Je veille, tu veilles, il (elle) veille... de la veille documentaire à la veillée de contes ... - Contes gourmandsLa veille documentaire n'est pas réservée aux insomniaques ! Il s'agit pour les documentalistes travaillant dans un Centre de Ressources de saisir et partager les nouvelles informations pratiques. Et pour éclairer la réflexion : quelques contes.2024-03-28T20:02:07+01:00Patricia GUSTINurn:md5:6861832ae2b6079117e23df141847c1bDotclearLe bonhomme en pain d'épice et autres contes à base de pain ou de galetteurn:md5:4c4ca17ed3820ff78f0eb21d609d68d32014-01-16T10:22:00+00:00patricia gustinContes gourmandsconte avec des animauxconte de gourmandiseconte randonnéeconte traditionnelEUROPEgalettePainrenardTURQUIE<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Galette_royaume_wikipedia_t.jpg" alt="Galette_Rois_Royaume_Wikipedia" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Galette_Rois_Royaume_Wikipedia, janv. 2014" />Dès le début de l'année nouvelle, les jours commencent à s'allonger et les <strong>galettes</strong> à apparaître. Leur forme ronde évoque si bien la forme du soleil que cette coutume perdure depuis la nuit des temps ... au moins depuis les Romains. <br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Bonhomme_brioche_aux_epices_t.jpg" alt="bonhomme-pain-epices_http://les-mets-tisses.blogspot.fr/2013/12/bonhomme-brioche-aux-epices.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bonhomme-pain-epices_http://les-mets-tisses.blogspot.fr/2013/12/bonhomme-brioche-aux-epices.html, janv. 2014" />En France, pour fêter la nouvelle année, la tradition voulait autrefois que les parrains et les marraines offrent à leurs filleuls des <strong>petits gâteaux en forme de pantin ou de nouveau-né</strong>. <br />
<br />
Dans les contes, les galettes roulent, roulent, et les bonhommes en pain prennent vie ...<br />
<br />
<strong>Et cric, et crac !</strong><br /></p> <h4>Petit pain au lait et galettes n'en font qu'à leur tête</h4>
<ul>
<li><strong><em>Le renard et le petit pain au lait</em> :</strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Histoires_de_pains_et_de_gateaux_t.jpg" alt="Histoires_de_pains_et_de_gâteaux_Lafonta_FliesFrance_2003" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Histoires_de_pains_et_de_gâteaux_Lafonta_FliesFrance_2003, janv. 2014" /><ins>conte écossais</ins> issu du recueil d'Isabelle Lafonta, "Histoires de pains et de gâteaux", Flies France, La caravane des contes, 2003. Voici mon interprétation personnelle :<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<blockquote><p><strong>Une brave femme vivait avec son mari dans une petite maison perchée en haut d'une colline.</strong> Elle prépare <strong>trois pains au lait</strong> pour le dîner de son mari. Mais en découpant la pâte, elle donne à chacun une taille différente : le premier est énorme, le second de taille moyenne et le dernier tout petit. Lorsqu'ils furent bien cuits, elle les sortit du four et les mit à refroidir sur une assiette. Les deux premiers pains au lait étaient tout à fait satisfaits de leur sort. Mais le dernier, tout croustillant, bien doré et qui sentait merveilleusement bon se dit :<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.pain_au_lait_s.jpg" alt="pain-au-lait_http://chloedelice.blogspot.fr/2013/10/pains-au-lait-battle-food-12.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="pain-au-lait_http://chloedelice.blogspot.fr/2013/10/pains-au-lait-battle-food-12.html, janv. 2014" />- <em>Pourquoi devrais-je attendre tranquille sur cette assiette que le mari de cette brave cuisinière me croque pour son dîner ? Je ferais mieux de parcourir le monde et de chercher fortune ailleurs !</em><br />
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Notre brave petit pain au lait saute gaiement hors de l'assiette, se laisse tomber par terre et roule dehors en sortant par la porte d’entrée restée entrouverte. Il va découvrir le vaste monde !!! Mais, comme la maison se dressait au sommet d'une colline il n'a même pas le temps d'admirer le paysage, il se retrouve en train de rouler à perdre haleine jusqu'en bas, avant d'avoir pu décider où aller … <br />
- <em>ça y est, c'est parti mon kiki !</em><br />
Lancé à toute vitesse, il fait fuir le <ins>chat</ins>, manque écraser une <ins>musaraigne</ins>, surprend un <ins>lapin</ins> qui détale en zigzaguant, et finit par ralentir, puis s'arrêter au bas de la colline.<br /></p></blockquote>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.renard_tete_s.jpg" alt="Renard_tête_http://www.pratique.fr/renard-voisin-discret-mais-encombrant.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Renard_tête_http://www.pratique.fr/renard-voisin-discret-mais-encombrant.html, janv. 2014" />Jetant alors un coup d’œil autour de lui, il s'aperçoit alors avec consternation qu'il en peut aller plus loin : <ins>une large rivière lui barre la route.</ins> Arrive un <strong>renard</strong> aux yeux perçants et aux dents pointues... qui le salue :<br />
- <em>Bonjour, petit pain au lait. Tu sembles perdu. Est-ce que, par hasard, tu chercherais un moyen de traverser la rivière ?</em><br />
- <em>Bonjour, dit le petit pain tout essoufflé par sa course et la surprise de se trouver nez à nez avec le renard, Tu as vu comme je vais vite : j'ai mis en déroute le chat, la musaraigne et le lapin …</em> Il cherche ainsi à se donner confiance … <br />
Le renard prend sa voix la plus douce :<br />
- <em>Si tu veux, je me ferais un plaisir de te transporter sur l'autre berge.</em><br />
- <em>Oh non !</em> dit le petit pain au lait qui a bien vu les dents pointues du renard. <em>Tu finirais par me manger !</em><br />
- <em>Te manger ? Quelle drôle d'idée !</em> réplique le Renard feignant d'être vexé. <em>Je préfère les poules. J'allais justement les compter dans le poulailler en haut de la colline. Je promets de ne pas te croquer. Tu n'as qu'à monter sur le bout de ma queue et je nagerai avec toi jusqu'à l'autre berge.</em><br />
Crédule, le petit pain au lait à peine sorti du four se dit qu'il sera tout à fait en sécurité sur le bout de la queue touffue du renard et rôle doucement vers lui... Aussitôt installé, le renard plonge dans la rivière. Il nage … Mais à peine a-t-il fait<ins> un quart du trajet</ins> que l'eau se fait plus profonde :<br />
- <em>Roule sur mon dos sinon tu vas être mouillé.</em><br />
Le petit pain au lait s'installe sur le dos du renard, bien au sec sur son échine. <br />
Arrivés à peu près <ins>au milieu de la rivière</ins>, des vaguelettes éclaboussent le renard et le petit pain au lait :<br />
- <em>Roule jusqu’au sommet de ma tête si tu ne veux pas être trempé et tout ramolli.</em><br />
Le petit pain au lait s'installe confortablement entre les deux oreilles du renard. Il lui semble mener le renard tel un capitaine. Mais <ins>aux trois quart du trajet</ins>, le lit de la rivière se fait encore plus profond, le renard doit lutter contre le courant et son cou plonge à moitié dans l'eau :<br />
- <em>Vite ! roule jusqu'à mon museau.</em><br />
Pris de panique, le petit pain au lait s'installe bien imprudemment sur la truffe du renard. <ins>Le renard sent le sol remonter sous ses pattes. Et sans attendre d'être sorti de l'eau</ins>, il renverse la tête en arrière d'un coup sec, lance en l'air le petit pain de lait et ne fait qu'une bouchée de sa mie bien tendre ! Le renard a posé seul ses poser les pattes sur la rive, en se pourléchant les babines d'un air immensément satisfait...<br /></p></blockquote>
<blockquote><p>Le tour du monde du petit pain au lait tout croustillant, bien doré et qui sentait merveilleusement bon, n'a pas été beaucoup plus grand que lui … <br />
<em>parti tôt sans réfléchir,</em><br />
<em>arrivé sot sans rien franchir</em> …<br /></p></blockquote>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Pain au lait, et sa recette : http://chloedelice.blogspot.fr/2013/10/pains-au-lait-battle-food-12.html</li>
<li>Renard, image et article: http://www.pratique.fr/renard-voisin-discret-mais-encombrant.html</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Origine du conte :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Renard_kolobok_s.jpg" alt="Renard_Kolobok_conte_russe_http://fleguevellou.blogspot.fr/2011/02/renard.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Renard_Kolobok_conte_russe_http://fleguevellou.blogspot.fr/2011/02/renard.html, janv. 2014" />Il s'agit d’une variante d'un <ins>conte slave</ins> issu de la tradition populaire, connu surtout en Ukraine et en Russie, qui met en scène un <em>kolobok</em>. Il s'agit d'une boule de pâte frite dans l'huile ou cuite au four.<q> Un vieil homme demande à sa femme de lui préparer un kolobok ; celle-ci, après avoir rassemblé le peu de farine qu'il leur restait pour le préparer, le laisse refroidir sur le rebord de la fenêtre. Le kolobok en profite pour s'enfuir en roulant. Il échappe successivement à un lièvre, un loup et un ours, en leur chantant à chaque fois une même ritournelle, et se fait finalement manger par une renarde.</q> (illustration : http://fleguevellou.blogspot.fr/2011/02/renard.html). Dans une variante, le renard se casse les dents sur Kolobok et celui-ci retourne auprès du vieux et de la vieille. Ceux-ci sont en train de manger des pommes de terre et s'estiment heureux de ne pas avoir subi le sort du renard. Une autre variante fait intervenir sept personnages de rencontre successifs. Chacun mange un morceau de Kolobok, mais celui-ci ne peut être digéré, de sorte qu'ils les recrachent et que Kolobok, reconstitué à partir des morceaux, poursuit son chemin.<br />
<br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Roule Galette</em></strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.roule-galette_Pere_Castor_t.jpg" alt="'" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="roule_galette_Pere_Castor, janv. 2011" /> Le conte du Kolobok a été adapté en français par Natha Caputo sous le titre <em>Roule Galette</em>, Flammarion, collection des Albums du Père Castor ;édité pour la première fois en France en 1950, il a été réédité de nombreuses fois depuis.</li>
</ul>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.roule-galette_s.jpg" alt="Roule_galette_vieux_vieille" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Roule_galette_vieux_vieille, fév. 2012" /><br /></p>
<p>
Une galette de blé est mise à refroidir sur le rebord d'une fenêtre. Elle s'ennuie, tombe dans le jardin, et commence à rouler... En roulant, elle croise un lapin, un loup et un ours. Tous veulent la manger mais elle leur échappe. La galette se sauve, roule, roule en chantant... <br />
<br />
<br /><br />
<em>Je suis la galette, la galette</em><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.roule-galette-fenetre_s.jpg" alt="Roule_galette_fenêtre" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Roule_galette_fenêtre, fév. 2012" /><br />
<em>Je suis fait avec le blé ramassé dans le grenier.</em><br />
<em>On m'a mise à refroidir,</em><br />
<em>Mais j'ai mieux aimé courir.</em><br />
<em>Attrape-moi si tu peux!!!</em><br />
<br />
Elle échappe à l'ours , puis au loup... jusqu'à ce que, trompée par le renard qui fait le sourd , elle s'approche pour que le renard entende sa jolie voix, danse sur le nez du rusé compère et ... se fait croquer ! <br /></p></blockquote>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe class="embedly-embed" src="http://infodoc.blog.free.fr//cdn.embedly.com/widgets/media.html?url=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3D0XUcXjAWvSk&src=http%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fembed%2F0XUcXjAWvSk&image=http%3A%2F%2Fi.ytimg.com%2Fvi%2F0XUcXjAWvSk%2Fhqdefault.jpg&type=text%2Fhtml&schema=youtube" width="683" height="384" scrolling="no" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
</div>
<p><br /></p>
<h4>Les bonhommes en pain prennent vie, quelque soit leur pays...</h4>
<p>Si c'est une galette derrière laquelle on court le plus souvent, elle prend en Angleterre la forme d'un bonhomme ! Devenu un classique, ce conte de gourmandise se retrouve dans toute l'Europe de l'Est.<br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le bonhomme en pain d'épice</em> :</strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.bonhomme_pain_epices_fuite_t.jpg" alt="bonhomme-pain-epices_http://www.paindepices-lips.com/pain-epices/contes-legendes.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bonhomme-pain-epices_http://www.paindepices-lips.com/pain-epices/contes-legendes.html, janv. 2014" /> <ins>ce conte anglais</ins> met en scène <q>un bonhomme en pain d'épice qui saute hors du four et s'enfuit : <em>Cours, cours, aussi vite que tu peux ! Tu ne m’attraperas pas, je …suis le bonhomme de pain d’épice !</em> Il échappe à la petite vieille et au grand-père qui jardine, à la vache, au cheval, aux paysans qui travaillent au champ ... et tous lui courent après ! <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Renard_pain_epice_Riviere_t.jpg" alt="Renard_Pain_epices_riviere_http://www.coindespetits.com/histoires/painepice/painepice8.gif" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Renard_Pain_epices_riviere_http://www.coindespetits.com/histoires/painepice/painepice8.gif, janv. 2014" />Mais il n'échappera pas au renard qui l'aide à traverser la rivière...</q>. Le conte et la recette sont sur <a href="http://cestmamanquilafait.com/wordpress/recettes-sucrees/recette-du-bonhomme-en-pain-depice-son-origine-le-conte">''C'est maman qui l'a fait''</a> ou sur <a href="http://les-mets-tisses.blogspot.fr/2013/12/bonhomme-brioche-aux-epices.html">Les mets tissés</a>. (illustration : http://www.coindespetits.com/histoires/painepice/painepice8.gif)<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.bonhomme_pain_epice_CHEZE_s.jpg" alt="bonhomme-pain-epices_Bernard-CHEZE" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bonhomme-pain-epices_Bernard-CHEZE, mar. 2014" /> <strong><em>Le petit bonhomme de pain d'épice</em> :</strong> Un conte de randonnée raconté par Bernard Chèze, illustré par Alain Chiche, Seuil Jeunesse 2007 et Seuil, mini contes du Tapis, 2012. <q> Un jour, la vieille prépare un petit bonhomme de pain d'épice. Quand elle ouvre le four, le voilà qui s'enfuit ! " Si tu veux me manger, il faudra m'attraper ! " lui crie-t-il. La folle poursuite commence...</q> <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong>Pâte-à-Pain'' :</strong> <ins>un conte turc</ins> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.365_contes_gourmandise_t.jpg" alt="365_contes_gourmandise" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="365_contes_gourmandise, fév. 2010" />issu du recueil de Luda "365 contes de gourmandises", Gallimard Jeunesse, coll. Giboulées, 1999. Il s'agit d'une randonnée (un conte énumératif d'une liste d'actions à faire) plein de <strong>poésie</strong>, riche de sens et de sagesse : ce conte nous apprend ce qu'est la <strong>compassion</strong> qui fait de nous de véritables humains.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Bonhomme_brioche_aux_epices_t.jpg" alt="bonhomme-pain-epices_http://les-mets-tisses.blogspot.fr/2013/12/bonhomme-brioche-aux-epices.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="bonhomme-pain-epices_http://les-mets-tisses.blogspot.fr/2013/12/bonhomme-brioche-aux-epices.html, janv. 2014" /><strong>Pâte-à-Pain</strong> est un enfant fait de pâte à pain par Dyly, âme sans malice, cœur sans méchanceté, qui aurait tellement voulu avoir un enfant. Son mari Hily, une bonne âme comme elle, part au marché afin de ramener, selon la demande de sa chère épouse, des pommes rouges pour les joues, des cerises mûres pour ses lèvres, des amandes décortiquées pour ses dents, des gousses de vanille pour ses sourcils, des raisins de Smyrne pour ses yeux. Il est tellement beau que Hily et Dily veulent le prendre dans leurs bras en même temps. Chacun tire sur un bras et les bras leur sont restés dans les mains !<strong> Pâte-à-Pain est tombé dans le pot à lait !</strong> Le pot à lait s'est renversé, les parents se sont lamentés, tellement que la terre a frémi. Le rossignol du jardin a gémi, si tristement que les pierres ont pleuré et que les branches du rosier se sont hérissées d'épines. La rose, par compassion, s'est flétrie et a perdu tout parfum. La source qui coulait au pied du rosier s'est tarie et Keloglan, l'orphelin, le chauve-malin, s'est mis à sangloter. Un berger qui passait par là l'a interrogé et apprenant l'histoire de Pâte-à-Pain l'a raisonné ainsi :<br />
- <em>Keloglan, chauve que l'ont dit malin pourquoi agis-tu en sot ? Pourquoi pleures-tu des malheurs imaginaires ?</em> <br />
Et Keloglan réfléchit : <br />
- <em>Tes paroles sont paroles de vérité, sage berger ! A quoi bon pleurer sur des malheurs qui ne me touchent pas ? Si j'ai des ongles c'est pour gratter ma propre tête, s j'ai des yeux c'est pour pleurer sur mes propres chagrins !</em><br />
<em>- Keloglan, chauve moins malin qu'on ne croit ! Tu as parlé mais par une de tes paroles ne mérite d'être entendue. si tu es un homme, tu vas pleurer avec ceux qui sont dans la peine, tu vas rire avec ceux qui sont dans la joie. Et si tu es vraiment un homme, tu sauras bâtir une maison de joie pour ceux qui sont dans la peine.</em><br />
Le berger a parlé. L'orphelin a écouté, tête basse. Quand il a levé la tête le berger n'était plus à ses côtés mais il y avait une pensée dans sa tête. Il est allé trouver Hily et Dyly et leur a dit :<br />
- <em>Père et mère, ne pleurez plus ! J'étais Keloglan, l'orphelin, fils de tout le monde, fils de personne. A présent je suis votre fils.</em><br />
C'est ainsi que Hyly et Dyly, mari et femme au cœur sans méchanceté, parents sans enfants, ont eu un fils pour leur donner de l'eau à boire tant qu’ils sont vivants, pour les ensevelir dignement après leur mort. C'est ainsi que Keloglan, fils de tout le monde, fils de personne, a eu un père et une mère pour l'aimer. C'est ainsi qu’ils ont vécu tous les trois dans la joie et le parfait bonheur.<br />
Qu'il en soit de même pour tous ceux qui ont écouté cette histoire !<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<h4>Autres contes à base de pain</h4>
<ul>
<li><strong>Les trois pains de la vieille''</strong> : Ce conte qui nous vient d'Albanie est intitulé <em>Le vent accusé</em> dans le recueil de Krystin Vesterälen, "Contes de la goutte de miel", Les 2 encres, collection Histoire d'encres, 2011 : <q>"Une vieille dame qui vivait au bord de la mer, dans une pauvre cahute, n’avait à la fin de l’hiver juste de quoi faire un pain. Mais le vent du Nord enleva le pain…"</q>. Il a été repris - et enrichi - par Jean Muzi, sous le titre <em>Le jugement de Salomon</em> dans "25 Contes de la Méditerranée", Flammarion jeunesse, poche, 2011. Conté par Patricia le 8 décembre 2012. La vieille fait trois pains, en donne deux à plus malheureux qu'elle et au moment d'entamer le troisième ... <q><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.3_pains_t.jpg" alt="Trois pains_http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Trois pains_http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg, déc. 2012" />Une pauvre vieille à court de réserves, balaie le grenier d'un riche marchand et réussit à faire 3 boules de pains. Mais, au moment de manger, un pauvre vient frapper à sa porte, puis un second. Généreuse et touchée par leurs malheurs, elle donne deux de ses pains. Il lui en reste un : elle va trancher ce pain durement et honnêtement gagné et mérité quand le vent s'engouffre et l'emporte vers la mer ... La pauvre petite vieille crie à l'injustice. <strong>Elle décide de porter plainte ... contre le vent !</strong> Elle se rend au palais de justice du Roi Salomon, réputé pour son sens de la justice et son intelligence à résoudre les affaires les plus délicates...</q> (Illustration : http://usemines.webou.net/imagespropres/pain.jpg). Pour en savoir plus, consulter l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/05/Les-trois-pains-de-la-vieille">''Les trois pains de la vieille''</a> où vous trouverez le conte dans son intégralité, adapté d'après deux ou trois versions, et quelques détails sur <strong>Salomon</strong> et le <strong>pain</strong>, symbole de vie et de partage.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>La stratégie des petits pains</em></strong><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Au_Bon_Bec_2012_t.jpg" alt="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012, déc. 2012" /> rapporté par Henri Gougaud dans "Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes", Albin Michel, 2012, p. 230. Il s'agit d'un conte traditionnel chinois qui raconte comment les habitants d'une ville assiégée ont pu survivre en semant le doute chez les assiégés : <q>Lors du siège de Hangzhou, la famine s'installa dans la ville. Les assiégeants envoient des petits pains à la vapeur piqués au bout de leurs flèches ; les assiégés se réjouissent et s'insurgent contre leurs chefs : ils se rendent et la paix vient sans combat.</q> Un conte de sagesse et de stragégie née d'une bonne connaissance des réactions humaines.</li>
</ul>Du lard ou du cochon ?urn:md5:2b5ac093601c937dd15e4e59e66e12502013-04-01T11:06:00+01:00patricia gustinContes gourmandsCONTEconte avec des animauxconte de gourmandiseconte facétieuxEUROPEfable<p>Quelques contes facétieux et gourmands autour d'un beau cochon bien dodu ou d'un jambon bien tentant.<br /></p>
<p>Dans cet article, vous trouverez le résumé et les références de quelques contes savoureux ...<br /></p>
<ul>
<li><em>Le cochon que Mr le curé ne voulait pas partager</em></li>
<li><em>La farce au jambon</em></li>
<li><em>Comment se faire payer son cochon</em></li>
</ul> <h4><em>Le cochon que Mr le curé ne voulait pas partager</em></h4>
<p><ins>Résumé :</ins><br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.cochon_decouper_s.jpg" alt="Cochon-morceaux_a_decouper_http://www.compagnonsdugout.fr/trucs_astuces_cochon.php" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Cochon-morceaux_a_decouper_http://www.compagnonsdugout.fr/trucs_astuces_cochon.php, mar. 2013" />Chaque fois qu'on tuait le cochon, on en donnait une part à monsieur le curé. <strong>Le curé</strong> décide un jour d'engraisser un porcelet. Mais au moment de tuer le cochon, le curé pense qu'il devrait, en toute justice, rendre la politesse à chaque personne qui lui avait donné jusqu'à présent une part de cochon... Mais juste après il se dit :<br />
- <em>Si je dois donner un morceau de viande à tout le monde, même si ce n'est qu'une saucisse ou un bout de lard, il ne me restera pas grand-chose. <strong>Comment faire pour éviter de partager mon cochon ?</strong></em><br />
Comme il ne trouvait pas de réponse, il alla voir le<strong> sacristain</strong> qui était un gars plutôt malin :<br />
- <em>J'ai trouvé, monsieur le curé ! Je vais tuer votre cochon et je l'accrocherai à un arbre de votre jardin. En rentrant des champs, les villageois le verront. Mais dès qu'il fera nuit, vous rentrerez la bête et, le lendemain matin, <strong>vous direz qu'on vous a volé votre cochon cette nuit</strong> ! Évidemment, tout le monde vous croira et vous n'aurez pas à partager le cochon.</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Cochon_pendu_s.jpg" alt="Cochon_pendu_DBayle_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cochon_pendu.JPG" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Cochon_pendu_DBayle_http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cochon_pendu.JPG, mar. 2013" />Ainsi fut fait. <br />
<br />
<ins>Le soir</ins>, alors que le cochon était pendu dans le jardin du curé, le sacristain trouva un prétexte pour aller chez monsieur le curé et il lui parla de choses et d'autres, de tout et de rien, afin de le distraire. Pendant ce temps, son fils décrocha le cochon de l'arbre et l'emporta avec lui.<br />
Je vous laisse imagier la tête du curé quand il découvrit que sa bête avait disparu ! <br />
<br />
<ins>Le lendemain matin</ins>, il s'empresse d'en parler au sacristain, tout à fait affolé et très contrarié :<br />
- <em>On m'a volé mon cochon cette nuit !</em><br />
- <em>Très bien, répond le sacristain, le ton est juste. Si vous le dites comme ça, tout le monde vous croira.</em><br />
- <em>Mais je ne plaisante pas ! on m'a vraiment volé mon cochon !!</em><br />
- <em>Parfait ! absolument parfait ... on jurerait que c'est arrivé pour de vrai !</em></p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em> Cochon, morceaux à découper</em> : http://www.compagnonsdugout.fr/trucs_astuces_cochon.php</li>
<li><em>Cochon pendu lors de la tuaille en Ardeche</em> : DBayle, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cochon_pendu.JPG</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong><em>Le curé et le sacristain</em></strong> <ins>in :</ins> Maurice Lomré, Contes de Flandre, "Le fils du pêcheur et la princesse", Neuf L'école des loisirs, 2008</li>
<li><em>Collecte ancienne</em> : J. Corelissen, J.B. Vervliet <em>Ons Volksleven, Antwerpsch-Brabantsch Tijdschrift voor Tall - en Volksdicht-veerighied voor oude gebruiken wangeloofkunde enz.</em> (jg XII), Braeckmans, Brecht, 1900</li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4><em>La farce au jambon</em></h4>
<p>Fabliau du Moyen Age réécrit par Henri Gougaud, adapté par Joris et conté <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2012/12/10/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-8-d%C3%A9cembre-2012">le 8 décembre 2012</a>. <br /></p>
<blockquote><p><strong>Un marchand ambulant</strong>, colporteur le jour, maraudeur un petit peu voleur à ses heures, en un mot : un pauvre diable, va de porte en porte, de ferme en ferme. <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Jambon_douceuretdetente_s.jpg" alt="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jambon_http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1, déc. 2012" />Dans une riche propriété, la porte s’entrouvre : il voit, suspendu à une poutre du plafond, entre les oignons et les tresse d'ail ... un magnifique <strong>jambon</strong>. De la viande, cela fait bien longtemps qu'il rêve d'en manger...<br />
<ins>Le soir</ins>, lorsque tout le monde est couché, les chiens et les chats endormis, il pénètre dans la salle. Le jambon est trop haut perché ... Il improvise un échafaudage: sur la table de ferme l pose une chaise ... pas assez haut ... un petit tonneau sur la chaise qui est sur la table ... pas encore assez haut ... un tabouret sur le tonneau posé sur la chaise qui est sur la table ... Il grimpe comme il peut, sort son couteau, et sur la pointe des pieds saisit la ficelle qui tient solidement le jambon accroché à la poutre ... Il tend le bras, s'étire de tout son long, toujours sur la pointe des pieds, coupe la ficelle, attrape le jambon au vol et s'envole avec lui ... Patatras ! Il entraîne avec lui l'escabeau improvisé ...Une bombe n'aurait pas fait davantage de bruit ... Toute la maisonnée est réveillée en sursaut : les chiens aboient, les chats miaulent, les souris couinent, les enfants pleurent, la grand-mère appelle son mari défunt (Alphonse ! Alphonse !) la fermière crie et rue comme une jument affolée, le fermier saute du lit en trois cabrioles arrière, se souvient qu'il a été soldat et se précipite dans la salle en saisissant au passage un balai qu'il tend devant lui dans l’obscurité :<br />
- <em>Halte ! Qui va là ?</em><br />
Le colporteur-maraudeur-tout-à-fait voleur, improvise :<br />
- <em><strong>C'est le Diable ! ...</strong></em><br />
- <em>Le diable ! Arrière Satanas !</em><br />
- <em>Mais c'est ma nuit de bonté : je viens t'apporter un jambon...</em><br />
- <em>Ah, non ! je ne signe rien : ni reçu, ni pacte !</em><br />
- <em>Alors, aide-moi : arrime-moi ce jambon sur l'épaule que j'aille le proposer à quelqu'un d'autre ... Aïe, aïe, aïe, mes vieux os, mes tibias, mes genoux, mon dos ...</em><br />
Le fermier, tout à fait désorienté, plaque le jambon sur le dos du diable et le pousse vers la porte qu'il ferme précipitamment et retourne se coucher à moitié rassuré.<br />
<ins>Cette nuit-là</ins>, notre pauvre diable de marchand ambulant a fait un repas digne d'un roi, il s'est cru au Paradis ...<br />
<ins>Le lendemain matin</ins>, le fermier s'est levé, avec des poches sous les yeux, et lorsqu'il a pu ouvrir tout à fait ses quinquets, il a vu, ou plutôt il n'a pas vu, le jambon ! Disparu ! <br />
- <em>Par tous les diables ! Il m'a bien eu !</em> <br /></p></blockquote>
<p><ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Jambon</em> : http://douceuretdetente.centerblog.net/1341-1303juin-le-relais-du-passe?ii=1</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong>Henri GOUGAUD, <em>La farce au jambon</em></strong> <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.GOUGAUD_Au_Bon_Bec_2012_s.jpg" alt="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="GOUGAUD_Au-bon-bec_2012, déc. 2012" /><ins>in :</ins> "Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes", Albin Michel, 2012, pp 113-115. <q><em>La farce au jambon, ce n'est pas une recette, c'est juste un conte pour accompagner le pain.</em></q> Henri Gougaud écrit dans un vocabulaire soutenu, riche en adjectifs qui nous font des images des temps anciens. Parti de ce texte un peu difficile par la richesse des termes employés, certains vieillis, Joris a trouvé sa version, avec quelques variantes : au lieu de ramper sur une poutre, notre voleur se fabrique un échafaudage improvisé qui s'écroule avec lui au moment où il saisit le jambon. Hélas, Gougaud ne cite pas ses sources ... et c'est un reproche qu'on lui fait souvent ... il dit simplement à la fin du conte : <q><em>C'était la farce au jambon cru façon village polonais.</em></q> <br /></li>
</ul>
<p><br />
Quelques recherches m'ont fait remonté le temps jusqu'au Moyen Age :<br /></p>
<ul>
<li><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.RAUX_Jeux_et_farces_t.jpg" alt="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Jeux pour treteaux_JacquesRAUX_SUDEL1955, déc. 2012" />Jacques RAUX, <em>Jeux pour tréteaux</em>SUDEL, 1952</li>
<li>Jacques RAUX, <em>Jeux et Farces</em> : Pitalugue; Le Faucon; Le dit des perdrix; Bernibus; Le jugement de Jean le fou; Verjus; La farce du jambon, SUDEL, 1955</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Farce :</ins><br />
<strong>Le titre donné au conte, <em>La farce au jambon</em> est un jeu de mot, entre la farce qui sert en charcuterie et la farce ou courte comédie jouée au Moyen Age.</strong> <br />
On appelle farces les pièces de théâtre comiques composées du XIII jusqu'au XVI siècle. On ne les nomme pas comédies parce que, selon les Arts poétiques du Moyen Âge, ce terme s'applique aux poèmes dont le début est triste et la fin plutôt joyeuse. On trouve le terme de farce qualifiant une pièce de théâtre à partir de 1398. Vers la fin du Moyen Âge, nombreuses sont les pièces intitulées farce ou moralité, sottie ou farce. Des acteurs installaient des tréteaux, souvent en plein air à l'occasion d'une fête, d'un marché, dans la rue, et même, plus tard, sur le Pont-Neuf à Paris (...) Le point culminant, c'est la farce, pièce comique qui présente des situations et des personnages ridicules où règnent tromperie, équivoques, ruses, mystifications. (http://www.universalis.fr/encyclopedie/farce/)<br />
<br />
<ins>Pour en savoir plus : </ins><br />
Les fabliaux du Moyen Age, farces ou contes facétieux, se sont transmis de bouche à oreille jusqu’à nous, car quel plaisir pour les gens du peuple de rire de ceux qui les dirigent et les asservissent ! <br /></p>
<ul>
<li><em>Fabliaux du Moyen Âge</em>, de Pierre-Marie Beaude, Folio Junior Textes classiques - N° 1589 : Un paysan devenu médecin malgré lui... Un prêtre victime de son propre sermon... Un voleur trahi par son bonnet... Un bourgeois si sot qu'il entend parler son chien... Dans les fabliaux du Moyen Âge, on rit de tout et de chacun avec une joyeuse liberté. Riches et pauvres, rusés et nigauds, nul n'est épargné dans ce savoureux jeu de massacre. Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale en classe de 5e. Fiche pédagogique téléchargeable gratuitement sur www.cercle-enseignement.com.</li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4><em>Comment se faire payer son cochon</em> ...</h4>
<p>Un conte ou une fable ?<br /></p>
<blockquote><p><a href="http://tibous.over-blog.com/categorie-10484272.html"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Cochon_t.jpg" alt="cochon" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="cochon, janv. 2010" /></a>Le Pierre, Piarrou pour les amis, a mangé le cochon de l'année, saucisse, pâté, pâté de tête, ventrêche, côtelettes, lard, pied, et jusqu'à la queue dans les lentilles ... mais il ne l'a toujours pas payé à l'aubergiste ... Comment faire ?<br />
L'aubergiste voit bien qu'il n'est pas prêt d'être payé ... Il a trouvé une astuce pour faire en sorte que ce cochon soit payé par un autre ... grâce à un pari : Voilà ce qu'il propose à Piarrou : <em>"A tout ce qu'on te demandera, oui, à tout, et toujours, il ne te faudrait répondre que cric ou crac. Cela jusqu'au jour où j'irai chez toi te prendre le nez entre deux doigts et te le tirer.</em>" <br />
Et le Piarrou rentre chez lui et ne répond que par Cric, Crac à toutes les questions que lui pose sa femme qui le croit devenu fou. Elle va se confier à sa voisine qui tente de la rassurer : "<em>Et pourquoi veux-tu qu'il devienne plus fou que d'habitude ?"</em> Mais quand elle va parler avec le Pierre, elle s'aperçoit que ça ne va pas du tout : et Cric ! et Crac ! il ne sait rien dire d'autre... <br />
Elles vont chez le médecin qui ne les croit guère : "<em>Qu'est-ce que vous me chantez : le Piarrou ne peut pas être devenu fou : il l'était depuis toujours ...</em>" Enfin il fait une visite et constate la gravité de l'état dans lequel se trouve le Pierre. <br />
Une heure après tout le quartier, puis tout le village est au courant. Chacun veut entendre par soi-même et tantôt joyeusement, tantôt furieusement, Piarrou articule des Cric ! ou des Crac! Certains rient, d'autres se signent ... <br />
Une semaine passe. L'aubergiste arrête le médecin et l'interroge : <br />
- <em>Je voulais vous demander docteur, il y a huit jours j'ai commandé un plat de truites à Piarrou? Est-ce bien vrai qu'il a perdu l'esprit ?"</em> <br />
- <em>N'y comptez plus sur vos truites ! Et j'ai peu d'espoir de guérison ..</em><br />
- <em>Moi, je crois qu'en usant d'un certain secret je pourrais le guérir ...</em> <br />
- <em>C'est une épidémie ! En voilà un autre qui devient fou ! Un secret pour guérir</em> <br />
- <em>Vous voulez parier Docteur ?</em> <br />
- <em>Ce que vous voudrez, vous allez perdre !</em> <br />
- <em>Alors disons le prix d'un cochon que me doit le Piarrou ...</em><br />
Ils vont ensemble voir le Piarrou, l'aubergiste lui tire le nez et voilà le Piarrou délivré : <br />
- <em>Tu sais, je commençais à le trouver bien cher ce cochon !</em> <br />
- <em>Eh bien, demande à notre docteur, à lui de le trouver cher, s'il veut : c'est lui qui va le payer !</em> <br />
On se mit à rire avant même d'expliquer et puis ils ont trinqué !!!</p></blockquote>
<p><br />
<ins>Illustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Tête de cochon</em> : http://tibous.over-blog.com/categorie-10484272.html</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><strong>Henri Pourrat, <em>Le conte de Cric, Crac</em> - Livre VII</strong> <ins>in :</ins> Le Trésor des Contes, Gallimard, 1956 (1ère édition) ; édition originale en treize volumes par Gallimard de 1948 à 1962</li>
<li><em>Rééditions :</em> Omnibus, 2009. Tome 1 : livre I à VI - Tome 2 : Livres VII à XIII ; Ed France, Loisirs, 2009</li>
<li><em>Cric, Crac !</em> conté par Viviane <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/24/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-23-janvier-2010">le 23 janvier 2010</a><br /></li>
</ul>L'aile ou la cuisse ?urn:md5:55808f28f64a2986058909f6c83c17152013-04-01T09:24:00+01:00patricia gustinContes gourmandsCONTEconte avec des animauxconte de gourmandiseconte facétieuxEUROPEfable<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.2_poulets_s.jpg" alt="Poulets-rôtis-http://www.misspapila.com/2011/09/poulet-sur-canette-de-biere-en-2.html" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Poulets-rôtis-http://www.misspapila.com/2011/09/poulet-sur-canette-de-biere-en-2.html, mar. 2013" />Des contes facétieux autour d'un ou deux poulets, ou d'une oie joliment rôtie ... c'est tentant. De bons plats mangés au dépend des autres ... on rit d'autant mieux que la gourmandise donne des idées inattendues ...<br /></p>
<p>Dans cet article, vous trouverez le résumé et les références de quelques contes savoureux ...<br /></p>
<ul>
<li><em>Les poulets mangés par Grand-mère</em></li>
<li><em>Les perdrix</em></li>
<li><em>L'aile de l'oie</em></li>
<li><em>Le partage de l'oie</em></li>
<li><em>Le poulet à une patte</em></li>
</ul>
<p><br /></p> <h4>Les poulets mangés par Grand-mère</h4>
<p><strong>Muriel Bloch : <em>Randonnée urbaine</em></strong>, <em>365 Contes en ville</em>, 22 février, Gallimard jeunesse, 2006. Ce petit récit facétieux est une randonnée moderne où on reprend une liste d'éléments en ajoutant au fur et à mesure un nouvel épisode. <br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.Grand-mere_poulet_s.jpg" alt="Grand-mère_poulet_www.kamdou.net" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Grand-mère_poulet_www.kamdou.net, mar. 2013" /><br />
<q>''C'est la grand-mère, elle est allé au marché, elle a acheté deux poulets, les a fait cuire, les a mangé, et elle a accusé le chat ! Le chat s'est cassé sur le balcon, le balcon s'est cassé, le mur s'est fracassé, l'affiche s'est recasée, le platane s'est ébranché, les passants se sont arrêtés, la rue a stoppé ...</q><br /></p>
<p><ins>Une fin insolite :</ins><br />
<q>C'est bête, j'allais justement manger chez grand-mère et grand-père... Alors ? Que proposez vous ? Qui va se casser la tête pour que l'histoire continue ? Ainsi la rue se débloquera et je pourrais aller manger chez grand-mère ...''</q><br /></p>
<p><ins>Fin alternative :</ins><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />dans une version personnelle inspirée par une récente visite familiale... j'ai ajouté -pour débloquer la situation- :<br />
<q>Tout s'est arrêté, plus de circulation, pas de déviation, les gens pressés étaient figés comme du jus de poulet refroidi, plus de jeunes hommes empressés ou de jeunes filles froissées (seule une affiche sur un platane, que faisait-elle là ?), des branchettes cassées et recassées gisaient sur le trottoir au pied du platane enrubanné… C'était ville morte...La rue meurt... Mais, tout le monde le sait, l<strong>a rue meurt mais la rumeur court toujours</strong> et j'ai entendu, chuchoté par le vent : <em>C'est ta grand-mère … </em> et la rumeur a fait le tour de la ville, le chat a été innocenté, tout est rentré en ordre, les voitures ont redémarré et moi aussi, car j'allais justement chez ma grand-mère qui m'avait invitée à manger un bon poulet rôti comme elle sait les faire ... Quand je suis entrée, ça sentait bon le poulet rôti ... Mais encore une fois, on a mangé des surgelés réchauffés au micro-onde ! Et je n'ai rien compris, alors si quelqu'un pouvait m'expliquer ...</q></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Muriel Bloch : <img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch_t.jpg" alt="365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="365_Contes_en_Ville_Muriel_Bloch, mar. 2013" /> <em>Randonnée urbaine</em>, <em>365 Contes en ville</em>, 22 février, Gallimard jeunesse, 2006</li>
<li>Une histoire de Nasr Eddine où le chat est accusé d'avoir volé le poulet rôti.</li>
<li>Mes parents âgés de bientôt 87 ans ...</li>
<li>Patricia Gustin pour la fin alternative : conté le 16 mars 2013 (cliquer <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/18/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-16-mars-2013">ici</a>)</li>
</ul>
<p><br />
<ins>IIlustration :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Grand-mère, www.kamdou.net<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Les perdrix</h4>
<p>Ce conte facétieux, où l'on se moque de la gourmandise et de la ruse des servantes mais aussi du mauvais caractère des curés, nous vient d'un fabliau du Moyen-Age.</p>
<p><q>''Un vilain a trouvé par hasard deux perdrix près de sa ferme. Tout content, il demande à sa femme de les faire cuire pendant qu'il va inviter le curé. Mais ces deux derniers tardent et les perdrix sont prêtes. La femme, très gourmande, n'arrive pas à s'empêcher d'en manger une, puis la deuxième. De retour, le mari se fâche contre sa femme. elle qui pensait lui faire croire que les perdrix avaient été dérobées par deux chats... Elle imagine un nouveau mensonge. Alors que le vilain est en train d'aiguiser son couteau dehors, elle affirme au prêtre qui s'apprêtait à l'embrasser que son mari jaloux veut lui "couper les oreilles". <strong>Elle appelle ensuite son mari en lui faisant croire que le curé part en courant avec ses perdrix</strong>. Le mari poursuit le curé qui, robes en batailles, court encore pus vite et s'enferme dans le presbytère. Il rentre bredouille et le fabliau s'achève sur une morale : la femme est faite pour tromper et qu'avec elle "la vérité devient mensonge et le mensonge devient vérité"</q>. (Wikipedia)<br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Anonyme, <strong>fabliau du Moyen-Age</strong>__, composé au XIII <ins>in :</ins> Fabliaux du Moyen-Age, Alexandre Micha, Étonnants classiques, Flammarion, 2007.</li>
<li>Jacques RAUX, <em>Jeux et Farces</em> : Pitalugue; Le Faucon; Le dit des perdrix; Bernibus; Le jugement de Jean le fou; Verjus; La farce du jambon, SUDEL, 1955</li>
<li>A lire en ligne : <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/03/28/<img src="/public/Creative_Commons.png" alt="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="creative-commons_by-nc-sa_http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/, avr. 2011" />">http://www.clg-doisneau-gonesse.ac-versailles.fr/spip.php?article206</a>. <br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>L'aile de l'oie</h4>
<p>Un conte qui ressemble au fabliau résumé ci-dessus, collecté par Claudine et Daniel Fabre, dans le Narbonnais.</p>
<p><q>"Marguerite, servante du curé de Saint-Martin était gourmande comme une chienne et fière comme une oie. Elle prépare une oie farcie pour le réveillon de Noël, mais le Curé voisin vient sonner à la porte. Marguerite imagine un stratagème pour qu'il ne reste pas manger l'oie, lui faisant croire que son curé est devenu fou et se plaît à couper nez et oreilles de ses invités au lieu de la volaille, car elle compte bien déguster cette oie avec le curé et se servir un bon morceau ..."</q><br />
<br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Claudine et Daniel Fabre, "Récits & contes populaires du Languedoc/3 recueillis par Claudine et Daniel Fabre dans le Narbonnais", Gallimard, 1978.<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Le partage de l'oie</h4>
<p>Un partage difficile pour le roi et sa famille, mais qu'un jeune garçon réussira avec présence d'esprit.</p>
<blockquote><p>Il y avait une fois, une pauvre veuve chargée de jeunes enfants. Elle travaillait beaucoup mais avait bien du mal à nourrir toute sa petite famille. Heureusement, l'aîné de ses fils était vaillant et malin comme pas un. Il s'appelait <strong>Petit Jean</strong> et, malgré son jeune âge, savait rendre des services à tous les habitants du village qui le récompensaient de quelques pièces, ou d'un morceau de bon pain. <br />
Le jour de Noël arrive. La pauvre maman aurait bien voulu régaler ses enfants. Elle décide de tuer la seule oie qu'ils possèdent. Quand Petit Jean arrive, il la trouve en train de plumer l'oie. Il est catastrophé :<br />
- Mère, pourquoi avoir tué cette oie ? C'était mon amie ! Nous aurions pu nous contenter de pain ! Je l'aimais bien cette oie, elle me suivait partout et m'accueillait de ses cris joyeux ...<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/oie_sautillante.gif" alt="http://www.gif-anime.org/gif-anime/oiseaux/5/image113741.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="http://www.gif-anime.org/gif-anime/oiseaux/5/image113741.html, juin 2010" /><br />
- Pauvre enfant ! Demain c'est Noël et je suis si malheureuse de n'avoir rien à vous offrir ... Au moins nous aurons un bon repas en famille. <br />
- Maman, cette oie valait mieux qu'un repas. Fais-moi confiance, et j'en tirerai un meilleur parti.<br />
Petit Jean s'en va trouver le roi ...<br /></p></blockquote>
<p>Il s'ensuit le partage de l'oie entre le Roi (la tête), sa femme (le croupion), ses deux fils (les ailes) et ses deux filles (les cuisses). Petit jean revient avec une bourse d'argent car il a su partager intelligemment sans que personne n'y trouve à redire. Le fermier voisin veut aussi gagner les faveurs du roi et surtout une grosse quantité de pièces... Il fait rôtir 6 oies mais ne peut faire un partage convenable. Le roi fait quérir Petit Jean qui, lui, sait comment faire. Il fait un partage à 3 : <br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/oie_rotie.jpg" alt="oie_rotie_cuisineAZ" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="oie_rotie_cuisineAZ, déc. 2011" /><br />
- <em>Le roi, la reine et une oie, cela fait 3.</em><br />
- <em>Les deux princes et une oie, cela fait 3.</em><br />
- <em>Les deux princesses et une oie, cela fait encore 3.</em><br />
- <em>Les deux oies qui restent et moi, cela fait toujours 3 !!!</em><br />
Le roi rit de voir Petit Jean si malin, si vif d'esprit et si drôle ! Il le récompense et Petit Jean repart avec ses deux oies, une sous chaque bras. Je ne vous dit pas la tête du fermier !!! Mais Petit Jean est sage ; il propose un arrangement qui lui évitera de se faire un ennemi :<br />
- <em>Ces deux oies sont bien lourdes à porter pour moi. Partageons entre nous !</em> <br />
Et ils repartent chacun avec une oie sous le bras. Le fermier, vexé tout de même, est rentré chez lui sans dire un mot. Mais quelle fête et quels rires chez Petit Jean !<br /></p></blockquote>
<p>Petit Jean n'a pas été trop gourmand, car il aurait pu faire un partage à 4 :<br /></p>
<ul>
<li>1 oie et les 3 femmes, cela fait 4</li>
<li>1 oie et les 3 hommes, cela fait 4</li>
<li>Petit Jean et les 3 oies restantes, cela fait bien 4 !!!<br /></li>
</ul>
<p>Mais il faut savoir rester dans les limites acceptables pour ne pas tout perdre ... Il a bien fait ...<br /></p>
<p><ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li>Mille ans de contes, tome 1, <em>Petit Jean et l'oie de Noël</em> , Milan, 1990, p 377.</li>
<li><em>Le partage du poulet, mode pair et mode impair</em>,<strong> Henri Pourrat</strong>, "Au bon bec, Où tu trouveras les vertus, bontés et secrets des légumes, fruits et fines herbes", Albin Michel, 2012 (partage : 1 poulet en 6 puis 5 poulets en 6)</li>
<li><strong>Léon Tolstoï</strong> <em>Comment le Moujik partagea l'oie</em> en ligne <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Contes_et_fables/Comment_le_moujik_partagea_l%E2%80%99oie">ici</a>.<br /></li>
<li>conté par Joris <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2011/01/20/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-18-d%C3%A9cembre-2010">le 18 décembre 2010</a></li>
</ul>
<p><br />
<br /></p>
<h4>Le poulet a une patte</h4>
<p>... ou <em>La cuisse de poulet perdue et retrouvée</em>. Dans ce conte, Dieu et Saint Pierre se promènent sur terre. Dans d'autres cultures on pourrait y mettre le roi ou le sultan et son plus fidèle compagnon, déguisés en hommes du peuple comme dans un conte des 1001 nuits, en visite incognito pour voir ce qui se passe dans le pays ... .<br /></p>
<p><ins>Adaptation personnelle :</ins><br /></p>
<blockquote><p>Un jour Dieu et Saint Pierre, qui étaient sortis se promener, arrivèrent dans les environs de Malines (Flandre)<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Chocolat_et_autres_degustations/.poulet_roti_s.jpg" alt="poulet_rôti_herbes_http://fouettmagic.wordpress.com/2012/07/03/poulet-roti-a-lancienne/" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poulet_rôti_herbes_http://fouettmagic.wordpress.com/2012/07/03/poulet-roti-a-lancienne/, mar. 2013" />- <em>Je n'aime vraiment pas entrer en ville, dit Dieu, car on n'arrête pas de me complimenter quand on me rencontre. Cependant, je meurs de faim. Voici quelques pièces, Pierre, va donc nous chercher un poulet rôti. Nous le mangerons tous les deux puis nous poursuivrons notre promenade en évitant la ville. </em><br />
Saint Pierre prend l'argent et achète un magnifique poulet rôti. Mais sur le chemin du retour, l'envie est trop forte, ce poulet sentait tellement bon ... Il détache une patte et la mange.. Mais aussitôt engloutie, cette patte de poulet rôti lui pesa sur l'estomac ... Qu'allait-il raconter à Dieu ? il réfléchit un bon moment et trouve enfin le courage de Le rejoindre.<br />
- <em>Voilà un beau poulet, dit Dieu, mais il a un petit défaut ... <strong>il n'a qu'une seule patte</strong>.</em><br />
- <em><strong>Tous les poulets de ce pays sont fait ainsi ; je n'en ai pas vu un seul qui avait deux pattes</strong></em>.<br />
- <em>Vraiment ? Je n'avais pas remarqué.</em><br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Faune/.poule_coq_s.jpg" alt="poule_coq_http://hyperman.free.fr/plateforme/4e_strategies_repro/poule.html" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="poule_coq_http://hyperman.free.fr/plateforme/4e_strategies_repro/poule.html, mar. 2013" />Après le repas, les deux voyageurs poursuivent leur promenade en contournant la ville. Il passent devant une ferme où tout l'élevage de poulets (pas moins de 50) dort ... sur une seule patte ...<br />
Saint Pierre murmure à l'oreille de Dieu : <br />
- <em>Vous voyez là-bas .. tous ces poulets ... Eh bien, ils n'ont qu'une seule patte.</em><br />
- <em>Ma foi, tu as raison. J'aimerais quand même savoir comment font ces bêtes pour se déplacer.</em> <br />
<ins>Et il tape dans ses mains et tous les poulets s'enfuient en courant</ins> sur leurs <strong>deux pattes</strong> ...<br />
- <em>Évidemment, encore un miracle ! Seigneur, c'est devant le poulet rôti qu'il aurait fallu taper des mains </em>...<br /></p></blockquote>
<p>On pourrait aussi choisir comme personnages <strong>Jésus et l'apôtre Pierre</strong> et ajouter alors que <q>à ce moment-là Jésus, connaissant bien Pierre,voulut lui montrer qu'il n'est pas dupe : il l'avertit qu'un <strong>coq</strong> chanterait à l'aube pour rappeler à Pierre qu'il savait trop bien nier la vérité ..</q>. et quand les soldats vinrent prendre Jésus, le coq chanta à trois reprises à l'aube, après que Pierre ait renié le Christ trois fois ... Mais après les ténèbres vient le jour, et après avoir renié le fils de Dieu par peur des hommes, Pierre pourra se reprendre et rendre témoignage à une multitude de personnes.<br />
<br /></p>
<p><ins>Illustrations :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em>Poulet rôti</em> : http://fouettmagic.wordpress.com/2012/07/03/poulet-roti-a-lancienne/</li>
<li><em>Poule et coq</em> : http://hyperman.free.fr/plateforme/4e_strategies_repro/poule.html</li>
</ul>
<p><br />
<ins>Sources :</ins><br /></p>
<ul>
<li><em> Dieu et Saint Pierre</em><ins> in :</ins> Maurice Lomré, Contes de Flandre, "Le fils du pêcheur et la princesse", Neuf L'école des loisirs, 2008</li>
<li><em>Collecte ancienne</em> : J.W. Wolf, Wodana, Museum voor Nederduitsche Oudheidskunde, Annoot-Braeckma, Gent, 1843</li>
<li><em>Le poulet de Saint Pierre</em>, Henri Pourrat, livre II, 1949 <ins>in :</ins> "Le Trésor des Contes", Omnibus, 2009. Tome 1 : livre I à VI - Tome 2 : Livres VII à XIII - Réédition de l'édition originale en treize volumes par Gallimard de 1948 à 1962.,</li>
</ul>Le secret du Mageurn:md5:837639c9d7dba647bef7d08c435385d12010-10-15T08:26:00+01:00patricia gustinContes gourmandsCONTE<p><a href="http://www.public-domain-photos.com/people/4"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.cuisine_Jon_sullivan_t.jpg" alt="Marmite_Jon Sullivan" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Marmite_Jon Sullivan, nov. 2010" /></a><q>Un conte plein de suspens qui nous fait craindre le pire ... Nous finirons par découvrir le secret du Mage qui prépare dans le plus grand secret une certaine recette : il attend d'avoir trouvé la formule parfaite pour la dévoiler. Mais que prépare-t-il donc ?</q>
Photo : <a href="http://www.public-domain-photos.com/people/4">Jon Sullivan</a> <br />
<br />
<strong>Mots-clés :</strong> mage - secret - alchimie - cuisine - Italie <br />
<strong>Genre :</strong> Conte facétieux (à servir avant Halloween, ou à classer parmi les contes de gourmandises) <br /></p>
<p><strong>Thème :</strong> Rumeur / qu'en dira-t-on - Secret - Cuisine-</p>
<p><strong>Et cric, et crac !</strong></p> <p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Contes_legendes_Italie_t.jpg" alt="Contes-et-légendes-d'Italie_Flies-France_2006" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Contes-et-légendes-d'Italie_Flies-France_2006, oct. 2010" />Conte de Matilda Serao : <em>"Le secret du mage"</em> <ins>in :</ins> Aux origines du monde, Contes et légendes d’Italie, Flies France, Paris, 2006, p 196-206. Le texte étant très "littéraire", je l'ai simplifié (un peu) pour me le mettre en bouche. Selon l'auditoire, les adaptations se multiplient : pour les adultes il est amusant de donner plus de détails sur la préparation, mais pour les enfants il s'agit de les transporter dans l'antre de l'alchimie sans pour autant les effrayer. Mais après tout, la cuisine est l'alchimie des saveurs !<br /></p>
<blockquote><p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.Alchimiste_Isabey_s.jpg" alt="Le Cabinet d'un alchimiste par E. Isabey (1841) détail" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Le Cabinet d'un alchimiste par E. Isabey (1841) détail, oct. 2010" /><ins>En l’an 1220</ins>, <strong>il arriva à Naples une affaire si extraordinaire que la tradition populaire l’a gardée jusqu’à nos jours</strong>. Voici ce récit qui s’est transmis de bouche à oreille à travers les siècles…<br />
Dans la rue des Couteliers, étroite ruelle du quartier de Portanova, il y avait une maisonnette étroite et haute, aux petites fenêtres habillées de verres sales, fermées la plupart du temps. La porte d’entrée était basse et sombre, l’escalier sale et raide. Les gens pressaient le pas en passant devant. Certains jetaient un bref regard où se mêlait colère et crainte … D’autres marmonnaient entre leurs dents -prière ou malédiction, ça je ne saurai vous dire …- et détournaient les yeux … En vérité cette maison avait très, très mauvaise réputation… <br />
<ins>Au premier étage</ins> habitait un usurier juif qui prêtait avec intérêt, et profitait des difficultés des autres pour s’enrichir. Celui-là, personne ne l’aimait, beaucoup le détestaient, certains le maudissaient …<br />
<ins>Au deuxième étage</ins>, vivait une belle de celles qui sont la tentation faite femme, et pour qui plus d’un s’était damné, ou avait ruiné sa vie …<br />
<ins>Au troisième</ins> étaient un couple d’allure douteuse : ils passaient la journée dehors à faire des affaires louches, un métier inconnu dont ils ne se vantaient jamais, et lorsqu’ils rentraient ce n’était que criailleries, violentes disputes envenimées par quelque mauvaise bouteille…<br />
Tout cela ne pouvait que dégoûter le passant… mais la crainte, la peur était inspirée par celui qui habitait au dernier étage… <br />
<ins>Au dernier étage</ins> habitait <strong>un homme d’allure étrange qu’on disait sorcier, ou magicien</strong>…. Les allures secrètes, mystérieuses, de cet homme justifiaient ce que l’on disait de lui : il sortait peu, toujours enfermé chez lui il n’ouvrait ses fenêtres que pour laisser échapper des drôles de vapeurs. On ne savait ni qui il était, ni d’où il venait. Il semblait sans amis et sans parents, il marchait courbé, le pas lent, l’œil fixé à terre … tout à ses pensées, ses calculs, il marmonnait des mots incompréhensibles : grecs ou latins, à moins qu’il ne s’agisse d’une langue démoniaque... Le peuple en avait la plus grande crainte car on disait qu’il avait conclu un pacte avec le Diable.<br />
Quand il vint habiter dans la rue des Couteliers, les commères des alentours ont bien essayé de le questionner, ou d’interroger son serviteur, mais elles n’apprirent rien qui pût soulager leur curiosité. Cependant en épiant, en observant les allées et venues du « Mage » et de son serviteur, et en imaginant ce qui ne se voyait pas, le bouche-à-oreille faisant le reste, on eut la certitude que cet étranger s’y connaissait en <strong>magie</strong>. <br />
Pendant <em>la nuit</em>, <em>jamais</em> ne s’éteignait la lumière de petite pièce où cet homme mystérieux étudiait d’épais volumes à fermoir, des écrits secrets ? des recettes d’alchimistes ? des sortilèges peut-être ? <em>Jamais</em> ne cessait de sortir du foyer <em>un filet de fumée</em> et la pièce était pleine de <em>cornues</em> et d’<em>alambics</em>, de <em>fourneaux</em>, de <em>couteaux</em> de toutes formes et d’autres instruments tranchants à faire peur … Pourquoi préparer des potions étranges la nuit, en cachette ? Il y avait de la magie là-dessous … on disait qu’il passait des heures entières penché sur une petite <em>marmite</em> qui bouillait et dans laquelle dansaient <em>des herbes</em> … des herbes qui provoquent maladie, folie et mort. C’est ce qu’on disait même si le serviteur n’achetait au marché que des herbes de cuisine comme la marjolaine, le basilic, le persil, l’ail l’oignon et des épices odorantes … Mais ça, c’était pour mieux tromper …. On sait que les sorciers vont de nuit guidés par la lune et le Diable pour cueillir des herbes maléfiques secrètes. Pire, on disait que cet homme étrange sortait sur sa petite terrasse en secouant ses mains et ses habits une poussière blanche – quelque <em>poudre magique</em> assurément qui empoisonnait l’air. Et puis il se lavait souvent les <em>mains tachées de rouge</em> dans une cuve et l’eau rougissait aussi … rouge vous m’entendez … et cela justifiait les pires soupçons !!! Et sur le sol du laboratoire du dernier étage, il y avait de larges taches d’un rouge brun, semblables à des <em>flaques de sang</em> … La nuit, il découpait on ne sait trop quoi sur une grande table de marbre blanc ... et on disait que c’était des grenouilles, ou plutôt des crapauds, des peaux de serpent, ou même des membres d’enfants …va savoir ? <br />
Alors quand elles le croisaient dans les rues, <strong>les commères</strong> clignaient de l’œil et se poussaient du coude en disant :<br />
- <em><strong>Le Mage, le Mage !</strong></em><br />
- <em>Il cherche une potion magique pour retrouver sa jeunesse</em><br />
- <em>Ou la formule de l’or</em><br />
- <em>Ou bien la pierre philosophale, celle qui donne connaissance, sagesse, vie éternelle</em><br />
- <em>Penses-tu ! C’est le Diable qu’il appelle !!!</em><br />
L’homme écoutait, et s’éloignait en souriant de ses commérages … A quoi bon répondre ? Son sourire semblait dire : un jour viendra, peuple ingrat ! <br />
<br />
En son temps, il avait été un beau jeune homme riche et il avait bien profité de la santé, de la jeunesse et de la richesse. Quand sa richesse commença à diminuer, les femmes et les amis s’éloignèrent comme il arrive toujours. Fini les fêtes ! Adieu jeunesse ! Il se trouva seul, n’ayant rien à faire si ce n’est lire et relire les vieux ouvrages de philosophie de sa bibliothèque. Alors il lui prit l’envie de se rendre utile aux hommes. Il acheta des parchemins, des volumes entiers, étudia longuement, faisant et refaisant des essais dans toutes sortes d’éprouvettes : il usa ses yeux et ses nuits, son argent, et le charbon de ses fourneaux, sans perdre patience. Il travaillait pour le bonheur de l’homme et cela lui suffisait. <br />
Enfin, après beaucoup d’années de recherche, il se sentait proche du but. Mais comme beaucoup d’inventeurs, <strong>il voulait améliorer encore, et encore sa découverte avant de la livrer aux hommes</strong>. Ce n’est pas si facile de se défaire du résultat de tant d’années de recherche... <br />
<br />
Or, <ins>à l’étage du Mage</ins>, il y avait aussi un petit appartement où habitait avec son mari <strong>Giovanella de Canzio</strong>. Celle-là c’était quelqu’un : malicieuse, astucieuse et cancanière comme pas deux ! Son occupation favorite était de surveiller son voisin, soit pour découvrir quelque recette secrète et en faire son profit, soit pour en dire du mal et faire courir toutes sortes de racontars, ce qui la rendait très intéressante auprès des autres commères du quartier. Et moins elle en apprenait, et plus elle inventait, médisait … et tourmentait son mari qui était marmiton au palais royal. <br />
<ins>Malgré les précautions prises par le Mage, la Giovanella apprit le secret du sorcier</ins> … Que ce soit en regardant par le trou de la serrure ou par une fente du mur … mais elle sut !!! Alors elle déclara à son marmiton de mari :<br />
- <em>Giacomo, si tu es un homme, notre fortune est faite !</em><br />
- <em>Es-tu devenue sorcière cette nuit ?</em><br />
- <em>Idioti ! Ecoute plutôt : Peux-tu dire au cuisinier du palais que je connais une nouvelle recette totalement inconnue et tellement savoureuse qu’elle mérite que le roi la goûte en premier ?</em> <br />
- <em>Femme ! tu es folle !</em><br />
- <em>Si je mens, que Dieu m’arrache la langue – et tu sais à quel point j’y tiens !</em> <br />
Devant un argument de cette taille – la langue, elle l’avait fort longue et pointue– Giacomo, le marmiton, écouta sa femme … Il en parla au cuisinier du palais royal, qui à son tour en discuta avec le majordome, lequel transmit la nouvelle à un comte qui osa en parler au roi.<br />
<ins>La femme du marmiton prépara l’exquise nourriture dans les cuisines royales</ins>. En trois heures tout était prêt :<br />
Elle prit d’abord de la fleur de froment (la farine la plus fine), la pétrit avec un peu d’eau, de sel et des œufs, et travailla longuement la pâte pour rendre fine, fine et légère. Puis elle la découpa en bandes minces qu’elle roula en petit tubes qu’elle mit à sécher au soleil. <br />
Pendant ce temps, elle mit dans une marmite du lard, des oignons coupés très fin et du sel. Quand les oignons furent frits, elle mit un gros morceau de viande qu’elle retourna jusqu’à ce qu’il prenne un belle couleur brun doré. <br />
Alors, elle ajouta le suc épais rouge sang …des tomates qu’elle avait pressées dans un linge. Elle couvrit la marmite et laissa mijoter à feu doux la sauce et la viande.<br />
A l’heure du déjeuner, elle prépara une marmite d’eau bouillante dans laquelle elle versa les tubes de pâte. Pendant qu’ils cuisaient (8 mn al dente), elle râpa une grande quantité de ce doux fromage qui tire son nom de Parme (et se fabrique à Lodi) : du parmesan bien sûr ! (Je vois qu’il y a des connaisseurs dans l’auditoire …)<br />
Quand les tubes de pâte furent bien cuits, elle vida l’eau et assaisonna alternativement d’une cuillerée de fromage et d’une autre de sauce.<br />
<br />
Et voilà comment cette fameuse nourriture arriva devant<strong> le roi de Naples</strong> qui en resta étonné et ravi. Il appela la cuisinière et lui demanda comment elle avait pu imaginer un mélange aussi surprenant et aussi réussi. La Giovanella –ne pouvant avouer qu’elle avait volé la recette à son voisin qui avait la réputation de Mage– répondit qu’un ange lui en avait fait la révélation en songe.<br />
Le roi voulut que son cuisinier apprit la recette et fit verser <strong>100 pièces d’or</strong> à la Giovannella en disant qu’il fallait bien récompenser celle qui avait contribué pour une si grande part au bonheur de l’homme. Mais là ne s’arrêta pas la fortune de Giovanella ! Tous les comtes et autres nobles de la cour voulurent aussi avoir la recette et envoyèrent leur cuisiniers et une bonne bourse d’argent … Après la noblesse ce fut le tour des riches bourgeois puis des marchands, puis des artisans, puis des pauvres, chacun donnant ce qu’il pouvait. <br />
<ins>Au bout de 6 mois</ins>, tout Naples se régalait des délicieux <em>macaronis</em> –de <em>macarus</em>, qui signifie « nourriture divine »- et la Giovanella était devenue riche.<br />
<br />
<ins>Pendant ce temps, le mage, goûtait, testait, modifiait, améliorait sa découverte.</ins> Il savourait d’avance le moment où, ayant révélé aux hommes son secret, il recevrait la gratitude, l’admiration et la fortune. En définitive, la découverte d’un nouveau plat vaut bien la découverte d’un nouveau théorème, d’une comète, d’un insecte ou d’une plante inconnue à qui on donne son nom… <br />
Juste avant de révéler sa découverte, il sortit dans les rues de Naples où il respira une <strong>odeur familière</strong> … Il frémit et crut s’être trompé … cette odeur trop familière, il l’avait peut-être imprégnée sans son nez … Anxieux, il pénétra dans la maison d’où venait cette bonne odeur et demanda à la cuisinière : <br />
- <em>Que prépares-tu ?</em><br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Macaroni"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/Recettes/Macaroni_wikipedia.jpg" alt="macaroni_wikipedia" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="macaroni_wikipedia, oct. 2010" /></a>
- <em>Des macaronis !</em><br />
- <em>Qui t’a appris à les faire ?</em><br />
- <em>Giovanella de Canzio</em><br />
- <em>Et à elle ?</em><br />
- <em>Un ange à ce qu’on dit. Elle les a préparés pour le roi, puis les princes, les contes, et tout Naples en a voulu. Dans toutes les maisons, maintenant on cuisine des macaronis. As-tu faim ? veux-tu en goûter ? C’est délicieux, tu verras …</em><br />
- <em>Non, adieu.</em><br />
<ins>Désespéré, il rentra chez lui, renversa alambic, marmite, cornues, fours. Il brisa tout,</ins> même ses couteaux de cuisine, brûla ses livres de chimie et il s’en alla, seul et ignoré, sans que plus personne en entende parler. Les gens dirent que le diable l’avait emporté.<br />
Mais j'ai entendu dire qu'on l'avait aperçu dans la ville de Bologne, où il s'est enfermé de nouveau pour travailler jour et nuit à une nouvelle préparation ... une sauce peut-être ???<br /></p></blockquote>
<p>Epilogue (à dire ou pas selon l'ambiance et l'auditoire)<br /></p>
<blockquote><p>Mais au moment de mourir, après une belle vie riche et honorée comme en mènent les méchants en dépit de toute morale, la Giovanella avoua, dans les souffrances d’une agonie terrible. Même tardivement justice fut rendu au Mage.<br />
La légende ajoute tout de même que dans la maison des couteliers, les nuits de pleine lune, il revient tailler ses macaronis et c’est la Giovanella qui tourne avec une louche la sauce tomate et le Diable d’une main attise le feu et de l’autre râpe le fromage.<br />
Mais que la découverte soit diabolique ou angélique, elle a fait le bonheur des Napolitains et de tous ceux qui y ont goûté.<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p><ins>L'illustration</ins> présentant l'antre de l'alchimiste est un détail du tableau <em>Le Cabinet d'un alchimiste</em> par E. Isabey (1841)</p>Vous reprendrez bien un peu de soupe ?urn:md5:aef7394a5a5982f0d5413e7a981e17022010-01-25T10:47:00+00:00patricia gustinContes gourmandscollecteCONTEconte facétieuxconte merveilleuxNasreddine HodjaSOUPEsoupe au caillou<p>Si vous aimez les soupes, les contes en contiennent une multitude de "recettes" souvent amusantes dans les contes facétieux, mais aussi mystérieuses dans les contes merveilleux qui font la part belle aux légendes ou mythes. En voici quelques unes qui viendront compléter le précédent <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/14/Soupe-de-contes">billet sur le même thème</a> :<br /></p>
<ul>
<li>Soupe au piment (contes facétieux et historiettes de Nasreddine)</li>
<li>Soupes paysannes (collecte d'Henri Pourrat)</li>
<li>Soupe aux miettes (pour les tout-petits)</li>
<li>Soupe de la femme dorade (mystère et émerveillement)</li>
<li>Soupe au caillou, version vécue ! (la réalité est parfois un conte pour qui a gardé un cœur pur)</li>
</ul>
<p><br />
<strong>A déguster sans modération !!!</strong><br /></p> <h4>Soupe au piment : contes facétieux <br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.soupe_piments_t.jpg" alt="soupe_piments_Nasreddine" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_piments_Nasreddin, janv. 2010" />MAUNOURY Jean-Louis : <em><a href="http://www.librairieharmattan.com/detaillivre.php?gencod=9782290011454">La soupe au piment et autres sublimes idioties</a></em>, Édition J'ai lu, poche,18 mai 2009, 94 pages.<br />
<q>Ce personnage légendaire, attifé d'un énorme turban, se retrouve inlassablement dans des situations improbables. Qu'il soit avec Khadidja, sa femme, face au conquérant Timour Teng, voire avec lui-même, Nasr Eddin parvient toujours à s'en sortir en usant de malice, de combines ou d'autres stratagèmes. Mêlant humour, religion, sagesse et insanités, il a la capacité de faire de l'ordinaire une aberration et du saugrenu l'entendement absolu. Un recueil d'histoires courtes recueillies par Jean-Louis Maunoury qui bouleverse la logique et suscite la réflexion du lecteur.</q><br />
<q>Nasr Eddin Hodja n'a jamais existé, si ce n'est dans l'imagination des Turcs, des Arabes et des Persans, qui lui font proférer depuis dix siècles et plus toutes les insanités possibles et imaginables, lesquelles se trouvent être, à y regarder de plus près, pleines de sagesse.</q>
<br /></p>
<p><strong> Une autre version, tout aussi épicée et facétieuse :</strong><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.soupe_pili-pili_t.jpg" alt="soupe_au_pili-pili" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_au_pili-pili, janv. 2010" />PINGUILLY, Yves :<em> <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/14/Soupe-de-contes">Le lièvre et la soupe au pili-pili, et autres contes d'Afrique</a></em>, Édition Rageot, 1999, Ed. Autrement Jeunesse, 2003, cartonné.<br />
<q>Là-bas, le lion, roi de toute la brousse, avait une fille qu’on appelait Assibi. Il l’accompagnait toujours, où qu’elle aille, entre les quatre horizons du royaume. Mais dès qu’elle le pouvait, Assibi se cachait dans le doux nid du vent. Là, elle retrouvait son ami le lièvre… Quand son père décida de la marier, il convoqua tous les animaux et leur annonça que celui qui réussirait à avaler la calebasse de soupe au pili-pili, sans jamais s’arrêter pour faire tchss ! tchss ! tchss ! serait le mari de sa fille…</q><br />
<br /></p>
<h4>Soupes paysannes : collecte d'Henri Pourrat<br /></h4>
<p><a href="http://www.franceloisirs.ch/affichage/affichagelong.jsp?produitAccedeAvecCatalogue=0413941&ajouterProduitAuPanier=0413941&referant=blocInternautesQuiOntAchetes"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Tresor_des_contes.jpg" alt="Tresor_des_contes" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Tresor_des_contes, janv. 2010" /></a>POURRAT Henri,<em> <a href="http://www.franceloisirs.com/Product/LIVRES/413941/Le-tresor-des-contes-tomes-1-2/Pourrat-Henri">Le Trésor des Contes</a></em>, France Loisirs, 2009, tome I : livres I à VI, 1313 p & tome II livres VII à XIII, 1583 p.<br /></p>
<p>La collecte d'<a href="http://www.terresdecrivains.com/Henri-POURRAT">Henri POURRAT</a> qui s'étale sur plus de cinquante années, a donnée les treize volumes originaux du <em>Trésor des Contes</em> (édités entre 1948 et 1962). A la fin des années 1970, une réédition sous la direction de Claire Pourrat, la belle-fille de l'auteur, classe en sept volumes ces contes par thème, Voici maintenant en deux volumes la réédition des treize volumes initiaux qui contiennent près de 1000 contes peuplés de sorcières et de brigands, de loups-garous et de rois-cordonniers. <q>C'est un trésor. Remis en forme, ou plutôt réécrits par Henri Pourrat pour leur redonner toute leur saveur, ces récits sont pour la plupart inconnus du citoyen d'aujourd'hui.</q>Alexis Libaert, ''Marianne"<br />
<q>Ces contes sont une enfance. La première chose qu'ils exigent c'est qu'on les transcrive fidèlement. c'est une bonne fortune que d'en écrire un sous la dictée d'un conteur qui a le don. Mais quand ils vous arrivent tout aplatis et desséchés, il faut essayer de leur rendre vie et sève, en leur laissant recouvrer leur fraîcheur à la source qui sourd dans l'herbe. Le problème et qui n'est point facile, est de n'ajouter rien, sinon des touches tirées de la grande imagination populaire, comme des chansons ou des proverbes.</q> Henri Pourrat<br />
<q>Il était une fois, en France, des brigands, des princesses, des sorcières et des animaux fabuleux. Dans chaque région circulaient autrefois des contes merveilleux. Ce trésor aurait pu se perdre sans l’obstination d’un passionné qui les a sauvés de l’oubli pour nous. À chaque page la magie opère, les yeux s’allument, l’esprit s’évade."<strong>Ces histoires sont éternelles.</strong></q> France Loisirs <br /></p>
<p><strong>Quelques "recettes"</strong> :<br /></p>
<ul>
<li><em><a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/24/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-23-janvier-2010">La soupe bien salée</a></em>, tome I, livre II, p 415</li>
<li><em>Le bouillon trop salé</em>, tome II, livre XI, p 993</li>
<li><em>La soupe difficile à manger</em>, tome II, livre XI, p 995</li>
<li><em>Le beurre dans la soupe</em>, tome II, livre VII, p 86</li>
<li><em>L'écuellée de soupe</em>, tome II, livre XI, p 996</li>
<li><em>Le loup et la soupe</em> tome II, p 1006<br /></li>
</ul>
<p><br /></p>
<h4>Soupe aux miettes : pour les tout-petits<br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.soupe_miettes_t.jpg" alt="soupe_miettes_album" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_miettes_album, janv. 2010" />FLAMANT Ludovic, JADOUL Emile : <em><a href="http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/7/9/0/9782211086097.jpg&imgrefurl=http://livre.fnac.com/a1939578/Ludovic-Flamant-La-soupe-aux-miettes&usg=__dsOKotRwIYoF6Alm-jggwYccu4o=&h=482&w=400&sz=47&hl=fr&start=5&sig2=XHmPNF0EnHHuZbuDvnG89A&um=1&tbnid=Q2ucfh1kfUq-OM:&tbnh=129&tbnw=107&prev=/images%3Fq%3Dsoupe%2Bmiettes%26ndsp%3D18%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dcom.ubuntu:fr:official%26um%3D1&ei=g9NcS5CmAsTTjAept82UAg">La soupe aux miettes</a></em>, L'Ecole des Loisirs, album, 2007<br />
<q>Pour préparer de la soupe aux miettes, il faut une petite casserole, une petite fourchette, un peu de terre et quelques croquettes pour chat...</q><br />
Tous les enfants, garçons ou filles, jouent à la dinette, cuisinent pour "de faux"... mais le petit Pierrot a failli manger "pour de vrai" sa drôle de soupe aux miettes ! Heureusement, Maman est là...<br />
<br /></p>
<h4>Soupe de la femme dorade : mystère et émerveillement<br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.Femme_Dorade_t.jpg" alt="femme_dorade_Gay Para" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="femme_dorade_Gay Para, janv. 2010" />GAY-PARA Praline,<em> <a href="http://www.syros.fr/index.php?option=com_catalogue&page=ouvrage&param_y=F_ean13&value_y=9782748507348&retour=0&espace=0&Itemid=2">La femme dorade</a></em>, Syros, coll. Paroles de conteurs, 2008<br />
<q>Un conte merveilleux japonais teinté de fantastique.Une histoire d'amour très belle, poétique et troublante, par la grande conteuse Praline Gay-Para.</q><br /></p>
<p>Un pêcheur pauvre et solitaire sauve de la mort une dorade rose, alors qu’il n’avait pas mangé de poisson depuis des mois. Il la remet à la mer et elle gagne le large. Le même soir, alors qu'un orage terrible éclate, il entend frapper à sa porte... une mystérieuse belle femme frappe à sa porte. Elle lui prépare un délicieux bouillon, et il ne tarde pas à en tomber amoureux. Mais quand il lui demande comment elle prépare une si bonne soupe, elle répond : <br />
- <em>C'est mon secret de fabrication. Si c'est bon, contente-toi de boire et ne pose pas de questions.</em><br />
Ce conte pose un regard malicieux sur les hommes et les femmes. Faut-il vraiment tout savoir ? Qui l'emportera ? La curiosité (forme de possession) ou le respect dans l'amour ? Les illustrations de Christophe MERLIN ont la couleur du sable, de la peau et de la mer. A partir de 7-8 ans.<br />
<br /></p>
<h4>Soupe au caillou, version vécue ! la réalité est parfois un conte ...<br /></h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.soupe_au_caillou_lettres_t.jpg" alt="soupe_caillou_lettres" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_caillou_lettres, janv. 2010" />Une histoire vécue, dans un restaurant self-service ...<br />
<ins>in :</ins> revue "Direct" page poésie, Oct-Novembre 1987</p>
<blockquote><p>Une dame d’un certain âge a pris un bol de soupe. Au moment de s’installer à l’une des nombreuses tables, elle s’avise qu’elle a oublié de se munir d’une cuillère. Déposant son plateau, elle s’en va en chercher une. Lorsqu’elle revient, surprise ! Un Noir s’est installé devant le bol, et il trempe sa cuillère dans la soupe. « Plutôt gonflé ce Noir ! » pense la dame. « Mais il a l’air gentil, ne le brusquons pas ». Elle s’adresse à lui en tirant la soupe vers elle.<br />
- Vous permettez ?<br />
Le Noir ne répond que par un large sourire. Madame commence à manger. Mais le Noir retire un peu le bol qu’il place au milieu de la table, et retrempe sa cuillère ! Il le fait avec une douceur telle, dans le geste et dans le regard, que la dame laisse faire, désarmée. Une silencieuse complicité s’est même établie. La soupe finie, le Noir se lève, fait signe à la dame de ne pas bouger. Il revient bientôt avec une grande portion de frites qu’il pose au milieu de la table, et il invite sa nouvelle compagne à se servir. Comme la soupe, les frites sont partagées. Le Noir se lève encore, toujours avec le sourire. Avec un grand « merci », il s’en va.<br />
La dame songe à s’en aller. Elle cherche son sac à main qu’elle avait laissé accroché au dossier de la chaise. Plus de sac ! Mais alors, ce Noir… Elle s’apprête à demander qu’on poursuive le pickpocket en fuite. C’est alors qu’elle découvre un peu plus loin, près d’une fenêtre toute semblable, son sac à main. Et sur la table, un bol de soupe qui a cessé de fumer, sur un plateau où manque la cuillère !<br />
Ce n’est pas l’Africain qui a mangé sa soupe, mais elle en se trompant de table qui a mangé celle du Noir … Et en partant, il lui a dit « Merci ! »</p></blockquote>
<p>J'ai découvert ce récit publié le 25 novembre 2009 dans "La soupe aux cailloux de Lily-framboise" : cliquez <a href="http://www.marie-alex.fr/lily-framboise/index/">ici</a> pour en savoir plus.<br /></p>Soupe de contesurn:md5:f8eac6517f26b0ca875a9593b2a149142010-01-14T03:37:00+00:00patricia gustinContes gourmandsclip audioCONTEruseSOUPEsoupe au caillou<p><a href="http://mariedesbons.canalblog.com/"><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/CONTES/.soupe_surprise_s.jpg" alt="http://mariedesbons.canalblog.com" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="http://mariedesbons.canalblog.com, mai 2009" /></a>Il fait froid. Rien ne vaut une bonne petite soupe partagée en famille ou entre amis pour se réchauffer...<br />
A chacun sa recette : potiron ou citrouille des contes, légumes variés avec ou sans caillou, soupe aux lettres, et pourquoi pas une bonne soupe aux contes ??? <br />
Je vous laisse découvrir quelques recettes ... parce que ... <br />
<strong>La soupe, c'est comme les contes</strong>,<br />
<strong>ça fait grandir !</strong><br />
<br />
<em>Dernière mise à jour le 19 mai 2013.</em></p> <h4>La soupe au caillou :</h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/soupe_caillou_Hindenoch.jpg" alt="Soupe_caillou_Hindenoch" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Soupe_caillou_Hindenoch, janv. 2010" />
<a href="http://www.amazon.fr/soupe-au-caillou-Michel-Hindenoch/dp/2748506006/ref=pd_sim_b_6">HINDENOCH Michel </a> : <em>La soupe au caillou</em>, Édition Syros Jeunesse, collection Paroles de conteurs, 2007, poche, 45 pages.<br />
<q>Un soldat qui rentre à pied chez lui demande l'hospitalité à une vieille dame qui l'envoie promener : "Y'a pas assez à manger pour les habitants ! (...) T'as qu'à manger de la soupe au caillou !" dépité le soldat s'apprête à s'en retourner, quand il baisse la tête et voit... un caillou...</q><br />
<em>"Michel Hindenoch, né en Forêt-Noire, conteur, chanteur et plasticien, amoureux des traditions orales, du feu, des chemins, de la nuit et des songes, raconte les contes et les mythes dans la tradition des bardes et des aèdes : il s'accompagne avec des instruments comme la cithare hongroise ou la flûte de Pan, il recherche avant tout dans sa langue simplicité et musicalité."</em><br /><br /></p>
<p>Après avoir entendu Michel Hindenoch au festival du conte à Limoux, j'ai ressenti toute la profondeur de ce conte que je connaissais pourtant déjà ... Sa manière de donner ce conte a rendu son sens profond tout à fait lumineux : le caillou ... c'était le cœur de la vieille ... mais le soldat a réussi à l'enrober de telle sorte qu'il a pu le soulever, l'alléger, comme l'eau a su entourer le caillou et l'accueillir : le sens du partage l'a emporté...
<br />
<br />
Cette version a été contée par Patricia le 23 janvier 2010, texte à lire en cliquant <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/24/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-23-janvier-2010">ici</a>.
Une fin différente est proposée <a href="http://laphotoconte.over-blog.fr/pages/la-soupe-au-caillou-2219598.html">ici</a>.<br />
<br />
<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.soupe_caillou_loup_s.jpg" alt="Soupe_caillou_animaux_Anaïs_Vaugelarde" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Soupe_caillou_animaux_Anaïs_Vaugelarde, janv. 2010" /><a href="http://www.savoirlire.net/apprendre-a-lire/culture-lecture/anais-vaugelade">VAUGELADE Anaïs</a> : <em>Une soupe au caillou</em>, Éditions L'École des Loisirs, cartonné, 2003.<br />
<q>Une froide nuit d’hiver, un vieux loup arrive dans un village d’animaux. Il frappe chez la poule et la convainc de lui ouvrir pour préparer sa soupe au caillou. Curieuse de voir un loup, et de goûter à sa soupe au caillou, la poule surmonte sa peur et accepte d’inviter le vieux loup chez elle. Ils se mettent donc à préparer la soupe au caillou. La poule propose d’ajouter du céleri. Peu à peu, ils sont rejoints par les autres animaux du village, inquiets, venus s’enquérir de la poule. Chacun apporte un légume de son goût, pour obtenir finalement obtenir une délicieuse soupe qu’ils partagent, ensemble, dans la bonne humeur : quel bonheur de goûter au plaisir d’une veillée entre amis !</q><br />
<em>"L’ambiguïté du récit, les différents <a href="http://www.savoirlire.net/histoires-et-comptines/albums/de-5-a-7-ans/une-soupe-au-caillou">niveaux de lecture</a> et d’interprétation en font la richesse. Le personnage du loup est particulièrement énigmatique. Son caractère, ni méchant, ni gentil rappelle qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Dans le récit, il devient un instrument de solidarité."</em><br /><br /></p>
<p>Un conte à ponctuer de silences lourds de sous-entendus, qui laissent l'auditoire imaginer la suite et le laisse en suspens, redoutant le pire et salivant à la pensée de cette soupe délicieusement concoctée par tous ... une soupe délicieuse ou un bouillon de poule ??? <br />
<br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/soupe_caillou_animaux_TonyRoss.jpg" alt="Soupe_caillou_animaux_TonyRoss" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Soupe_caillou_animaux_TonyRoss, janv. 2010" />
<a href="http://www.evene.fr/celebre/biographie/tony-ross-16905.php">ROSS Tony</a> : <em>La soupe au caillou</em>, Édition Mijade, collection "Les Petits Mijade", broché, 26 pages. <br />
<q>Lors d'une promenade, le Méchant, Méchant Loup rencontre la Mère Poule, en train d'accrocher sa lessive. Il se propose de manger la poule avant d'emporter son linge, de belle qualité. La Mère Poule, maligne, lui propose de déguster, en hors-d'œuvre, une de ses spécialités : la soupe aux cailloux...</q><br />
<em>"La célèbre soupe aux cailloux, réécrite et illustrée par Tony Ross, avec pour particularité essentielle, la présence d'un loup vraiment méchant, bien pourvu de toutes ses dents et décidé à croquer la petite poule ! Cette version, originale et drôle, illustrée dans des tons vifs et colorés, devrait particulièrement plaire aux enfants et aux éducateurs. Bien écrit, le récit se prête volontiers à différentes exploitations pédagogiques comme à une lecture à haute voix dans le cadre d'une heure du conte."</em><br />
<br /></p>
<p>Il existe aussi une variante de ce conte mettant en scène un renard ...<br />
<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/soupe_caillou_animaux_TonyBonning.jpg" alt="Soupe_caillou_animaux_TonyBonning" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Soupe_caillou_animaux_TonyBonning, janv. 2010" />BONNING Tony : <em>La soupe au caillou</em>, Édition Milan, 2002, album, relié, 32 pages. <br />
<q>Comme tous les animaux de la ferme refusent de lui donner à manger, le renard, malicieux, décide de concocter un plat de son invention : une soupe au caillou... En voilà une drôle de recette ! Mais, dans les contes, il suffit parfois d'un simple caillou pour faire des miracles !</q> <br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p><ins>En résumé :</ins> Vous l'avez compris, il en va des soirées-contes comme de la soupe au caillou ... Chacun apporte un petit peu et en retire beaucoup. <br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
<p>L’ancien conte populaire anglais, <em><a href="http://stonesoupgalleries.com/the-stone-soup-story.html">Stone Soup</a></em> (La soupe au caillou) a été adapté aux différentes cultures, et même rebaptisé en fonction des traditions : soupe au bouton (judaïque), soupe au clou (scandinave), ou même soupe à la hache (russe). Le message délivré reste le même: par la magie de la coopération et une touche d’imagination, la faim – même en pleine pénurie – peut être éliminée. Ce n'est pas la pierre, mais les villageois firent ensemble quelque chose de magique.<br />
<br /></p>
<h4>La soupe au clou :</h4>
<p>La soupe au clou est une variante scandinave de la soupe au caillou de Michel Hindenoch.</p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.soupe_au_clou_s.jpg" alt="soupe_au_clou" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_au_clou, janv. 2010" />MADDERN Eric, HESS Paul, <em><a href="http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://jeunesse.casterman.com/docs/Albums/16511/9782203553323.jpg&imgrefurl=http://jeunesse.casterman.com/albums_detail.cfm%3Fid%3D16511&usg=__zvNATRqkxIiBl_QIfrfrpox9fvc=&h=509&w=600&sz=78&hl=fr&start=165&um=1&tbnid=D16IfwzjmqsQaM:&tbnh=115&tbnw=135&prev=/images%3Fq%3Dsoupe%2Bcontes%26ndsp%3D18%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dcom.ubuntu:fr:official%26sa%3DN%26start%3D162%26um%3D1">La soupe au clou</a></em>, Editions Casterman, collection Les Albums Duculot, La magie des Contes, 2007<br />
<q>Un jour, il y a très longtemps, un voyageur solitaire, un peu vagabond, fit halte sur le seuil d’une maison isolée. Il espérait obtenir là, pour la nuit, le gîte et peut-être le couvert. D’accord pour le gîte, lui répondit en substance la femme renfrognée qui lui ouvrit la porte. Mais pas question d’obtenir autre chose ! D’ailleurs, c’était bien simple : il n’y avait dans cette maison strictement rien à manger… Le voyageur ne se le fit pas dire. Puisque telle était la situation, eh bien, soit, il partagerait donc avec la femme renfrognée son unique trésor, un vieux clou rouillé, grâce auquel ils savoureraient tous deux une bonne soupe au clou ! Et voilà comment, la femme se laissant peu à peu convaincre d’ajouter à la soupe quelques ingrédients “oubliés” ici ou là dans la maison, ces deux-là allaient finalement dîner, un peu plus tard, de la meilleure soupe qu’on ait jamais dégustée !</q><br />
<em>"Une version rénovée d’un conte populaire célèbre, qui rappelle avec humour et finesse comment perpétuer entre humains cette tradition fraternelle venue de la nuit des temps : partager un repas. Grâce à la beauté des images de Paul Hess, et à la justesse du récit d’Eric Maddern, tous les publics, grands et petits, pourront s’y retrouver."</em><br />
<br /></p>
<h4>La soupe à la hache :</h4>
<p>La soupe à la hache est une variante russe de la soupe au caillou. Conté Michèle le 23 mars 2013 : le suspens réside dans le fait que ce soit une hache utilisée à la place d'un caillou. <q>Une hache en guise de soupe ? Servira-t-elle uniquement à donner du goût au bouillon qui se concocte petit à petit grâce aux ajouts de la vieille femme qui héberge le pauvre hère chez elle, d'abord par curiosité, puis avec un peu de crainte (<em>cette hache tout-de-même ... mais tant qu'elle reste dans l'eau bouillante ce bûcheron un peu fou peut-être hésitera à plonger la main pour la saisir ... </em>) et pour finir, grâce à une active participation à cette recette inédite, la gourmandise l'emportera.</q> <br />
<br />
<br />
<strong>Et pour les gourmands, encore quelques soupes originales à déguster sans modération ...</strong><br />
<br /></p>
<h4>La soupe aux pois :</h4>
<p>Une histoire plein de rebondissement et de loups !<br />
<img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/.soupe_aux_pois_s.jpg" alt="soupe_aux_pois" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_aux_pois, janv. 2010" />DIEP Françoise, LE HUCHE Magali : La soupe aux pois, Ed. Didier Jeunesse, 2006, broché, <br />
<q>«Cette année-là, l’hiver fut terriblement long et froid. » Aussi Toinon et son mari, Pierre, se retrouvent vite sans rien à brûler dans l’âtre. L’homme se résout alors à aller chercher des bûches dans la vallée. Avant de partir, il demande à sa femme de lui préparer pour son retour sa soupe préférée : celle aux pois cassés et au lard fumé. Alors qu’il s’en revient, les loups le prennent en chasse. Il presse le pas et arrive, in extremis, chez lui. Mais le vent qui souffle très fort ouvre la porte mal fermée et laisse entrer un des prédateurs. Sans réfléchir, Toinon lui jette à la gueule la soupe bouillante. L’animal s’enfuit en hurlant à la mort. Ouf ! Quinze jours après, rebelote, le couple a besoin de bois. Pierre retourne dans la vallée et se retrouve encerclé par les loups, dont un qui arbore un drôle de pelage marron. Comment va-t-il s’en tirer cette fois-ci ? Une once d’ingéniosité, un gramme de chance, et le tour est joué"</q><br />
<br /></p>
<h4>Soupes exotiques :</h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/soupe_pili-pili.jpg" alt="soupe_au_pili-pili" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe_au_pili-pili, janv. 2010" /><strong>Le lièvre et la soupe au pili-pili</strong> <br />
(un conte d'Afrique) : <br />
<ins>in :</ins> <a href="http://www.yvespinguilly.fr/index.html">PINGUILLY, Yves</a> : <em>Le lièvre et la soupe au pili-pili, et autres contes d'Afrique</em>, Édition Rageot, 1999, Ed. Autrement Jeunesse, 2003, cartonné.<br />
<q>Ce conte traditionnel africain raconte l'histoire d'Assibi, la fille du roi-lion. Ce dernier a décidé qu'elle épouserait celui qui boirait la soupe au pili-pili sans s'arrêter pour faire tchss ! tchss ! tchss !</q> <br /><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/Contes_de_olivier.jpg" alt="Contes_de_l'olivier" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Contes_de_l'olivier, janv. 2010" /><strong>La soupe aux cafards</strong> <br />
(un conte de Tunisie) :<br />
<ins>in :</ins> <a href="http://www.didierjeunesse.com/artistes/auteurs?view=auteur&lettre=G&id=20">GENDRIN, Catherine</a>, <em>Les Contes de l’Olivier : Contes juifs et arabes réunis</em>, Contes choisis et adaptés par Catherine GENDRIN et Illustrés par Judith Gueyfier, Édition Rue du Monde, 2007, 143 p.<br />
<q>Quand Nasr'eddine (ou Jiha) s'invite à manger une soupe, tout peut arriver !</q> <br />
<strong>Pour écouter ce conte, cliquez</strong> <a href="http://www.feteduconte.agglo-sqy.fr/soupe_aux_cafards.html">ici</a> !<br />
<br />
<br /></p>
<h4>Soupe ensorcelée, ou ensorcelante :</h4>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/soupe100_sorcieres1.jpg" alt="soupe100%sorcière_recto" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="soupe100%sorcière_recto, janv. 2010" />QUITTERIE Simon, LE HUCHE Magali (ill.), <em><a href="http://materalbum.free.fr/100-sorciere/fichier.htm">Une soupe 100 % sorcière</a></em>, Ed. P' !@#$%^&* Glénat, coll. Vitamine, 2007, 24 p.<br />
<em>Qu'est-ce qui est délicieux, rend costaud, géant, aimable et beau ? La fameuse soupe de Kroquela, bien sûr ! Une soupe 100% sorcière... Et tant pis pour ceux qui auront dit "Pouah !" avant d'y goûter ... Bon appé !@#$%^&* !</em><br />
<q><em>Dans une forêt aux couleurs de l’été indien, Kroquela, la sorcière, se réjouit du retour du tintamarre des gouttes de pluie sur les carreaux des fenêtres et des hurlements d’un vent "à décorner un bœuf". Une soupe bien chaude ne serait pas un luxe... Mais la sorcière ayant dansé tout l’été (avec son balai) se trouve "bien dépourvue quand la brise est venue" : les placards sont désespérément vides. Qu’à cela ne tienne, d’un coup de balai elle file chez sa voisine Mère-Grand pour lui voler quelques carottes. Une petite escale chez l’ogre pour s’approvisionner en pommes de terre et hop, le tour est joué... Pour finir, direction le potager du bûcheron où elle chipe quelques poireaux : un vrai jeu d’enfant ! Comme vous le constatez que du beau monde ! Le quartier est résolument jet set... Son panier garni, la sorcière cuisine en parfait cordon bleu : le fumet attire les animaux de la forêt... et la colère des voisins. Chacun goûtera cette soupe en guise de dédommagement... Oui mais voilà, tel est pris qui croyait prendre : notre sorcière ne se doute pas que sa soupe lui réserve des surprises de taille…</em></q><br /></p>
<p><img src="http://infodoc.blog.free.fr/public/couvertures/soupe100_sorcieres2.jpg" alt="soupe100%sorcière_verso" style="display:block; margin:0 auto;" title="soupe100%sorcière_verso, janv. 2010" /><br />
Dans cet album, les auteurs détournent les contes pour le plus grand plaisir des petits et des grands.<br /></p>
<h4>D'autres soupes encore !</h4>
<p>A découvrir dans l'article <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/25/Vous-reprendrez-bien-un-peu-de-soupe">''Vous reprendrez bien un peu de soupe ...''</a>.<br /></p>
<ul>
<li><em>Soupe au piment</em> (contes facétieux et historiettes de Nasreddine)</li>
<li><em>Soupes paysannes</em> (collecte d'Henri Pourrat)</li>
<li><em>Soupe aux miettes</em> (pour les tout-petits)</li>
<li><em>Soupe de la femme dorade</em> (mystère et émerveillement)</li>
<li><em>Soupe au caillou, version vécue</em> ! (la réalité est parfois un conte pour qui a gardé un cœur pur)</li>
</ul>
<p><br />
Quatre recettes contées lors du <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2010/01/24/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-23-janvier-2010">Rendez-Vous Contes du 23 janvier 2010</a> pour avoir accès aux textes.</p>
<ul>
<li>La fameuse <em>Soupe aux cafards</em> de Nasreddine, adapté par Catherine GENDRIN, Les Contes de l’Olivier : Contes juifs et arabes réunis, (ou Comment ne pas payer l'addition), conté par Joris</li>
<li><em>La soupe au caillou</em>, version de Michel Hindenoch, (proche de la version traditionnelle anglaise à lire <a href="http://stonesoupgalleries.com/the-stone-soup-story.html">ici</a> en anglais et <a href="http://www.norja.net/histoires/html/la_pierre_a_faire_de_la_soupe.html">là</a> en français) conté par Patricia</li>
<li><em>La soupe bien salée</em>, version de Henri POURRAT, Trésor des Contes, (à vouloir trop bien faire ...), conté par Viviane</li>
<li><em>Une soupe au caillou</em>, version loup de Anaïs Vaugelade, (avec des animaux), contée par Joris. Le résumé se trouve ci-dessus.</li>
</ul>
<p><br />
Une drôle de soupe de plus en plus claire qui fait la critique de l'abus de la loi de l'hospitalité :</p>
<ul>
<li><em>La soupe de la soupe</em>, recette attribuée à Nasreddine, compilée par Jihad Darwiche avec la participation amicale de Michel Piquemal ("Sagesse et malices de Nasreddine, le fou qui était sage", Albin Michel jeunesse, 2000) et contée par Jacqueline <a href="http://infodoc.blog.free.fr/index.php?post/2013/05/13/Contes-en-Pays-Narbonnais-%3A-le-20-mars-2013">le 20 mars 2013.</a></li>
</ul>