Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Tag - BOHÊMELa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-29T09:31:48+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearLes trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (3) un conte riche en symbolesurn:md5:2e40e74e972099b27cc485551efa9dc32010-11-20T23:35:00+00:00patricia gustinContes merveilleuxBOHÊMEcheveuxconte merveilleuxDestinquêtesoleilsymbolesTCHEKOSLOVAQUIE<p>Ce conte contient des éléments déjà présents dans les légendes du passé, toute une symbolique qui parle à notre inconscient ... mieux les discerner nous permettra de capter davantage les résonances de ce récit propre à toucher notre âme et à éveiller notre esprit. Voilà bien le propre des contes : nous enchanter et nous percer à jour, soulever des questionnements et donner du sens ...<br />
Mais il n'est pas indispensable de percevoir toutes les facettes d'un conte. Le conteur ne choisit pas un conte pour sa signification, son approche psychologique, ses références mythologiques et psychiques ... A chacun son métier ! L'important est la résonance ou "accordance" entre le conteur (ou son état d'esprit ou ses émotions du moment) et le récit. Et peu importe si on ne comprend pas tout ! Ce n'est pas le but. Plutôt que de parler avec son esprit, le conteur transmet d'âme à âme. L'objectif est de transmettre, pas de tout expliquer, car chacun saisira ce qui est bon pour lui. Chaque oreille entendra ce qui lui correspond ou ce qui lui est nécessaire d'entendre. Le principal est d'éveiller ou de réveiller ce qui dort en chacun de nous. <br /></p>
<p>Finalement, le conteur se laisse choisir par le conte, plutôt qu'il ne choisit ...<br /></p> <p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.saisons_ame_Dolghin_t.jpg" alt="Les_saisons_de_l'âme_ DOLGHIN" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Les_saisons_de_l'âme_ DOLGHIN, nov. 2010" />Marie-Claire DOLGHIN :<em> «Les trois cheveux d’or du Petit Père Soleil»</em> (conte de Bohême) <ins>in :</ins> Les saisons de l’âme, des labours aux moissons - L’analyse jungienne des contes de fées (première partie : l’Automne), éditions Dervy, 1999, pp 49-62 (ouvrage réédité en 2009, éditions Dervy, poche)<br />
<br />
<ins>Présentation de l'éditeur</ins>
<q>Les mythologies antiques, les légendes et les contes racontent, sous des aspects divers, cette communion de l'âme humaine et de l'âme du monde que l'évolution de nos sociétés a, en apparence, détruite. Pour rendre abordable le monde complexe de la psychologie jungienne, Marie-Claire Dolghin-Loyer a utilisé le fil conducteur du déroulement des saisons, dans ce qu'il recèle de symbolisme, en rendant sensible le fait qu'une évolution psychologique n'est pas seulement intellectuelle mais aussi affective. Cette évolution qui, dans la nature, va des semailles à la moisson, peut aboutir à un état nouveau qu'on peut qualifier de "guérison ". Ainsi, à chaque stade, le lecteur rencontre, pour chaque saison, les sentiments qu'elle inspire, les traditions nées autour d'elle, les mythes qu'on peut y rattacher et quelles transpositions psychologiques sont ainsi éclairées.</q><br />
<br />
<ins>Biographie de l'auteur</ins>
<q>Marie-Claire Dolghin-Loyer, médecin et psychothérapeute, partage son temps entre la relation thérapeutique, l'écriture et l'animation de conférences.</q><br /></p>
<p>Vous pourrez lire le conte dans son intégralité dans le billet précédent : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/11/20/Les-trois-cheveux-d-or-du-Petit-P%C3%A8re-Soleil-%281%29-la-r%C3%A9ussite-apr%C3%A8s-une-longue-qu%C3%AAte-emplie-d-emb%C3%BBches">Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (1)</a><br /></p>
<h4>Des images qui nous aident à voir ce qui nous est difficile d'accepter</h4>
<p><q>Les aventures du héros retracent les embûches que l’image-père négative dresse devant son rival. Elles montrent aussi comment s’installent, de ce fait, mort et stagnation dans un royaume et comment le héros traverse les épreuves comme un jeune soleil englouti par la mauvaise saison, pour surgir, au retour de son voyage, affirmé dans son épanouissement.</q>Marie-Claire Dolghin<br /></p>
<p>Voici l'analyse qui est faite du conte <em>"Les trois cheveux d'or du Père Soleil"</em> dans l'ouvrage de Marie-Claire Dolghin : <em>Les saisons de l’âme, des labours aux moissons - L’analyse jungienne des contes de fées</em><br /></p>
<p><ins>La situation décrite au début de ce conte</ins> est celle d’un royaume où le roi, sauvage et cruel, passe sa vie à la chasse, seul dans la forêt. C’est un royaume (ou symboliquement un psychisme) dominé par un principe masculin dans sa forme excessive (autorité absolue, activités exclusivement viriles …). Le roi est isolé dans un monde sans rapports humains, perdu dans la forêt, symbole de l’inconscient … Le monde masculin du roi a perdu ses valeurs féminines de sensibilité, d’échanges humains. Ce royaume (cette psyché) a besoin de se réunifier, c-a-d de retrouver les qualités humaines compensatoires qui viendront … recréer une union harmonieuse du féminin et du masculin, symbolisée par le mariage du jeune homme et de la fille du roi.<br /></p>
<p>Cette attitude unilatérale du roi peut évoquer notre monde occidental uniquement épris de réussites techniques, <strong>civilisation de conquêtes matérielles dans laquelle manquent la sensibilité et l’amour</strong> qu’évoque le monde de la mère et de l’enfant. Cet excès amène une désorientation (le roi se perd en forêt).<br /></p>
<p><ins>La chaumière du charbonnier</ins><br />
Le lieu qu’il trouve pour s’abriter est le plus humble de tous : la chaumière du charbonnier. Par son travail, le charbonnier transforme le bois issu de la nature sauvage en combustible pour foyers humains. Ce travail, sale et noir, apportera du feu dans les habitations. (Dans l’inconscient du roi –la forêt- se trouve un lieu de transformation des énergies sauvages). De cette chaumière vont surgir les germes du renouvellement du royaume : l’enfant, qui apparaît comme un rival du roi mais peut être compris aussi comme un aspect renouvelé de sa personnalité.<br /></p>
<p><ins>Ce sont des femmes qui président à ce destin</ins>…<br />
Elles réintroduisent la dimension féminine. Chez les Grecs, le destin était figuré par 3 déesses sœurs (Clotho, Lachesis, Atropos : une filait, l’autre tissait, la troisième coupait le fil de la vie). Elles apparaissent ici sous la forme de 3 fées marraines (dans d’autres contes elles se présentent sous la forme d’oiseaux (corbeaux, corneilles, qui accompagnent un vieillard qui figure le temps).
L’enfant va simplement suivre une sorte de chemin préformé… <br /></p>
<p><ins>Le roi essaie de s'opposer au changement annoncé</ins><br />
Le thème de l’opposition du roi à l’apparition d’une force nouvelle qui doit rénover le royaume est fréquent (Le roi Hérode apprenant que les 3 mages qui connaissent le destin sont venus honorer le futur roi des Juifs (né dans une humble étable) fait tuer tous les enfants mâles moins d’un an, comme dans l’histoire d’Œdipe, ou celle de Moïse sauvé des eaux et adopté par la fille du Pharaon, roi d’Egypte. <br />
<strong>L’enfant nouveau-né représente un aspect rénové de l’âme</strong>, un « homme nouveau » se développe avec l’aide d’une <strong>déesse-mère qui introduit les attitudes dites féminines</strong> qui ont besoin d’être restaurées : simplicité, soumission obéissante au destin, attitude générale de présence et d’éveil (jeune homme) sans excès de combativité (roi autoritaire). <strong>Le conte parle ainsi de la rénovation d’un psychisme.</strong> <br /></p>
<p>Le roi s’opposera en vain par 3 fois :</p>
<ol>
<li>il met l’enfant à l’eau, mais il est recueilli par un meunier, figure masculine plus équilibrée que le roi car en raison de son métier il est en contact avec l’élément féminin représenté par l’eau, dont l’écoulement figure aussi le déroulement de notre vie (« le long fleuve de la vie »). Le moulin et la vanne représentent un barrage qui utilise la force de la vie pour un résultat positif, ce qui représente déjà une évolution par rapport à l’expression brutale et sans frein des instincts du roi (chasse). Dans ses meules le meunier broie le grain pour en faire un farine consommable pour les humains : il est un symbole civilisateur de transformation des énergies.</li>
<li>20 ans passent et le roi essaie de nouveau de détruire son jeune rival et de nouveau la déesse-mère se met sur son chemin. La reine et la princesse n’ont pas de rôle actif dans ce conte mais obéissent sans hésiter à un ordre positif.</li>
<li>Le roi envoie le jeune homme chercher les 3 cheveux d’or du petit père soleil, espérant l’envoyer à une mort certaine.</li>
</ol>
<p><br /></p>
<p><ins>Fréquence du chiffre 3 :</ins>
3 Parques / 3 épreuves mortelles / 3 cheveux / 3 questions / 3 réponses /
<em>3 comme les « trois corps » qui cohabitent en nous (corps physique, corps affectif (âme), corps spirituel (esprit)</em>. (M-C Dolghin)<br /></p>
<ul>
<li><strong>S’y reprendre à 3 fois symbolise le nombre de péripéties nécessaires pour faire aboutir une transformation</strong>, comme dans un processus de guérison du travail analytique. Dans un premier cycle, la personne semble surmonter les difficultés, puis elle retombe à nouveau dans la désorientation psychique, mais il s’agit moins d’un cercle vicieux que d’une spirale où le sujet retraverse se problèmes à un niveau différent. Ces alternances d’améliorations et de rechutes, parfois désespérantes, conduisent à travers plusieurs cycles jusqu’à un point critique où « le sujet passe de l’autre côté » comme le Jeune homme passe de l’autre côté du monde, dans l’inconscient où il va découvrir les racines du mal et y apporter réparation : les problèmes pourront se reposer à nouveau, la personne est différente et les assume différemment.<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Trois parques</strong> veillent sur l'enfant : elles sont les trois déesses du destin, ou trois fées marraines. Les Parques (par euphémisme, <em>parco</em> signifiant: épargner) sont la transposition latine des Moires grecques. On les représente comme des fileuses mesurant à leur gré la vie des hommes; elles sont au nombre de trois: Nona, Decima et Morta (Clotho, Lachesis et Atropos chez les Grecs) : Clotho (Nona) fabrique le fil de la vie, Lachésis (Decima) déroule ce même fil et Atropos (Morta) le tranche de ses ciseaux. A l'origine, les Parques auraient été, dans la religion romaine, les démons de la naissance, mais ce caractère primitif s'est effacé devant l'attraction des Moires grecques. Elles sont le symbole de l'évolution de l'univers, du changement nécessaire qui commande aux rythmes de la vie et qui impose l'existence et la fatalité de la mort. (<a href="http://www.lycee.ch/cours/mytho/parques.html">http://www.lycee.ch/cours/mytho/parques.html</a>)<br /></li>
</ul>
<ul>
<li><strong>Trois épreuves :</strong><br /></li>
</ul>
<ol>
<li><em>Né orphelin, puis il est jeté dans la rivière :</em> cette première épreuve concerne la structure du héros, son enfance, les risques de vie ou de mort.</li>
<li><em>Le héros apporte un message au château, message qui va décider de sa vie ou de sa mort</em> : Cette seconde épreuve représente la mise en marche d’une action, la décision de participer à son destin .</li>
<li><em>Aller chercher trois cheveux d'or du Petit Père Soleil :</em> cette troisième épreuve se présente comme une quête spirituelle : c’est l’affrontement au monde des dieux et à l’inconscient. Le héros est seul dans sa quête et y consent. Il se laisse guider et explore un monde inconnu et rencontre la frontière entre les deux mondes : la mer noire et le passeur.</li>
</ol>
<ul>
<li><strong>Trois réponses :</strong><br /></li>
</ul>
<p>Elles seront étudiées en détail plus loin, en suivant le déroulement du conte.<br />
<br />
<ins>Les aides :</ins></p>
<ul>
<li>Trois puissances surnaturelles veillent sur son berceau et son destin</li>
<li>La troisième parque est sa marraine et l'accompagnera pour le protéger.</li>
<li>La reine et la princesse n’ont pas de rôle actif dans ce conte mais obéissent sans hésiter à un ordre positif.</li>
<li>Un passeur l'aide à franchir des eaux noires pour arriver sur l'autre rive.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Que représente le passeur ? Il en faut toujours un.</ins><br />
Celui du conte est dans une situation qui n’évolue pas, il va continuellement d’un côté à l’autre sans autre accomplissement…. Il en est ainsi des périodes d’évolution physique où le sujet est dans l’état du passeur, allant continuellement de la berge consciente du monde vers l’autre berge, celle de l’inconscient, mais sans cependant y aller chercher les germes qui s’y trouvent : la situation stagne. Beaucoup de gens oscillent un certain temps entre ces deux mondes jusqu’à ce qu’une énergie suffisante entraîne dans une exploration inconsciente qui permettra ensuite un véritable retour de la vie psychique. En attendant, ils «rament» … <br />
<strong>Le passeur représente l’ambivalence du roi qui, tout en niant la nécessité d’une rénovation, accomplit des actes qui la provoquent.</strong> Il représente en nous une certain fonction de réflexion qui oscille entre deux positions pour les évaluer toutes deux : aucune décision valable ne s’effectue sans délibération intérieure.<br />
Le passage entre les deux mondes est assuré par une barque et non par un pont qui rendrait possible les passage dans les deux sens sans aide. Sans l’action du jeune homme le travail du passeur serait inutile. Beaucoup de contes relatent la construction de ponts assurant un passage entre deux mondes mais ils sont souvent l’œuvre du Diable qui demande en paiement de son aide le premier être qui passera dessus avant le chant du coq. Comme par hasard, c’est la fille du maître d’œuvre qui passe par là et devient le salaire du diable. Ce thème du sacrifice d’un être pur comme prix d’une construction est un motif largement rencontré dans les récits traditionnels. Il indique qu’une construction technique ou intellectuelle n’est pas bonne en soi, mais qu’<em>il faut aussi un supplément d’âme pour assurer le bon usage de la connaissance</em>.</p>
<p><ins>Les deux villes à-demi détruites :</ins><br />
De l’autre côté de<strong> la mer noire</strong> (symbole de la séparation entre le monde quotidien et le le monde des ancêtres ou l'inconscient), le jeune homme rencontre les racines de la souffrance du royaume, représenté par ces deux villes à demi détruites. Depuis 20 ans les villes de l’autre monde sont elles aussi malades : l’inconscient ne dialogue plus avec le conscient pour permettre que la richesse de l’un et la compréhension de l’autre alimentent la vie. <strong>Cet inconscient perturbé (les villes malades) est le reflet du roi dévoré par la haine et la jalousie depuis 20 ans.</strong></p>
<ul>
<li><em>Ville 1 :</em> un <strong>serpent</strong> ronge les racines d’un pommier merveilleux. Le serpent est un symbole ambivalent exprimant selon les cas la vitalité (l’énergie positive ou négative dans la tradition hindoue) ou les dangers de l’animalité (dans la Bible : le serpent du jardin d’Eden mais aussi le serpent d’airain qui a guérit les Hébreux dans le désert). <strong>L’inconscient porteur de nos énergies est une force qui doit être canalisée, décantée, transformée jusqu’à son évolution dernière.</strong></li>
<li><em>Ville 2 :</em> une source est tarie et son eau ne guérit plus parce qu’une grenouille empêche la source de couler. <strong>La grenouille représente un stade incomplet qu’une nouvelle métamorphose amènerait à l’état humain.</strong></li>
</ul>
<p>Dans le conte des 3 cheveux d’or du petit père soleil la force de l’inconscient porteur de nos énergies est une force qui s’exerce de façon destructrice, ce qui justifie l’intervention de la déesse-mère et l’attitude particulière demandée au jeune homme : <em>confiance dans le destin et état d’éveil.</em> <br /></p>
<p><ins>Le Petit Père Soleil :</ins></p>
<ul>
<li><strong>Pour réussir le jeune homme doit faire confiance au destin et rester en état d'éveil :</strong> c'est une attention active, prête à saisir sa chance. En effet, au cours de cette nuit d’initiation dans la maison du Petit père Soleil, il ne faut pas qu’il s’endorme (dans d’autres contes lorsque le héros s’endort au lieu de veiller, il échoue).</li>
</ul>
<ul>
<li>Dans la version des frères Grimm (Les trois cheveux d’or du Diable) le petit père soleil est remplacé par le Diable lui-même. Mais ici il n’est pas tout à fait le diable chrétien tentateur, mais plutôt le grand dieu chtonien, <em>Pan, le créateur cosmique</em> qui représente la force et la puissance du dieu créateur. Il parcourt le ciel comme le fait le soleil dans sa course, il voit tout et entend tout, enfant le matin, vieillard le soir <em>comme Apollon dans son char.</em> <em>C’est aussi Lucifer, le porteur de lumière, que sa force et sa luminosité rendent redoutable.</em> Dans la terminologie chinoise, c’est <em>le Yang.</em></li>
<li>Ici le yang est en excès, il faut en lever un peu, lui prélever 3 cheveux d’or.</li>
<li>L’or des cheveux comme l’or et les pierreries, évoque une image de perfection qui préfigure le Soi, symbole de la personnalité réunifiée<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>Les 3 réponses sur le chemin du retour :</ins><br /></p>
<p><strong>Ce qui est à tuer c’est la perversion de l’instinct :</strong><br /></p>
<ul>
<li>Il faut tuer le serpent sous le pommier (L’inconscient porteur de nos énergies est une force qui doit être canalisée, décantée, transformée jusqu’à son évolution dernière : selon la façon dont il est réveillé, elle peut apporter du bien ou du mal)</li>
<li>Il faut tuer la grenouille (le stade incomplet des métamorphoses) pour que la source coule à nouveau parce que les énergies instinctives (animales) sont devenues néfastes : la grenouille empêche la sortie de l’eau et le serpent ronge les racines.</li>
</ul>
<p><strong>A son retour, le héros restaure l’état des deux villes.</strong><br /></p>
<ul>
<li>Ce nettoyage des racines ou des profondeurs de la source n’est * pas sans évoquer le travail analytique. Des complexes autonomes (sentiments d’infériorité, haine, envie, jalousie, frustrations diverses …) empêchent l’écoulement de l’eau, la formation des fruits. La restauration après destruction des complexes (serpent, grenouille) <strong>renouvelle l’énergie vitale</strong>. <br /></li>
<li>Ceci est exprimé aussi par les dons que reçoit le jeune homme : 12 chevaux blancs, 12 cavales chargés de richesses. <em>Le cheval représente l’énergie animale et sa vitalité, avec la particularité qu’il peut être dompté.</em> <strong>Le dynamisme est devenu une monture que l’on peut diriger.</strong><br /></li>
<li>Les qualités multiples de l’individu sont évoquées par l’or et les pierres précieuses, symboles alchimiques. L’or des trois cheveux comme l’or et les pierreries, évoque une image de perfection qui préfigure le soi, symbole de la<strong> personnalité réunifiée</strong>.<br /></li>
<li>L’opposition, créatrice entre les tendances viriles et féminines apparaît dans la juxtaposition des chevaux blancs et des cavales noires. Ici, sur le chemin du retour, <strong>l’instinct est le soutien des qualités humaines et non leur antagoniste</strong>.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><strong>Lorsque la compréhension entre le conscient et l’inconscient est rétablie, grâce au voyage du héros, il n’est plus nécessaire au passeur de ramer et cette tâche devient la punition du roi. </strong> <br /></p>
<ul>
<li>Celui qui représentait un excès d’activité, un excès de puissance et de volonté va se trouver plongé maintenant dans un excès d’incertitude (évolution intermédiaire). <em>Dans la plupart des traditions, il faut pour évoluer mettre quelqu’un à la place où l’on était</em>, il faut que la rame du passeur soit tenue (la fonction de réflexion qui délibère en étudiant deux pans de notre fonctionnement : les conséquences d’une décision sur le plan physique et affectif ou psychique par exemple). <br /></li>
<li>C’est aussi parce que son désir d’exploration de l’autre monde est intéressé qu’il se trouve dans l’impossibilité d’y pénétrer, sans pouvoir cependant retourner à son état précédent.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<p><ins>L'attitude du Héros le mène à la réussite :</ins> <br /></p>
<ul>
<li>Le jeune homme accepte simplement de suivre les forces qui le guident.</li>
<li>Dans le dernier voyage, le jeune homme est seul dans sa quête et y consent. Il se laisse guider et explore un monde inconnu et rencontre de nouveau la frontière entre les deux mondes : la mer noire et le passeur.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>L’enfant nouveau-né représente un aspect rénové de l’âme</strong>, un « homme nouveau » se développe avec l’aide d’une déesse-mère qui introduit les attitudes dites féminines qui ont besoin d’être restaurées : <strong>simplicité, soumission obéissante au destin, attitude générale de présence et d’éveil</strong> (jeune homme) sans excès de combativité (roi autoritaire). Le conte parle ainsi de la rénovation d’un psychisme.<br /></p>
<p><br /></p>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (2) et Les trois cheveux d'or du Diableurn:md5:249ae5e1714c8d7e0754aad7754720cc2010-11-20T15:06:00+00:00patricia gustinContes merveilleuxBOHÊMEcheveuxconte merveilleuxDestinDiableGrimmquêtesoleilTCHEKOSLOVAQUIE<h4><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.sunset-Jon_Sullivan_t.jpg" alt="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm, nov. 2010" /><em>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil</em></h4>
<p>Ce conte de Bohême (Tchèque) a aussi été rapporté par les frères Grimm (<em>Les trois cheveux d'or du Diable</em>).
Si nous nous amusons à comparer les deux versions, nous pourrons jouer au "jeu des 7 différences" ... <br />
<br />
Voulez-vous jouer avec moi ?</p> <h4>Les Trois cheveux d'or du Petit Père Soleil</h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.saisons_ame_Dolghin_t.jpg" alt="Les_saisons_de_l'âme_ DOLGHIN" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Les_saisons_de_l'âme_ DOLGHIN, nov. 2010" />Marie-Claire DOLGHIN :<em> «Les trois cheveux d’or du Petit Père Soleil»</em> in : Les saisons de l’âme, des labours aux moissons - L’analyse jungienne des contes de fées, éditions Dervy, 1999, pp 49-62 (ouvrage réédité en 2009, éditions Dervy, poche). Le texte a été retranscrit dans le billet précédent : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/11/20/Les-trois-cheveux-d-or-du-Petit-P%C3%A8re-Soleil-%281%29-la-r%C3%A9ussite-apr%C3%A8s-une-longue-qu%C3%AAte-emplie-d-emb%C3%BBches">Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (1) La réussite après une longue quête emplie d'embûches</a>. En voici le résumé :<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Un <strong>roi</strong>, autoritaire et brutal, passionné de chasse, se perd un jour en forêt et trouve l'hospitalité chez un<strong> charbonnier</strong>. La nuit sa femme met au monde <strong>un petit garçon</strong> et le Roi voit son berceau illuminé par la présence des <strong>trois déesses du destin</strong>. La première fait don à cet enfant d’une vie pleine d’embûches et de dangers, la deuxième fait don à cet enfant de la chance qui le sauvera des dangers, <ins>la troisième prédit qu'il épousera la fille du roi qui dort en haut dans le grenier</ins> !!! <ins>Le roi va tout faire pour s'opposer</ins> à cette prédiction mais ses efforts échouent car cet enfant a reçu la chance et l'appui des fées. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>1/ Il envoie chercher le bébé par un serviteur avec pour ordre de le tuer. <strong>Le serviteur jette le berceau dans la rivière</strong> qui le conduit à un moulin. L'enfant est recueilli par le couple de meunier qui l'élèvent comme s'il s'agissait de leur propre fils.<br />
2/ 20 ans plus tard, le roi demande l'hospitalité au moulin. C'est un beau jeune homme bien fait et vif d'esprit qui le reçoit. Il félicite le meunier qui lui explique que cet enfant est leur fils sans l'être puisqu'il l'a trouvé dans la rivière. Le roi comprend et trouve un autre stratagème pour éliminer ce jeune homme : il l'envoie porter au château <strong>un message</strong> où il est écrit : <strong>''« Faites exécuter le porteur de ce message avant même mon retour, telle est ma volonté.»'</strong>'. Le jeune homme part confiant, mais la nuit venue doit faire halte : une femme étrange l'accueille, c'est<strong> sa marraine</strong>. Pendant son sommeil elle change le message qui porte désormais écrit :<strong> <em>« Que ma fille épouse aussitôt le jeune homme porteur de ce message et sans attendre mon retour, telle est ma volonté.»</em>.</strong> La princesse tombe amoureuse du jeune homme au premier regard, et la Reine organise le mariage comme indiqué sur la missive du Roi auquel elle n'ose pas désobéir.<br />
3/Dans un effort désespéré pour se débarrasser du jeune homme, le roi lui confie une mission impossible : <strong>rapporter trois cheveux d'or de la tête du Petit Père Soleil</strong> ... autant l'envoyer au Diable ... commence alors une long voyage ... <br /></p></blockquote>
<blockquote><p>1/ <strong>Un passeur</strong> lui fait traverser la mer noire et lui demande pourquoi il ne peut s'échapper de sa barque <br />
2/ Dans la première ville traversée, un <strong>pommier qui donnait des pommes merveilleuses</strong> qui redonne la santé ne porte plus de fruits depuis 20 ans. Pourquoi ?<br />
3/ Dans la deuxième ville une <strong>fontaine qui donnait la vie éternelle</strong> ne coule plus depuis 20 ans. Pourquoi ?<br />
Il arrive enfin devant la maison dorée du Petit Père Soleil et une vieille femme l'accueille : c'est <strong>sa marraine</strong> qui le change en <ins>fourmi</ins> pour le dérober aux regards de son fils le Soleil. Elle lui recommande de bien écouter cette nuit et il apprendra tout ce qu'il besoin de savoir. Le Soleil arrive, fourbu et courbé comme un vieillard. Il sent la présence d'un humain et se met en colère mais ne trouve personne. Il s'endort sur les genoux de sa mère et rajeunit au fur et à mesure qu'elle lui caresse les cheveux. Elle lui arrache un à un les 3 cheveux demandés en lui posant les 3 énigmes. Le jeune homme repart avec les solutions.<br />
3/Il faut tuer la <strong>grenouille</strong> qui empêche la fontaine de couler : il reçoit en récompense <strong>12 chevaux blancs chargés d’or et d’argent</strong> <br />
2/Il faut détruire le <strong>serpent</strong> dévore les racines du pommier : il reçoit en récompense <strong>12 cavales noires chargées de pierreries</strong><br />
1/Il donne la solution au passeur après avoir traverser : il suffit qu'il mette dans les mains du <strong>prochain voyageur</strong> sa perche pour pouvoir descendre de sa barque.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Il parvient au château où plus personne ne l’attendait</ins>. Le voilà avec les 3 cheveux d’or, les 12 montures blanches chargées d’or et d’argent, les 12 montures noires chargées de pierreries, et tout le monde écoute son récit merveilleux.<strong>Le vieux roi</strong>, tout en l’écoutant, réfléchissait ... Eau de jouvence ! Éternelle jeunesse ! Pierreries ! Or ! … Sans attendre plus longtemps, il <strong>prend son cheval et part au galop vers le couchant. On ne l’a jamais revu et, sans doute, fait-il toujours passer la mer noire …</strong><br /></p></blockquote>
<h4>Les Trois cheveux d'or du Diable</h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Grimm_contes_vol1_t.jpg" alt="Grimm_contes_volume_I" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Grimm_contes_volume_I, nov. 2010" />Voici maintenant le résumé du conte collecté par les frères Grimm. Grimm, Whilhelm et Jacob, <em>«Les trois cheveux d’or du Diable»</em> in Contes, volume I, Flammarion, coll. Grand Format, 1986. Le texte intégral est consultable en ligne <a href="tp://www.fabellia.com/wmview.php?ArtID=51">ici</a><br /></p>
<blockquote><p>Le fils d'une pauvre femme est <strong>né coiffé</strong> et <strong> il se dit qu'il épousera la fille du roi dès qu'il aura quatorze ans</strong>. Le roi passe au village et, en apprenant cette naissance et ce présage qu'il juge stupide, se présente aux parents et leur demande, en échange de beaucoup d'or, de lui confier le nouveau-né. <strong>Le roi dépose le nourrisson dans une boîte, qu'il ne tarde pas à jeter à la rivière</strong>. La boîte ne coule pas, cependant, comme le roi l'aurait souhaité, mais elle flotte jusqu'à un <strong>moulin</strong>, où un commis la repêche. Découvrant le bébé, il court le montrer au couple de meuniers, qui, eux-mêmes sans enfants, décident aussitôt de l'adopter. Ils l'élèvent comme leur propre fils.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Bien plus tard, le roi vient à passer par hasard par le moulin. Après avoir interrogé le couple, il comprend que le garçon qu'ils hébergent est celui dont il avait voulu se débarrasser. Alors, il promet aux meuniers de donner deux pièces d'or à leur protégé si celui-ci apporte <strong>un message à la reine</strong>. Il rédige le message, qui dit que celui qui l'apporte doit être <strong>tué sur-le-champ</strong>, puis le confie au garçon qui, aussitôt, se met en route. Dans la forêt, il se perd, et il arrive dans une petite maison. Il y trouve une <strong>vieille femme</strong>, qui l'avertit que l'endroit est un <strong>repaire de brigands</strong> et que, s'ils reviennent et le trouvent, ils le tueront. Le garçon est si fatigué, qu'il reste là et s'endort sur un banc.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Les brigands reviennent, le voient, et interrogent la vieille à son sujet, qui leur dit qu'il est porteur d'une lettre destinée à la reine. En lisant la lettre, ils s'en émeuvent et décident de la remplacer par une autre, disant que <strong>la fille du roi doit sans retard être donnée en mariage au messager</strong>. Ils le laissent dormir jusqu'au matin puis, quand il est réveillé, lui rendent la lettre et lui indiquent le bon chemin. À son arrivée chez la reine, dès qu'elle a lu le message, les noces sont célébrées. Le couple est heureux et, quand le roi revient, il n'y comprend rien, demande à lire la lettre, et se rend compte de la supercherie. <strong>Le roi exige alors de son gendre qu'il parte en enfer et qu'il lui rapporte trois cheveux d'or arrachés de la tête du Diable.</strong><br /></p></blockquote>
<blockquote><p><ins>Le garçon né coiffé accepte sa mission sans s'effrayer</ins>, prend congé et, aussitôt, se met en route. Il arrive à la porte d'une ville où il est arrêté par un garde, qui lui demande s'il sait dire pourquoi la <strong>fontaine de vin</strong> du marché s'est asséchée. Le garçon lui dit qu'il en donnera la raison dès son retour, et poursuit son chemin. Dans une autre ville, on lui demande pourquoi l'arbre qui y donnait des <strong>pommes d'or</strong> n'en fournit plus à présent et n'a même plus de feuilles. Le garçon fait de nouveau la promesse de l'expliquer quand il repassera. Il arrive ensuite devant un <strong>fleuve</strong>, où le <strong>passeur</strong> lui demande pourquoi il doit sans cesse aller d'une rive à l'autre sans que jamais personne ne vienne le relever. Le jeune homme fait la même promesse, et, dès qu'il a franchi le fleuve, il se retrouve devant la porte de l'enfer. Il entre, mais le Diable n'est pas là, et il ne trouve que la <strong>grand-mère</strong> de celui-ci, assise dans un fauteuil. Il lui explique ce qui l'amène. Elle l'avertit que si le Diable rentre et le trouve, il risque gros, mais promet tout de même de l'aider et, pour ce faire, elle le transforme en <strong>fourmi</strong> et le cache dans un pli de sa robe. La fourmi fait part à la grand-mère du Diable des <ins>trois questions</ins> qui lui ont été posées et la grand-mère lui dit de bien écouter au moment où elle arrachera les trois cheveux. <br /></p></blockquote>
<blockquote><p><a href="http://www.grimmstories.com/fr/grimm_contes/les_trois_cheveux_d-or_du_diable"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.3_cheveux_d__or_du_diable_s.jpg" alt="3_cheveux_d'or_du_Diable_grimmstories" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="3_cheveux_d'or_du_Diable_grimmstories, nov. 2010" /></a>Le Diable rentre alors chez lui et, immédiatement, sent la chair humaine. Il fouille dans tous les coins mais ne trouve rien. Une fois qu'il a bien mangé et bien bu, l<strong>e Diable pose sa tête sur les genoux de sa grand-mère pour qu'elle lui cherche des poux</strong>. Il ne tarde pas à s'endormir et la grand-mère en profite pour lui arracher un cheveu, qui le réveille brusquement. La vieille lui explique qu'elle a fait un drôle de rêve et que c'est sans le vouloir qu'elle l'a tiré par les cheveux. Elle raconte alors le rêve, qui est en fait la première question posée au jeune homme à présent transformé en fourmi. Le Diable explique que dans la fontaine se trouve un <strong>crapaud</strong> caché sous une pierre et que, si on le tuait, le vin se mettrait de nouveau à ruisseler. La grand-mère se remet à l'épouiller, attend qu'il s'endorme, lui arrache un deuxième cheveux, et lui pose la deuxième question. Le Diable explique qu'une <strong>souris ronge la racine</strong> de l'arbre et que, si on la tuait, l'arbre donnerait à nouveau des pommes d'or. Après arrachage du troisième cheveu, le Diable donne la réponse à la question du passeur. Celui-ci n'aurait qu'à <strong>jeter sa rame dans les mains de la première personne qui veut aller sur l'autre rive</strong> ; il serait libéré et l'autre devrait prendre sa place. Le Diable s'endort alors jusqu'au lendemain et, quand il s'en va, la fourmi sort du pli de la robe de la grand-mère, qui lui redonne son aspect initial. <strong>Il reçoit les trois cheveux d'or et rentre chez lui</strong>. <ins>Après avoir traversé le fleuve, il explique au passeur ce qu'il doit faire pour être délivré</ins>. Dans la ville au pommier, en récompense de la réponse, on lui offre <ins>deux ânes chargés d'or</ins>, et dans la ville à la fontaine, <ins>deux autres ânes également chargés d'or.</ins><br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le jeune homme né coiffé retrouve enfin sa femme. Quand le roi reçoit les trois cheveux d'or et voit les quatre ânes et leur précieux chargement, il se montre satisfait et estime que le jeune homme peut demeurer son gendre. Le roi lui demande cependant d'où vient tout cet or, et le jeune homme lui parle du fleuve qu'il a traversé et lui dit que, sur l'autre rive, l'or y est comme le sable : un passeur est là ; il suffit de se donner la peine de traverser et on peut alors se servir à loisir. En apprenant cela, <strong>mû par sa cupidité, le roi part sur-le-champ en direction du fleuve.</strong> Là, le passeur le fait traverser mais, dès qu'ils sont arrivés de l'autre côté, le passeur lui jette sa rame dans les mains et s'éclipse. À partir de ce moment, c'est le roi est <strong>obligé de ramer sans cesse d'une rive à l'autre</strong>, et c'est sans doute ce qu'il fait encore à présent.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>Combien de différences avez-vous trouvé ?<br />
<br /></p>
<h4>Quelques différences constatées entre les deux versions :</h4>
<p>Les fées et surtout la fée-marraine a un plus grand rôle dans la version tchèque :</p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> un garçon est né coiffé, signe de chance. Il se dit qu'il épousera la fille du roi.</li>
<li><em>Père Soleil :</em> 3 fées lui prédisent une vie mouvementé, la chance et qu'il épousera la fille du roi<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> Le roi essaie de le tuer en le jetant dans la rivière</li>
<li><em>Père Soleil</em> : Le roi envoie un serviteur jeter le bébé dans la rivière</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> Bien plus tard, le roi passe par le moulin. Le jeune homme épouse la princesse à ses 14 ans.</li>
<li><em>Père Soleil</em> : 20 ans plus tard le jeune homme épouse la princesse.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Grimm : </em>Le jeune homme porteur du message de mort trouve refuge dans un repaire de brigand. Une vieille femme le protège et les brigands changent le message</li>
<li><em>Père Soleil :</em> Sa fée marraine l'héberge pour la nuit et change le message<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em> Grimm :</em> Le roi de retour au château constate le mariage et envoie son gendre au Diable avec ordre de ramener 3 cheveux d'or du Diable</li>
<li><em> Père Soleil :</em> Le Roi demande 3 cheveux d'or du Père Soleil<br /></li>
</ul>
<p><br />
L'ordre des étapes change et la fontaine est différente.</p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> en chemin il trouve une fontaine de vin qui ne coule plus, un pommier d'or qui ne pousse plus, un passeur devant un fleuve.</li>
<li><em>Père Soleil :</em> Un passeur l'aide à traverser une mer noire, il passe devant une ville où un pommier d'or ne donne plus de fruits, une deuxième ville où une fontaine de jouvence ne coule plus<br /></li>
</ul>
<p><br />
Les réponses et le contexte :</p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> Une grand-mère l'accueille dans la maison du Diable</li>
<li><em>Père Soleil :</em> Sa marraine l'accueille dans la maison du Petit Père Soleil</li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> Le Diable s'endort sur les genoux de sa vieille mère qui lui cherche des poux</li>
<li><em>Père Soleil :</em> Le petit Père Soleil s'endort sur les genoux de sa mère et rajeunit au fur et à mesure qu'elle lui caresse les cheveux<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><em> Grimm :</em> une souris ronge les racines du pommier, un crapaud étouffe la fontaine</li>
<li><em>Père Soleil :</em> un serpent empoisonne les racines, une grenouille empêche l'eau de couler</li>
</ul>
<p><br />
Au retour :</p>
<ul>
<li><em>Grimm :</em> le jeune homme donne les réponses et reçoit 2 fois 2 ânes chargés d'or.</li>
<li><em>Père Soleil :</em> le jeune homme donne les réponses et reçoit 12 chevaux blancs chargés d'or et d'argent (pour la fontaine) et 12 cavales noires chargées de pierres précieuses (pour le pommier)</li>
</ul>
<p><br />
Le dénouement est semblable.</p>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil (1) La réussite après une longue quête semée d'embûchesurn:md5:5fd20f58efc0656d044c2af7d0e6ca912010-11-20T11:29:00+00:00patricia gustinContes merveilleuxBOHÊMEcheveuxconte merveilleuxDestinquêtesoleilTCHEKOSLOVAQUIE<h4><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.sunset-Jon_Sullivan_s.jpg" alt="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm, nov. 2010" /><em>Les trois cheveux d'or du Petit Père Soleil</em></h4>
<p>Ce conte nous vient de Bohême (actuelle Tchécoslovaquie), variante du conte rapporté par les frères Grimm (<em>Les trois cheveux d'or du Diable</em>). Dans le billet suivant nous pourrons procéder au <em>jeu des sept erreurs</em> en comparant les deux versions, puis dans un troisième billet étudier quelques symboles.<br />
<br /></p>
<p><em>Photo de <a href="http://www.public-domain-photos.com/landscapes/sky/sunset-2-4.htm">Jon Sullivan</a></em><br />
<br />
<br />
<strong>Mots-clés :</strong> destin - soleil - 3 cheveux - 3 parques - 3 épreuves - 3 énigmes<br />
<strong>Genre :</strong> Conte merveilleux <br />
<strong>Thème :</strong> quête initiatique - surmonter les obstacles<br />
<br />
Ce conte nous parle :</p>
<ul>
<li>du destin (décidé à la naissance),</li>
<li>des essais (infructueux du Roi) pour le contrer,</li>
<li>des obstacles, (dangers et mystères) rencontrés en chemin (l'enfant destiné à épouser la fille du Roi est envoyé à la mort à trois reprises, par le Roi lui-même qui s'oppose à sa réussite),</li>
<li>d'une quête initiatique (riche en symboles) : le héros va parcourir un long chemin en découvrant la réponse à trois énigmes et de nombreuses richesses</li>
<li>de l'aide venue d'un autre monde : sa fée-marraine le guidera et l'aidera à obtenir les 3 cheveux d'or demandés et les 3 réponses aux énigmes</li>
<li>de l'écoute au monde et de la confiance en soi (ou en son destin) qui amène la réussite dans les épreuves.<br /></li>
</ul>
<p><br />
<strong>Et cric et crac ...</strong></p> <p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.saisons_ame_Dolghin_t.jpg" alt="Les_saisons_de_l'âme_ DOLGHIN" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Les_saisons_de_l'âme_ DOLGHIN, nov. 2010" />Marie-Claire DOLGHIN :<em> «Les trois cheveux d’or du Petit Père Soleil»</em> in : Les saisons de l’âme, des labours aux moissons - L’analyse jungienne des contes de fées, éditions Dervy, 1999, pp 49-62 (ouvrage réédité en 2009, éditions Dervy, poche)<br /></p>
<blockquote><p>Il était une fois <strong>un Roi, autoritaire, brutal,</strong> pour qui le seul plaisir était la chasse. Il partait pour des journées entières, des semaines même ! Un jour, emporté par le plaisir de la poursuite, il s'est trouvé loin de tout, seul, à la nuit tombante, perdu dans une profonde forêt. Il aperçoit au loin une faible lumière, il s’en approche : c’était une cabane misérable, <strong>la chaumière d’un charbonnier</strong>. Le roi demande son chemin pour regagner le château. Le charbonnier lui dit qu'il vaudrait mieux pour lui attendre le jour parce qu’avec la nuit, il lui serait impossible de retrouver son chemin dans la forêt. Il se trouve un peu embarrassé pour l'accueillir car il n'y a qu'un seul lit dans sa pauvre cabane et sa femme est en train d'accoucher ..., mais il prépare une couche moelleuse de foin dans le grenier de sa maison.<br />
- <em>Je suis pauvre et ne puis rien vous offrir d’autre ; et ma femme est en train d’accoucher !</em><br />
Le roi est bien trop fatigué pour faire le difficile ! Il accepte l’offre du charbonnier et, aussitôt couché sur la paille, il s’endort, juste au-dessus de la chambre du charbonnier. Mais au milieu de la nuit, <strong>une mystérieuse lumière</strong> venant le tire de son sommeil … Il écarte le foin, et regarde à travers les trous du plancher ce qui se passe dessous : il voit la chambre toute illuminée. Le charbonnier dort profondément, à côté de lui sa femme, endormie de son dernier sommeil, et dans le berceau un enfant. Cette clarté étrange provient de trois silhouettes penchées au dessus du berceau : trois femmes, ou plutôt les<strong> trois fées du destin</strong>, les trois parques qui annoncent ce que sera la vie de ce nouveau-né, un petit garçon :<br />
La première dit :<br />
- <em>Je fais don à cet enfant d’une vie pleine d’embûches et de dangers.</em><br />
La seconde dit :<br />
- <em>Je fais don à cet enfant de la chance qui le sauvera des dangers.</em><br />
La troisième dit :<br />
- <em>Je serai la marraine de ce garçon et je lui destine la fille du roi qui est là-haut dans le grenier.</em>
A ces mots, le roi se recule d'un bond ! Il est fou de rage ; Il a reconnu les Parques, les déesses du destin, … Et il sait que leurs prophéties s'accomplissent à coup sûr … donc la reine qui attendait un enfant elle aussi, avait sans doute accouché d’une fille pendant qu’il errait dans la forêt. Ah ! Il aurait préféré un fils ! Mais donner sa fille au fils d’un charbonnier, il ne faut pas y songer ! Il va déjouer la prédiction...<br />
<br />
<ins>Au matin</ins>, le roi trouve le charbonnier en larmes au chevet de sa femme. Il propose d’adopter l’enfant et de l’emmener au château. Le charbonnier accepte car il pense au bien de l'enfant, et que c'est sa chance d'avoir une vie meilleure que la sienne.<br />
- <em>J’enverrai un serviteur le chercher et te donnerai en échange l’argent dont tu as besoin pour vivre.</em> <br />
Le charbonnier lui indique la route pour s'en retourner au château le Roi y retrouve sa femme ; effectivement, elle avait bien accouché d’une fillette pendant son absence. Il appelle un serviteur et ordonne : <br />
- <em>Va dans la forêt, tu y trouveras une chaumière, et là un charbonnier. Tu lui donneras cette bourse et, en échange, il te donnera un enfant nouveau-né. Prends-le et va le noyer dans le fleuve le plus proche.</em> <br />
<strong>Le serviteur</strong> n'osa pas discuter les ordres du Roi : on ne se risquait pas à le contredire ! Ce roi-là était connu pour ses colères mémorables et sa cruauté... Le serviteur va chercher l’enfant et l’emporte dans son berceau, un panier en osier. Passant au-dessus d’un pont, i<strong>l jette le panier dans l’eau de la rivière</strong> !!! Puis il va faire son rapport au Roi : il a bien accompli sa mission. Le Roi, soulagé, pense être débarrassé pour toujours de ce gendre mal venu. <br />
<br />
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Glade_Creek_Grist_Mill.jpg"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.moulin_Gabor_Eszes_s.jpg" alt="moulin_GaborEszes_wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="moulin_GaborEszes_wikipedia, nov. 2010" /></a> Mais l’enfant ne s'est pas noyé. Le berceau en osier, tressé bien serré et avec amour par sa mère, descend au fil de l’eau. A un moment donné, la rivière se divise en deux : un petit canalet amène l'eau à un <strong>moulin</strong> à aube et le panier s'y engage et bloque l'arrivée d'eau à la vanne qui régule le débit d'eau. L'eau coule de moins en moins, la roue du moulin s'arrête de tourner, les meules aussi. Le <strong>meunier</strong>, vient voir ce qui a bloqué l'arrivée d'eau - des branches et des feuilles certainement - et trouve le berceau où un tout petit enfant pleure faiblement. Il l'emporte immédiatement à sa femme, tout heureux de ce cadeau inattendu car ils n'arrivaient pas à avoir d'enfant.<br />
- <em>Regarde, femme, ce que le fleuve nous apporte ! Toi qui désirais un enfant, le voici !</em> <br />
Et <strong>ils l'élèvent comme s’il était leur fils</strong>.<br />
<br />
<ins>VINGT ANS PLUS TARD</ins>, le roi, toujours grand chasseur, part pour une grande campagne de chasse et s'égare de nouveau dans la forêt. Il a grand soif et faim aussi. Il suit la rivière et s’arrête au moulin pour demander l'hospitalité. Un jeune homme, beau et bien fait, le sert.<br />
- <em>Meunier, tu as là un bien beau garçon, lui dit le roi.</em><br />
- <em>C’est mon fils et ce n’est pas mon fils, lui répondit le meunier. Il nous est arrivé, il y a 20 ans, au fil de l’eau et nous l’avons adopté, ma femme et moi.</em><br />
Le roi comprend aussitôt à qui il a affaire... Ainsi le bébé a survécu … mais il n'est pas question qu'il épouse sa fille, une princesse !<br />
- <em>Je suis en chasse pour plusieurs jours, dit-il, et j’ai besoin d’un messager qui porte une lettre au palais. Ton fils pourrait-il remplir cet office ?</em><br />
- <em>Ce sera avec plaisir et honneur, dit le meunier.</em><br />
Le roi prépare une lettre qu’il remet au jeune homme. Dans cette lettre pour la reine, il écrit : <strong>''« Faites exécuter le porteur de ce message avant même mon retour, telle est ma volonté.»</strong>'' Il scelle le message de cire fondue, et y imprime son sceau en y appliquant sa chevalière.<br />
<br />
<ins>Le jeune homme part vers le château, et son destin,</ins> la lettre du roi glissée dans sa veste, ne sachant pas qu'il porte sa mort sur lui ... La nuit tombe. Les ombres se font de plus en plus denses, les taillis de plus en plus serrés … il est perdu ! Il débouche enfin dans une éclaircie et voit luire non loin de lui deux yeux jaune brillants … Serait-ce des yeux de loup ? Non, il distingue une forme humaine … et il voit venir vers lui une femme aux yeux étincelants. Une sorcière peut-être ??? <br />
- <em>Il ne fait pas bon se promener quand la nuit est tombée, lui dit-elle. <strong>Viens te reposer chez moi et ne crains rien, je suis ta marraine</strong>.</em> <br />
Le jeune homme, étonné, voit soudain apparaître comme par magie une chaumière … mais il suit sans crainte la vieille femme à l'intérieur. Un feu de cheminée brûle. Après la soupe, il s'endort sur le banc disposé sur le côté de cette vaste cheminée ouverte. Pendant qu’il dort la vieille femme prend délicatement la lettre, lit à l'intérieur sans l'ouvrir grâce à ses yeux étincelants, fait deux ou trois geste au-dessus : le message de mort s'efface … elle le remplace par un autre bien différent sans briser le sceau : <strong><em>« Que ma fille épouse aussitôt le jeune homme porteur de ce message et sans attendre mon retour, telle est ma volonté.»</em></strong> Ainsi le destin du garçon va s'accomplir ... en dépit de tous les efforts du Roi pour l'empêcher ...<br />
<br />
<strong>La Reine</strong> est bien un peu étonnée d’un tel message, mais le jeune homme a si belle allure (peut-être est-ce le fils d'un noble seigneur ?) et les deux jeunes gens se plaisent tant, dès le premier regard, comme s'ils étaient destinés l'un à l'autre, qu’elle s’empresse d’exécuter les ordres. Et puis qui oserait s'opposer aux ordres de ce tyran de Roi !<br />
<br />
Je ne vous raconte pas la colère du Roi à son retour ! La Reine, toute tremblante, lui montre le message signé de sa main et portant son sceau et le Roi doit reconnaître qu’une fois encore, la Parque a été la plus forte.<br />
- <em>C’est bien, dit-il. C’est bien, tu es mon gendre, mais je ne veux pas d’un gendre sans dot. Une princesse, ça se mérite ! <strong>Apporte-moi trois cheveux d’or du petit père soleil, celui qui sait tout, et je serai content.</strong></em> <br />
Il espérait bien que ce gendre mal venu ne reviendrait jamais d’un tel voyage.<br />
<ins>Le jeune homme accepte sans sourciller ce nouveau voyage</ins> et part à l’aventure, après avoir fait ses adieux à sa femme. Marche aujourd'hui, marche demain, quand on marche on fait toujours beaucoup de chemin … <br />
<br />
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Le-Passeur-du-Gange-1_t.jpg" alt="passeur_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="passeur_http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le-Passeur-du-Gange-1.jpg, nov. 2010" /></a>Il part en direction du soleil couchant, marche, marche, marche … et parvient au bord de <strong>la mer noire</strong>. <strong>Un passeur</strong> lui demande où il va :<br />
- <em>Je vais chercher 3 cheveux d’or du petit père soleil.</em><br />
- <em>Ah ! dit le passeur ; j’avais bien besoin d’un voyageur comme toi. Si tu trouves le Petit Père Soleil, j’aimerais bien savoir pourquoi, depuis si longtemps, je dois faire passer l’eau ainsi et pourquoi je ne puis me libérer.</em><br />
- <em>C’est promis ! dit le jeune homme. Je poserai la question.</em><br />
<br />
<a href="http://www.pbase.com/bernardfrippiat/image/59812302/original"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.Vieuxpommier_FRIPPIAT_t.jpg" alt="vieux_pommier_FRIPPIAT" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="vieux_pommier_FRIPPIAT, nov. 2010" /></a> Il poursuit son chemin et arrive aux abords d’une ville aux murailles délabrées. Un vieillard chauffe ses vieux os sur une banc en pierre, en regardant la campagne. Il lui demande son chemin. <br />
- <em>Ah ! dit le vieillard, nous avions bien besoin d’un voyageur comme toi.</em>
Et il lui raconte que la ville possédait <strong>un pommier qui donnait des pommes merveilleuses</strong> : le malade qui en mangeait, fut-il au bord de la tombe, redevenait vif comme un jeune cabri. Or depuis 20 ans, le pommier ne donnait plus de fruits, sans qu’on en sache la raison. Le jeune homme promit de chercher la réponse et continua son chemin. <br />
<br />
<a href="http://www.dreamstime.com/fountain-image10910952"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Nature/.fontaine_t.jpg" alt="fontaine_http://www.dreamstime.com/fountain-image10910952" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="fontaine_http://www.dreamstime.com/fountain-image10910952, nov. 2010" /></a>Il arrive bientôt devant une autre ville. Il croise un cortège funèbre : un fils enterre son père en pleurant. Le jeune homme le salue en lui demandant son chemin.<br />
- <em>Ah ! dit le garçon. Nous avions bien besoin d’un voyageur comme toi. Notre ville avait <strong>une source merveilleuse</strong> qui donnait de l'eau de jouvence, longue et belle vie car celui qui buvait de son eau était guéri instantanément . Or, depuis 20 ans, la source est tarie et les habitants de cette ville meurent comme des mouches. Puisque tu vas voir le petit père soleil, demande-lui le remède de ce mal.</em><br />
<br />
Le jeune homme promet et continue son chemin. Il arrive devant <strong>une verte prairie et au milieu est une maison toute dorée</strong>, brillante. Le voilà arrivé devant la maison du Petit Père Soleil. Sur le seuil était assise une vieille femme au regard étincelant, elle est en train de filer. C'était la 3ème Parque, sa fée-marraine. Elle lui dit :<br />
- <em>Tu ne me reconnais pas ? Je suis ta marraine, celle qui t’a veillé auprès de ton berceau et qui t’a recueilli dans la forêt. Je sais ce que tu cherches. Le Petit Père Soleil est mon fils. Je vais t’aider en te transformant en <strong>fourmi</strong> et en te cachant dans les plis de ma robe. Mais, cette nuit, <strong>ne dors pas, sois bien attentif.</strong></em>
A ce moment-là, on entend un rugissement effroyable et apparut un grand vieillard aux cheveux dorés. C’est le soleil, celui qui voit tout, qui entend tout, celui qui parcourt la terre. Le voilà revenu de sa longue course pour se coucher. Il a des reflets cuivrés, mordorés. Ses cheveux sont roussis. Il dit :<br />
- <em>Hum ! Cela sent la chair humaine, ici ! Un humain est venu !</em><br />
- <em>Oh ! lui dit sa mère, mon fils, tu traverses tant de pays ! C’est toi qui es revenu imprégné de cette odeur. Viens donc te reposer et dormir sur mes genoux.</em> <br />
Et le vieillard épuisé, tout cuivré, pose sa tête sur les genoux de sa mère et s’endort. Alors, dans son sommeil commence une étrange transformation. Peu à peu, les rides de son visage s’estompent, ses cheveux roussis redeviennent dorés ... c'est un homme d’âge mûr qui dort paisiblement maintenant. C’est alors que la vieille mère arrache un de ses cheveux d’or. Le soleil se réveille en un violent sursaut, comme une éruption solaire, et dit avec colère :<br />
- <em>Que se passe-t-il ! Tu ne dors pas, ma mère ? Pourquoi es-tu si agitée ? Pourquoi me réveilles-tu ?</em> <br />
- <em>Oh ! dit-elle, j’ai fait un rêve curieux. Une ville avait un arbre qui, autrefois donnait des pommes de jouvence. Or, depuis 20 ans, cet arbre ne donne plus de fruits et les habitants ne savent pas pourquoi. Ils sont tous vieux et décrépis et s’en vont vers la tombe en se lamentant.</em><br />
- <em>Ah ! dit-il. Ils sont bêtes ! Ils ne savent pas que dans les racines de cet arbre dort <strong>un serpent</strong> qui les dévore. Il faut le tuer et le pommier donnera des pommes comme auparavant.</em> <br />
Il se rendort et la mystérieuse transformation se poursuit. Bientôt, c’est un jeune homme aux traits lisses et reposés qui dort là, et la vieille lui tire un nouveau cheveu.<br />
- <em>Aïe ! Ma mère, me laisseras-tu dormir tranquillement ?</em><br />
- <em>Mon fils, j’ai fait un rêve étrange. J’ai vu une ville dont tous les habitants sont malades. Autrefois, une source donnait une eau miraculeuse, une eau de jouvence, qui guérissait tous les maux, mais depuis 20 ans, elle est tarie.</em><br />
- <em>Je la connais bien, dit-il. Les malheureux ne savent pas qu’au fond du puits est <strong>une grenouille</strong> qu’il faut tuer</em><br />
Il se rendort à nouveau et, bientôt, c’est un jeune enfant qui repose dans les bras de sa mère. Celle-ci tire un nouveau cheveu.<br />
- <em>Mais on ne peut pas dormir tranquille dans cette maison ! Ma mère, ça suffit !</em> <br />
- <em>Mon fils, excuse-moi, mais c’est un rêve encore qui m’a troublée. J’ai vu la mer noire et un passeur qui fait traverser les voyageurs et il se demande s’il devra continuer ainsi jusqu’à l’éternité.</em><br />
- <em>Qu’il est bête ! dit le soleil avant de se rendormir. La prochaine personne qui se présente à lui, il n’a qu’à lui <strong>laisser la rame</strong> entre les mains et partir sur son chemin.</em><br />
<br />
<ins>Au petit matin</ins> c’est un tout jeune enfant qui se réveille dans les bras de sa mère et reprend sa course de par le monde.
Alors, la vieille femme se lève, secoue les plis de sa robe, la fourmi tombe et sitôt qu'elle touche le sol elle redevient jeune homme. Elle l'interroge :<br />
- <em>As-tu veillé ? As-tu bien tout entendu ?</em><br />
- <em>Oui, dit-il, j’ai tout entendu !</em><br />
- ''Alors, <strong>maintenant ma tâche auprès de toi est finie. Tu peux repartir, je n’aurais plus à t’aider. Tu sais ce que tu dois savoir.</strong>
Elle lui donne <strong>les trois cheveux d’or</strong> si précieux et le jeune homme repart, seul, vers le château, vers son destin mais il a tout ce qui lui faut désormais ...''<br />
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Il atteint d'abord <ins>la ville de la source</ins>. Le gardien de la ville l’attendait pour le conduire auprès du roi. Il leur dit :<br />
- <em>Au fond de la source est une grenouille ; il faut la tuer et la source jaillira de nouveau.</em><br />
Le roi le remercie et lui donne en récompense <strong>12 chevaux blancs chargés d’or et d’argent</strong>. <br />
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Il continue son chemin et arrive près de <ins>la ville de l’arbre</ins>. Le gardien de la ville l’attendait pour le conduire auprès du roi. Il leur dit :<br />
- <em>Dans les racines de l’arbre est un serpent. Si vous le tuez, l’arbre fournira des pommes comme auparavant.</em><br />
Le roi le remercie et lui donne <strong>12 cavales noires chargées de pierreries</strong>.<br />
<br />
Il continue sa route et arrive à <ins>la mer noire</ins> où l’attend <strong>le passeur</strong>.<br />
- <em>Alors ? lui dit le passeur, As-tu ma réponse ?</em><br />
- <em>Fais-moi passer d’abord, moi et mes montures.</em><br />
Le passeur lui fait traverser la mer noire avec toute sa caravane, cela a pris un certain temps, mais dans les contes le temps passe vite … Le jeune homme saute sur le bord et fait descendre ses chevaux. Alors, et alors seulement, il dit au passeur :<br />
- <em>Le prochain être humain qui s’adressera à toi pour que tu le fasses passer, laisse-le monter et puis mets-lui la rame entre les mains, et tu pourras prendre ton chemin.</em><br />
Puis il s’en va.<br />
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<ins>Il parvient au château où plus personne ne l’attendait</ins>. Le voilà avec les 3 cheveux d’or, les 12 montures blanches chargées d’or et d’argent, les 12 montures noires chargées de pierreries, et tout le monde écoute son récit merveilleux.<br />
<strong>Le vieux roi</strong>, tout en l’écoutant, réfléchissait ... Eau de jouvence ! Éternelle jeunesse ! Pierreries ! Or ! … Sans attendre plus longtemps, il prend son cheval et part au galop vers le couchant. <br />
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<strong>On ne l’a jamais revu et, sans doute, fait-il toujours passer la mer noire</strong> …
Le passeur a enfin trouvé son remplaçant !</p></blockquote>