feu.</q> Dans le recueil Contes d'Amérique du sud racontés par Vladimir Hulpach.<br /></li>
<li>Au Brésil, un <ins>jaguar</ins> court après le soleil croyant qu’il lui donnera du feu. <em>L'origine du feu</em>, Contes du Brésil, contes documentés réunis par Pascale Fontaine.</li>
<li><em>L’enfant, le jaguar et le feu</em> Un mythe brésilien raconté par Muriel BLOCH. Adaptation et traduction d'après le livre de Mercedes Dorson et Jeanne Wilmot : "Botoque, the jaguar and the fire, Tales from the rain forest" : <q>Un jeune garçon, victime d'un accident de chasse, est abandonné dans la jungle. Il est recueilli par un jaguar qui l'élève comme son propre fils et lui fait découvrir le secret du feu. Un jour, l'enfant souhaite retourner dans sa tribu. Mais, alors qu'il avait promis de ne pas révéler l'existence du feu, il trahit sa promesse. Les hommes s'en emparent et le jaguar devient un animal féroce</q>. Une autre version dans Mille ans de contes<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>En Australie :</strong><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment les gens ont reçu le feu et la nuit</em>, Contes d'Australie et d'Océanie : <q>C’est en passant de l’autre coté du fleuve en croyant mourir que E Mkong va recevoir en cadeau le feu, la nuit et le grillon.</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Dans les îles du Pacifique</strong> on retrouve la grand-mère :<br /></p>
<ul>
<li><em>Comment Mahoki-le-troisième conquit le feu</em>, Contes du Pacifique racontés par Henri Gougaud : <q>Mahoki-le-troisième le plus futé des trois frères , trouve la formule secrète de son père pour aller dans le monde d’en bas. C’est là qu’il retrouve sa grand-mère devant un feu, et il part à la recherche de son terrible grand-père ; par ruse, il apprendra comment faire le feu à partir d’un bâton, d’une planche trouée et d’un petit tas de paille sèche.</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Chine :</strong><br /></p>
<ul>
<li><em>La découverte du feu</em> (Suiren Shi) : <q>Autrefois, les hommes vivaient sans Feu. Le Feu était contrôlé par le Dieu de la Foudre, génie à tête humaine et au corps de Dragon. Le Feu existait, il se trouvait dans les lointaines contrées désertiques de l'ouest, là où les rayons du Soleil et de la Lune n'arrivaient même pas, là où il n'y avait pas d'hiver mais un éternel printemps sans nuit et avec une constante lumière. En effet, à cet endroit se trouvait là un grand arbre, si grand que cent personnes se tenant par la main ne seraient pas arrivées à en faire le tour. Son feuillage touffu couvrait des milliers et des milliers de kilomètres. Son tronc et ses branches donnaient la lumière et répandaient la chaleur : On l'appelait l'"Arbre de Feu". Un jeune homme part à sa recherche. En s'approchant de l'Arbre, il vit une nuée d'oiseaux becqueter le tronc et les branches sans arrêt. Chaque coup de bec produisait une étincelle. Le jeune homme comprit alors immédiatement le procédé de fabrication du feu. Il grimpa sur l'arbre, coupa des branches et les frotta l'une contre l'autre. Des étincelles jaillirent. Tout heureux, il rejoignit sans tarder son pays natal. Là, il apprit aux hommes le secret du feu.</q> En ligne <a href="https://chine.in/guide/decouverte-feu-suiren-shi-conte_354.html">ici</a>.</li>
<li><em>Dragon de feu</em> un conte illustré et écrit par Chen Jiang Hong.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Afrique :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Jean Muzi, Contes d'Afrique, Pere Castor, 2011. 26 contes qui explique le pourquoi et le comment du monde.</li>
<li><em>Le Feu</em>, conte sénégalais du recueil de Jean Muzi, présente une humanité digne et déjà adroite de ses mains. Cette brave humanité se montre peut-être trop insouciante et exigeante devant le soleil, comme un jeune enfant gâté. Dieu aurait puni les hommes en les forçant à créer eux mêmes le feu, alors qu'auparavant il leur était offert. Comme l'illustrait antérieurement la morale de la fable d'Ésope par son « aide-toi et Dieu t'aidera », l'homme devra grandir, laisser son orgueil près du baobab, chercher les moyens à sa propre survie, à son propre bonheur d'en apprécier toute la valeur.<br /></li>
<li><em>L'origine du feu</em>, conte bété, dogon, Kikuyu : <q>un homme perd la lance que lui a prêté un homme de sa tribu. Il doit aller la chercher dans le terrier du porc-épic et découvre des hommes en train de cuisiner autour d'un feu. Il rapporte la lance qu'il restitue ; il hésite à partager le feu mais le sage tranche : le feu sera pour tous mais comme il l'a rapporté, il sera le chef.</q> (<a href="https://www.persee.fr/doc/cea_0008-0055_1968_num_8_30_3349#cea_0008-0055_1968_num_8_30_T1_0198_0000">Persée</a>) <br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Conte soufi :</strong><br /></p>
<ul>
<li>L’histoire du feu : <q>chaque groupe vit cette découverte du feu d'une manière différente ; certains sont plus attachés à leurs traditions qu'au bon usage du feu en lui-même. La découverte et la maîtrise du feu illustre la transmission de la connaissance, et l'art de savoir enseigner : ne dit-on pas avoir <em>le feu sacré</em> ?</q> <em>Le maître dit à ses disciples : Vous devez apprendre à enseigner, car les hommes ne veulent pas être instruits. Pour commencer, il vous faudra leur enseigner comment apprendre. Et avant cela, vous devrez leur enseigner qu’il y a encore quelque chose à apprendre. Ils imaginent être prêts à apprendre. Mais ils veulent apprendre ce qu’ils imaginent devoir apprendre, non ce qu’il leur faut apprendre d’abord. Quand vous aurez appris tout cela, alors vous pourrez élaborer les voies de votre enseignement. La connaissance sans l’aptitude à enseigner, ce n’est pas la même chose que la connaissance et l’aptitude.</em> à lire <a href="http://unpeudetao.unblog.fr/lhistoire-du-feu/">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Le guichet du savoir <a href="https://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?t=57813">ici</a><br /></li>
<li>La symbolique du feu, <a href="https://www.ledifice.net/7042-3.html">ici</a></li>
<li>James George FRAZER, <em>Mythes sur l’origine du feu</em>, 1930, document en pdf <a href="http://www.anthropomada.com/bibliotheque/FRAZER-James-Mythes-sur-lorigine-du-feu.pdf">ici</a> Table des matières - Présentation de l’Éditeur - Préface de l’auteur</li>
</ul>
<p>1. Introduction
2. L'origine du feu en Tasmanie
3. L'origine du feu en Australie
4. L'origine du feu dans les iles du détroit de Torrès et en Nouvelle-Guinée
5. L'origine du feu en Mélanésie
6. L'origine du feu en Polynésie et en Micronésie
7. L'origine du feu en Indonésie
8. L'origine du feu en Asie
9. L'origine du feu à Madagascar
10. L'origine du peu en Afrique
11. L'origine du feu en Amérique du sud.
12. L'origine du feu en Amérique centrale et au Mexique
13. L'origine du feu en Amérique du nord
14. L'origine du feu en Europe
15. L'origine du feu dans la Grèce antique.
16. L'origine du feu dans l'Inde ancienne
17. Résumé et conclusion</p>
http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2021/06/20/Prom%C3%A9th%C3%A9e-%3A-le-premier-Humaniste#comment-form
http://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/13016012
L'homme augmenté dans les contes
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2023-12-10T21:09:00+00:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
AFRIQUEASIECHINEconte de sagesseEUROPEforgeronMORTORIENT
<p><strong>L'idée de fabriquer un homme augmenté qui serait invincible n’est pas nouvelle.</strong> <br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Hercule_et_Lichas_-_Canova_1815_Wikimedia.jpg" alt="Hercule et Lichas, Canova, 1815 - Wikimedia" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Hercule et Lichas, Canova, 1815 - Wikimedia, fév. 2024" /><ins>La mythologie grecque</ins> nous parle de héros aidés par les Dieux, de <ins>demi-dieux aux capacités incroyables</ins> comme Hercule, le plus connu par ses douze travaux, qui possède une force surhumaine.<br /></p>
<p><ins>Certains sont des hybrides d'animaux et d'humains</ins> tels Pan pourvu de pattes et cornes de bouc, le Centaure mi homme-mi cheval, la Harpie qui a une tête et un tronc de femme, des ailes et des griffes d'aigle, Méduse a des serpents en guise de cheveux et un regard qui change en pierre celui qui la regarde, les sirènes mi-femme mi-oiseau envoûtent par leur chant, le Sphinx a un visage de femme, des pattes de lion, et des ailes d’oiseau ...<br /></p>
<p><ins>D'autres portent des accessoires qui sont des prolongations de leur corps</ins> comme Hermès aux pieds ailés, le messager des dieux. Icare a bien essayé de se transformer en homme augmenté d'ailes d'oiseaux élaborées par son père Dedale, mais a perdu la vie en s'approchant trop près du soleil : la cire qui fixait ses ailes a fondu et il s'est écrasé au sol. Pas facile d'être un homme augmenté ... Sutout ne pas se prendre pour un dieu !<br /></p>
<p>De tout temps l’humanité a tenté de compenser ses faiblesses, aujourd’hui la science est en mesure de réaliser les prouesses rêvées par la mythologie. <strong>On appelle transhumanisme la possibilité de la science d’aujourd’hui et de demain d’augmenter les capacités humaines au point de vaincre la mort.</strong> D’un côté, l’homme augmenté promet d’être plus efficace, plus sûr, plus rapide. Mais de l’autre, ne risque-t-il pas d’être bousculé dans son humanité ?<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Evolution_transhumanisme_400.png" alt="Evolution_transhumanisme" style="display:block; margin:0 auto;" title="Evolution_transhumanisme, janv. 2024" /><br /></p>
<p><strong>Cette transformation de l'homme est-elle souhaitable ou dangereuse ? </strong>Les contes, récits vieux comme le monde, sont là pour affiner notre esprit, à la manière d'un philosophe.<br /></p>
<p><q><em>Les contes n'enseignent pas des vérités. Ils posent seulement des questions. Et ces questions me semblent plus riches de sens que toutes les certitudes.</em></q> Michel Piquemal - <em>Le conteur philosophe</em><br />
<br />
Contes et mythologie ont permis d'affiner ma participation lors du <strong><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/24/CAFE-PHILO-POP-PHILOSOPHIE-%3A-L-homme-augment%C3%A9-Le-transhumanisme-Gruissan-1-d%C3%A9cembre-2023">café-philo du 1er décembre</a></strong> dont le thème était <em>L'homme augmenté</em>. Deux contes ont été présentés :</p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>Les accessoires qui ont fait l'homme</em> </strong> Mythologie grecque<br /></li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Les sept laits</em></strong> conte d'Orient.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Voici, en complément, cinq contes venus d'horizons différents, ce qui montre que cette problématique est ancienne et universelle. <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>L'homme au corps de fer</em></strong> un conte africain</li>
<li><strong><em>Le lettré et le batelier</em></strong> conte venu du Moyen-Orient, en passant par l'Asie</li>
<li><strong><em>Le coq et le renard</em></strong> conte chinois, variante du précédent.</li>
<li><strong><em>L'inutile</em></strong> un conte attribué à un philosophe grec</li>
<li><strong><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em></strong> conte d'Europe résumé ci-dessous et présenté en intégralité dans l'article suivant, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/02/L-homme-qui-ne-voulait-pas-mourir">ici</a>.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h4><strong><em>L'homme au corps de fer</em></strong> un conte africain d'Ouganda</h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
Un roi ordonne de créer un homme de fer capable de parler et de marcher, avec un cerveau et un sang semblable aux autres hommes. Le forgeron ne sait comment faire et, pour faire accepter cela au roi, demande des fournitures impossibles à fournir. Le roi renonce à son projet.<br />
<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Metiers/forgeron_afrique.jpg" alt="Forgeron-Afrique" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Forgeron-Afrique, fév. 2024" />Un roi fait don d’une importante quantité de fer au chef des forgerons du royaume et lui ordonne de <strong>créer un homme de fer capable de parler et de marcher, avec un cerveau et un sang semblable aux autres hommes.</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le forgeron ne sait comment faire. Il s’interroge sur le bien fondé de cette demande. <strong>Que deviendrait un tel homme de fer ? Un guerrier invincible certainement, mais s’il venait à se rebeller ?</strong> S’il voulait prendre la place du roi, puisqu’il est le plus fort, qui l’en empêcherait ? Ce serait alors la loi du plus fort sans aucune justice, sans aucune protection pour les plus faibles … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Son vieil ami lui conseille d’accepter mais en demandant au roi qu’il ordonne à ses sujets de <ins>raser leurs cheveux, des les brûler pour obtenir au final 1000 tonnes de charbon nécessaires pour travailler le fer tout en lui donnant des qualités humaines</ins>. <br />
Et il faudra pour que cette créature au corps de fer reste un homme qui pense et ressente les joies et les peines des autres hommes qu’on recueille <ins>100 chaudrons emplis de larmes pour refroidir le fer en fusion</ins>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Cela n’étant pas possible, le roi renonce à son projet au grand soulagement du forgeron</strong> qui avoue au roi qu’il était certain que ce qu’il demandait était impossible à réunir, comme était impossible d’accomplir la tâche demandée. Tous les courtisans présents éclatent de rire et le roi doit convenir que la vérité sort de la bouche du maître forgeron, aussi fine, brillante et tranchante qu’une épée.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Isabelle Lafonta,<em> L’homme au corps de fer</em>, conte ougandais, <em>Histoires du bout du nez à la pointe des pieds</em>, Flies France, 2007.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4><strong><em>Le lettré et le batelier</em></strong> un conte venu du Moyen-Orient en passant par l'Asie</h4>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
Les études ajoutent de la connaissance à l'intelligence. Mais ce qui a été appris n'est utile que dans un certain contexte. En cas de danger il vaut mieux avoir développé un certain sens pratique pour savoir réagir rapidement. L'expérience, le savoir adapté à l'endroit où on vit devient plus utile que le savoir pris dans les livres. Parfois il est plus utile de savoir nager à contre-courant plutôt que de réciter ce qu'on nous a appris ... <br />
<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Le-Passeur-du-Gange-1_s.jpg" alt="passeur_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="passeur_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg, nov. 2010" /><br /></p>
<blockquote><p><br />
Une rivière était si large qu'il n'y avait <ins>pas de pont</ins> pour la traverser. <strong>Un passeur</strong> s'était installé sur les rives pour faire traverser les voyageurs contre quelques misérables pièces. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Un jour arrive <strong>un grand lettré</strong>, un savant, encombré de ses dictionnaires et de ses livres. Il a besoin des services du passeur pour traverser la rive<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Homme_marche_s.jpg" alt="silhouette_en_marche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="silhouette_en_marche, mar. 2010" />. Au moment de monter dans la barque, le passeur lui souhaite la bienvenue et lui parle de choses et d'autres. Le savant se rend compte que cet homme simple ne connait pas bien sa grammaire. Il l'interroge : <br />
- <em>Dis-moi mon ami, as-tu jamais été à l'école?</em><br />
- <em>Non,</em> répond le passeur, en continuant à ramer.<br />
- <em>Alors tu as perdu la moitié de ta vie !</em><br />
Le passeur est blessé, mais garde le silence. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Au milieu du fleuve, <ins>un courant rapide renverse la barque et les deux hommes tombent à l'eau</ins>, loin l'un de l'autre. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/noyade-doctissimo.jpg" alt="Noyade-Riviere-main" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Noyade-Riviere-main, avr. 2020" />Le passeur voit que le savant de débat maladroitement pour nager. Il lui crie :<br />
- <em>Maître des livres, as-tu appris à nager ?</em><br />
- <em>Non</em>, répond le savant. <br />
- <em>Alors tu as perdu ton temps et TOUTE ta vie !</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jihad Darwiche,<em>Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage</em>, Albin Michel jeunesse, 2003.</li>
<li>Michel Piquemal, <em>Les philo-Fables</em>, <em>Le savant et le passeur</em>, Albin Michel Jeunesse, p 116</li>
<li>Lisa Besner, <em>Sagesses et malices de la Chine ancienne</em>, Albin Michel Jeunesse, 2000, <em>Savoir nager</em>, pp. 23-24.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>Le coq et le renard</em></strong></h4>
<p>Conte chinois, variante du précédent, mais avec une meilleure fin. Même si nous nous croyons supérieur, ne nous moquons pas des imperfections de nos proches, qui sait si elles ne seront pas utiles dans l'avenir ...<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/coq_wikicommonsx150.jpg" alt="Coq_Belle-Ile_Remi_Jouan_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Coq_Belle-Ile_Remi_Jouan_wikimedia commons, fév. 2024" />Un jour<strong> un coq et un canard vont se promener au bord du fleuve</strong>. Tout en marchant, le coq se vante de sa beauté, de ses plumes joliment colorées. Il en vient à se moquer du canard :<br />
-<em> Avec tes pattes qui ressemblent à des feuilles d’arbre et ta démarche dandinante,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/canard_mandarin_instinct-animal.jpg" alt="Canard mandarin_https://www.instinct-animal.fr/oiseaux/canard-mandarin/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Canard mandarin_https://www.instinct-animal.fr/oiseaux/canard-mandarin/, fév. 2024" /> ah ! ridicule !</em><br />
Le canard, légèrement narquois, répond avec beaucoup de politesse par un compliment :<br />
- <em>Tu as une paire d’ailes magnifiques ! Avec elles, tu peux voler et haut !</em><br />
Le coq sait que c'est exagéré ... mais il ne veut pas avouer sa faiblesse. Pour montrer ses capacités, il prend son élan afin d’atteindre l’autre rive du fleuve. Mais au beau milieu de l'eau tumultueuse, il tombe, épuisé. Comme il ne sait pas nager, il s'affole, avale beaucoup d'eau, sombre, coule, crie enfin à l'aide :<br />- <em>Au secours !</em><br />
Le canard, sans rancune, vient à sa rescousse et dit simplement :<br />
- <em>C’est grâce à ces vilaines pattes que je t’ai sauvé.</em><br />
Le coq reste sans voix, rouge de honte. Depuis ce jour, les coqs n’osent plus se vanter : ils ont la crête rouge.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Aux origines du Monde : Contes des peuples de la Chine</em>, traduits par Maurice Coyaud, directeur de recherche au CNRS, Flies France, 2012, <em>Le coq et le renard</em>, conte n°38, pp. 93-94.</li>
<li><em>Le coq et le canard</em>, Fatoumata Maiga, ill. Karim Diallo, Ed Doniya, 2006.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>L'inutile</em></strong> un conte attribué à un philosophe grec</h4>
<p><ins>Résumé :</ins> <br />
La connaissance fait du savant un homme augmenté, du moins en apparence. Ceux qui savent méprisent souvent ceux qui n’ont pas la connaissance de lettrés. <strong>Les ignorants leur paraissent inutiles à la société. Mais le conte nous apprendra que si le savoir fait un savant, sans savoir-faire, même le plus grand savant ne peut sauver sa vie.</strong> <br />
<br /></p>
<blockquote><p>Pour le seconder dans ses tâches de tous les jours, le consul s'était attaché les services d'un esclave un peu rustre qu'il avait acheté par pitié sur un marché. Cet homme n'avait pour ainsi dire pas de culture, au point que les autres secrétaires l'avaient surnommé l'Inutile.<br />
Alors que le consul s'apprêtait à faire un voyage vers la lointaine Gaule pour de complexes transactions commerciales, il hésita à embarquer ce secrétaire, car sa présence ne lui serait vraiment pas indispensable. Il s'agissait de commerce, de chiffres, d'impôts, choses auxquelles l'Inutile n'entendait goutte. Mais lorsque celui-ci entendit parler de bateau, il insista pour que son maître le prenne avec lui ! Sans doute venait-il d'un lointain peuple de marins... <br />
Or il advint que le navire fit naufrage. Seuls le consul et ses esclaves réussirent à s'en sortir, échoués sur une île déserte. Désemparé, le petit groupe passa la première nuit à grelotter sur le sable, mais quand le consul se réveilla, il eut la surprise de voir que l'Inutile n'avait pas perdu son temps. Durant la nuit, il avait posé des collets, qu'il avait déjà relevés. Deux magnifiques lièvres rôtissaient à présent sur une broche de bois. <br />
Les quatre hommes passèrent sur l’île près d’une quinzaine de jours avant qu’un bateau ne vienne les secourir. Quinze jours durant lesquels l’Inutile dut enseigner à ses compagnons, tout ce qu’il fallait savoir faire pour survivre lorsqu’on a rien.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Michel Piquemal, Petites et grandes fables de Sophios, Albin Michel, 2004<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em></strong> conte d'Europe</h4>
<p><ins>Résumé :</ins> <br /></p>
<blockquote><p>Un soldat <em>trompe-la-mort</em> gagne victoire sur victoire, devient général des Armées puis premier ministre. Il ne veut pas mourir : il part à la recherche d’un pays où l’on ne meurt pas. Il prolonge sa vie de plusieurs dizaines, voire centaines d'années, mais la mort finira par le rattraper : en déguisant son apparence, elle l’emportera.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L'homme qui ne voulait pas mourir</em> est un conte retranscrit par Jean Markale dans le recueil Contes populaires des pays de France, Stock, 1981</li>
<li>Ce conte, assez long,est présenté dans son intégralité dans l'article suivant : cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/02/02/L-homme-qui-ne-voulait-pas-mourir">ici</a>. <br /></li>
<li>Une variante de ce conte, <em>Le pays où la mort ne peut entrer</em>, est à découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-le-d%C3%A9ni-Un-conte-%21">Face à la mort - Le déni - Deux contes !</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Comment les transhumanistes veulent tuer la mort<br /></h4>
<p>Le transhumanisme nous promet de réparer nos faiblesses, et de l'homme réparé à l'homme augmenté il n'y a qu'un pas. La science progresse, elle promet de <strong>repousser les limites : allonger la vie, améliorer l’humain, le rendre immortel, lui donner la vie éternelle.</strong> Les perspectives sont riches, et multiples, angoissantes ou fascinantes, c’est selon, mais elles sont là : clonage, transhumanisme, survie digitale, humanoïdes…Laquelle de ces promesses se réalisera ? Qui nous donnera vraiment le pouvoir de transcender la mort… ou pas ? <br /></p>
<p><ins>Objections</ins> :<br /></p>
<ul>
<li>A force d'être modifié techniquement <em>il est à craindre que nous ne perdions peu à peu ce qui fait notre humanité</em> : conscience, empathie, solidarité au détriment de la performance. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>En France, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pointe du doigt la <em>mise en péril de l’autonomie de décision</em>. Comment s’assurer que le non-recours volontaire à des améliorations restera toujours possible ? <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Ces détracteurs craignent aussi qu’une société qui a banni la mort soit une société où l’on ne fait plus d’enfant : <em>si nous vivons éternellement, la natalité va baisser. Or c’est la natalité qui permet au monde de se renouveler.</em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Un risque de <em>dépendance à la technologie</em> et un <em>creusement des inégalités</em>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>A consulter :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Comment les transhumanistes veulent tuer la mort</em>, Alexandre Faure, Sweet Home, 2 octobre 2022 : https://sweet-home.info/etudes-de-cas/sante/comment-les-transhumanistent-veulent-tuer-la-mort/</li>
<li><em>Science : jusqu'où repousser la mort ? | Les débats de Débatdoc</em> : https://www.youtube.com/watch?v=E4t7I3ZUJag</li>
</ul>
http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2024/01/31/L-homme-augment%C3%A9-dans-les-contes#comment-form
http://infodoc.blog.free.fr/index.php?feed/atom/comments/15559934
CAFE PHILO : Qui est "on" ? - Gruissan - 7 avril 2023
urn:md5:d7633db048f71eef4d7442a1a0c706ae
2023-04-10T12:30:00+01:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
CAFE-PHILOCHINEconte avec des animauxconte facétieuxNasreddine Hodjaparoleéléphant
<h3><strong>Qui est "on" ? </strong> <br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> «On» est omniprésent dans le langage courant. on dit, on pense, on fait… «on» remplit de multiples fonctions. L’utiliser est commode et possède de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients, qu’il est possible d’expliciter. Dire qui est «on» en revanche, n’est pas simple. «On» ne désigne personne ou englobe tout le monde.<br />
Ce pronom indéfini, ce «on», médiocre, terne, ne nous ressemble-t-il pas ? <br />
<br />
Pour présenter ce <em>on</em> si fuyant et si présent à la fois, il me fallait un célèbre inconnu : Nasreddine !<br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> :<strong> <em>Nasreddine porte-parole</em></strong> : les autres veulent rester anonymes. Peu soutenu, il ne peut citer des noms mais des «on», mais il va leur donner une petite leçon ...</li>
<li><ins>La présentation de Suzanne</ins> et quelques notes personnelles.</li>
<li><ins>Un conte en conclusion</ins> : <strong><em>Avare ou généreux ? C'est selon la rumeur </em></strong></li>
<li><ins>Un autre conte</ins>: <em>La rumeur</em>, viendra compléter la réflexion en évoquant les conséquences des <em>on-dit</em>.</li>
</ul>
<p><br /><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : <em>Nasreddine porte-parole</em> - - - - - - - - - - - - </strong></h4>
<p>Nasreddine a quelque difficulté à représenter tous ceux qui veulent rester anonymes ; peu soutenu, il ne peut citer des noms mais des «on». Alors, il va les faire réagir à leurs dépens. Voilà ce qu'il en coûte de ne pas avoir le courage de ses opinions ! C'est ce qu'on va voir ...<br /></p>
<p><strong>Le <em>on</em> sert d'écran aux lâches :</strong><br /></p>
<p><ins> Adaptation personnelle :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p><strong>Le sultan Tamerlan possède un éléphant.</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/elephant_gif_anime_animaux_0500.gif" alt="elephant_gif_anime" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="elephant_gif_anime, juil. 2011" />Il le laisse aller et venir à sa guise : il saccage les champs des paysans. Cet éléphant est devenu une véritable calamité. <br />
<strong><ins>On</ins> appelle Nasreddine, <ins>on</ins> lui demande d’intervenir auprès de Tamerlan.</strong> Nasreddine accepte, mais à une condition :<br />
- <em>Demain, je veux dix à quinze personnes pour m’accompagner.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le jour suivant, Nasreddine se met à la tête du groupe</ins>. Quand ils arrivent près de la tente de Tamerlan, Nasreddine se retourne et voit qu’il est <strong>seul. Tous les autres se sont enfuis, effrayés à l’idée d’affronter Tamerlan</strong>. <ins>On</ins> préfère ne pas se faire remarquer et rester anonyme... Nasreddine est assez mécontent :<br />
- <em>Quelle bande de .ons ! Puisque c’est comme ça, <ins>on</ins> vont voir ce qu'<ins>on</ins> vont voir …</em><br />
Nasreddine est bien décidé à les pousser à réagir avec un peu de courage s’ils veulent avoir gain de cause au lieu de se cacher dans une foule qui reste à distance.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Nasreddine entre, seul, dans la tente pour parler à Tamerlan.</strong> Quelques uns s'approchent pour entendre mais restent prudemment dehors sans se faire connaître. <ins>On</ins> veut bien savoir, mais <ins>on</ins> ne veut pas se faire remarquer …<br />
- <em>Excellence, les gens d’ici sont mécontents et se plaignent d’un éléphant dévastateur. mais <ins>on</ins> n’ose pas se présenter devant votre grandeur. Je vais vous rapporter les <ins>on-dits</ins> qui courent au sujet de l’éléphant. On dit partout qu’on l’aime cet éléphant qui se promène en liberté dans les champs …</em> <br />
Hors de la tente, <ins>on murmure</ins>, la foule frémit et s'agite ...<br />
- <em> On dit que cet éléphant est beau, majestueux, à l’image de notre sultan … On l'admire beaucoup et on le respecte.</em><br />
<ins>On proteste</ins> …. Le sultan sourit, satisfait ...<br />
- <em>On admire sa force, sa prestance, mais pas son appétit à l’image de sa grandeur.</em><br />
<ins>On approuve</ins> ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le sultan entend la rumeur enfler comme un grondement d'orage, comme des vagues qui déferlent</strong><br />
- <em>Et qui se plaint de mon éléphant ? Qui murmure ? Qui trouve à redire de mes décisions ? Où est le chef de ce village ? Est-ce toi ?</em><br />
- <em>Oh votre splendeur ! je ne suis que le porte-parole et je n'ai pas de chef à vous présenter.</em><br />
<ins>On murmure</ins>, On fait bloc, mais <ins>On ne veut pas se mettre en avant</ins> ...<br />
<strong>Nasreddine se retourne vers la foule qui se tient prudemment dehors. Il fait de grands gestes pour inciter le chef du village à le rejoindre.</strong> <ins>On ne bouge pas</ins> … <strong>Ah ! On va voir ce qu’on va voir …</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <em><ins>On dit</ins> que cet éléphant dévore tout ce qu’il trouve mais, le pauvre, c’est parce qu’il est malheureux … <strong><ins>On</ins> est tristes pour lui, car il est seul.</strong> Au nom de la population, tous ces .on, je suis venu vous demander de lui trouver <strong>une femelle pour lui tenir compagnie</strong>. <ins>On</ins> serait très contents pour eux et ravi de voir toute une petite famille d’éléphanteaux s’ébattre dans les champs et au bord de la rivière </em>…<br />
<ins>On proteste avec force</ins><br />
- <em><strong>Voyez, ils approuvent</strong></em> ...<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Elephants_famillex400.jpg" alt="Elephants_famille_https://especes-en-danger.com/elephant" style="display:block; margin:0 auto;" title="Elephants_famille_https://especes-en-danger.com/elephant, fév. 2024" /></p>
<blockquote><p><strong>Tamerlan est très satisfait</strong> ; il n’aura pas besoin du 49.3 pour imposer sa décision. Mais il n’a que <strong>mépris</strong> pour cette masse informe d’anonymes :<br />
- <em>Tu salueras tous ces ON et leur diras que je vais remédier à la situation ... <strong>Je vais vous offrir une éléphante !</strong></em><br />
<ins>On proteste, on crie encore plus fort</ins> mais trop tard !<br />
- <em><strong>On dirait qu’ils sont vraiment contents</strong> ...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>En sortant du Palais, sous les huées, Nasreddine s’explique ! <br />
- <em>Le sultan n’a entendu que des bruits indistincts, des on-dit ... il n’a rien compris ! Tant pis ! On fera mieux la prochaine fois ...</em><br />
<br />
J’espère qu’eux ont compris : à force de se cacher derrière les « on », on devient un .on soi-même !<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>La foule des on et les on-dit, sont comme une mer agitée qui gonfle, s’étale, fait des vagues, et surtout éclabousse … puis meurt sur le sable si personne ne l’écoute.<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L'éléphante dévastatrice</em>, une histoire attribuée à Nasreddine. La version qui m'a inspirée est <a href="http://nasreddinhodja.unblog.fr/2015/09/02/lelephante-devastatrice/">ici</a></li>
<li>photo d'éléphants, sur le site "Espèces en danger - L'éléphant", https://especes-en-danger.com/elephant<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><strong>Présentation de Suzanne - Qui est ‘’on’’ ? - - - - - - - - - </strong><br /></h3>
<p>En résumé, et complété par quelques réflexions personnelles en note.<br /></p>
<h5><strong>Un peu d'histoire :</strong><br /></h5>
<p><strong>« On » date du XIIe siècle</strong>. <br />
Il est issu de <em>om</em>, datant lui-même de 842 et provenant du nominal latin homo dont l’accusatif <em>hominem</em> a donné « homme ». Au moyen-âge, « on » a commencé à être utilisé pour exprimer la forme indéterminée et remplacer quelques fois le pronom personnel sujet mais ce dernier peut différer en genre et en nombre. <br />
<br />
<ins>Note 1 : <q>l'usage du <em>on</em> dans la langue française.</q></ins> Source : Ingrid Girault, étudiante M1 TSM, <em>Qui est « On » ? Pronom personnel indéfini mal-aimé et loué</em>, master 30 mars 2022, <a href="https://mastertsmlille.wordpress.com/2022/03/30/qui-est-on-pronom-personnel-indefini-mal-aime-et-loue"> ici</a><br /></p>
<p><ins><em>On</em> peut désigner une ou plusieurs personnes :</ins></p>
<ul>
<li>une personne précise mais sans la nommer,</li>
<li>soi-même, en tant qu'individu mais sans se nommer, ou en tant que personne incluse dans un groupe évoqué,</li>
<li>nous, lorsque la personne qui emploie le <em>on</em> s'inclue dans le groupe</li>
<li>un groupe de personnes sans précisions sur celles-ci, dont on ignore l'identité par exemple.<br /></li>
</ul>
<p><ins>En littérature</ins> <em>on</em> peut remplacer je, nous, vous :<br /></p>
<ul>
<li>L'usage du <em>on</em> est une marque de modestie en littérature pour éviter de dire "Je" ou "nous"</li>
<li><em>on</em> peut remplacer tu, il/elle, il(s)/elle(s) : <em>Il y avait un homme qui, depuis six jours, était à l’agonie ; on ne savait plus que lui ordonner…</em> MOLIÈRE , Dom Juan, Sganarelle.</li>
<li><em>on</em> peut remplacer "nous" : <em>On a nettoyé la maison</em></li>
<li><em>on</em> peut remplacer "vous" : <em>Et maintenant on est attentives, on prend ses cahiers et on se met au travail</em></li>
</ul>
<p><ins><em>On</em> peut, selon le contexte, avoir une valeur englobante</ins> qui ne désigne personne en particulier et peut :</p>
<ul>
<li>évoquer l’Homme dans son ensemble, il est souvent utilisé dans les chansons : <em>On n'est pas là pour se faire engueuler</em> où le <em>on</em> est largement utilisé dans son texte pour l'opposer au refrain qui commence par <em>Alors j'ai dit</em> (Boris Vian), <em>On ira tous au paradis</em> (Michel Polnareff), <em>On dirait le Sud</em> (Nino Ferrer), <em>On va s’aimer</em> (Gilbert Montagné), <em>On se retrouvera</em> (Francis Lalanne), <em>On s’attache</em> (Christophe Maé), <em>Alors on danse</em> (Stromae) … </li>
<li>représenter l’opinion générale</li>
<li>ou encore exprimer des généralités, notamment au travers de réflexions et citations. <br /></li>
</ul>
<p><ins>Quelques exemples :</ins></p>
<ul>
<li>« On est bien peu de choses. » (l’Homme, réflexion)</li>
<li>« On dit que le film n’est pas terrible… » (opinion générale)</li>
<li>« On en a marre. » (plusieurs personnes indéterminées)</li>
<li>« On m’a volé mon billet. » (une personne indéterminée)<br /></li>
</ul>
<p><ins>Quelques expressions formées à partir du <em>on</em> :</ins> <br />
L’usage de « on » pour l’opinion générale a engendré des formes composées de celui-ci : un <em>on-dit</em>, le <em>qu’en-dira-t-on</em>.<br /></p>
<p><strong><em>on-dit</em></strong>, rumeur : <q><em>Un bruit anonyme, mais chargé de sens. C’est donc que quelqu’un parle. Qui ? Personne, tout le monde : le sujet de la rumeur et le on, qui est moins un sujet qu’une foule impersonnelle et insaisissable. La rumeur fait comme un discours sans sujet, dont personne n’a à répondre. C’est ce qui la rend particulièrement propice aux fausses nouvelles, aux sottises, aux calomnies. Seul celui qui la lance , s’il y en un en est vraiment responsable. Seuls ceux qui se taisent ou la combattent en sont vraiment innocents. L’idéal serait de n’y prêter aucune attention. La moindre des choses, de ne pas en rajouter. Ce ne sont que des on-dit, qu’on ne peut toujours ignorer mais qu’il faudrait interdire de propager.</em></q> (André Comte-Sponville, « Dictionnaire philosophique », Presses Universitaires de France, 2001)<br />
<br />
<strong>le qu’en-dira-t-on</strong> permet de faire taire tous ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas s'opposer à la masse des anonymes (on ne sait contre qui se retourner), la foule, la majorité bien-pensante et peu pensante qui constitue le <em>on</em> qui dira ce qui doit se faire ou penser.<br />
<br /></p>
<h5><strong>Les fonctions du "on" :</strong><br /></h5>
<p><strong>"On" désigne avant tout un homme qui vit en société, le sens commun, l’opinion publique.</strong> <br /></p>
<ul>
<li>en s’incluant "on" dit ce qu’il faut faire, comment se comporter en société, ce qu’il faut penser de telle ou telle chose ou d’un évènement</li>
<li>sans s’impliquer soi-même : on colporte les ragots, les <em>on-dit</em></li>
<li>Les énoncés du type <em>on… </em> passent souvent inaperçus, car ils indiquent toujours la manière ordinaire de faire les choses.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>L’avantage du "on" est de faciliter la vie en société</strong>, de donner à tout un chacun une grille de lecture commune du monde, des évènements. Le « on » serait par là-même ce qui rend le monde ambiant abordable, praticable et cohérent, en disant les normes auxquelles se conformer. Pronom indéfini, il favorise l’occultation de l’ego.</p>
<ul>
<li><em>On</em> apparaît comme <ins>une autorité normative impersonnelle</ins> qui garantit le « socialement correct » entre personnes de même origine, d’âge ou de culture et qui donne sa cohérence au groupe.</li>
<li><ins>Le <em>on</em> péremptoire est souvent nécessaire</ins> car sans cela tout le monde ignorerait les codes qui rendent possible la vie en société. <em>On</em> donne au propos tenu une autorité à laquelle il est difficile de s’opposer car n’émanant pas d’une personne déterminée.</li>
<li><ins>Il permet de légitimer nos actes ou nos pensées</ins>, sans avoir à en démontrer la véracité ni à les assumer en propre. Cela permet d’intervenir sur des sujets hors de nos champs de connaissance ou de compétence.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Mais, se soumettre aux normes de la majorité présentent aussi des inconvénients :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Les normes déguisées sous les <em>on fait ceci, ou cela </em> nivellent les comportements par le bas, génèrent le <ins>conformisme, l’attitude passive</ins> face à des situations qui peuvent pourtant être moralement indéfendables. Le <em>On fait comme cela</em> se transforme facilement en <em>On doit faire cela</em>, déculpabilisant.</li>
<li>Cet type d’énoncé<ins> conduit à l’irresponsabilité, à la démission. il évite penser par soi-même</ins> puisqu’on se réfugie derrière la force du « on », les traditions, les usages, le plus grand nombre. Pour Pierre Bourdieu, « Le “on” serait un « assisté », qui se dérobe aux responsabilités, se décharge de sa liberté, vit par procuration, en irresponsable, il s’en remet à la société, ou à l’“État providence”.</li>
<li>Si, « on » rassure l’individu dans sa compréhension du monde dans lequel il vit, il<ins> légitime aussi ses préjugés</ins> et conforte ses idées reçues. <em>On</em> facilite la vie en société, mais participe tout autant à l’exclusion de celui qui n’a pas les mêmes normes, de l’étrange ... étranger.</li>
<li><em>On</em> favorise le bavardage ambiant, les « talk show » débilitants de gens qui n’ont rien à dire.</li>
<li><em>On</em> évite de penser par soi-même car le <em>on</em> n'est personne. <em>On meurt tous un jour ou l'autre</em> permet d'éloigner l'idée de la mort, pensée comme un évènement extérieur à moi-même. (Heidegger) <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Note 2 :</ins><br />
<q><em>Il est plus facile de se réfugier dans les idées communes, les idées toutes faites, que de penser par soi-même</em></q> <br />
("Le laboureur et les mangeurs de vent", Boris Cyrulnik)<br />
<br /></p>
<h5><strong>Qui est "on" ?</strong><br /></h5>
<p>Heidegger, à la question « qui suis-je ? », répond que <strong>je ne suis pas ordinairement moi-même, dans la mesure où je suis toujours et avant tout <em>on</em>, au détriment de soi-même en tant qu'individu pensant et libre de ses choix.</strong> Pour approfondir, consulter <a href="https://popups.uliege.be/1782-2041/index.php?id=221#ftn31">Heidegger et l’être du On</a>, Christophe Perrin.<br /></p>
<ul>
<li><ins>Le <em>on</em> s’avère la manière spontanée d’exister</ins>. ("Être et temps", Martin Heidegger). En effet, au quotidien nous sommes comme « on » est, faisons ce qu’« on » fait et disons ce qu’« on » dit. (…) par souci d’être avec les autres, besoin de conformisme, tendance naturelle à la paresse.</li>
<li><ins>Être soi-même n’a rien de courant</ins>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5><strong>Conclusion à débattre</strong><br /></h5>
<p>A la question qui est « on », il est, donc, déjà établi que c’est quelqu’un ou quelque chose qui</p>
<ul>
<li>dicte les normes sociales,</li>
<li>facilite le vivre ensemble</li>
<li>mais également l’exclusion de certains,</li>
<li>permet de se décharger de la responsabilité de ses actes,</li>
<li>évite de redouter la mort et de la penser comme mienne. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Un conte en conclusion : <em>Avare ou généreux ?</em> - - - - - - - - - - - - - - - -</strong></h4>
<p><strong><em>On dit que ...</em> </strong><br />
La rumeur est le porte-parole des lâches qui se cachent derrière le <em>On</em>.<br />
<br />
<strong>Avare ou généreux ? C'est selon la rumeur...</strong> <br /></p>
<blockquote><p><strong>Nasreddine</strong> en a assez d’être <ins>importuné par les enfants</ins> qui tournent autour de lui. Mais il n’est pas à court d’idées pour les éloigner ... il lance une rumeur :<br />
- <em>On est bien agité aujourd’hui … Allez plutôt donc voir là-bas si j’y suis … <strong>Il paraît que l’homme le plus riche du village donne un grand banquet sur la place du village ! Enfin, c’est ce qu’on dit</strong> ...</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Les enfants partent en courant</strong> … <br />
Les <strong>parents</strong> demandent où ils courent si vite : <br />
- <em>Vous ne savez pas ? l’homme le plus riche du village donne un grand banquet sur la place du village !!!</em><br />
Bientôt <strong>tout le village</strong> se dirige vers la place, certains courent, d'autres hâtent le pas, les plus agés trottinent aussi vite que possible. Ils annoncent à tous ceux qu’ils croisent :<br />
- <em>Vite, vite ! on dit que l’homme le plus riche du village donne un grand banquet !</em></p></blockquote>
<blockquote><p>Nasreddine les voit passer et commence par en rire. <br />
- <em>On leur parle de banquet, et ils y courent, sans y être invité, sans même savoir si c’est vrai …</em><br />
Mais plus il voit les gens courir, plus le doute envahit son esprit : <br />
- <em>Quand même, ils y vont tous … Et si c’était vrai ??? </em><br />
Alors, Nasreddine se met à courir lui aussi … <strong>ON ne sait jamais</strong> ...</p></blockquote>
<blockquote><p>La seule certitude qu'a Nasreddin Hodja est qu'il n'est pas invité, mais peu importe ! c'est un détail, il sait comment s’y prendre : <strong>un simple on-dit peut faire courir tout un village, un autre lui ouvrira les portes</strong>. Il suffit simplement de se présenter au dîner …<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Nasreddine fend la foule qui attend devant la porte du riche, espérant -<strong> on ne sait jamais …</strong> - partager à défaut du repas, au moins les restes, au moins les miettes. Il va trouver l’hôte et lui dit :<br />
- <em>On dit que tu prépares un grand banquet ... Mais je suis juste venu te dire que, au village, <strong>on raconte qu’il n’y a pas plus avare que toi</strong>.</em><br />
- <em>Moi avare ! Si je l’étais, est-ce que je donnerais un banquet (à ce qu’il paraît) ?</em><br />
- <em>Me voilà rassuré, dit Nasreddine, on dit vraiment n’importe quoi ! les gens qui parlent ainsi ne sont que des mauvaises langues, jaloux de ta prospérité. Quant à moi, je n’ai jamais douté de ta générosité.</em><br />
Il entre tranquillement dans le jardin du riche commerçant et va s’asseoir : il attend, avec confiance, de se faire servir.</p></blockquote>
<p><em>On ne sait jamais …</em><br />
On, c’est quelqu’un mais on ne sait pas trop qui<br />
On, c’est eux … On, c’est moi aussi ….<br />
<br /></p>
<h4><strong>Autre conte sur les conséquences des <em>on-dit</em></strong></h4>
<p><ins>Petite adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Zeng Shen était un disciple de Confucius. Il partit voyager dans le royaume de Feï. Mais voilà qu'il arrive dans ce pays, qu'un homme qui portait le même nom que lui, commit un meurtre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Un voisin</ins> de la mère du disciple qui revenait de voyage, entre chez la vieille femme et lui dit :<br />
- <em>J’ai appris que votre fils a été arrêté pour assassinat.</em><br />
Madame Zeng, assise devant son métier à tisser, répond sans arrêter son ouvrage, sans même détourner la tête :<br />
- <em>Impossible. Mon fils n’est pas capable d’une telle chose.</em><br /></p></blockquote>
<p>Qui peut croire ici une chose pareille ? Sa parole à elle, connue de tous comme une femme honorable, devrait suffire à faire taire cette médisance ...</p>
<blockquote><p><ins>Un peu plus tard, une voisine</ins> pointe le bout de son nez par la fenêtre : <br />
- <em>Il paraît que ton fils a tué quelqu’un.</em><br />
Cette fois-ci, la vieille s’arrête de tisser et ne dit rien. <br /></p></blockquote>
<p>Son regard se fait sévère ... ce qui n'empêche pas la femme de sortir rapporter ce meurtre à tous ceux qu'elle rencontre.<br /></p>
<blockquote><p><ins>Le soir,</ins> devant la porte de la maison, <ins>un inconnu demande à un passant</ins> :<br />
- <em>Est-ce ici qu’habite Zeng Shen, le meurtrier ?</em><br /></p></blockquote>
<p>Tout le pays a entendu la rumeur qui court ...<br /></p>
<blockquote><p><strong>Le lendemain matin, la mère de Zeng Shen fait son sac.</strong> Et elle part en toute hâte pour le royaume de Feï. <br />
<strong>Tu peux saisir à temps la main qui va te frapper.</strong><br />
<strong>Mais la langue qui t’accuse, comment l’arrêter ?</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La rumeur</em>, contes des sages taoïstes, Seuil, 2004, p 155</li>
</ul>
PERDRE le sens de la vie nous impose de changer le cours de notre vie pour lui redonner du sens
urn:md5:9b8dce0c25607cf21df4c19e60c35467
2023-03-22T09:38:00+00:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
CHINEconte avec des animauxconte de sagesse
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.bocal_periscope_s.jpg" alt="Le_fond_du_bocal_3_periscope_POUPON" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_fond_du_bocal_3_periscope_POUPON, mar. 2012" />dessin de Nicolas Poupon, <br /><em>Le fond du bocal</em><br />
<br />
Le sens de la vie a été illustré par deux contes lors du café-philo du 17 mars 2023 <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/18/CAFE-PHILO-%3A-Le-sens-de-la-vie-Gruissan-17-mars-2023">''Le sens de la vie''</a>:</p>
<ul>
<li><strong> Le triangle</strong> devenu philosophe, un conte philosophique inspiré par Michel Piquemal</li>
<li><strong>Le mille-pattes</strong>, un conte chinois, qui nous montre qu'en perdant le sens de la vie, on perd l'envie de vivre.<br /></li>
</ul>
<p><br /><br />
Plusieurs articles et d'autres contes font suite :<br /></p>
<ul>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/19/CHERCHER-le-sens-de-la-vie">CHERCHER le sens de la vie</a></li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/19/TROUVER-le-sens-de-la-vie">TROUVER le sens de la vie</a></li>
<li><strong>PERDRE le sens de la vie</strong>, traité ici. <br /></li>
</ul>
<p><br />
Ci-dessous un conte vient compléter celui du <em>Mille-pattes et le crapaud</em> :<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le serpent qui marchait à reculons</strong> : quand la vie n'a plus de sens, on court à sa perte sauf si ...<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h4><strong>Le serpent qui marchait à reculons</strong></h4>
<p>Peut-on changer le sens de sa vie ? Oui, mais attention à ne pas nous égarer ...<br />
Si nous perdons le sens de notre vie, nous courrons à notre perte, à moins qu'en changeant d'orientation notre vie prenne un autre sens. <br /></p>
<p><strong>PERDRE le sens de la vie nous impose de CHANGER le cours de notre vie pour lui donner un autre sens</strong>.<br />
<br />
<ins>Libre adaptation du texte de Fabienne Thiéry :</ins><br />
Les grèves du moment m'ont inspiré ... <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/serpent.gif" alt="serpent_brun" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="serpent_brun, août 2009" />Il était une fois <strong>un serpent</strong> tout ce qu'il y a de plus banal, avec une tête et une queue. Il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire ! Et pourtant ....<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Un jour, la queue se révolta contre la tête. Elle fit grève car elle ne supportait plus de rester derrière</strong>. La tête eut beau répondre que c'était dans l'ordre naturel des choses et qu'on n'y pouvait rien changer, la queue voulait quoi qu'il en coûte faire un serpent différent, unique, avec la queue devant et la tête derrière ! Mais la tête ne voulait rien comprendre à ces revendications sans queue ni tête : entre eux deux, au milieu, il y avait comme un nœud dans les négociations ...<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Serpent_couleuvre_balades_naturalistes_hautetfort_s.jpg" alt="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux, fév. 2014" /><ins>Le serpent passe devant un arbre, ce tronc solide inspire la queue qui s'y enroule</ins> ... un tour, deux tours, trois tours... (mieux qu'un piquet de grève !) et la tête ne peut plus avancer. Clouée sur place elle est bien obligée d'écouter la queue, <ins>bien accrochée et décidée à ne rien lâcher</ins>.<br />
- <em>Si tu veux avancer, laisse-moi passer devant et tu suivras derrière. Ensemble <strong>on fera un serpent à l'envers</strong></em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La tête commence par refuser.</ins> Le temps s'éternise, immobile comme le serpent coincé, verrouillé à triple tour autour de son arbre. Une belle <strong>grenouille</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.GrenouilleAnimee_wikimedia_t.jpg" alt="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons, mar. 2013" />passe à proximité du serpent qui, par réflexe, se détend pour l'avaler ... et reste stoppé dans son élan, bloqué par cette imbécile de queue ! et la grenouille passe au lieu de trépasser. On n'a jamais vu ça : un serpent incapable de gober une grenouille ! <ins>Quelle honte ! Sa vie n’a plus de sens !</ins> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>C'est le monde à l'envers :</ins> la grenouille va coasser la nouvelle à toutes les feuilles de chou de la région, pardon, à toutes les feuilles de nénuphar de l'étang ... Les sœurs de la grenouille ont du mal à croire à cette histoire sans queue ni tête, elles veulent voir sur place ce reptile prisonnier de lui-même qui ne sait plus dans quel sens va sa vie ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Grenouille_qui_danse.gif" alt="grenouille_qui_danse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_qui_danse, août 2009" /> Elles le narguent en passant et repassant devant lui sans que la tête puisse jaillir et les avaler. <ins>Le serpent est au désespoir ... enfin la tête ... la queue frétille de joie car elle sent que le moment propice aux négociations est arrivé</ins> :<br />
- <em>Il suffit que tu promettes de me laisser passer devant et je me déroulerai. Qu'est-ce que tu risques ?</em><br /> </p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La tête ridiculisée, morte de honte et de faim, cède à contrecœur.</ins> La queue se déroule lentement, très lentement, solennellement, et avec majesté passe devant. La tête suit piteusement, sans mot dire (mais intérieurement, elle le fait : maudire cette queue qui n'en fait qu'à sa nouvelle tête, une mauvaise tête).<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Voilà donc le serpent qui se remet en marche à l'envers</strong>, queue devant et tête derrière. Il a perdu tout sens commun. Sa vie n'a plus de sens. Il est perdu. <ins>La tête est désespérée, vidée du sens à donner à sa vie, elle ne sait vers où aller ...</ins><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Mais la queue n'a pas d'yeux !</strong> elle n'évite pas les pierres coupantes du chemin ... aïe aïe aïe <br />
<strong>Mais la queue n'a pas d'odorat !</strong> elle ne repère pas les proies à distance ... c'est une faim sans fin ...<br />
<strong>Mais la queue n'a pas de bouche !</strong> si, par chance, une proie passe à proximité elle ne peut l'avaler ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le serpent maigrit, et commence à défaillir : <ins>cette histoire sans queue ni tête en lui faisant perdre le sens de la vie lui fait perdre aussi le goût de la vie ...</ins> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>La queue s'obstine.</ins> Elle se dirige sans le savoir vers une profonde ornière, une fosse, un précipice ! Elle se sent tout à coup <ins>happée par le vide, un vide abyssal à l'image du vide de sa vie insensée</ins> ... Le serpent, sans opposer de résistance, bascule au fond du trou et se fracasse sur les rochers. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/03/Une_peau_de_serpent_obtenue_apr%C3%A8s_une_mue_et_d%C3%A9pos%C3%A9e_sur_une_feuille_de_teck_dans_un_champ_au_B%C3%A9nin.jpg"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/serpent_mue_feuille_de_teck_Benin_200.jpeg" alt="Peau de serpent après mue déposée sur une feuille de teck dans champ au Bénin_Adoscan_Wikimedia Commons_" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Peau de serpent après mue déposée sur une feuille de teck dans champ au Bénin_Adoscan_Wikimedia Commons_, mar. 2023" /></a>Il paraît qu'en bas on a retrouvé des morceaux de serpent, <strong>une peau sans queue ni tête à l'image de sa vie</strong> menée par sa queue et non par la tête.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Epilogue bifide comme la langue du serpent</ins> <br />
parce que le sens de la vie n’est pas unique et ne s’impose pas ...<br /></p>
<p>Deux dénouements sont possibles, à vous de choisir !!! Le premier vient du conte, le second est ma conclusion personnelle, un peu plus optimiste car elle laisse possible un nouveau départ.<br /></p>
<ol>
<li><strong>Le serpent ayant perdu le sens de la vie, s'est fracassé : il est mort</strong>. Sa vie était vide de sens, il n'est resté de lui que la peau sans queue ni tête.</li>
<li>On n'a trouvé qu'une peau sans queue ni tête ... à l'ultime minute, par un réflexe de l'instinct de survie, <strong>le serpent a mué</strong> ! et<strong> en retrouvant toute sa tête il a remis la queue en place et il est reparti dans le bon sens, le sens de la vie</strong> ...<br /></li>
</ol>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/La-grande-montagne-des-contes-chinois_Fabienne_Thiery_150.jpeg" alt="La grande montagne des contes chinois_Fabienne Thiery_Rue du Monde" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="La grande montagne des contes chinois_Fabienne Thiery_Rue du Monde, mar. 2023" /><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le serpent à l’envers</em>, Fabienne Thiéry, "La grande montagne des contes chinois", p 53-55 a été adapté pour le Café-Philo 17 mars 2023.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>photo d'une couleuvre dans les bois : André Guyard, 2009, http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux</li>
<li>grenouille : Gilbertus, wikimedia commons, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:GrenouilleAnimeeD.gif</li>
<li>mue de serpent : Adoscan, Wikimedia Commons, 2019, <a href="https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/03/Une_peau_de_serpent_obtenue_apr%C3%A8s_une_mue_et_d%C3%A9pos%C3%A9e_sur_une_feuille_de_teck_dans_un_champ_au_B%C3%A9nin.jpg">Peau de serpent après mue déposée sur une feuille dans champ au Bénin</a></li>
</ul>
G... comme grenouille
urn:md5:07d9a3f950f9134dcfd769a422510795
2023-03-10T16:16:00+00:00
patricia gustin
ABC des Animaux
ASIEAUSTRALIECHINEconte avec des animauxconte de sagesseconte merveilleuxconte ZENEUROPEgrenouilleGrimmPolynésie
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouille_qui_mange.gif" alt="grenouille_qui_mange" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="grenouille_qui_mange, août 2009" />Ce texte m'a été inspiré par une histoire vraie : mes filles ayant décidé de collecter quelques tétards qu'elles ont placés en vivarium pour observer leur métamorphose en grenouilles, avant de les relâcher dans le ruisseau d'où ils ont été tirés. <br />
Je vous rassure tout de suite : aucun animal n’a été maltraité. Les enfants un peu, car ils devaient aller chercher de l’eau à la rivière (2 km aller - 2 km retour) pour éviter à ces pauvres grenouilles en devenir d’absorber le chlore de l’eau du robinet. <br />
La vie des têtards n'est plus un mystère pour nous, mais ressemble à un conte, et rassemble plusieurs contes.<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac ...</strong> et plouf !<br /></p> <h4><strong>De têtard en grenouille, à chacun son chemin</strong></h4>
<p>Chaque tétard évolue différemment. Il n'y a pas qu'une seule façon de mener sa vie, il n'y a pas qu'un seul chemin ... <br /></p>
<p><ins>Conte écrit par Patricia Gustin :</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><br /></p>
<blockquote><p>Il y avait dans le vivarium toute une bande de têtards, légèrement agités du bocal. Peut-être en raison de tout ce que les bipèdes déversaient dans les eaux de la rivière … <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Tetards.jpeg" alt="Têtards" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Têtards, mar. 2023" />Grâce à une bonne observation Coralie avait donné un nom à chaque spécimen.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- Le plus costaud s'appelait <em>Grosso</em> (c'était le premier à avoir eu des pattes), être le premier pour être le plus fort, cela a du sens !<br />
- Son frère cadet s’appelait <em>Modo</em>, il était un peu moins gros mais il ondulait toujours dans le bon sens, le sens des remous. <br />
- <em>Patouillette</em> aimait inventer toutes sortes de nages et bousculait tous les autres à la récré. Visiblement elle cherchait un sens à sa vie.<br />
- Suivait toute une bande de joyeux petits frères, <em>Pronto</em>, <em>Prontissimo</em>, <em>Presto</em>, <em>Prestissimo</em>, <em>Speedy Gonzalez</em>, <em>Flash</em> ... tous plus rapides les uns que les autres. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Certains, peu pressés de faire leur vie de grenouille, incertains quant au sens à donner à leur vie</strong>, se prélassaient sous les herbes et les cailloux : <br />
- <ins><em>Noir-sous-la-pierre</em></ins>, encore timide têtard, effacé, écrasé par la personnalité remuante de ses frères et sœurs, vivait en ermite à l'ombre d'une pierre pour être tranquille. Il finit bel et bien écrasé par la fatalité quand la pierre bascula et devint pierre tombale … fin de l’histoire … Y a-t-il un sens ?<br />
- <ins><em>Brun-de-boue</em></ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.rana-clamitans_t.jpg" alt="grenouille_Photo gratuite : Grenouille verte (Quebec) Rana clamitans - Lithobates clamitans" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_Photo gratuite : Grenouille verte (Quebec) Rana clamitans - Lithobates clamitans, janv. 2011" /> était le plus casanier des têtards ; il aimait répéter sur tous les tons : <em>Dans la boue, dans la boue, dans la boue … / Dans la boue un jour, dans la boue toujours</em>. Et il y est resté. Il en est des humains comme des grenouilles : en touchant le fond, certains préfèrent rester dans leur boue quotidienne par paresse ou manque d’imagination. C’est insensé !<br />
- <ins><em>Vert-de-flaque</em></ins>,<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouille-sieste.jpg" alt="grenouille-sieste" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille-sieste, avr. 2020" /> un peu poète, aimait regarder les reflets de l'eau sous la lune. C'était aussi celui qui avait le plus d’imagination : il était persuadé être un prince changé en grenouille. Il accomplit son destin et donna du sens à sa vie en ramassant une balle en or lancée par une petite princesse …<br />
- <ins><em>Grenouillette</em></ins> pensait avoir été échangée à la naissance : elle était persuadée qu'une princesse sommeillait en elle : née Rainette elle deviendrait Reine quand elle serait grande. Sinon sa vie n’aurait aucun sens ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>D’autres têtards de l’étang rêvaient de découvrir le vaste monde pour donner du sens à sa vie</strong> … <br />
- <ins><em>Fond-du-pot</em></ins>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.GrenouilleAnimee_wikimedia_t.jpg" alt="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_animée_Gilbertus_wikimedia commons, mar. 2013" />devint une grenouille sourde comme un pot … Quel sens donner à cela ? A force d’obstination elle réussit à gravir la colline proche de l’étang parce qu’elle est restée sourde à toutes les remarques qui aurait pu la décourager.<br />
- <ins><em>La grenouille à grande bouche</em></ins> ne cessait de coasser en posant toutes sortes de questions à ceux qu’elle rencontrait : <em>Qui es-tu toi ? Que fais-tu toi ? Que manges tu, toi ?</em> Elle ne ferma sa bouche qu’en présence du héron qui lui répondit qu’il mangeait les grenouilles à grande bouche … La grenouille ferma aussitôt sa bouche en cul de poule : <em>C’est rare, jamais vu par là</em> … Depuis elle parle peu et à bon escient. Cette expérience a donné du sens à ses paroles dorénavant mûrement réfléchies, de remarquables sentences : <em>Il n’y a pas de grenouille qui ne trouve son crapaud.</em> <em> Le biologiste passe, la grenouille reste…</em> Ses paroles ont du sens ... et sa vie aussi.<br />
- <ins><em>Grenouillard</em></ins>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.grenouille-taureau_USA_s.jpg" alt="Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille_http://monblog-peche-truitepelu.over-blog.com/article-le-peril-americain-115216819.html, mai 2013" />dès qu’il fut devenu grenouille, voulut se faire aussi gros que le bœuf en buvant toute l’eau de la terre. Absorber la richesse de la terre, occuper toute la place, ça c’est donner du sens à sa vie ! Heureusement le monde fut sauvé par le rire : un petit ver de terre, à force de se tortiller les anneaux, finit par la faire exploser de rire : toute l’eau du monde fut libérée mettant ainsi fin à une grande sécheresse. L’asticot devint pour tous « le seigneur des anneaux » et sa vie prit tout son sens … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <ins><em>Zette</em></ins> zigzaguait tout azimuts mais une épuisette épuisa Zette dans une folle course poursuite. Une fois capturée, Zette fut transférée dans le vivarium. Hélas, une fois métamorphosée en grenouille elle sauta <strong>dans le puits du jardin</strong> avec pour tout paysage le rond du ciel se confondant avec l’entrée du puits ; elle devint philosophe : son questionnement incessant assorti à son coâssement saisonnier donna sens à sa vie : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouilles-00035.gif" alt="grenouille_http://www.maxi-gif.com/gif-anime-grenouilles/grenouilles/gif-anime-grenouilles-t1r6c118d36.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_http://www.maxi-gif.com/gif-anime-grenouilles/grenouilles/gif-anime-grenouilles-t1r6c118d36.html, sept. 2011" />''Pourcoâ ? Pourcoâ ? Pourcoâ ? Elle tourne en rond, croyant trouver le sens de la vie et la vérité au fond du puits, tandis que la vérité, elle, ne demande qu'à sortir du puits ...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Même un têtard peut donner un sens à sa vie. Et nous ?</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h5>Un assemblage de contes de grenouilles ... <br /></h5>
<p><ins>Certaines ont touché le fond</ins> et se plaisent dans leur boue quotidienne et n'en sortiraient pas pour tout l'or du monde :</p>
<ul>
<li><em>Une grenouille au fond d'un puits</em>, ancienne fable chinoise, texte bilingue chinois-français, Daniel Ruer, L'Harmattan, 2003<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>D'autres au contraire sautent hors de la mare pour découvrir le vaste monde</ins> comme <em>Fond du pot</em>, la grenouille sourde comme un pot, qui a pu escalader la colline voisine de l'étang parce que les critiques ne l'ont pas découragée, et pour cause : quand on lui a demandé comment elle avait pu monter aussi haut, avec quelle détermination, elle a simplement répondu : <em>Coâ, Coâ !</em> Quoi ? Quoi ? ... elle était sourde ..</p>
<ul>
<li>Michel Piquemal, <em>L'ascension des grenouilles</em>, dans le recueil "Petites et Grandes fables de Sophios", Éditions Albin Michel, 2004, p 74. Michel Piquemal a fait de ce conte une scénette, pour la lire cliquez <a href="http://books.google.fr/books?id=ZbdHvtLu8j4C&pg=PA56&lpg=PA56&dq=Piquemal+grenouille&source=bl&ots=nRQBRIQq8-&sig=VtqZl9J_5ZnEyTFYkOppJS7ZV4Q&hl=fr&sa=X&ei=5wtFU8KIO8Se0QWel4GgDQ&redir_esc=y#v=onepage&q=Piquemal%20grenouille&f=false">ici</a></li>
<li>Le texte et le conte dit par Michel Lamailloux<a href="https://lamailloux.com/l-ascension-des-grenouilles/"> ici</a></li>
<li>Une variante du conte<a href="https://parcoursduloupblanc.com/histoire-de-la-grenouille-metaphore-developpement-personnel/"> ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Elles n'hésitent pas à frapper à la porte du ciel !</ins> comme une certaine grenouille d'Asie :<q> L'Empereur du Ciel avait ordonné au dragon Mua d'arroser la terre. Malheureusement, Mua était fort capricieux et paresseux de surcroît. Une grande sécheresse s'ensuivit. Les animaux étaient en grande souffrance. Mais alors que toutes les bêtes se résignaient déjà à mourir de soif, la grenouille refusa de subir ce triste sort ; elle décida d'aller trouver l'Empereur du Ciel et de se plaindre à lui des négligences du Génie de la Pluie. Plusieurs essayèrent de la dissuader, mais d'autres se sont joints à elle. Le crabe, le renard, l'ours, le tigre et l'abeille rencontrés en chemin avaient tous cherché à la décourager mais la grenouille tenace les entraîna avec elle ! La grenouille arrive aux portes du ciel. Ses compagnosns de route vont l'aider à résister au dragon Mua, bien décidé à expulser la grenouille pour continuer à dormir. La grenouille fait tellement de bruit qu'elle fait venir le maître du ciel, qui l'écoute et ordonne au dragon Mua de faire son travail et il fut bien puni, meurtri par le coq céleste qui lui picora toute la peau. Depuis lors, quand il fait trop sec, les grenouilles n'ont qu'à coasser : le Génie de la Pluie en a aussitôt la chair de poule et s'empresse de se remettre au travail. Et si un jour, malgré tout, sa paresse reprenait le dessus, ce serait l'Empereur du Ciel en personne qui le rappellerait à l'ordre... car il n'a pas la moindre envie de recevoir une nouvelle visite de la grenouille.</q></p>
<ul>
<li><em>Le Génie de la Pluie et la Grenouille</em>, légende vietnamienne, en ligne <a href="http://viet.now.free.fr/homepage/pagedivers/pagelegende/legendegrenouille.htm">ici</a>.</li>
<li><em>La grenouille gardienne des pluies</em>, du recueil "Tour du monde des contes sur les ailes d'un oiseau", un conte du Vietnam librement adapté par Catherine Gendrin, ill. Laurent Corvaisier, Rue du Monde, 2009. <q>La grenouille demande à l'Empereur du Ciel d'intervenir : le dragon des pluies ne fait pas son travail. Elle est écoutée, la sécheresse, cause de famines, est évitée. Pour la remercier l'Empereur du Ciel la nomme <em>Réveil officiel du dragon des pluies</em>. Cette charge honorifique s'est transmise de génération en génération, c'est pourquoi vous entendez les grenouilles coâsser au printemps : elles appellent la pluie ! Mais plus personne ne sait où se trouve aujourd'hui le <em>tambour céleste des réclamations</em>, ce qui explique pourquoi l'Empereur du Ciel n'entend plus les plaintes des hommes ...</q></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Quelques chanceuses continuent leur métamorphose de têtard en grenouille puis en prince ou princesse :</ins></p>
<ul>
<li><em>Le roi Grenouille ou Henri de Fer</em>, conte de Grimm. En ligne sur Grimmstories, cliquez <a href="https://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/la_fille_du_roi_et_la_grenouille">ici</a>. La version recueillie par les frères Grimm, Le roi Grenouille ou Henri de Fer, vient de Hesse. La fin de l'histoire, l'épisode d'Henri de Fer, vient de Paderborn (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Conté par Viviane le 10 juillet 2011 chez Patricia. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/07/13/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-10-juillet-2011">ici</a>.</li>
<li><em>La princesse grenouille et autres contes</em>, Contes collectés et adaptés par Afanassiev. Album illustré par Julie Ricossé. Traduit du russe par Anne-Marie Passaret. Gallimard jeunesse, 2008.</li>
<li><em>La princesse grenouille</em>, Luda, (troisième version du conte d'Afanassiev), Éditions La Farandole, 1976</li>
<li>Une version adaptée du Folklore russe et tiré du livre "Mille ans de Contes" est en ligne <a href="http://ladielynn.com/contes/histoire14.htm">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>La grenouille à grande bouche</ins>, curieuse de tout et trop bavarde a appris à fermer (un peu) sa bouche, et ne parle plus qu'à bon escient, paraît-il.</p>
<ul>
<li>Elodie NOUHEN et Francine VIDAL, Didier Jeunesse, une version moderne plein de poésie : vidéo <a href="https://www.youtube.com/watch?v=PKJJDvagK3c">ici</a>.</li>
<li>Conté par Dominique le 16 juin 2012 chez Abessia, conte à lire <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/06/28/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-16-juin-2012">ici</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>L'histoire de <em>Grenouillard</em>, qui voulait devenir la plus grosse des grenouilles en avalant toute l'eau du monde, a été inspirée par une fable de La Fontaine et un conte :</ins></p>
<ul>
<li><em>La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf</em> : fable de La Fontaine à lire<a href="http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/greboe.htm"> ici</a>.</li>
<li><em>L’eau de la Terre</em> : une grenouille a avalé toute l'eau de la Terre. Un petit ver de terre, à force de se tortiller du derrière, l’a fait rire et elle a enfin rejeté toute l’eau bue : finie la sécheresse ! Texte en ligne <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-et-legendes/lire/biblidcon_041#histoire">ici</a>. Conte de Polynésie à lire <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-et-legendes/lire/biblidcon_041#histoire">ici</a> et à écouter par <a href="https://www.youtube.com/watch?v=dfiZCqykeaw">là</a>.</li>
<li><em>La grenouille qui avait bu toute l'eau</em>, conte australien avec un didjeridoo au lieu d'un ver, à lire <a href="https://philharmoniedeparis.fr/fr/magazine/series/conte-moi-la-musique/saison-1-episode-8-la-grenouille-qui-avait-bu-toute-leau">ici</a> et à écouter<a href="https://podcasts.google.com/feed/aHR0cHM6Ly9mZWVkcy5tZWdhcGhvbmUuZm0vY29udGUtbW9pLWxhLW11c2lxdWU/episode/NTcxMmIyMTgtNmFmNi0xMWViLThjMTctMWI3OTBmOTk4Yjkz?sa=X&ved=0CAUQkfYCahcKEwjg04mW0-r9AhUAAAAAHQAAAAAQAQ"> là</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Et puis Zette est tombée dans un puits</ins>. Elle continue à se poser des questions sur la réalité et sur le sens de la vie.</p>
<ul>
<li><em>Regarder le ciel du fond d’un puits</em>, conte chinois : Une grenouille au fond du puits croit que le ciel est rond, elle est la métaphore des gens à courte vue qui ne sortent pas de leur petit monde : "La grenouille au fond d'un puits ne sait rien de la haute mer." proverbe chinois. En ligne <a href="http://www.chinese-shortstories.com/Nouvelles_de_a_z_WangMeng_Chengyu_11.htm">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>La légende de la grenouille de Saint Paul</strong></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Grenouille_Saint-Paul_Narbonne.jpg" alt="Saint_Paul_Grenouille_bénitier_http://www.wiki-narbonne.fr/index.php?title=La_Grenouille_de_Saint_Paul" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Saint_Paul_Grenouille_bénitier_http://www.wiki-narbonne.fr/index.php?title=La_Grenouille_de_Saint_Paul, mar. 2013" /> <br />
A Narbonne, dans le bénitier de l’église Saint-Paul Serge fondée, dit-on, par Charlemagne, se trouve une grenouille ... Plusieurs légendes courent encore pour expliquer sa présence ... à découvir dans l'article : <em>La grenouille de Saint-Paul (Narbonne)</em> : cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/21/La-grenouille-de-Saint-Paul-%28Narbonne%29">ici</a>. Et pourcoâ pas ? <br />
<br />
<br /></p>
<h4><strong>La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Une grenouille nage dans une marmite remplie d’eau. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/grenouille_eau_chaude_250.jpeg" alt="Grenouille-casserole eau chaude-https://le-voyage-intuition.com/tag/la-grenouille-qui-ne-savait-pas-quelle-etait-cuite/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Grenouille-casserole eau chaude-https://le-voyage-intuition.com/tag/la-grenouille-qui-ne-savait-pas-quelle-etait-cuite/, mar. 2023" />Un feu est allumé sous la marmite de façon à faire monter progressivement la température. La température est agréable, la grenouille continue de nager. En réalité, elle ne se rend pas compte du danger… et finit par cuire.<br /></p></blockquote>
<p><ins>Commentaire d'Olivier Cle<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/Grenouille_eau_chaude_selfie-150.jpeg" alt="Grenouille_cuit_selfie" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Grenouille_cuit_selfie, mar. 2023" />rc :</ins><br />
<em>Ce que nous enseigne l'allégorie de la grenouille, c'est que chaque fois qu'une détérioration est lente, faible, presque imperceptible, il nous faut une conscience très aiguisée, ou une bonne mémoire, pour nous en rendre compe, ou encore un étalon fiable d'après lequel évaluer l'état de la situation. Or il semble que ces facteurs soient tous trois aujourd'hui chose rare.</em><br /></p>
<p><ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Olivier Clerc, "La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite et autres leçons de vie", Edtions Jean-Claude Lattès, 2005</li>
<li>Le conte et les réflexions qui en découlent dans l'article <a href="https://www.lesmotspositifs.com/blogue/la-metaphore-de-la-grenouille-qui-ne-savait-pas-quelle-etait-cuite/">''La métaphore de la grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite''</a> du blog "Les mots positifs". <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Autres contes de Grenouilles et quelques dictons</strong><br /></h4>
<p><em>Il n’y a pas de grenouille qui ne trouve son crapaud.</em> - proverbe français<br /></p>
<p><em>Le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire.</em> - proverbe africain<br /></p>
<p><em>La grenouille en sait plus sur la pluie que l’almanach.</em> - proverbe créole<br /></p>
<p><em>S'il fallait tenir compte des services rendus à la science, la grenouille occuperait la première place.</em> - Claude Bernard / Etude de la médecine expérimentale <br /></p>
<p><em> Le biologiste passe, la grenouille reste…</em> - Jean Rostand<br />
<br /></p>
<h5>20 contes de grenouilles</h5>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Grenouille_qui_danse.gif" alt="grenouille_qui_danse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grenouille_qui_danse, août 2009" />Muriel Bloch a réuni vingt contes de diverses cultures, vingt contes de grenouilles dans son recueil <em>Contes de grenouilles</em>, Albin Michel Jeunesse, 2011 :</p>
<ul>
<li><em>Pourquoi, pourquoi</em>, conte du Cambodge</li>
<li><em>ça mouille, ça mouille</em>, conte d'Afrique de l'Ouest</li>
<li><em>Le rire de la grenouille</em>, conte d'Australie (cité ci-dessus)</li>
<li><em>La grenouille et le génie de la pluie</em>, conte du Vietnam (cité ci-dessus)</li>
<li><em>Comment coassent certaines grenouilles</em>, conte de Corée</li>
<li><em>Comment la grenouille perdit ses fesses</em>, conte du Honduras</li>
<li><em>La grenouille volante</em>, conte du Canada</li>
<li><em>La grenouille médecin et le renard</em>, conte de Grèce, Esope</li>
<li><em>Les grenouilles en quête d'un roi</em>, conte du Laos (similaire à un conte d'Esope)</li>
<li><em>La voix de son maître</em>, conte d'Espagne</li>
<li><em>Tombée dans un pot de crème</em>, elle en fit du beurre ... conte de Pologne</li>
<li><em>Qui faisait plonger les grenouilles</em>, conte des Indiens Crees, Canada</li>
<li><em>La jeune fille malicieuse</em>, épousée par un prince était en fait la fille du roi des grenouilles, conte de l'Inde</li>
<li><em>Les trois plumes</em>, conte d'Allemagne, rapporté par les frères Grimm, où un prince épouse une grenouille</li>
<li><em>Le manche de la hache</em>, conte africain du Zimbabwe</li>
<li><em>Coassine</em>, conte de France, une sorcière change une petite fille qui vient de naître en grenouille mais une jeune homme l'adopte ; il ne veut pas vivre sans elle et deviendra grenouille pour l'épouser.</li>
<li><em>La grenouille et l'empereur</em>, conte de Chine. Un enfant-grenouille sauve l'empire, épouse la princesse car il devient homme chaque nuit et redevient grenouille le jour.</li>
<li><em>Rencontre au sommet</em>, conte du Japon. Deux grenouilles se retrouvent au sommet d'une colline en venant de part et d'autre de ce relief ; elles regardent le paysage en se mettant debout et ne voient que d'où elles sont venues en raison de la position de leurs yeux sur leur tête.</li>
<li><em>Gâteaux de riz ou grenouilles ?</em>, conte du Japon</li>
<li><em>L'étrange petite grenouille verte</em>, conte de Haïti et République dominicaine. Des enfants abandonnés sont changés en grenouille et redeviennent enfants à leur mort si ...</li>
</ul>
CAFE PHILO : D'où vient le mal ? - 16 décembre 2022
urn:md5:2ddfa8e88d6943cc1fd7ca49d1ab131d
2022-12-20T09:15:00+00:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
AMERIQUESASIECAFE-PHILOChancechevalCHINEconte avec des animauxconte d auteurconte de sagesseconte étiologiqueCréationDiableMYTHOLOGIEvidéo
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Cette question sur la source du mal a été traitée par Marcelle: <br /></p>
<p><em>La pensée du mal a toujours été une pierre d’achoppement pour les hommes, pour les métaphysiciens, les éthiciens, les théologiens, les écrivains… et pour nous tous qui nous y heurtons quotidiennement. Peut-être nous trouvons-nous là aux limites du sensé ? La réflexion en groupe, si sans doute elle ne nous pas permettra pas de vaincre ce mystère, nous permettra-t-elle d’en tracer au moins les contours ?…</em><br />
<br />
<strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Un conte en introduction</ins> : <strong><em>Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà</em></strong>. Puisqu'il faut remonter aux origines, rendons-nous dans le jardin d'Eden, il paraît que c'est là-bas que tout a commencé, la vie, le bien, le mal ...</li>
<li><ins>La présentation de Marcelle et quelques notes personnelles</ins></li>
<li><ins>Un conte chinois en conclusion</ins> : <strong><em>Les chevaux du destin</em></strong> un bien pas toujours bon et un mal pour un bien ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>D'autres contes</ins> sur le thème <strong><em>un mal pour un bien</em></strong> : <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le vieil indien et son petit-fils</em></strong> où le mal et le bien se disputent la meilleure place en nous.<br /></li>
<li><strong><em>Le roi Batcha et les fourmis</em></strong>, conte Tibétain, in Luda : "365 contes de gourmandise", Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier <br /></li>
<li><strong><em>Le clou</em></strong>, in J. et W. Grimm : "Contes, volume II", Flammarion, coll. Grand Format, 1986, p 423. Il faut si peu de choses pour annhiler nos efforts ... Ne négligeons pas les petites choses, ni ceux qui vivent à nos côtés.<br /></li>
<li><strong><em>Le petit malin</em></strong>, in Ré et Philippe Soupault : "Histoires merveilleuses des Cinq Continents", Ed Seghers, 1985, épuisé, p 211. Réédité en 1990. <br /><br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4><strong>Un conte en Introduction : </strong><br />
<strong><em>Au jardin d'Eden, le Bien et le Mal s'affrontaient déjà </em> - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p>D'où vient le mal ? Où trouver son origine ? Pour cela je ne vois qu'une solution : remonter le temps jusqu'à l'origine de notre monde ... Je vous emmène visiter le Jardin d'Eden ... Au commencement, le Bien et le Mal y étaient déjà présents. <br /></p>
<p><ins>Résumé</ins> <br />
Voici un petit résumé humoristique (j'espère) de la venue du mal au monde par jalousie, frustration, envie, désir et esprit de revanche puis de vengeance de la part de Luce (Lu-sait-faire, ou LuSFR, comme on veut) plus connu sous le nom de Lucifer ... l'ange de lumière nommée "étoile du matin" selon son étymologie. <br />
<q>Lucifer, nommée alors <em>Etoile du matin</em>, voulut s'essayer à la création mais il ratait toutes ses tentatives (avec de plus en plus de rage). Cela l'a conduit à se changer en serpent pour manipuler Eve et déclencher chez elle l'envie de goûter au fruit de la connaissance ; ce désir fut tellement fort qu'elle céda à la tentation et désobéit. Adam la suivit pour ne pas la perdre. De désobéissance en rébellion ils furent chassés du Jardin d'Eden car avec la connaissance ils avaient aussi introduit la notion de Bien et de Mal dans le monde. Depuis le mal et le bien sont en concurrence et ces deux énergies opposées font tourner le monde : elles sont bien symbolisées par le yin et le yang où le noir et le blanc s'opposent et s'insèrent l'un dans l'autre.</q><br /></p>
<p><ins>Conte des origines : D'où vient le mal ?</ins><br />
Ce conte a été spécialement écrit pour l'occasion en m'inspirant largement de la Genèse, le premier livre de la Bible. Un récit original et/ou originel (?) de Patricia Gustin pour le café-philo de décembre 2022.<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Au commencement, il y eut un jour et une nuit sur Terre.<strong> <em>Vieux-Père-là-Haut</em></strong> vit que tout cela était bon, beau et bien. Maintenant il s'agissait d'aménager ... Il commença à poser les limites entre les eaux et la terre ferme, à faire de cette terre un jardin, puis à placer toutes sortes de poissons petits et gros dans les mers et les rivières et ensuite tout ce qui vole dans les airs et marche sur le sol. Tout cela était bon, beau et bien. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Au commencement était <strong>un conseiller qui parlait beaucoup</strong>, expliquait, raisonnait, dictait des solutions : un ingénieur nommé <strong><em>Le Verbe</em></strong>, ou <strong><em>La parole</em></strong>, connu plus tard sous le nom de "Jésus" lorqu'il descendit faire son inspection du travail fini. <br />
<br />
<strong>Une autre lumière puissante</strong> observait tout cela et voulait participer. Le nom de ce <em>porteur de lumière</em> était <strong><em>Etoile du matin</em></strong>,devenu par la suite <em>Lucifer</em> avec une autre réputation ... <br />
Etoile du matin voulait absolument créer lui aussi. Lorsque Vieux-Père-là-Haut fit toutes sortes de plantes belles et bonnes à manger, Etoile du matin n'arrêtait pas de dire bien haut : <br />
- <em>Moi aussi ! Moi aussi ! Moi aussi ! Moi, Luz, je sais faire !!!</em> <br />
Depuis on l'appelle <strong><em>Luz-sait-faire</em></strong> ... Vieux-Père-là-Haut laissa faire (un peu) cet ange de lumière si impatient de toucher à tout, comme un enfant qui essayait d'imiter tout ce que faisait son Vieux-Père. Le succès fut mitigé :<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/ETOILES_voie_lactee_Acropolis.jpeg" alt="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/, nov. 2022" /><br />
Lorsque le Créateur fit le soleil pour réchauffer la terre et faire pousser toutes sortes de végétation, Luz fit <strong>la Lune</strong> pour éclairer la nuit. <em>Pas mal ...</em> l'encouragea Vieux-Père. <br />
Mais lorsqu'il fit les étoiles et les constellations, Luz-sait-faire ne put que griffer le ciel de <strong>météorites</strong> <em>Un peu rapide ... Manque de préparation ...</em> commenta le Créateur, bienheureux tout de même d'avoir échappé à un ping-pong des planètes.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les fruits, Luz fit les <strong>noix de coco</strong> trop hautes, très lourdes, mal de crâne assuré si elles tombaient ... <ins><em>maladresse du débutant</em></ins> soupira avec bienveillance Vieux-Père ...<br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Ronces_epines_mures_Wiktionnary.jpg" alt="Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ronces_épines_mûres_https://fr.wiktionary.org/wiki/ronce, mar. 2023" />
Lorsque le Créateur fit les framboises, les fraises, Luz voulut aussi essayer mais il fit les <strong>ronces</strong> : beaucoup de <ins>piquants nés de son impatience</ins> ... <em>"Patience et longueur de temps font plus que force ni rage"</em> lui sussura <em>Vieux-Père</em>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les poissons de mer, petits et gros comme la baleine ; Luz fit le requin-marteau, l'orque tueuse, le <strong>Léviathan</strong>, monstre marin qui veile dans les profondeurs des fosses abyssales <ins>(il avait envie de prendre sa revanche, trop !</ins>), et lorsque les rivières et les lacs furent peuplés de toutes sortes d'espèces frétillantes, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Crocodile_Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee_s.jpg" alt="Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Crocodile_Flickr - Lip Kee_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cruising_down_the_river_-_Flickr_-_Lip_Kee.jpg?uselang=fr, janv. 2013" />Luz voulut se distinguer et fit une <strong>bête amphibie : le crocodile</strong> pas apprécié de tous (<ins>Luz avait les dents longues</ins> et saurait attendre le moment de prendre sa revanche, quitte à faire le tronc flottant pour ne pas faire de vagues). <em>Vieux-Père</em> soupira ... Agacé devant tant de bienveillance divine, Luz-sait-faire bouillonnait ; une <ins>colère explosive</ins> se traduisit par la naissance de quelques volcans et plusieurs îles volcaniques éparpillées dans les océans comme autant de postillons.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les animaux qui peuplent le ciel, les oiseaux, les insectes beaux comme les papillons, bénéfiques comme les abeilles, Luz voulu faire un oiseau très spécial mais il ne réussit qu'à créer que des oiseaux qui ne pouvaient voler (le Dodo, l'autruche, le kiwi, le pingouin, le manchot entre autres curiosités) <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/moustique.jpg" alt="moustique_www.les-amis-des-animaux.be" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moustique_www.les-amis-des-animaux.be, mar. 2011" />et dans un éternuement de rage mit au monde <strong>les mouches, les moustiques, les guêpes, les frelons </strong> ... <ins>il se sentait d'humeur piquante</ins>, de plus en plus agacé de voir ses créations si peu admirées ... <em>Vieux-Père</em> se contenta de l'ignorer, confiant dans les capacités de ses créatures volantes qui sauraient gérer ces choses mal venues. Lucifer se sentait méprisé et jura de prendre sa <ins>revanche</ins>.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Lorsque le Créateur fit les animaux qui marchent sur le sol, les éléphants pour tasser le sol, les chevaux pour galoper dans les steppes, les moutons pour brouter l'herbe des plaines, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Bouc_Sabbat_des_sorcieres_Goya.jpg" alt="Bouc_Sabbat des sorcières_Goya" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Bouc_Sabbat des sorcières_Goya, mar. 2023" />Luz fit <strong>le bouc puant, désobéissant, qui devint son avatar</strong> ... Pour y remédier et l'utiliser malgré tout, Vieux-Père confia à l'animal la mission de "bouc émissaire" chargé de tous les péchés d'un peuple et chassé dans le désert. <ins>Luz piaffait d'impatience</ins> de montrer tout ce qu'il pouvait faire ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Luz-sait-faire (pas tant que ça d'ailleurs ...) était rongé par le désir de <ins>prendre sa revanche, il était </ins>jaloux<ins> de la puissance et de la réussite de Vieux-père-là-Haut, </ins>la rage de vaincre, la soif d'être admiré++ lui aussi le faisait rôder autour de la Terre : il allait montrer qui il était !<strong> <em>Lumière du matin</em> allait devenir <em>Lucifer</em> et régner sur la face cachée du monde, dans les ténèbres qu'il saurait éclairer de sa seule présence.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Vieux-Père-là-Haut créa l'homme, puis la femme. Là, Lucifer reprit espoir ...</strong> Elle était si naïve, si ignorante, si neuve qu'il saurait l'influencer, la mettre de son côté. Et puis cette histoire d'arbre de la connaissance dont il ne fallait pas cueillir les fruits ... c'était un conte pour enfants ! Voilà de quoi mettre au monde la tentation, le doute, l'envie, le désir irrépressible de décider par soi-même qui ménerait à la désobéissance d'Eve puis d'Adam. <br />
<br />
<ins>Vieux-Père pouvait bien régner sur le monde tel qu'il l'avait construit si lui, Lucifer, pouvait régner sur ses créatures, ce serait match nul !</ins><br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Serpent_couleuvre_balades_naturalistes_hautetfort_s.jpg" alt="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Serpent_couleuvre_André Guyard_2009_http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/tag/serpents+non+venimeux, fév. 2014" /><strong>Lucifer se fit serpent pour sussurer toutes ces idées nouvelles à l'oreille de Eve qui sut convaincre Adam. Gagné !</strong> <br /></p></blockquote>
<p>Ce qui nous prouve que Adam et Eve n'étaient pas chinois ... Si Adam et Eve avaient été chinois, c'est le serpent qu'ils auraient croqué à belles dents !!! pas la pomme ... Les chinois mangent bien du pangolin et des chauve-souris, alors ...<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Adam_et_Eve_Jardin_Eden_arbre_Michelangelo.jpeg" alt="Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange" style="display:block; margin:0 auto;" title="Adam et Eve_Le Péché originel et l'expulsion du Paradis terrestre_Michel-Ange, mar. 2023" /></p>
<blockquote><p><strong>Avec le serpent la révolte, l'envie</strong> de ne faire que ce qui plaît, la convoitise, le désir de posséder plus de choses et de pouvoir, apportèrent violence, guerre, malheur : <strong>le Mal était entré dans le monde et a étendu son ombre sur le monde. Heureusement le bien a aussi ses adeptes !</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/ange_diable_epaules.jpeg" alt="Ange-Diable_épaules" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Ange-Diable_épaules, mar. 2023" />Certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : <ins>un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche</ins> ... <br />
<br />
<strong>Le combat est en nous avant d'être dans le monde extérieur</strong> : la lumière et les ténébres, le chaud et le froid, l'amer et le doux, le positif et le négatif, la force extérieure et la paix intérieure, <strong>le Bien et le Mal cherchent leur équilibre</strong>. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/POP-PHILOSOPHIE/Yin-Yang.jpg" alt="Yin et Yang" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Yin et Yang, mar. 2023" />En Asie, ces deux forces opposées sont symbolisées par <strong>le Yin et le Yang</strong>, ce cercle à moitié noir et à moitié blanc où un point de noir s'ancre dans le blanc et un point blanc contrebalance le noir. <strong>Ces deux énergies entremêlées font tourner le monde ...</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Conclusion (à dire ou pas ...) :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Dès l'origine du Monde, ces deux forces en présence, appelées le Bien et le Mal, s'opposent dans le monde :</strong> <br />
- <ins>un amour inconditionnel nous réconcilie avec le monde tel qu'il est</ins> et on peut y voir le beau, le bon, le vrai. Notre âme s'élève vers plus de spiritualité et c'est bien ...<br />
- <ins>la jalousie, l'envie de ce que possède l'autre, le désir de le surpasser <em>quoi qu'il en coûte</em>, ont fait prospérer la violence</ins> depuis Caïn et Abel, les guerres, la manipulation, les mensonges, la peur ... toutes choses mauvaises et destructrices.<br />
<strong>Le mal peut pénétrer nos coeurs mais l'amour fait aussi partie de nous ... Le combat n'est jamais perdu d'avance ...</strong> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<p><strong>Le Verbe</strong> : <br />
<q><em>Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point saisie.</em></q> (Jean 1, 1-4). <br />
Le Père a créé le Monde par le Verbe. Le Verbe, provient du verbe Être … Celui qui Est.<br />
<br /></p>
<p><strong>Lucifer</strong> : <br />
Lucifer est un <ins>nom latin signifiant <em>"porteur de lumière"</em></ins>, composé de « lux (lumière) » et « ferre (porter) », qui désigne une entité mythologique.<br /></p>
<p><ins>Chez les Romains, Lucifer personnifie l'« astre du matin » (Vénus)</ins> : précédant le lever du soleil, il annonçait la venue de la lumière de l'aurore.<br /></p>
<p><ins>Les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot lucifer (nom commun) puis Lucifer (nom propre)</ins> :</p>
<ul>
<li><em>porteur de lumière</em> avec le sens figuré de « qui porte la vérité »,</li>
<li><em>étoile du matin</em> utilisé dans la Vulgate pour traduire l'expression « astre brillant » du livre d'Isaïe,</li>
<li><em>Lucifer</em> est devenu le nom d'un ange déchu pour s'être rebellé contre Dieu. Certains l'ont rapidement diabolisé et assimilé à Satan. Cette figure, définitive, sera développée jusqu'à nos jours dans les religions chrétiennes et les arts.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>L'ange gardien et le diable tentateur :</strong><br />
En Occident et au Moyen-Orient certains voient le Bien et le Mal comme deux entités qui cherchent à nous guider d'un côté ou de l'autre : <strong>un ange gardien sur l'épaule droite, un diable sur l'épaule gauche</strong> ... Selon une vieille légende, chaque homme a sur ses épaules deux anges invisibles. L'ange de l'épaule droite souffle les bonnes actions à accomplir et les note ; l'ange de l'épaule gauche note les mauvaises. Au jour du jugement dernier, le tout sera pesé, et l'homme sera envoyé au paradis ou en enfer. <br />
<br /></p>
<h4><strong>Présentation de Marcelle - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -</strong><br /></h4>
<p><ins>En italique quelques petites réflexions :</ins><br />
<em>Dès le départ, "le ver était dans le fruit ..." ou plus précisément le serpent était dans l'arbre ... le désir, la tentation, la remise en question des lois ont déclenché l'action de choisir de s'emparer de la connaissance, de la réflexion par soi-même, de la conscience de soi. Eve s'est laissée séduire, endormir, par les paroles persuasives du serpent.</em> <br /></p>
<p><em>Voilà la version des philosophes chrétiens. Mais quelles sont les autres explications de l'origine du mal dans le monde ?</em><br /></p>
<p><ins>Le texte de Marcelle :</ins><br /></p>
<p>En se demandant d’où vient le mal, on sera amené à croiser d’autres questions : Le mal existe-il ? Il y a-t-il un Principe du mal ? Pourquoi le mal ? Pourquoi faisons-nous le mal ? Le mal peut-il se comprendre, s’expliquer, s’expier, s’éradiquer ?</p>
<h5>Qu'est-ce que le mal ?</h5>
<ul>
<li>Ce qui crée de la <strong>souffrance</strong>.</li>
<li>Ce qui est <strong>moralement mauvais</strong>, sans pour autant créer forcément de la souffrance (ex : une bassesse.)</li>
<li>C’est une imperfection, <strong>une erreur</strong> (« mal » écrit en rouge dans la marge de devoir).</li>
<li>C’est un<strong> péché</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>On distinguera les maux d’origine naturelle</strong> (les maladies, les catastrophes naturelles…) <strong>et les maux d’origine humaine qui font évoquer la méchanceté</strong>. Il faudra prendre en compte que l’<ins>on ne sait pas toujours faire la distinction</ins> entre ces deux catégories de maux (si je suis malade, c’est que j’ai fait des imprudences, si les sauterelles se sont abattues sur les récoltes, c’est que le peuple n’avait pas accompli ses devoirs envers Dieu, si ma maison a subi la crue, c’est que l’on n’aurait pas dû me donner le permis de construire …). <br />
<br />
<strong>On va essayer de se centrer plus spécifiquement sur le mal humain</strong>. <br />
<br />
<ins>Le mythe adamique ouvre des pistes</ins>, sans trancher (au-delà de la première lecture qui peut paraître scandaleuse : avec le péché originel qui en découle, nous sommes coupables avant d’avoir fait quoique ce soit).<br />
<em><ins>Note de patricia :</ins> Ce qui n'a pas été accepté dans le monde parfait du jardin d'Eden était d'oser agir par soi-même en allant contre les principes de vie fondamentaux de ce temps des origines : ne pas goûter au fruit de l'arbre de la connaissance.</em> <br /></p>
<ul>
<li>Il y a le serpent tentateur : <strong>le mal vient de l’extérieur</strong>.</li>
<li>Il y a l’homme (et la femme) qui sont faillibles et transgressifs : <strong>le mal vient de l’intérieur</strong>.</li>
<li>Il y a la liberté des hommes, ils ont fait leur <strong>choix</strong>.</li>
<li>Il y a l’interdit qui fait briller le <strong>désir</strong>.</li>
<li>Il y a la mise en contact avec la possibilité de mal faire qui mène à la découverte de la connaissance du bien et du mal, à l’<strong>apparition de la conscience morale et de la culpabilité</strong>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Est-ce que le mal existe ?</h5>
<p><strong>Oui :</strong></p>
<ul>
<li>C’est même une expérience première, <ins>c’est ce qui fait mal</ins> (Comte Sponville). Plus que l’absence de plaisir, c’est une réalité subjectivement vécue, donc <ins>indéniable</ins>.</li>
<li>C’est aussi l’expérience de la <ins>culpabilité</ins> qui l’atteste,<ins> il y a du mal et j’en suis responsable</ins>.</li>
<li>C’est souvent ce qui est <ins>de l’ordre de l’impensable</ins>, de l’inimaginable, de ce qui est au-delà des mots.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Non :</strong></p>
<ul>
<li><ins>Pour Socrate</ins>, <strong>le mal est une erreur de jugement</strong>. Je fais le mal en croyant que c’est le bien. « Nul n’est méchant volontairement ».</li>
<li><ins>Pour les stoïciens</ins> <strong>le mal est une épreuve formative, dans ce sens il n’est pas véritablement mauvais</strong>.</li>
<li><ins>Pour Saint-Augustin</ins> à la suite de <ins>Platon</ins> : le mal n’existe tout simplement pas. Seul le bien « est », <strong>le mal n’est que du manque à être</strong>.</li>
<li><ins>Pour Leibnitz</ins>, le monde créé par Dieu est considéré comme le meilleur des mondes possibles, même si dans le détail il comporte du mal, <strong>« le monde est globalement bon, positif »</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le Bien n’existerait pas s’il n’y avait son contrepoint le Mal</h5>
<p><ins>Pour Spinoza</ins>, d’une part, il n’y a pas de mal ou de bien dans la nature, <ins>les choses sont ce qu’elles sont</ins>, d’autre part ce que je juge mal peut être expliqué par des causes objectives et subjectives (cela semblerait sous-entendre que le mal est un non-sens !) <strong>Le mal et le bien en soi n’existent pas, il faut y substituer la notion de bon et mauvais pour moi</strong>. <br />
<br />
Cependant pour sortir du relativisme qui en découlerait, Spinoza tire une sorte de loi plus générale qui dit qu’<strong>est mauvais tout ce qui est dans un rapport de décomposition avec moi</strong>. Exemples : les passions tristes, la colère, la haine, le ressentiment, la jalousie impactent négativement ma puissance de vie. Elles sont mauvaises pour moi. <br />
<br /></p>
<h5>Mais comment se fait-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi ce scandale ?</h5>
<p><strong>Le recours à Dieu</strong> <br />
Question épineuse : pourquoi Dieu tout puissant tolère-t-il qu’il y ait le mal ? Pourquoi a-t-il mis le mal dans sa création ? Pourquoi ne l’élimine-t-il pas ? Alors soit il voudrait l’éliminer, mais ne le peut pas, soit il ne le veut pas : soit il est impuissant soit il est mauvais. Ce ne sont pas les caractéristiques divines… Comte-Sponville<br /></p>
<p><strong>Le manichéisme</strong> <br />
Il exonère Dieu du problème du mal. Il y a deux entités Dieu et le Diable qui lui, est responsable du Mal. <em>Le mal est perçu comme possession du sujet qui, du coup, n’est plus vraiment responsable</em> « tu as le diable au corps ! »<br /></p>
<p><ins>Edgard Morin</ins> parle d’<em>homosapiens/demens</em>. <em>L’homme est double</em>, habité aussi bien par le mal que par le bien. On trouve cela aussi chez <ins>Freud</ins> (Eros/thanatos) et chez <ins>Maffesoli</ins> (la part du diable). Ce sont des sortes de manichéismes laïques.<br /></p>
<p><ins>Kant </ins>: la liberté est ce qui rend le choix du mal possible. Elle peut nous faire choisir de rester hors de la loi morale. <em>C’est au lieu de la décision que se situe la racine de mal</em> (ce que Kant nomme « le mal radical »). <br />
<br /></p>
<h5>Alors d’où vient le mal ? Quelques pistes</h5>
<p>Un certain nombre de <strong>conditions socio-historiques et psychologiques</strong> peuvent faire émerger ici ou là des comportements monstrueux.</p>
<ul>
<li>C’est notre <ins>liberté</ins> qui nous donne la possibilité de mal faire. Elle va de pair avec l’imputabilité et la responsabilité du sujet.</li>
<li>C’est notre <ins>faillibilité</ins>.</li>
<li>C’est un <ins>manque de jugement correct</ins>.<br /></li>
</ul>
<p><br />
C’est la <strong>banalité du mal</strong> dont parle Hannah Arendt à la suite du procès d’Eichmann.</p>
<ul>
<li>Eichmann, qui a organisé tout au long de la période nazie la déportation et l’extermination des juifs, s’est révélé lors de son procès un homme terne, moyen, fonctionnaire zélé et non animé de haine contre les juifs et sans mobiles abjects. (...)</li>
<li>C’est selon Hannah Arendt l’incapacité de réfléchir par lui-même, de penser notamment du point de vue de quelqu’un d’autre et l’absence de rapport émotionnel qui ont amené Eichmann à « cette obéissance de cadavre ».</li>
<li>Elle explique également que l’oppression totalitaire est susceptible de produire ce vide de la pensée et le suivisme qui en découle.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Prise en compte de l’inconscient</h5>
<p><strong>La Bible</strong> : Mais qu’est-ce qui fait que je vois le bien que je voudrais faire et que je fasse le mal ?<br />
Romains 7: 18-20<q><em>Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.…</em></q><br /></p>
<p><strong>Freud :</strong> Promoteur de la première théorie de l’inconscient, Freud a mis en lumière certaines causes de la « méchanceté » humaine. La civilisation impose aux hommes, pour qu’ils puissent vivre ensemble, limites et contraintes, mais les frustrations qui en découlent génèrent une rébellion qui est occultée par la censure puis par le refoulement. (...). <br />
<q><em>L’homme a une tendance native à la méchanceté, à l’agression, à la destruction et donc aussi à la cruauté <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2023/03/22/…" title="…">…</a> L’homme essaie de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.</em></q></p>
<p><strong>Et le mal dans tout ça ?</strong></p>
<ul>
<li>Le mal apparaît plus souvent qu’à son tour sous forme de la <ins>vindicte liée à la frustration ressentie</ins> qui fait retour de manière souvent déplacée et voilée (comportement des conducteurs, incivilités…) (…) <br /></li>
</ul>
<ul>
<li><ins>C’est la haine de l’autre</ins> (le juif, le communiste, le malade mental, le tzigane…) vécu comme rival comme l’était le père mais aussi les frères, qui a amené à imaginer la solution monstrueuse de son éradication totale. (…)<br /></li>
</ul>
<ul>
<li>La mise en évidence de la structure même du<ins> désir de l’homme qui veut aller vers son assouvissement</ins>, mais qui ne le doit pas pour rester ce qu’il est, nous amène vers cette ligne de crête où le franchissement est toujours possible.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Quelques réflexions personnelles- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - </strong><br /></h4>
<h5><em>Le mieux est l’ennemi du bien</em>. <br /></h5>
<p>Cette citation, <em>Le mieux est l’ennemi du bien</em>, viendrait de Montesquieu. L'expression exacte serait : <em>Le mieux est le mortel ennemi du bien</em>, signifiant qu'à force de chercher la perfection on se décale du but initial. On peut même détruire quelque chose de bien en voulant le rendre meilleur.<br />
<br /></p>
<h5><em>Un mal pour un bien</em>.<br /></h5>
<p><em>A quelque chose malheur est bon</em> dit la sagesse populaire. Il y a toujours quelque avantage à retirer de nos malheurs, si douloureux soient-ils. Avoir cette idée à l'esprit permet de mieux les affronter et de les supporter en attendant des jours meilleurs.<br />
Probablement issu d'une tradition orale, ce proverbe est cité dans un recueil du XVIème siècle ; il a été repris par François Marie Arouet (Voltaire) dans L'Ingénu (1767) : <q><em>Il prit pour sa devise: '"Malheur est bon à quelque chose". Combien d'honnêtes gens dans le monde ont pu dire : malheur n'est bon à rien ! Sans être fataliste, il nous faut bien accepter ce que nous ne pouvons pas changer. Et parfois ce que nous prenons pour un évènement désastreux ouvre la porte à une changement heureux, bien plus que si rien ne s'était passé ...</em></q><br />
<br /></p>
<h4><strong>En conclusion, un deuxième conte : <em>Les chevaux du destin</em> - - - - - -</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un vieux paysan réussit, à force de travail et de lentes économies, à acheter une jument. Elle est belle, racée, en bonne santé : <br />
- <em>"La chance t'a souri"</em> disent ses voisins. <br />
<br />
Mais la jument se sauve. <br />
-<em> "Pas de chance ! tu as tout perdu.....</em>" le plaignent les mêmes voisins. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chevaux-w_s.jpg" alt="http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://66.102.9.132/search?q=cache:D4hsERRDS_kJ:contes-et-histoires-zen.blogspot.com/2009/02/les-chevaux-du-destin.html+CONTES+%2Bcalamit%C3%A9,+b%C3%A9n%C3%A9diction&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&client=firefox-a, fév. 2010" />Mais quelques mois plus tard, la jument revient avec un étalon et elle attend un poulain ! <br />
- <em>"Quelle chance ! tu es béni des dieux ! Tu as acheté un cheval et tu en as trois dans ton enclos !"</em> s'exclament tous les villageois. <br />
<br />
Le fils du paysan essaie de dompter l'étalon qui se cabre et lui casse la jambe d'un coup de sabot : <br />
- <em>"Quel malheur ! Qui va faire le travail de la ferme ?"</em><br />
Le paysan répond calmement : <br />
- <em>"Malheur, bénédiction ? qui peut savoir ? Un jour mon ciel s'éclaire, le lendemain il se couvre ... Voyons de quoi sera fait demain avant de dire ..."</em> <br />
<br />
Trois jours plus tard, tous les hommes sont réquisitionnés : c'est la guerre ! Tous sauf ... le fils estropié. Le paysan dit à son fils :<br />
- <em>"Bénissons cette maudite bête qui t'a joliment démoli. Rentrons, mangeons. Nous verrons bien de quoi demain sera fait : malheur, bénédiction ? qui peut savoir ?"</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<iframe width="500" height="300" src="https://www.youtube.com/embed/Wata8DvC0PI" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
<br />Un conte chinois : ''Les chevaux du destin'' conté par Laurence Allain</a>
</div>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Conte chinois.</li>
<li>Adaptation personnelle <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Livre_des_chemins_Gougaud_t.jpg" alt="Gougaud_Le_livre_des_chemins" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Gougaud_Le_livre_des_chemins, mar. 2010" />du conte "<em>Calamité, bénédiction</em>"<ins> in</ins> Henri Gougaud :<em> Le livre des chemins, contes de bon conseil pour questions secrètes</em>, Albin Michel, 2009, p 110-112. Ce conte est en ligne dans l'article <em>Malheur ou chance ?</em>. Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/28/Malheur-ou-chance">ici</a>.</li>
<li>Les chevaux du destin conté par Laurence Allain : https://www.youtube.com/watch?v=Wata8DvC0PI<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><strong>Autres contes sur le même thème :</strong><br /></h4>
<p>Le mal et le bien se disputent la meilleure place : <br /></p>
<h5><em>Le vieil indien et son petit-fils</em></h5>
<p>Conte de sagesse des amérindiens publié précédemment dans l'article de ce blog : <em>B… comme bonté</em>, le 23 février 2014.
<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Indiens_s.jpg" alt="indiens_http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="indiens_http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles/, fév. 2014" /><strong>Un jour, un vieux Cherokee voit son petit-fils en colère</strong>, après une dispute avec son meilleur ami. Le soir, il lui raconte une histoire, celle de la bataille intérieure menée par chaque être humain sur Terre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>- <em>Mon fils, il m'arrive parfois de ressentir comme toi de <ins>la haine contre ceux qui se conduisent mal</ins>. <ins>Cette colère ne blesse pas mon ennemi, et elle m'épuise</ins>. C'est comme avaler du poison et désirer que ton adversaire en meure. Souvent, j'ai combattu ce sentiment. C'est un combat quotidien à l’intérieur de moi-même</em>. <br /><br />
<em><strong>C'est une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous</strong>. </em><br />
- <em>L’un est plein d’envie, de jalousie, de colère, d’avarice, d’arrogance, de ressentiment, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté.</em> <br />
- <em>L’autre est bon, paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai, rempli de compassion, il exerce la bonté envers tous.</em><br /><br />
<em>Cette lutte a lieu en toi mon enfant comme en chaque personne.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le petit-fils réfléchit un instant et interroge son grand-père : <br />
- <em>Lequel de ces deux loups va gagner la lutte ?</em><br /><br />
Le vieil indien répond simplement :<br />
- <em>Celui que tu nourris.</em></p></blockquote>
<p><ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Indiens : http://philippeldl.wordpress.com/2012/03/15/sages-paroles<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Source :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Sagesse des Amérindiens en ligne ici : http://amerindien.e-monsite.com/pages/sagesse-amerindienne-1.html/le_vieil_indien_et_son_petit_fils</li>
<li>Dans son livre <em>La Maîtrise de l’Amour</em>, Don Miguel Ruiz, un auteur mexicain, affirme que l’être humain n’est habité que par deux émotions aux fondements de son identité : <strong>la peur</strong> avec toutes les émotions négatives qui en découlent et <strong>l’amour</strong> avec tous les sentiments merveilleux qui en résultent.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le roi Batcha et les fourmis</h5>
<ul>
<li>Conte Tibétain, <ins>in</ins> Luda : <em>365 contes de gourmandise</em>, Gallimard Jeunesse/Giboulées, 1999, pages du 23 au 25 janvier.</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (1)" publié le 2 février 2010 ; cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/31/Petites-et-grandes-cons%C3%A9quences">Le roi Batcha et les fourmis</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le clou</h5>
<ul>
<li>Conte allemand, <ins>in</ins> J. et W. Grimm : Contes, volume II, Flammarion, coll. Grand Format, 1986, p 423</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (2)" publié le 26 février 2010. Cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/20/Petites-choses%2C-grandes-cons%C3%A9quences">Le clou</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Le petit malin</h5>
<ul>
<li>Conte africain, <ins>in</ins> Ré et Philippe Soupault : <em>Histoires merveilleuses des Cinq Continents</em>, Ed Seghers, 1985, épuisé, p 211. Réédité en 1990.</li>
<li>A lire en ligne dans l'article de ce blog "Petites causes et grandes conséquences (3)" publié le 2 mars 2010. Cliquer sur le lien coloré : <em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/02/28/Petites-choses%2C-grandes-cons%C3%A9quences-%283%29">Le petit malin</a></em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
N ... comme nuit étoilée
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2022-10-25T12:44:00+01:00
patricia gustin
Contes des Pourquoi et des Comment
AMERIQUESCHINEEUROPEMYTHOLOGIEétoiles
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/etoiles_220px-hubble_deep_field.jpg" alt="étoiles" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="étoiles, oct. 2011" />Marcher la nuit, les yeux levés vers la voûte céleste et se sentir si petit devant ces multitudes d'étoiles.<br /></p>
<ul>
<li>Certains y voient des constellations au noms imagés. Chacune a son histoire, sa légende.</li>
<li>Elles permettent aux errants et aux voyageurs de s'orienter, sur terre ou sur mer.<br /></li>
<li>D'autres y voient un espace infini à découvrir. Y a-t-il d'autres vies ailleurs ?<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Les contes nous livrent des récits poétiques sur le ciel étoilé, pour tenter d'expliquer ce que l'on voit, ce que l'on perçoit. Finalement ces contes des origines nous renvoient à nous-mêmes, à nos difficultés, à notre fonctionnement.<br /></p>
<p>Certains contes étoilés m'ont permis de conter l'inexplicable ... Ils sont innombrables, il y en a autant qu'il y a d'étoiles, mais en voici certains chers à mon coeur, à mon âme. Ne sommes nous pas tous des poussières d'étoiles ? <br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Coyote et les galets</em></strong>, ou la naissance des constellations - conte amérindien</li>
<li><strong><em>Le bouvier et la tisserande</em></strong>, appelé aussi "Le pont des pies" - conte chinois</li>
<li><strong><em>La grande ourse et la petite ourse</em></strong> - mythologie romaine<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<br /></p> <h3><em>Coyote et les galets</em></h3>
<p>Ce conte amérindien explique la naissance des constellations et pourquoi elles sont si difficiles à reconnaître. Adaptation personnelle d'un conte Navajo. <br />
<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
<em>Lorsque le Monde fut créé, tous les animaux se rassemblèrent autour du Grand Esprit. Ce dernier leur demanda d’aller chercher des galets dans la rivière. Une fois les galets récoltés, le Grand Esprit en prit un et le plaça dans le ciel. Le galet se mit à briller : c’était la première étoile. Ensuite, Le Grand Esprit expliqua aux animaux que les étoiles les aideraient toujours à retrouver leur chemin. Il leur demanda de placer les autres galets dans le ciel, en dessinant leur propre image. Les animaux avaient jusqu’à l’aube pour aller et venir librement entre la terre et le ciel.</em>
<em>Alors que le Coyote, maître du chaos, n’avait pas fini son travail, le Grand Esprit lui demanda d’aider les petits animaux : ils ne pouvaient pas prendre beaucoup de galets avec eux et devaient faire beaucoup de voyages entre la terre et le ciel pour créer leur constellation. Les aider prit beaucoup de temps au Coyote, et il s’énerva : il jeta par dessus sa tête le seau avec tous les galets-étoiles. Les galets s’éparpillèrent n’importe où dans le ciel. C’est pourquoi certaines constellations d’animaux sont incomplètes, et qu’il existe une bande stellaire brillante au milieu du ciel : La Voie Lactée.</em> <br /></p>
<p><ins>Version adaptée depuis "La création graphique" :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/Soleil_Lune_depositphotos_55757535-stock-photo-sun-light-day-and-moon.jpeg" alt="Soleil_Lune_depositphotos_55757535-stock-photo-sun-light-day-and-moon.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Soleil_Lune_depositphotos_55757535-stock-photo-sun-light-day-and-moon.jpeg, nov. 2022" />Quand Mère Nature était très jeune les choses n’étaient pas ce qu'elles sont maintenant. Le ciel était vide. Puis il y eut <strong>le soleil pour éclairer le jour et la lune pour veiller sur le sommeil du monde.</strong></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Mais cela ne pouvait pas contenter les créatures de la nuit.</strong> Elles se réunirent et appelèrent le Grand Esprit. Elles firent appel au Grand Mystère, celui qui vit en nous et autour de nous. Crapaud et la cohorte des grenouilles chantèrent pour appeler au <ins>Pow-Pow</ins> (rassemblement). Il y avait Cerf, Lièvre, Hibou, un ou deux sangliers, quelques mulots, musaraignes ou lemmings qui se tenaient prudemment à bonnes distances de tout ce qui portait des crocs : renard, loup, ours ... <br />
Crapaud (c'est lui qui chantait le plus fort) demanda davantage de lumière :<br />
- <em>Le jour les créatures ont le soleil et toujours ils voient même lorsque passent les nuages. Nous n'avons que la lune, et pas toutes les nuits … il nous faut plus de lumière pour voir où nous mettons les pattes. »</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/galets_blancs_Stefan.jpg" alt="Galets_blancs_Stefan_http://www.flickr.com/photos/st3f4n/263211085/sizes/m/in/photostream/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Galets_blancs_Stefan_http://www.flickr.com/photos/st3f4n/263211085/sizes/m/in/photostream/, juin 2011" /><strong>Le Grand Esprit leur demanda d’aller chercher des galets dans la rivière</strong>. Une fois les galets récoltés, le Grand Esprit en prit un et le plaça dans le ciel. Le galet se mit à briller : c’était la première étoile qui les aideraient toujours à retrouver leur chemin. Puis<strong> il leur demanda de placer les autres galets dans le ciel, en dessinant leur propre image.</strong> Les animaux avaient <strong>jusqu’à l’aube</strong> pour aller et venir librement entre la terre et le ciel. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Coyote_by_Rebecca_Richardson_wikimedia_m.jpg" alt="Coyote by Rebecca Richardson" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Coyote by Rebecca Richardson, fév. 2016" />C'est à ce moment-là que <strong>Coyote</strong> se réveilla. A contre-temps, cette créature du jour et de la nuit ne pouvait apporter que <strong>désordre et chaos</strong>. <br /></p></blockquote>
<p>Il se mit à détaler comme un lapin pour rattraper le temps <em>En retard, en retard, en-retard-en-retard, je suis en retard ...</em> (ça vous dit quelque chose ?). Malgré tout, lorsqu'il arriva le Grand Rassemblement était terminé.<br /></p>
<blockquote><p>Corbeau lui expliqua pourquoi les animaux nocturnes couraient le plus vite possible vers les <ins>rivières, les lacs, les ruisseaux</ins> : ils rassemblaient autant de galets qu'ils pouvaient en porter et, toujours courant, ils grimpaient<ins> sur la plus haute montagne</ins> pour être sûrs de lancer les galets assez haut dans le ciel afin qu'ils y restent accrochés toutes les nuits. Coyote se mit à grogner :<br />
- <em>Quelle bande d'égoïstes ! Les voilà <ins>partis sans même m'attendre </ins>! Mais <strong>ils vont voir : mon dessin sera le plus grand et le plus beau de tous !</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Les animaux de la nuit avaient commencé à placer les galets dans le ciel, une douce lumière éclairait la montagne. Coyote se précipita pour ne pas être en reste mais il restait peu de galets blancs à la<ins> rivière</ins>. Il courut jusqu'au <ins>ruisseau</ins> : les galets étaient tout petits ... <strong>Coyote hurla de dépit</strong> : il n'en aurait jamais assez pour faire son portrait magnifique et gigantesque. Enfin, Coyote vit le fond d'un <ins>lac</ins> couvert de galets brillants. Il en ramassa, en ramassa... tant qu'il lui fallut coudre <ins>un gigantesque sac en peau de daim</ins> pour les traîner derrière lui. Et cela le ralentit encore plus …<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Lorsque Coyote arriva enfin au sommet de la montagne, le Grand Esprit, le voyant si lourdement chargé, lui demanda d’aider les petits animaux</strong> qui ne pouvaient pas prendre beaucoup de galets avec eux et devaient faire beaucoup de voyages entre la terre et le ciel pour créer leur constellation. Les aider prit beaucoup de temps au Coyote, mais comment refuser ? <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/ETOILES_voie_lactee_Acropolis.jpeg" alt="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Voie lactee_https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/, nov. 2022" />Quand coyote voulut enfin inscrire son portrait dans les cieux, il s'aperçut que <strong>toute la place était occupée</strong> !!! Alors <strong>il jeta par dessus sa tête son sac et tous ses galets-étoiles s'envolèrent en désordre.</strong> Les galets s’éparpillèrent n’importe où dans le ciel, percutant, bousculant tous les portraits déjà faits ... Voilà pourquoi il y a tant d'étoiles sans nom ...<strong>Quel chambardement ! le ping-pong des planètes, la valse folle des étoiles !</strong> C'est ainsi que Coyote devint le maître du chaos, celui qui détruit l'ordre établi du monde. Est resté un chemin pour les esprits voyageant entre le ciel et la terre, chaque petite étoile étant une empreinte de pas. De honte, il s'est réfugié au plus noir de la nuit. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Impuissantes, les créatures de la nuit ne pouvaient que regarder leurs portraits détruits.</strong> Elles se plaignirent au Grand Esprit mais le temps que tout le monde s'apaise et se place en cercle au sommet de la montagne,<strong> l'aube</strong> pointait déjà. Grand Manitou a parlé :<br />
- <em>L'aube d'un nouveau jour est déjà là. L'ordre de la création est déjà en place. Le jour succède à la nuit et les étoiles resteront telles qu'elles ont été placées. Mais celui qui regarde hier et ses conséquences peut changer demain.</em></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/ETOILES_constellation_du_coyote.jpeg" alt="Constellation du coyote" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Constellation du coyote, nov. 2022" /><ins>Depuis ce jour, Coyote hurle lorsque vient la nuit</ins> : il implore le Grand Esprit ; il demande une seconde chance pour redessiner le ciel. Mais changer l'ordre du monde avait déjà mené au chaos ... alors changer une nouvelle fois pouvait mener au néant ... à une bouillie cosmique dans l'attente d'un nouveau monde.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Depuis ce jour</ins>, <strong>les constellations placées dans le ciel portent pour la plupart des noms d'animaux. Cependant, elles restent – à cause de Coyote – difficiles à repérer car elles sont sont incomplètes.</strong> Et il existe une bande stellaire brillante au milieu du ciel : <strong>La Voie Lactée</strong> … le jet de galets lancés par Coyote, le maître du chaos ...<br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Conte navajo : <ins>Coyote</ins> est une figure clé de la mythologie Navajo, la plus contradictoire. C'est une silhouette sombre qui peut être drôle ou effrayante. Le coyote est avide, vaniteux, insensé, rusé et fait parfois preuve d'une certaine puissance. Il sert à tester les limites des possibilités et de l'ordre. Il apporte le changement. Dans une autre version de l'histoire, le Dieu Noir a fait exprès la Voie lactée. Les Navajo croient qu'il fournit un chemin pour les esprits voyageant entre le ciel et la terre, chaque petite étoile étant une empreinte de pas. (<a href="https://www.chasseursdenuits.eu/2022/04/23/voie-lact%C3%A9e-le-ciel-am%C3%A9rindien/">Voie lactée - le ciel amérindien</a>)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Dayton Edmonds (texte) et Micah Farritor (dessin), <em>Coyote et Les Cailloux</em>, conte amérindien, inclus dans <em>"Le canon graphique"</em> - Tome 1 :<em> de l'Épopée de Gilgamesh aux Liaisons dangereuses</em>, Collectif de 50 auteurs, anthologie en trois volumes des 190 plus beaux et célèbres écrits adaptés en BD ou illustrés par des auteurs internationaux, éditions Télémaque, 2012.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Le grand chambardement</em>, chanté par Guy Béart en 1973, à écouter <a href="https://www.youtube.com/watch?v=3m-AaZc6HJM">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/3m-AaZc6HJM" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen></iframe>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Galets blancs : photographie de <a href="http://www.flickr.com/photos/st3f4n/263211085/sizes/m/in/photostream/">Stéfan</a> - Certains droits réservés : Paternité/Partage selon les conditions Initiale</li>
<li>Coyote : photographie de Rebecca Richardson, Wikimedia Commons, CC by</li>
<li>Voie lactée : revue <a href="https://www.revue-acropolis.fr/deux-cheminees-geantes-sources-denergie-de-part-et-dautre-de-la-voie-lactee/">Acropolis</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Autres récits de création des étoiles :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>La genèse</em>, premier chapitre du premier livre de la Bible : à lire <a href="https://www.wordproject.org/bibles/fr/01/1.htm">ici</a>.</li>
<li><em>La création</em>, chantée par Nino Ferrer en 1986. Paroles<a href="https://www.exvotoalalune.com/creation-installation-qrcode/creation/"> ici</a>. A écouter par <a href="https://www.dailymotion.com/video/x1ajklb">là</a> ...<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Quelques constellations :</ins><br />
Nommons entre autres la constellation du Corbeau, de l'aigle, du cygne, du lièvre, du loup, du lion (qui ressemble à un fer à repasser), du lynx, du serpent, du scorpion, du taureau, du cheval, du grand chien et du petit chien, du Grizzli que nous appelons la Grande Ourse (Le Chariot ou La Casserole en raison de son apparence). Il y a même la constellation du coyote !<br />
<br /></p>
<h3><em>La grande ourse et la petite ourse</em></h3>
<p><ins>Résumé</ins><br />
<em>La mythologie gréco-romaine met en scène Callisto</em> (en grec, Callisto Καλλιστώ signifie "la plus belle"), <em>une nymphe au service de Phoebé/Diane séduite par Zeus/Jupiter</em> (c'était avant #MeToo). <em>Callisto donne naissance à un fils, Arcas. Pour se venger, Hera/Junon, la redoutable épouse de Juiter, métamorphose Callisto en Ourse qui se trouve poursuivie à la chasse par son propre fils. Jupiter change Arcas en ours pour lui éviter de tuer sa mère. Pour protéger Arcas et Callisto d’autres dangers, Jupiter les saisit par la queue et les lance haut dans le ciel. Ce qui explique que les constellations de La Grande et la Petite Ourse soient représentées avec une si longue queue. On les retrouve côte à côte toutes les nuits au-dessus de l’horizon nord.</em> <br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Constellation_Grande_Ourse.jpg" alt="Callisto_Grande ourse_constellation_http://sijevousdisais.canalblog.com/archives/2016/08/25/34227388.html" style="display:block; margin:0 auto;" title="Callisto_Grande ourse_constellation_http://sijevousdisais.canalblog.com/archives/2016/08/25/34227388.html, déc. 2017" /><br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Grande Ourse, Petite Ourse</em>, mythe de la Rome antique, "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999, pp 96-103.</li>
<li>Ovide, livre II des <em>Métamorphoses</em> : Jupiter et Callisto, métamorphosée en ourse (2, 401-530). En ligne <a href="http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met02/M02-272-530.html">ici</a>.</li>
</ul>
<p><q>Jupiter, soucieux de faire revivre la nature, s'intéresse en premier lieu à sa chère Arcadie, où bientôt il s'éprend d'une jeune vierge chasseresse (Callisto, qu'Ovide ne nomme pas), adepte de Phébé-Diane. Profitant d'un moment où la nymphe repose seule dans une forêt, Jupiter revêt l'apparence de Phébé, pour l'abuser par la ressemblance, et la viole en dépit de sa vaine résistance. Il regagne alors l'éther, abandonnant sa victime à la haine et à la solitude. (2, 401-440) Bientôt Callisto, mise en présence de Phébé-Diane et de son escorte, dissimule mal sa gêne et, près de neuf mois plus tard, tandis que la déesse propose une baignade à ses amies, la jeune femme, contrainte de se dévêtir, ne peut plus cacher sa grossesse et se fait exclure de l'escorte de Diane. (2, 441-465) Elle met au monde un enfant, Arcas ; Junon jalouse décide de se venger en métamorphosant sa rivale en une ourse, d'apparence féroce mais gardant son caractère timide et doux. (2, 466-490). Un jour que le jeune Arcas, âgé de quinze ans, s'adonnait à la chasse, il fut mis en présence de l'ourse, qui reconnut son fils et voulut l'approcher. Arcas effrayé allait la tuer lorsque Jupiter les transforma tous les deux en astres, les sauvant de la mort et d'une impiété. (2, 496-507) Junon, dépitée de voir l'ennemie qu'elle avait transformée en animal briller désormais au firmament des étoiles, va se plaindre de l'outrage subi auprès de Téthys et Océan, et leur demande de ne pas permettre au Septentrion de plonger dans la mer. (2, 508-530).</q> Ainsi ces deux constellations, placées près du pôle nord, demeurent toujours au-dessus de notre horizon. <br /></p>
<ul>
<li>Ovide, Métamorphoses II, Callisto, traduit et annoté. <a href="https://lewebpedagogique.com/asphodele/files/2019/02/FR_METAMORPHOSES_CALLISTO.pdf">https://lewebpedagogique.com/asphodele/files/2019/02/FR_METAMORPHOSES_CALLISTO.pdf</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le mythe</em> de la Grande et de la Petite Ourse est détaillé dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2017/12/02/O-...-comme-Ourse-bless%C3%A9e">O.. comme ourse blessée (2)</a> au sous-titre <em>Callisto : changée en ourse, traquée à la chasse par son fils, placée dans les cieux elle nous donne le nord </em><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>À cause de leur configuration, les Grecs et les Romains les désignaient assez souvent comme aujourd'hui par les noms de <em>Grand et Petit Chariot</em>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Une autre appellation plus moderne mais moins poétique : <em>La Grande et La Petite Casserole</em>, C'est une casserole et non un ours que voient les Basques espagnols à la tombée du jour. <q>Alchor attend que le contenu de la casserole se mette à bouillir, pour pouvoir ôter la casserole du feu avant qu'ellene déborde. <em>Marmite surveillée, jamais ne boue</em> dit un proverbe. Et c'est aussi bien ! Car, disent les Basques espagnols, le jour où Alchor ôtera sa casserole du feu, ce sera la fin du monde. Quand il aura mangé son dîner, il rincera sa cafetière, jettera de la terre sur le feu du soleil pour l'éteindre, et reprendra sa marche vers l'infini.</q> <em>La grande Casserole</em>, "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999, pp 104-105. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Test d'acuité visuelle</em> : Mizar (ζ UMa) est l'étoile du milieu dans la série des trois qui forment le « manche » de la casserole. Elle est connue pour posséder un compagnon — Alcor (80 UMa) — qui est discernable à l'œil nu. Pouvoir les distinguer était d'ailleurs un défi traditionnel d'acuité de vision dans plusieurs cultures, Gengis Khan en aurait fait l'un des critères de sélection de ses archers.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>La constellation de la Grande Ourse vue à travers le monde : <a href="https://www.ciel-de-nuit.com/constellation-de-la-grande-ourse">https://www.ciel-de-nuit.com/constellation-de-la-grande-ourse</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3><em>Le bouvier et la tisserande</em></h3>
<p>Ce conte venu d'Asie nous parle d'un amour impossible entre un gardien de buffle qui a les pieds sur terre et une princesse céleste tisseuse de nuages.
Ce récit est aussi connu sous un autre nom : "Le pont des pies" car ce sont les oiseaux assemblés en pont céleste qui permettent aux amoureux de se rejoindre un jour par an à travers l'immensité céleste. <br />
<br />
<ins>Résumé :</ins><br />
<em>Il y a très longtemps, le "seigneur d'en haut" régnait sur le ciel et sur ses filles, les étoiles. Sa préférée, Vega, tissait des habits de nuage, jusqu'à ce qu'elle descende sur terre et tombe amoureuse d'un bouvier. Mais l'Empereur céleste veut garder sa fille près de lui afin qu'elle consacre tout son temps à tisser nuages, aurores et crépuscules colorés. Les voilà séparés par la voie lactée. Mais devant l'obstination et le désespoir de sa fille qui n'a plus le coeur à tisser mais plutôt à pleurer, l'empereur fait une concession : ils pourront se voir un jour par an !</em><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Buffle_riziere_Vietnam_296_s.jpg" alt="Buffle_Asie_Julien_Mathieu_2006" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Buffle_Asie_Julien_Mathieu_2006, avr. 2011" /><ins>Dans les rizières</ins>, un jeune orphelin est exploité par son frère et sa belle-sœur. Son seul ami, son confident, est le buffle de la famille dont il prend soin. Le buffle lui conseille de quitter sa famille ; il part vivre sur une montagne avec pour seule compagnie son compagnon buffle. Depuis on le nomme simplement <strong><em>le Bouvier</em></strong>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Au ciel</ins>, assise chaque jour devant son métier,<strong> la plus jeune des filles de l'empereur céleste tisse des brocarts célestes</strong> pour chaque changement de saison. Chaque jour elle fait de l'arrangement du Ciel un chef-d'oeuvre. Mais devant son ouvrage éternellement recommencé, la princesse tisserande s'ennuie. Un jour elle accompagne ses soeurs se promener sur terre...</p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Sur la montagne</ins>, le buffle donne <ins>un nouveau conseil</ins> : si le jeune homme se rend de l'autre côté de la montagne, il y trouvera un <ins>lac</ins>. Sept jeunes filles venues du ciel viendront s'y baigner. Il pourra alors dérober les vêtements de l'une d'elles et celle-ci deviendra son épouse. Le jeune suit le conseil du buffle et <ins>dérobe les vêtements de la plus jeune des soeur</ins>s ; les deux jeunes gens tombent immédiatement amoureux l'un de l'autre. <br />
Insatisfaite de sa vie solitaire au Ciel et de la surveillance sévère de son père, <strong><em>la Tisserande</em></strong> rêvait d'un amour passionné, d'un avenir heureux et d'une vie paisible. Elle décide donc de rester sur terre auprès de son compagnon <strong><em>le Bouvier.</em> </strong><br />
<strong>Ils forment un couple inséparable</strong>. L'homme travaille aux champs et la femme tisse de magnifiques rouleaux de soie multicolores ...<br />
<strong>Un garçon puis une petite fille</strong> naissent de leur amour.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Bouvier_Tisserande_couple.jpeg" alt="Le bouvier et la Tisserande_ Le pont des pies_1" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le bouvier et la Tisserande_ Le pont des pies_1, nov. 2022" /><br /></p>
<blockquote><p><strong>La Reine Mère Céleste</strong> se rend compte que la Septième Fée, la Tisserande des nuages colorés du couchant, a disparu. <strong>La Terre et le Ciel doivent demeurer séparés !</strong> Elle vient chercher la Tisserande et la ramène au Palais Céleste.</p></blockquote>
<blockquote><p>Le bouvier prend conseil auprès du<strong> buffle</strong> : il lui demande de couper sa tête, de brûler ses os, et de revêtir sa peau. Par le pouvoir de sa peau il pourra atteindre la Porte du Ciel et pénétrer dans l'Empire Céleste. La Vieille mère l'emmènera dans son palais, dans une chambre où sept filles toutes semblables sont rassemblées mais la fillette saura reconnaître sa maman. <br />
Le Bouvier prend ses deux enfants avec lui et revêt la peau du buffle tout en faisant le vœu de rejoindre sa femme. <ins>Son épouse prend les enfants dans ses bras et demande à la Mère Céleste de vivre avec sa famille</ins>. <br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Bouvier_Tisserande_pont_de_pies.jpeg" alt="Le bouvier et la Tisserande_ Le pont des pies_3" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le bouvier et la Tisserande_ Le pont des pies_3, nov. 2022" /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.peigne_or_flickr-2552915113-original_t.jpg" alt="peigne_or_Kotomicreations _http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="peigne_or_Kotomicreations _http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113, juin 2011" /><strong>La Mére Céleste retire une longue épingle d'or de son chignon et tire un trait dans le ciel entre les deux amoureux.</strong> Elle fait naître <ins>une rivière large et profonde</ins> aux eaux tumultueuses qui empêche le bouvier de les rejoindre. Le Fleuve Céleste forme <strong>la Voie lactée</strong> qui sépare le ciel en deux ; la constellation du bouvier a les bras tendus vers trois étoiles : la Tisserande et leurs deux enfants. Le bouvier ne veut pas quitter le bord du fleuve céleste, tandis que sur l'autre rive la Tisserande reste inconsolable. Elle reste sourde aux injonctions répétées de son père de reprendre son travail de tissage céleste. <br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/Bouvier_Tisserande_constellations.jpeg" alt="Le bouvier et la Tisserande_ Voie lactée" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le bouvier et la Tisserande_ Voie lactée, nov. 2022" /></p>
<blockquote><p><strong>Devant tant d'obstination, l'empereur fait une concession : il permet à sa fille de retrouver son amour et ses enfants une fois l'an.</strong> Le Bouvier et la Tisserande, transformés en deux étoiles de part et d'autre de la Voie lactée, peuvent se rejoindre <strong>le septième jour du septième mois lunaire</strong>. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ce jour-là, les pies font avec leurs ailes un pont au-dessus de la Voie lactée. Sur cette passerelle les amants stellaires : <strong>Véga</strong>, <em>la Tisserande</em> (l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre) et <strong>Altaïr</strong>, <em>le Bouvier</em> (l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle), renouvellent leur serment d'amour. A côté du bouvier scintillent deux petites étoiles ; on dit que ce sont ses enfants qui viennent voir leur mère. <br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LEGENDES/ETOILES-Triangle_d__ete_Carte_du_ciel_wikicommons_Giorgio136__CC_BY-SA.jpeg" alt="Giorgio136, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons" style="display:block; margin:0 auto;" title="Giorgio136, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons, nov. 2022" /></p>
<blockquote><p>On dit qu'à l'aube de ce jour, il bruine souvent ; ce sont les larmes de la princesse Véga qui, serrant ses enfants contre elle et tenant tendrement la main de son mari, pleure tristement.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>On peut penser que leur sort est tragique : séparés pour l'éternité en étant réunis un seul jour par an. C'est peu, un seul jour par an ... Mais quand on a l'éternité ... <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Pass education, <em>Le bouvier et la tisserande</em>, CM1-CM2, <a href="https://www.pass-education.fr/le-bouvier-et-la-tisserande-cm1-cm2-recit-libre-telechargement/">texte en pdf</a>.</li>
<li><em>Le pont de pies</em>, légende chinoise, "Contes étoilés du monde entier", Gautier-Languereau, 1999, pp 47-53.</li>
<li><em>La tisserande et le bouvier</em>, conté par Edith Montelle dans "Le chant des Vaches", éditions Slatkine, 2004, pp 127-131.</li>
</ul>
<ul>
<li>Photographie d'un buffle dans les rizières du Vietnam, Julien Mathieu, 200</li>
<li>Peigne doré : Kotomicreations, <a href="http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113">fotopedia</a>.</li>
<li>Le triangle d'été - Carte du ciel, Wikimedia Commons, Giorgio136, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0><br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Chez nous, <em>le Bouvier</em> est l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle, Altaïr. <strong>On trouve cette étoile en prolongeant un peu vers le sud-est la courbe de la queue de la Grande Ourse</strong>. Ce qui a fait dire à Homère (IX siècle av. J.C.) que le bouvier a pour rôle de conduire la Grande et la Petite Ourse autour du pôle nord céleste. Ce thème du bouvier ou du chasseur se retrouve dans toutes les mythologies ultérieures influencées par la culture grecque (voir Geoffrey Cornelius / Paul Devereux, <em>Le langage secret des étoiles et des planètes</em>, éditions Solar, 1996, p 90). Edith Montelle nous donne une version du conte <em>La tisserande et le bouvier</em> où le bouvier porte les enfants et les dépose dans un chariot pour rejoindre sa bien-aimée (Edith Montelle, "Le chant des Vaches", éditions Slatkine, 2004, pp 127-131.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Dans le ciel chinois le bouvier est représenté par l'étoile Niu Lang, notre <strong><em>Altaïr</em></strong>, de la constellation de l'aigle. Quant à la jolie Tisserande, son nom Zhi Nŭ correspond à l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre : <strong><em>Véga</em></strong>. Dans notre ciel, Dénèb, Véga et Altaïr forment <em>le triangle de l'été</em>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>La séparation tragique du bouvier et de la tisserande est émouvante. C'est pourquoi, chaque année, le septième jour du septième mois du calendrier lunaire, beaucoup de gens restent veiller dehors pour contempler longuement dans le ciel les deux constellations Véga et Altaïr qui, ce jour-là, semblent se rapprocher au-dessus de la Voie Lactée ... Les Japonais célébrent <strong><em>Tanabata Matsuri</em></strong>, la fête des amants des étoiles. Selon le calendrier lunaire, le septième mois est août et non pas juillet et dans certains endroits comme la ville de Sendai, la fête est célébrée le <ins>7 août, bien que la date officielle soit le 7 juillet</ins>. Cette fête est issue de la légende Sino-nipponne, (la culture japonaise a subi de fortes influences chinoises). Tanabata est la fête japonaise des étoiles provenant des traditions Obon et de la fête des étoiles chinoises, Qi Xi. Les japonais célèbrent la rencontre d'Altaïr et de Vega, <em>Orohime</em> la Tisserande et <em>Hikoboshi</em> le Bouvier, deux "étoiles" séparées par la voie lactée en portant le yukata et en décorant les feuilles de bambou. Ils écrivent leurs souhaits, parfois sous forme de poèmes, sur un <em>tanzaku</em> (une petite carte verticale utilisée à l'origine pour écrire des poèmes) et les accrochent sur les feuilles. On dit qu'Orihime et Hikoboshi feront que les vœux deviennent réalité. Après avoir été décoré, vers minuit ou le jour suivant l'arbre en bambou est jeté dans un fleuve ou brûlé pour que les vœux se réalisent.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Cette légende fut probablement introduite au Japon au cours de l'ère Nara (710-794) et incorporée à la légende indigène narrant la vie de la princesse Oto Tanabata, réputée pour les brocarts qu'elle tissait en l'honneur des dieux. <br /></li>
</ul>
Pourquoi la mer est-elle salée ?
urn:md5:bb786a58061db4af2b2b324874158835
2022-03-26T19:03:00+00:00
patricia gustin
Contes des Pourquoi et des Comment
CHINECONTEconte merveilleuxconte étiologiquediable trompéEUROPELEGENDEMERmoulinNORVEGEselSUEDE
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /></p>
<p><ins>L'article précédent</ins> a donné la valeur du sel à travers les âges, quelques expressions populaires plus ou moins salées ont introduit plusieurs contes où le sel prend une place importante. Pour finir, le bon usage du sel au quotidien nous a rappelé qu'en toute chose, il faut user de modération. <br />
<br /></p>
<ul>
<li><em>Un amour bon comme le sel</em> : trois variantes</li>
<li><em>Un amour sucré-salé</em> : comme la vie</li>
<li><em>Une soupe trop salée</em> : chacun y a mis son grain de sel ...</li>
<li><em>Nasreddine et le bon usage du sel</em> : un peu d'humour pour conclure</li>
</ul>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/MER_etang_de_Gruissan_Patricia_GUSTIN_x200.JPG" alt="MER_etang Gruissan_barque_Patricia Gustin" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MER_etang Gruissan_barque_Patricia Gustin, mar. 2022" /><br />
<ins>Et maintenant</ins> abordons la réponse à une question que les enfants et les hommes se sont posés depuis la nuit des temps : <br /></p>
<ul>
<li><strong>Pourquoi la mer est-elle salée ?</strong></li>
</ul>
<p><br />
Des contes d'Europe du Nord, de Bretagne, de Chine et des Comores vous l'expliquent !!!<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br />
<strong>Mon conte sort du sac !</strong><br /></p> <h3><strong>Pourquoi la mer est-elle salée ?</strong><br /></h3>
<p><strong>Aujourd'hui</strong> nous savons que la mer, à l'origine, était due à la condensation de l'eau en suspension dans l'atmosphère des débuts de la Terre. Puis, l’évaporation ayant eu lieu grâce à la chaleur du soleil, l'eau s'est concentrée de plus en plus en sel minéraux : elle est devenue salée ... là où la quantité initiale d'eau ne pouvait être renouvelée par l'eau douce de pluie ou des rivières.<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/MER_plage_des_Chalets_Gruissan_Patricia_Gustinx500.JPG" alt="MER_plage Chalets_Gruissan_PatriciaGustin" style="display:block; margin:0 auto;" title="MER_plage Chalets_Gruissan_PatriciaGustin, mar. 2022" /></p>
<p><strong>Mais longtemps le sel de la mer resta un mystère pour l’homme.</strong> Comment expliquer l'inexplicable si ce n'est par un récit magique, un conte ? On retrouve des versions du conte expliquant pourquoi la mer est salée tout autour du monde, mais le conte, porté par les marins certainement, a-t-il voyagé des pays du Nord en Chine ou l'inverse ? <br />
<br /></p>
<h4>Le moulin du bonheur - un conte de Suède</h4>
<p>Un moulin magique, un jeune roi insatiable, deux géantes épuisées se vengent, les Vikings s'emparent du moulin, le drakkar coule mais le moulin continue à moudre le sel.<br /></p>
<blockquote><p>Dans cette<ins> île du Nord</ins> (Gotland) vivait autrefois un roi qui régnait sagement et avec justice. Il était aimé de tous dans son royaume… Vous avez compris : c'est un conte … <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/meule-pierre_OgnjenO-Shutterstock_Futura-Sciences_x200.jpg" alt="meule-pierre_Futura Sciences_https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-meule-histoire-geologie-pierres-meulieres-1412/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="meule-pierre_Futura Sciences_https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-meule-histoire-geologie-pierres-meulieres-1412/, mar. 2022" />Sur cette île il y avait deux énormes meules de moulin, si grandes et si lourdes que personne ne pouvait les déplacer … alors c'est le moulin que l'on a construit autour de ces pierres. <strong>Ce moulin était magique : il avait un étrange pouvoir : il pouvait moudre tout ce que l'on désirait …</strong> Comme tous les sujets du royaume ne souhaitaient que la paix et le bonheur, le moulin enchanté offrait à chacun la joie et la tranquillité, en leur apportant la prospérité : ils avaient l'assurance de ne manquer de rien. <strong>C'est pourquoi on appelait ce moulin « Le Moulin du Bonheur ».</strong><br />
Mais après la mort du roi sage et juste, son fils, jeune ambitieux, lui succéda. Il avait un royaume en paix, un royaume prospère, mais il voulait aussi plus de pouvoir.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Un jour, le jeune roi est invité par le roi de Suède</ins>. Là, il voit à la cour de son hôte deux esclaves imposantes : c'était des filles de géant. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Moulin_a_bras_Olive_Press_in_Pompeji_Heinz-Josef_Lucking__wikimedia_x200.JPG" alt="moulin-à-bras_Heinz-Josef Lücking_CC BY-SA 3.0 DE <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en>" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin-à-bras_Heinz-Josef Lücking_CC BY-SA 3.0 DE <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en>, mar. 2022" /><strong>Le jeune roi est riche : il achète les deux sœurs pour travailler à son moulin : il leur ordonne de faire tourner la meule sans arrêt pour lui moudre de l'or et du pouvoir </strong>: des trésors amassés jaillit l'or fin. Mais le travail au moulin est très pénible ; les deux esclaves ne peuvent pas prendre un instant de repos tant le jeune roi est avide … Alors, pour se donner du courage, les deux esclaves chantent :<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Toujours plus / Toujours plus</em><br />
<em>Plus d'or, de richesses, de pouvoir</em> <br />
<em>Or, richesses, pouvoir …</em><br />
<em>Pour un temps / Plus pour longtemps.</em> (bis)<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Épuisées elles s'arrêtent un instant. Mais le roi entend le silence du moulin au repos et ordonne aux deux esclaves de reprendre le travail : <br />
- <em>Après le premier chant du coucou, vous n'avez plus le droit de vous reposer !</em><br />
Les deux géantes reprennent leur travail et le moulin continue à moudre de l'or, des richesses, du pouvoir. Elles reprennent leur chant. Si le roi avait pris le temps de les écouter, il aurait tremblé : <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><em>Ô roi si peu intelligent</em><br />
<em>Tu ignores que nous sommes filles de géants.</em><br />
<em>Nous avons roulé des blocs de pierre</em><br />
<em>et fait trembler les montagnes</em><br />
<em>Nous avons déplacé ces meules de pierre</em><br />
<em>pour les hommes des campagnes</em><br />
<em>Aujourd'hui, esclaves sans repos</em><br />
<em>La vengeance il nous faut !</em><br />
<em>Nous allons conduire des armées</em><br />
<em>Et faire de l’ennemi une seule bouchée.</em><br /></p>
<p>
<em>Moulin du Bonheur </em><br />
<em>Du roi fait le malheur.</em><br />
<em>Toujours plus / Toujours plus</em><br />
<em>Plus d'or, de richesses, de pouvoir</em><br />
<em>Or, richesses, pouvoir …</em><br />
<em>Pour un temps / Plus pour longtemps.</em> (bis)<br />
<em>Moulin du Bonheur</em><br />
<em>Du roi fait le malheur.</em></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/moulin-a-bras-Durst_x200.jpeg" alt="moulin-à-bras_Dürst_https://notrehistoire.ch/entries/3p8DOEEGB5A" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin-à-bras_Dürst_https://notrehistoire.ch/entries/3p8DOEEGB5A, mar. 2022" />Toute la nuit, elles tournent les meules de pierremais ce n'est plus de l'or et des richesses qui apparaissent : <ins>elles broient de l'acier désormais et des hommes armés sortent du moulin et encerclent le château du roi.</ins> Les meules tournent de plus en plus vite, les murs du moulin tremblent et se lézardent … <strong>Le moulin s'écroule, les meules s'arrêtent : Tout est moulu !</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong> Un bateau viking accoste</strong> : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/bateau_Viking_x250.jpg" alt="bateau-Viking-http://walkingwithancestors.blogspot.com/2014/07/my-viking-origins-rollo-ragnsvaldsson.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bateau-Viking-http://walkingwithancestors.blogspot.com/2014/07/my-viking-origins-rollo-ragnsvaldsson.html, mar. 2022" />leur chef lance l'assaut l'armée de fer et d'acier attaque avec lui… Tout est moulu ! Tout est perdu ! Le château est assiégé, les portes défoncées, les tours rasées, le roi tué, la ville pillée. <br />
<strong>Le chef des Viking</strong> <ins>ordonne aux deux filles des géants de porter les meules du Moulin du Bonheur jusqu'à son navire</ins>, le drakkar le plus grand. Dès que la flotte quitte le port, il <strong>ordonne de moudre du sel</strong>. Il a l'or, la richesse, les trésors, la gloire et savoure sa victoire. Le sel est précieux : il permet de conserver la viande et de faire des provisions pour les mois noirs, les mois glacés de la longue nuit du Nord. Le sel est une monnaie d'échange de grande valeur. Les deux géantes travaillent jusqu'au soir et même pendant la nuit. A minuit, elles s'arrêtent et vont trouver le roi : une colline de sel emplie le bateau, le navire s'enfonce déjà jusqu'au plat-bord. <br />
- <em>Seigneur, le navire est surchargé de sel. Accorde-nous enfin le repos.</em><br />
- <em>Je suis votre maître et vous vous arrêterez seulement lorsque je vous l'ordonnerai ! Reprenez le travail !</em><br />
Encore un peu et la colline devient montagne : <ins>le navire s'enfonce dans les profondeurs sous-marines</ins>… En coulant, il entraîne les autres navires dans un gigantesque tourbillon, un maelstrom… <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le sel s'est dilué, les courants l'ont dispersé, et si la mer est salée c'est que le moulin magique continue à moudre du sel, encore et toujours … Personne n'a donné l'ordre d'arrêter aux deux géantes …</strong> <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/poissons_pagre_x200.jpg" alt="poisson_pagre_https://www.gastronomiac.com/lexique_culinaire/pagre-poisson/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poisson_pagre_https://www.gastronomiac.com/lexique_culinaire/pagre-poisson/, mar. 2022" /><br />
<em>Moulin du Bonheur</em><br />
<em>Du roi fait le malheur.</em><br />
<em>Mais a rendu les poissons meilleurs</em><br />
<em>En cuisine, c'est le bonheur !</em><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Le moulin à sel en Islande :</ins><br />
Le travail manuel de meunerie est régulièrement décrit comme l’un des travaux les plus éreintants de la ferme. Il nécessite plusieurs heures d’un travail ingrat ne rapportant au mieux que 3 à 6 kilogrammes de farine par heure. Ce sont les enfants, les femmes et les hommes à tout faire, enfin, ceux qui ne travaillent pas au dehors, qui se chargent de cette besogne . <a href="http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00432686/file/Meules_et_moulins_en_Islande.pdf">http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00432686/file/Meules_et_moulins_en_Islande.pdf</a></p>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le moulin du Bonheur</em></strong>, conte de Suède :<q><em>En Islande deux géantes actionnent deux énormes meules qui meulent tout ce que l'on désire – un prince avide demande du sel parce qu'il s'agit d'une denrée précieuse, mais il ne sait pas comment arrêter le moulin : les meules tombent au fond de la mer et personne n'a arrêté la production de sel.</em></q></li>
<li>meule : OgnjenO-Shutterstock, <a href="https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-meule-histoire-geologie-pierres-meulieres-1412/">Futura-Sciences</a></li>
<li>moulin à bras : Heinz-Josef Lücking <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2022/03/26/CC BY-SA 3.0 DE <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en>">Wikimedia Commons</a></li>
<li>moulin à bras : <a href="https://notrehistoire.ch/entries/3p8DOEEGB5A">Dürst</a></li>
<li>Drakkar : <a href="http://walkingwithancestors.blogspot.com/2014/07/my-viking-origins-rollo-ragnsvaldsson.html">bateau viking</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le moulin qui moulait au fond de la mer - Norvège</h4>
<p>Deux frères, l'un pauvre, l'autre riche, le moulin du Diable, un capitaine et un conte !<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Il était deux frères. L’un était riche et l’autre pauvre.</strong> Le pauvre se trouva sans rien à manger ni à boire et il alla supplier son frère qui lui demande en échange de faire tout ce qu'il lui demande. Le pauvre promet. L'homme riche lui lance un jambon et ces mots : <em><strong>Et maintenant, va en enfer !</strong></em><br />
Le pauvre marche jusqu'aux portes de l'Enfer ; un bûcheron l'apostrophe : <br />
- <em>Si tu acceptes de vendre ton jambon, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/moulin-a-bras__kabylie_x150.jpg" alt="moulin-à-bras_Kabylie_http://labellerebellekabylie.centerblog.net/rub-artisanat-.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin-à-bras_Kabylie_http://labellerebellekabylie.centerblog.net/rub-artisanat-.html, mar. 2022" />exige qu’on te donne en échange ce<strong> moulin à bras</strong>, là, derrière la porte.</em><br />
<strong>Le Diable</strong> finit par accepter le marché. Le vieux bûcheron explique le bon fonctionnement du moulin. <br />
Arrivé chez lui, le pauvre essaie le moulin. Voyant que le moulin se met aussitôt à faire ce qu’on vient de lui demander, la femme du frère pauvre interroge son mari mais il ne veut pas répondre mais il se sert du moulin chaque jour et s'enrichit.<br />
<strong>Le frère riche est dévoré par l’envie.</strong> A force de sollicitations, il finit par obtenir le moulin. Le frère pauvre se dit qu'il a moulu suffisamment pour bien vivre jusqu'à la fin de sa vie. Mais le prêteur se garde bien de révéler l’art et la manière de moudre à l’emprunteur... <br />
Le frère riche manque de se noyer dans la soupe. impossible de stopper le moulin ! Suite à cela il paye une jolie somme à son frère pour connaître la formule pour arrêter le moulin. <br />
Un jour, <strong>un capitaine</strong> qui avait entendu parler du moulin magique l'achète et se dépêche de prendre le large de peur que le vendeur ne change d’avis, si vite qu'il <strong>a oublié de demander le mode d’emploi.</strong> Arrivé au large, le capitaine essaie le moulin : il demande du sel. Quand le bateau fut plein, le marin voulut tout arrêter, mais il eut beau faire, tourner et retourner l’objet, rien n’y fit : le sel continua de se répandre. Il monta, monta, monta si haut qu’à la fin le navire coula purement et simplement. Aujourd’hui, le moulin est toujours au fond de la mer et il continue de moudre, imperturbablement, et c’est pour cela que l’eau des océans est salée.<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>P. C. Asbjornsen, J. Moe, <em>Contes de Norvège</em> - Tome II, Paris, L’Esprit Ouvert, 2001.</li>
<li>à lire sur le site <a href="https://contesarever.wordpress.com/2012/04/28/le-moulin-qui-moulait-au-fond-de-la-mer/">"Contes à rêver"</a></li>
<li>moulin à bras : http://labellerebellekabylie.centerblog.net/rub-artisanat-.html</li>
<li>Conté au Musée océanographique de Monaco : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=y8jwgzb23Kg">https://www.youtube.com/watch?v=y8jwgzb23Kg</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Variante de Bretagne ou de Terre-Neuve :</h4>
<p>Un capitaine, le moulin d'un magicien et un conte qui pourra étoffer le précédent.<br /></p>
<p><ins>Résumé </ins> <br /></p>
<blockquote><p><strong>Un capitaine au long cours fit escale dans un port de la Norvège</strong>. Il vendit les derniers sacs de blé et acheta <ins>une pleine cale de blocs de sel</ins>. L’affaire conclue, il reprit sa route <strong>vers Terre-Neuve</strong>. La mer encombrée d’icebergs obligea le bateau à zigzaguer entre ces montagnes de glace. Ainsi le navire dévia de sa route et passa au large d’une<ins> île inconnue</ins> recouverte de l’épaisse couche blanche des hivers.<br />
Soudain <ins>un bruit terrible</ins> déchira le ciel. Il sembla à l’équipage que l’île se fendait. On aurait dit que les rochers étaient réduits en bouillie ! <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/MER_chemin_Corbusier_Patricia_GUSTIN_x200.JPG" alt="MER_Côte Azur_Patricia Gustin" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MER_Côte Azur_Patricia Gustin, mar. 2022" />Le bruit provenait d’une falaise qui s’élevait devant eux. En haut de la falaise un homme vêtu d’une peau de renne, les cheveux hirsutes, la barbe épaisse, criait des incantations. C'était <strong>Ulrik le magicien</strong>, connu et redouté de tous dans le Grand Nord. Il se tenait devant une curieuse machine qui faisait ce bruit effroyable : des rochers volaient vers elle, tombaient dans un entonnoir sur le haut, et la meule crachait du sable sur le côté. <br />
Le capitaine et ses hommes s'emparèrent du moulin qui moudra sans peine toutes sortes de grains pour eux. Mais une fois qu'elle fut transportée sur le bateau et qu'ils aient pris le large, la tentation fut trop grande pour attendre : <ins>il fallait essayer ce moulin fabuleux</ins> ... le capitaine y jeta un bloc de sel de la cargaison, le sel déborda sur le pont tant et tant que la panique s’empara de l’équipage. <strong>Rien ne pouvait arrêter le moulin</strong> ; la coque s’enfonçait doucement dans la mer. impossible d'arrêter la machine ensorcelée. Le bateau coula corps et bien, <ins>Tout le monde ne peut pas être magicien</ins>.<br />
Mais c’est depuis ce temps-là que la mer est salée. Car, ne vous y trompez pas : quelque part, au fond de l’océan, le moulin du sorcier Ulrik continue à moudre des blocs de sel…<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li><em>Le moulin magique où comment la mer est devenue salée</em>, Mille ans de contes de mer, ed Milan, 1994.</li>
<li>à lire sur le site <a href="https://lescontesmagiques.com/contes-et-legendes-le-moulin-magique-ou-comment-la-mer-est-devenue-salee/">"Contes et légendes magiques"</a>.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le moulin du Diable - France, Bretagne</h4>
<p>En Bretagne le Diable n'est jamais loin ... Dans ce conte un meunier qui ne moud rien en raison d'un moulin mal placé, un marché passé avec le Diable qui déplace le moulin, mais l'épouse fait échouer le contrat passé en échange de l'enfant à naître - à une pierre près - en faisant chanter plus tôt que prévu le coq ... <br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>A peu de distance de Guérande, sur la route menant à Herbignac, s'élève un fort beau moulin qui, dans des temps devenus lointains, suscita de nombreuses légendes auxquelles il doit d'ailleurs son nom de... Moulin du Diable...<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/MOULIN_du_Diable_GUERANDE_carte_postale_x500.jpeg" alt="MOULIN du diable_Carte postale_Guérande" style="display:block; margin:0 auto;" title="MOULIN du diable_Carte postale_Guérande, mar. 2022" /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/MOULIN_Herbignac_landieuil50_x200.jpg" alt="MOULIN_Herbignac_https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/herbignac.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MOULIN_Herbignac_https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/herbignac.htm, mar. 2022" />En dehors de la pauvre masure, la richesse des Kerbic se répartissait entre une bourse plus plate qu'une punaise, un lopin de terre inculte, une faillie meule de foin, un poulailler dont les occupants étaient si déplumés et si âgés qu'ils semblaient sortis tout droit de l'Arche de Noé et … d'un moulin à vent qui ne tournait pas ... <strong>Ce moulin était construit au mauvais endroit</strong>, entre deux collines, et là pas un souffle d'air ... peut-être y avait-il eu un couloir de vent dans le passé, mais plus maintenant. <br />
Un jour, un voyageur s'arrête et salue avec ironie le meunier qui doit tourner à bras sa meule :<br />
- <em>Il est bien beau ce moulin !</em><br />
- <em>Il est fort beau mais il ne moud rien ! Si ses ailes tournaient, ce moulin m'apporterait la richesse ou tout au moins une certaine aisance… Mais voilà ! Il pourrait faire un vent à décorner tous les bœufs de la contrée que ses ailes ne bougeraient pas plus qu'un menhir ! C'est bien pourquoi on ne me confie rien… Même si un fermier m'apportait son grain, il me serait impossible de le moudre…</em><br />
- <em>Je viens très sérieusement te proposer <strong>un marché... Donnant, donnant...</strong> </em><br />
mais le meunier lui rétorque qu'il ne possède aucune richesse ... <strong>Le Diable</strong>, car c'était lui, lui propose d'échanger l'enfant qui naîtra bientôt, sa vraie richesse, contre le vent dans les voiles du moulin : une fois sa parole donnée, le moulin sera déplacé pierre par pierre sur la colline qui domine la vallée.<br />
- <em>Allons, mon gars... Décide-toi... Un simple oui et tes ennuis disparaissent... Ta famille connaîtra enfin l'aisance... Tu n'auras plus aucun souci...</em><br />
<strong>Le meunier</strong> hésite ... à quoi bon un enfant s'il ne peut le nourrir ... et d'ici là, il aura bien trouvé une solution pour payer le service. Et puis tout cela lui semble tellement irréel ... Alors il laisse échapper un oui ... Mais c'est la figure bien sombre qu'il est rentré chez lui ... et si cet accord allait se faire ? et son enfant ? et puis, d'abord, est-ce que sa femme attendait bien un enfant ?<br />
La nuit fut agitée ... par les cauchemars du meunier et par un bruit de roulement continu, mais ce n'était pas le tonnerre ... Son <strong>épouse</strong> se vêtit à la hâte et regarda par la fenêtre. Là, sous les pâles éclats de la lune, elle les vit… Les corps d'un noir d'ébène ployant sous la charge, les queues fouettant l'air, une centaine de diablotins vaquaient méthodiquement au délicat travail assigné par leur démoniaque maître. A coups de cornes ou s'aidant de leurs griffes acérées, ils descellaient les pierres une à une, puis les hissaient en haut de la colline et les réassemblaient. L'aube était encore lointaine et l'œuvre était déjà aux trois quarts terminée. Le temps pressait... Et La pauvre mère tournait en tous sens cet horrible problème : comment sauver l'âme de son enfant à naître. Quand soudain lui vint une idée… <br />
- <em>Répète-moi mot pour mot les conditions de ton… pacte ? J'ai bien dit mot pour mot !</em><br />
-<strong><em>Si, cette nuit, le moulin est entièrement reconstruit sur la colline, sans qu'il y manque une seule pierre, et ceci avant le premier chant du coq, l'enfant, qu'il soit garçon ou fille, appartiendra au Diable…</em></strong><br />
- <em>Tout n'est donc pas perdu…</em>, murmura-t'elle, avec un faible sourire plein d'espoir.<br />
Avec une paire de pincettes, y pris quelques tisons encore rougeoyants. Puis, elle ouvrit discrètement la porte et à pas de loup se dirigea vers la meule de foin, située non loin du poulailler.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/coq_chante_x150.jpeg" alt="COQ_chant_https://www.rtbf.be/article/le-coq-qui-chante-a-5h-du-matin-c-est-insupportable-10715062?id=10715062&programId=25" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="COQ_chant_https://www.rtbf.be/article/le-coq-qui-chante-a-5h-du-matin-c-est-insupportable-10715062?id=10715062&programId=25, mar. 2022" /> L'herbe sèche s'enflamme, <strong>le feu</strong> illumine la nuit : <strong>le coq chante !</strong> <br />
Ce fut une totale débandade ! Un sauve-qui-peut général chez les diables ! Il restait une pierre, une seule pierre à poser… Le chant du coq rendait le marché caduc ... Avec un soupir de soulagement, Madame Kerbic retourna tranquillement se coucher.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/MOULIN_du_Diable_Vierge_x150.JPG" alt="MOULIN du diable_statue Vierge_http://ker-mary.over-blog.com/article-32027515.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MOULIN du diable_statue Vierge_http://ker-mary.over-blog.com/article-32027515.html, mar. 2022" />Dès les premières lueurs de l'aube, <ins>les époux Kerbic se rendirent au moulin et placèrent à l'endroit de la pierre manquante une statuette de la Vierge, en faïence du Croisic</ins>. Le Diable eut beau déchaîner une tempête infernale, à raser toutes les collines, le moulin tint bon. Les ailes du moulin tournèrent, tournèrent, rattrapant le temps perdu et la prospérité s'installa enfin dans la demeure des Kerbic.</p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>à lire sur le site <a href="http://fmsaph.free.fr/contes/moulin.html">http://fmsaph.free.fr/contes/moulin.html</a></li>
<li>photo du moulin d'Herbagnac transmise par Yann Delanoë : <a href="https://www.moulins-a-vent.net/Moulins/herbignac.htm">moulins-a-vent.net</a></li>
<li>photo de coq : <a href="https://www.rtbf.be/article/le-coq-qui-chante-a-5h-du-matin-c-est-insupportable-10715062?id=10715062&programId=25">RTBF.be</a></li>
<li>photo de la vierge du moulin du Diable, nommé aujourd'hui Moulin de Crémeur : <a href="http://ker-mary.over-blog.com/article-32027515.html">Ker Mary</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>La mer n'a pas toujours été salée - Bretagne</h4>
<p>Un autre conte breton explique que la mer était douce, douce, au tout début du monde mais à cause d'un certain coquillage, elle est devenue salée ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins></p>
<blockquote><p>C'était il y a si longtemps que le grand-père de ton grand-père n'était pas encore né. En ce temps-là, l'eau de la mer…n'était pas salée ! Les pêcheurs en rapportaient carpes et goujons, truites et brochets, mais jamais la moindre sardine, jamais le plus petit merluchon.<br />
<ins>Le père Pélage était le plus ancien marin de Trévignon</ins>. Ce soir-là, il hissait à bord son orin, la corde reliée à l'extrémité d'un filet calé au fond de la mer, lorsqu'il vit s'agiter au fond du casier une étrange créature : ce n'était ni un poisson ni un crabe comme il l'espérait mais une sorte de paquets d'algues d'où émergeaient de minuscules bras et une tête ébouriffée. Jamais, de toute sa vie, il n'avait vu chose pareille. Avec précaution, il la sortit de sa prison, la débarrassa des algues qui l'entravaient. Il découvrit alors une espèce de petit homme, grand comme la main et dont les jambes auraient été remplacées par un queue de poisson d'un vert fluorescent. Le roi des Ondins le suppliait de le remettre à la mer :<br />
- <em>Je m'apprêtais justement à déposer une carpe dans ton casier quand tu l'as relevé et je suis resté dans le piège. Si tu me relâche, je te récompenserai, car notre pouvoir est très grand.</em>
Mais, aussi éberlué qu'amusé, Pélage déposa tout doux le roi des Ondins, sans rien demander. Le gros coquillage qui restait au fond du filet suffirait bien à son repas ... Mais le roi des Ondins voulut le remercier : <br />
- <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/coquillage_buccin_onde_x200.jpg" alt="Coquillage_Buccin ondé_https://presqu-ile-de-crozon.com/faune/identification-coquillages-001.php" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Coquillage_Buccin ondé_https://presqu-ile-de-crozon.com/faune/identification-coquillages-001.php, mar. 2022" /><em>Garde bien ce coquillage que tu as pêché, car il est magique. Chaque fois que tu désireras quelque chose, dis exactement : <strong>" Petit coquillage des ondins, tourne, tourne sur toi-même et tourne ceci en mes mains "</strong>. Pour l'arrêter, il suffira de lui dire : <strong>" Petit coquillage des ondins, arrête ton moulin. Repose-toi jusqu'à demain ! "</strong> Surtout n'oublie pas ces formules, sinon le coquillage ne t'obéirait plus. </em><br />
En débarquant sur les rochers de Trévignon, Pélage fredonnait. Il n'était pas sûr, au fond, de n'avoir pas rêvé toute cette histoire. Au moment de se mettre à table devant son éternel bol de soupe, il se prit à soupirer :<br />
- <em>Que j'aimerais, ce soir, manger <ins>un rôti de porc bien doré</ins> ...</em> et il se dit qu'il pourrait essayer le coquillage pour voir s'il avait rêver ou non.<br />
- <em> Petit coquillage des ondins, tourne, tourne sur toi-même et tourne un rôti en mes mains.</em><br />
La phrase était à peine achevée qu'un énorme rôti, doré à point, lui sautait dans les mains. De surprise, le vieux pêcheur lâcha ce mets tombé du ciel mais un second rôti semblable vint aussitôt le remplacer.<br />
- <em>Oh là ! c'en est trop ! Petit coquillage des ondins, arrête ton moulin. Repose-toi jusqu'à demain.</em><br />
Le lendemain il changea sa voile toute rapiécée pour une voile neuve, et par la suite il ne lui manqua de rien. Ce qui ne manqua pas d'étonner ses voisins qui l'avaient toujours connu pauvre.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Un voisin</ins> encore plus curieux que les autres l'espionne la nuit, par la fenêtre, et voit le coquillage au travail. Il attend que Pélage soit bien endormi et s'empare du coquillage. A l'aube,<ins> Younnic le voleur embarque sur son bateau</ins> avec un sac de marin contenant quelques affaires et surtout le coquillage qu'il a bien l'intention d'essayer au large : il demande une goélette toute équipée, un équipage pour le conduire aux Amériques où il fera fortune sans nul besoin de travailler... Mais pour l'heure, il se prépare <ins>une omelette</ins>, hélas dans sa précipitation il a oublié à terre sel et poivre. Passe encore une omelette sans poivre, mais sans sel quel triste menu ! Il utilise le coquillage mais ne sait pas comment l'arrêter : le fond de la barque est maintenant recouvert d'une épaisse couche blanche qui roule en vagues au gré du roulis. Si seulement il pouvait retrouver le coquillage et le jeter à l'eau pour ne pas couler ! Le marin saisit une brassée de lièges suspendus au mât et saute à l'eau…<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Filet-peche_flotteurs_liege_x150.jpg" alt="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="FILETS_PECHE_liège_http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg, mar. 2022" />Quelques semaines plus tard, un trois-mâts faisait escale aux Amériques. Le cuisinier du bord s'appelait Younnic. Un drôle de cuisinier, à vrai dire, car il refusait toujours de mettre du sel dans le rata de l'équipage. On racontait qu'il avait été repêché en pleine mer, un paquet de lièges en guise de bouée…<br />
<ins>A Trévignon comme ailleurs, les pêcheurs s'aperçurent qu'ils ne rapportaient plus les mêmes espèces dans leurs filets</ins> ; c'étaient maintenant des maquereaux, des sardines et des rougets. Voilà des poissons qui avait du goût ! <br />
Et puis un jour, un petit enfant qui apprenait à nager au bord de la plage revint en hurlant vers sa mère : <br />
- <em>Elle est salée ! Elle est salée !</em><br />
Quelque part, au fond de la mer, un très vieux coquillage tourne sans cesse sur lui-même et l'on raconte qu'au large des Glénan, l'Océan est toujours plus salé qu'en tout autre point du Globe.<br /></p></blockquote>
<p><ins><em>orin :</em></ins><br /></p>
<ul>
<li>filin reliant l'ancre à la bouée qui permet de la repérer.</li>
<li>Terme de pêche : corde reliée à l'extrémité d'un filet (ou casier) calé au fond de la mer.<br /></li>
</ul>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>à lire sur le site <a href="http://raconte.forumactif.com/t246-contes-de-mer" title="http://raconte.forumactif.com/t246-contes-de-mer">http://raconte.forumactif.com/t246-...</a></li>
<li>coquillage : buccin ondé, <em>Buccinum undatum</em>, <a href="https://presqu-ile-de-crozon.com/faune/identification-coquillages-001.php">Crozon</a></li>
<li>filets et flotteurs de liège : http://www.authentic-antiques.com/images/Vieux-filet-peche.jpg<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le moulin qui moulait au fond de la mer - Chine</h4>
<p>Deux frères, l'un pauvre, l'autre riche, un moulin trouvé sur le chemin, un frère envieux qui s'en sert sans savoir l'arrêter ...<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Il y a fort longtemps vivaient en Chine<strong> deux frères Wang ; l'aîné, était le plus fort et brimait sans cesse son cadet.</strong> À la mort de leur père, Wang-l'aîné accapara tout l'héritage du père. Il refuse même de prêter du riz à son frère pauvre. Il rentrait chez lui les mains vides, la tête basse, le cœur lourd quand soudain, <ins>il aperçut une meule au milieu de la route.</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/moulin_manuel_dreamstime_x150.jpeg" alt="moulin_main_pierre_antique_dreamstime" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin_main_pierre_antique_dreamstime, mar. 2022" /> « Ça pourra toujours servir ! » pensa-t-il en ramassant la meule, et il la rapporta à la maison. <br />
Mais une fois de retour chez lui sa femme lui fit remarquer qu'ils n'avaient rien à moudre ... il ne restait pas un seul grain à la maison. Wang-cadet posa la meule par terre et, de dépit, lui donna <ins>un coup de pied</ins>. <strong>La meule se mit à tourner, à tourner et à moudre. Et il en sortait du sel, des quantités de sel.</strong> Et le sel coûtait très cher à cette époque ... La meule tournait, tournait et le tas de sel grandissait, grandissait. Wang-cadet commençait à avoir peur et se demandait comment il pourrait bien arrêter la meule. Il pensait, réfléchissait, calculait, il ne trouvait aucun moyen. Soudain, il eut enfin l'idée de la retourner, et elle s'arrêta.<br />
À partir de ce jour, chaque fois qu'il manquait quelque chose dans la maison, Wang-cadet poussait la meule du pied et obtenait du sel qu'il échangeait avec ses voisins contre ce qui lui était nécessaire. Ils vécurent ainsi à l'abri du besoin, lui et sa femme.<br />
<strong>Mais le frère aîné apprit bien vite comment son cadet avait trouvé le bonheur et il fut assailli par l'envie.</strong> Il demanda la meule et comme son frère plus jeune avait un profond respect pour lui, son frère aîné, et il n'osa pas refuser. Wang-l'aîné était tellement pressé d'emporter la meule que Wang-cadet n'eut pas le temps de lui expliquer comment il fallait faire pour l'arrêter. <br />
Très heureux, le frère aîné rapporta la meule chez lui et la poussa du pied. La meule se mit à tourner et à moudre du sel. Elle moulut sans relâche, de plus en plus vite. Le tas de sel grandissait, grandissait sans cesse. Il atteignit bien vite le toit de la maison.<ins> Les murs craquèrent.</ins> La maison allait s'écrouler. Wang-l'aîné prit peur. Il ne savait pas comment arrêter la meule. <strong>Il eut alors l'idée de la faire rouler hors de la maison, qui était sur une colline. La meule dévala la pente, roula jusque dans la mer et disparut dans les flots</strong>.<br />
Depuis ce temps-là, la meule continue à tourner au fond de la mer et à moudre du sel. Personne n'est allé la retourner. Et c'est pour cette raison que l'eau de la mer est salée.<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>Un conte chinois à lire <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/comment-l-eau-de-mer-est-devenue-salee-biblidcon_013#histoire">ici</a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>La mer n'a pas toujours été salée - Comores</h4>
<p>Un roi avare et cupide veut garde l'eau de la mer pour lui : elle est sucrée, douce à boire. ... mais un jour l'eau est devenue salée ... pour tout le monde !<br /></p>
<p><ins>Résumé à ma façon :</ins><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p>En ce temps-là, la mer était douce, sucrée, avec un goût léger de pétales d'hibiscus ... Le roi voulait en garder l'usage exclusif. Alors, il interdit à ses sujets de recueillir de l'eau de la mer. Il leur demanda même le prix de son regard et de sa parole, dès le jour même, sous peine de mort ! Oui, le prix de son regard et de sa parole ! Quand il croisait quelqu'un, il le regardait, l’arrêtait et lui ordonnait : - <em>Rends-moi mon regard !</em> <br />
Mais comment faire ? Terrorisés les paysans donnaient ce qu'ils possédaient pour ne pas subir la colère du roi : quelques oeufs, une poule ... Les gens évitaient de marcher sur les routes de peur de croiser le roi ... Ne parlons pas du prix de sa parole ... vaches, récoltes, tout y passa.<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/lac-Gnamawi_COMORE_x200.jpg" alt="Lac salé_Grande Comore_http://les-secrets-dodile.wifeo.com/grande-comore-4.php" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Lac salé_Grande Comore_http://les-secrets-dodile.wifeo.com/grande-comore-4.php, mar. 2022" />Mais certains allaient de nuit chercher la bonne eau de la mer. Le roi fit construire un mur au bord de la mer. Des gardes armés surveillaient jour et nuit. La pêche était interdite. Seul le roi avait le droit de vendre l'eau sucrée de l'Océan. Les gens pauvres devaient marcher longtemps pour boire à l'eau de sources cachées dans les montagnes.<br />
Un jour, le roi eut envie de s'amuser en narguant les gens assoiffés : il fait apporter un fût entier d'eau sucrée pour se régaler devant tout le monde. Il s'installe confortablement, ouvre grand la bouche, se fait verser le contenu du fût directement dans le gosier et recrache tout en s'étouffant !!! <em>Arrêtez ! Arrêtez !</em><br />
Le premier ministre goûte : <br />
- <em>Mais cette eau n'est pas sucrée, elle est salée !</em> <br />
Tout le monde se précipite à la mer pour vérifier.<br />
La mer est bien devenue salée ... <br />
Les anciens trouvèrent une explication :<br />
- <em>C'est pour punir le roi de sa boulimie égoïste que Vieux Père là-haut a versé du sel dans l'eau douce.</em> <br />
Mais la mer est restée salée depuis ce jour. Pourquoi ? <br />
- <em>C'est parce qu'il ne restait plus une pincée de sucre pour changer le goût de la mer.</em> <br />
Tant pis ! la mer restera amère ...<br /></p></blockquote>
<p><br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/livre_010.gif" alt="livre_010.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="livre_010.gif, fév. 2009" /><br />
<ins>Sources :</ins><br />
<br /></p>
<ul>
<li>S. Hatubou, <em>Contes et légendes des Comores</em>, Paris, Flies france, 2004, p. 102-105</li>
<li>Isabelle Lafonta, <em>Histoires de la mer</em>, Paris, Flies france, 2005, p. 5-8</li>
<li>Lac Gnamawi et ses hautes rives : Ce lac salé s’est formé aux creux d’un ancien cratère volcanique au bord de la mer.</li>
<li>Histoire du Lac Gnamawi : <a href="https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html">https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html</a></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Comores :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Les Comores sont situées au canal du Mozambique à son entrée nord, et entre la côte est de l’Afrique et l’île de Madagascar, qui est de nature volcanique.</li>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/lac-sale_COMORE_x200.jpg" alt="Lac salé_Grande Comore_https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Lac salé_Grande Comore_https://www.comoresaviation.com/lac-sale-comores.html, mar. 2022" />Le Lac Gnamawi se situe au nord de l’île de N’Gazidja dans la Grande Comore. La place qu'il occupe était celle d’un ancien village.</li>
<li><ins>Une légende explique pourquoi ce lac est salé.</ins> <br /></li>
</ul>
<blockquote><p>Les villageois incarnaient l’avarice, la gourmandise, la paresse, l’orgueil, la luxure, l’envie et la colère. Une nuit, un va-nu-pieds vint demander de l’aide: il s’arrêta devant la première maison, la gorge totalement desséchée, il demanda de l’eau pour se rafraîchir. Il essuya un refus catégorique. A la seconde maison, pareil. Ensuite, sa troisième tentative fût encore plus humiliante : en plus de refuser de lui apporter de l’aide, la femme qui le recevait lui jeta de l’eau sale sur la tête en hurlant : <em>« Déguerpis d’ici, sinon mon mari viendra te découper en petits morceaux ! »</em>. Il fit le tour du village sans qu’aucun villageois n’accepte de lui donner un peu d’eau pour se rafraîchir. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Alors qu’il était sur le point de quitter le village, le va-nu-pieds entend une voix qui fredonnait une berceuse. Il aperçoit une maison éclairée par une lumière tremblante. Il s’approche de la maison et demande de l’aide. Enfin, une femme généreuse accepte : elle lui offre un repas chaud, à boire et un feu pour se tenir au chaud. Reconnaissant de cette hospitalité, le va-nu-pieds propose à la vieille femme de quitter le village avec lui.<br />
Tandis qu’ils s’éloignent du village, une forte pluie s’abat sur le village. La pluie est tellement forte qu’elle commence à inonder les habitations et emporte les villageois en formant un lac connu aujourd’hui sous le nom de Lac Gnamawi, qui signifie « Mauvaise chair ». Aujourd’hui, tout le monde parle encore de ce village maudit.<br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></p>
<blockquote><p>Le lac aurait dû rester d'eau douce mais un passage s'est créé vers la mer salée toute proche pour qu'on se souvienne des habitants de ce village comme des personnes au cœur desséché, aussi peu désaltérant que le sel ...<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h3>Autres contes étiologiques</h3>
<p>Un conte étiologique c’est un récit qui explique les origines et le pourquoi des choses d’une manière fantaisiste.<br /></p>
<p>Une professeure de français a produit avec sa classe des contes étiologiques sur la Mer. Les enfants ont trouvé d'autres explications aux mystères de la mer que celles convenues. Vous pourrez lire leurs contes <a href="http://www.nds.edu.lb/sites/default/files/EB5B-Fr.pdf">ici</a>.<br /></p>
<p>Éduquer c’est épanouir, c’est instruire et susciter un questionnement sur l’environnement et le rôle à jouer pour le préserver. <br /></p>
<p><strong>Contes des pourquoi et des comment présentés dans ce blog :</strong><br /></p>
<ul>
<li>CONTES POUR FAIRE VENIR LE SOLEIL - Indiens Haïdas - <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2016/02/28/CONTES-POUR-FAIRE-VENIR-LE-SOLEIL-Indiens-Ha%C3%AFdas-Corbeau-vole-la-lumii%C3%A8re">Corbeau vole la lumière</a> et les articles sur le thème du retour du soleil.</li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2014/01/27/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-25-janvier-2014">Le geai</a> - conte occitan qui explique pourquoi le geai crie au lieu de chanter - conté par Michèle lors d'une réunion-conte.</li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/24/Les-trois-grains-magiques">Le grain, le noyau et le pépin magiques</a> ou comment les pays autour de la Méditerranée sont-ils devenus les pays du pain, des olives et du vin ...</li>
<li><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/08/Y-a-plus-de-saison-...-Si-%21-Heureusement-%21">Les saisons</a> : le mythe de Perséphone nous explique le cycle des saisons.</li>
</ul>
CAFE PHILO - POP PHILOSOPHIE : Le miroir - Gruissan - 26 mars 2021
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2021-03-31T10:37:00+01:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
CAFE-PHILOCHINEcitronconte de sagesseconte facétieuxMadagascarmiroirPOP-PHILOSOPHIE
<h4>Le miroir : du quotidien à l'éthique en passant par l'effet miroir<br /></h4>
<p><q>- <em>Que devras tu voir si tu veux te voir ?</em></q><br />
<q>- <em>« Si tu veux voir qui peut changer ta vie, prends un miroir »</em></q><br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" /> Ce thème présenté par Michel Tozzi nous a révélé tous les reflets du miroir et voir à au-delà ... Après une présentation fort intéressante, résumée ci-dessous, un débat partagé enrichissant. Pour l'occasion deux contes ont été donnés, en introduction et à la fin du Café-philo.<br /></p>
<p><strong>Dans cet article vous découvrirez :</strong><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Miroir-frenchdecor-400.jpeg" alt="Miroir doré-https://frenchdec.com/un-miroir-2/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir doré-https://frenchdec.com/un-miroir-2/, avr. 2021" /><ins>un résumé de la présentation de Michel</ins><br /></li>
<li><ins>un conte de Chine en introduction au débat</ins>, <strong>Le miroir magique</strong> : le reflet que chacun y voit est interprété différemment ...<br /></li>
<li><ins>le résumé de nos échanges </ins></li>
<li><ins>un conte de Madagascar en conclusion </ins>, <strong>La jeune fille et les citrons</strong> : un miroir judicieusement posé permettra à un jeune homme de donner à une jeune fille deux citrons sans pour autant les arracher au citronnier.</li>
<li><ins>Quelques réflexions personnelles d'après les traditions et les contes.</ins><br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h2>Le miroir - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - <br /></h2>
<h4><strong>Présentation du miroir :</strong><br /></h4>
<p><q>Je dis la vérité. Sans lumière je n’existe pas. Je suis à ton image.</q><br />
<q>Qui suis-je ?</q><br /></p>
<ol>
<li><ins>Définition de l'objet :</ins> Surface polie qui forme des images en réfléchissant la lumière. Le miroir est-il encore un miroir la nuit, puisqu’il ne reflète rien !<br /></li>
<li><ins>Sens figuré ou métaphorique :</ins> Représentation d’une chose. Par exemple, un tableau est le miroir d’une société donnée, d’une classe sociale. (...) Mais aussi le miroir de leurs émotions. On dit que le miroir est le reflet de l’âme (et pas seulement du corps).<br /></li>
</ol>
<p><br /></p>
<h2>En introduction : un premier conte - - - - - - - - - - - -</h2>
<h4><strong>Les reflets du miroir ou <em>Le miroir magique</em></strong></h4>
<p><q>Plus on le regarde, moins on le voit.</q><br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins> Un homme rapporte un objet magique bien enveloppé dans du papier de soie et en fait cadeau à sa femme ; elle éclate en sanglots. Sa mère regarde : elle rit ! L'homme, intrigué par ces réactions bizarres et si opposées, regarde de plus près cet objet magique et depuis, chaque jour il lui parle et lui confie ses joies et ses peines ... <br /></p>
<p><ins>Conte revisité à ma façon :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /><strong>Un paysan</strong> se rend à la foire aux bestiaux dans une province éloignée. Sa <strong>jeune épouse</strong>, coquette et désireuse de lui plaire, lui demande de lui rapporter de la ville un <strong>peigne</strong> pour ses cheveux.<br />
- <em>Un peigne ? Qu'est-ce-que c'est ?</em> s’étonne le paysan qui n’a jamais vu de peigne de sa vie.<br />
- <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.peigne_or_flickr-2552915113-original_t.jpg" alt="peigne_or_Kotomicreations _http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="peigne_or_Kotomicreations _http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113, juin 2011" /><em>Pour t'en souvenir regarde le ciel :<strong> c’est un objet en forme de croissant de lune, pour se coiffer, lisser ses cheveux</strong></em> explique la jeune femme à son mari qui ne connaît rien à rien ...<br />
Le paysan part, fait des affaires au marché et le dernier jour se rappelle que sa femme lui a demandé de lui rapporter un ??? Il ne sait plus …<strong> Un machin en forme de lune</strong>, pour se coiffer et se faire belle, un truc de femme. Il lève les yeux vers le ciel et voit la lune toute ronde (hé oui, le temps du voyage, de la foire, la lune a changé de forme …). <strong>Il cherche quelque chose de rond et brillant. Il achète un miroir</strong>. Le commerçant enveloppe l’objet dans du papier de soie. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>De retour chez lui, il offre l'objet. La femme, toute contente, déplie délicatement le papier et découvre pour la première fois de sa vie un miroir, se regarde et voit une jolie jeune femme : elle éclate en sanglots. <br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Miroir-Venus_au_miroir-Rubens-Wikicommons-160.jpg" alt="Miroir-Vénus-Rubens-https://fr.wikipedia.org/wiki/Miroir_dans_l%27art#/media/Fichier:Rubens_Venus_at_a_Mirror_c1615.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir-Vénus-Rubens-https://fr.wikipedia.org/wiki/Miroir_dans_l%27art#/media/Fichier:Rubens_Venus_at_a_Mirror_c1615.jpg, avr. 2021" />
-<strong> <em>Tu m’as rapporté le portrait d’une rivale ! Tu en aimes une autre !!!</em></strong> <br />
<br />
Sa mère étonnée, accourt. Elle regarde d’un œil noir son gendre et chuchote à l’oreille de sa fille : <br />
- <em>Qu’a-t-il encore dit, qu’a-t-il encore fait ce rustre ?</em><br />
Sa fille lui indique du doigt le miroir, objet de son chagrin : <br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Miroir-Vieille-BernardoStrozzi-wikicommons.jpg" alt="Miroir-vieille-Strozzi-https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bernardo_Strozzi_-_Die_eitle_Alte.jpg?uselang=fr" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir-vieille-Strozzi-https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bernardo_Strozzi_-_Die_eitle_Alte.jpg?uselang=fr, avr. 2021" />
- <em>Mon mari a rapporté le portrait d’une femme jeune et belle, il en aime une autre.</em> <br />
<strong>La mère</strong> regarde, rit et rassure tout de suite sa fille : <br />
- <strong><em>Tu t’inquiètes pour rien ! J’ai bien regardé : elle est vieille et toute ridée !</em></strong> <br />
<br />
L’homme intrigué par ces réactions si contraires, veut voir de plus près cet objet étrange ; il prend le miroir et voit son père du temps où il était dans la force de l’âge :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Miroir-Jeune_paysan_casquette-van_Gogh-160.jpg" alt="Miroir-jeune paysan à casquette-Van Gogh" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir-jeune paysan à casquette-Van Gogh, avr. 2021" /> <br />
-<strong><em> C’est un miroir magique ! Je vois mon père du temps de sa jeunesse.</em></strong> C’est stupéfiant ! Le portrait s’anime et semble parler, on ne l'entend pas mais il bouge les lèvres … <br />
Depuis, chaque jour le paysan consulte le miroir : il confie à celui qu'il prend pour son père ses soucis, ses espoirs, ses projets. Le père réconforte le fils à chaque fois : il l'écoute, il sourit quand il sourit et fronce les sourcils lorsqu'il est soucieux. Cette tendresse, cette écoute, cette compréhension l'aide beaucoup.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Sa femme, par contre, s’inquiète de voir son mari fasciné par cet objet : est-ce vraiment son père qu’il va voir alors que, elle, elle a vu une jeune femme ? La mère lui a dit qu’il s’agissait d’une vieille mais c’était peut-être pour la rassurer … <br />
Elle fait venir <strong>une amie</strong> en qui elle a toute confiance. La mère et la fille sortent le miroir et le posent devant elles. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Miroir-3_femmes-stephanieMARLE-160.jpg" alt="Miroir-3 générations de femmes-https://www.stephaniemarle.net/seance-photo-3-femmes-3-generations-shooting/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir-3 générations de femmes-https://www.stephaniemarle.net/seance-photo-3-femmes-3-generations-shooting/, avr. 2021" />L’amie regarde par-dessus leurs épaules et voit … 3 visages : une jeune et jolie femme, une femme entre deux âges et une vieille … <br />
- <strong><em>C’est un miroir magique qui révèle la vie à venir !!!</em></strong><br />
L’amie se recule surprise, et on ne voit plus que 2 femmes … Elle recommence, 3 ! … Elle comprend que le miroir ne fait que refléter ce qu’il y a devant lui ; il n’est qu’apparence et ne montre qu’une image de la réalité, une petite facette du monde. <br />
<strong>L’histoire fait le tour du village et des alentours. Tous veulent voir ce miroir magique pour se voir et découvrir à quoi ils ressemblent</strong> (c’est bien mieux que dans une flaque d’eau trouble) ; bien entendu, ils ne viennent pas les mains vides (ça ne se fait pas !). <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Ainsi, cet objet magique qui avait semé la discorde parce qu’ils n’en connaissaient pas l’usage, permet maintenant à nos paysans de multiplier les marques d’estime de tous les voisins à 10 lieues à la ronde. Mais aussi, le miroir, en plus de multiplier les reflets a multiplié les dons comme s’il révélait son secret :<strong> à travers un simple morceau de verre on voit le monde et tous ceux qui nous entourent, mais si une fine couche d’argent s’interpose, on ne voit plus que soi-même.</strong><br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br />
Ce conte japonais, cité par Henri Brunel et F. Challaye a été revisité par Henri Gougaud. Il y aussi plusieurs variantes qui ont circulé dans d’autres pays (Pakistan …). Je me suis inspirée de tous ces contes pour en faire une version personnelle.<br /></p>
<ul>
<li>Henri Brunel, <em>Contes Zen</em>, J’ai lu, 2003</li>
<li>F. Challaye, <em>Contes et légendes du Japon</em>, Collection des contes et légendes de tous les pays, Fernand Nathan, 1963. En ligne <a href="https://dguiteau.pagesperso-orange.fr/miroirmagique.htm">ici</a>.</li>
<li>Henri Gougaud, <em>Petits contes de sagesse pour temps turbulents</em>, Albin Michel, 2013,</li>
<li>Conte du Pakistan : en ligne <a href="http://contesetlegendes.canalblog.com/archives/2007/04/04/4523732.html">ici</a>.</li>
<li>Bruno de la Salle, <em>Le conteur amoureux</em>, Le miroir : variante avec un vieux couple et un garde-champêtre.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>peigne doré : Kotomicreations, <a href="http://fr.fotopedia.com/items/flickr-2552915113">fotopedia</a>.</li>
<li><em>Vénus au miroir</em> (image tronquée) : Rubens, vers 1661, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Miroir_dans_l%27art#/media/Fichier:Rubens_Venus_at_a_Mirror_c1615.jpg">Wikimedia commons</a>.</li>
<li><em>Vieille coquette</em> : Bernardo Strozzi (1581-1664), <em>Allegoria della caducità</em> (<em>Coquette Vechio</em>), Musée des Beaux-Arts Pouchkine, <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bernardo_Strozzi_-_Die_eitle_Alte.jpg?uselang=fr">Wikimedia</a>.</li>
<li><em>Jeune homme à la casquette</em>, Van Gogh, 1888,<a href="http://www.artnet.com/artists/vincent-van-gogh/jeune-homme-%C3%A0-la-casquette-ySKhLcGE-5hy9SpnAQLGcQ2"> Artnet</a>.</li>
<li>3 générations dans un miroir : <a href="https://www.stephaniemarle.net/seance-photo-3-femmes-3-generations-shooting/">Stéphanie MARLE</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Présentation de Michel - - - - - - - - - - - - - - - - - - -<br />
Extraits et Annotations :</h2>
<p><strong>L'objet :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Un miroir n’envoie <ins>que le reflet de ce qui est en face</ins>. Je ne peux pas ne pas m’y voir ! Je ne peux le voir sans être vu.</li>
<li>Le miroir est un objet fixe, mais on peut jouer avec la distance : on s’approche ou s’éloigne pour se voir de plein pied ou le visage. Autre jeu (autre je ?) : avec un second miroir, le miroir dans un miroir, on se voir de profil ou par derrière. On met ainsi en scène son reflet, et son propre reflet est une mise en scène, une façon de se présenter à soi-même… et aux yeux de l’autre absent, mais là dans nos pensées.</li>
<li>Le reflet du miroir est toujours <ins>au présent, éphémère</ins>, volatile, sans trace ni mémoire. Il est différent de la photo, toujours au passé, qui tient lieu de souvenir, témoigne, authentifie.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Le miroir a une histoire</strong><br /></p>
<ul>
<li>Comme tout objet technique, il est <ins>un condensé de savoir</ins> pour sa conception, de savoir-faire pour sa fabrication. Il répond à des besoins humains.</li>
<li><ins> Rapport d'usage :</ins> il sert à se voir (pour se raser, se maquiller…), il renvoie la lumière, et donc des signaux lumineux à un interlocuteur à distance.</li>
<li><ins>Rapport d’échange :</ins> son prix sur un marché (beauté, qualité du matériaux, ancienneté…).</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Point de vue épistémologique :</strong> domaine de la philosophie qui peut désigner deux champs d'étude : l'étude critique des sciences et de la connaissance scientifique (ou de l'œuvre scientifique)</p>
<ul>
<li>C’est la vue qui est sollicitée par le biais du miroir : Je me vois inversé et de face, à une certaine distance, sous un certain angle. Et un miroir convexe ou concave me déforme. L’œil voit le monde inversé mais le cerveau redresse cette perception. Pour comprendre comment il me renvoie une image, j’ai besoin des <ins>lois de l’optique</ins>.</li>
<li>D’autres sciences peuvent m’éclairer : en <ins>biologie</ins>, on parle des <ins>neurones miroir</ins>, qui seraient le substrat biologique de l’empathie.</li>
<li>En <ins>ergonomie du travail</ins>, l’expérience du sosie (on reproduit scrupuleusement ce que l’autre fait), l’imitation au plus près favoriserait l’apprentissage de gestes professionnels. (pour en savoir plus, voir en bas de page, un commentaire explicatif)</li>
<li>En <ins>éthologie</ins>, le test du miroir détermine quelles espèces d’animaux se reconnaissent dans le miroir, test fondamental pour déterminer leur proximité avec l’espèce humaine. </li>
</ul>
<p><br />
<strong>Du point de vue philosophique :</strong></p>
<ul>
<li>Quel est le statut ontologique du reflet ? (L'ontologie est une branche de la philosophie qui, dans son sens le plus général, s'interroge sur la signification du mot « être »). (...) <ins>Platon et la tradition grecque insistent sur l'aspect illusoire et trompeur du miroi</ins>r, source "d'objets apparents (<em>phainomena</em>) sans aucune réalité" (République, 596e), ce qui amène Platon à condamner l'art mimétique. <em>"En apparence, écrit aussi Plotin, le miroir est plein d'objets et paraît tout avoir, mais il ne contient rien"</em> (Ennéades, III, 6, 7). C'est d'ailleurs la trop grande ressemblance avec la réalité qui est cause de l'illusion, qui fait prendre le double pour l'original, l'idole pour la divinité, le fantasme pour le réel.</li>
<li> A l'opposé de cette vision du miroir-illusion, la tradition chrétienne voit dans le miroir un moyen non plus de représentation mais de <ins>présentification</ins>. L'image du miroir permet de saisir indirectement la réalité divine (saint Jean Damascène).</li>
<li>Cette contemplation indirecte devient <ins>chemin spirituel</ins> avec saint Paul :<em> "Nous tous, qui, le visage découvert, réfléchissons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à son image, de gloire en gloire, car telle est l'action de l'Esprit du Seigneur"</em> (Corinthiens, II, 3, 18). Il n'est plus question de connaissance mais de participation à l'être divin.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>On peut donc se demander si le miroir nous permet-il de connaître, de nous connaître ?</strong> <em>Marie-Madeleine pénitente</em>, Georges de La Tour, 1640.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/Miroir-Georges_de_La_Tour-Marie-Madeleine_penitente-160.jpg" alt="Miroir dans l'ART-Marie-Madeleine pénitente-Georges de La Tour-1640" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir dans l'ART-Marie-Madeleine pénitente-Georges de La Tour-1640, avr. 2021" /><br /></p>
<ul>
<li>La connaissance du corps reste partielle. Et quid de la connaissance de l’esprit, de l’âme ? Je ne vois de moi que mon apparence ! C’est intéressant parce que je m’y vois comme si j’étais un autre, je me vois comme les autres me voient. C’est une information essentielle.</li>
<li>Mais je ne suis pas seulement ce que j’apparais. Le miroir ne me dit pas qui je suis, mon identité profonde lui échappe, il ne répond pas à la question : qui suis-je ?<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Dimension psychologique :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Pourquoi ce besoin de se voir ?</ins> Le miroir, parce qu’il s’appuie sur le sens de la vue, engage la problématique du regard. Et quand il n’y avait pas de miroir ? On regardait son visage dans un ruisseau (Narcisse), un lac sans rides, une flaque d’eau… Quelle conséquence d’avoir une image de soi ? Y a-t-il un effet miroir ? Psychologique, existentiel, social. Quel est effet produit-il ? Le miroir capture le réel, en une représentation spécifique. Bénéfique ? Maléfique ?</li>
<li><ins>Au point de vue psychanalytique</ins>, avec le miroir, où l’on se voit, est activé le <strong>narcissisme</strong>. On est dans une capture imaginaire où est convoqué l’idéal du moi. On se compare à ce qui l’on aimerait être, émet un jugement de valeur appréciateur/dépréciateur, avec des effets sur l’estime/la mésestime de soi.</li>
<li>Le stade du miroir (18 mois) est selon Lacan le moment où l’enfant, dans les bras de sa mère qui le nomme se reconnaît dans un miroir. On ne se reconnaît dans le miroir que lorsqu’un autre me nomme (présence du tiers, du symbolique). Narcisse en se voyant croit que c’est un autre. Mais c’est lui : il est enfermé dans un tête-à-tête avec lui-même sans tiers, dans l’imaginaire, sans symbolique. (Il lui manque un tiers qui le sépare de lui-même.)</li>
</ul>
<h5>Note 1 : <br /></h5>
<p>(le reflet du miroir est)<q> <em>"un instrument de réflexion offert également comme modèle de réflexion. Au 17ème siècle, l'expérience de soi prenait racine dans un regard clairvoyant affûté par le miroir et l'exercice d'une pensée réfléchie."</em></q> Sabine Melchior-Bonnet, Le miroir, Hachette, 1998. <em>Qu'est-ce qu'un miroir ? Loin d'être un objet banal, il possède cette faculté inouïe d'être un médiateur essentiel de la sensibilité et de la subjectivité. Il dévoile les rapports conflictuels de l'homme à sa propre image, à son double, et y inscrit ses passions, ses peurs et ses fantasmes</em> (présentation de l'éditeur). <br />
<br /></p>
<h5>Suite de la présentation de Michel Tozzi :<br /></h5>
<p><strong>Le miroir développe toute une fantasmatique :</strong></p>
<ul>
<li><ins>Qu’y a-t-il de l’autre côté du miroir ?</ins> Le miroir comme porte, que traverse Alice en changeant de monde. Fantasme de la traversée du miroir. Du miroir peuvent aussi surgir des monstres ! Cf. La terreur qu'inspire la connaissance de soi, telle la légende soufie du paon terrifié par l'image de Dieu aperçue dans un miroir.</li>
<li><ins> L’ethnologie</ins> peut aussi beaucoup nous apprendre sur les <ins>pratiques magiques liées au miroir</ins>, car il est lié à des croyances. C’est une « surface » projective : chez les Romains, on pensait que les miroirs volaient l’âme de ceux qui s’y regardaient. Lorsque ces derniers cassaient une glace, leur âme se brisait donc en même temps. Miroir brisé = 7 ans de malheurs ! Il faut donc des rituels pour conjurer le mauvais sort, le malheur. Au Moyen-Âge, le miroir était aussi une prison pour les démons et les âmes des morts, le briser revient donc à laisser échapper ces mauvais esprits qui répandront leurs mauvaises ondes dans la maison.</li>
<li>C’est un objet qui alimente les <ins>mythes</ins> : Narcisse, la vérité sortant nue d’un puits un miroir à la main ... Conte de Blanche-Neige, la reine consulte son miroir chaque jour : <em>« Miroir, mon beau miroir ! »</em>…</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Dimension éthique :</strong><br /></p>
<ul>
<li><ins>Se voir de face, c’est se faire face, être avec soi dans un face à face.</ins> (...) Le miroir m’enferme dans un face à face, qui met le reste du monde hors champ. (...) Je suis aliéné à ma propre image, que je prends pour moi-même, alors qu’en s’en tenant à mon apparence, elle rate mon intérieur. Ce dédoublement est trompeur. Je suis dans la caverne de Platon, où je ne vois plus que l’ombre du réel, prisonnier du virtuel, dans l’imaginaire de l’illusion.</li>
<li>Même au quotidien on cherche à ne pas perdre la face. C'est avec un sentiment de culpabilité que l'on dit : <em>Je n'oserai plus me regarder dans la glace</em>.</li>
<li><ins>Espace du narcissisme, pour le meilleur et le pire :</ins> s’apprécier/se déprécier, où se joue l’estime de soi. Se voir vieillir, avec des rides. (...) Le miroir, un outil pour « s’arranger », moment de vérité sur son apparence, et par le maquillage faire illusion. Le miroir tendu par la coiffeuse pour évaluer l’effet produit.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Le regard est un miroir</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/miroir-oeil-Le_faux_miroir-Magritte-200.jpg" alt="Miroir dans l'ART-Le faux miroir-Magritte-1928" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir dans l'ART-Le faux miroir-Magritte-1928, avr. 2021" /><br />
<em>Le faux miroir</em>, 19287, René Magritte<br /></p>
<ul>
<li>Se voir dans les yeux des autres, comme si on était un autre. Voilà comment les autres me voient. Lieu de l’<ins>aliénation au regard d’autrui</ins>. Cf les analyses de Sartre : « l’enfer, c’est les autres », leur regard qui me chosifie.</li>
<li>La femme est aliénée parce qu’elle n’existe que dans le regard de l’homme. Elle se regarde dans le miroir avec le regard d’un homme. Que se joue-t-il dans ce regard ? Que signifie voir mon visage ? (Simone de Beauvoir)</li>
<li>Quid du selfie contemporain. Photo instantanée (sans retardateur), souvent fréquente, de moi par moi, sans un tiers pour la prendre, le plus souvent de mon visage ou un peu plus avec une perche, avec souvent un autre à côté ou un arrière-plan (paysage, monument) : c’est une mise en scène révélatrice d’un égocentrisme, de l’individualisme sociétal dominant.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Le miroir dans l'Art</strong> :<br /></p>
<ul>
<li><ins> L’autoportrait</ins> en peinture est une sorte de miroir. Façon économique de se passer de modèle. Fixer son image, l’immortaliser. Se comparer dans le temps qui passe … Pourquoi ces commandes de portrait de personnages illustres ? Quel effet miroir ? Immortaliser leur existence ?</li>
<li>Dans <em>Les Ménines</em> de Velasquez, il y a un<ins> jeu du miroir dans le tableau</ins>, lui-même miroir d'une certaine réalité.</li>
</ul>
<p><br />
<strong>Dimension esthétique :</strong> <br /></p>
<ul>
<li>Il peut y avoir une beauté de l’objet miroir, une esthétique du cadre, une qualité particulière du revêtement…</li>
</ul>
<h5>Note 2 : <br /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/Miroir_Las_Meninas_Velazquez_Prado_wikipedia.jpg" alt="Miroir dans l'ART-Les Ménines-Velasquez-Wikimedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir dans l'ART-Les Ménines-Velasquez-Wikimedia, avr. 2021" /></h5>
<p>Le peintre entre dans le tableau par le jeu du miroir. <q>Dans <em>Les Ménines</em>, tableau de Velasquez, un miroir renvoie le reflet du roi et de la reine qui rendent visite à l'artiste dans son atelier. Ou bien posent-ils pour le tableau qu'il est en train de peindre ? Ou quelque chose d'autre est-il à l’œuvre ici ? L’ambiguïté – sûrement voulue par Velasquez – a fait couler beaucoup d'encre.</q> Cet exemple et quelques autres <a href="https://www.metmuseum.org/blogs/now-at-the-met/2014/reflections-charles-le-bruns-mirrored-presence">ici</a> (traduction de cet article rédigé en anglais <a href="https://bistrobarblog.blogspot.com/2015/07/restauration-dun-tableau-de-maitre-pas_13.html">là</a>).<br />
<br /></p>
<h5>Suite de la présentation de Michel Tozzi :<br /></h5>
<p><strong>Dans le miroir je me vois, mais si je le retourne, je vois le monde : qu’en conclure ?</strong><br /></p>
<h5>Note 3 : <em>Voir à travers la vitre ou un miroir ?</em><br /></h5>
<blockquote><p>Un jour, un petit enfant demanda à son père : <br />
- <em>Papa, c’est quoi l’argent ?</em> <br />
L’homme réfléchit un moment, puis il prit un morceau de verre ordinaire et le plaça devant les yeux de l’enfant. <br />
- <em>Regarde au travers !</em> <br />
A travers le verre, l’enfant pouvait voir son père, les gens qui passent dans la rue, la circulation des voitures. Puis le père prit de la peinture d’argent et en recouvrit toute une face du morceau de verre pour en faire le tain d’un miroir. <br />
- <em>A présent, regarde</em>, dit-il. <br />
Mais dans ce miroir, l’enfant ne pouvait voir que son propre visage. <br />
- <em>Voilà le danger de l’argent</em>, ajoute son père.<em> Il te conduit à ne voir que toi-même. </em><br /></p></blockquote>
<p>"Les philo-fables", de Michel Piquemal , éditions Albin Michel. <br />
<br /></p>
<h5>Suite de la présentation de Michel Tozzi :<br /></h5>
<p><strong>Dimension politique :</strong></p>
<ul>
<li>Écrits par des conseillers (souvent des théologiens) à l'intention des souverains, <em>Les Miroirs des princes</em> constituent un genre littéraire depuis l'Antiquité, et particulièrement au VIIIe siècle. Comme leur nom l'indique, ces traités d’éthique gouvernementale font figure de miroirs renvoyant l'image, la description du roi, du gouvernant parfait.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Reflets de notre discussion - - - - - - - - - - - - - - - - - -</h2>
<ul>
<li><em>Je me regarde comme si j'étais un autre</em> - Michel</li>
<li><em>Nous faisons en ce moment l'expérience du miroir avec cette visioconférence. On se regarde et comme par un jeu de miroir on regarde les autres.</em> - Marcelle</li>
<li><em>L'écran induit une mise en scène à la différence du miroir de la salle de bain</em> (sauf si il y a le regard de l'autre qui porte un jugement sur soi) - Marcelle</li>
<li><em>Le reflet du miroir, l'image que l'on reçoit, n'est pas la même selon le miroir :</em> un petit miroir ou un miroir en pied.<q> <em>Dans une salle de danse c'est tout un mur qui est couvert de glaces, j'en garde le souvenir de fuir mon regard, je ne pouvais pas me regarder danser, cela me gênait, me paralysait car j'avais une mauvaise image de moi-même (alors que le but du miroir était de se voir pour se corriger, s'améliorer) mais je regardais les autres comme une image idéale.</em></q> - Marcelle - Ce reflet ne correspondait pas à la perception reçue devant le miroir de la salle de bain, à l'image mentale de soi-même … d’où un sentiment de rejet.</li>
<li><em> A Londres nous n'avons pas de coiffeur ouvert depuis deux mois ... alors j'ai essayé de couper mes cheveux devant le miroir avec une tondeuse et j'ai porté un regard assez critique sur le résultat ...</em> - Pedro</li>
<li>d'où l'intérêt d'autres sortes de miroir que le miroir plat : le miroir triptyque - Régine</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Il existe aussi des<ins> miroirs déformants</ins> (concaves ou convexes) utilisés dans les jeux de foires. - Michel</li>
<li>Dans <ins><em>"Le Horla"</em></ins> de Maupassant (qui fait référence à un sentiment de double puis à un être monstrueux ou surnaturel), le personnage principal voit le reflet de sa propre angoisse apparaître comme une réalité du miroir. - Bernard</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Se regarder dans son miroir pour améliorer son apparence peut aussi être le<ins> reflet d'une aliénation au regard de l'autre</ins></em> : une femme qui se maquille se regarde dans le miroir avec le regard d’un homme. (exemple cité par Simone de Beauvoir) - Michel</li>
<li><em>Elle est aliénée au regard de l'autre, pas spécialement au regard de l'homme, mais au regard sociétal !</em> Narcisse croit qu'il est un autre. Echo, la nymphe amoureuse de ce beau garçon est dépitée car elle ne reçoit qu'un écho de ses questions. Il aurait fallu qu'on leur explique ce qu'il voit et ce qu'elle entend afin de leur permettre de rencontrer un autre. - Marcelle</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Narcisse :</ins><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/Miroir-Echo_et_Narcisse-wikimedia-200.jpg" alt="Miroir dans l'ART-Écho et Narcisse-John William Waterhouse, 1903, Walker Art Gallery, Liverpool" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Miroir dans l'ART-Écho et Narcisse-John William Waterhouse, 1903, Walker Art Gallery, Liverpool, avr. 2021" /><q> Narcisse, jeune homme de la mythologie grecque, doué d'une grande beauté, s'attira la colère des dieux en repoussant l'amour de la nymphe Écho. Poussé par la soif, Narcisse surprit son reflet dans l'eau d'une source et en tomba amoureux ; il se laissa mourir de langueur ; la fleur qui poussa sur le lieu de sa mort porte son nom. Selon une autre version rapportée par Pausanias, c'est pour se consoler de la mort de sa sœur jumelle, qu'il adorait et qui était faite exactement à son image, que Narcisse passait son temps à se contempler dans l'eau de la source, son propre visage lui rappelant les traits de sa sœur.</q><em>Écho et Narcisse</em>, John William Waterhouse, 1903, Walker Art Gallery, Liverpool, Wikimedia.</p>
<ul>
<li>Lacan parle du "stade du miroir" : l'enfant entre 6 et 18 mois se voit dans le miroir mais ne se reconnaît vers 18 mois qu'au moment où la mère qui le tient devant le miroir le nomme. Un tiers séparateur est nécessaire. - Michel</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Le miroir sert aussi à envoyer des reflets au loin, des messages de jour comme de nuit. C'est une communication plus ou moins secrète. - Pedro</li>
<li>Le dentiste utilise de petits miroirs pour voir les dents peu accessibles ; il doit gérer et interpréter une image inversée. - Marcelle</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Notre image dans le miroir est une image contrôlée : on compose devant son miroir</em> (maquillage, posture) pour se rassurer en se donnant une image la plus esthétique possible - Annie</li>
<li><em>On ne se voit qu'en train de se regarder.</em> - Marcelle</li>
<li>C'est une mise en scène de l'ego comme dans la caverne de Platon : l'image est semblable à <em>l'ombre de la caverne</em> : c'est une illusion différente de la réalité extérieure.</li>
</ul>
<p><br />
<ins>La caverne de Platon :</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Caverne_de_platon-200.jpg" alt="Platon-Caverne-https://entre-mondes.fr/index.php/lentre-mondes/etoiles-de-sagesse/socrate-et-platon/la-caverne-de-platon/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Platon-Caverne-https://entre-mondes.fr/index.php/lentre-mondes/etoiles-de-sagesse/socrate-et-platon/la-caverne-de-platon/, avr. 2021" /><q>L'allégorie de la caverne, qui se trouve dans le livre VII de la République, est l'un des textes fondamentaux de la philosophie. Platon y aborde des thèmes larges tels que la liberté, la vérité ou encore le réel. Elle met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine, par opposition au monde d'en haut : ils tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés les conditions d'accession de l'homme à la connaissance du Bien, au sens métaphysique du terme, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance.</q> A lire <a href="https://entre-mondes.fr/index.php/lentre-mondes/etoiles-de-sagesse/socrate-et-platon/la-caverne-de-platon/">ici</a> ou <a href="https://www.mouvementpourundeveloppementhumain.fr/allegorie-de-la-caverne-de-platon/">là</a>.
<br /></p>
<ul>
<li><em>Le miroir est une image à un instant T, le selfie (miroir virtuel) est une mise en scène de l'image.</em> <ins>Est-ce que cela permet de se connaître soi-même ?</ins> - Suzanne</li>
<li><em> Le miroir dit quelque chose de notre intérieur.</em> Nous n'avons pas la même perception de notre image selon une ressenti positif ou négatif. - Marie-Lou</li>
<li><em> Dans un miroir on ne voit que ce que l'on veut bien voir</em> (un détail du corps, le tomber d'un vêtement ...) <em>alors qu'une personne qui nous regarde aura une perception moins sélective. Le miroir nous donne une réalité tronquée.</em> - Marion</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>En physique on utilise deux miroirs pour mesurer la vitesse de la lumière. Le miroir permet une interprétation de faits réels mais non perceptibles à l’œil nu. - Luis</li>
<li>Le télescope permet de voir une image du passé, puisqu'il faut des années lumière avant que l'image des galaxies nous parviennent. - Daniel</li>
<li><ins><em>L'image du miroir objet ne montre qu'un présent volatile, éphémère tandis qu'une photo montre une image du passé.</em></ins> - Michel</li>
<li><em>Le miroir permet de construire l'image que l'on va donner aux autres.</em> - Suzanne</li>
<li>Le miroir sans tain permet à celui qui est de l'autre côté du miroir de voir celui qui s'y contemple.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>Selon la tradition, le miroir retient l'âme.</ins> On recouvre les miroirs dans une maison où il y a un deuil. - Annie</li>
<li>Le miroir donne une image du double, un clone de moi-même. - Michel</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>Le miroir peut être utilisé comme exercice pour visiter notre moi intérieur, en laissant de côté le côté physique</ins>. C'est un moyen d'être en paix avec le monde. - Simon</li>
<li>Dans les contes, le miroir parle. Il est un<ins> révélateur</ins> : dans Blanche-Neige, la reine change d'attitude et révèle sa haine. Au Moyen-Age, le miroir servait à l'examen de conscience. - Michel</li>
<li>Face au miroir, on est face à soi-même : on ne peut se mentir, il nous faut être sincère, et on se fait des reproches. Oser se regarder dans un miroir est un<ins> jugement de soi-même.</ins> - Annie</li>
<li><ins>Est-ce qu'on se reconnaît ? Pour cela il faut s'accepter comme on est</ins>, le corps et aussi ce qu'on est, ce qu'on fait, dit ... - Suzanne</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>"Je est un autre"</em> disait Rimbaud.</li>
<li>Dans la nouvelle fantastique de Maupassant, <em>"Le Horla"</em>, métaphore délirante, le narrateur ne peut se voir en face dans le miroir car il ne voit que la partie monstrueuse de lui-même. <ins>Sa conscience change son image.</ins> <em>Nous avons notre propre responsabilité dans l'idée que l'on se fait de soi-même</em>. - Marcelle</li>
<li>C'est aussi la métaphore du dédoublement. - Michel</li>
</ul>
<p><br />
<q><strong>Être authentique c’est accepter de voir qu’on est ce que l’on est et pas ce que l’on imagine être en regardant son personnage dans un miroir.</strong></q> – Karlfried Graf Durckheim
<br /></p>
<ul>
<li>Le miroir permet de chercher un réconfort dans le mystère que nous sommes. Un regard profond en soi-même nous force à accepter ce que nous sommes. C'est la traversée du miroir. - Simon</li>
<li>Pour aller au delà des apparences, il nous faut reprendre contact avec les énergies vitales. - Michel</li>
<li>Le miroir peut être cruel avec les ans. Mais il ne reflète qu'une partie de notre personne : cette image n'est donc pas la vérité. - Daniel</li>
<li><ins><em>Accepter son image est faire preuve de sagesse. Mais une image partielle est une image partiale.</em></ins> - Michel</li>
<li>Dans certaines maladies mentales, le patient a peur de ne pas voir son image dans le miroir. Peur de ne pas se reconnaître ? - Marcelle</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Devinette :</ins> <q>Vous vous trouvez dans une chambre dont les quatre murs, le sol et le plafond sont complètement recouverts de miroirs. À part vous-même, il n’y a rien d’autre dans la chambre. Vous êtes au centre de la pièce. Combien de reflet de vous-même voyez-vous ?</q><br />
<ins>Réponse :</ins> <q>- Aucun puisqu’il n’y a aucune source de lumière dans la pièce. Vous êtes donc dans le noir.</q></p>
<ul>
<li>Le miroir est vide sans lumière. - Michel</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Pouvoir se regarder dans le miroir</em> ou <em>ne pas pouvoir se regarder en face dans le miroir</em>. Expressions populaires qui montrent que se tenir face au miroir c'est se confronter au mystère de ce que je suis avec un jugement sur soi-même. - Michel</li>
<li>Méduse, qui pétrifiait tous ceux qui croisaient son regard, n'a pas supporté de voir son reflet. Le juge jugé par soi-même aurait-il perdu la face ? - Patricia</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Méduse</ins> (mythe grec) : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/MYTHOLOGIE/Meduse-Caravage-1597-format_210.jpg" alt="Méduse-Le Caravage-1597-Wikiart" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Méduse-Le Caravage-1597-Wikiart, avr. 2021" /> <q>Athéna, par jalousie, a rendu la belle Méduse si horrible que croiser son regard pétrifie instantanément. Elle est représentée avec des yeux immenses et la chevelure envahie par des serpents. Persée la neutralise en lui présentant un bouclier aussi lisse qu’un miroir : il renvoie à Méduse son propre reflet, la sidère et la tue.</q> Méduse, Le Caravage, 1597, <a href="https://www.wikiart.org/fr/le-caravage/meduse-1597">Wikiart</a>. <q>Méduse symbolise l’image déformée de Soi qui pétrifie d’horreur au lieu d’éclairer</q>. Sylvie Anahory, « Méduse ou le miroir des abîmes » dans <a href="http://musemedusa.com/dossier_1__trashed/anahory/">MuseMedusa</a>, page consultée le 25 mars 2021. <br />
<br />
<strong>Effet de mode ou tout un Art ?</strong><br /></p>
<ul>
<li>Nous n'avons de grands miroirs que depuis Louis XIV (La galerie des glaces au château de Versailles). Les psychés, miroirs qui permettent de se voir en entier, ont joué un grand rôle dans la mode des courtisans. - Annie</li>
<li><em>En visitant la maison de Dali à Figueras, j'ai été surprise par le nombre de miroirs. Etait-ce pour faire entrer l'extérieur à l'intérieur ? Pour voir la mer de partout ? ou par narcissisme, pour flatter l'ego ?</em> - Marie-Lou</li>
<li><em>Les Miroirs des princes</em> (mode littéraire du VIIIe siècle) constituent une sorte de manuel composé de conseils et de préceptes moraux destinés à montrer au souverain la voie à suivre pour régner selon la volonté de Dieu ou des divinités. Comme leur nom l'indique, ces traités d’éthique gouvernementale font figure de miroirs renvoyant l'image, la description du roi, du gouvernant parfait. - Michel</li>
<li><em> Le vrai miroir du prince serait plutôt sa biographie ou le "Fou du Roi"</em>. - Marcelle - Le bouffon fait rire, divertit, utilise l'insolence et dit ainsi tout haut ce qu'on n'ose pas dire tout bas : il est le reflet de la pensée des sujets du roi.</li>
<li><em>Les portraits des rois se voulaient des miroirs mais ils flattaient leur narcissisme.</em> - Michel</li>
<li><em> Je les verrais plutôt comme des souvenirs pour la postérité. Actuellement c'est photoshop qui permet de retoucher les portraits photographiques.</em> - Annie</li>
<li><em>Les autoportraits des peintres sont très touchants car il révèlent la recherche du peintre de pénétrer en lui-même, pour se connaître.</em> - Marcelle</li>
<li>Nous avons l'exemple de Van Gogh. - Danièle</li>
<li><em>Ils devaient utiliser un miroir et une toile. Deux miroirs en quelque sorte.</em> - Michel</li>
<li><em>Lorsqu'on regarde les portraits de Léonard de Vinci, on a l'impression de toucher à son âme.</em> - Annie</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h2>En conclusion : un deuxième conte - - - - - - - - - - - -</h2>
<h4><strong>La jeune fille aux citrons</strong></h4>
<p><ins>Résumé :</ins> En utilisant un miroir, un jeune homme amoureux donne à voir deux citrons sur le giron de la Belle assise sous le citronnier. Astucieux, il a ainsi respecté ses conditions : poser les deux citrons jumeaux sur son giron sans grimper ni jeter d’objet pour les faire tomber de l’arbre. Ainsi elle sut que celui-ci saurait l’aimer sans la posséder par la force et elle accepta de l'épouser. <br /></p>
<p><ins>Conte revisité à ma façon :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />Une jeune fille a beaucoup de prétendants. Elle les trouve bien pressés de la marier. Pour les départager, elle leur demande de venir se présenter lorsqu'elle est assise sous le citronnier du patio de la maison de son père. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Il y a dans le citronnier deux citrons jumeaux <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/2_Citrons-200.jpeg" alt="2 citrons-https://www.mieux-vivre-autrement.com/les-pouvoirs-du-citron-un-produit-naturel-souvent-copie-rarement-egale.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="2 citrons-https://www.mieux-vivre-autrement.com/les-pouvoirs-du-citron-un-produit-naturel-souvent-copie-rarement-egale.html, avr. 2021" />bien accrochés, qui ne veulent pas tomber. Elle demande à ses amoureux de poser ces deux citrons jumeaux dans son giron sans grimper à l'arbre, ni lancer un bâton ou tout autre objet pour les faire tomber. <br />
Ils sont tous venus, ils ont tout essayé, sans succès. Certains ont chanté, d’autres ont dansé, l’un d’entre eux à dit un poème, quelques uns se croyant très malins ont tenté la magie et se sont agités d'une manière bien désordonnée .… RIEN ! Les deux citrons jumeaux n’ont pas bougé. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Arrive un beau garçon qui prend le temps de se présenter. Il demande poliment s’il peut tenir compagnie à la Belle-aux-citrons. Elle le laisse s’installer à côté d’elle. Il sort un objet de sa besace et il dispose délicatement le miroir sur les genoux de la jeune fille, avec sa permission bien entendu ! Une fois le miroir bien placé, il attire l’attention de la Belle sur le reflet qui vient de se former : les deux citrons paraissent posés sur le giron de la belle … <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>C’est ce qu’elle attendait, un homme charmant mais intelligent, observateur et patient, mais aussi un peu poète pour voir au-delà des apparences, un homme qui puisse voir sans vouloir posséder à tout prix. Celui-ci sait admirer l’image des citrons sans les prendre par la force, il saura la respecter.
Les citrons tomberont quand ils tomberont ! Et elle aussi …<br /></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Jacques Fdida, <em>La belle et le citron</em>, conte de Madagascar, Contes en partage'', Didier Jeunesse, 2004.</li>
<li>2 citrons sur le citronnier : <a href="https://www.mieux-vivre-autrement.com/les-pouvoirs-du-citron-un-produit-naturel-souvent-copie-rarement-egale.html">les-pouvoirs-du-citron-un-produit-naturel-souvent-copie-rarement-egale</a>.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Autres contes, autres pistes ...<br /></h2>
<p>Dans un prochain article ...<br /></p>
La rose bleue - conte chinois
urn:md5:3b497298c14670223020a7be0c82ee41
2020-10-16T23:47:00+01:00
patricia gustin
Contes merveilleux
CHINEconte merveilleuxrose
<h3>La rose bleue, ou la princesse qui ne voulait pas se marier ...<br /></h3>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Rose_bleue-wikimedia.jpg" alt="Rose bleue-Wikimedia commons" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Rose bleue-Wikimedia commons, oct. 2020" />Ce conte a servi d'introduction au Café-Philo du 16 octobre 2020 à Gruissan, dont le thème était<em> Non, non et non !</em> <br /></p>
<p><q>Une princesse refuse de se marier. Pour éconduire tous ses prétendants, elle leur demande de lui apporter une rose bleue... qui n'existe pas dans la nature. Comment son <em>non</em> pourrait-il se changer en <em>oui ?</em></q><br />
<br />
Ci-dessous l’adaptation personnelle que j'ai faite pour le Café-Philo.<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong></p> <h3>La rose bleue</h3>
<blockquote><p>Le roi vieillit. Il voudrait voir sa fille mariée avant de mourir. Et voir (peut-être) ses petits-enfants courir dans le palais. Ses yeux d'un bleu profond illuminent un visage ravissant, et tout le monde admire ses qualités et son bon cœur. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Mais <strong>la princesse ne veut se marier</strong>. Elle ne veut même pas en entendre parler ! Lorsque son père lui propose tel ou tel prince, pour toute réponse c’est <em>non, non et non !</em> Celui-ci est trop vieux : <em>NON !</em> Celui-là est trop petit : <em>NON !</em> Cet autre est trop laid :<em> NON et encore NON !</em> Et celui-là n’a même pas de conversation : <em>NON, NON et NON !</em> Aucun prétendant ne lui convient car elle désire épouser un homme qui l’aime et qu’elle puisse aimer. Alors c’est toujours <em>non, non et non !</em><br />
Elle n’a pas encore trouvé un homme qui pourrait la séduire non seulement par son aspect, mais aussi son aisance à parler vrai avec elle (et pas seulement son aisance financière) ; elle recherche un homme cultivé, certes, mais pourvu également de sincérité, honnêteté, courage, et déterminé à lui plaire jour après jour ! Pour qu’elle ne s’ennuie pas avec lui son esprit devra être vif et curieux de tout, inventif, artiste aussi … etc, etc, etc … <br /></p></blockquote>
<p>Je la comprends ... <br />
Mieux vaut finir vieille fille avec un chat que vivre avec un blaireau ! <br /></p>
<blockquote><p>Son père insiste, elle s’entête … <em>NON ! j’ai dit ! Non, non et non !</em> Ce non obsède le roi qui en oublie les affaires urgentes de l’État. Il la harcèle, elle résiste. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Pour se libérer d’une telle pression, elle finit par promettre qu'elle épouserait celui qui lui apporterait une rose bleue</strong>. Le père commence par se réjouir … avant de réaliser que les roses bleues n'existent pas ! Malgré tout, le roi fait annoncer dans tout le pays que le premier qui apportera à la princesse une rose bleue, de la couleur de ses yeux, l'épousera le jour même.<br />
Nombreux furent ceux qui partirent à la recherche de cette rose ! Beaucoup abandonnèrent car cela nécessitait du temps et des moyens et une grande persévérance, ou à défaut beaucoup d’imagination et une belle part d’improvisation pour trouver une rose qui n’existait pas. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Seuls trois prétendants se présentent au palais.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Rose_bleue-wikimedia_commons.jpg" alt="Rose bleue teintée-wikimedia commons" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rose bleue teintée-wikimedia commons, oct. 2020" /> <strong>Le premier prétendant est un riche marchand</strong>. Il demande à un fleuriste de lui trouver une rose bleue ; il aura une bourse bien remplie mais s’il échoue il sera tué. Le fleuriste est désespéré mais sa femme lui conseille les services d’un alchimiste qui trempe une rose blanche dans un liquide bleu de la couleur des yeux de la princesse. Le marchand se précipite au palais. Le roi, très satisfait, ordonne à sa fille de tenir sa promesse. Mais la princesse, qui n’est pas sotte, a deviné la ruse : <br />
- <em>Père ! comment avez-vous pu vous laisser tromper aussi facilement ? Cette rose n'est bleue que parce qu'elle a été teintée ! Ce n'est pas sa couleur d'origine. Comment pourrais-je accepter un amoureux si peu crédible, si peu sincère, si peu honnête ? Il me trompera comme il a essayé de vous tromper ! Alors, c’est NON !</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/rose_bleue-bague-en-saphir-bleu-gazette_Drouot.jpg" alt="Rose bleue saphir-Gazette Drouot-16 oct.2020" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rose bleue saphir-Gazette Drouot-16 oct.2020, oct. 2020" /><strong>Le deuxième prétendant est un militaire</strong>. Il se rend dans la région des cinq fleuves, célèbre pour ses diamants et ses saphirs et fait tailler en forme de rose un très gros saphir bleu d’un bel éclat. Quand l'empereur voit le bijou, il le trouve magnifique ; il est persuadé que sa fille acceptera de se marier. Mais quand elle voit la rose, la jeune femme, outrée s'écrie : <br />
- <em>Mais ce n'est pas une fleur ! Qu’ai-je à faire d’un amour factice, fabriqué de toute pièce, un amour tape-à-l’œil ? Comment pourrais-je lui faire confiance ? Et puis j'ai déjà les plus beaux bijoux du monde ; Alors, c’est NON et NON ! J'attends qu'on m'apporte une vraie rose bleue.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/rose_bleue_bol-Gazette_Drouot.png" alt="Rose Bleue-Bol-Chine-Gazette Drouot" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rose Bleue-Bol-Chine-Gazette Drouot, oct. 2020" /><strong>Le troisième prétendant est un jeune noble de bonne famille.</strong> Il convoque le peintre le plus réputé et lui demande de peindre sur la plus fine porcelaine de Chine la plus belle rose bleue qu'on pût imaginer. Il porte au roi un bol merveilleusement translucide avec une superbe rose bleue en son centre. Le roi pense que sa fille serait enfin satisfaite devant tant de délicatesse. Il la fait chercher et lui dit : <em>Tu dois tenir ta promesse !</em> <br />
- <em>Je garderai tout de même le bol. Pas le prétendant ! délicat certes, mais si peu respectueux de ma demande ! Je veux une rose vivante et non une image, aussi belle soit-elle.</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Un soir d'été</ins>, alors qu'elle admire le coucher du soleil, <strong>la princesse entend un poète chanter dans les jardins</strong>. C’est un beau jeune homme à la voix douce et harmonieuse. Elle descend à sa rencontre. Un regard suffit. Sa voix et ses paroles l’avaient déjà conquise. Mais quand il lui dit qu’il souhaite l'épouser, elle soupire :<br />
- <em>Hélas, j'ai juré que je n'épouserai que celui qui serait capable de me rapporter une rose bleue. Jusqu’à présent, personne n'y est parvenu.</em><br />
- <em>Moi j'y parviendrai. <strong>Ce n'est pas difficile, il y a partout des roses bleues pour qui sait les voir.</strong></em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le lendemain, il arrive au palais avec une rose de couleur crème</strong>. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Rose_bleue-blanche.jpg" alt="Rose blanche-Truffaut" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rose blanche-Truffaut, oct. 2020" />Cela fait bien rire le roi qui se moque de lui. Il fait néanmoins appeler sa fille, et s’amuse par avance de voir sa réaction : <br />
- <em>Voilà ma fille un poète qui prétend avoir trouvé une rose bleue !</em><br />
La princesse prend la rose et sans hésiter : <br />
- <em>En effet, mon père, <strong>voici la rose bleue ! Elle est belle comme la vie elle-même</strong>.</em> <br />
Le roi reste muet d’étonnement. À la cour, on chuchote : <br />
- <em> Mais cette rose n’est pas bleue … </em><br />
Alors la princesse, sûre d’elle, affirme que ce sont les nobles qui ont de mauvais yeux : <br />
- <em> Ce sont vos yeux !! Regardez bien, regardez mieux, et vous verrez que la rose est d’un bleu merveilleux, c’est moi qui vous le dit !</em><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Plus personne n’ose protester. La princesse épouse le poète. Les chants et les rires, la poésie et la musique et le rire des petits enfants emplissent de joie le palais. Et le premier mot qu'ils dirent après <em>papa</em> ou <em>maman</em> est <em>NON !</em></p></blockquote>
<p><br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Histoires_merveilleuses_5_continents_Soupault_t.jpg" alt="Histoires_merveilleuses_des_5_continents_Soupault" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Histoires_merveilleuses_des_5_continents_Soupault, mar. 2010" /><em>La rose bleue</em>, conte chinois, tiré de l'ouvrage de Rè et Philipe Soupault : Histoires merveilleuses des cinq continents, Ed Seghers, 1975, 1985, p. 185-188.<br /></li>
<li>En ligne un texte similaire mais simplifié : La rose bleue, Collectif, Contes d'Asie, ill. Thomas Tessier, Circonflexe. Cliquez <a href="https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/la-rose-bleue-biblidcon_054#histoire">ici</a>, en audio <a href="https://www.youtube.com/watch?v=yt1RxwGw8No">ici</a>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Illustration :</ins></p>
<ul>
<li>Rose bleue teintée : wikimedia commons</li>
<li>bague saphir et diamant : Gazette Drouot-16 oct.2020</li>
<li>bol chinois : https://www.gazette-drouot.com/lots/11872788</li>
<li>rose blanche : Truffaut</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Autres roses bleues :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le Rosier bleu</em> (en russe : Синій розанъ3) est le titre d'un conte populaire russe recueilli par Ivan Khoudiakov dans le Gouvernement de Nijni Novgorod et publié dans le volume de ses Contes grand-russes (1862). <q>Le rosier bleu, qui trouve au fond d'un lac, recèle la mort de la magicienne ; Ivan-tsarévitch parviendra à l'arracher, provoquant la mort de l'être maléfique.</q></li>
<li>Dans la saga <em>Le Trône de Fer</em> (A song of ice and fire en VO), les roses bleues sont régulièrement évoquées. Le prince Rhaegar Targaryen offre une couronne de roses bleues d'hiver. Cette scène est évoquée dans la saison 5 de Game of Thrones, la série adaptée des romans. Dans la saison 4 de Game of Thrones le personnage de Daario offre à Daenerys Targaryen (la sœur de Rhaegar) une rose bleue.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3>Que symbolise la rose bleue ?</h3>
<p>Ce symbolisme dérive des significations de la rose dans le langage des fleurs courant à l'époque victorienne. (Wikipedia)</p>
<p><ins>La rose bleue est romantique</ins><br /></p>
<ul>
<li>Traditionnellement, la rose bleue évoque le mystère, l'atteinte de l'impossible, la patience, l'espoir éternel ou la pureté d'un amour impossible.</li>
<li>On croit qu'elle est capable d'apporter la jeunesse à celui qui la détient ou de réaliser ses vœux. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Dans la mythologie slave</ins></p>
<ul>
<li>On peut voir réaliser ses vœux en offrant une rose bleue à Baba Yaga.</li>
<li>En général Baba Yaga est décrite comme une vieille sorcière mais dans quelques récits elle apparaît aussi comme une jeune et belle femme. En fait elle vieillirait d'un an à chaque fois qu'on lui pose une question mais elle a la possibilité de rajeunir en buvant une décoction de roses bleues parfois apportées par les voyageurs. https://mythologica.fr/slave/baba.htm <br /></li>
</ul>
<p><br />
<ins>Le langage des roses :</ins>
Chaque rose a une signification bien particulière ... (https://www.amouretamitie2002.com/rose.htm)</p>
<ul>
<li>La rose rouge : L'amour ... et la passion ainsi que le respect et le courage. Vous pouvez offrir des roses rouges uniquement à l'élu(e) de votre coeur pour lui dire tout simplement je t'aime. <br /></li>
<li>La rose pink : Le romantisme. Elle symbolise le bonheur, la gentillesse, la tendresse, la gratitude et la reconnaissance. Vous pouvez offrir des roses roses pour faire passer un sentiment amoureux de douceur et de respect. <br /></li>
<li>La rose orange : L’enthousiasme. Elle symbolise Le désir, la passion et l'enthousiasme. Vous pouvez offrir des roses oranges à une personne pour lui montrer à quel point vous êtes passionné(e) et attiré(e) par elle. <br /></li>
<li>La rose blanche : La pureté, la sympathie, l’innocence et le secret. Vous pouvez offrir des roses blanches pour exprimer votre amour pur et sincère ou une grande sympathie à un ami(e).<br /></li>
<li>La rose bleue : L’optimisme. La rose bleue symbolise le mystère, l’impatience, la confiance et l'optimisme. Vous pouvez offrir des roses bleues pour exprimer votre confiance et votre optimisme envers quelqu’un. <br /></li>
<li>La rose jaune symbolise en amour l’orgueil et la froideur, la perte d’amour et l’infidélité. En amitié, elle exprime des sentiments d'amitié, de joie et de bien-être.</li>
<li>La rose lavande : Le coup de foudre. La rose lavande symbolise l'enchantement, la majesté et le coup de foudre. Vous pouvez offrir des roses lavandes pour exprimer un coup de foudre envers quelqu’un.</li>
<li>La rose violette symbolise la modestie, la simplicité, la pudeur, le charme, la délicatesse et la subtilité. Vous pouvez offrir des roses violettes pour exprimer des souhaits et une longue vie.</li>
<li>La rose noire symbolise la perte, le regret et le décès d’un être cher. Vous pouvez offrir des roses noires pour exprimer la fin d’un amour ou la perte d’un être cher.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h3>La rose bleue existe-t-elle ?<br /></h3>
<p>Aucun rose n’est bleue naturellement. Si vous avez déjà vu ou acheté des roses bleues chez un fleuriste, c’est tout simplement que les tiges ont été plongées dans une eau additionnée d’un colorant (bleu de méthylène, colorant alimentaire, encre). En effet, les rosiers ne produisent pas le pigment végétal primaire qui est à l'origine des vraies fleurs bleues, la delphinidine. <br /></p>
<p>C’est en 2004 que la première rose bleue est obtenue. Selon <a href="https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/recherche-premiere-rose-bleue-genetiquement-modifiee-4195/">Futura Sciences</a>, article publié le 21/08/2004, <em>Florigene Ltd, la filiale biotechnologique de Suntory, vient de créer une rose bleue grâce au génie génétique. Les chercheurs ont réussi à implanter dans une rose le gène de la delphinine, un pigment bleu provenant de la pensée.</em><br />
<br />
<em>Deux compagnies aux activités multiples, l’une japonaise (Suntory), l’autre australienne (Florigene) se sont lancées depuis quelques années dans l’utilisation de la transgénèse pour produire des « roses » bleues. Pour cela, il a suffi de rajouter deux gènes dans une rose (Rosa hybrida), l’un venant du genre Viola, l’autre de l’hydride Iris×hollandica, pour produire de la delphinidine en quantité suffisante pour que celle-ci prenne un ton violet-bleue significatif. Le résultat n’est pas encore parfait, mais ils sont sur la bonne voie...</em> (<a href="https://www.tela-botanica.org/2008/06/article2474/">Téla botanica</a>, bulletin n° 2474)<br />
<br /></p>
<p><em><strong>Rose bleue, rose maudite</strong> </em>:<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/rose_bleue-Suntory.jpg" alt="Rose bleue-Suntory-http://pointsdecerise.canalblog.com/archives/2008/07/04/9717503.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Rose bleue-Suntory-http://pointsdecerise.canalblog.com/archives/2008/07/04/9717503.html, oct. 2020" />Voici quelques extraits de l'article de Jean-Claude Brodbeck et Jacques Mouchotte <a href="https://www.jardinsdefrance.org/rose-bleue-rose-maudite/">Jardins de France</a>)
<q><em> (...) En 1987, deux sociétés se lancent dans l’aventure, la Néerlandaise Florigene Ltd. et une société australienne, Calgene Pacific Pty Ltd, bénéficiant de subventions de l’État de Victoria. Les travaux activement menés par Calgene sont assez prometteurs lorsqu’un partenariat est conclu avec le distilleur japonais Suntory, lequel avait racheté peu avant Florigene pour en faire son pôle industriel dans la production horticole.</em></q><br /></p>
<ul>
<li>En juin 1991, un gène à l’origine du « bleu » chez le pétunia est isolé, puis introduit dans des cellules de roses cultivées in vitro. La dimension industrielle se confirme et une équipe japonaise prend le relais.</li>
<li>Le second succès est l’obtention, en 1995, d’un oeillet transgénique bleu, à l’origine d’une gamme Moonseries, ensuite commercialisée.</li>
<li>Troisième et dernier succès, deux brevets sur la couleur bleue chez le rosier sont déposés en 2002, et, en 2004, une obtention, plus tard baptisée ‘Applause’, est annoncée.(En photo ci-dessous) MAIS <q><em>Le bleu, en fait très violacé, ne tient pas et vire comme les rouges cramoisis qui vieillissent. C’est là le second gros écueil auquel le projet s’est heurté.</em></q></li>
<li>En 2009, ‘Applause’ est lancé commercialement mais les temps ont changé. La vente des OGM est désormais soumise à l’autorisation du protocole de biosécurité de Cartagène et la production n’est plus autorisée dans les pays européens qui appliquent un moratoire à la culture commerciale des OGM.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Rose_bleue-SUNTORY_blue_rose_APPLAUSE-3.jpg" alt="Rose bleue Applause Suntory-3 roses" style="display:block; margin:0 auto;" title="Rose bleue Applause Suntory-3 roses, oct. 2020" /><br /></p>
<p><ins>Pour en savoir plus :</ins><br /></p>
<ul>
<li>http://jardindeluchane.unblog.fr/2018/12/12/la-rose-bleue-un-mythe/ le 12 déc 2018 à 14:27</li>
<li>https://www.jardinsdefrance.org/rose-bleue-rose-maudite/</li>
<li>https://www.tela-botanica.org/2008/06/article2474</li>
<li>http://www.scilogs.fr/questions-de-couleurs/a-la-recherche-de-la-rose-bleue/<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
Face à la mort - La paix intérieure - Contes
urn:md5:89ad90004e1fbdbe74433e483c77556c
2020-04-05T14:53:00+01:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
AFRIQUECHINEconte de sagesseconte ZENMORT
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/grenouille-sieste.jpg" alt="grenouille-sieste" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="grenouille-sieste, avr. 2020" /><strong>LA PAIX INTERIEURE</strong> : enfin ! ... lorsqu'on peut voir la mort comme faisant partie de la vie et contribuant à donner plus de valeur à la vie et au temps, qui nous sont impartis.<br /></p>
<h5><em>La paix vient de l’intérieur. Ne la cherche pas à l’extérieur</em> - Bouddha<br /></h5>
<p><br /></p>
<p><strong>Petit rappel des étapes qui permettent d'accepter la mort pour ce qu'elle est :</strong> <br /></p>
<ol>
<li>Le déni</li>
<li>La peur</li>
<li>Le refus</li>
<li>La négociation</li>
<li>La douleur, la tristesse, le désespoir</li>
<li>L'acceptation : fin de la lutte et retour à la sérénité.</li>
<li>La paix intérieure. <br /></li>
</ol>
<p><br />
<strong>Six contes courts :</strong><br />
Petits contes de sagesse mais non dépourvus d'humour. Les trois premiers sont issus de l'ouvrage de Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs I</em>, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage.</p>
<ul>
<li><strong><em>Dialogue avec un crâne</em></strong>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs I</em>, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage. conte chinois</li>
<li><strong><em>La parole</em></strong>, un autre dialogue avec un crâne, L'arbre aux trésors, Ed. du Seuil. conte africain</li>
<li><strong><em>La sagesse des cimetières</em></strong>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs I</em>, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage. tradition chrétienne</li>
<li><strong><em>Après la mort</em></strong>, Jean-Claude Carrière, <em>Le cercle des menteurs I</em>, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage. conte zen</li>
<li><strong><em>Un monde au-delà de nos vies</em></strong>, Henri Gougaud, Le livre des chemins, Albin Michel, 2009.conte chinois</li>
<li><strong><em>Il vaut mieux être mortel</em></strong>, Lisa Bresner, Sagesses et malices de la Chine ancienne, Albin michel,2000, pp13-14. conte chinois</li>
</ul> <h2>Dialogue avec un crane</h2>
<p><strong> Conte chinois :</strong><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/lettre_chinois.jpg" alt="lettré-chinois" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="lettré-chinois, avr. 2020" /><br />
Un lettré rencontre sur son chemin un crâne vide et l’interroge sur les circonstances de sa mort.</p>
<blockquote><p>- <em>Comment en es-tu arrivé là ? As-tu perdu ta raison dans la soif de vivre ?</em><br />
Le crâne ne répond pas.<br />
- <em>As-tu provoqué la perte de ton pays et subi la peine de la hache ?</em>'<br />
Le crâne ne répond pas.<br />
- <em>Es-tu mort à cause de ta sale conduite ? As-tu couvert de honte ta femme et tes enfants ?</em> <br /></p></blockquote>
<p>(<em>en sortant sans masque pendant l'épidémie de corona ...</em>) <br /></p>
<blockquote><p>Le crâne ne répond pas.<br />
- <em>Ou bien es-tu mort de misère, de froid, de faim ?</em><br />
Le crâne ne répond toujours pas....<br />
- <em>Ou bien encore, es-tu mort de vieillesse ? ou peut-être de maladie ?</em><br /></p></blockquote>
<p>Et ainsi jusqu'à la nuit... Et le crâne ne répond toujours pas... <br />Le voyageur emporte le crâne avec lui, espérant qu'il lui réponde plus tard, ou que ce crâne lui apporte quelque sagesse et connaissance de la vie. Il s’endort avec le crâne pour oreiller. <br /></p>
<blockquote><p>La nuit le crâne lui parle en songe : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Crane-chandelle-fleur-fruit.jpg" alt="Crane-chandelle-fleur-fruit" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Crane-chandelle-fleur-fruit, avr. 2020" /><br />
- <em>Tu ne m’as dit que des paroles vides. Tu n’as parlé que des problèmes des vivants. Cela ne concerne pas les morts. Les morts n’ont pas de seigneurs, ni de serviteurs ; ils n’ont pas de saisons, ne travaux, ni femmes, ni époux, ni enfants. Ils sont en paix. Ils n’ont pas d’autre âge que celui du Ciel et de la Terre.</em><br />
Le sage répond : <br />
- <em>Si j’obtenais du Gouverneur des Destins qu’il rende la vie à ton corps avec tes os, ta chair, ta mère, ta famille et tous les amis du village, refuserais-tu ?</em><br />
- <em>Renoncerais-je à mon bonheur royal pour retrouver toutes les misères humaines ?</em><br />
Lorsque le sage s’éveilla, il prit le crâne dans ses mains et lui dit : <br />
- <em>Qui est heureux ? Qui est misérable ? Seuls, toi et moi, savons qu’il n’y a pas de vie et de mort.</em> <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs I, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage. pp 138-137. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><em>Un autre conte fait parler un crâne, mais pas toujours au bon moment ... Les conséquences dues à l'incompréhension de ceux qui gouvernent et croient tout connaître sont terribles ...</em>
<br />
<br /></p>
<p><strong> Conte africain : <em>La parole</em></strong><br /></p>
<p>Parole et silence sont les personnages centraux de l'histoire africaine suivante. A la différence du lettré chinois, le pêcheur africain, homme simple et impulsif, cours informer le seigneur de sa découverte : un crâne qui parle !!!. <br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un pêcheur trouve un crâne sur la plage <br />
– <em>Qui t’a mis ici ?</em> <br />
– <em>La parole.</em> <br />
Le pêcheur épouvanté d’entendre le crâne parler, court au village, raconte son histoire et se retrouve devant le chef qui veut voir cela. <br />
Mais sur la plage, le crâne refuse de parler … Le roi, furieux de s'être dérangé pour rien, tire son sabre et tranche la tête du pêcheur. <br />
Alors le vieux crâne demande à la tête fraichement coupée <br />
– <em>Qu’est-ce qui t’a conduit ici ?</em> <br />
– <em>La parole.</em></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Henri Gougaud, <em>La parole</em>, L'arbre aux trésors, Ed. du Seuil, conte d'Afrique noire.</li>
<li>A lire <a href="http://etienneduval.fr/mythesfondateurs/La%20parole.htm">ici</a>.</li>
<li><strong>A écouter <a href="https://soundcloud.com/ericschulthess/henri-gougaud-conte-la-parole">ici</a></strong>, conté par Henri Gougaud : un pur régal !<br /></li>
</ul>
<h5><em>Tant que tu n’as pas trouvé la paix en toi, ne la cherche pas ailleurs.</em><br />
François de La Rochefoucauld<br /></h5>
<p><br /></p>
<h2>La sagesse des cimetières</h2>
<p><ins>Résumé :</ins><br />
Un homme vint demander un conseil profond à Macaire l’Egyptien, un ermite, un saint homme connu pour sa sagesse et sa haute spiritualité. <br /></p>
<blockquote><p>Macaire envoie l’homme injurier les morts dans un cimetière. <br />
L'homme le fait puis il revient voir Macaire. L'ermite l'envoie de nouveau visiter le cimetière pour dire aux morts des louanges. <br />
Une fois cela accomplit, l’homme revient. Il attend que le sage lui explique quel enseignement tirer de tout cela...<br />
–<em>Est-ce que les morts t’ont dit quelque chose ?</em> <br />
– <em>Non ..</em>.<br />
– <em>Eh bien, voici mon conseil : Passe entre le mépris et la louange. Sois comme un mort.</em></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs I, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage. pp 137-138. tradition chrétienne.</li>
<li>Macaire signifie Bienheureux : http://religion-orthodoxe.eu/article-saint-macaire-le-grand-dit-l-egyptien-65298635.html <br /></li>
<li>Pour en savoir plus sur Macaire, voir aussi : http://www.livres-mystiques.com/partieTEXTES/Philocalie/macaire.html )<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Après la mort</h2>
<blockquote><p>–<em>Maitre, qu’arrive-t-il à l’homme éveillé après sa mort ?</em> <br />
– <em>Je n’en sais rien</em> <br />
– <em>N’êtes vous pas un homme éveillé ?</em> <br />
– <em>Oui, mais je ne suis pas mort.</em></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs I, Chapitre 6 : La mort est notre dernier personnage. pp 134. conte zen.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/Birds-necrologie-reduit.png" alt="Birds-pas encore mort-" style="display:block; margin:0 auto;" title="Birds-pas encore mort-, avr. 2020" /><br />
<br /></p>
<h2>Il vaut mieux être mortel</h2>
<blockquote><p>Le premier empereur de la dynastie Han gravissait une montagne. Il était entouré de ses fidèles ministres. Quand il arriva au sommet, l'empereur admira la beauté du paysage qui s'étendait à ses pieds et s'exclama :<br />
– <em>Comme la nature est belle ! Mais malheureusement notre vie est beaucoup trop courte.</em> <br />
L'empereur cacha son visage dans ses manches et pleura. A sa suite, tous les ministres soupirèrent et versèrent des larmes.Seul l'un deux éclata de rire.<br />
– <em>Comment oses-tu rire quand je suis si triste ?</em> s'exclama l'empereur.<br />
– <em>Si la vie était éternelle comme vous le souhaitez, l'empereur de la dynastie précédente ne vivrait-il pas encore ? Et s'il vivait encore, comment auriez-vous pu alors devenir vous-même empereur ? </em><br />
En entendant ces mots, l'empereur sécha ses larmes.</p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Lisa Bresner, Sagesses et malices de la Chine ancienne, Albin michel,2000, pp13-14, conte chinois.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/Birds-mort-apres_reduit.jpg" alt="Birds-Après la mort" style="display:block; margin:0 auto;" title="Birds-Après la mort, avr. 2020" /><br />
<br /></p>
<h2>Un monde au-delà de nos vies</h2>
<blockquote><p>Un soir dans l'atelier de Shonglang, le luthier. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/violon_foret_automne.jpg" alt="violon-automne_http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2012/11/violon-automne-art.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="violon-automne_http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2012/11/violon-automne-art.html, mar. 2018" />Il fait doux, l'été s'éternise. L'apprenti, accroupi contre le mur rugueux, sous la lucarne ouverte, laisse aller la branche de frêne qu'il écorçait au couteau fin.<br />
- <em>Croyez-vous, mon maître, à la survivance des âmes au-delà du seuil de la mort ?</em><br />
Sa voix est inquiète, menue, dans l'air qui sent bon le bois chaud.<br />
- <em>Hélas, je ne peux pas</em>, répond maître Shonglang. <br />
Il disperse quelques copeaux sur la volute de violon que creuse son ciseau pointu, reste rêveur, puis dit encore :<br />
<em>Pas plus que la goutte de sperme dans la matrice d'une femme ne peut croire en nos cathédrales, nos soldats, nos mendiants, nos villes, nos montagnes, je ne peux pas croire en un monde au-delà du nôtre, mon fils.</em></p></blockquote>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Henri Gougaud, Le livre des chemins, Albin Michel, 2009, pp39-40.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>Et pour en finir dans ce face à face avec la mort, le rire nous permettra de prendre un peu de recul. <br /></h5>
<p><br />
Un conte et quelques réparties de Nasr Eddine, fou parmi les sages et sage parmi les fous, sont à découvrir dans le billet suivant : <strong>Face à la mort - Le rire</strong>.Cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-Le-rire-Un-conte-%21">ici</a>.</p>
Face à la mort - Le déni - Deux contes !
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2020-02-28T14:45:00+00:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
CHINEconte de sagesseEUROPEMORT
<p><strong>LE DENI, lorsqu'on ne peut pas faire face ...</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/ARTS/3_singes.jpg" alt="3 singes" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="3 singes, avr. 2020" /><br /></p>
<p>Les enfants, jusqu'à six ans environ, n'ont pas la notion de mort. <br />
Certains adultes mettent leur espoir dans la science pour leur éviter une mort définitive (cryogénisation ...). <br />
Les religions en Europe nous ont enseigné qu'il existe une vie après la mort, un paradis pour les justes mais aussi un enfer pour châtier les plus mauvais. C'est une manière de nous aider à accepter et affronter la mort pour qui a su faire de Dieu un ami.<br />
<br /></p>
<p><strong>Petit rappel des étapes qui permettent d'accepter la mort pour ce qu'elle est :</strong> <br /></p>
<ol>
<li>Le déni</li>
<li>La peur</li>
<li>Le refus</li>
<li>La négociation</li>
<li>La douleur, la tristesse, le désespoir</li>
<li>L'acceptation nous permet de retrouver un peu de sérénité.</li>
<li>L'apaisement permet une plus grande ouverture d'esprit : prendre et comprendre la vie et la mort avec philosophie et/ou s'ouvrir à plus de spiritualité .<br /></li>
</ol>
<p><br /></p>
<p><strong>Deux contes :</strong><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Les avertissements</em></strong>, Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs I, Plon, 1998, conte chinois<br /></li>
<li><strong><em>Le pays où la mort ne peut entrer</em></strong>, Bruno de la Salle, Le conteur amoureux, Casterman, 1995</li>
</ul> <h2>Les avertissements</h2>
<p>Conte chinois. <br />
<ins><em>Résumé :</em></ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/noyade-doctissimo.jpg" alt="Noyade-Riviere-main" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Noyade-Riviere-main, avr. 2020" /><q>Un jeune paysan aperçoit la mort dans le reflet de la rivière. Il est effrayé et surpris mais la mort lui dit qu’elle attend quelqu’un d’autre et lui promet qu’elle ne viendra pas le chercher sans le prévenir. La vie passe … Un jour que l’homme se rafraîchit à la rivière, la mort le saisit. L’homme proteste : - <em>Mais tu ne m’as pas averti !</em> La mort se récrie : - <em>Oh, si, je l'ai fait, et de mille façons : lorsque tu te regardais dans ton miroir n’as-tu pas vu les rides et les cheveux blancs ?</em></q></p>
<p>Ce conte m'a servi de support pour l'introduction et la fin du conte que j'ai donné pour le Café-Philo du 21 février 2020 à Gruissan. Pour le lire, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/01/CAFE-PHILO-Face-%C3%A0-la-mort-Gruissan-21-f%C3%A9vrier-2020">ici</a>.</p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs I, Plon, 1998, <em>Les avertissements</em>, conte chinois, p 126 (Chapitre La mort est notre dernier personnage).<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h5>La mort, cette incohérente, cette fantasque insouciante, nous apporte quand même un cadeau : Elle nous rappelle à l’urgence de vivre ! (Carole Braéckman)<br /></h5>
<h2>Le pays où la mort ne peut entrer</h2>
<p>Conte français écrit au XIX siècle. Adaptation personnelle d'après la version de Bruno de la Salle. <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /> <br />
<strong>C’était un jeune homme né sous une bonne étoile. Tout ce qu’il entreprenait, il le réussissait.</strong> <br />
Il était paysan et succéda à ses parents. En un an il doubla ses biens. Mais ça ne lui suffisait pas. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Berger_centrefrancoportugais_s.jpg" alt="Berger_chevres_moutons_http://centrefrancoportugais.com/2009/03/14/a-serra-da-estrela/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Berger_chevres_moutons_http://centrefrancoportugais.com/2009/03/14/a-serra-da-estrela/, déc. 2012" /><br />
Il partit au village pour apprendre un autre métier. Il avait une bonne étoile et très envie de travailler, en un an il devint forgeron. Mais ça ne lui suffisait pas. <br />
Il partit à la ville pour y devenir plus savant. Il apprit le commerce et devint riche. Mais ça ne lui suffisait pas. <br />
Il partit vers d’autres pays. La guerre se déclara. Il était né sous une bonne étoile ; il était courageux ; il fut nommé commandant. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.malbrough-LaVoixduNord_s.jpg" alt="Malbrough_John Churchill de Malborough_La-Voix-du-Nord" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Malbrough_John Churchill de Malborough_La-Voix-du-Nord, déc. 2011" />Il gagna toutes les batailles et devint général.<br />
<strong>Il avait tout. Ou presque</strong>. Argent, connaissance, gloire…<br /></p></blockquote>
<p>passage ci-dessous omis dans la version présentée au Café-Philo le 21 février 2020.<br /></p>
<blockquote><p><strong>Le succès, surtout lorsqu’il parait facile, fait des envieux</strong> ; les plus pauvres, les laissés pour compte, les malchanceux, les paresseux trouvent que c’est injuste. C’est trop ! <ins>Un jour une très vieille mendiante essaie de le tuer</ins> : sa seule richesse était son fils tué par le fer d’une baïonnette, une lame forgée par un jeune forgeron. Elle tire trois coups mais comme notre nomme avait une bonne étoile, il échappe à la mort mais la vielle lui crie ceci : <br />
- <strong><em>Tu as vaincu la pauvreté, tu as vaincu l’ignorance, tu as vaincu tes ennemis, mais c’est la mort qui te vaincra !</em></strong></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>Le jeune homme comprend que la plus grande richesse est la vie</strong>, des millions de fois plus précieuse que tout ce qu’il a acquis … La vie est trop belle pour être perdue ; il part à la recherche du pays où la mort ne peut entrer.</p></blockquote>
<blockquote><p>En chemin, il trouve <ins>un vieillard qui gratte</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Barbe_blanche.jpg" alt="Barbe_blanche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Barbe_blanche, fév. 2014" /><ins>une montagne avec une cuillère en or pour nourrir un poisson</ins> ; dans son pays personne ne mourra avant que le poisson n’ait avalé toute la montagne ; il faudra bien 2 000 ans pour raser cette montagne ...<br />
- <em>Et après ?</em> <br />
- <em>Après la mort sera la bienvenue car nous aurons bien vécu !</em> <br /></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Viel-homme-oiseau-riviere-chine.jpg" alt="Vieil-homme-cormoran-riviere-chine" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieil-homme-cormoran-riviere-chine, avr. 2020" /></p>
<blockquote><p><ins>Ça ne suffit pas au jeune homme</ins>. Il poursuit sa quête et rencontre<ins> un vieillard qui vide l’eau de la mer avec un verre pour la donner à boire à un oiseau</ins> ; dans son pays personne ne mourra avant qu’il n’ait vidé la mer et les océans. <br />
- <em>Combien de temps cela prendra ?</em> <br />
- <em>10 000 ans et après la mort sera la bienvenue car nous aurons bien vécu !</em></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ça ne suffit pas au jeune homme</ins>. Il poursuit sa quête et après des jours, des mois, des années de marche, il aperçoit une silhouette, celle d’un vieillard encore plus vieux que les autres semble-t-il, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Femme-cheveux-pieds-blonde.jpg" alt="Femme-cheveux-pieds-blonde-arbres" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Femme-cheveux-pieds-blonde-arbres, avr. 2020" />avec une barbe jusqu’aux pieds. Il découvre <ins>une jolie femme dont les cheveux d’un blond pâle lui couvre le corps jusqu’aux pieds</ins> (et pas une longue barbe blanche, le jeune homme, plus si jeune que cela n’y voyait plus trop clair après tout ce temps à courir le monde). C’est la reine du pays où l’on en meurt jamais. Elle ouvre les bras pour l’accueillir, et lui aussi ouvre ses bras pour la recueillir. Le temps n’a pas de prise sur leur amour qui semble éternel.</p></blockquote>
<blockquote><p>Mais un jour, des images du passé lui reviennent, les menaces de la vielle folle, tous ceux qui ne l’ont pas cru, qui se sont moqué, qui ont renoncé à chercher ce pays où la mort ne peut entrer … <strong>Il a envie de les revoir pour leur dire la vérité, sa vérité ... !</strong> La reine ne s’oppose pas à son retour mais le met en garde ; elle veut bien le laisser partir sur son cheval qui file plus vite que le vent, plus vite que le temps, mais à une condition : il ne doit jamais descendre de son cheval avant d’être de retour dans le pays où la mort ne peut rentrer ; s'il posait le pied à terre le cheval repartirait sans l’attendre et il ne pourrait revenir. Ils ne se reverraient plus jamais.</p></blockquote>
<blockquote><p>D’un bond le <ins>cheval</ins> survole le pays où le vieillard vidait la mer : il n’y a plus qu’un <ins>désert</ins> et là où était la mer un petit tas d’os à côté d’un verre.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Cheval_Welsh_ceulan-logan_296654-S.jpg" alt="Cheval_Welsh_http://oxerdejoigny.kazeo.com/elevage-ysandre/ceulan-logan,a214578.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cheval_Welsh_http://oxerdejoigny.kazeo.com/elevage-ysandre/ceulan-logan,a214578.html, mai 2012" /><br />
Un autre bond et ils survolent le pays où le jeune homme avait rencontré le vieillard qui nourrissait un oiseau avec la terre et les pierres de la montagne : il n'y a plus que des <ins>champs</ins>, et au milieu coule une rivière où brille un curieux éclat, le reflet du soleil sur une cuillère en or. <br />
Le cheval fait encore un bon, et le jeune homme se retrouve au <ins>pays de son enfance qu’il a bien du mal à reconnaître</ins> : les villages sont devenus des villes, les gens sont curieusement habillés et se déplacent dans des drôles de charrettes sans chevaux, on y parle un langue inconnue de lui … 10 000 ans étaient passés et plus encore … il ne restait plus rien de ce qu’il avait construit, des gens qu’il avait connus, famille, amis ou ennemis ; ses souvenirs s'effilochent comme poussière au vent ...<br /></p></blockquote>
<p>passage ci-dessous omis dans la version présentée au Café-Philo le 21 février 2020.<br /></p>
<blockquote><p><strong>Il laisse le cheval l’emmener de l’autre côté de la terre, là où dans l’obscurité les chemins sont à moitié effacés</strong>. <ins>Un vieille</ins> se trouve là, <ins>elle essaye de tirer sur un raidillon une grosse charrette emplie de chaussures sans âge</ins>. Le voyageur a pitié, elle ressemblait un peu à sa grand-mère mariée à un chiffonnier ; il descend de cheval pour l’aider. La vieille se redresse alors et l’empoigne pour que jamais il ne s’échappe. Et lui sent ses forces s’en aller, ses cheveux s’envoler au vent, sa peau se flétrir, se sécher, se rider comme vieux parchemin.</p></blockquote>
<p>Ajout personnel : une liste de toutes sortes de chaussures ...<br /></p>
<p><q>La vieille rit et lui montre sa charrette qui déborde de tant et tant de chaussures : <em>cothurnes, spartiates, caligae, Hermès (avec de petites ailes), albarka (basques de préférence), sandales, nu-pieds, à orteils, tongs, claquettes, espadrilles, babouches, mules, poulaines, pied d’ours ou bec de canard, richelieu, monk (double-boucle), Derby, ballerines, souliers, socques, souliers plats et à talons, salomé, escarpins, stilettos à talons aiguilles (pour le verglas), semelles compensées, bottines, bottes, cavalières, cuissardes, bottes de moto, pataugas, rangers, écrase-merde, après-ski, bottillons, boots, bottes de sept lieues, de sécurité, mocassins, tennis, baskets, bateaux, péniches, brodequins, croquenots, godillots, sabots, grolles, godasses, pompes, clarks, savates, tatanes mais aussi chaussons, pantoufles et même des charentaises … en cuir et simili, skaï, vernis, peau, nubuck, fourrure (pantoufles de vair pour Cendrillon) tissu, soie, velours, dorées, argentées, plastique, caoutchouc, pneu, cloquées, … avec …des semelles de bois, ou d’écorce, des crampons, des semelles cloutées, renforcées, ressemelées mais usées quand même … toutes élimées, rapiécées, recousues, recollées, rafistolées, déchirées …</em></q> <br />
<q>Et en montrant ce tas informe, ce tas immense, l’hideuse vieille lui dit :</q> <br /></p>
<blockquote><p>- <em>Regarde toutes ces chaussures que j’ai usées pour te trouver !</em> <em>et je te dis pas le prix du cordonnier !!!</em> <br />
De rage, elle le serre un peu plus encore ... il tombe en poussière tandis que là-haut, dans le ciel, le cheval vole vers le pays de la femme qu’il a aimée (mais quittée), le pays où la mort ne pouvait entrer.<br /></p></blockquote>
<p>Ma conclusion :<br /></p>
<p><q><strong>L’amour arrête le temps mais sans amour la vie s’arrête …</strong></q><br />
<br /></p>
<p>Je me suis servi de ce conte, augmenté du précédent (<em>Les avertissements</em>) et assorti d'une conclusion humoristique (<em>Erreur sur la personne</em>), pour illustrer le Café-Philo du 21 février 2020 à Gruissan : le thème était <em>Face à la mort</em>. Pour le lire, cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/01/CAFE-PHILO-Face-%C3%A0-la-mort-Gruissan-21-f%C3%A9vrier-2020">ici</a>.<br />
<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le pays où la mort ne peut entrer</em>, Bruno de la Salle, Le conteur amoureux, Casterman, 1995, p 265-270. <br /></li>
</ul>
<p><br />
Bruno de La Salle s'est inspiré d'un conte du XIXème siècle : <br /></p>
<ul>
<li>"L'homme qui ne voulait pas mourir" in Filleul-Pétigny Clara (1822-1878), Contes de la Beauce et du Perche, Revue des traditions populaires, t. XI à XXVII, Paris, 1912.</li>
<li>Contes du Val de Loire, France Loisirs, 1978, page 216</li>
<li>Contes et légendes des pays de France tome 4, recueillis par Claude Seignolle, coll. Omnibus, 2003, (épuisé)</li>
</ul>
<ul>
<li>Variante : <em>Le pays où l'on ne meurt jamais</em>, Italo calvino, Contes italiens, une adaptation est en ligne <a href="http://www.lagrandeoreille.com/actus/wp-content/uploads/2017/03/L'homme-qui-ne-voulait-pas-mourir.pdf">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p>Le billet suivant traite de<strong> la peur face à la mort</strong> ... <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-La-peur-Un-conte-%21">ici</a>. Deux contes à découvrir !</p>
CAFE PHILO - Face à la mort - Gruissan - 21 février 2020
urn:md5:50cb9df548e2953f7d802d1014ab3914
2020-02-25T21:54:00+00:00
patricia gustin
CAFE-PHILO et Pop-Philosophie
CAFE-PHILOCHINEconte de sagesseEUROPEMORT
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/032_cafe.gif" alt="032_cafe.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="032_cafe.gif, fév. 2009" />Quelle sera ou pourrait être notre attitude face à la mort ? <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Fetes___Traditions/squelette_2.gif" alt="Squellette_danse_http://animestoi.servhome.org/spip.php?article58" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Squellette_danse_http://animestoi.servhome.org/spip.php?article58, nov. 2011" />
Attendons ce face à face pour le savoir ... Mais nous ne sommes pas pressés ...</p>
<p>Lors de ce débat nous avons abordé successivement :</p>
<ul>
<li><strong>Le point de vue des philosophes</strong></li>
<li><strong>Le vécu</strong> ou le ressenti de "monsieur ou madame tout-le-monde"</li>
<li><strong>Les contes</strong> qui nous permettent de prendre de la distance et de voir aussi cette confrontation sous un jour différent</li>
</ul> <h2>Face à la mort selon quelques philosophes<br /></h2>
<p><ins>Les philosophes peuvent-ils nous libérer de l’angoisse de la mort ?</ins> <br />
Ils nous offre leur réflexion et ainsi nous aident à faire notre propre cheminement. Cette réflexion nous aidera à faire face à la mort, espérons-nous.</p>
<ul>
<li>Dans l’Antiquité, <ins>l’Epicurisme</ins> pulvérise littéralement cette notion et l’évacue : <strong>la mort n’est rien</strong> : <em> tant que nous existons, la mort n’est pas, et que la mort est là où nous ne sommes plus</em></li>
<li><ins>Platon</ins> l’a ainsi définie comme <strong>le terme d’une vie terrestre et l’accès à un monde idéal</strong>.</li>
<li><ins>Marc-Aurèle</ins> considère la mort comme <strong>inévitable, alors pourquoi se lamenter ?</strong> <a href="https://www.les-philosophes.fr/marc-aurele/les-stoiciens/pensees-pour-moi-meme.html">Pensées pour moi même</a></li>
<li>Chez les <ins>stoïciens</ins>, on rencontre une tension interne au stoïcisme sur la question du suicide. Deux conceptions se font face : l’une qui présente le sage stoïcien comme acceptant le monde, se résignant à son <strong>destin</strong> sans chercher à le fuir dans cet acte de rébellion que serait le suicide, l’autre qui fait du suicide un événement auquel je ne pouvais pas échapper, comme les autres, du fait du déterminisme universel.</li>
<li>Selon <ins>Heidegger</ins>, « dès qu'un homme est né il est assez vieux pour mourir ». La conscience de la mort, notre « être-pour-la-mort », fait de nous des êtres qui ne sont pas seulement, mais qui existent. <strong>La mort nous met donc face à notre existence</strong> justement parce que notre existence se pose pour elle-même le double problème de sa fin, entendue en deux sens : au sens de terme mais aussi au sens de finalité, de valeur, de direction et de signification.</li>
<li>Pour les peuples qui pratiquent <ins>le culte des ancêtres</ins>, (Afrique, Asie), <strong>la mort n’est qu’illusion, le principe vital se prolonge sous une autre forme.</strong> Le défunt devient un ancêtre qui veille, invisiblement, sur le village qu’il vient de quitter, conservant même son rang social. Il y a donc une continuité entre le monde des vivants et des morts</li>
<li>En Inde, la mort fait partie d'un cycle et permet une renaissance. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Fetes___Traditions/.tombefleurie_s.jpg" alt="TOUSSAINT_tombe_fleurie" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="TOUSSAINT_tombe_fleurie, nov. 2011" /></li>
<li><ins>Pour les chrétiens et les musulmans</ins>, <strong>la mort bien qu'inéluctable n'est pas une fin</strong>, mais reste difficile à accepter ainsi qu'en témoigne Saint Augustin à la mort de sa mère. Il vit en effet cette contradiction : en tant que chrétien, il sait que mourir n’est pas disparaître totalement, qu’il y a une vie après la mort ; et pleurer reviendrait à en douter.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus :</ins></p>
<ul>
<li><a href="https://www.les-philosophes.fr/la-mort.html">https://www.les-philosophes.fr/la-mort.html</a></li>
<li><a href="http://www.philocours.com/new/cours/pages/cours-mort.html">http://www.philocours.com/new/cours/pages/cours-mort.html</a></li>
<li><a href="http://pierre.campion2.free.fr/frangne_mortetdeuil.htm">http://pierre.campion2.free.fr/frangne_mortetdeuil.htm</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Quelques questions se posent :</h2>
<ul>
<li>La mort ôte-t-elle tout sens à l'existence humaine ? A quoi bon agir, lutter, chercher à construire quelque chose, puisqu'au final, tout redeviendra poussière ?</li>
<li>Est-ce possible de ne plus avoir peur de la mort ? Existe-t-il une école philosophique qui nous libère de cette angoisse, grâce à certains enseignements et exercices spirituels ?</li>
<li>L'homme qui se fie à la science aimerait devenir immortel. Peut-on envisager un futur où le progrès technologique ait atteint un tel stade que l'on ne meure plus ? Cela serait-il souhaitable ? N'est-ce pas une forme de déni de notre condition ?</li>
<li>L'accompagnement : A-t-on le droit d'abréger les souffrances d'un malade en fin de vie ? Ceci est un autre débat trop vaste pour être abordé ici.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h2>Les étapes qui nous préparent à faire face à la mort</h2>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Grippe_Faucheuse_s.jpg" alt="grippe_faucheuse" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="grippe_faucheuse, oct. 2009" />Dans notre société actuelle, la mort ne fait pas partie de notre vie. Ou pas assez. Sauf en cas d'épidémie ...L'allongement de la vie, l'augmentation de l'efficacité des soins, fait que l'on ne voit pas souvent mourir et l'expérience que l'on peut avoir de la mort vient souvent très tard. Nous sommes, plus qu'avant peut-être, complètement désemparés. La rationalisation, la laïcisation et la désacralisation de notre culture ramène la mort à un non-sens absolu, rendant la mort très difficile à accepter. (Pierre-Henry Frangne. '<a href="http://pierre.campion2.free.fr/frangne_mortetdeuil.htm">'Penser la mort et le deuil''</a>. Conférence faite devant des médecins.)<br /></p>
<ol>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-le-d%C3%A9ni-Un-conte-%21">Le déni</a> :</ins> Les enfants, jusqu'à six ans environ, n'ont pas la notion de mort. Certains mettent leur espoir dans la science pour leur éviter une mort définitive (cryogénisation ...). Les religions en Europe nous ont enseigné qu'il existe une vie après la mort, un paradis pour les justes mais aussi un enfer pour châtier les plus mauvais. C'est une manière de nous aider à accepter et affronter la mort pour qui a su faire de Dieu un ami.</li>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-La-peur-Un-conte-%21">La peur</a> :</ins> Avec "l'âge de raison", vers sept ans, vient la crainte que tout s'arrête, la peur d'être définitivement séparé de ceux qu'on aime, et en conséquence, la peur du noir, la crainte de s'endormir seul sans lumière. bien des adultes ont peur de mourrir et préfèrent ne même pas y penser, car cela les terrifie.</li>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-Le-refus-Un-conte-%21">Le refus</a> :</ins> Pour beaucoup la mort d'un proche provoque, par sa douleur, une grande colère. Cette mort peut être ressentie comme une injustice.</li>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-N%C3%A9gocier-Un-conte-%21">La négociation</a> :</ins> certains prient et font des promesses au "Très-Haut" pour éloigner la mort. Peut-on négocier avec la mort ? Notre volonté peut s'opposer à elle, mais peut-on changer le cours des choses, son arrivée ?</li>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-La-douleur-la-tristesse-Un-conte-%213">La douleur, la tristesse, le désespoir</a></ins> : on s'aperçoit qu'on ne peut pas éviter la mort, simplement essayer de la repousser (prières, soins médicaux) mais elle reste inéluctable.</li>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-L-acceptation-Un-conte-%21">L'acceptation</a></ins>, plus que la résignation, nous permet de retrouver un peu de sérénité. Certains se préparent à leur mort en rédigeant leurs dernières volontés bien avant d'être en fin de vie. C'est une manière d'organiser les choses pour eux-mêmes et la famille. Poser ses volontés, ses décisions sur papier donne l'illusion d'avoir encore quelque pouvoir face à la mort.</li>
<li><ins><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-L-apaisement-Un-conte-%21">La paix intérieure</a></ins> lorsqu'on peut voir la mort comme faisant partie de la vie ; la mort contribue à donner plus de valeur à la vie et au temps, qui nous sont impartis.</li>
</ol>
<p><br /></p>
<h2>Les contes nous aident à faire face à la mort</h2>
<p>Les contes permettent d'aborder des sujets "sensibles" en prenant du recul. Un conte se situe hors du temps, dans un lieu imaginaire ou lointain, avec des personnages qui nous paraissent étgangers mais qui sont en fait très proches de nous, mais cela nous permet de prendre de la distance ; notre esprit peut alors accepter une manière de voir les choses différemment et ouvre d'autres horizons, d'autres réflexions. L'humour de situation permet de rire aussi et de dédramatiser les pires situations, même la mort !<br /></p>
<p>Pour ce café philo je me suis contentée d'un conte dit à la fin des échanges (à la demande des deux personnes qui présentaient ce sujet difficile). <br />
Dans les articles suivants je vous indiquerai d'autres contes qui illustrent les étapes ou les réactions que nous avons face à la mort.</p>
<p><ins>Introduction d’après le conte 1 <em>Les avertissements</em></ins> <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /> Un jeune paysan garde les quelques moutons et chèvres de la famille. Il les amène boire à la rivière. Il fait partriculièrement chaud ce jour-là. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/reflet-eau-riviere-gardenia.jpg" alt="Reflet-eau-rivière-Monnet" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Reflet-eau-rivière-Monnet, avr. 2020" />Il se rafaichit les bras et le visage puis recule précipitamment : il vient d'aperçoit la mort dans le reflet des eaux. La mort lui dit calmement qu’elle attend quelqu’un d’autre ; elle lui promet qu’elle ne viendra pas le chercher sans le prévenir à l'avance. Le jeune homme, effrayé et surpris, tremblant encore, décide de se dépêcher de vivre pour réaliser le maxium de choses s'il veut ""réussir sa vie'' avant que la mort ne le prenne. <br /></p></blockquote>
<p><ins>Insertion du conte 2 <em>Le pays où la mort ne peut entrer</em></ins><br /></p>
<blockquote><p>C'est un garçon courageux. Il travaille dur aux champs et fait prospérer son petit troupeau. Il succède bientôt à ses parents. En un an il double ses biens. <ins>Mais ça ne lui suffit pas.</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Berger_centrefrancoportugais_s.jpg" alt="Berger_chevres_moutons_http://centrefrancoportugais.com/2009/03/14/a-serra-da-estrela/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Berger_chevres_moutons_http://centrefrancoportugais.com/2009/03/14/a-serra-da-estrela/, déc. 2012" /><br />
Il part au village pour apprendre un autre métier. En un an il devient forgeron. <ins>Mais ça ne lui suffit pas.</ins> <br />
Il part à la ville pour y devenir plus savant. Il apprend le commerce et devient riche. <ins>Mais ça ne lui suffit pas.</ins> <br />
Il part vers d’autres pays. La guerre se déclare. Il était né sous une bonne étoile ; il était courageux ; il est nommé commandant. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.malbrough-LaVoixduNord_s.jpg" alt="Malbrough_John Churchill de Malborough_La-Voix-du-Nord" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Malbrough_John Churchill de Malborough_La-Voix-du-Nord, déc. 2011" />Il continue d'échapper à la mort et gagne toutes les batailles ! Il devient général.<br />
Il a tout. Ou presque. Argent, connaissance, gloire…<br /><br /></p></blockquote>
<p><ins>Omission de l'intervention d'une vieille femme qui essaie de le tuer </ins><br />
(superflu puisqu'il a déjà vu la mort dans la rivière au début du conte)<br /></p>
<blockquote><p>Mais, lorsqu'on a frôlé la mort plus d'une fois, on voit la vie autrement ... Le jeune homme comprend que la vie est des millions de fois plus précieuse que tout ce qu’il a acquis … La vie est trop belle pour être perdue ; Comment pourrait-il échapper à la mort pour toujours ? <strong>Il part à la recherche du pays où la mort ne peut entrer.</strong></p></blockquote>
<blockquote><p>En chemin, il trouve <strong>un vieillard</strong> <ins>qui gratte <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Barbe_blanche.jpg" alt="Barbe_blanche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Barbe_blanche, fév. 2014" />une montagne avec une cuillère en or pour nourrir un poisson</ins> ; dans son pays personne ne mourra avant que le poisson n’ait avalé toute la montagne ; il faudra bien 2 000 ans pour raser cette montagne ...<br />
- <em>Et après ?</em> <br />
- <em>Après la mort sera la bienvenue car nous aurons bien vécu !</em></p></blockquote>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Viel-homme-oiseau-riviere-chine.jpg" alt="Vieil-homme-cormoran-riviere-chine" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Vieil-homme-cormoran-riviere-chine, avr. 2020" /></p>
<blockquote><p><ins>Ça ne suffit pas au jeune homme</ins>. Il poursuit sa quête et rencontre <strong>un vieillard</strong> <ins>qui vide l’eau de la mer avec un verre pour la donner à boire à un oiseau</ins> ; dans son pays personne ne mourra avant qu’il n’ait vidé la mer et les océans. <br />
- <em>Combien de temps cela prendra ?</em> <br />
- <em>10 000 ans et après la mort sera la bienvenue car nous aurons bien vécu !</em></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Ça ne suffit pas au jeune homme</ins>. Il poursuit sa quête et après des jours, des mois, des années de marche, il aperçoit une silhouette, celle d’<ins>un vieillard encore plus vieux que les autres semble-t-il</ins>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Femme-cheveux-pieds-blonde.jpg" alt="Femme-cheveux-pieds-blonde-arbres" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Femme-cheveux-pieds-blonde-arbres, avr. 2020" />avec une barbe jusqu’aux pieds. En s'approchant il découvre <strong>une jolie femme dont les cheveux d’un blond pâle lui couvrent le corps jusqu’aux pieds</strong> (et pas une longue barbe blanche, le jeune homme, plus si jeune que cela n’y voyait plus trop clair après tout ce temps à courir le monde). C’est<strong> la reine du pays où l’on en meurt jamais</strong>.<ins> Elle ouvre les bras pour l’accueillir, et lui aussi ouvre ses bras pour la recueillir. Le temps n’a pas de prise sur leur amour qui semble éternel.</ins></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Mais un jour, l’homme repense à sa vie passée.</ins> Comme il aimerait apprendre sa réussite à ceux qui n’ont pas cru en lui, qui se sont moqué, qui ont renoncé à chercher ce pays où la mort ne peut entrer … <strong>Il a envie de les revoir pour leur dire la vérité, sa vérité ... !</strong> La reine ne s’oppose pas à son retour mais le met en garde ; elle veut bien le laisser partir sur son cheval qui file plus vite que le vent, plus vite que le temps, mais à <ins>une condition</ins> : il ne doit jamais descendre de son cheval avant d’être de retour dans le pays où la mort ne peut rentrer ; s'il posait le pied à terre le cheval repartirait sans l’attendre et il ne pourrait revenir. Ils ne se reverraient plus jamais.</p></blockquote>
<blockquote><p>D’un bond<strong> le cheval survole le pays</strong> où le vieillard vidait la mer : il n’y a plus qu’un <ins>désert</ins> et là où était la mer un petit tas d’os à côté d’un verre.<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/Cheval_Welsh_ceulan-logan_296654-S.jpg" alt="Cheval_Welsh_http://oxerdejoigny.kazeo.com/elevage-ysandre/ceulan-logan,a214578.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cheval_Welsh_http://oxerdejoigny.kazeo.com/elevage-ysandre/ceulan-logan,a214578.html, mai 2012" /><br />
Un autre bond et il survole le pays où le jeune homme avait rencontré le vieillard qui nourrissait un oiseau avec la terre et les pierres de la montagne : il n'y a plus que des <ins>champs</ins>, et au milieu coule une rivière où brille un curieux éclat, le reflet du soleil sur une cuillère en or. <br />
Le cheval fait encore un bon, et le jeune homme se retrouve au <ins>pays de son enfance qu’il a bien du mal à reconnaître</ins> : les villages sont devenus des villes, les gens sont curieusement habillés et se déplacent dans des drôles de charrettes sans chevaux, on y parle un langue inconnue de lui … 10 000 ans ont passés et plus encore … il ne reste plus rien de ce qu’il a construit, des gens qu’il a connus, famille, amis ou ennemis ; <strong>ses souvenirs s'effilochent comme poussière au ven</strong>t ...<br /></p></blockquote>
<p><ins>Omission de la conclusion du conte 2 </ins> : la mort personnalisée par une vieille, celle qui a essayé de le tuer, pousse une charrette pleine de chaussures qu’elle a usée jusqu’à la corde, l’homme a pitié et met pied à terre, la mort l’empoigne. Inutile, puisqu'elle n'apparait pas au début du récit.<br /></p>
<p><ins>Retour à la rivière et au conte 1 <em>Les avertissements</em></ins><br /></p>
<blockquote><p><strong>Désorienté, il pose pied à terre pour se rafraîchir à la rivière de son enfance.</strong> <ins>Le cheval repart</ins> plus vite que le vent, plus vite que le temps vers le pays de la femme qu’il avait aimé (et quittée), le pays où la mort ne pouvait entrer. En quittant la reine qu’il a aimé, il a perdu le pays où la mort ne peut entrer ; <strong>le temps a repris son cours, inéluctable car si l’amour arrête le temps, sans amour la vie s’arrête</strong>…<br />
Il trempe ses bras dans la rivière, s'éclabousse le visage. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/reflet-eau-riviere-gardenia.jpg" alt="Reflet-eau-rivière-Monnet" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Reflet-eau-rivière-Monnet, avr. 2020" /><strong>Il aperçoit dans l’eau le visage de la mort… à moins que ce ne soit son reflet, le reflet d’un très vieil homme</strong>. Mais il se rappelle que la mort lui a promis de l’avertir avant de venir le chercher ; pas d'inquiétude alors ... Rassuré, il salue très respectueusement ce reflet sinistre et veut se relever … mais il ne peut pas. Une force terrible le maintient agenouillé au bord de l’eau. Il prend peur, il proteste :<br />
- <em>Mais que veux-tu ?</em><br />
- <em>C’est toi que je veux. Aujourd’hui je suis venue te chercher.</em><br />
- <em>Mais tu ne m’as pas prévenu ! Tu avais promis !</em><br />
- <em>Je t’ai prévenu. De mille façons : chaque fois que tu te regardais dans le miroir tu as vu tes rides se creuser, tes cheveux grisonner, puis blanchir. Et ton dos s’est fait de plus en plus raide, tes jambes faibles, ton souffle court … Et le palpitant qui s’affole au moindre effort, ta mémoire qui flanche ? Comment peux-tu dire que je ne t’ai pas prévenu ? Allez pas d’histoire ! ton temps est arrivé …</em></p></blockquote>
<p><ins>Conclusion : Ajout d'une note humoristique avec le conte 3 <em>Erreur sur la personne</em></ins><br /></p>
<blockquote><p>Dans un dernier sursaut, l'homme lève les yeux vers le ciel et s’écrie :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/noyade-doctissimo.jpg" alt="Main-Eau-riviere-noyade" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Main-Eau-riviere-noyade, avr. 2020" /><br />
- <em>Seigneur, aide-moi ! Tu ne te souviens pas de moi ? je venais méditer à ce ruisseau lorsque l'étais jeune berger, je te demandais de bénir mon pain et de protéger le troupeau et t'en remerciait chaque jour ... </em><br />
La mort le saisit et l’entraîne de l’autre côté du miroir de l’eau. Les nuages s'écartent et une voix forte se fait entendre :<br />
- <em>Ah c'est toi, Simon ? Je n’ai vu à l’instant qu’un homme richement vêtu accompagné d'un superbe cheval … Pour te parler très franchement, je ne t’avais pas reconnu. Trop tard ...</em></p></blockquote>
<blockquote><p><strong>La rivière continue à couler, la vie à s’écouler … ici ou ailleurs …</strong> <br /></p></blockquote>
<p><strong>Sources :</strong><br /></p>
<p>Cette adaptation personnelle a été faite à partir de trois contes :<br /></p>
<ol>
<li><ins>'Les avertissements''</ins> (Chine) Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs I, Plon, 1998</li>
<li><ins><em>Le pays où la mort ne peut entrer</em></ins>, Bruno de la Salle, Le conteur amoureux, Casterman, 1995, p 265-270. (adaptation. d’après "L'homme qui ne voulait pas mourir" in Filleul-Pétigny Clara (1822-1878), Contes de la Beauce et du Perche, Revue des traditions populaires, t. XI à XXVII, Paris, 1912. / Contes du Val de Loire, France Loisirs, 1978, page 216 / Contes et légendes des pays de France tome 4, recueillis par Claude Seignolle, coll. Omnibus, 2003, (épuisé)</li>
<li><ins><em>Erreur sur la personne</em></ins>, J.-C. Carrière, Le cercle des menteurs I, Plon, 1998<br /></li>
</ol>
<p><br />
Les passionnés de contes (ou les puristes ...) pourront découvrir ces textes dans le billet suivant qui traite du déni puisque ces deux contes sont sur cette thématique : cliquez <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-le-d%C3%A9ni-Un-conte-%21">ici</a>. Pour éviter ces détails, passez à l'article suivant : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2020/04/02/Face-%C3%A0-la-mort-La-peur-Un-conte-%21">Face à la mort - La peur</a>.<br /></p>
Contes en Pays Narbonnais : le 10 janvier 2015
urn:md5:2fcc687a8012db0853c849416703a4f3
2015-01-20T09:00:00+00:00
patricia gustin
RENDEZ-VOUS CONTE !!!
CHINECONTEconte avec des animauxconte d auteurconte de sagesseconte facétieuxEUROPEORIENTréunion des conteuses
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Contes-d-Eole_t.jpg" alt="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://a33.idata.over-blog.com/0/42/06/99/Images2/Contes-d-Eole-couleur.jpg, nov. 2009" /> <br />Des contes frais (c'est de saison ...) enfantins, du moins en apparence ... car il y a toujours à apprendre pour qui sait garder un cœur d'enfant ...<br /><br /><br /><br /></p>
<ul>
<li><strong>Dominique : </strong> <em>La gardienne des ombres</em> - un récit qui nous explique (avec poésie et humour) comment la grand-mère du Petit Chaperon Rouge est tombée malade ... (conte d'auteur - conte détourné)</li>
<li><strong>Joris :</strong> <em>La fleur d'honnêteté</em> - conte chinois (conte de sagesse)</li>
<li><strong>Patricia :</strong> <em>Le médecin extraordinaire</em> - conte nivernais (conte facétieux)</li>
<li><strong>Michel R. :</strong> un conte afghan de Khaled Moneissei</li>
<li><strong>Abessia :</strong> <em>Encore un bisou</em> - d'après un album tout en tendresse</li>
<li><strong>Michèle : </strong> <em>Comment la bosse vint au chameau</em> - conte de Kipling - (conte d'auteur - conte étiologique)</li>
<li><strong>Jacqueline :</strong> <em>Mais pourquoi les loups sont-ils si méchants ?</em> - d'après un album (conte d'auteur - conte facétieux avec animaux)</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h5><strong>Prochain Rendez-Vous-Contes :</strong></h5>
<ul>
<li><strong>le samedi 7 février 2015</strong> chez Patricia</li>
<li>Courriel : patricia.gustin@hotmail.fr<br /></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4>Rendez-vous Contes du 10 janvier 2015 chez Michel</h4>
<p><strong>Dominique : <em>La gardienne des ombres</em></strong> :<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.MALONE_Vincent_Prequelles_Histoires-avant-de-bien-dormir_s.jpg" alt="MALONE_Vincent_Préquelles_Histoires-avant-de-bien-dormir_Seuil_2014" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="MALONE_Vincent_Préquelles_Histoires-avant-de-bien-dormir_Seuil_2014, mai 2015" /> "Les préquelles : histoires avant de bien dormir : et quelques autres considérations qui assoupiront les plus agités", de Vincent Malone, Le Seuil Jeunesse, 2014. <em>Une préquelle est une œuvre dont l’histoire précède une œuvre antérieurement créée en se concentrant sur les événements se déroulant avant le récit original.</em> Mais ATTENTION !!! L'auteur vous met en garde : <strong><em>Avec ce conte, votre enfant ne dormira peut-être plus chez sa mamie...</em></strong> <br />
<q>Cet ouvrage original et plein d’humour reprend donc les personnages des contes bien connus des enfants pour décrire les situations qu’ils ont pu vivre avant le déroulement du conte. Ainsi la première histoire nous raconte comment était la grand-mère du petit chaperon rouge avant d’être malade. Les grands-mères selon Vincent Malone ne sont pas toujours celles que l’on croit… Cette grand-mère vit tranquillement avec sa petite fille pendant le jour, mais pendant la nuit devient « La gardienne des ombres », une guerrière qui combat de terribles bêtes représentant le mal</q> Tous les soirs, à minuit pile, des yeux luisent dans la forêt puis l'un des monstres se présente face à elle pour un combat féroce.<q>Ces combats finissent par l’épuiser et lui imposer d’éloigner sa petite fille pour la préserver… Il faudra bien qu’un jour, celle-ci puisse prendre le relais… C’est là qu’une horde de loups viendra l’attaquer, épuisant sa résistance et l’obligeant à s’aliter… Et l’auteur de donner sa consigne à son lecteur :« Lisez Le petit chaperon rouge ».</q>(http://www.opalivres.com/selection-2015/contes-1-semestre-2015/les-prequelles-histoires-avant/) <br />
Dans ce recueil insolite vous pourrez découvrir la préquelle du Petit Chaperon Rouge, de Peau d’âne, d’Ali Baba et les 40 voleurs, des Trois petits cochons, de la Barbe Bleue, de Jack et le haricot magique, de Boucles d’or, du Chat botté, d’Aladdin ou la lampe merveilleuse, de la Petite Sirène, de Cendrillon , du Vilain petit canard. Douze histoires insolentes pour vous donner envie ou pas de repartir à la découverte des contes qu’elles précèdent. (http://www.khimairaworld.com)<br />
<br /></p>
<p><strong>Joris : <em>La fleur d'honnêteté</em></strong> un conte chinois à la conclusion inattendue ... <br /></p>
<blockquote><p><ins>Dans la Chine ancienne</ins>, <strong>un prince</strong> était sur le point d'être couronné empereur ; mais selon la loi, il devait d'abord se marier et il devait trouver une jeune fille à qui il pût accorder une confiance aveugle. Conseillé par un sage, il décide de convoquer les jeunes filles de la région pour trouver celle qui en serait la plus digne. Tous se réjouissent de l'annonce de ce mariage sauf … <strong>une servante du palais</strong> qui s'inquiète beaucoup pour sa fille qu'elle sait amoureuse en secret du prince. Lorsqu'elle apprendra que le prince va se marier, elle ne pourra plus rêver . Bien qu’elle sache n'avoir aucune chance Kim-Li a bien l'intention de se présenter, ne serait-ce que pour voir de près le Prince. Le jour venu,<ins> il est distribué une graine à chacune des jeunes filles présentes</ins> : <em>Celle qui, dans six mois, apportera la plus belle fleur, sera choisie pour être mon épouse et future impératrice de Chine. Le soin et la patience qui accompagneront votre art montreront votre fidélité dans les petites choses ; cela vous donnera accès à de plus grandes choses car celui qui est fidèle dans les petites choses l'est aussi dans les grandes.</em> <br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Pot_Chine_gazette-drouot_t.jpg" alt="Pot-Chine_gazette-drouot" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Pot-Chine_gazette-drouot, avr. 2015" /><ins>Six mois passent, rien ne pousse dans le pot de Kim-Li.</ins> Elle se présente tout de même, pour voir une dernière fois le prince. Et c'est elle qui est choisie au plus grand étonnement de tous ! <em>«Elle seule a cultivé la fleur qui l'a rendue digne de devenir impératrice : la fleur de l'honnêteté. Toutes les graines que j'avais remises étaient stériles et ne pouvaient pousser en aucune façon. »</em><br /></p></blockquote>
<p><ins>A méditer :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>L’honnêteté est comme une fleur faite de fils de lumière, elle illumine qui la cultive et l'espace autour d'elle.</em></li>
<li><em>Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes.</em> - Évangile de Luc 16 : 10</li>
<li><em>Les petites choses ont leur importance ; c'est toujours par elles qu'on se perd.</em> - Fiodor Dostoïevski</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Ce conte a été repris par Paulo Coelho, dans son ouvrage « Au fil de l'eau », au chapitre « Un conte de fées ». Il écrit le conte entendu lors de son pèlerinage de Saint Jacques.</li>
<li>On trouve aussi quelques variantes en ligne dont un enregistrement de la part d'un pasteur-conteur qui a voulu faire ressortir que si on est fidèle dans les petites choses, on vous confiera de grandes choses (maxime tirée des évangiles) et on perd alors un peu le sens premier du conte qui veut faire comprendre l'importance de l'honnêteté. <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Gp9aRvPJMd4#t=23">https://www.youtube.com/watch?v=Gp9aRvPJMd4#t=23</a></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<p><strong>Patricia : <em>Le médecin miraculeux</em> </strong> in : "Récits et Contes Populaires du Nivernais réunis par Achille Millien et Georges Delarue dans les Amorgues", Gallimard, 1p78. Un conte de nos provinces, le nivernais, où comment se trouva battu malgré lui un homme qui en avait bien besoin, et de ces coups-ci sortirent la guérison ... (conte facétieux)<br />
<br /></p>
<p><strong>Michel R. :</strong> un conte afghan de Khaled Hosseini, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Khaled-Hosseini_Ainsi-resonne-l__echo-infini-des-montagnes-Belfond_2003_s.jpg" alt="Khaled-Hosseini_Ainsi-resonne-l'echo-infini-des-montagnes-Belfond_2003" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Khaled-Hosseini_Ainsi-resonne-l'echo-infini-des-montagnes-Belfond_2003, mai 2015" />"Ainsi résonne l'écho infini des montagnes", Belfond, 2003. Khaled Hosseini est né à Kaboul, en Afghanistan, en 1965. Fils de diplomate, il a obtenu avec sa famille le droit d'asile aux États-Unis en 1980. Après avoir évoqué le Kaboul de son enfance dans <em>Les Cerfs-volants de Kaboul</em>, et le sort cruel des femmes dans <em>Mille soleils splendides</em>, l'écrivain californien originaire d’Afghanistan signe dans <em>Ainsi résonne l'écho des montagnes</em> une nouvelle fresque bouleversante sur le quotidien des exilés afghans. (<a href="http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/laissez-vous-tenter-khaled-hosseini-conteur-bouleversant-des-routes-de-l-exil-afghan-7771223734">http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles</a>) Au cœur de la campagne afghane, Khaled Hosseini nous met devant le plus cruel des choix : Abandonner son enfant pour lui offrir une vie meilleure… un choix qui bouleversera à tout jamais la vie de la famille. Cela commence avec un magnifique conte afghan qu’un père, Saboor, raconte à son fils, Abdullah, 10 ans, et à sa fille, Pari, 3 ans. Ce conte a une résonance sur les événements à venir. Vous pourrez en découvrir un <ins>extrait</ins> ici : <a href="http://aproposdelivres.canalblog.com/archives/2013/12/11/28595448.html">http://aproposdelivres.canalblog.com/archives/2013/12/11/28595448.html</a><br />
<br />
<br /></p>
<p><strong>Abessia : <em>Encore un bisou</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Encore-un-bisou_Amy-Hest_s.jpg" alt="Encore-un-bisou_Amy-Hest_AlbinMichel_2001" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Encore-un-bisou_Amy-Hest_AlbinMichel_2001, mai 2015" />d'après un album tout en tendresse : Amy Hest (auteur), Anita Jeram (illustratrice), "Encore un bisou", Albin Michel Jeunesse, 2001. <br />
<q>Par une sombre nuit d'orage, Maman Ours s'apprête à coucher son petit Sam. "Ca y est, tu es prêt ?" lui demande-t-elle. Mais Sam n'a pas envie de dormir. On dirait qu'il attend quelque chose... Mais quoi ? Sa maman a pourtant tout préparer : d’abord elle a lu une histoire, puis refait le petit lit et installé toutes ses peluches. Mais ce qu’attend surtout Sam, c’est un bisou…Un album tendre pour bien préparer le nuit.</q><br />
<br />
<br /></p>
<p><strong>Michèle : <em>Comment la bosse vint au chameau</em></strong> conte de Rudyard Kipling pour faire bosser ce chameau (votre collègue ou votre ado préféré ...) qui répond invariablement à toute proposition <em>Bof !</em>... <br />
<ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.chameau-sans-bosse_Kipling_s.jpg" alt="Chameau-sans-bosse_Kipling_Ecole-Montigny" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chameau-sans-bosse_Kipling_Ecole-Montigny, mai 2015" />Au commencement des temps, quand le monde était tout neuf et tout et tout, et que les Animaux commençaient juste à travailler pour l'Homme, il y avait <strong>un Chameau qui vivait au milieu d'un Désert Hurlant car il ne voulait pas travailler</strong> ; d'ailleurs c'était un Hurleur lui-même. Alors il se nourrissait de bouts de bois, de tamaris, de plantes grasses et de piquants d'épine, avec une douloureuse paresse ; et lorsqu'on lui adressait la parole, il répondait :<em> «Bof !»</em> Simplement <em>«Bof !»</em> et rien d'autre.<br />
<ins> Lundi matin</ins>, <strong>le Cheval</strong> vient le trouver pour qu'il vienne trotter comme tous les autres ... <em>«Bof !»</em> dit le Chameau. Et le Cheval s'en va le répéter à l'Homme.<br />
<ins>Mardi matin</ins>, <strong>le Chien</strong> vient lui proposer de chercher et rapporter. <em>«Bof !»</em> dit le Chameau. Et le Chien s'en va le répéter à l'Homme.<br />
<ins>Mercredi matin</ins>, <strong>le Bœuf</strong> vient lui proposer de labourer. <em>«Bof !»</em> dit le Chameau. Et le Bœuf s'en va le répéter à l'Homme.<br />
À la fin de la journée,<strong> l'Homme</strong> convoque le Cheval, le Chien et le Bœuf :<br />
— <em>Ô Vous Trois, je suis navré pour vous (avec ce monde tout neuf et tout et tout), mais cette chose qui dit «Bof» est incapable de travailler, sinon elle serait déjà là. Je vais donc la laisser en paix et vous devrez travailler deux fois plus pour la remplacer.</em><br />
Cela mit les Trois très en colère ... surtout que le chameau arrive, nonchalant, en mâchant ses plantes grasses, et il se moque d'eux ! <br />
—<em>«Bof !»</em> c'est tout ce qu'il trouve à dire !!! et il repart.<br />
C'est alors qu'arrive <strong>le Djinn responsable de Tous les Déserts</strong>, enroulé dans un nuage de poussière.<br />
— <em>Djinn de Tous les Déserts</em>, dit le Cheval. <em>Quelqu'un a-t-il le droit d'être paresseux dans ce monde tout neuf et tout et tout ?</em><br />
— <em>Certainement pas,</em> répondit le Djinn.<br />
— <em>Eh bien, dit le Cheval, il y a quelqu'un au milieu de ton Désert, avec un long cou et de longues pattes, qui n'a absolument rien fichu depuis lundi matin. Il refuse de trotter.</em><br />
— <em>Hou !</em> dit le Djinn en sifflant. <em>C'est mon Chameau, par tout l'or de l'Arabie ! Et que dit-il ?</em>
— <em>Il dit «Bof»</em> dit le Chien, <em>et il refuse d'aller chercher et de rapporter.</em><br />
— <em>Ne dit-il rien d'autre ?</em><br />
— <em>Seulement «Bof !» et il refuse de labourer</em>, dit le Bœuf.<br />
— <em>Très bien,</em> dit le Djinn,<em> je vais le faire bosser, si vous voulez bien attendre une minute.</em><br />
Sur ce, le Djinn s'enroule dans son manteau de poussière, trouve le Chameau en train d’admirer son reflet dans une flaque d'eau.<br />
— <em>Alors, il paraît que tu ne veux pas bosser, dans ce monde tout neuf et tout et tout ?</em><br />
— <em>Bof !</em> dit le Chameau.<br />
— <em>Tu donnes du travail supplémentaire aux Trois depuis lundi matin à cause de ta paresse</em>, dit le Djinn.<br />
— <em>Bof !</em> dit le Chameau.<br />
— <em>Je ne répéterais pas ça si j'étais toi</em>, dit le Djinn. <em>Tu pourrais le dire une fois de trop. Je veux que tu bosses !</em><br />
— <em>Bof !</em> dit encore une fois le Chameau. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/.chameau-avec-bosse_Kipling_s.jpg" alt="Chameau-avec-bosse_Kipling_Ecole-Montigny" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chameau-avec-bosse_Kipling_Ecole-Montigny, mai 2015" />Mais à peine eut-il prononcé ce mot qu'il vit son dos, dont il était si fier, s'enfler, s'enfler, jusqu'à devenir une grosse bosse ballottante.<br />
— <em>Tu as vu ça ?</em> dit le Djinn. <em>Voilà ce que tu t'es mis sur le dos en refusant de bosser. Nous sommes aujourd'hui jeudi et tu n'as rien fait depuis que le travail a commencé lundi. Maintenant tu vas bosser.</em><br />
— <em>Comment le pourrais-je ?</em> dit le Chameau. <em>Avec cette chose sur le dos.</em><br />
— <em>C'est exprès</em>, dit le Djinn, <em>pour te punir d'avoir manqué ces trois jours. Désormais, tu pourras bosser trois jours sans manger en vivant sur ta bosse. Et ne dis pas que je n'ai jamais rien fait pour toi. Sors du Désert et va rejoindre les Trois ; et apprends à te conduire ! Allez, hop !</em><br />
Et maintenant, il bosse (nous disons maintenant qu'il «travaille» pour ne pas le vexer). <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Texte et illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Ecole Montigny : pour le chameau <a href="http://ecole-montigny.chez-alice.fr/chameau/chameau-debut.htm"> http://ecole-montigny.chez-alice.fr/chameau/chameau-debut.htm</a>. A découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2015/01/11/C...-comme-Chameau-...-la-bosse-du-travail">C... comme chameau</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
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<p><strong>Jacqueline : ''Mais pourquoi les loups sont-ils si méchants ?</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Loups_Mais-pourquoi-les-loups-sont-ils-si-mechants_Quentin-Greban.jpeg" alt="LOUPS_Mais pourquoi les loups sont-ils si méchants_Quentin Greban_Mijade_2009" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="LOUPS_Mais pourquoi les loups sont-ils si méchants_Quentin Greban_Mijade_2009, mai 2015" />de Quentin Gréban, Editions Mijade, 2009, réédité en format poche en 2010. Les loups sont très méchants, tout le monde le dit ! La rumeur enfle, se répand, et arrive aux oreilles du loup qui s'enfuit, terrifié : il y a un monstre dans la région !<br /></p>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un jour, il y a très très longtemps, un loup discret qui ne posait de problème à personne, comme tous ses congénères à l'époque, fit un sourire à un jeune agneau. Celui-ci, effrayé par les quenottes de l'animal raconta aux cochons que le loup l'avait attaqué et avait voulu le mordre. Un agneau, ça exagère toujours un peu. Les cochons, offusqués, s'emparèrent de l'affaire et prévinrent l'oie : "Un loup immense, avec des grandes dents comme des couteaux, a voulu dévorer un pauvre petit agneau." Et oui, les cochons, ça exagère toujours un peu. L'oie, outrée, prit le parti de prévenir l'âne. A son tour, scandalisé, il raconta l'événement au rat qui décida d'alerter les poules. À son tour, l’oie raconte à l’âne que le loup a dévoré toute une famille d’agneau. De même l’âne raconte au rat, qui raconte aux poules, etc. C C'est ainsi que la rumeur grandit, Grandit, GRANDIT... jusqu’à ce que tous les animaux craignent le méchant animal. Apprenant qu’un monstre cruel menace les animaux, le loup lui-même prend peur et fuit la région.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Résumé de <a href="http://www.livresouverts.qc.ca/index.php?p=il&lo=40829">''Livres ouverts''</a> : <em>Ce livre propose une explication amusante de l’origine de la représentation du loup comme personnage de conte méchant et dangereux. La structure à relais du récit illustre de façon efficace et cocasse la naissance et le développement des rumeurs. Chaque nouvelle version de l’histoire est marquée par une phrase récurrente qui rythme le récit et qui souligne la tendance des personnages à l’exagération. Le texte dynamique et coloré invite à une lecture à voix haute. Les aquarelles aux couleurs douces présentent des personnages animaux expressifs et attachants de style réaliste. L'illustrateur joue habilement avec les proportions : au fur et à mesure que la cruauté du loup croît, sa taille augmente.</em></li>
<li>Résumé, citations et extraits sur <a href="http://www.babelio.com/livres/Greban-Mais-pourquoi-les-loups-sont-ils-si-mechants-/222870">Babelio</a></li>
<li>A écouter sur RTBF : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2015/05/08/"http://www.rtbf.be/video/detail_histoire-mais-pourquoi-les-loups-sont-ils-si-mechants?id=1707833"">http://www.rtbf.be/video/detail_histoire-mais-pourquoi-les-loups-sont-ils-si-mechants?id=1707833</a> <br /></li>
</ul>
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Le mille pattes et le crapaud
urn:md5:0329bad3f157678c7ae08ad4b0fc8048
2011-04-24T16:50:00+01:00
patricia gustin
Petits contes de sagesse
CHINECONTEconte avec des animauxconte de sagesseconte ZEN
<h4><strong>Action, réaction, réflexion ... Le tout est de savoir doser ...</strong></h4>
<p>Chaque action entraîne une réaction ... ils sont nombreux (et sages) les conseils nous demandant de réfléchir avant d'agir. <br />
Mais encore faut-il savoir doser notre introspection. Trop et c'en est fini de toute spontanéité et l'on se prendrait vite au piège qui consiste à envisager à chaque fois le pire, le risque, la manipulation éventuelle des autres ... et comme il n'y a pas de solution parfaite, nous serions vite contraints à ... ne rien faire du tout ... ne sachant quoi faire exactement. <br />
<em>"Le mieux est ennemi du bien"</em> me disait ma grand-mère qui avait tout compris... Heureusement pour nous, certaines actions indispensables à notre survie sont "automatiques" ... sinon nous arrêterions de respirer à force de nous poser des questions sur la pollution de l'air, et nous serions déjà morts asphyxiés avant de comprendre comment fonctionnent nos poumons ...<br /></p>
<p>Est-il indispensable de TOUT connaître et de TOUT comprendre (est-ce seulement possible ?) avant d'agir ?
Un conte Zen de la Chine ancienne nous l'explique en quelques mots.<br /></p>
<p><strong>Et cric, et crac !</strong></p> <blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Dessins_humoristiques/1000pattes.gif" alt="mille-pattes_brun-http://www.animated-gifs.eu/insects-caterpillars/005-fr.htm" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mille-pattes_brun-http://www.animated-gifs.eu/insects-caterpillars/005-fr.htm, avr. 2011" /><br />
Un mille-pattes vivait tranquille, insouciant et heureux, lorsqu'un jour, un crapaud, qui habitait dans les parages, lui posa une question bien embarrassante<br />
-<em> Lorsque tu marches,</em> lui demanda-t-il, <em>dans quel ordre bouges-tu tes pattes ?</em><br />
Le mille-pattes fut si troublé par la question du crapaud qu'il rentra aussitôt dans son trou pour y réfléchir. Mais il avait beau se creuser la cervelle, il ne parvenait pas à trouver de réponse. À force de questionnements, il finit par ne plus être capable de mettre ses pattes en mouvement. Il resta bloqué dans son trou, où il mourut de faim.
<br /></p></blockquote>
<p><ins>Commentaire de Michel Piquemal :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Philo-Fables_PIQUEMAL_t.jpg" alt="Philo_Fables_PIQUEMAL" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Philo_Fables_PIQUEMAL, avr. 2011" /><q><em>Dans certaines situations, il est nécessaire de s'interroger, mais dans d'autres, il est bon d'agir de manière naturelle, instinctive. Ce que nous enseigne ce conte, c'est que trop s'interroger sur nous-mêmes risque de nous étouffer et de nous empêcher définitivement d'agir. Mais n'avons-nous pas tous cette tendance à nous regarder de l'intérieur qu'on appelle l'introspection ?</em></q>
<br /></p>
<p><ins>Parole de conteuse :</ins><br />
C'est pourtant bien simple ... Sur deux pattes, sur quatre pattes, ou mille pattes ... Il suffit de mettre un pied devant l'autre ... <em>Un chemin de mille lis commence toujours par un pas</em> nous dit la sagesse chinoise.<br />
<q><em>Marche aujourd'hui, marche demain,</em> </q><br />
<q><em>A force de marcher, on fait beaucoup de chemin...</em>.</q><br />
<br /></p>
<p><ins>Références :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Piquemal, Michel. <em>Les Philo-fables</em>, <em>"Le mille-pattes"</em>, Albin Michel Jeunesse, 2003, pp 24-25. ISBN : 978-2226140203<br /></li>
<li>Carrière, Jean-Claude. <em>Le cercle des menteurs</em>, volume I, Plon, 1998. P 315.</li>
<li>Contre-pied : "<a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/05/26/%C2%AB-Deux-intellectuels-assis-vont-moins-loin-qu%E2%80%99une-brute-qui-marche.-%C2%BB-Michel-Audiard.">Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche"</a> où le conte du mille pattes est cité.</li>
<li>Ce conte a été revisité par Michel lors de <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/04/18/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-16-avril-2011">la soirée-contes du 16 avril 2011</a>. Vous trouverez en fichier joint le texte intégral sous licence Creative commons : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Le_millepattes_et_la_grenouille_MICHEL_2011.doc">Le_Mille_Pattes_et_la_Grenouille_Michel_Avril2011</a> <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" /></a></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Le mille-pattes, portrait en pied(s)...</ins><br /></p>
<ul>
<li><q>Une maman mille-pattes compte les pattes de son enfant nouvellement né : 998, 999, 1000... 1001 ! Oh, c'est un garçon !...</q><br /></li>
<li>Les myriapodes ou millipèdes (<em>Myriapoda</em>, du grec μύριος murios, dix mille, et ποῦς pous, podos, pied) forment une classe d'animaux articulés, des arthropodes, communément appelés « mille-pattes ». Ils comprennent les animaux qui sont composés d'une tête suivie de nombreux anneaux semblables, portant chacun une ou deux paires de pattes. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.Scolopendra_FritzGeller-Grimm_s.jpg" alt="Scolopendre_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Scolopendra_fg01.JPG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Scolopendre_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Scolopendra_fg01.JPG, avr. 2011" />En France on rencontre par exemple les scolopendres, scutigères ou lithobies. Les scolopendres sont des animaux carnassiers et voraces. L'espèce <em>Scolopendra cingulata</em> (ci-contre) est répandue sur tout le contour de la mer Méditerranée. Sa morsure peut être très douloureuse. (Wikipédia)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Le problème du mille-patte c'est la marche !</ins><br />
Quand il marche toutes les pattes doivent être mises en mouvement en même temps. (<a href="http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/zoologie-1/d/recyclage-naturel-qui-sont-les-decomposeurs_695/c3/221/p5/">Futura Sciences</a>. <em>Les mille-Pattes</em> <ins> in :</ins> "Recyclage naturel : qui sont les décomposeurs ?" - 06/04/2007)<br /></p>
<ul>
<li><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Tachypodoiulus_niger"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.diplopode-Tachypodoiulus_niger_2_t.jpg" alt="mille pattes_diplopode_http://fr.wikipedia.org/wiki/Tachypodoiulus_niger" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mille pattes_diplopode_http://fr.wikipedia.org/wiki/Tachypodoiulus_niger, avr. 2011" /></a> Les <em>Diplopodes</em> actionnent patte gauche et droite en même temps, paire après paire…ils finissent immanquablement par s'emmêler s'ils doivent aller vite, les contorsions du corps entraînant forcément un « mélange de pattes » à un moment donné et donc, la chute ! Le mille pattes du conte était donc (certainement) un diplopode !!!</li>
<li>Les <em>Chilopodes</em> ne mobilisent pas les pattes d'une même paire en même temps. Les pattes se mobilisent de manière métachronale (décalage dans le temps des mouvements des pattes) ce qui donne une impression de mouvement continu en forme de vague.</li>
<li>Plus la <em>scolopendre</em> va vite moins le nombre de pattes mobilisées est grand, l'allure rapide ne requiert, en effet que 3 paires de pattes sur 21. Pour se dépêcher elle doit se «tortiller» !</li>
</ul>
Le petit chaperon rouge sans carré blanc
urn:md5:0be97672a01582c94bbb96338c601eb1
2011-01-23T21:38:00+00:00
patricia gustin
ABC des Personnages
CHINECONTEconte avec des animauxconte de sagesseloup
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chaperon_rouge_2_s.jpg" alt="Chaperon_Rouge_Loup" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chaperon_Rouge_Loup, janv. 2011" />Le conte du Petit Chaperon Rouge nous est parvenu avec plus ou moins de détails, plus ou moins édulcoré selon les versions et les époques. Les versions populaires de ce conte sont bien antérieures à la version épurée de Charles Perrault qui a censuré quelques péripéties du récit initial. Puis, les frères Grimm ont voulu (toujours dans un but moraliste) apporter une autre fin. Mais si on remonte aux sources, le conte du Petit Chaperon rouge (avec chaperon rouge ou sans) est à l'origine un récit initiatique où la petite jeune fille face au loup trouve les ressources nécessaires pour se sauver elle-même ! Ce n'est que bien après que le Petit Chaperon Rouge est devenu une fillette naïve qui se laisse dévorer par le loup sans réagir ... <br />
<br />
Laissez-moi vous conter la véritable histoire du Chaperon Rouge sans carré blanc ... puis étudier les différences apportées par les versions "classiques" (celles réécrites par Charles Perrault et les frères Grimm) ...<br />
<br /></p>
<p><strong><em>Loup y-es-tu ? ...</em></strong><br />
<br /></p>
<p><q>Article modifié le 23 avril 2011, puis le 18 juillet 2013 en ajoutant un résumé adapté de "Mon chaperon rouge" d'après Poloni, ajouts de références le 18 février 2014, puis le 7 avril 2016, le 13 mars 2018, et le 18 mars 2020.</q> A suivre ? ...<br /><br /></p> <h2><strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chaperon_rouge_2_sq.jpg" alt="Chaperon_Rouge_Loup" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chaperon_Rouge_Loup, janv. 2011" />LE PETIT CHAPERON ROUGE AU FIL DU TEMPS </strong></h2>
<h4>Les versions populaires</h4>
<p>Les paysans français racontaient l’histoire dès le XIe siècle. Ces versions populaires traditionnelles sont nettement plus rouges, plus sauvages, mais aussi plus saines que les versions "classiques". Le récit est fort, chargé de sens et de symboles, la fin est dynamique et positive : la petite se sauve elle-même des griffes du loup ! Une fillette (avec ou sans Chaperon Rouge selon les versions) est chargée d'apporter une galette de pain pétrie par sa mère et un petit pot de beurre à sa mère-grand. Elle quitte le village, dépasse le moulin, et suit un sentier dans la forêt jusqu'à un croisement. Le loup l'aborde et la questionne, puis lui demande de choisir son chemin. La fillette prend «<strong> le chemin des aiguilles </strong>» tandis que le loup va au plus vite, et court tout droit par « <strong>le chemin des épingles</strong> » pour arriver avant elle chez la grand-mère qu'il dévore d'entrée. Pendant ce temps, le Petit Chaperon Rouge savoure le plaisir de glaner noisettes, fleurs et cherche même des aiguilles à large trou pour sa grand-mère dont la vue baisse … (que de symboles là-aussi …). Arrivée chez sa grand-mère qu'elle trouve couchée, elle ne s'inquiète pas de sa voix rauque, la croyant enrhumée, et accepte de goûter au <ins>repas</ins> déposé sur la table. Ce sont les restes de sa grand-mère (la tête, ou des morceaux de viande, les dents ... la petite-fille s'interroge tout de même quant aux dents présentes dans la chair et le Loup répond qu'il s'agit de haricots...) : <em>Ta viande n'est pas cuite !</em> Le loup lui dit de boire de la bouteille de vin posée sur la table mais c'est le sang de la grand-mère (symbole des règles qui font que la fillette devient jeune fille et bientôt femme capable de procréer) : <em>Il n'est pas bon ton vin !</em> Un petit chat caché sous la table donne l'alerte en criant : « <em>Pouah ! Elle mange la chair et le sang de sa grand-mère !</em> » Grand-mère-le-loup invite la fillette à le rejoindre dans le lit. Malgré les avertissements sanglants, la fillette oscille entre le désir de connaître l'inconnu (la bête cachée dans le lit qui l'attire malgré elle) et la prudence, la peur, le dégoût. Elle cède à la fascination qu'exerce sur elle le loup. A la demande du loup <ins>elle enlève ses vêtements un à un</ins> : <em>Tu n'en auras plus besoin, jette-les au feu !</em> … On la sent prête à succomber au séducteur par curiosité et/ou par naïveté mais elle ne perd pas la tête (elle !) : elle agit avec ruse en trouvant <ins>un prétexte pour quitter le lit et la maison</ins> (elle a une envie urgente de faire pipi). Le loup (tout à sa digestion de la grand-mère et peut disposer à sortir du lit mais tout de même un peu méfiant) l'attache avec un fil de laine. La fillette se détache et court jusqu'à la maison de sa mère. Elle claque la porte au nez du loup qui reste dehors ! <br /></p>
<p>Ouf ! Ce petit Chaperon Rouge, moins bête que dans les versions suivantes, a su se sauver elle-même des griffes du loup...</p>
<p><ins>Sources :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Ce conte transmis oralement a été recueilli auprès de L. et F. Briffault, de Montigny aux Amognes - Nièvre vers 1870. Il est en ligne sur le site de la BNF <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/nivers.htm">ici</a>.</li>
<li>Répertorié sous le titre <em>Conte de la mère-grand</em> cette variante du Petit Chaperon rouge a été recueillie par le folkloriste Achille Millien (1838-1927) dans le Nivernais autour des années 1870 et publié par Paul Delarue (1886-1956) dans "Le Conte populaire français" (tome premier) (Maisonneuve et Larose, 1957-1985).</li>
<li>Dans la version recueillie en Touraine par M. Légot (Revue de l’Avranchin, 1885), la petite fille court, le loup à ses trousses, arrive à une rivière qu'il lui faut franchir, se fait aider des laveuses qui tendent leur drap au-dessus de l'eau et la font passer. Quand arrive le loup, les laveuses lâchent les quatre coins de leur drap, lui fournissant son linceul : il tombe à l'eau et se noie. A lire <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/indantho.htm">ici</a>.</li>
<li>Dans la version italienne de <em>La Finta Nonna</em> (La Fausse Grand-mère), la petite fille l’emporte sur le Loup grâce à sa propre ruse, sans l’aide d’un homme ou d’une femme plus âgée.''</li>
<li>Plus de trente versions différentes sont répertoriées par Paul Delarue (1886-1956) dans son Catalogue raisonné du conte français (1951) : deux versions sont directement influencées par Perrault mais vingt versions viennent directement de la tradition orale et une douzaine sont mixtes.</li>
<li>Vous pourrez découvrir l'adaptation que j'ai conté dans l'article suivant du blog : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/01/30/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-22-janvier-2011">''Contes en Pays Narbonnais : le 22 janvier 2011''</a> ainsi qu'une version chinoise assez proche, où trois fillettes échappent au loup après que leur grand-mère ait été dévorée. <br /><br /></li>
</ul>
<h4>Le Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault :</h4>
<p>La version de Perrault perd quelques particularités : il n'y est pas fait mention de chemin des aiguilles ou des épingles (pourtant riches en symboles que nous étudierons plus loin, car à cette époque il y avait une opposition sociale et commerciale entre les deux corporations : celles des fabricants d'aiguilles contre les fournisseurs d'épingles, mais aussi entre les couturières et les brodeuses à l'aiguille (jeunes filles bourgeoises ou citadines) et les brodeuses au fuseau issues de tout milieu (avec un chemin tracé par les épingles qui servaient à maintenir l'ouvrage en court). L'habit de la fille (<strong>le chaperon rouge</strong>) prend plus d'importance, par contre <ins>le « strip-tease » avant de se coucher n'est pas évoqué</ins> … (pudeur requise selon la morale de l'époque). <ins>Perrault se fait moraliste</ins>, il laisse son Petit Chaperon Rouge, non avertie des dangers à fréquenter le loup et particulièrement naïve, se faire dévorer. Bien fait ! Tirez-en de la graine Mesdemoiselles ! Voilà ce qu'il veut nous dire … avec férocité !<br /></p>
<ul>
<li><em>La plus ancienne version retranscrite et figée est celle de Charles Perrault, parue dans Histoires ou contes du temps passé, avec des moralités en 1697.</em> Vous pourrez lire cette version en cliquant <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Petit_Chaperon_rouge_%28Perrault%29">ici</a>.</li>
<li>A écouter : <a href="http://www.lirecreer.org/biblio/contes/contes_de_perrault/le_petit_chaperon_rouge/p5.htm">Le petit chaperon rouge (version de Perrault) raconté par Alain Moreau © 2009</a> <br /><br /></li>
</ul>
<h4>La version des Frères Grimm :</h4>
<p>Le conte de Grimm se veut un conte qui prépare les enfants aux dangers des loups humains qui rôdent. Il reste proche de la version de Perrault, mais <ins>sans le repas macabre du Petit Chaperon Rouge (sans déshabillage détaillé non plus)</ins>. Il y a tout un jeu non dépourvu d'humour ni de suspens quand <strong>le Petit Chaperon Rouge découvre les grands bras, les grandes jambes, les grandes oreilles, le grand nez, les grandes dents</strong> ... Trop tard ! elle disparaît dans le ventre du loup ! Heureusement, un chasseur qui passait par là (comme par hasard …) tue l'animal, l'éventre, et en sort un Petit Chaperon Rouge intact ! Ouf ! Mais, d'après moi, cette version perd son sens initial. Curieusement, ce dénouement m'a toujours « dérangée » quand je l'entendais racontée dans mon enfance. Et si le chasseur n'était pas arrivé <acronym>? Hein </acronym>? Et puis je la trouvais bien bête cette Petite Chaperon Rouge, qui ne voyait rien et ne comprenait rien à rien ! Alors je préférais m'imaginer une autre fin : le Petit Chaperon Rouge se sauvait, sinon elle éventrait le Loup elle-même pour se délivrer du noir cette sinistre prison vivante … Puis, comme dans « Le loup et les 7 chevreaux », elle emplissait le ventre béant de grosses pierres. Et le loup se noyait en allant boire à la rivière pour soigner son indigestion. C'est la version de Charles Deulin où apparaît cette<strong> fin alternative</strong>. Na ! Fin du loup et de sa faim dévorante ! Je tiens tout de même à vous préciser que je ne suis pas née par césarienne … ni aucun de mes enfants d'ailleurs ... <br /></p>
<p>Au XIXe siècle, deux versions distinctes furent rapportées par Jacob et Wilhelm Grimm : la première par Jeanette Hassenpflug (1791–1860) et la seconde par Marie Hassenpflug (1788–1856). Les deux frères firent de la première version l’histoire principale et de la seconde une suite qui montre la fillette et sa grand-mère piégeant et tuant un autre loup, anticipant ses gestes grâce à l’expérience acquise au cours de la première histoire.<br /></p>
<ul>
<li>La version des frères Grimm la plus connue est <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/grimm.htm">ici</a>. Leur Petit Chaperon rouge a été collecté en Bavière et diffère de la version de Perrault par son dénouement heureux. Il est extrait des <em>Contes d'enfants et du foyer</em>, publiés par les Grimm en 1812.</li>
<li>Vous découvrirez la version avec fin alternative que Charles Deulin ajoute au récit des frères Grimm dans <em>Les contes de ma mère l'oye avant Perrault</em> <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Petit_Chaperon_rouge_%28Grimm_-_Deulin%29">ici</a><br /></li>
</ul>
<h4>Le déroulement du conte selon les différentes versions</h4>
<p>Dans le tableau comparatif en fichier joint : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/Petit_chaperon_rouge___tableau_comparatif_gustin.pdf">Chaperon_Rouge_tableau_comparatif_ Gustin</a></p>
<ul>
<li>les X indiquent la présence des éléments cités dans telle ou telle version</li>
<li>les cases grisées indiquent l'omission de ces éléments</li>
<li>la symbolique est commentée plus en détail ci-dessous.</li>
</ul>
<p><br />
<br /><br /></p>
<h2><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chaperon_rouge_2_sq.jpg" alt="Chaperon_Rouge_Loup" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chaperon_Rouge_Loup, janv. 2011" /><strong>LES ÉLÉMENTS DU CONTE ET LEUR SYMBOLIQUE</strong><br /></h2>
<h4>Les personnages</h4>
<ul>
<li><ins>Le Petit Chaperon Rouge :</ins> est petite jeune fille à peine sortie de l'enfance. En quittant l'enfance elle acquiert le droit de sortir de la maison pour se rendre chez sa grand-mère en passant par la forêt. Dans la tradition orale, elle est pressée de partir.</li>
<li>Le conte met en scène <ins>les trois âges de la vie d'une femme</ins> : petite jeune fille à peine sortie de l'enfance (nubile), femme et mère, grand-mère qui ne peut plus procréer.</li>
<li><ins>Le Loup </ins>: Il n'y a pas d'élément masculin dans ce conte … sauf le loup … qui symbolise la bestialité de certains hommes ou une sexualité violente. Est-ce pour cela que dans la version des frères Grimm surgit un chasseur qui vient délivrer le Petit Chaperon Rouge ??? afin de tempérer cet aspect négatif ?...<br /></li>
</ul>
<h4>Les accessoires</h4>
<ul>
<li><a href="http://expositions.bnf.fr/contes/feuille/chaperon/dindex1_1.htm"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chaperon_rouge_1_s.jpg" alt="Chaperon_Rouge_expo_BNF" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Chaperon_Rouge_expo_BNF, janv. 2011" /></a> <ins>Chaperon rouge :</ins> Perrault invente le "chaperon rouge" qui donne son titre au conte. C’est une bande de tissu que d’humbles bourgeoises attachaient à leur tête au XVIIe siècle. Comme Arthur Rackham en 1922, beaucoup d’illustrateurs en font une pèlerine avec capuchon. Il s'agit d'un vêtement ample avec capuche qui s'arrête aux coudes. Le rouge évoque le sang des premières règles qui font d'une fille une jeune fille qui entrent dans la vie de femme. Dans les contes le départ est souvent lié au port d'un accessoire vestimentaire particulier : souliers de fer (dans le monde rural c'est à la puberté que la jeune fille quitte les sabots pour des chaussures), tunique de fer (opposé de la parure) sont des protections apparentes contre toutes sortes de tentations … Mais ici c'est le contraire : le petit chaperon rouge souligne plutôt que la jeune fille est sortie de l'enfance puisqu'elle peut sortir coiffée (à l'époque la coiffe indiquait que la fillette était nubile, donc désirable). Cette petite cape attire l'attention, plus qu'elle ne protège … En effet, un manteau long et de couleur discrète protégerait mieux et aiderait la fillette à passer inaperçue. Les versions de Perrault et de Grimm soulignent le fait que cette petite est tout pour la mère et la grand-mère : elle représente la jeunesse de la femme dans toute sa fraicheur. Dans le conte la mère ne fait aucune recommandation de prudence à la fillette, elle ne la met pas en garde contre de mauvaises rencontres. Le chaperon rouge met en évidence la beauté de la jeune fille mais aussi son manque de protection. <em>Le petit chaperon rouge deviendra chez Perrault un élément distinctif qui donnera son nom à la fillette</em>. Cette particularité n'est pas toujours mentionnée dans la tradition orale.</li>
<li><ins> Galette :</ins> Sa mère envoie le Petit Chaperon Rouge chez sa grand-mère pour apporter une galette : le pain est une nourriture de base, et souligne les liens entre les générations. Pétrie par les mains de la mère, elle est symbole de vie et de procréation. Un expression populaire dit bien « Avoir un pain au four » pour signifier qu'une femme attend un bébé ...</li>
<li><ins>Chevillette et bobinette :</ins> Système de fermeture de la porte d'entrée (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tire_la_chevillette,_la_bobinette_cherra). Cela fait allusion aussi à l'accès au sexe de la femme. La cheville et la bobine sont utilisées avec un diminutif et la phrase de la grand-mère résonne comme une formule magique : « <em>Tire la chevillette et la bobinette cherra ...</em> ». En broderie avec fuseau et épingles, une cheville permet d'adapter la bobine de fil au fuseau … autre allusion ici aussi ?<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Lieux</h4>
<p><q>« Chaque élément du décor est dans le conte porteur de sens. »</q><br /></p>
<ul>
<li><ins>La maison</ins> représente la sécurité du foyer. <q>« Le four, c'est le cœur de la maison, le lieu où le pain lève. Mais c'est aussi celui où se fabriquent les enfants, celui où la femme stérile place le bonhomme en pain d'épice qui va s'éveiller à la vie. »</q> (Bernadette Bricout : La clé des contes, Seuil, 2005, p 84) Pourtant la mère ne prépare pas sa fille au monde extérieur. Elle ne fait aucune mise en garde ...</li>
<li><ins>Le moulin</ins> est à la limite des dernières maisons. Et la maison de la mère-grand bien au-delà. Le moulin représente le lieu du désir et de l'exubérance car les ébats amoureux sont évoqués par le va-et-vient de la trémie (sorte d'entonnoir qui conduit le grain aux meules). On disait «<em> jeter son bonnet par dessus le moulin </em>» pour signifier le rejet des règles, et l'entrée dans une vie sexuelle passionnée. Et « Le Moulin Rouge » (rouge, n'est-ce-pas ?) cela ne vous évoque rien ? (Au début du siècle dernier ce lieu de plaisir sur la butte Montmartre à Paris, aux spectacles peuplé de danseuses « légères », a été cité et visité par bien des artistes célèbres ...) Le Petit Chaperon Rouge va donc dépasser les limites du village, de la vie sociale pour se trouver confrontée à l'attrait de la nouveauté, de la liberté, la séduction.</li>
<li><ins>La forêt</ins> est vaste et évoque un monde sauvage où il ne fait pas bon se perdre.</li>
<li><ins>La maison de la grand-mère</ins> signifie un retour aux origines, une connaissance de ses origines familiales, la prise de conscience de l'appartenance à une lignée. Ici il s'agit de l'appartenance au monde des femmes. <q>« Aller de la maison de la mère à la maison de la grand-mère, c'est remonter vers l'origine même de la vie. .. c'est aller du four matriciel qui abrite la vie vers le moulin secret de la conception»</q> (Bernadette Bricout : La clé des contes, Seuil, 2005, p 83, 85)<br /></li>
</ul>
<h4>Le chemin suivi par le Petit Chaperon Rouge</h4>
<p>Le Petit Chaperon Rouge est une toute jeune fille à peine sortie de l'enfance. <em>En quittant la maison, elle quitte aussi l'enfance.</em> En passant par la forêt. elle suit un chemin qui évoque le chemin de la vie : elle sort de l'enfance protégée dans la maison familiale avec sa mère, entre dans la puberté, elle peut devenir femme. Il lui faut s'aventurer hors de la maison dans la forêt : le monde extérieur est beau, attirant, empli de multiples ressources mais aussi de pièges. Elle va chez sa grand-mère. Après avoir été fille, puis mère, sa grand-mère a atteint un âge où elle ne peut plus procréer mais, attention, elle peut encore être dévorée par le loup … C'est par son expérience personnelle et sa capacité à réagir que le Petit Chaperon Rouge deviendra une femme : en surmontant les pièges de la séduction, en sachant se protéger sans être terrifiée. Elle utilise la ruse pour fuir le loup, s'enferme dans la maison, lieu protecteur, symbole de la famille en opposition aux liaisons dangereuses suscitées par la séduction ou la passion. Le Petit Chaperon Rouge s'est trouvée ainsi confrontée aux trois âges de la vie et aux pièges que peut rencontrer une femme dans sa vie.<br />
<ins>Dans la tradition orale, le Loup propose un choix à la jeune fille :</ins></p>
<ul>
<li><strong>Le chemin des aiguilles :</strong> la fillette (avec ou sans Chaperon Rouge selon les versions) prend « le chemin des aiguilles ». Le Petit Chaperon Rouge savoure le plaisir de glaner des noisettes (cachées sous un chaperon vert), des fleurs (symbole de jeunesse) et dans une version du Morvan elle cherche des aiguilles à large trou pour sa grand-mère « qui ne voit plus bien clair » (cette sollicitude rappelle qu'un jour les enfants deviennent les parents de leurs parents qui ont vieilli. En langage populaire, une femme qui ne voit plus (sous entendu ses règles) est ménopausée … « Ce parcours féminin, c'est la vie qui se cherche au cœur de la forêt, la liberté gagnée, l'autonomie conquise. »</li>
<li><strong>Le chemin des épingles :</strong> le loup court tout droit par le chemin des épingles pour arriver avant le Petit Chaperon Rouge chez la grand-mère qu'il dévore en entrée. Selon Bernadette Bricout <q>« Le chemin du loup est le plus court, c'est le chemin de la conquête du pouvoir. »</q> L'aiguille a cousu le chaperon et représente le travail domestique, mais l'épingle permet de fixer une parure et représenterait plutôt pour une femme la vie sociale ... Ces deux éléments participent à la réalisation de la jeune fille en femme sûre de sa beauté. Dans une version de Haute-Bretagne, le loup invite la petite fille à choisir entre les sentiers (l'amour buissonnier, nomade) et le grand chemin (la voie qui conduit à l'église, et au jour des noces). Dans le conte comme dans la vie, la réponse des filles varie...</li>
</ul>
<ul>
<li><ins>Dans la version de Perrault</ins> le Loup cherche seulement à être le plus rapide et propose une course. A la course du loup tout entier tendu vers son but s'oppose le plaisir du jeu vécu comme une parenthèse par notre Petit Chaperon Rouge. <br /></li>
</ul>
<p><ins>Contexte historique :</ins> Perrault ne mentionne ni le chemin des aiguilles ni celui des épingles parce que cela renverrait à une réalité dont il ne faut pas parler. A Paris, le commerce des aiguilliers et des épingliers est en difficulté en raison de la cherté de la main-d'œuvre. En octobre 1695, année où la première version manuscrite du Petit Chaperon rouge est offerte à la sœur du Roi, les deux corporations sont réunies mais la rivalité continue à les opposer en province. C'est une guerre entre deux techniques dans une société où le costume est devenu un élément essentiel. Perrault, soucieux de ménager l'autorité royale qui a interdit le port de dentelles en 1640 pour mettre fin à ces rivalités qui accapare trop de monde, a sans doute préféré occulter toute allusion qui pourrait réveiller le conflit. <br /></p>
<p><ins>Ce conte, par le vocabulaire utilisé, semble lié à l'activité dentellière :</ins> l<em>es épingles</em> marquaient sur le carton la trace d'un « <em>chemin</em> » qui variait selon le modèle choisi. Pour qu'elles soient bien visibles, on trempait l'extrémité des épingles dans la « <em>cire rouge</em> » pour leur faire un petit « <em>chaperon</em> ». La « <em>bobine </em>» était une « espèce de fuseau servant à dévider de la soie, de l'or » et le bobinoir des dentellières comporte une « <em>cheville </em>» conique et mobile qui reçoit une extrémité du fuseau. Pour lisser leur ouvrage, les dentelières se servaient d'un instrument appelé « <em>dent de loup</em> » … Sans nul doute, Les dentellières travaillaient avec une grande concentration, voire un certain recueillement. Elles savaient manier avec dextérité les doigts, la langue et l'esprit en parlant par sous-entendu, comme dans les contes qui savent utiliser les objets de chaque jour pour créer du sens …<br /></p>
<p><a href="http://raconte.forumactif.com/t109-origines-du-petit-chaperon-rouge">Le jardin des conteurs</a> nous fait découvrir d'autres variantes : <em>Dans son "catalogue raisonné" recensant un panel de versions de contes populaires, Paul Delarue précise qu’<q>il y a, quelques variantes dans la désignation des chemins : on trouve aussi le chemin des pierrettes et des épinettes en langue d’oc, le chemin des ronces et celui des pierres au Tyrol.</q> Mais cette question du loup sur le choix des chemins est si générale que les conteurs populaires de la zone d’extension du conte l’ont réintroduite dans des versions qui doivent tout le reste à Perrault. Quant à la véritable signification d’une telle question, Delarue ne prendra pas au sérieux ce motif jugé puéril et absurde (...) Le choix des chemins qui oppose des objets voisins, tous deux métalliques, rappelle une formulette pour amuser les enfants :</em><br /></p>
<blockquote><p>- Une aiguille <br />
- Je te pique <br />
- Une épingle <br />
- Je te pince. "<br /></p></blockquote>
<p>Dans la tradition orale, les paysans comprennent ces " devinailles " à double sens. Ainsi, ce conte ne s’inscrit pas uniquement dans une perspective ludique.<br /></p>
<h4>Confrontation avec le Loup</h4>
<ul>
<li><ins>Le loup se conduit en boucher </ins> Dans une version populaire particulièrement sanglante, les intestins de la grand-mère remplacent la lanière qui retient la porte … Le loup se conduit en boucher en suspendant les restes ... Imaginez la terreur du Petit Chaperon Rouge en entrant chez sa grand-mère et la peur des enfants qui écoutent : ils ne risquaient pas d'ouvrir la porte à un étranger …</li>
<li><ins>Le loup invite le Petit Chaperon Rouge à un repas préparé avec les restes de la grand-mère.</ins> En acceptant, elle s'approprie la force vitale de sa grand-mère et le pouvoir de faire des enfants, prend sa place de femme et remplace celles qui l'ont précédée. Selon les versions, un animal doté de parole l'avertit (corbeau sur une arbre, chat caché sous la table).</li>
<li><ins>Strip-tease du Petit Chaperon rouge :</ins> La parure est destinée à masquer et révéler en même temps un corps désirable. Après avoir souligné les charmes de la jeunesse elle n'existe que pour être ôtée. Le loup demande au Petit Chaperon rouge de mettre ses habits au feu : elle n'en a plus besoin.</li>
<li><ins>L'exploration du corps du loup</ins> nomme successivement les parties du corps découvertes. Le Petit Chaperon est partagée entre la crainte et l'émerveillement. La fascination de l'interdit sans doute ... La curiosité et la surprise l'emportent sur la raison ou le danger.<br /></li>
</ul>
<h4>L'attitude de la fillette et du loup évoluent dans les versions successives</h4>
<p><strong>Dans la version orale de la Nièvre</strong></p>
<ul>
<li>Aucun jugement de valeur n’est porté à l’égard du <ins>loup</ins>. C’est par hasard qu’il rencontre la fillette et qu’il la précède chez la grand-mère. Le loup n'est ni bon, ni mauvais ; il est simplement un loup affamé qui finalement se fait berner.</li>
<li>L’attitude de la <ins>fillette</ins> par contre, s’avère beaucoup plus complexe : malgré les avertissements de la chatte, elle mange la chair et boit le sang qui lui sont présentés. On ne décèle aucune crainte dans son comportement, et elle se prête volontiers au jeu du déshabillage. Le danger ne l’effraie pas, et sa débrouillardise et son intelligence lui permettent d’ailleurs d’échapper sans problème aux griffes du loup.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Dans les versions écrites de Perrault et Grimm</strong><br />
On assiste à une véritable métamorphose de la <ins>fillette</ins> qui d’intelligente, débrouillarde et autonome devient superficielle et naïve :</p>
<ul>
<li>elle s'identifie à son vêtement (le chaperon rouge qui la rendait si mignonne)</li>
<li>elle répond naïvement aux questions du loup et donne au loup toutes les indications pour aller chez sa grand-mère</li>
<li>elle s’avère tellement incapable de gérer la situation et se fait dévorer par le loup, sans se défendre, sans lutter ni ruser pour fuir<br /></li>
</ul>
<p><br />
Chez Perrault, et plus encore chez les frères Grimm, <ins>le loup</ins> représente le mal, la violence impitoyable liée à des appétits bestiaux, le danger que peut rencontrer une jeune fille seule qui parle à un inconnu. Ces versions-là visent à inculquer aux femmes qu'elles ne peuvent être indépendantes : seul un homme peut les protéger d'un prédateur qui rôde à l'extérieur du foyer familial où elles doivent bien sagement rester. Le loup, simple bête sauvage affamée mais pas très malin dans la version nivernaise, devient rusé, calculateur, menteur, cruel et impitoyable d'après l'analyse faite <a href="http://cuisinez-vegetalien.net/utopie/Analyse%20du%20petit%20chaperon%20rouge.htm">ici</a> :</p>
<ul>
<li>rusé, il demande à la fillette quel chemin elle compte prendre et conseille à la «pauvre enfant», mine de rien, le chemin le plus long. La ruse du loup croît encore chez les frères Grimm, où il incite carrément la petite fille à s’attarder en admirant et cueillant des fleurs</li>
<li>menteur, il ment effrontément en prétendant être trop faible pour ouvrir la porte ; il se cache sous les couvertures</li>
<li>manipulateur, il contrefait et adoucit sa voix, pour mieux abuser la fillette</li>
<li>cruel, insensible et impitoyable, l’effroi de l’enfant et son jeune âge ne le retiennent pas. <br /></li>
</ul>
<h4>Dénouement</h4>
<ul>
<li><ins>Dans la tradition orale</ins>, la fillette feint un besoin urgent pour échapper à la surveillance de son agresseur. Elle sort attachée par un fil mais coupe le cordon et s'enfuit. La liberté est reconquise par sa seule volonté et sa ruse.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Cette fin est oubliée dans le texte de <ins>Perrault</ins> qui se veut moralisateur : le loup dévore grand-mère et petite-fille naïve, goulument … irrémédiablement.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><ins>Grimm</ins> a ajouté la délivrance par un <em>chasseur</em> qui ouvre le ventre du loup avec des ciseaux et en sort le Petit Chaperon Rouge puis la grand-mère (elle n'est pas mangée par la fillette dans cette version). Une fois sortie, le Petit Chaperon Rouge court chercher de grosses <em>pierres</em> ; le chasseur et la fillette en farcissent le ventre du loup. Quand il se réveille, il ne peut plus se lever et tombe mort.C'est pour donner une fin moins terrible sans doute, mais le sens initial du conte et du voyage initiatique du Petit Chaperon rouge s'en trouve amoindri. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Dans la version transmise par <ins>Charles Deulin</ins> dans <em>Les contes de la mère l'oye avant Perrault</em> (E. Dentu, 1879 (p. 166-172), <em>un nouvel épisode s’ajoute au récit</em>, comme si cela n'était pas suffisant, . «On raconte encore qu’une autre fois», le Chaperon Rouge croisa un loup en allant porter de la galette à sa grand-mère. Se gardant de se laisser distraire, elle arriva sans encombre chez cette dernière et lui raconta sa rencontre. Comme le loup frappait à la porte et rôdait autour de la maison, la grand-mère dit au Chaperon Rouge d’aller vider l’eau de cuisson des saucisses qu’elle avait fait cuire la veille dans la grande auge de pierre devant l’entrée de sa maison. Le Petit Chaperon Rouge en porta tant de seaux que pour finir l’auge fut pleine. Attiré par l’odeur de la viande, le loup juché sur le toit se pencha, glissa, tomba dans l’auge et se noya. «Allègrement, le Petit Chaperon Rouge regagna sa maison et personne ne lui fit le moindre mal». <br /></li>
</ul>
<p><br />
<q><em>Cette <strong>image négative de la femme</strong>, en cette fin de 17ème siècle, s’inscrit dans un contexte historique précis, où les femmes étaient soit considérées comme des sorcières potentielles, soit contraintes d’épouser des hommes pour lesquels elles n’éprouvaient rien. Tout devait donc être mis en œuvre pour les maintenir dans un état d’infériorité et de dépendance par rapport aux hommes.</em> (...) <em>La caricature proposée par le conte : une fillette aimable aux prises avec un animal sanguinaire et sans pitié, sauvée in extremis par un bon chasseur, a pour objectif de <strong>justifier aux yeux des enfants les mauvais traitements que nous infligeons aux animaux</strong>. </em></q> (voir l'analyse faite <a href="http://cuisinez-vegetalien.net/utopie/Analyse%20du%20petit%20chaperon%20rouge.htm">ici</a>)<br />
<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/LIVRE_anime1.gif" alt="LIVRE_anime1.gif" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="LIVRE_anime1.gif, janv. 2010" /><strong>Pour en savoir plus :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Bernadette Bricout : <em>La clé des contes</em>, Seuil, 2005</li>
<li>Pierre Péju : <em>La petite fille dans la forêt des contes</em>, Robert Laffont, 1997</li>
<li>AVEA - Action végétariste pour l'égalité animale : <em>Analyse du Petit Chaperon rouge</em>, en ligne, cliquer <a href="http://cuisinez-vegetalien.net/utopie/Analyse%20du%20petit%20chaperon%20rouge.htm">ici</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>BNF :<a href="http://expositions.bnf.fr/contes/pedago/chaperon/indcorp.htm"> Quelques versions</a></li>
<li>BNF : <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/index.htm">Les variantes narratives</a></li>
<li>BNF : <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/indcles.htm">Clés de lecture</a></li>
<li>BNF : <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/indverd.htm">Grand-mère si vous saviez !</a><br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.4_histoires_Petit_Chaperon_Rouge_t.jpg" alt="4_histoires_Petit_chaperon_Rouge" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="4_histoires_Petit_chaperon_Rouge, janv. 2011" /> <strong><em>Quatre histoires du Petit Chaperon rouge</em></strong>, Gilles Bizouerne (Auteur), Charles Perrault (Auteur), Fabienne Morel (Auteur), Nicole Belmont (Postface), Syros, 2010. <em>Quatre versions très différentes du conte dit du «Petit Chaperon rouge»</em>. <ins>En France</ins>, <em>Le Petit Chaperon rouge</em> : la version intégrale de Charles Perrault ou comment le loup croque grand-mère et enfant. <ins>Au Maroc</ins>, <em>La petite Aïcha et le grand-père Bouissa</em>, qui eux, rencontrent un ogre. <ins>Au Japon</ins> <em>Les sœurs et le démon</em>, où un démon prend la place de la mère de deux fillettes. <ins>En Afrique de l’Est</ins>, <em>La petite fille et le lion</em>, où l’enfant, par la ruse, et grâce à ses frères, s’en sortira.</li>
<li><strong><em>Histoires du Petit Chaperon rouge dans le monde</em></strong>, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Histoires_petit_chaperon_rouge_monde_Syros_2008.jpeg" alt="Hisoires_Petit_Chaperon_Rouge_Monde_Syros_2008" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Hisoires_Petit_Chaperon_Rouge_Monde_Syros_2008, avr. 2016" />Fabienne Morel et Gilles Bizouerne, Syros, 2008 : <ins>France/Touraine</ins> <em>L'homme bien laid et sa truie</em>. France/Velay <em>La fille et le loup</em>. <ins>Chine</ins> <em>Le léopard</em>. <ins>Afrique de l'Est</ins> <em>La petite fille et le le lion</em>. <ins>Maroc</ins> <em>La petite Aïcha et le grand-père Bouissa</em>. <ins>Japon</ins> <em>Les sœurs et le démon</em>. <ins>Canada</ins> <em>Le petit piqueur de gomme</em>. <ins>Italie/Abruzzes</ins> <em>L'ogresse poilue</em>. <ins>Italie/Lombardie</ins> <em>Le loup et les trois filles</em>. <ins>Corée</ins> <em> L'origine du soleil et de la lune</em>. <ins>France</ins> <em>Le Petit Chaperon rouge</em>: texte original de Charles Perrault.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><q><em>Le loup et les sept chevreaux</em> remonte probablement au 1er siècle de l’ère chrétienne donnant naissance mille ans après à une variante devenue <em>Le petit chaperon rouge</em>. <em>Le petit chaperon rouge</em> figurait dans les ouvrages, célèbres en Allemagne, des frères Grimm publiés au 19e siècle. Cette version était basée sur celle écrite au 17e siècle par le français Charles Perrault. Celui-ci s’était inspirée d’un conte plus ancien transmis par la tradition orale en France et en Autriche. Il en existe de nombreuses variantes en Afrique et en Asie comme par exemple le tigre grand-mère au Japon, en Chine et en Corée. Pour retrouver les origines du conte, Jamie Tehrani a soumis 58 variantes à une analyse phylogénétique, une méthode statistiques utilisée par les biologistes pour la classification des êtres vivants qui permet d’établir le degré de parenté entre les espèces et de comprendre leur évolution. L’analyse s’est concentrée sur 72 scénarios en fonction de différents protagonistes comme le loup, l’ogre, le tigre ou d’autres créatures et les ruses utilisées pour berner les victimes ainsi que le sort de ces dernières. Cette étude a aussi permis de démentir une théorie répandue selon laquelle la version la plus ancienne du petit chaperon rouge était née dans la tradition orale chinoise avant de se répandre en Occident par la route de la soie.La version chinoise est dérivée des traditions orales européennes», affirme le chercheur. «Les Chinois ont en fait mélangé le petit chaperon rouge, le loup et les sept chevreaux et des contes du folklore local pour créer une nouvelle version hybride».</q> ("Le Temps", magazine, <a href="https://www.letemps.ch/sciences/loup-sept-chevreaux-donne-naissance-petit-chaperon-rouge">''Quand «Le loup et les sept chevreaux'' donne naissance au «Petit chaperon rouge»''</a> article publié le 14/11/2013)<br />
<br /></p>
<h2><strong>LE PETIT CHAPERON ROUGE CHINOIS</strong><br /></h2>
<p><a href="http://www.editions-picquier.fr/catalogue/fiche.donut?id=726"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.chaperon_chinois_Sellier_Louis_s.jpg" alt="Le_petit_chaperon_chinois_Sellier_Louis" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Le_petit_chaperon_chinois_Sellier_Louis, janv. 2011" /></a> <em>Le Petit Chaperon chinois</em>, Marie Sellier (auteur), Catherine Louis (illustration), Picquier Jeunesse, 2010. Dans ce livre, pas de chaperon rouge, mais le rouge est présent en fond derrière les motifs de papier découpé noir. D'après une très ancienne version chinoise mettant en scène un tigre, mais cette version reste très proche du texte original. Ce beau livre cartonné montre à chaque page le texte et des silhouettes découpées noires sur fond rouge, façon kamishibaï. Le kamishibaï ou théâtre d'images en papier » (紙芝居, littéralement « pièce de théâtre sur papier ») est une technique de contage d'origine japonaise basée sur des images (planches cartonnées 37 x 27,5 cm, en papier à l'origine) défilant dans un petit théâtre en bois (à l'origine) ou en carton, à trois ou deux portes.<br /></p>
<p>Voilà une version du Petit Chaperon rouge "sans rouge ni chaperon" bien éloignée du texte de Perrault mais relativement proche des versions populaires transmises par les traditions orales de diverses régions françaises dont un grand nombre proposent un dénouement heureux, différent toutefois de celui des frères Grimm. La version chinoise inverse les rôles dans la fonction initiale du conte. C'est la grand-mère qui porte un panier de galettes à ses trois petites filles laissées seules…La grand-mère se faire dévorer, mais les petites se méfient avant d'ouvrir la porte (comme dans le conte du loup et des 7 chevreaux). Les deux aînées ne laissent pas entrer le loup mais la plus jeune se précipite et ouvre la porte. Elles vont utiliser la ruse pour s'échapper en prétendant devoir sortir pour faire leurs besoins. Elles se réfugient dans un arbre et le loup s'attache lui-même pour se faire hisser (cela rappelle un peu le conte musical de Prokofief : « Pierre et le loup »). Elles lâchent la corde lorsque le loup est presque à niveau de la branche, et la brute s'écrase au sol. Après s'être assuré qu'il ne bouge plus, les trois petites-filles rentrent tranquillement dans la maison car, maintenant, « <q>qu'on se le dise, les petites-filles n'ont pas peur du loup !</q>»</p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.chaperon_chinois_Sellier_ouvert_m.jpg" alt="Le_petit_chaperon_chinois_SELLIER_livre_ouvert" style="display:block; margin:0 auto;" title="Le_petit_chaperon_chinois_SELLIER_livre_ouvert, fév. 2014" /><br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Le Petit Chaperon chinois</em>, Marie Sellier (auteur), Catherine Louis (illustration), Picquier Jeunesse, 2010.</li>
<li><em>Zhongguo TongHua</em>, version chinoise du " Petit Chaperon Rouge ", recueillie dans la province du Henan, <ins>in :</ins> le recueil "Contes populaires chinois", Shangaï (Chine), 1989. Mis en ligne par le CMLO, <a href="http://www.euroconte.org/Default.aspx?tabid=337">ici</a>.</li>
<li>Dans <em>La Grand-Mère et le loup</em>, c’est la vieille dame qui se rend chez ses trois petites filles toutes seules à la maison, leur portant un panier de galettes et de boulettes fourrées à la viande. <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/grand/019.htm">http://expositions.bnf.fr/contes/grand/019.htm</a><br /></li>
<li>Un vieux conte populaire de Chine, <em>La vieille femme tigre</em>, raconte l'histoire de deux fillettes amenant de la nourriture à leur grand-mère dévorée par un tigre qui prend sa place pour manger les enfants. Ce motif sera repris ensuite de façon quasi universelle par beaucoup de conteurs qui le feront varier selon les époques et les lieux. Une page visible <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/grand/019.htm">ici</a></li>
<li><em>Grand-mère ours</em>, Muriel Bloch, « 365 contes pour tous les âges », Gallimard Giboulées, 1995. CHINE. « Contes de la République populaire de Chine, Editions de Pékin.</li>
<li><em>Din'Roa la vaillante</em>, conte chinois repris par Jean-Louis Le Craver, Didier Jeunesse, collection A petits petons, 2006. <q>Din'Roa part avec son petit frère chez sa grand-mère. Mais c'est un ours qui les reçoit ! Din'Roa protège son petit frère en faisant croire qu'il a des poux (les ours n'aiment pas les poux) et l'enferme dans la chambre. Elle sort dans la cour faire ses besoins ; l'ours va la chercher et voit le reflet de Din'Roa dans la mare mais ne peut l'attraper... en réalité elle est perchée dans le poirier. Elle propose des poires à ce gros balourd d'ours et lui demande d'aller chercher la lance pour quelle puisse lui attraper quelques poires et les lui lancer. L'ours qui a grand faim va chercher la lance. Une poire, deux poires ... et un coup de lance dans la gueule grande ouverte de l'ours ! Din'Roa descend et donne un grand coup de pied à la dépouille de l'ours : <em>Tiens, sale bête ! ça t'apprendra à vouloir manger les petits enfants !</em> et elle va se coucher comme si de rien n'était ... Le matin, elle réveille son petit frère et lui montre l'ours qui s'était fait passé pour la grand-mère. Elle raconte tout à sa mère et depuis la fillette est appelée <em>Din'Roa la Vaillante</em>.</q><br /></li>
</ul>
<p><br />
Plusieurs contes d'Asie sont contenus dans le recueil <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Histoires_petit_chaperon_rouge_monde_Syros_2008.jpeg" alt="Hisoires_Petit_Chaperon_Rouge_Monde_Syros_2008" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Hisoires_Petit_Chaperon_Rouge_Monde_Syros_2008, avr. 2016" />« Histoires du Petit Chaperon rouge dans le monde », Fabienne Morel et Gilles Bizouerne, Syros, 2008 :</p>
<ul>
<li><em>Le léopard</em> - CHINE -</li>
<li><em>Les sœurs et le démon</em> – Japon</li>
<li><em> L'origine du soleil et de la lune</em> - Corée<br /><br /></li>
</ul>
<p>D'autres références en ligne :</p>
<ul>
<li>le site <a href="http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?t=21894">Le guichet du savoir</a>.</li>
<li><em>Il était une fois le petit chaperon rouge</em>, sur le blog « La science infuse », où l'on trouve un arbre reliant les variantes en fonction de leur similarité : <a href="http://blog.science-infuse.fr/post/Il-etait-une-fois-le-petit-chaperon-rouge">http://blog.science-infuse.fr/post/Il-etait-une-fois-le-petit-chaperon-rouge</a><br /></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h2><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.chaperon_rouge_2_sq.jpg" alt="Chaperon_Rouge_Loup" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chaperon_Rouge_Loup, janv. 2011" /><strong>LE PETIT CHAPERON ROUGE MODERNE</strong><br /></h2>
<h4>Le petit chaperon vert</h4>
<p><a href="http://www.amazon.fr/Petit-Chaperon-vert-Gr%C3%A9goire-Solotareff/dp/2211028942"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/chaperon_vert.jpg" alt="Chaperon_vert_Grégoire Solotareff" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chaperon_vert_Grégoire Solotareff, janv. 2011" /></a><em>Le Petit Chaperon vert</em>, Solatoreff, illustré par Nadia, l'Ecole des loisirs, coll. Mouche, 1989. <br />
Cette version s'ouvre sur une histoire de couleur de capuchon : vert pour l'héroïne, jaune pour sa sœur, bleu pour sa meilleure amie et rouge pour son ennemie détestée "<em>parce que c'était une menteuse</em>". <strong>Excédée par les histoires à dormir debout du petit chaperon rouge, le "petit chaperon vert" décide donc de lever le voile sur ce qui s'est vraiment passé ce jour fameux où son ennemie et elles sont allées rendre visite à leurs grand-mères respectives..</strong>. Comme sa grand-mère est malade, le petit chaperon vert part lui donner des médicaments et "<em>des bonnes choses à manger</em>". Dans la forêt, elle rencontre le petit chaperon rouge qu'elle ne salue pas, qui porte également un panier, puis <em>"un énorme loup noir</em>" courant à vive allure sans se préoccuper de la fillette. Celle-ci arrive chez sa grand-mère et lui raconte l'aventure. Sur le chemin du retour, elle retrouve le chaperon rouge, la met en garde contre ce qui peut lui arriver, mais le chaperon rouge ne s'en soucie guère. Cependant, la mère du petit chaperon vert est inquiète et demande à sa fille de raccompagner son ennemie chez elle car "<em>toi, habillée en vert, avec ton chaperon vert parmi les hautes herbes vertes de la forêt verte, tu ne risques pas grand-chose et c'est d'ailleurs pour ça que je t'habille toujours en vert</em>". Le chaperon vert s'exécute et croise alors un convoi de chasseurs portant un loup mort, accompagné du chaperon rouge chantant sa mort et sa résurrection… : le chaperon vert et sa mère concluent au mensonge. <br />
Un extrait est en ligne <a href="http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/solota.htm">ici</a><br /></p>
<h4>Quelques réécritures du XXème siècle :</h4>
<ul>
<li><em>Le Chaperon rouge</em>, Henri Pourrat (1948-1962)</li>
<li><em>Le Petit Chaperon chinois</em>, Marie Sellier (auteur), Catherine Louis (illustration), Picquier Jeunesse, 2010, d'après un conte ancien de Chine<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><em>Le Petit Chaperon Bleu marine</em>, Dumas et Moissard (1977)</li>
<li><em>Le Petit Chaperon rouge</em>, Tony Ross (1978)</li>
<li><em>Le Petit Chaperon rouge</em>, Christian Poslaniec d’après Grimm (1981)</li>
<li><em>Le Petit Chaperon Vert,</em> Grégoire Solotareff illustré par Nadia, l'Ecole des loisirs (1989)</li>
<li><em>Le Petit Chaperon Rouge - Suite en rouge</em>, <ins>in :</ins> Jacqueline Keller, Les femmes éternelles, Ed. Anne Carrière (1998). A lire comme une nouvelle ...</li>
</ul>
<p><q>Il y a longtemps que je n 'ai vu ma mère-grand. Je lui écris parfois. Cet hiver elle m'a envoyé un joli manteau qu'elle avait tricoté en laine rouge. La couleur que je préfère. Je ne me souviens plus bien de son visage, à part des lunettes que le soir elle range soigneusement avant de mettre sur sa tête un drôle de petit bonnet bordé de dentelle ... Tant qu'on a chaud à la tête et aux pieds, tout va bien, dit-elle.</q> <q>Ma mère-grand ... C'est une étrange expression. Elle n'est pourtant pas grande, mais plutôt trapue, solide. ... Mère-grand habite une maison toute simple en bordure de forêt. Elle ne se sent pas seule parce qu'elle parle aux arbres, aux écureuils, parce qu'elle aime chaque jour qui vient. Quand on a des souvenirs, on devient vieux, dit-elle</q>...<q> La belle saison est revenue... J'ai eu envie de rendre visite à mère-grand et ma mère, qui est fine cuisinière, m'a chargée d'un panier de bonnes choses pour elle... Me voici donc tout de rouge vêtue, marchant vers la forêt...tiens, le bruit se rapproche -doux, lent, feutré. Derrière un buisson de houx, quelqu'un remue puis apparaît et s'incline bien poliment. C'est un loup. Il a belle allure : noir, trapu, l'œil vif. ... Je l'invite à venir partager ce goûter avec nous et je lui indique la maison ... Elle est facile à reconnaître : son toit est rouge comme mon manteau ... <em>"Vous aimez tous le rouge dans la famille !"</em> s'exclame le loup. Et moi, pour être gentille, je réplique : <em>"ça fait toujours très joli avec le noir ..."</em></q></p>
<ul>
<li><em>Quel cafouillage</em>, Gianni Rodari, Kaléidoscope, 2005 : un drôle de grand-père raconte le Petit Chaperon rouge à sa petite-fille mais cafouille complètement à chaque étape du conte</li>
<li><em>La fillette et le loup</em>, conte revisité, en ligne <a href="http://avea.net/utopie/contes/petit_chaperon_rouge.htm">ici</a>. La grand-mère assomme le loup envoyé par le Petit chaperon rouge pour se cacher et échapper aux chasseurs. Mère-Grand regrette aussitôt son geste : elle le couche dans son lit ...<q> «Peste», dit le chasseur, «on croirait voir un loup!» «Les apparences sont parfois bien trompeuses» pensa-t-il en refermant la porte. «Qui aurait pu imaginer qu’un être humain ressemble tant à un animal?»«Et qui aurait pu croire», ajouta la fillette, «qu’un animal fut à ce point humain ?»</q> Inattendu !</li>
<li>Un conte détourné (en espagnol), <em>El lobo calumniado</em> (la verdadera historia de Caperucita Roja y el Lobo Feroz), de Lief Fearn : le loup se justifie et prétexte un grave malentendu : en ligne <a href="http://unadecuentos.blogspot.gr/2011/02/el-lobo-calumniado-la-verdadera.html">ici</a></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4>Un conte pour adultes ?</h4>
<ul>
<li><strong><em>Pour en finir avec le Petit Chaperon Rouge</em></strong>, Valérie Thomas, Atelier Baie, 2010. Conte Illustré à l’usage des adultes.<q> Le Petit Chaperon Rouge c’est l’histoire d’une petite fille que sa mère envoie à travers la forêt épaisse, vêtue du vêtement rouge qui excite le loup… Et maintenant, qu’est-ce qu’elle a dans son panier, le Petit Chaperon Rouge ?</q> Dans cette version, le petit-chaperon rouge arrive à dominer seul le loup, après pas mal de temps il est vrai, mais finalement la jeune fille, qui a grandi, arrive à bout du vieux loup. (http://mutietseslivres.com/2011/03/07/pour-en-finir-avec-le-petit-chaperon-rouge-valerie-thomas/)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Mon Chaperon rouge</em></strong>, Philippe Poloni, ed "Les 400 coups", 2006. Un conte sur le passage de l'enfance à l'âge de femme, le danger des prédateurs à l'affût de chair fraîche, un conte érotique ? La version de Philippe Poloni, illustrée par Alain Pilon, se veut dérangeante : <q><em>Un univers où la jeunesse danse avec la mort... Imaginez un loup pénétrant dans la maison, enfilant des vêtements féminins, s'introduisant dans la chaleur des draps, et parlant avec une fillette dans la plus troublante proximité...</em></q><em>Malgré l'histoire elle-même, malgré la tradition, ce petit Chaperon rouge-là n'est pas un livre pour enfants. Il est dirigé par une réflexion adulte sur l'histoire millénaire de cette jeune fille qui, un jour, après une randonnée dans l'obscurité des bois, prit la place de sa mère-grand dans la chaleur du lit et dans l'intimité d'un autre corps noir, velu, menaçant... jusqu'à ce que mort s'en suive. Un texte étrange et poétique.</em><ins> Le plus : la sensualité commence par l'ajout de senteurs parfumées du jardin</ins> <br /></li>
</ul>
<p><q>Il était une fois, au sommet d'une colline, une veille maisonnette entourée du plus magnifique jardin qu'on ait jamais vu. Ce jardin embaumait de mille parfums délicieux. Lorsque soufflait la brise ou venait un coup de vent, ses effluves allaient jusqu'à envelopper de leurs sucs enivrants les habitants du village en contrebas et les faire vibrer de sensations voluptueuses. Voici le forgeron qui saisi par le bouquet sucré de la pêche marié à la rose sifflote des airs d'opéra tout en frappant l'enclume d'un geste souple et rythmé. Sous l'emprise du parfum poivré du fenouil mêlé à celui de l'estragon, le professeur donne sur-le-champ congé à ses écoliers dissipés... Ce paradis de plantes, de fleurs, de fruits et d'arômes est l’œuvre d'une jolie petite fille. Sa mère lui avait confectionné un chaperon afin qu'elle soit protégée du soleil pendant les heures de jardinage. Le vêtement était d'un rouge ardent. Tous les gens du village surnommaient la fillette le Petit Chaperon rouge.</q>Un jour, à la demande de sa mère, elle prépare pour rendre visite à sa Mère-grand, un gros panier des fruits et légumes de son potager (que l'on peut comparer à de jolies joues ou de jolies fesses rebondies), y ajoute des herbes aromatiques, un petit pot de <em>pesto</em>, des fleurs multicolores, et bien d'autres choses encore... <q>Chemin faisant elle rencontre le loup</q>, affamé mais rusé ...<q> Il sait qu'il ne perd rien pour attendre.</q> Le loup prend une voix douce pour lui demander où elle va avec <q>ce panier chargé d'odeurs, de saveurs et de couleurs</q> : <q><em>Eh bien va, ma jolie ! Et n'oublie pas de présenter à ta Mère-grand mes vœux de prompt rétablissement.</em></q> Trop poli pour être honnête ... La suite, on la connaît : il dévore en entrée la Mère-grand ... et attend pour plat de résistance la naïve petite Chaperon rouge qui entre sans méfiance.<q> Alors le Loup lui susurra : <em>Viens donc plus près, ma petite fleur chérie ! Serre-toi contre la pauvre Mère-grand si malade et si faible.</em> Le Chaperon rouge s'approcha et fut fort étonnée de l'allure qu'avait sa Mère-grand.</q> Et le coquin de Loup lui répond avec des mots tendres et <q>se jette sur le Petit Chaperon rouge et la mange, accompagnant chaque bouchée tantôt d'une feuille de basilic, tantôt d'une branche d'estragon, d'une tranche de tomate ou d'un bout de poivron ...</q>. L’histoire se termine comme un roman policier. Après avoir effacé les indices (et enterré le manteau du Chaperon rouge) ce voyou de Loup échappe aux chasseurs mais revient un jour sur les lieux du crime ... des fleurs rouges sang ont poussé juste à l 'endroit où il a enterré le manteau du Chaperon rouge ... <q>Le loup plonge alors son museau afin de renifler de plus près l'étrange odeur qu'exhale ce feuillage si particulier. A l'instant même, le parfum électrisant du géranium enflamme ses nasaux et ses poumons. Il hurle de douleur ! C'est ainsi qu'est mort le Loup, dans d'atroces souffrances... Si vous avez peur qu'un loup vienne vous faire une mauvaise surprise pendant votre sommeil, eh bien détachez une feuille de géranium et glissez-là entre vos orteils …</q>.</p>
<ul>
<li><strong>Des fleurs rouges :</strong> <ins>Le géranium</ins> est bien connu pour repousser les moustiques ... mais les loups ? Dioscoride fait mention du géranium au Ier siècle après J-C pour ses vertus médicinales. L’huile de géranium possède de nombreuses propriétés, elle est antifongique, antibactérienne, cicatrisante, hémostatique, anti-inflammatoire, insecticide, antalgique, anticellulite, tonique et astringente (http://www.massage-zen-therapie.com/huile-essentielle-geranium.html). L’odeur caractéristique des feuilles provient d’un terpénoïde (antibactérien), l’oxyde de nérol. Cette fleur exprime un sentiment amoureux, et offrir un bouquet de géraniums signifie <em>Je suis heureux près de vous</em> mais <em>le géranium rouge est symbole d'un chagrin d'amour</em> ... <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/.Adonis_aestivalis_in_Mardin_wikimedia_s.jpg" alt="Adonis_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Adonis_aestivalis_in_Mardin.jpeg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Adonis_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Adonis_aestivalis_in_Mardin.jpeg, juil. 2013" />Comme plantes toxiques à baies ou fleurs rouges on peut citer <ins>l'adonis</ins> une anémone aux fleurs rouge-sang (elle doit son nom au dieu Adonis blessé mortellement par un sanglier : chaque goutte de son sang fut changé en fleur par Aphrodite afin qu'il continue à vivre ; depuis il symbolise le chagrin d'amour <em>Mon cœur blessé se ferme</em>), le muflier (ou <em>gueule-de-loup</em>), la digitale, le rhododendron, le laurier rose (une feuille suffit pour tuer un homme), l'if, les baies de laurier cerise (http://chevalconseils.jimdo.com/les-plantes-toxiques/)... La plus indiquée serait peut-être <ins><em>l'aconit tue-loup</em></ins>, dont les fleurs jaune pâle sont regroupées en épi terminal. Cerbère, furieux d'avoir été transporté aux Enfers par Hercule, aurait transformé sa bave en aconit lorsqu'elle toucha la terre. Autrefois, on avait l'habitude de tremper dans son suc les appâts pour les loups et les renards ; de là son nom de tue-loup. (http://plantes.sauvages.free.fr/pages_medecine/)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>L'herbier du petit chaperon rouge et 1000 astuces naturelles pour chasser le loup</em></strong> Editions Plume de carottes, 2010, <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/herbier_petit_chaperon_rouge_1000_astuces.jpg" alt="Herbier du Petit Chaperon Rouge_coffret_Plume de Carottes_2010" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Herbier du Petit Chaperon Rouge_coffret_Plume de Carottes_2010, mar. 2018" /><em>est un joli coffret qui contient plein de choses : l’histoire du petit chaperon rouge (ici représenté par un coquelicot) qui se déplie pour former une frise, un herbier dans lequel l’enfant est amené à coller des fleurs qu’il a fait sécher au préalable, un guide pour faire fuir le loup, un sachet de graines avec un petit pot pour faire pousser des pâquerettes et un plateau de jeu en volume avec le décor de l’histoire ! Le petit livret 1001 astuces naturelles pour chasser le loup regorge de petites choses à fabriquer, créer,… Le loup est un prétexte, un fil conducteur mais toutes les choses que contiennent ce livret sont intelligentes : fabriquer un dentifrice avec des feuilles de menthe (si si, l’odeur fait fuir le loup), construire un refuge pour abeilles (qui piqueront les fesses du loup s’il approche) ou encore apprendre des comptines sur le loup (qui le feront fuir également !).</em> (présentation de Gabriel - La mare aux mots - 20 septembre 2012 : <a href="http://lamareauxmots.com/blog/tire-la-chevillette-la-bobinette-cherra/">"Tire la chevillette, la bobinette cherra"</a>)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li>Une publicité pour <strong>Chanel n°5</strong>, réalisée par Luc Besson en 1998.<br /></li>
</ul>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
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<br /><a href="http://www.youtube.com/watch?v=-0XVX-AHUbg">Chanel n°5 - Luc Besson - 1998</a>
</div>
<h4>Retour aux sources :</h4>
<ul>
<li><em>Le Petit Chaperon Rouge</em>, Bruno de la Salle, <ins>in :</ins> "Le conteur amoureux", Casterman, 1995 : retour aux versions populaires d'avant Perrault. A re-découvrir ...</li>
<li><em>Le petit chaperon rouge ou La petite fille aux habits de fer-blanc</em>, texte de J.J. Fdida, illustrations de Régis Lejonc. Didier Jeunesse, 2010.<q> Les évocations suggestives, les tournures complexes et sophistiquées de l'auteur, et les illustrations fascinantes mais facilement troublantes voire impressionnantes de Régis Lejonc, destinent pour une fois cet ouvrage à un public plus âgé que de coutume. Je dirais même qu'il ferait le régal des adultes amoureux des contes traditionnels et des interprétations plus poussées.</q> <a href="http://www.krinein.com/livres/petit-chaperon-rouge-petite-fille-habits-fer-blanc-10387.html">Krinein Magazine</a></li>
</ul>
<h4>Le Chaperon Rouge au cinéma !!</h4>
<p><em>Le Chaperon rouge</em> de Catherine Hardwicke avec Amanda Seyfried, Gary Oldman, long métrage américain (1h40), sorti au cinéma le 20 avril 2011.<br />
Drame, Thriller. Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.<br /><ins>Le résumé :</ins><br />
<em>Dans une histoire inspirée d’un célèbre conte de fées, une adolescente se retrouve en grand danger quand son village décide de chasser les loups-garous qui terrorisent la population à chaque pleine lune. Dans un endroit où tout le monde a un secret et est suspect, notre héroïne doit apprendre à suivre son cœur et trouver en qui elle peut avoir confiance.</em> (Allociné) Vidéo en ligne<a href="http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19204887&cfilm=170918.html"> ici</a>
<ins>Une critique pertinente</ins><br />
à lire sur le blog d'une documentaliste : <a href="http://blogonoisettes.canalblog.com/archives/2011/04/22/20951572.html">Blog-O-Noisette</a> article du 22 avril 2011 :<q>Le Chaperon rouge n'est pas ce qu'on pourrait appeler une adaptation du célèbre conte de Perrault ou de Grimm...</q> mais <q>Quelques passages célèbres du conte sont repris (Que tu as de grands yeux/oreilles/bouche...; les pierres dans le ventre du loup, le chaperon rouge et le panier...)... Un film qui mérite de meilleures critiques que ce qu'on a pu lire dans la presse !</q></p>
"J'ai la mémoire qui flanche ... " et autres petits défauts
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2009-07-27T21:45:00+01:00
patricia gustin
Petits contes de sagesse
CHINECONTEconte de sagesse
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<br />Jeanne Moreau - J'ai la mémoire qui flanche ...
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<p>Mémoire, Ô mémoire ! Mémoire défaillante, <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2009/07/28/Il-y-a-trou-et-trou-...">trous de mémoire</a>, oublis, étourderies ... Vous connaissez ? Non, ce n'est pas forcément l'Alzheimer qui nous guette ! Il y a plein de trucs mnémotechniques pour nous aider, la gymnastique des neurones pour muscler son cerveau, un exercice quotidien.... oui, oui.. <br />
Perd-t-on réellement les informations utiles ? ou bien est-ce plutôt un "tri sélectif" ? Nous avons tous nos manquements, nos petits défauts, et parfois l'impression d'avoir le cerveau un peu fêlé ... Mais les conséquences ne sont pas toujours néfastes ... au moins dans les contes : <br /></p>
<h4>Le pot fếlé<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/palanche_pots.jpg" alt="palanche_pots" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="palanche_pots, juil. 2009" /></h4> <blockquote><p>Il était une fois une vieille Chinoise très pauvre qui habitait une petite maison isolée. Tous les jours elle devait aller chercher de l'eau à un ruisseau qui était assez éloigné. <br />
<br />
Pour transporter cette eau elle avait acheté <strong>deux grands pots</strong>. Elle les suspendait chacun à l'un des deux bouts d'une perche qu'elle portait appuyée derrière son cou. <strong>Mais l'un des deux pots qu'elle avait achetés était fêlé</strong>. L'autre était en parfait état et il était bien plein quand elle était de retour dans sa maison. Par contre, le pot fêlé, lui, à la fin de la longue marche de retour du ruisseau jusqu'à la maison, le pot fêlé était à moitié vide. La pauvre Chinoise ne ramenait donc chez elle qu'un pot et demi d'eau.<br />
<br />
Or voyez-vous, en Chine, les pots dansent au bout de leur perche, se balancent ... et pensent. <br />
Le pot qui n'était pas fêlé était très fier de lui, de ce merveilleux travail qu'il accomplissait. Et il se moquait de l'autre pot, et lui disait : <em>"Un jour elle va te jeter dans le fossé, et en acheter un autre"</em>. Cette femme était pauvre, c'est vrai, mais elle aurait pu tout de même s'acheter un autre pot...<br />
Le pot fêlé avait honte de son défaut. Il aurait bien voulu ramener autant d'eau que l'autre. Sa vie était un échec. Et il avait très peur d'être jeté. <br />
<br />
Pourtant la vielle Chinoise ne semblait pas y faire attention. Jamais elle ne parlait de le jeter. Elle continuait chaque jour à aller chercher son eau, en suivant toujours le même chemin. Elle portait toujours les deux pots de la même façon : le pot fêlé à sa gauche, le pot intact à sa droite.<br />
<br />
Au bout de deux ans, alors que la vieille Chinoise était au bord du ruisseau et le prenait pour le remplir, le pot fêlé se mit à parler d'un filet de voix timide :<br />
- <em>« J'ai honte de moi ! J'ai honte parce que, par ma fêlure, la moitié de mon eau s'échappe le long du chemin pendant que tu reviens à la maison. Je te suis bien moins utile que l'autre ! Pourquoi ne dis-tu jamais rien ? Pourquoi ne m'as-tu pas jeté ?»</em><br />
Alors la vieille Chinoise a sourit et a dit au pot fêlé : <br />
-<em> « J'ai toujours su que tu étais fêlé et que tu perdais de l'eau sur le côté gauche du chemin pendant le retour. Alors j'ai semé des fleurs de ce côté-là, et chaque jour tu les as arrosées. N'as-tu pas remarqué qu'il y a des fleurs de ce côté-là du chemin, et pas de l'autre ? Alors depuis deux ans, j'ai de belles fleurs pour décorer ma maison. Sans toi, je ne vivrais pas dans toute cette beauté. »</em><br />
<br />
Hé oui, nous avons tous nos défauts, nos propres manques. Mais c'est ce qui rend notre vie ensemble si intéressante. Nos fêlures nous enrichissent si nous savons trouver ce qu'il y a de bon en elles. Regardez, amis fêlés, les fleurs qui poussent sur le chemin de votre côté. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.palanche_marche_s.jpg" alt="palanche_marche" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="palanche_marche, juil. 2009" /></p></blockquote>
<p>Semez, donnez, partagez tout au long de votre chemin ... et ... Regardez !<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-rouge_Gif_anime.gif" alt="pousse" title="pousse, juil. 2009" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-petales_gif_anime.gif" alt="fleur-rouge_élosion" style="display:block; margin:0 auto;" title="fleur-rouge_élosion, juil. 2009" /><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/FLORE/Fleurs-tulipe_gif_anime.gif" alt="tulipes_animée" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="tulipes_animée, juil. 2009" /><br />
<br /></p>
<h4>Une devinette :</h4>
<p><em>Plus je le garde et plus je le perds.</em> <br />
<em>Plus je le donne et plus je le garde.</em> <br />
<em>Qui est-ce ?</em><br /></p>
<p>J'attends votre réponse dans un commentaire ... la réponse suivra aussitôt ...</p>
« Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche. »
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2009-05-26T21:05:00+01:00
patricia gustin
Expressions, dictons, et petipatapon ...
CHINECONTEconte avec des animauxconte de sagesse
<p><em>Un taxi pour Tobrouk</em> (1960) <br />
Film de Denys de La Patellière, dialogues de Michel Audiard.<br />
Phrase prononcée par Maurice Biraud s'adressant à Charles Aznavour tandis que Lino Ventura s’éloigne vers Tombouctou...<br /></p>
<p>et en parallèle... <em>un mille-pattes et un crapaud moqueur</em> ...</p> <p>Penser, réfléchir, s'interroger, se remettre en question... OUI ! <br />
MAIS ... à trop réfléchir ... <br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/lecture_puceron.gif" alt="lecture_puceron" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="lecture_puceron, mai 2009" /></p>
<blockquote><p>Ceci me fait penser à une petit conte d'origine asiatique :<br />
<br />
<em>Le mille-pattes était heureux, très heureux.</em><br />
<em>Jusqu'au jour où un crapaud facétieux lui demanda :</em><br />
<em>"Dis-moi, je t'en prie, dans quel ordre mets-tu les pattes ?"</em><br />
<br />
<em>Cela le préoccupa tant et tant qu'il ne savait plus comment faire ...</em><br />
<em>Et il resta immobilisé dans son trou...</em><br />
<br /></p></blockquote>
<p>Sans pour autant refaire le monde, ne peut-on avoir simplement un peu de douceur dans un monde de brutes ...
Bon, puisque c'est comme ça, je me contenterai d'un morceau de chocolat ... noir avec des amandes ...</p>